Chapitre 86 : Un cœur qui se brise

ShiroiRyu
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Chapitre 86 : Un cœur qui se brise

« Olin. Je te mettrais juste hors d’état de te combattre. Je ne veux pas te nuire personnellement. » murmura Tery alors qu’il cherchait à s’éloigner du reste de la zone de combat. Déjà Elen s’approchait en courant mais il hurla : « NON ! Je veux être seul contre lui, Elen ! Occupes-toi des autres ! »

« Tery, mais tu n’es pas en état de te battre ! Il faut que tu arrêtes ça et vite ! »

« Laisses-moi faire, j’ai dit, ce n’est pas difficile à comprendre pourtant ? » déclara le jeune homme aux cheveux bruns, voulant éviter d’être insultant envers la jeune femme qui ne cherchait qu’à l’aider dans le fond.

« Si tu as le temps de te préoccuper des autres, préoccupes-toi plutôt de ton propre sort, Tery. » s’exclama Olin avec colère avant de donner un coup d’épée.


Aussitôt, une lame aqueuse continua sa route, cherchant tout simplement à trancher Tery, celui-ci l’esquivant en venant s’abaisser. Elle laissa une vilaine trace sur le mur derrière lui, Tery prenant une rapide respiration. Pfiou, il n’y allait pas de main-morte. Il voulait vraiment le tuer ou quoi ? Oui, c’était ça. Il avait la ferme intention de le tuer.

« Tu me hais à ce point, Olin ? Alors qu’au tout début, nous étions tous les deux des débutants ? C’est quoi ce qui te dérange ? »

« Tout … tout ce que tu es devenu. Un démon, un rebelle, un traître. »

« JE NE SUIS PAS UN DEMON PARCE QUE JE LE VEUX ! »

Pourtant, c’était bel et bien le cas. Avec rage, des cornes commencèrent à apparaître sur le sommet de son crâne alors qu’il haletait. Zu … ZUT ! Ne pas s’emporter ! Ne pas s’énerver contre des personnes comme Olin ! Ca n’en valait pas la peine, il ne voulait pas le blesser, il ne voulait pas que ça se passe ainsi.

« Alors pourquoi est-ce que ces cornes sont là ? POURQUOI est-ce que tu les utilises ? »

« Ce … Ce n’est pas de ma faute ! Je n’ai pas décidé de faire ça, j’ai du mal à les contrôler ! »

Et il était complètement perdu à cause de toute cette histoire. Ses cornes lui arrachèrent un cri de douleur, une griffe posée sur son front. Juste au bon moment pour parer un pieu de glace qui s’était dirigé vers son crâne.
Aucune hésitation. Il n’hésitait pas un instant … à vouloir … l’agresser. Il voulait le tuer alors que lui-même hésitait à chaque attaque. Il devait répliquer ! Ses coups de griffe furent parés aisément par la lame d’Olin, celui-ci disant :

« Depuis ton départ, je me suis entraîné, encore et encore. J’ai tout fait pour que ce nom ne soit pas bafoué. Je suivais même ton avancée auprès de la maréchale Nali, la princesse Manelena ! J’étais si content de voir que quelqu’un que je connaissais était aussi proche de l’entité militaire la plus puissante dans Shunter. Et toi, tu as tout gâché en un instant ! Tout cela pour quelle raison ? C’est quoi cette raison ?! »

« Tu l’as dit toi-même : Manelena. C’est elle la raison de ma trahison. C’est pour elle que je fais tout ça depuis des mois. Que je me bats sans cesse, sans relâche, que je l’accompagne sans avoir une once d’hésitation. C’est pour ça … »

Une once d’hésitation. Si. Il en avait depuis son retour à Shunter, depuis cette communication avec les rebelles. Il hésitait, il hésitait complètement, ne sachant pas quoi dire mais ce fut Olin qui s’égosilla, s’écriant :

« Me dit pas que toi et elle, vous êtes … »

« N… NON ! Pas du tout ! Ce n’est pas comme ça entre elle et moi ! Ca ne le sera jamais. Nous ne sommes pas ainsi, il n’y a aucune relation de la sorte mais … c’est … »

« Prêt à gâcher complètement ta vie pour elle. C’est même plus de la dévotion ou du fanatisme à ce niveau.Je vais t’éliminer Tery, avant qu’il ne soit trop tard. Je vais te purger de ce fléau. Cette femme est une traîtresse à son royaume, qui n’a pas hésité à abandonner son rôle, mettant en danger tout Shunter par … »

« LA FERME ! C’est moi qui ait décidé de la sauver ! Elle était prête à mourir ! »

Il n’allait pas lui permettre d’insulter Manelena. Il pouvait le haïr, LUI ! Mais pas s’en prendre aux autres ! Il amorça différents mouvements irréguliers en direction d’Olin, cherchant à l’atteindre mais chaque coup était paré avec une aisance telle que le jeune homme aux cheveux bruns perdit pied, tombant sur le sol. Il fit une roulade sur le côté, évitant la lame d’Olin avant de se redresser.

« Ah … Ah … Ah … Pourquoi est-ce que je n’arrive pas à te combattre ? »

« Car tu sais parfaitement que tu es dans le tort ! »

Dans le tort ? Qu’il est fautif ? Qu’il se trompe ? Quelle idiotie ! Ce n’est pas comme ça ! Il avait ses pouvoirs démoniaques avec lui. Il pouvait facilement gagner contre Olin s’il le désirait. C’est juste qu’il n’en avait pas la motivation ou l’envie.

« Je ne peux pas laisser Tery se battre comme ça. Il a besoin de moi, il a besoin de nous. »

« Non, Elen. Ne t’en fait pas, je le surveilles de loin. » déclara Manelena, plantant sa lame dans le bras d’un soldat de Shunter, de la foudre parcourant le corps de son adversaire avec une certaine aisance, brûlant sa chair. Lorsqu’elle extirpa son arme, le corps encore fumant tomba à la renverse. Elle avait jeté un bref regard vers Tery qui combattait au loin avant d’émettre un simple grognement de mécontentement.

« De toute façon, ni une, ni deux, si ça dégénère, nous serons là pour lui. »

« Je m’en doute, Clari. Je m’en doute mais bon, ce n’est pas pour autant que je suis rassurée. »

« Qui t’a dit de l’être ? Ca n’empêche pas que nous serons prêtes si nécessaire hein ? Mais bon, pour le moment, plus vite on élimine ces soldats, mieux c’est. Mais je dois avouer que je les trouve sacrément résistants, c’est étonnant. »

Etonnant ? Même elle avec ses flèches, avait du mal à réussir à les tuer. Et pourtant, aucune hésitation par rapport aux lignes de Zélisia, elle ne se privait pas pour les utiliser. Le jeune homme aux cheveux bruns luttait du mieux qu’il le pouvait de son côté, recommençant ses frappes sourdes sur Olin.

« Ca ne sert à rien, Tery. Tu es peut-être l’un de ces fichus démons mais tu ne peux pas gagner contre nous. Toi-même, tu as déjà accepté la défaite. »

« Je n’accepte rien du tout car je ne suis pas ainsi ! JE N’ACCEPTE PAS LA DEFAITE ! »

Il avait crié de rage devant sa propre impuissance. Olin n’était qu’un humain ! Un humain sans même les lignes d’Alzar ou Zélisia ! C’était très simple pourtant de le battre. Il suffirait d’un revers de la main pour réussir à l’abattre alors pourquoi ? POURQUOI EST-CE QU’IL N’Y ARRIVAIT PAS ?!

« Ton mental est trop faible. Ta main est confuse. Tu possèdes trop de pensées inutiles. Effaces tout ce qui fût un rapport avec ton ennemi dans le passé. »

Cette voix ? Elle était revenue ? NON ! HORS DE QUESTION ! Il n’allait pas se laisser faire par cette voix ! Il n’allait pas se soumettre à cette voix ! Ce n’était pas le moment de flancher. Même si elle avait raison. Olin n’avait aucune réticence à vouloir le tuer alors que lui-même faisait tout pour ne pas le blesser. La différence de conviction était flagrante.

« Tout ça car j’estime … que ces moments passés ensemble valent encore quelque chose. »

« Qu’est-ce que tu dis dans ta barbe, Tery ? Tu ne veux pas plutôt te laisser faire ? Tu es comme moi, tu sais parfaitement qu’il n’y a aucune issue à ce combat. »

« Il y en a … mais elles ne sont pas droit devant nous. Tu pourrais tout simplement quitter l’armée de Shunter. Surtout que tu n’es pas un mauvais garçon. »

« Tu essaies de me corrompre, c’est ça ? Vraiment ? Alors que tu sais parfaitement que je fais ça pour ma famille ? Que j’ai gravi les échelons dans l’armée car il n’y a avait que des défections tout autour de moi ? Je n’abandonnerais pas le royaume de Shunter contrairement à toi ! Je n’abandonnerais pas ces personnes qui ont eut confiance en moi ! »

« Et moi de même ! Les personnes qui me sont proches savent qu’elles peuvent me faire confiance. Elles savent que je n’irais pas les trahir. Elen, Clari, Manelena, Royan, Elise, et même Sérest et Séran. Tous savent que je me bats pour eux et avec eux ! »

« Que des êtres qui ont abandonné leur nation. Quel sacré groupe. Il n’y a plus rien à sauver chez toi, Tery. Mais bon … Ce n’est pas grave … ce n’est plus grave. Nous allons tout simplement te sauver, oui, te sauver de cette misère. »

Le sauver ? Ils ? Qui donc ? Olin et les soldats ? Ils étaient juste tous les deux en train de se battre. Du moins, c’est ce qu’il croyait avant qu’une flèche ne vienne se plante dans son bras, lui arrachant un cri de douleur. Il se retourna pour voir un soldat, arc à la main, prêt déjà à utiliser une seconde flèche. Sa … SAL… SALOPARDS ! Il n’y avait donc plus de combat en un contre un ? C’était comme ça qu’ils voulaient se battre ?!

Il poussa un grognement de rage avant de tendre sa main en arrière. Celle-ci chercha à atteindre le soldat, la griffe quittant son poing pour venir agripper l’archer, le plaquant contre un mur et éclatant sa tête contre ce dernier.

« C’est comme ça hein ? C’est toujours comme ça ? Alors que je pensais … ah … »

Ah … AH … AH ! Aie ! Il avait mal au crâne ! Ca recommençait. Il recommençait à entendre cette foutue voix qui venait lui adresser la parole ! NON NON ET NON ! Il n’allait pas l’écouter ! Il ne devait pas l’écouter sinon …

Ca allait mal se finir, très mal se finir. Le soldat était mort mais où est-ce que les autres se trouvaient ? Le problème n’était pas là … Olin ! Il devait écraser Olin une bonne fois pour toutes ! NON ! Ne pas le tuer, il avait ncore toute une vite devant lui.

« Non, non et non, je ne dois pas, je ne peux pas, je ne sais pas, je ne dois pas, je ne peux pas, je ne peux pas, je dois le refuser, ah … ah … ah … »

« Qu’est-ce qui te prend, Tery ? C’est la fatigue ? Je n’aurais aucune réticence. La seule solution pour mon pardon est de te tuer. »

Qu’il s’en fout de ça ! Il en a rien à faire ! Il n’allait pas mourir … alors pourquoi est-ce qu’il avait autant de mal à prendre l’ascendant sur Olin ? L’homme était peut-être plus imposant que lui mais ça ne restait qu’un simple soldat. Enfin, un soldat haut gradé mais rien à voir avec Manelena, Royan, un porteur des lignes des dieux voire même un démon.

Ce n’est pas normal ! Il ne devrait pas être aussi faible face à un adversaire comme Olin. Mais quelque chose clochait mais quoi ? Qu’est-ce qui n’allait pas avec lui ? Qu’est-ce qui … non ? C’était parce qu’il continuait de respecter Olin ? Et de l’apprécier ? Est-ce qu’il en serait de même pour Manelena et les autres ?

Stupide, stupide, stupide, c’était juste ridicule. Ce n’était pas une raison logique ! Il allait le prouver en tuant Olin ! Avec vivacité, ce qui choqua Olin, il se plaça à quelques centimètres de lui, des pics de pierre apparaissant sur ses bras et dans ses paumes.

« Comment … cette vitesse ? Mais qu’est-ce que … »

« Pardon, Olin mais tu l’as dit toi-même. On doit s’entretuer. Il faut que l’un d’entre nous survive, n’est-ce pas ? Je n’ai pas d’autre choix. »

Lui enfoncer ce pieu dans le cœur et ensuite, ça sera parfait. Il en serait débarrassé et il allait pouvoir penser à autre chose. Ah … si c’était vraiment aussi simple que ça. Mais pourtant, il s’arrêta dans son mouvement, Olin étant déjà prêt à succomber.

« Zut, zut et ZUT ! Je ne peux pas le faire, j’y arrive pas ! »

Cette impression de trahir définitivement tous ses idéaux. De les bafouer au plus profond de son être, il n’y arrivait pas. C’était tout simplement impossible pour lui.

« Cette hésitation te coûtera la vie, Tery. Sur le champ de bataille, tu es une cible. »

Une cible ? Une victime ? Il eut à peine le temps de bouger avant que la lame d’Olin se plante dans sa hanche. Il cracha du sang, écarquillant les yeux. S’il n’avait pas réagit, il serait mort à l’heure actuelle. Il voulait vraiment l’éliminer. Il voulait vraiment sa mort.

« Aucune hésitation hein ? Tu n’aurais aucune hésitation pour me tuer. »

« Aucune. Si je commence à avoir la main qui tremble, je ne suis plus bon à rien alors. »

« Peut-être que c’est mieux ainsi alors … oui. Je devrais me préparer mentalement de la même façon. Garder en main ce que je dois faire, ne plus avoir peur. Oui. Mais je n’y arrive pas. »

Malgré la douleur persistante à sa hanche, il arrivait à parler normalement ou du moins, à peu près ainsi. Olin était là, en train de le regarder alors que des lignes bleues parcouraient son visage. C’est vrai qu’il maniait l’élément aqueux et depuis tout ce temps, il s’était bien amélioré. S’il n’y avait que ça … sur quoi le juger. Mais non, il était devenu tellement différent e ce qu’il avait connu. Il ne pouvait pas croire qu’il s’agissait de la même personne.

« Je ne vais pas prendre mon temps pour te tuer … mais par mesure de précaution … »

Olin faisait apparaître plusieurs pieux de glace alors que Tery était maintenant en train de courir, lui tournant le dos pour mettre un maximum de distance avec lui. Inutile ! C’était inutile ! Il ne pouvait pas le combattre comme ça ! Il en était convaincu, c’était impossible pour lui que d’espérer blesser Olin. Mentalement, il ne pouvait pas lutter contre de tels souvenirs. Il était conscient de l’imbécillité de sa réaction. Mais tout cela était causé … depuis le début. Depuis qu’ils avaient rencontré les rebelles, tout avait été perturbé et il était à la merci de quiconque. Le fait d’avoir massacré les soldats la dernière fois n’avait été possible que grâce à cette voix dans sa tête, cette voix qui avait réussi à le rendre complètement fou. Cette voix qui tentait encore de prendre le dessus maintenant.

« Tu cherches à t’enfuir, Tery ? Jusqu’où vas-tu pousser le ridicule ? ADMETS TA DEFAITE ET MEURES ! Jusqu’où vas-tu bafouer cette image ?! »

Olin était en rage contre lui alors que Tery avait mis un maximum de distance avec les autres affrontements. Il ne savait pas s’il était en train de pleurer ou si c’était de la sueur qui parcourait son visage mais il n’aurait pas le temps d’y réfléchir à cette allure. La seule chose qui lui importait, c’était de partir le plus loin possible.

« Mais qu’est-ce que Tery fait ? Je vais aller m’en mêler et … »

« Restes plutôt en aide à distance, Elen ! Je vais me charger d’épauler Tery, qu’il le veuille ou non ! » répondit la femme aux couettes blondes avant de se mettre à déplacer avec vélocité grâce aux pouvoirs élémentaires du vent.

Elle passait à côté de chacun des soldats ennemis, laissant une belle entaille sur les hanches pour épauler les rebelles dans leurs combats. Où est-ce que Tery avait réussi à se rendre ? Elle n’arrivait pas à le retrouver. Avait-il emprunté une ruelle ou une autre rue où les combats et les conflits n’avaient pas encore lieu ?

« Je vais peut-être devoir aussi m’en mêler. » murmura Manelena tout en tuant un soldat.

Mais pour l’heure, elle devait se concentrer. Autant Tery avait un certain mal dernièrement, autant elle, elle ne pouvait pas se le permettre. Pfiou … Qu’est-ce qui clochait avec Tery ? Cet homme nommé Olin, elle ne s’en rappelait pas. Etait-ce l’un de ces soldats qui avaient débuté avec Tery dans l’armée de Shunter ? Elle ne se rappelait pas de toutes les faces.


Mais pour Tery, c’était sûrement le cas. Il devait être l’un des rares à ne pas le considérer comme un déchet au moment où … il fut un simple soldat. Ah … Ces instants où les nobles avaient profité de leur lignée pour le rabaisser. Elle s’en rappelait parfaitement et encore aujourd’hui, cela arrivait à l’énerver. Mais elle devait passer outre.

« Tery, arrêtes donc de t’enfuir comme un lâche ! Pour une dernière fois, assumes ce que tu as fait et ce que tu es ! Acceptes ta mort ! »

« Tu … Tu ne m’auras jamais, Olin ! JAMAIS ! TU ENTENDS ET … »

Il eut à peine le temps de regarder le sol qui se gelait sous ses pieds. Un mauvais mouvement de sa part et le voilà qui était en train de glisser. Il … non … NON ! NON NON ET NON ! HORS DE QUESTION DE MOURIR AUJOURD’HUI ! HORS DE QUESTION !

« Je ne me laisserais pas tuer … JE NE SERAIS PAS MORT ! »


Il voulait vivre. Il voulait vivre ! Alors qu’il était tombé, il se retourna pour se retrouver sur le dos. Olin était déjà en train de lever sa main en l’air pour créer une pluie de dards verglacés en direction du jeune homme aux cheveux bruns. S’il se faisait toucher, il était fichu !

Il avait placé ses deux mains devant son corps, ses lignes noires se mettant à briller fortement avant que les griffes de terre ne commencèrent à tripler de volume, formant une lourde carapace de terre tout autour de lui.

« Ça ne suffira pas, Tery. Tu devrais t’en douter pourtant, n’est-ce pas ? »

L’imposant homme abaissa le bras, la pluie de glace finissant par s’abattre sur Tery. Les premiers pics ricochèrent contre la terre durcie autour de Tery, puis la suite finit par se loger dans la terre, commençant à provoquer quelques micros-fissures.


Inutile, c’était inutile. Il ne faisait que retarder l’inévitable. Pourquoi ? Pourquoi ? POURQUOI maintenant alors qu’il n’y avait aucun problème auparavant ? Pourquoi ? Non … Cette voix, elle recommençait à lui parler. Il ferma les yeux, il devait l’accepter. Il devait accepter l’inévitable alors que la voix lui murmurait :

« Abandonne tous les liens qui te relient à ces êtres inférieurs. Abandonne tout ce pour quoi tu t’es battu ces dernières années. Leurs existences n’en valent pas la peine. »

« J’imagine que malgré tout, tu te raccroches à la vie, Tery. Il n’y a aucune raison valide à cela mais ne t’en fait pas, tout sera bientôt fini. »

Olin avait levé une nouvelle fois la main, ses lignes bleues brillant encore plus fortement qu’auparavant. Mais Tery ne pouvait les voir, ayant toujours les yeux fermés, plongé dans une demie-inconscience en entendant cette voix qui continuait de lui parler.

« Observe ceux que tu considérais comme tes amis. Imagine ceux qui t’ont abandonné sans aucune réticence. Ta place n’est pas dans ce monde. Ces sentiments qui t’animent te conduiront à ta perte. Ravage et élimine ceux … »

« Ah .. C’est le rôle de la grande sœur que de protéger son petit frère, n’est-ce pas, Tery ? »

Hein ? La voix de Clari ? Pourquoi est-ce qu’il l’entendait maintenant ? Il rouvrit ses yeux, regardant le visage de la jeune femme aux couettes blondes au-dessus du sien. Qu’est-ce qu’elle faisait là ? Elle avait du sang qui coulait de ses lèvres.

« Clari … c’est mon … combat … »

« Un jour, les oisillons doivent s’envoler et quitter le nid. Désolée, Tery. C’est ici que tout s’arrête pour moi … mais j’ai réussi à te protéger, c’est tout ce qui compte. »

Qu’est-ce qu’elle racontait ? Ses yeux se refermaient avant que son corps ne s’affaisse sur le sien. Aie ! C’était quoi cette pointe qui lui faisait mal ? Il releva le corps de Clari, écarquillant les yeux plusieurs fois pour être sûr de bien saisir ce qui se passait. Mal … Mal … Mal … Mal … Pourquoi est-ce qu’il y avait un pieu de glace qui lui traversait le corps ? Pourquoi est-ce qu’elle se soignait pas ? Ses lignes de Zélisia en étaient capables non ?

« Allez, s’il te plaît, Clari, tu vas pas laisser une petite blessure te stopper hein ? »

« Comment est-ce qu’elle a réussi à se déplacer aussi rapidement ? Comme une bourrasque. Elle n’était même pas à ma portée normalement … Enfin bon, elle n’a fait que retarder l’inévitable. C’est dommage mais de toute façon, elle devait mourir elle aussi. C’est une traîtresse comme la princesse de Shunter. »

« Clari … Clari … Clari … »

Le jeune homme aux cheveux bruns continuait de murmurer le prénom de la jeune femme avec insistance. Aucune réaction, il n’y avait aucune réaction. Aucun mouvement ou autre, la jeune femme ne répondait plus. Il ne se souciait plus le moins du monde de ce qui se trouvait autour de lui. Ni même de l’autre pieu glacé qu’Olin préparait.

« Tu vas aller la rejoindre, Tery. Vous serez heureux tous les deux dans l’autre monde. »

Le pieu de glace prit sa route vers le corps de Tery, celui-ci étant toujours couché au sol. Mais au moment de l’atteindre, une griffe faite de pierre noire le stoppa dans sa course, le serrant avec force avant de le briser avec aisance.


« Clari … Clari … Clari … Clari … Clari .. Clari … Clari … Clari … Clari … CLARI ! »

Il avait finalement hurlé son prénom en même temps que les cornes sur son crâne s’allongeaient de plus en plus, faisant maintenant une trentaine de centimètres. La vague magique qui s’échappa de son corps fit fissurer les bâtiments, projetant Olin en arrière alors les yeux de Tery étaient complètement rouges, du sang s’en écoulant.

« Parfait, mon fils. Laisses-toi submerger par ce sentiment. » chuchota une voix en lui.

Chapitre 30 : Sarine

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Chapitre 30 : Sarine

«  Sois gentille et je te tuerai avec facilité mais rapidement. »

« Me tuer ? Mais nous sommes déjà morts, n’est-ce pas ? N’est-ce pas paradoxal ? » dit la jeune fille, continuant de balancer ses pieds dans le vide avec insouciance.

« Humpf, ne fais donc pas trop la fière. Tu ne sais pas à qui tu as affaire. »

« Au chevalier d’argent du Diamat, Molno. Plutôt, à l’entité qui dirige l’armure du Diamat. Une entité qui semble exister depuis déjà bon nombre de décennies d’après la puissance qui émane d’elle. Pour un esprit, tu sembles doué. » répond doucement Sarine, ayant un petit rire cristallin bien qu’il résonne dans le temple tel un écho sinistre.

L’homme perd son sourire, les flammes s’éteignant subitement autour de lui. Il n’y a plus rien, seulement l’obscurité puis une flamme réapparait, se mouvant autour de lui. Une seconde, une troisième puis une quatrième. Elles commençaient à danser.

« La vie est comme une flamme. Il suffit d’un simple souffle du destin pour l’éteindre. »

« Ne joue donc pas à la poète. Tu crois vraiment qu’utiliser les ténèbres pour te camoufler est la meilleure idée qui soit lorsque tu veux m’affronter ? »

« Qui … a dit que je me cachais ? » murmura Sarine, son visage réapparaissant en face de Molno, celui-ci ayant un geste de recul au niveau de la tête.

« Tu vas vite voir à quel point je ne plaisante pas avec ça ! JE VAIS TE FAIRE DISPARAITRE, FILLETTE ! »

La main droite de Molno se modifia en griffe, l’homme venant trancher le visage qui se dissipa dans une volute de fumée, un nouveau rire se faisant entendre dans le temple. Où est-ce qu’elle était passée ?! Il n’avait pourtant pas échoué ! Ça aurait dû être plus simple !

« Comment est-ce qu’une enfant comme toi peut faire ça ?! »

« L’esprit est bien plus fort que la chair … tu ne trouves pas ? »

Qu’est-ce qu’elle racontait ? Il écoutait encore sa voix et il se retourna vivement sur la droite, préparant une flamme avant de se mettre à crier : une main décharnée, aux ongles pointus venait de foncer vers son visage, s’arrêtant à quelques centimètres de son visage. Les pointes des ongles se plantèrent légèrement dans la face de Molno, laissant couler quelques gouttes de sang alors que de la sueur froide s’écoulait de son visage.

« NE … TE FOUS PAS DE MOI ! »

« Pourquoi se moquer ? Ces instants sont sérieux. Une âme dépend de l’issue de ce combat. Qui ira rejoindre l’autre monde définitivement ? » souffle Sarine, son visage réapparaissant devant Molno, à quelques mètres de lui. Néanmoins, la tête était maintenant à l’envers bien que les yeux restaient invisibles. Molno poussa un hurlement, courant vers le visage, produisant plusieurs flammes qui vinrent se faire absorber par celles environnantes.

« Les dragons sont éternels et immortels. Du moins, leur puissance est telle qu’ils en donnent l’impression. Mais sais-tu une chose ? Les impressions sont souvent trompeuses, tu ne trouves pas ? N’est-ce pas … Molno ? »

Le visage disparu, une main se posant sur l’épaule de Molno, celui-ci prenant une profonde respiration avant de se retourner pour donner un coup de poing. Encore une fois, la main se dissipa alors qu’il commençait à respirer bruyamment.
Ce n’était pas normal. Cette fillette se jouait de lui depuis le début, car ils étaient dans l’esprit de cette dernière ! Il savait quoi faire alors ! Il éclata d’un rire tonitruant, claquant des doigts alors que le décor se modifiait :

« Soit, je reconnais que dans ton esprit, le combat pourrait poser problème. Mais pourquoi ne pas aller dans le mien ? Que tu vois toutes les horreurs que j’ai subies ? Cela me permettra facilement de te repérer sans que tu puisses te cacher cette fois. »

Les flammes se dissipèrent ainsi que l’obscurité, laissant place à des ruines avec de nombreux cadavres, que cela soit de militaires ou alors de citoyens. Il y avait aussi quelques véhicules, des bâtiments ravagés, des flammes, la parfaite description d’une zone apocalyptique.

« Tu vois ? C’est là, c’est ce genre d’endroits que j’adorai ! OUI ! Qu’est-ce que tu en penses ?! Une bonne vieille guerre où on viole les femmes, tuent les enfants, abat les citoyens, tout simplement pour montrer sa supériorité ! Tu ne pourras pas te cacher longtemps, tu ne le peux plus ! MONTRE-TOI MAINTENANT ! »

Des gravats roulèrent sur le sol, une petite forme se déplaçant sur l’un des petits monts constitués de débris. La jeune fille était là, marchant lentement vers Molno, le visage baissé, le sourire complètement disparu :

« Montrer sa supériorité ? Cela veut donc dire que tu étais non-pas une victime ? »

« Victime ? Des dizaines, des centaines ! Peut-être même un millier ! J’ai été le meilleur d’entre eux ! Le meilleur de ces soldats ! Mais il a fallu que des traîtres décident de m’attaquer dans le dos et de me faire mourir à petit feu. Je me suis juré de me venger et de leur faire regretter ça. Ils l’ont très vite payé. »

« Regretter ? Tu regrettes tes actions ? » chuchota doucement Sarine.

« De ne pas en avoir tué plus quand j’étais encore vivant ? Bien sûr ! Parfaitement ! Rejoindre l’Antre de la Terre, c’était avoir un permis de tuer ! Le monde est une jungle et j’en étais le prédateur absolu ! Le roi ! Celui qui était au sommet de la chaîne alimentaire ! »

« D’accord. C’est tout ce que je voulais savoir. »

« Apeurée ? Tu n’oses plus bouger ? Ne t’en fait pas, je vais arranger ça une bonne fois pour toutes ! TU VAS TRES VITE COMPRENDRE QUI EST SUPERIEUR A L’AUTRE ! » hurla Molno, ses deux mains devenant des griffes avant qu’il ne fonce vers la jeune fille aux cheveux noirs, les griffes traversant son corps comme auparavant, s’enfonçant dans les débris. Elle refit son apparition derrière lui, tournant son dos.

« Le poids des morts t’entraînera dans des abysses sans fond. »

Qu’est-ce qu’elle racontait encore ? Il tenta de retirer son bras droit mais quelques râles se firent entendre. Parmi les décombres, des mains décharnées dont la peau partait en lambeaux venaient planter leurs doigts dans son bras.

« C’est quoi ça ?! QU’EST-CE QUE TU VIENS DE FAIRE ?! C’est mon esprit ! »

« Des âmes désirent communiquer avec toi après tout ce temps. Pourquoi ne pas accepter leurs plaintes ? Cela me semble justifié. »

La jeune fille alla tout simplement s’asseoir sur un monticule de gravats, regardant Molno qui cherchait à extirper son bras des décombres. De son autre main, il frappa avec violence sur celles qui continuaient de l’agripper, arrivant à les déchiqueter mais déjà d’autres venaient les remplacer, les râles se faisant de plus en plus fort.

« BORDEL ! CA FAIT MAL ! CA FAIT … » hurla l’homme considéré comme l’esprit du Diamat avant que son bras ne se déchire du reste de son corps. Des giclées de sang volèrent autour de lui, stationnant dans les airs alors que les mains s’enfouirent dans les gravats, disparaissant avec le bras qu’elles avaient capturé. A genoux, criant sa douleur, l’homme se tourna avec fureur vers Sarine :

« Aucune pitié ! Je n’aurai aucune pitié pour toi ! JE VAIS TE … AH ! »

Sans hésitation, il créa une flamme de sa main encore valide, allant calciner la plaie béante à la place de son bras. Celle-ci se cicatrisa aussitôt. De toute façon, s’il arrivait à dominer l’esprit de cet enfant, il n’y aura plus aucune question à se poser. Elle voulait qu’il se batte sérieusement ? Il allait se battre sérieusement ! PLUS QUE SERIEUSEMENT MÊME ! Il allait tout simplement la briser !

Une aura ténébreuse se forma autour de lui, en même temps qu’il ouvrait et fermait sa main à toute vitesse, un claquement sonore comme celui d’une mâchoire se faisant entendre. S’il arrivait à empoigner la jeune fille, c’en était fini d’elle !

Lorsqu’il arriva à sa hauteur, sa main vint étrangler Sarine, se refermant sur son cou, un sourire carnassier aux lèvres. REUSSI ! Il avait réussi ! Il était le grand vainqueur ! Il était maintenant sûr de gagner et ….

Qu’est-ce … qu’est-ce que ?! Sa main s’enflamma subitement, le forçant à lâcher prise alors qu’il recommençait à hurler. Sa main était en train de se réduire en cendres ?! ELLE SE REDUISAIT EN CENDRES ! Et … c’était quoi ce bruit de verre brisé ?! Il tourna son visage, affolé, regardant à gauche et à droite.

« Ca veut dire quoi ?! POURQUOI EST-CE … »

« Des fois, l’âme part rejoindre un autre monde. D’autres fois … elle se fait dévorée. Certains ne méritent pas de seconde chance. C’est ton cas. Adieu. » souffla la jeune fille alors que le décor commençait à se faire ronger par l’obscurité en même temps que le corps de Molno. Celui-ci, désemparé, tenta de bouger et de s’enfuir mais c’était complètement inutile.

« Comment tu peux faire ça ?! Tu n’es qu’une vulgaire armure-pokémon de bronze ! »

« Tu as voulu lancer un combat d’esprit. Tu as tout simplement perdu. »

« Je n’accepterai pas ça ! JE NE L’ACCEPTERAI PAS ! »

Il ne lui restait plus que le haut du torse, accompagné de son visage bien que celui-ci disparaissait peu à peu dans une brume comme le décor. L’obscurité revenait de plus en plus dans la place alors que le corps de Molno, lévitant au-dessus des gravats, fonçait à toute allure vers Sarine, prenant une forme à moitié animale, comme celle de l’armure qu’il possédait depuis des décennies. La gueule ouverte, de l’écume sortant de celle-ci, les yeux rouges rongés par la folie.

« Penses-tu avoir le choix ? Tu ne l’as pas offert à ceux que tu as tués. »

« Même si je dois disparaître, je t’emporterai avec moi ! »

« C’est vraiment triste … mais en un sens, avec ta mort, je délivrerai des milliers d‘âmes. »

Il était à nouveau arrivé jusqu’à la jeune fille, celle-ci n’ayant pas bougé de sa position. Un unique mouvement, celui de son visage qui se relevait pour fixer longuement celui de Molno, seule chose encore visible en lui. Il ouvrit la bouche, poussant un cri alors que des mains et des dents venaient mordre et déchiqueter sa face, le tirant en arrière pour disparaître à jamais dans les ténèbres. C’en était fini de lui.

« Oh ? Le résultat vient d’arriver. » déclara l’homme aux cheveux blancs-gris alors que l’aura autour de l’armure du Diamat se dissipa. Celle qui planait autour de l’armure du Solochi commençait à grandir, allant jusqu’à envelopper l’armure du Diamat avant de finalement disparaître du côté de l’armure du Solochi.
Celle-ci s’illumina avant de tout simplement s’envoler dans les cieux, brillant dans les astres célestes alors que Waram clignait des yeux, comme chacun et chacune. Ce fut l’homme, chevalier de Démétéros qui dit à nouveau :

« Je ne pensais pas cela possible mais en un sens, il semblerait que Molno ait perdu son combat. Mais qu’importe, tout est fait visiblement. Nous nous reverrons, Waram. Sache que l’intérêt que l’on te porte ne vient que de grandir par rapport à toi-même mais aussi à l’esprit qui est dans ton armure. Sur ce… je dois me retirer. »

Une tempête de sable se souleva subitement, aveuglant Waram et ses compagnons puis plus rien. Plus rien du tout. Lorsqu’ils purent rouvrir les yeux, il n’y avait plus aucune trace de cet homme, celui-ci ayant emporté les deux adolescents avec lui.

« Où … Où est mon armure ? Où est Sarine ? »

Il avait balbutié cela, cherchant à comprendre exactement ce qui venait de se passer. Avec une extrême lenteur, il s’approcha du Diamat de métal, tendant une main vers ce dernier. Son corps lâcha finalement prise, l’adolescent se retrouvant à genoux, épuisé par le combat qui s’était déroulé avant celui des deux êtres dans les armures de métal.

« Sarine ? Sarine ? C’est toi ? Sarine ? »

Il continuait de murmurer le nom de l’armure du Solochi bien qu’il n’obtenait aucune réponse de celle du Diamat. Où était Sarine ? Où elle était ? Il n’avait plus d’armure, plus du tout. Il n’y avait que celle du cadavre sans tête. Sans crier gare, les deux têtes de l’armure du Diamat vinrent se placer autour du cou de Waram, le faisant crier de stupeur.

« AAAAAAAAAH ! Qu’est-ce qui se passe ?! »

« C’est moi, Waram. Je suis de retour. »

Une voix simple et tranquille, rien de plus, rien de moins. Une voix qui se voulait présente pour le calmer. Sauf qu’elle provenait des deux têtes de l’armure. Celles-ci arrêtèrent « d’enlacer » l’adolescent avant que Waram ne demande :

« Sarine, c’est … vraiment toi ? Tu me le jures ? »

« Hum, je pourrai raconter quelques anecdotes de ton enfance aux autres si tu veux vraiment vérifier que c’est moi. Tu veux prendre le risque ? »

« Non ! Non ! C’est bon ! J’ai parfaitement compris le message … parfaitement. »

« Tant mieux alors. Bon … D’après ce qui a été dit, nous pouvons alors aller à l’aéroport dans cette ville et rentrer à l’école. Qu’est-ce que vous en pensez ? Cela me semble être une bonne idée, n’est-ce pas ? Il ne faudra pas oublier de préciser que Waram n’est pas responsable de la mort d’Itarès, ce n’est pas lui le coupable. »

« Attends … Attends un peu, Sarine ! Comment est-ce que tu as réussi à battre Molno ? » demanda Waram, l’armure du Diamat s’immobilisant.

« Tout simplement en ayant un esprit plus fort que le sien, rien de plus, Waram. Allons-y maintenant. » dit Sarine avec lenteur, empêchant Waram de continuer avec ses questions. Il savait qu’il y avait bien plus que ça, beaucoup plus même.

« Je suis d’accord, Sarine a parfaitement raison ! Waram, tu viens par-là ? Je sais que tu ne peux pas te relever, laisse-moi t’aider. »

« Sanphinoa, tu tiens à peine debout. Je m’occupe de lui. » prononça doucement Xalex malgré les petits gémissements plaintifs de l’adolescent. Dommage pour elle mais il valait mieux faire attention à chacun et chacune. Pourtant, lorsqu’elle mit debout Waram, celui-ci la repoussa avec peu de force, sans méchanceté.

« Je peux rester … debout seul. Merci quand même au cas où … »

« Il n’y a pas de quoi mais vu ton état, il vaut mieux alors que Sanphinoa te soutienne … enfin que vous vous souteniez tous les deux. »

Qu’est-ce qu’il venait de dire ? Elle n’avait pas compris ? Pourtant, il s’exprimait correctement non ? Il tenta de se mouvoir mais l’adolescente aux cheveux bleus fut la plus rapide, arrivant aussitôt vers Waram pour que chacun place son bras autour de l’autre.

Quelques heures plus tard, les quatre adolescents étaient dans l’avion, les armures-pokémon étant auprès d’eux, par délégation spéciale, comme cela fut lorsqu’ils étaient arrivé. Maintenant, ils avaient chacun pris place, Sanphinoa à côté de Waram, Xalex à côté de Raon, séparés par le couloir central qui laissait passer les hôtesses.

« Hum ? Ils dorment déjà tous les deux, Raon. »

« Je peux remarquer ça, hahaha. Tant mieux, ils l’ont bien mérité. »

« Je ne peux pas prétendre le contraire. Nous sommes surtout arrivés à temps la première fois. Quand même, la principale et ses pouvoirs psychiques, cela reste toujours aussi surprenant à les voir en œuvre. Dire qu’elle avait prévu qu’ils auraient des problèmes … mais je me demande si elle était au courant que cela se passerait ainsi pour … Sarine. »

Pour toute réponse, Raon haussa tout simplement les épaules, jetant un dernier regard en souriant à Waram et Sanphinoa. Dommage qu’il n’avait pas d’appareil photo sous les mains. Peut-être qu’il pouvait en demander parmi les passagers ?

« Attends un peu, Xalex. Je reviens. »

« Qu’est-ce que tu manigances donc ? »

« Héhéhé, tout simplement la petite surprise du chef si je peux me permettre. » répondit calmement Raon avant de se lever, commençant à questionner les personnes pour savoir qui avait un appareil photo instantané. Il en trouva un, remerciant la personne tout en demandant comment régler le flash pour éviter cela.
« Raon ! Sincèrement, tu n’as pas honte ? »

« Pas le moins du monde. Ca me servira de preuve contre Waram s’il décide de se montrer un peu trop mauvais envers Sanphinoa. Puis bon, avoue quand même que ça vaut le coup d’être immortalisé non ? Tu ne trouves pas ? » dit Raon alors qu’elle soupirait, murmurant que oui.

Assis à côte à côte, Karry et Sarine à leurs pieds, les deux adolescents avaient les mains posées sur le même accoudoir, leurs doigts entrecroisés. Les têtes penchées sur le côté, les deux adolescents dormaient paisiblement, une tête contre l’autre alors que Raon commençait déjà à choisir le meilleur angle pour la photo.

« Parfait, parfait, parfait. En plus, je suis sûr que ça servira d’argument à la principale pour montrer que tout dans ce voyage n’était pas perdu, hahaha. »

« La principale risque de demander une photocopie de ça. Tu devrais plutôt en prendre une seconde au cas où pour elle. »

Hahaha ! Il en était sûr. Il savait pertinemment qu’elle avait décidé de jouer le jeu. En plus, elle avait totalement raison. La principale adorait ce genre de choses. Appuyant sur l’appareil une seconde fois, il reprit sa place après avoir récupéré les deux photographies et redonné l’appareil photo. Héhéhé … Il cacha les deux objets de convoitise, plongeant à son tour dans le sommeil en attendant que l’avion les ramène. Oui, tout était loin d’être fini.

« Je vous écoute, faites-moi donc votre rapport. »

« Tout d’abord, nous tenons à signaler simplement que Waram et Sanphinoa sont à l’infirmerie. Ils se reposent après ce qui s’est passé dernièrement. Malgré le voyage et les jours passés, leurs corps sont assez exténués. »

Contrairement à celui de Raon qui s’exprimait devant la principale et Xalex qui l’écoutait attentivement. La principale hocha la tête, invitant l’adolescent à continuer tout en faisant les cent pas dans la pièce. Cela avait été dangereux, très dangereux, n’est-ce pas ?

« Pourquoi vos pensées sont-elles troublées ? »

« Euh … Ah. Vous devriez éviter de les lire, principale. Enfin, si vous l’avez déjà fait, ça ne sert à rien de vous le cacher plus longtemps. Je pense que cette image pourrait vous faire plaisir. Comme nous savons que vous vous sentiez un peu concernée par Waram et Sanphinoa, comme pour chaque élève de l’école de Gliros. »

Raon s’approche, tendant une photo que la principale aux cheveux verts récupère avec lenteur. Son visage masqué se positionne face à la photographie avant qu’elle ne vienne s’asseoir. Sans un mot, elle fait apparaître un cadre d’une taille parfaite pour la photographie. Raon reprit la parole doucement :

« Nous étions sûrs qu’elle allait vous plaire. »

« Il faut dire que le sujet a quelque chose de vraiment … captivant. Vous semblez l’avoir prise sur le trajet du retour. Sont-ils au courant ? »

« Nullement, c’est ça qui est encore mieux ! Ca sera une grande surprise ! » s’exclama Raon, Xalex ayant visiblement décidé de ne pas parler du tout.

« Oh cela pour une surprise, je pense qu’ils risquent de l’être fortement. Mais maintenant, racontez-moi donc le reste mais merci … pour cette photographie. »

Elle remit correctement le cadre sur son bureau, tourné vers elle alors que l’adolescent du Ouisticram commençait maintenant à expliquer ce qui s’était passé, l’arrivée d’un puissant chevalier à la force colossale, la nouvelle armure pour Waram ainsi que le reste.

« Vous me confirmez que Waram n’a pas cherché à tuer le chevalier d’argent du Diamat ? »

« Pas du tout. Par contre, c’était vraiment étrange le combat entre deux armures. »

« Normalement, vous n’auriez pas dût connaitre ce principe avant quelques années, lorsque vous seriez sortis définitivement de l’école. Mais parfois, il s’avère que nous n’avons pas vraiment d’autres choix que de vous en parler. Ne vous préoccupez plus de cela. Je vais aller voir comment se portent Waram et Sanphinoa. Vous pouvez disposer. »

« Est-ce que l’on peut vous accompagner ? » demanda finalement Xalex alors que la principale aux cheveux verts la regardait, hochant la tête avant de murmurer que oui. Elle n’allait pas les empêcher de calmer leurs inquiétudes quand même.

Quelques minutes plus tard, ils étaient dans l’infirmerie, autour de deux lits voisins. Sanphinoa comme Waram étaient réveillés, la première cherchant à discuter avec le second qui lui-même tentait de l’ignorer sans y arriver.

« Je peux partir quand de l’infirmerie ? Sanphinoa me fatigue. »

« Mais … mais euh … je tente juste de parler un peu avec toi, Waram, c’est tout ! C’est méchant ce que tu dis quand même ! Pourquoi tu dis ça comme ça ? »

« Car tu n’as pas arrêté de me parler depuis une heure. J’ai la tête qui va exploser à force de t’entendre, Sanphinoa. Bon sang, je peux partir quand de l’école au final ? Y a pas une autre mission à me donner ? Et seul cette fois ? Dites ! »

« Hum ? Je pense pourtant que tu es assez doué avec Sanphinoa à tes côtés. » déclara la principale avant d’émettre un rire tendre.

« Qu’est-ce que … Qu’est-ce que vous racontez là ? Et pourquoi est-ce que vous rigolez ? Y a rien de drôle hein ? Je suis plus que sérieux à ce sujet ! Hey ! Je suis sérieux ! »

« Mais moi aussi. Moi aussi. Attends un peu, Waram. » murmura ensuite la principale, plaçant une main sur le crâne de l’adolescent, celui-ci rougissant faiblement en se laissant faire. Il se sentait soudainement apaisé et calmé.

« Qu’est-ce que vous me faites ? Pas de trucs bizarres hein ? » dit-il avec inquiétude. Il avait eu sa dose, plus que tout. Et même si Sarine n’était pas avec lui, il était soucieux pour elle.

« Sarine va bien, ne te fait pas d’inquiétudes pour elle. »

« Facile à dire hein ? Ce n’est pas vous qui avait failli la perdre. On n’a jamais vu votre armure en plus. Donc bon, me dire ça … »

« Bien sûr que tu la vois souvent mon armure. Elle est d’ailleurs professeur dans cette école. Mais je ne te dirai pas de qui il s’agit, loin de là. »

Hein quoi ? Comment ça ? Une armure qui est prof ? Et il n’est même pas au courant. Il se tourne vers Raon et les autres mais ils semblent tous aussi surpris que lui par cette nouvelle. La proviseure reprend d’une voix calme :

« Vous n’avez pas à vous inquiéter. Elle n’est pas dangereuse et ne crée pas de tort mais maintenant, il me faut aller voir Sarine et … »

« NON NON ET NON ! Vous laissez Sarine tranquille ! Elle a besoin de se reposer ! Surtout après tout ce qui s’est passé ! Elle a eu du mal à gagner contre Molno ! »

Molno ? Une rapide lecture des pensées et elle comprit qu’il s’agissait de l’esprit dans l’armure du Diamat avant le transfert. Elle comprenait aussi que contrairement aux paroles de Waram, Sarine avait réussi à battre Molno avec une extrême facilité … sans expliquer comment elle y était arrivée. Néanmoins, le moment n’était pas de se préoccuper de cela, loin de là. Elle répondit sur le même ton qu’auparavant :

« D’accord, d’accord, je n’irai pas la voir. Quant à toi et Sanphinoa, vous allez vous reposer. Vous pourrez sortir demain après quelques tests pour être sûrs que vous alliez bien. »

« Grmbl, je dois encore la supporter, c’est ça ? Ca m’énerve et … AAAAAAH ! »

Il se retrouva soudainement téléporté dans le lit de Sanphinoa, des ceinturons venant l’attacher à ce dernier niveau des bras et des jambes alors que la principale soupirait :

« Pour la peine puisque tu parles beaucoup trop, Waram. Tu vas devoir la supporter encore une journée mais à tes côtés. Sanphinoa, tu peux lui faire toutes les misères que tu veux. »

« Merci beaucoup pour ce beau cadeau ! Waram ! On va parler tous les deux pendant des heures alors ! » s’exclama l’adolescente, Waram criant :

« RELÂCHEZ-MOI TOUT DE SUITE ! JE NE VEUX PAS ET … »

« J’allais oublier une chose fondamentale, quelle idiote je suis. » dit la femme aux cheveux verts, un rouleau de scotch épais apparaissant devant elle, découpant un morceau dedans avant de la coller sur la bouche de Waram. « Cela te calmera, je pense. Je retourne à mon bureau alors. Bonne soirée à vous deux. »

Elle ne se préoccupa pas de l’adolescent qui cherchait à se débattre, le laissant seul avec Sanphinoa qui restait assise dans le lit, amusée par la situation. Xalex et Raon quittèrent la pièce après quelques instants, laissant Waram qui avait fini par s’épuiser.

« Ne t’en fait pas, Waram, je te libère dans une heure. Juste le temps que l’on se repose tous les deux, d’accord ? Ca ne te dérange pas trop ? »

Il ne pouvait pas vraiment répondre mais il hocha tout simplement la tête positivement, étant la seule chose qu’il pouvait mouvoir. Sans un mot, elle lui tourna le dos, bougeant un peu son masque. Il ne comprit pas ce qu’elle était en train de faire mais il ne pouvait pas voir son visage. Elle murmura finalement :

« Quand même, ces derniers jours ont été vraiment … vraiment … vraiment … très épuisants, tu ne trouves pas ? Pas une minute à nous ou presque. Dis-moi, tu voudras juste te promener avec moi dans l’école ? Demain ? Au clair de lune ? Puis aussi un peu après. »

Elle retira en fait le scotch malgré que la principale l’avait mise il n’y avait qu’à peine quelques minutes, Waram gémissant sur le coup avant de dire :

« Ouais, ouais … on fera ça surement … au moins, on sera sûrs de ne pas se faire agresser stupidement. Et oui, c’était une sacrée semaine. J’en ai mal rien qu’en y repensant. »

« Attends, je te libère les pieds mais pas les mains … comme ça tu ne t’enfuis pas tout de suite, d’accord ? Sois juste tranquille pendant que je fais ça. »

Elle ne lui laissait pas le choix de toute façon. Il devait bien obéir, tout simplement. Mais bref, il allait se reposer comme elle, ça ne pourra lui faire que du bien. Et puis, il était … soulagé de ne pas être renvoyé de l’école après ce qui venait de se passer. Oui, soulagé.

« Le contact a été finalement pris. »

« Oh ? Enfin ? Après toutes ces années ? Et alors ? Qu’est-ce que cela devient exactement en ce qui le concerne ? Quelles sont les nouvelles à ce sujet ? »

« Elles sont bonnes. Il semblerait que l’armure du Solochi soit maintenant celle du Diamat. L’esprit s’est parfaitement intégré visiblement. »

« Bien bien bien … et par rapport à l’adolescent, comment deviens-t-il ? J’espère qu’il est à la hauteur de nos espérances, n’est-ce pas ? »

« Il l’est … Deux fois déjà, une pendant ce tournoi et une en Afrique, il a montré qu’il semblait être le candidat idéal pour votre projet. Nous trouverons enfin un remplaçant. »

« Le précédent fut trop … vivant. Je ne permettrai pas une nouvelle trahison. Tout a été préparé et fait pour ce jour ? Il faut que vous continuiez à l’observer. »

« Nous ferons selon vos désirs et vos ordres. Nous avons envoyé comme souvent des personnes dans chaque organisation au cas où. »

Bien, c’était parfait, vraiment parfait. La personne fit un geste de la main pour dire que l’autre pouvait s’en aller, se retrouvant seule après quelques secondes. Le silence plana longuement, jusqu’à ce que des bruits de pas se fassent entendre.

« L’armure attend son propriétaire … qu’importe le nombre d’années qu’il faudra. »

« Il faut briser sa volonté. Depuis des siècles, elle a toujours exprimé sa contrariété, sa haine. Cela est normal … Elle n’apprécie pas le traitement subie. »

« Quelle bonne idée que d’avoir brisé son esprit de telle sorte. Elle est si faible, incapable de se débattre ou de s’enfuir maintenant. »

« C’était le but recherché depuis le début. Briser son esprit, sa volonté, pour la rendre plus docile. Mais elle est ancrée maintenant. Une partie d’entre elle. Elle attend de retrouver sa place légitime. C’est parfait … parfait, oui. »

« Soit. Je repars donc. Que les onze chevaliers restent vigilants néanmoins. Les mauvaises surprises ont l’habitude d’en être, ce qui peut être déplaisant. »

« Ne vous en faites guère, tous sont sous surveillance. Nul ne pourra vouloir s’opposer à nous, cela serait particulièrement stupide de leurs parts. »

« Les hommes sont de nature stupide. C’est pour cela que ce sont des hommes. Ils sont capables des pires absurdités pour arriver à leurs fins. »

C’était le propre des humains que de ne pas tenir compte des êtres qui se trouvaient en face d’eux, qu’importe leur puissance. A nouveau, le silence s’installa, régnant dans le domaine où une brève discussion avait eu lieu, parlant d’une personne en particulier : Waram, nouveau chevalier d’argent du Diamat, armure possédée par un esprit du nom de Sarine.

Chapitre 29 : Changement

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Chapitre 29 : Changement

«  Je suis le chevalier de Demeteros. »

« De Demeteros ? Pas du ? » demanda Sanphinoa, suspicieuse et inquiète. Elle n’avait jamais entendu un tel nom de chevalier-pokémon avant maintenant.


« De … car je suis unique. Un peu comme toutes les armures-pokémon, il est vrai … mais totalement différent en même temps. »

Qu’est-ce qu’il racontait exactement ? C’était bizarre comment il parlait. Unique mais en même temps, il ne l’était pas ? Son armure-pokémon, d’ailleurs, personne ne la voyait. Il ne l’avait surement pas prise avec lui. Ca ne changeait pas qu’il était un adversaire qui était plus que terrifiant à première vue.

« Qu’est-ce que vous voulez à Waram ? Vous auriez pu le prendre très facilement si vous vous en étiez occupé tout seul, non ? » dit Xalex à la suite de Sanphinoa.

« Ce que nous voulons ? Oh, je voulais juste juger de sa force en tant que chevalier du Solochi. Il semblerait qu’il soit bien plus que cela, oh oui. »

Bien plus que cela ? En vue de son comportement, ce n’était pas bien difficile de le remarquer … mais ça ne changeait pas que cet homme était énervant et inquiétant en un sens. Qu’est-ce qu’ils pouvaient contre lui ? Même à trois, cela était tout simplement impossible qu’ils n’arrivent, ne serait-ce qu’à l’égratigner. La différence était … trop grande.

« On ne vous laisser jamais Waram ! »

« Qui a dit que je ne pouvais pas récupérer ce dont j’ai besoin ? Vous comptez m’arrêter dans votre état ? Vous êtes tous les trois exténués et fatigués. »

L’homme murmurait cela dans un sourire presque carnassier alors que Waram avait fini par se calmer. Il était maintenant assis dans la cage faite de pierre, les yeux fermés alors qu’il restait parfaitement immobile, sans rien dire.

« Ca ne fait rien ! Je continuerai de protéger Waram jusqu’au bout ! » s’exalta Sanphinoa, déjà prête à se battre malgré que son corps criait sa douleur.

« Sanphinoa, ça ne sert à rien. Si tu te bats comme ça, tu vas juste mourir. » dit Karry, plus neutre qu’elle sur la situation, Sanphinoa criant :

« Je ne les laisserai pas toucher à Waram ! C’est tout ! NON ET NON ! »

« S’il veut le récupérer, on n’a pas trop le choix et on doit lui laisser Waram. »

NON NON ET NON ! Elle se répétait inlassablement ça, criant de toutes ses forces avant de faire apparaître de l’eau autour d’elle. Elle visa le chevalier de Demeteros avec ça mais l’eau vint tout simplement le toucher sans même l’égratigner.

« C’est bon, Sanphinoa. Laissez-les tranquille. »

La voix ne provenait pas de l’un des deux groupes face à face mais de la personne enfermée dans la cage. Waram avait rouvert les yeux, regardant autour de lui avec lenteur avant de reprendre d’un ton neutre et las :

« J’aimerai bien savoir exactement ce qui s’est passé. Mon corps fait atrocement mal et je ne sais pas du tout ce qui se passe. Et qui est ce type ? »

« Wa … Waram ! Attends, je viens te délivrer ! »

Elle semblait maintenant si heureuse de revoir Waram en bonne santé qu’elle ne se préoccupait plus de cet homme. Elle chercha à libérer Waram de la cage mais celle-ci explosa tout simplement en morceaux, arrêtant de l’emprisonner.

« Plus de raison de te garder ainsi si tu as retrouvé la tienne, n’est-ce pas ? »

« Je ne t’aime pas … si tu n’as pas encore compris. »

« Je m’en doutais mais bon, cela fait toujours plaisir de l’entendre de vive voix. »

Cet homme avait quoi ? La quarantaine ? Des cheveux-gris blancs attachés en une queue-de-cheval mais surtout des habits simples. Un pantalon de tissu brun et un marcel noir. Par contre, il était immense mais dans le sens vraiment immense : il devait faire deux mètres voire les dépasser un peu. Et aussi, qu’est-ce qu’il était musclé. Qu’est-ce qu’une montagne comme lui faisait ici exactement ? Et surtout, c’était vraiment un chevalier-pokémon ?

« Mon allure semble t’impressionner. »

« Après les cinq premières secondes, tu n’es qu’un individu comme un autre pour moi. »

« Hahaha ! Voilà ce que j’apprécie. Un tel langage venant de ta part. C’est ça qui te rend si intéressant, si différent des autres … et si on rajoute bien entendu ta petite particularité que tes compagnons ont pu voir de leurs propres yeux. »

« Quelle particularité ? Qu’est-ce qu’il raconte ? Sarine ? Sarine ? »

« J … Je suis là, Waram. Je suis là, ne t’en fait pas. »

Pourquoi est-ce qu’elle semblait si fatiguée quand il entendait sa voix ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? Il n’aimait pas ça, il n’aimait pas ça du tout. Il voulait avoir une réponse ! Mais mais … son corps lui répondait à peine pour le moment. Il devait faire autre chose.

« Qu’est-ce qui t’arrive, Sarine ? T’as l’air épuisé. Ce n’est pas normal pour une armure-pokémon. Ca veut dire quoi ça ? »

« Ce n’est rien … ce n’est pas bien grave, Waram. »

« Si ! Ça l’est ! Qu’est-ce que ça veut dire ?! Et il se passe quoi ?! Pourquoi est-ce qu’ils sont au sol ces deux-là ?! Je veux savoir ce qui se passe exactement ! Vous ne moquez pas de moi ! Je commence à en avoir marre d’être pris pour un imbécile ! »

« Tu peux tout simplement considérer que tu es le vainqueur. »

« Vainqueur de quoi ? Du combat contre ce type du Diamat ? Je ne savais même pas que j’avais réussi à le battre. On peut m’expliquer ce que ça veut dire ?! »

Puis il tourna son visage vers Sanphinoa. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Son masque … il était fissuré ? Elle était proche de lui, n’osant pas s’avancer vers lui mais il la prit par le bras, le tirant à lui avant de dire d’une voix qui aurait pu paraître énervée s’il n’y avait pas quelques tremblements à l’intérieur :

« Qu’est-ce que ça veut dire ? Sanphinoa ? Qui t’a frappé aussi violemment au point de te faire fissurer ce masque ? Dis-moi tout. »

« Ce … ce n’est pas bien important, Waram. Pas important du tout et … »

« C’est toi qui est responsable de ça, Waram. C’est toi qui lui a fait ça. » déclara Karry sans même se soucier de la surprise qui se dessina sur le visage de l’adolescent aux cheveux noirs. Comment ça ? Co … Comment ça ? Ce n’était pas possible.

« Pourquoi est-ce que j’aurai fait ça ? Je n’aurai pas réellement blessé Sanphinoa. Pas au point de la blesser comme ça, pas du tout hein ? Hein ? »

Non, non et non. Il n’acceptait pas ça. Pourquoi il blesserait Sanphinoa ? Il la gardait contre lui, tremblant de tout son corps. Autant, il n’était pas très sociable, autant avec Sanphinoa, c’était bien la réelle dernière personne qu’il voulait blesser.

« Sanphinoa … je … suis désolé ? Sanphinoa, j’en suis sûr que je suis désolé. »

« Mais ce n’est pas grave, pas grave du tout. Ce n’était pas de ta faute, tu n’étais pas réellement conscient de ce que tu faisais. Ce n’était pas ta faute. Ne t’inquiète et ne te préoccupe pas vraiment de ça, je te le promets hein ? Regarde-moi, Waram. »

Qu’est-ce que ça voulait dire ? Enfin, elle caressait sa joue pour le rassurer et il se sentait … un peu plus soulagé. Mais il allait avoir besoin d’une sérieuse explication. Pour le moment, il y avait encore beaucoup à terminer là.

« Explications … Je veux des explications ! OU JE VEUX RENTRER A L’ECOLE ! »

« Ce n’est pas vraiment le bon moment pour cela, j’en suis désolée, Waram. »

Xalex tentait de le calmer mais ça ne servait pas vraiment à grand-chose. L’adolescent avait toujours son armure sur son corps mais rapidement, une main faite de pierre sortit du sol, les empoignant, lui et Sanphinoa alors que l’homme aux cheveux gris-blanc les regardait :

« Je ne pense pas que tu sois en position pour avoir ton opinion. »

« Qu’est-ce que … LÂCHE MOI OU JE T’ECARTELE ! » hurla l’adolescent avec rage, commençant à gesticuler dans tous les sens, énervé pour tenter de s’enfuir sans vraiment y arriver. QU’ILS LE LÂCHENT SINON ! Sinon … sinon …

« Et pendant ce temps, je ferai mieux d’en terminer. Itarès, sais-tu quel est le problème dans ce que tu as fait exactement ? »

L’homme s’adressait maintenant au chevalier-pokémon du Diamat, celui-ci semblant très mal à l’aise tout en disant d’une voix qui se voulait rassurée :

« Euh … Le fait que j’ai perdu contre le chevalier-pokémon du Solochi ? »

« Non, non et non. Cela peut arriver à chacun. Non, le problème, c’est que tu as préféré abandonner plutôt que de te battre jusqu’au bout. C’est désagréable. Très désagréable. Sais-tu les premières règles de l’Antre de la Terre ? »

« Cela ne me dit rien exactement. Je … ne crois pas m’en rappeler. Je suis déso … » commença à répondre Itarès avant que sa tête ne quitte le tronc : « lé. »

Un simple coup de poing de la part du chevalier-pokémon du Demeteros et il venait d’abattre l’un des membres de son organisation ? Il reprit la parole :

« Le simple fait que tu abandonnes le combat au lieu de te donner jusqu’au bout. C’est reconnaître que tu es faible, très faible, incapable de te battre correctement. Ce n’est pas ainsi que nous fonctionnons dans l’Antre de la Terre. Enfin, maintenant, tu n’as plus à te poser de questions à ce sujet, là où tu es. »

« Il … il l’a tué … d’un seul … d’un seul coup. »

Et même si Itarès ne portait pas d’armure, cet homme non plus ! Comment est-ce qu’il avait pu faire ça sans aucun problème ? Com … comment ? Hein ? Non, non. Il n’était pas d’accord avec ça, pas d’accord du tout même. Ca ne lui convenait pas. Enfin, ça ne convenait à personne ce qui venait de se passer … sauf une. Un grand éclat de rire se fit entendre de la part de l’armure du Diamat avant qu’elle ne s’écrie :

« Libre ! Je suis libre donc ! Chouette ! C’est parfait ! On fait comme prévu alors ?! »

« Essaye donc si tu en es capable. Mais peut-être que tu devrais expliquer comment cela risque se produire ? Pour qu’il comprenne la situation ? Enfin, ils ? »

« Oh, ça, je veux bien, de toute façon, il comprendra où est son avantage. »

Où est son avantage ? De qui est-ce qu’il parlait ? De lui ? Il n’était pas sûr réellement de trouver un avantage dans ce qu’il allait dire. Pas du tout même. Vraiment pas … En fait, ça ne lui plaisait carrément pas même ! Surtout que l’armure du Diamat avait quelque chose de vraiment glauque, sa bouche s’ouvrant et se refermant plusieurs fois :

« Disons que certains chevaliers peuvent porter des armures qui évoluent au fur et à mesure. Des fois, les armures n’ont pas de propriétaire donc cela est bien plus facile. Des fois, elles en ont un et alors, il faut que le propriétaire abandonne complètement son combat et donc l’armure peut se libérer … ou alors soit mort. »

« Mais cet homme avait alors abandonné le combat ! Il aurait pu être autre chose qu’un chevalier-pokémon ! Un simple humain ! » s’écria Raon, comprenant mieux ce qui venait de se passer ici. Ce … c’était monstrueux !

« Hum ? Quand on rejoint une organisation, il faut alors obéir aux règles. Il n’a pas respecté la plus vitale d’entre toutes. Nous ne sommes pas de bons samaritains, loin de là. »

« Et alors ?! Ca ne nous donne pas droit de vie ou de mort sur autrui ! »

« Quelle candeur. Êtes-vous réellement des chevaliers-pokémon ? Que pensez-vous qui vous attends dans ce monde ? Autour de vous ? Soyez donc un peu réalistes. Molno … Tu peux continuer maintenant alors. Expliques-leur. »

« Hahaha ! Bien entendu, bien entendu ! » s’exclama l’armure du Diamat après la courte discussion entre le chevalier du Demeteros et Raon. « Alors, maintenant, tu dois te dire : mais je ne peux pas porter deux armures ! Et tu as tout à fait raison ! C’est pourquoi il va te falloir faire un choix, hahaha. Car quand un porteur abandonne son armure complètement, celle-ci peut complètement disparaître … du moins l’être à l’intérieur de l’armure. »

« L’être ? Sarine ? Vous voulez que j’abandonne Sarine ? »

« Oh, soit tu l’abandonnes pour obtenir alors une armure à la hauteur de ta puissance, soit alors tu la laisses m’affronter, hahaha. HAHAHAHA ! M’affronter ! Je vais la dévorer toute crue la fille qui est dans ton armure ! »

« Et si je refuse de changer d’armure ? » rétorqua l’adolescent aux cheveux noirs, Molno perdant son rire aussitôt, reprenant :

« Tu te moques de moi hein ? Après la démonstration de force que tu as fait, tu crois VRAIMENT que tu pourras être tranquille et paisible comme si de rien n’était ? Tu crois vraiment que tu peux avoir une petite vie pépère sans aucun problème ? Il ne te faut pas une armure de fillette ! Tu sais parfaitement que tu ne peux faire qu’un seul choix : MOI ! Ou alors … tu crois que cette gamine dans l’armure du Solochi peut me battre ? »

« Waram, est-ce que … tu préfères aller avec lui ? »

La voix de Solochi lui transperça le cerveau. Elle … lui demandait son avis sur le sujet ? Elle ne pensait pas à elle en un sens ? C’était quoi cette question stupide ?

« Et toi ? Tu en penses quoi, Sarine ? Que je sache, tu es libre de tes choix. »

« Je te laisserai décider pour moi, Waram. Je ne ferai que suivre ce que tu désires. Est-ce que tu veux tellement cette nouvelle armure ou non ? »

« Bah … être toujours plus fort, c’est bien. Ca me plait bien quand même, je dois le reconnaître. Puis bon, chevalier d’argent du Diamat, ça en impose non ? »

« Alors, tu as … décidé d’aller avec lui, Waram ? »

« Bah si je vais avec lui, ça veut dire que je n’entendrai plus tes réflexions stupides. Ça ne me plait pas vraiment si je peux me permettre. Je préfère que tu sois avec moi. »

« Alors, d’accord. Je vais le combattre, Waram. Rien que pour toi. »

« Hein ? C’est une blague ? Elle veut se battre contre moi ? HAHAHA ! D’accord, d’accord, la plaisanterie a assez duré, oui. Si tu veux vraiment me combattre, reprend ta forme d’armure et vient donc te poser en face de moi. »

Elle s’exécuta, quittant le corps de Waram pour reprendre sa forme de Solochi de métal alors qu’elle se plaçait peu à peu en face du Diamat métallisé. Il était plus grand qu’elle et plus imposant, chose logique et normale à bien y réfléchir.

« Et là, nous rentrons tous les deux en osmose. Nos deux esprits vont se rencontrer et s’affronter. Celui qui aura l’esprit le plus fort obtiendra alors les faveurs de la meilleure armure. L’autre armure disparaîtra alors pour se réfugier quelque part dans le monde, attendant un nouvel esprit et un nouveau porteur. Tu as compris ? »

« Parfaitement, cela me semble plutôt simple. »

« Simple ? Ca sera avant de me rencontrer. » rétorqua l’armure du Diamat.

« SARINE ! FAIS ATTENTION ! » s’égosilla Waram, peu rassuré par la tournure des évènements alors que les deux armures se rapprochaient … puis plus aucun mouvement. Sauf une sombre aura violette et ténébreuse qui se formait autour d’eux.

Ailleurs, les deux esprits se rencontraient finalement. Plutôt, l’esprit de Molno s’insinua dans celui de Sarine, ayant trouvé l’accès avec une certaine facilité. A l’intérieur, une personne humanoïde regardait autour d’elle, disant avec lenteur :

« Je m’attendais à quelque chose de plus coloré pour une gamine. »

C’était vraiment assez sinistre. Cela ressemblait à un temple abandonné depuis des siècles ou alors celui de rites sataniques et obscurs. Les rares flammes sur les chandeliers étaient de diverses couleurs, éclairant faiblement la pièce alors que l’humanoïde marchait toujours tout droit, ne pouvant détacher ses yeux du décor :

« Bienvenue. Vous êtes Molno, n’est-ce pas ? »

« Hum ? Tu es en train de te cacher, n’est-ce pas ? Montre-toi ! Je te promets que ça ne sera pas du tout douloureux ! Je ferai ça rapidement. »

« Je ne me cache pas. Je suis juste assise, devant vous. Vous devriez mieux ouvrir vos yeux. Je vais vous éclairer, ça sera mieux. »

Deux chandeliers, quatre, six, huit, dix. Des lignes de chandeliers de diverses couleurs s’allumaient subitement, traçant une ligne jusqu’à un imposant cercueil fait de marbre. Assise dessus tout en balançant ses pieds nus dans le vide, une jeune fille à la robe de chambre noire s’y trouvait. Elle ne devait avoir qu’environ six ans, des cheveux noirs cachant ses deux yeux tout en lui allant jusqu’au dos. Seul son sourire était visible sur son visage.

Chapitre 28 : Reddition

ShiroiRyu
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Chapitre 28 : Reddition

« Il me plait tellement bien ce petit. »

L’armure du Diamat exultait de son côté, semblant ignorer à moitié son propriétaire alors que celui-ci émettait un petit grognement bien qu’il gardait son calme.

« Au cas où, s’il te plaît, tais-toi, ça sera bien mieux. »

Il avait beaucoup à faire s’il devait s’occuper de ce gamin ! Bon, il fallait voir avec quelques coups d’abord, pour le temps de réaction de ce dernier. Un coup de pied en plein ventre et voilà que Waram tombait à la renverse, se relevant après quelques secondes.

« Tous … Tous … Ils sont tous tués de toute façon. Il ne reste plus personne … même plus elle. Il ne reste plus du tout quelqu’un. Il n’y a plus personne. Hahaha … Plus personne. »

Qu’est-ce qu’il racontait encore ? Qu’est-ce qu’il baragouinait ? Mais ce n’était pas cela qui posait problème, pas du tout même. C’était plutôt le fait que l’armure du Diamat mettait une certaine mauvaise volonté par rapport à tout ça.

« Et ben alors ? Je croyais qu’on devait en terminer avec lui. Tu n’as pas l’air de faire de sacrés efforts hein ? Si je peux me permettre ! »

Il était assez agaçant, contrairement à d’habitude. Agaçant et irritant, ce n’était pourtant pas commun chez lui. Quelque chose l’avait « éveillé » par rapport à l’adolescent ? Tsss.

Ailleurs, le combat continuait de faire rage. Du moins, les deux combats. Pourtant, peu à peu, malgré la soi-disante inutilité de Sanphinoa, les deux chevaliers-pokémon liés au sol reculaient inexorablement, fatigués et exténués.

« Bon sang ! Elle m’épuise cette femme-chevalier du Barpau ! Tu es sûr de pas vouloir que l’on s’entraide tous les deux ?! Ca sera beaucoup plus simple ! » cria le chevalier du Sabelette, faisant quelques pas en arrière, reprenant son souffle.

« Je crois que j’ai pas trop le choix de toute façon. Viens, on va aller les enterrer, ça sera plus marrant à deux ! On va faire s’effondrer le sable sous leurs pieds ! » répondit le chevalier du Kraknoix, cherchant à rire avant de se mettre à tousser, crachant un peu de sang.

« Et merde, ils ont réussi à t’avoir plus que prévu ? »

« A peu de choses près, ouais … C’est moche pour nous. Vas pas falloir se louper hein ? On se concentre et on les enterre tous ! »

« Qu’est-ce qu’ils magouillent tous les deux ? » marmonna Raon, un peu fatigué aussi de son côté. Grâce à l’eau de Sanphinoa, il pouvait supporter la chaleur. Et puis, avec son armure, déjà à la base, ce n’était pas un véritable problème.

Mais bon, du côté de Xalex, c’était tant mieux qu’elle puisse souffler un peu aussi. Le combat allait bientôt se terminer pour tous. Pour l’heure, il fallait surtout supporter leur attaque combinée qui allait arriver d’une minute à l’autre. Cela risquait d’être très dangereux.

Trop dangereux ! Le sol commença à trembler fortement alors que les deux chevaliers-pokémon avaient disparu de leur champ de vision. Ils étaient dans le sol ! S’ils arrivaient à faire ce qu’ils désiraient, ils allaient avoir de …

« Je … Euh … Je ne suis pas sûre de pouvoir me battre après mais si vous voulez bien reculer, je vais les faire sortir de là … »

Sanphinoa avait pris la parole à son tour, se mettant à genoux dans le sable avant de placer ses deux mains dans le sol. Soudainement, deux puissants geysers en sortirent, faisant évacuer les deux chevaliers-pokémon qui poussèrent à l’unisson :

« QU’EST-CE QUI SE PASSE ?! HEYYYYYYYYY ! »

« Finissez-les maintenant ! Je ne pourrai pas tenir très longtemps, je le crois ! Je suis vraiment désolée … mais s’il vous plaît … vite … »

« Xalex ! On ne doit pas gâcher cette chance ! On y va ensemble ! Sanphinoa, tu peux arrêter tes geysers ! On les termine ! » cria Raon avant de commencer à faire une roulade enflammée devant lui. « QUE LA ROUE DU OUISTICRAM T’EMPORTE ! »

« Je ne pense pas que j’irai crier, je suis désolée, Raon. Mais disons que mes dards-venins font te tuer peu à peu ! »

Ce n’était pas grand-chose et elle trouvait cela un peu ridicule de crier le nom de son attaque en même temps mais pourquoi pas ? Waram avait bien fait cela, n’est-ce pas ? Et ça semblait être une généralité à l’extérieur.

Alors que les geysers disparaissaient, le chevalier du Ouisticram percuta violemment de son corps enflammé le chevalier du Sabelette, l’envoyant au loin alors que de nombreux dards forçaient le chevalier du Kraknoix à rester dans les airs pendant quelques secondes. Xalex acheva son attaque d’un coup de pied circulaire dans la tête, l’envoyant auprès de son comparse avant de regarder Sanphinoa.

« Je crois qu’ils ont eu leurs doses. Sanphinoa ? »

« Ca … ça peut aller. Je suis un peu exténuée. Je ne pensais pas arriver à soulever deux corps en même temps. Snif, c’était la première fois que j’essayais. »

« C’est superbe. Mes félicitations, c’est vraiment fort de ta part. Tu vois que tu es puissante quand tu le veux, Sanphinoa ? » dit Xalex en l’aidant à se remettre correctement bien sur ses jambes même si ces dernières tremblaient.

« Il faut que l’on aille aider Waram ! On n’a pas le temps de se préoccuper de moi ! »

Pas le temps du tout même ? C’est vrai. Elle n’avait pas tort. Pas du tout tort. Il fallait se rendre vers le combat de Waram. Xalex regarda une dernière fois les deux adolescents couchés sur le sol, dans leurs armures. Ils respiraient encore à première vue. Tant mieux, ils n’avaient pas eu pour principe de les tuer, ce n’était pas leurs genres. Il fallait retrouver Waram maintenant ! C’était le plus important à l’heure actuelle.

« WARAM ! »

Un seul cri, de la part de Sanphinoa alors que l’adolescent était allongé sur le sol, un sourire aux lèvres, baignant dans son sang alors que l’armure du Solochi laissait voir de nombreuses fissures à cause de trop nombreux coups reçus.

« Pourquoi ? Pourquoi j’ai l’impression que tous mes coups sont inefficaces ?! »

Même s’il avait retrouvé son calme devant un tel adversaire, ce n’était pas logique qu’un simple adolescent, chevalier du Solochi, soit capable de rester debout après tout ce qu’il venait de lui faire subir. Pourquoi ? Pourquoi ?

« C’est pas logique. C’est illogique. Ce n’est pas normal, ce n’est pas naturel. »

« Roh ? Me dit pas que t’as les chocottes qu’il se la joue façon mort-vivant ? » rétorqua l’armure du Diamat dans un petit rire.

« Ca n’a rien de drôle ! Regarde-moi ça ! On ne dirait plus qu’une loque ! »

« Tuer … ou être tué … n’est-ce pas ? Tuer … ou être tué. Chaque pas me rapproche inexorablement de la mort. Chaque pas m’emmène de plus en plus vers eux. Tuer … Ou te tuer … Tuer ou te tuer … Tuer … Tuer … Tuer … » répéta Waram à chaque instant, s’étant remis debout, le corps en sang. Il devait le tuer s’il ne voulait pas être tué.

« Waram ! Waram ! Attends ! Nous sommes là ! On vient t’aider ! »

Sanphinoa avait retrouvé quelques forces, courant vers l’adolescent aux cheveux noirs. Celui-ci tourna ses yeux rouges vers elle, lui donnant une puissante baffe avant de crier :

« Si tu ne veux pas être tuée, DISPARAIS ! »

« Waram ! Qu’est-ce que tu fais ?! Sanphinoa veut juste que l’on t’épaule ! » s’écria Xalex alors que Raon aidait Sanphinoa à se remettre debout.

« Berserker ? La colère ? La haine ? C’est peut-être ça en fin de compte. Mais pourquoi est-ce qu’un adolescent comme lui en est capable ? Ce n’est pas normal. »

« Hahaha ! Parfait ! Vraiment parfait ! Superbe ! Je l’adore ce gamin ! »

L’armure du Diamat exultait de joie en voyant Waram, une aura violette se formant autour de lui, un souffle de vent commençant à paraître. Le sable fut soulevé, provoquant un léger halo autour de Waram alors que celui-ci reprenait :

« Tuer … quiconque peut tuer … tuer … sans être tué … TUER ! TUER ! TUER ! »

« On doit aider … Waram. Il n’est plus lui-même. » commença à sangloter Sanphinoa alors que Xalex et Raon la retenaient pour l’empêcher d’aller rejoindre Waram. Celui-ci était plongé dans son combat, c’était inquiétant, très inquiétant … mais ils ne pouvaient pas se mêler de cela, pas du tout même. Gloups … Et cette puissance, rien à voir avec celle qu’il avait dans le colisée. C’était totalement différent.

« TUER TUER TUER TUER ! »

« IL ATTAQUE CETTE FOIS ! PREPARE-TOI ! » cria l’armure du Diamat.
Comment ça, il attaque ?! Ca faisait depuis quinze minutes qu’il prenait des coups sans répliquer et maintenant, il avait décidé de réagir ?! Une blague ! Ce n’était qu’une vaste blague qu’il n’appréciait pas du tout !

Il tenta de parer le coup de poing mais lorsque son bras vint le stopper, un hurlement strident le paralysa sur place. Juste le souffle du coup avait été tellement puissant … qu’il avait cru entendre un dragon en face de lui. D’ailleurs, cette impression ne le quittait pas alors qu’il croyait apercevoir la gueule de cette monstrueuse créature en face de lui, bouche grande ouverte, parcourue de dents, de la salive s’écoulant sur son armure.

« C’est … c’est juste une illusion hein ? Hein ? Ce n’est pas possible là. »

« Qu’est-ce qu’il raconte ? Une illusion ? Waram est juste devant lui, en train de charger son attaque. Il ne fait rien d’autre. » dit Raon en observant le combat, les deux femmes-chevaliers hochant la tête positivement bien que chacun était soucieux.

« Tuer … ou être tué … tuer ou être tué … je te tuerai, tout simplement. Il n’y a rien d’autre qui t’attends à part la mort. Rien que ça. Je te tuerai … je te dévorerai tout cru. »

« Waram, c’est juste une expression hein ? » bredouilla Sarine alors qu’elle entendait les halètements de l’adolescent aux cheveux noirs.

Un coup de poing … et l’armure du Diamat fut grandement fissurée au niveau du torse. Des flammes violettes sortirent du dos d’Itarès, ayant traversé l’intégralité de son corps alors que celui-ci avait un soubresaut, restant sur place.

« C’est .. quoi … ces flammes ? »

Il n’en avait jamais vu de pareilles auparavant. Il fit quelques pas en arrière, son armure commençant à briller avant de reprendre la forme d’un Diamat de métal, petit dragon bicéphal. Waram restait sur place, soufflant :

« Tuer ? Tu n’es pas encore mort. Pas du tout. Il faut … arranger ça. »

« C’est bon, j’ai parfaitement compris. J’ai perdu le combat. Tsss … Je n’arrive pas à le croire. J’arrive vraiment pas à le croire que j’ai perdu face à un jeunot. »

« Ah ça, faut pas se leurrer, t’as été nul, carrément nul ! » s’exclama le Diamat avec entrain, malgré les fissures sur son corps.

« Merci d’en rajouter, ça fait toujours plaisir de savoir que je suis soutenu par toi. »

« Hey, hey, hey, Itarès, tu pensais quoi ? Que j’étais un bon samaritain ? »

Tss, il savait parfaitement que ce n’était pas le cas, que c’était tout le contraire. Mais maintenant ? L’adolescent aux cheveux noirs ne semblait pas retrouver ses esprits. Il continuait de ricaner, se mettant soudainement à quatre pattes.

« Je vais dévorer ton âme … ta chair sera la première à mourir. Ton âme viendra après. JE VAIS TE TUER ! TE TUER ! »

Sans crier gare, il commença à galoper vers Itarès, comme un animal fou, sans même regarder en arrière. Il ne semblait guère conscient de ce qu’il était en train d’accomplir ou faire, Itarès, poussant un grognement, lui donnant un coup de pied qui le stoppa dans son mouvement … sans pour autant le renvoyer en arrière. Il était juste immobile, le pied enfoncé dans sa joue, sa tête penchant sur le côté.

« Mais tu es quoi ?! UN MONSTRE ?! »

« La mort nous entoure. Je t’emmènerai dans l’autre monde ! »

« WARAM ! ASSEZ ! WARAM ! »

Elle criait de toutes ses forces, cherchant à concentrer le peu d’énergie qui lui restait dans sa voix. Mais Waram était comme sourd et imperméable aux suppliques de l’adolescente. Il agrippa violemment le pied d’Itarès, ricanant avant de reprendre :

« Alors, en haut … » dit-il tout en soulevant le corps de l’homme avec aisance vers les cieux. « Puis en bas ! ET ON RECOMMENCE ! HAHAHAHA ! »

Le corps s’affaissa violemment sur le sol, recommençant trois fois jusqu’à ce que l’homme arrive à s’extraire de la main de Waram, se remettant debout. Néanmoins, il chancela, son front s’étant ouvert sous les attaques de l’adolescent.

« C’est quoi cette force ? Comment est-ce qu’il peut encore être aussi fort après tout ça ? »

« Je sais pas mais je trouve ça bien plaisant. Et dire que sans moi, tu risques d’y laisser ta peau ! Sauf s’il se décide enfin à intervenir au lieu de nous regarder ! »

« J’aimerai bien qu’il intervienne maintenant sinon je donne pas cher de ma peau. »

« Hahaha ! Ca fait quoi de ressentir la crainte et la peur ? C’est quelque chose que chacun vit au quotidien. La peur de mourir … Hahaha ! »

L’adolescent continuait de s’exclamer, se remettant à quatre pattes alors que l’armure semblait maintenant incapable de s’exprimer. L’homme tenta de se mettre en position de défense mais son corps ne vint pas lui obéir.

« Je … JE NE PEUX PLUS BOUGER ! »

« Ah ça, ça veut donc dire adieu, si j’ai compris ? HAHAHA ! Bon ben, salut ! » s’exclama Molno tout en faisant quelques mouvements avec les pattes, signe de son amusement par rapport à la situation. Il n’avait jamais eu de fidélité par rapport à Itarès.

Pourtant, lorsque l’adolescent se jeta sur Itarès, il fut violemment repoussé en arrière, une cage faite de pierre se formant tout autour de lui, comme on le ferait à un animal sauvage. Une voix masculine poussa un profond soupir :

« C’est donc ça la puissance du chevalier d’argent du Diamat ? »

« Vous … vous êtes là donc ? Vous ne m’aviez pas dit qu’il était à ce point différent ! »

« Différent, différent. Tu es pourtant d’une caste de chevaliers supérieure à la sienne. »

Un homme sortit du sol à côté d’Itarès, tenant les deux adolescents-chevaliers dans ses bras. Il devait avoir environ une quarantaine d’années par rapport aux traits de son visage. Il reprit calmement, disant à Itarès :

« Ils se sont battus jusqu’au bout pour tenter d’obtenir la victoire. Ils ne se sont pas inquiétés, ne serait-ce qu’un instant, de ce qui pourrait leur advenir. Ils ont mérités d’être dans notre organisation. Quant à toi, Waram, tu es bien plus surprenant que tu ne le parais. »

L’adolescent cherchait à briser les barreaux de pierre mais étrangement, il n’y arrivait pas. Il commença à tourner dans la cage faite de pierre, jusqu’à ce que Sanphinoa, Raon et Xalex arrivent à sa hauteur, la femme-chevalier du Nidoran femelle demandant :

« Qu’est-ce que ça veut dire ? Vous êtes un ennemi, n’est-ce pas ? C’est vous qui avez envoyé ces adolescents et qui est responsable de cette tempête ! »

« Il est vrai que je suis capable de manipuler les éléments terrestres à un élément bien plus impressionnant et grand que les petits tours de magie des apprentis de mon organisation. »

« Pourquoi est-ce que vous voulez capturer Waram ?! » s’écria Sanphinoa, plus hargneuse que d’habitude, malgré la fatigue qui l’habitait.

« Oh ? Cela ne te concerne pas, jeune fille. Ce n’est qu’une méthode comme une autre pour s’accaparer une force nouvelle et potentiellement puissante. »

« Ca ne répond pas du tout à ma question ! PAS DU TOUT ! »

Elle n’en pouvait plus. Aujourd’hui, ce n’était vraiment pas le bon jour ! Même elle, qui, d’habitude était calme et réservée, elle commençait à bouillir. Qu’est-ce qu’ils avaient tous avec Waram ?! Et cet homme, c’était qui ?!

« Votre nom aussi ! Dites-le nous ! Vous êtes un chevalier-pokémon ?! »

« Pourquoi est-ce que tu ne jugerais pas de ma force ? Si vous êtes des chevaliers-pokémon, vous devriez en être capable, n’est-ce pas ? Ne me décevez pas maintenant. »

Evaluer son niveau de puissance ? Oui, ils en étaient capables mais il se vantait un peu trop. Derrière son masque, elle commença à jauger l’homme avant de de s’arrêter immédiatement. Mal, elle se sentait mal, elle était mal à l’aise. Elle avait la nausée. C’était … c’était quoi ça ? Il … Il était quoi ? Cet homme ? Cet … Cet homme était qui exactement ?

Chapitre 27 : Sans retour

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Chapitre 27 : Sans retour

« Je ne comprends pas exactement ce qu’ils ont à vouloir de lui alors qu’il est beaucoup plus faible que moi. Ce n’est qu’un gamin qui ne porte qu’une armure-pokémon de bronze. Il n’y a vraiment pas grand-chose à craindre. »

« Méfies-toi quand même. Si l’un des trois est présent et t’a demandé ça, c’est qu’il y a quand même une petite importance de son côté. »


L’homme haussa les épaules, visiblement peu impressionné par les dires de son armure-pokémon tout en fixant Waram. Qu’est-ce qu’il avait de spécial ? Qu’est-ce qu’il avait qui le rendait si spécial hein ? Rien du tout ! Rien du tout ! Il ne devait pas le montrer mais il était vraiment agacé par le fait qu’ils s’intéressent à la version inférieure de son armure-pokémon.

« Ca peut être un simple accident si je le tue non ? Molno ? »

« Pas vraiment, Itarès. Je ne crois pas que la théorie de « l’accident » soit acceptée. »

Tss ! L’adulte fit un petit grognement à son tour, remarquant que Waram avait le même tic. Visiblement, ceux qui portaient des armures-pokémon « liées » entre elles avaient un petit trait de caractère qui les rassemblait.

« Je vais te montrer de véritables flammes issues des dragons. NON ! Je vais te montrer la puissance véritable des dragons ! Tu ne seras plus qu’une loque après mon passage ! Que la rage du Diamat t’emporte sous ses flammes ! »

Les deux visages issus du masque poussèrent un cri sonore avant que des flammes n’en sortant, de couleur violette, Waram se plaçant en position de défense. Elles semblaient tellement plus dangereuses que les siennes. Il comprenait aussi une chose : s’il n’évitait pas ces flammes, il allait avoir de sérieux problèmes. Il sentait que se faire toucher par des flammes issus de la même force que la sienne, c’était dangereux, très dangereux même. Beaucoup trop pour qu’il puisse ignorer ça ! IL DEVAIT ENCORE COMBATTRE ! Ou alors réagir le plus tôt possible ! Crier à son tour ?!

« La morsure du Solochi brisera ta colonne vertébrale ! »

« Pour ça, il faudra réussir à traverser mes flammes ! AH ! VIENS DONC ! »

C’était demandé si gentiment qu’il n’allait pas refuser une telle proposition de ce type. Mais avant, il devait réagir et faire quelque chose pour éviter les flammes ! AH ! Pourquoi pas ? Son poing s’enfonça dans le sable, créant une vague qui vient s’abattre devant Itarès.

« Il n’aurait quand même pas osé faire ça ?! IL CROIT QUE JE VAIS TOMBER DANS LE PANNEAU ?! IL VA VOIR ! »

Il avait un sacré tempérament, comme Waram. Les deux flammes issues de son masque à double face volèrent vers les côtés alors qu’il préparait déjà ses poings pour attendre Waram en face de lui. Néanmoins, l’adolescent n’était ni devant lui, ni sur les côtés. Il se retourna vivement pour préparer une contre-attaque … mais il n’était pas là non plus ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? Où est-ce qu’il était passé ?!

« AU-DESSUS DE TOI ! »

Hein ? Comment ça ? Il leva la tête vers le ciel mais il n’y avait rien ! AH ! Il ne s’était pas retourné ! Il devait se remettre comme auparavant s’il voulait voir Waram ! Mais c’était déjà trop tard et l’adolescent était en train d’atterrir sur lui, pied en avant, prêt à le lui enfoncer dans le visage. Pourtant, avec agacement, Itarès attrapa le pied de Waram avant qu’il ne l’atteigne, lui disant sur un ton énervé :

« N’OUBLIE PAS TA PLACE ! L’AVORTON ! »

Il le souleva avant de le plaquer dans le sable, recommençant plusieurs fois par finir pour le jeter sur le côté. L’adolescent chercha à se remettre bien mais Itarès se retrouvait déjà auprès de lui, collant son genou dans le ventre du chevalier-pokémon du Solochi.

« Je crois bien que tu mérites une petite leçon ! Tu pensais faire quoi hein ? Me blesser ? Ce n’est pas un avorton comme toi, un simple chevalier-pokémon de bronze, qui pourrait m’atteindre ! N’oublie pas ta place dans la hiérarchie ! »

Un coup de poing, puis un autre, puis un troisième. Il retenait Waram par une main tandis que l’autre le frappait avec force et violence. L’adolescent tenta de répliquer mais des flammes violettes vinrent stopper son propre poing.

« PAS TOUCHE ! Tu ne comprends pas ?! Il faut que je te fasse rentrer ça comment ?! Pour quoi est-ce que tu crois te prendre HEIN ?! POUR QUI ? »

« Ohla, il y va pas de main morte. »

Ce fut le chevalier de bronze du Sabelette qui avait prononcé ces mots en regardant comment Waram se faisait maltraité par son adversaire. Bon, de son côté, il avait aussi du travail ! Et comment est-ce qu’il se débrouillait à côté ? Ca semblait pas si mal se passer que ça quand même. Ils avaient normalement de quoi …

« RAON ! Je viens t’aider ! »

Tss ! Voilà que la femme-chevalier du Barpau se mêlait de ce qui ne le regardait pas. Il remarquait aussi qu’elle passait d’un ami à un autre. Elle savait parfaitement qu’elle était inutile hein ? Avec ses projections aqueuses et ses petites tentatives désespérées pour tenter de les aider. Elle était tellement ridicule, tellement ridicule ! TSSS !

« Qu’est-ce qu’elle fait exactement, celle-là ? »

« Je sais pas mais elle me parasite mon combat ! J’arrive pas à me concentrer ! Essaye de t’en occuper pour qu’elle ne bouge plus ! Définitivement s’il le faut ! » cria le chevalier-pokémon du Kraknoix face à Xalex.

Il avait déjà assez de préoccupation avec son adversaire ! C’était une bonne femme, il le savait ! Enfin, une adolescente comme lui ! Mais qu’est-ce qu’elle était douée ! Le chevalier du Ouisticram semblait aussi pas mal. Par contre, la femme-chevalier du Barpau, c’était différent. Elle était nulle, mais vraiment nulle dans le fond quoi ! Il n’y avait rien à faire.

« Hey ! J’ai une idée, on va travailler ensemble ! »

Voilà que Rayan s’écriait à Barno, le chevalier du Sabelette se tournant vers son compère du Kraknoix. Travailler ensemble ? Ca veut dire quoi ça ? Travailler en équipe ? Tous les deux ? Pourquoi pas ? Même si c’était quand même pas si dramatique que ça entre eux !

« Bof, ça me tente pas trop, Rayan. On tente quand même d’y arriver seuls quoi ! »

C’est comme il voulait, c’était juste une proposition. Mais faut dire que Sanphinoa était agaçante. Elle n’était pas du tout puissante maintenant qu’ils savaient à quoi s’attendre mais ça ne changeait rien du tout ou presque ! Elle était agaçante et ça empêchait d’être pleinement concentré face à eux, voilà tout ! C’est ça le gros problème !

« PUIS ZUT ! Je vais la crever ! L’autre, je me le ferai après en avoir terminé avec elle ! » hurla Rayan. Comme Barno ne voulait pas qu’ils s’entraident, il allait buter Sanphinoa, ensuite, il s’occuperai du second ! Ça lui fera plus de prestige pour l’organisation !

Pour l’heure, il avait du ménage à faire avec Sanphinoa. Celle-ci ne s’attendait pas à ce que le chevalier du Kranoix ne fonce vers elle, commençant à faire quelques pas avant de tomber en arrière, tentant de mettre ses bras pour se protéger.

« HEY ! Ne change donc pas de cible en cours de route ! » cria une voix féminine, Xalex donnant un coup de pied à Barno pour le stopper dans sa course. Rapidement, la femme-chevalier du Nidoran femelle était déjà en position devant Sanphinoa : « Relèves-toi, je te protège en attendant. Sincèrement, Sanphinoa, tomber comme ça en plein combat … »

« Par … Pardon … je ne l’ai pas fait exprès. »

« Je le sais bien mais parle-moi et relève-toi vite ! Le temps qu’il comprenne ce qu’il vient de se prendre dans la tête. Pendant ce temps, je dois préparer quelques dards empoisonnés pour bien l’accueillir. Je vais lui montrer comment on combat ensemble. »

« Oui ! Je suis debout, Xalex ! Regarde donc ! » s’écria l’adolescente aux cheveux bleus, entendant un petit rire de la part de Xalex. Il n’y avait rien de drôle.

« Même avec ton masque, on sait que tu es en train de faire la moue, Sanphinoa. Je ne pensais pas à mal, ne t’en fait donc pas, loin de là. »

« Je sais bien mais ça change pas que c’est quand même embêtant. En plus, je regarde tout le temps comment Waram se débrouille et euh … voilà, je suis très inquiète. J’aimerai vraiment pouvoir l’aider mais il ne veut pas de moi. »

« Sois juste patiente. En attendant, accompagne-moi contre ce chevalier-pokémon. »

Elles étaient deux femmes-chevaliers. Elles devaient alors se serrer les coudes non ? C’était comme ça entre elles ? Surtout depuis que Sanphinoa savait qu’elle était une femme-chevalier comme elle. D’ailleurs, il allait peut-être nécessaire de retirer cette capuche pour se battre contre cet adversaire. Elle commençait à étouffer sous cette chaleur. Si on rajoutait en plus le fait qu’elle combattait, autant dire que ce n’était pas vraiment la joie sous tout ça.

« Tu as ta dose ? Ou tu veux en veux encore ? »

« Tuer … ou être tué. Tuer … ou être tué. »

Il était couché dans le sable, le visage sur le côté, regardant à peine le chevalier d’argent du Diamat en face de lui, qui s’avançait peu à peu. Tuer ou être … tué. Tuer … ou être tué. C’était comme ça et pas autrement. C’était comme ça … et pas autrement.

« Waram, Waram ! Waram ! Réponds-moi ! WARAM ! »

« Il faut juste … que je le tue … avant qu’il ne me tue, n’est-ce pas ? C’est juste comme ça hein ? Et pas autrement ? N’est-ce pas ? Sarine ? C’est juste comme ça ? »

« Qu’est-ce que tu racontes, Waram ? Remets-toi debout plutôt. »

« Je vais juste le tuer en premier. Ca sera alors beaucoup plus simple pour après. Oui, ça sera beaucoup plus simple, j’en suis certain même. »

« Waram, tu m’inquiètes. Relèves-toi maintenant. » répéta encore une fois l’armure du Solochi alors qu’il tremblait, tout son corps parcouru par des spasmes nerveux.

« Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Sarine, je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir. Sanphinoa ne doit pas mourir. Non, non, non, elle ne doit pas mourir elle aussi. Je ne la laisserai pas mourir. »

« Sanphinoa ? Pourquoi est-ce que tu dis ça ? Elle n’est pas à nos côtés, Waram. »

Quelque chose clochait chez l’adolescent. Il s’était relevé après une bonne minute, son corps semblant comme désarticulé. Le chevalier d’argent du Diamat s’arrêta dans ses mouvements de marche en direction de l’adolescent, disant avec ironie :

« Alors, tu es encore capable de te battre ? Quelle blague. »

« Fais gaffe, y a un truc qui est différent là. C’est pas forcément bon signe. »

« Qu’est-ce que tu veux que ça me fasse, Molno hein ? Me dit pas que t’as peur de ce gamin ? Toi, le grand méchant Diamat ! AH ! Je vais te montrer comment je m’en occupe. »

Il n’allait pas perdre plus de temps à palabrer avec un trouillard ! Ce gamin était au seuil de la mort ! Ca se voyait parfaitement ! Il s’en foutait complètement qu’il ne devait pas le tuer ! S’il le blessait gravement, ça serait pareil ! Il suffisait juste de l’emmener de telle façon qu’il trépasse, il pouvait facilement une raison pour ça ! AH ! Oui !

« Même pas besoin de t’attaquer réellement, un simple coup suffira à t’emmener au tapis ! »

Le poing gauche d’Itarès se logea bien dans la face de Waram bien que celui-ci ne bougea pas, seul son visage penchant sur le côté à cause du coup. Ah oui ? Encore debout après ça ? Et qu’est-ce qu’il pensait d’un second ?! Et puis d’un troisième ? Même si ce n’était qu’un gamin, il n’aura aucune réticence à utiliser toute sa force s’il le fallait !

« Alors ?! On ne bronche même plus ? Tu as eu ta dose ? »

« Tuer ou … être tué.  Tuer … ou être tué. »

« WARAM ! S’il te plaît ! Dis-moi quelque chose au lieu de te laisser faire ! Sinon, je serai obligée alors de quitter ton corps pour te défendre ! »

C’était une solution de dernier recours. Une ultime solution si elle devait accéder à ça mais … elle ne voulait pas arriver à ça. Elle ne voulait pas tomber jusqu’à faire ça. C’était trop … dangereux ensuite. Elle sentait que ça serait totalement différent si elle faisait ça et … hein ? Elle ne pouvait même pas quitter le corps de Waram. Pourquoi ? Ca lui rappelait quelque chose. Pourquoi ? Le tournoi ! LE TOURNOI ! C’était en train de faire la même chose qu’au tournoi ! Elle ne devait pas laisser faire ça !

« Waram ! Ecoute ma voix ! WARAM ! JE TE PARLE ! ECOUTE-MOI WARAM ! »

« Bon, il commence à être fatiguant de rester debout. Je vais juste le tuer une bonne fois pour toutes. Ca sera aussi simple que ça. »

Le chevalier d’argent du Diamat chargea son poing droit, prenant appui sur ses jambes. Waram ne bougeait même plus, ça serait le dernier coup à donner et ça serai fini ! Qu’il crève ! Il s’expliquera ensuite au chef ! Le coup traversa le corps de Waram mais dans le premier sens du terme. Itarès s’écroula dans le sable, se relevant aussitôt avant de se retourner vers Waram. Il était pour sûr d’avoir réussi à le toucher !

« Ca veut dire quoi ça ?! »

« Je ne sais pas, recommence pour voir. Au cas où et … »

La tête de Waram se pencha en arrière, un sourire mauvais aux lèvres avant que le reste du corps ne fasse un salto, son pied gauche percutant le sommet du crâne d’Itarès, lui enfonçant ce dernier dans le sable. Un petit rire se fit entendre de la part de Waram alors qu’une aura ténébreuse se formait autour d’Itarès, celui-ci agrippant le pied de Waram pour le projeter dans les airs. Néanmoins, cette fois-ci, l’adolescent arriva à se réceptionner alors qu’Itarès semblait au bord de la folie, enragé.

« Il s’est foutu de ma gueule depuis le début ! IL EST EN PARFAITE SANTE ! »

« Ce n’est pas ça. Regarde bien, son corps est blessé, toujours blessé. »

« Ah ouais ? C’est vrai. Mais ça veut dire quoi alors ? C’est quoi ça ? »

« Qu’est-ce que je suis censé en savoir au final ? Sauf que maintenant, ça veut tout juste dire qu’on va avoir sacrément du mal à accomplir notre mission. » termina de dire l’armure du Diamat sur le corps de l’homme.

« Du mal à la réussir ? Tu te fous de moi ? Je n’abandonnerai pas ! Pas contre un avorton ! »

« Je t’ai juste prévenu. Si tu veux faire le fou, libre à toi. »

« Faire le fou ? Mais c’est comme ça que sont les chevaliers ténébreux ! Mais maintenant, je crois que j’ai juste besoin … »

L’homme prit une profonde respiration, l’aura ténébreuse s’amplifiant autour de lui alors qu’il venait s’accroupir pour faire quelques mouvements. Lorsqu’il se releva, il semblait presque comme un autre homme, disant :

« Voilà. Il fallait juste que je me calme un peu. »

« Tant mieux. Maintenant, tu peux aller lui exploser le crâne. »

« Quoi ? Tu rigoles, j’espère. On doit le ramener en vie. Je vais juste lui briser les deux bras et les deux jambes. Comme ça, il ne bougera plus quand je devrai le livrer. »

« Fais comme tu veux, je t’ai juste conseillé hein ? Après, tu te débrouilles comme il faut, moi, je t’avoue que ça m’en touche sans faire bouger l’autre. » répondit Molno en sa qualité d’armure, l’homme soupirant longuement.

« Sois pas vulgaire quoi. Le chef devait se douter qu’il serait plus résistant que prévu. Si ça n’avait pas été le cas, je l’aurai tué sans aucune difficulté mais là, maintenant … »

« Tsss, quel sale type quand même. Se foutre de notre gueule ouvertement. Enfin bon, maintenant que tu es « calmé », tu peux juste t’amuser avec l’adolescent. Brises-le mais ne le tues pas hein ? Je te le rappelle encore une fois s’il faut. »

« Oui, oui … On ne brise pas un jouet. »

Du moins pas au point de ne plus pouvoir l’utiliser. Il devait montrer ce qu’il valait réellement aux yeux de l’organisation. Il ne devait pas reculer, ne serait-ce qu’une seule fois. S’il ne faisait qu’un mauvais faux pas, l’organisation ne lui laisserait aucune chance de revenir en arrière, aucune possibilité de …

« Tuer … ou être tué … »

« Hum ? Encore ? » demanda Itarès, remarquant que Waram répétait toujours la même phrase, inlassablement, comme un automatisme. D’ailleurs, les mouvements de l’adolescent étaient étranges. On aurait pu croire réellement à une marionnette.« Je ne sais pas ce qu’il est réellement mais il commence à m’inquiéter ce gamin. »

« Tuer ou être tué … Si je te tue … tu ne me tues pas. Si tu me tues, je ne peux pas te tuer. C’est aussi simple que ça. C’est la loi naturelle … du chasseur et du chassé. Mais si le chassé tue le chasseur, il devient alors ce dernier non ? »

« Qu’est-ce que tu racontes là ? »

Plus aucune réponse. L’adolescent avait tout simplement baissé la tête, émettant un petit ricanement. Ca devenait saugrenu mais maintenant qu’il allait bien mieux de son côté et qu’il avait les idées parfaitement au clair, mettre cet adolescent chevalier du Solochi à terre ne sera plus qu’une formalité. Il n’y avait pas de retour en arrière.

Chapitre 26 : Dragon contre dragon

ShiroiRyu
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Chapitre 26 : Dragon contre dragon

« Alors ? Tu as une sacrée petite mine, Waram. »

« Humpf … Un peu mal dormi, faut dire. Je ne m’attendais pas à dormir contre un arbre. »


C’était une fausse excuse. Il n’allait pas dire que c’était ça. Enfin, à moitié. C’était compliqué, comme bien souvent. Comment expliquer qu’il avait cru avoir un malaise. Dormir contre un arbre, il l’avait fait avant-hier, ça ne lui avait pas posé de problème.

« Waram, si tu as mal au dos, je pourrai te le masser si tu veux hein ? Ou soulager ta peine. Je suis sûre que j’y arriverai si tu me laisses faire. »

« Non merci, Sanphinoa. J’ai bien mieux à faire de mon côté, si tu veux tout savoir. »

« Mais c’est juste pour te rendre service, Waram. Rien de plus ! Ne penses donc pas toujours à mal dès que je t’adresse la parole, tu sais ? »

Il ne lui répondit pas, ne faisant qu’un mouvement de la main pour bien lui montrer qu’il n’y portait aucun intérêt, comme à son habitude. L’adolescente émit un petit glapissement comme celui d’un animal avant de baisser la tête. Elle murmura :

« Pourquoi il a fallu que Raon et Xalex arrivent ? Avant, il était bien plus gentil … »

« Il n’aime pas montrer ce côté-là en public, c’est tout. » chuchota Karry pour rassurer Sanphinoa avant que celle-ci n’hoche la tête positivement.

« Je le sais bien mais ça fait toujours mal ce genre de réponses. J’aime pas quand il me parle méchamment comme ça, c’est tout. »

« Ah ça, tu n’as qu’à le lui dire en pleine face et le claquer s’il faut. Ça lui remettra de la suite dans les idées. Je suis sûre que ça ne serait pas bête. »

« Je ne lèverai jamais la main réellement vers lui. Enfin, je ne veux pas en arriver à ça. Pas du tout même. C’est pas du tout ça que je veux pour Waram. »

L’armure-pokémon du Barpau poussa un profond soupir, montrant par là qu’elle voyait parfaitement de quoi elle parlait bien qu’elle n’acceptait pas du tout que ça se passe ainsi.

Mais bon, ce n’était pas à elle d’agir dans le sens de Sanphinoa. Elle ne pouvait pas être toujours dans son dos hein ? Elle devait apprendre à se débrouiller par elle-même quelques fois. Néanmoins, elle pouvait quand même faire ça.

« Hey, Waram ! Réceptionne-moi ! Tu risques d’être surpris ! »

« Qu’est-ce que tu racontes, toi encore, la poiscaille ? »

« RECEPTION ! » hurla aussitôt la créature de métal, plaquant Waram au sol d’un bon coup de corps tout en entier dans le bide. L’adolescent pouffa sur la douleur, ouvrant la bouche comme pour tenter de crier, le souffle coupé, aucun son ne sortant.

« Ouch, c’était un sacré plaquage. Je suis fière de moi, je dois l’avouer ! »

« JE VAIS LA BUTER ! JE VAIS VRAIMENT … »

« Vraiment, Karry, je ne sais pas ce qui te prend. Attends, Waram, je vais t’aider. » dit tout simplement l’adolescente aux cheveux bleus.

Elle se pencha vers Waram mais Karry sauta de l’adolescent, pour atterrir tout simplement de tout son corps sur le dos de Sanphinoa et la faire tomber sur Waram. Celui-ci réceptionna Sanphinoa dans ses bras, criant :

« BON SANG ! MAIS JE VAIS LA CREVER ! »

« Wa … Waram … Je sais pas ce qui lui prend. Des fois, elle agit stupidement. »

« Oui mais bon… Maintenant, c’est juste moi, comment dire, bon, je vais te relever. »

« D’accord, d’accord, fais un peu attention quand même. »

Oui, bien entendu, il n’était pas plus stupide que ça. Pff ! HOP ! Elle était aussi légère qu’une plume ou quoi. Il la souleva, la gardant dans ses bras quelques secondes pour la jauger. Vraiment … avec ces vilaines croûtes et surement son visage hideux, qu’est-ce qu’elle espérait sincèrement ? Pas trouver l’amour quand même hein ?

« Tu continues de me porter, Waram ? C’est vrai que je suis un peu fatiguée. »

« Ne pousse pas le bouchon un peu trop loin, Sanphinoa. Je crois que tu es assez grande pour marcher toute seule. Alors bon, n’exagère pas et … »

« S’il te plaît, Waram ? Tu veux bien ? »

Elle le regardait longuement et … il eut un petit soupir. Puis ses yeux se posèrent sur les personnes autour de lui. Non, pas du tout. Pas question même. Pas du tout. Faut pas rêver. Il allait tout simplement lâcher Sanphinoa mais il la déposa au sol.

« Non merci. J’ai mal au dos. Ce n’est pas en te portant que ça va s’arranger. »

« C’est vrai, je l’avais complètement oublié, je suis désolée. Mais tu ne peux pas un peu quand même ? S’il te plaît ? » dit-elle avec une petite d’insistance.

« Si tu me dis ce que le chef du village nous a fait, car je me sens un peu bizarre depuis ce fichu rituel, ça serait bien. Alors ? On a un marché ? »

« Pas vraiment, je ne peux pas. Je ne peux pas, c’est secret. »

Il déposa alors Sanphinoa, celle-ci se mettant correctement debout. Elle poussa un léger soupir avant de s’éloigner, récupérant maintenant Karry dans ses bras. C’était un secret et elle voulait le garder le plus longtemps possible pour elle. Mais bon, des fois, ce n’était pas vraiment possible malheureusement. Ils devaient continuer à marcher.

Pendant quelques heures, ils recommencèrent à avancer, sans réellement prendre un rythme accéléré, loin de là. Il fallait tout simplement éviter de se rendre dans un village voire dans la ville où se trouvait l’aéroport. Rien que ça et …

« Waram ? Pourquoi est-ce que tu t’arrêtes ? »

Raon se tournait vers l’adolescent, celui-ci commençant à trembler de tout son corps. Une aura noire se forma autour de lui avant qu’une voix ne dise :

« C’est donc lui l’adolescent à problèmes ? Je n’arrive pas à voir où. Vraiment, vous m’avez fait venir juste pour ça ? C’est vraiment ridicule, vous savez ? »

Aussitôt, les trois autres adolescents s’arrêtèrent à leur tour, les armures-pokémon se plaçant sur eux alors que Sarine faisait de même avec Waram qui n’avait toujours pas bougé de sa position. Il ne regardait plus autour de lui, juste devant,, comme s’il avait vu un spectre.

« C’est vrai qu’il a l’air encore moins impressionnant qu’hier, comment que ça se fait ? »

Une autre voix, masculine mais juvénile fut reconnue par contre. Les chevaliers d’hier ! Sauf qu’ils n’étaient pas seuls cette fois ! Il y avait quelqu’un avec eux ! Waram tremblotait, bredouillant, un rictus sur le visage :

« C’est lui … C’est lui que j’ai ressenti, j’en suis certain. »

« De quoi est-ce que tu parles, Waram ? Qu’est-ce que tu as ressenti ? » demanda Sanphinoa, soucieuse en voyant que les tremblements ne s’arrêtaient pas.

« C’EST LUI JE VOUS LE DIS ! C’EST LUI ! »

« Mais de qui, Waram ? C’est vrai qu’on ne connait pas ce troisième homme et … »

D’ailleurs, ce n’est pas un adolescent mais bien un homme. Il doit avoir une trentaine d’années et il ne porte pas encore son armure, contrairement aux deux adolescents. D’ailleurs, l’armure-pokémon qui l’accompagne a quelque chose d’étrange, très étrange. Comme si chacun et chacune l’avaient déjà vue alors que c’était pourtant la première fois.
Bien qu’elle avait une petite paire d’ailes noires dans le dos mais aussi deux têtes, la forme et les couleurs ressemblaient étrangement à une autre que tous connaissaient. Ce fut finalement la voix de Sarine qui coupa le silence qui s’était installé :

« Mais cette armure-pokémon ressemble étrangement à moi. »

« Hum … Visiblement, c’est aussi une gamine cette armure. Ca ne va pas être très intéressant. Qu’est-ce qu’il voulait exactement que l’on fasse avec eux ? » déclara la créature bicéphale alors qu’elle observait l’armure du Solochi sur Waram. « Tsss … Et c’est donc de ça dont je suis une version évoluée ? Quelle blague, elle est pathétique. »

« Ne parle donc pas comme ça. Tu es l’armure-pokémon du Diamat. Tu ne vois pas à quel point il est effrayé par notre présence ? Il sait parfaitement ce que cela veut dire. »

« Sarine … Sarine, il est … il est comme toi et moi. »

« C’est donc ça, l’armure ? Je … Waram, que devons-nous faire tous les deux ? »

« Je … je ne sais pas ! Je ne sais pas du tout ! Je ne vois pas ! »

Il ne savait pas du tout comment réagir ! Qu’est-ce qu’il devait faire contre ce type ! Il ne savait pas du tout comment se préparer mentalement. Non, non et non ! Non, non et non ! Ce type ? Il avait des cheveux noirs, comme lui ! Bon, vraiment ébouriffés et partant dans tous les sens. Il avait aussi des yeux verts et il semblait plutôt musclé de ce qu’il voyait mais ce n’était pas du tout le problème, pas du tout même ! Il avait aussi un jean déchiré de couleur brun ainsi qu’un marcel noir. Une tenue pour mieux supporter le désert ?

« Je ferai peut-être mieux de me présenter ? Itarès, chevalier-pokémon d’argent du Diamat. Je ne dirai pas enchanté de vous connaître en vue de ce que vous allez vous prendre comme dérouillée de ma part. Du moins, le gamin avec son armure-pokémon du Solochi surtout. »

Chevalier d’argent ? Sauf que ça n’avait rien à voir avec la femme-chevalier du Farfuret. C’était bien différent, il ressentait clairement la différence entre lui et la femme-chevalier du tournoi. Il devait bouger ! Il devait bouger !

« Qu’est-ce que vous voulez exactement à Waram ?! » s’écria Raon, se plaçant devant lui, faisant déjà apparaître quelques flammes au-dessus de ses poings.

« Et vous n’avez pas pu vous occuper d’eux ? Vous vous foutez de moi ? Vraiment ? » demanda Itarès en s’adressant aux deux autres chevaliers-pokémon.

« Ouais … Enfin, ils étaient quatre contre deux, ça fait quand même beaucoup. En plus, celui avec son armure-pokémon du Ouisticram, il est quand même plus intelligent qu’on ne le croit. Enfin, il avait réussi à nous avoir tous les deux. » dit l’adolescent portant l’armure du Sabelette avec dépit et un peu de honte.

« Pas d’excuse, je vais m’occuper de deux d’entre eux. Pendant ce temps, chargez-vous des deux autres, ça ne devrait quand même pas être si dur que ça non ? »

« D’accord, d’accord, je pense que ça doit être faisable, non ? »

Les deux adolescents se regardent entre eux après les paroles de Barno. Mouais, autant alors que l’un qui sache comment combattre Raon puisse s’occuper de lui. Ou alors, Itarès peut se charger de Waram et Raon en même temps ? Néanmoins, Sanphinoa fut la première, créant plusieurs sphères aqueuses qu’elle envoya sur eux. Les trois hommes firent un saut en arrière, surpris, avant qu’elle ne s’écrie :

« Vous ne toucherez pas à Waram ! Surtout s’il ne va pas bien ! »

« Elle se prend pour qui la gamine masquée du Barpau ? Bref, toute façon, je vais m’occuper d’elle avec celui du Solochi. Si j’ai compris, rien à faire des trois autres, vous pouvez les tuer. Il faut juste que le chevalier du Solochi reste en vie. Allez ! Hop ! Préparez-vous tous ! Je vais nous séparer pour que chacun soit tranquille pour son combat ! »

Le combat ne tarda pas à débuter, sans même que l’homme n’utilise l’armure-pokémon qui l’accompagnait. Itarès ne semblait avoir aucun problème pour se déplacer et se battre, faisant des mouvements de jambes et bras sans pour autant utiliser ses pouvoirs.

« Waram ! Waram ! S’il te plaît ! Réagis ! Il est en train de se battre contre nous ! »

L’adolescent ne faisait qu’esquiver les coups, continuant de trembler de tout son être avant de se mettre à crier, frappant d’un coup de poing entouré par des flammes violettes en direction d’Itarès, celui-ci se protégeant avant de faire un saut en arrière. Sans même lui laisser le temps de reprendre son souffle, Sanphinoa avait fait paraître une sphère aqueuse d’une taille humaine, entourant leur adversaire commun à l’intérieur.

« Ainsi, tu ne pourras plus respirer avec le manque d’oxygène ! Je n’aime pas utiliser ça mais je sais que vous tentez de tous nous tuer ! Il faut alors que l’on vous combatte et vous tue en premier ! Je sais que c’est aussi simple que ça, n’est-ce pas, Waram ? »

« Assez, assez, assez ! JE DOIS ME BATTRE ! »

Il allait se battre alors ! Surtout si ce type voulait chercher la confrontation ! Il ne devait pas avoir peur ! Pas du tout ! Même si la sueur froide s’écoulait de son front, il ne devait pas avoir peur ! Il devait chercher les coups et les donner à son adversaire !

« Je vais te montrer comment je règle les conflits ! TU VAS VOIR ! »

Il devait profiter qu’Itarès était piégé dans cette sphère aqueuse pour attaquer ! Mais avec quoi ? Des flammes basiques ? Non, c’était tout simplement inutile contre lui. IL FALLAIT Y ALLER A LA CONFRONTATION DIRECTE !

Il prit appui sur ses pieds, ne se préoccupant pas du sable qu’il foulait avant de se mettre à courir à toute allure vers le chevalier d’argent du Diamat. Il n’avait pas encore son armure ! Un coup assez puissant et il serait alors déjà mort !

« Que la morsure du Solochi te brise la nuque ! »

« Quelle plaisanterie. Vraiment … »

La sphère aqueuse explosa en plusieurs dizaines de bulles avant que l’armure-pokémon du Diamat ne se mette à briller. La créature bicéphale se sépara pour se coller sur le corps de l’homme bien qu’il n’y avait guère réellement de différence avec celle de Waram. Néanmoins, le casque avait deux visages sur le côté, deux faces de Solochi alors qu’une petite paire d’ailes était visible dans le dos.

« Vous étiez en train de rire, n’est-ce pas ? Ce n’est pas avec cela que vous comptez me battre. Je crois que ça va être encore plus simple que prévu. »

« Sanphinoa, je m’occupe de lui ! VAS AIDER LES AUTRES ! » hurla Waram, ne pouvant contrôler les mouvements nerveux de son corps.

« Il en est hors de question, Waram ! Pas alors que tu risques ta vie ! »

QU’ELLE LA FERME ! ELLE NE COMPRENAIT PAS LE PROBLEME ?! C’était la sienne qui était en danger ! Même s’il devait perdre, il ne serait pas mort ! Par contre, elle, ce type ne se priverait pas de l’éliminer !

« Et moi, je n’ai pas envie que tu perdes la tienne ! C’est pourtant simple ! »

Une baffe. Une unique baffe qui décolla pour venir se loger sur la joue masquée de Sanphinoa, l’envoyant voler sur quelques mètres avant de venir s’écraser mollement dans le sable. Il se retourna vers son adversaire, l’air rageur :

« Dire que j’ai été forcé de lever la main sur elle, toi, tu ne dois pas me tuer mais je ne vais pas me priver pour retirer la tienne ! »

« Tu n’es qu’un petit dragonneau incapable de créer de véritables flammes. Que penses-tu faire avec tes ridicules petits crocs ? »

« Wa … Waram … Wa …ram. »

Elle était encore sous le choc. La violence du coup était là mais pourtant … elle savait qu’il y avait eu autre chose. Il avait dit ouvertement qu’il s’inquiétait pour elle. Elle savait que la situation était tellement grave que Waram ne pouvait pas se permettre de tout cacher. Et elle sentait aussi le masque qui se fissurait légèrement.

« D’accord. J’ai parfaitement compris. »


Elle se releva, passant une main sur son masque. Il tenait bon, normalement. Elle ne devrait pas avoir de problèmes si elle combattait. Elle allait rejoindre Raon et Xalex. Les deux adolescents allaient avoir besoin de son aide. Elle allait faire de son mieux pour ne pas déranger, pour les épauler, pour tout faire pour qu’ils en finissent le plus rapidement possible. Ensuite, à eux trois, ils iraient aider Waram. C’était le mieux à faire.

« J’aurai juste voulu que tout ne soit pas gâché. C’était un voyage que … j’appréciais. »

Elle disait cela avec monotonie, pensant qu’elle aimerait que tout se calme après. Mais pour le moment, elle ne pouvait pas. Tournée vers Xalex, elle s’approcha d’elle, remarquant qu’elle affrontait le chevalier-pokémon du Sabelette.

« Sanphinoa, ton masque, il … »

« Il tiendra bon, j’en suis sûre et certaine. Ne t’inquiète pas pour ça. On va y aller ensemble contre lui. Ensuite, on aide Raon … puis on termine avec Waram. D’accord ? »

« Comme tu le veux, Sanphinoa. Tu sembles étrangement calme. »

Trop calme pour que cela paraisse naturel. Sous sa capuche, Xalex pose son regard sur Waram. Le combat n’allait que débuter pour chacun d’entre eux mais il y avait encore beaucoup à faire, énormément même. Et surtout, chaque combat était différent de ceux de l’école de Gliros : à mort. C’était le mot d’ordre. Ils livraient un affrontement à mort. Ils ne devaient pas hésiter, ne serait-ce qu’un instant sinon … ils périraient.

Chapitre 25 : Quelques renforts

ShiroiRyu
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Chapitre 25 : Quelques renforts

« Sanphinoa ! Fais attention à toi ! » s’écria Waram en s’adressant à l’adolescente aux cheveux bleus, celle-ci lui criant à son tour :

« Ben toi aussi hein ? Moi, je peux facilement le battre ! Je suis sûre maintenant ! Ils ne peuvent pas vraiment me combattre alors que j’ai un élément plus fort qu’eux ! »

« Elle s’y croit encore plus la femme-chevalier. Vas falloir que je lui administre une bonne leçon. » déclara l’adolescent chevalier-pokémon du Sabelette.

« Tu ferais mieux de ne pas la blesser sinon tu auras affaire à moi ; »

Il n’avait pas envie qu’ils croient qu’il faisait cela pour elle … mais autant se montrer menaçant pour les impressionner tous les deux. Sauf que son propre adversaire éclata d’un rire tonitruant avant de reprendre :

« Mais c’est presque qu’il irait mordre hein ? Attention, on a un petit Solochi très agressif. »

Ils étaient en train de se foutre de sa gueule ? Adeptes du sol ou pas, il n’en avait rien à faire ! Rien du tout ! Il commença à se concentrer, de réelles flammes apparaissant au bout de ses mains avant qu’il n’hurle en direction de son adversaire :

« Que les flammes du Solochi fassent fondre tes os ! »

Il devait néanmoins toucher son adversaire pour ça ! Il courut vers le chevalier-pokémon du Kraknoix, celui-ci disparaissant dans le sol sans même prévenir. Quelques secondes plus tard, il était dans le dos de Waam, l’adolescent se retournant :

« Tu pensais vraiment que je ne saurai pas où tu allais apparaître ?! »

Il allait lui montrer comment il réglait ça ! Pourtant, son coup passa juste au-dessus du Kraknoix, celui-ci s’étant enfouît sous le sol une nouvelle foi, amusé par le combat ou plutôt l’absence de combat. Il vint dire à son tour :

« Et bien ? Je pensais que tu allais me toucher. Ce n’était qu’une simple vantardise ? »

« TU VAS VOIR CA ! SARINE ! AIDE-MOI ! »

« Je le fais, je le fais, pas besoin de crier, Waram. »

Ca ne changeait pas qu’ils avaient énormément de boulot sur la planche. Elle se doutait bien que contrairement à Waram mais aussi une majorité des élèves de l’école de Gliros, les deux adolescents avaient un avantage certain : ils connaissaient le terrain et surtout avaient de l’expérience dans de véritables combats.

Rien à voir avec … encore que … non, en y pensant bien, il y avait quand même Waram qui avait aussi de l’expérience mais pas contre des chevaiers-pokémon. Il ne devait pas avoir peur de laisser libre court à ses pouvoirs, pas du tout même. Cette fois-ci, c’était une question de vie ou de mort, mais surtout à une échelle bien supérieure à des petites frappes des rues.

« HIIIIIIIIII ! »

Quoi encore ? Il se retourna pour voir Sanphinoa projetée en arrière, roulant dans le sable. Il se prit soudainement un coup de poing en plein visage, l’envoyant dans le décor à son tour. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Il n’avait même pas réagit que …

« Je pensais pourtant que les chevaliers-pokémon de l’école étaient plus entraînés que ça. C’est vraiment triste de voir que vous êtes incapables de vous débrouiller seuls tous les deux. Surtout de ne pas être concentrés en plein combat. »

« JE VAIS TE FAIRE BOUFFER TES DENTS ! »

Pas le temps de s’intéresser à Sanphinoa ! Elle devra se débrouiller seule ! Pourtant, il restait inquiet. Ils pouvaient essayés de la tuer, d’après ce qu’il avait compris. C’était étrange, très étrange même, trop étrange et déplaisant. Il n’avait pas envie qu’elle meure, il ne voulait pas qu’elle meure ! Pourquoi est-ce qu’il pensait à ça maintenant ? POURQUOI ?

« Qu’est-ce que ça veut dire ?! J’en ai rien à faire d’elle ! RIEN DU TOUT ! »

« Tu y tiens, tout simplement, Waram. Je sais parfaitement ce à quoi tu penses. C’est pourquoi je te réponds, c’est tellement simple. »

« Au lieu de me répondre, aide-moi plutôt à tabasser ce connard ! »

Il en avait marre déjà ! Mais il ne voyait pas comment il pouvait battre ce type ! Il était pourtant celui qui avait presque réussi à faire plier Qalanos ! Alors pourquoi est-ce qu’il avait autant de mal contre un gars qui était surement bien moins fort que lui ?!

Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Qu’est-ce qui clochait chez lui ? C’était quoi son problème ? Pourquoi est-ce qu’il était aussi faible ? Il voulait comprendre ! Il voulait savoir ce qui clochait avec lui ! MAINTENANT ! Il voulait connaître ! SANS PLUS TARDER ! Qu’ils arrêtent les imbécilités ! Il en avait plus qu’assez de ces sottises !

Plus qu’assez ! Il ne devait pas enrager mais comment rester de marbre ? Devant de tels actes hein ? Devant de tels gestes ? Pfiou. Non, juste rester calme. Mais il n’y arrivait pas. Il pensait que ça se passerait tranquillement avec Sanphinoa. Résultat ? C’est pas le cas.

« J’aurai quand même pu avoir une journée sans problèmes ou quoi ?! »

« Tu aurais préféré te prélasser avec Sanphinoa, Waram ? » demanda Sarine, une petite pointe d’amusement dans la voix alors qu’il marmonnait :

« Peut-être qu’un peu, ça n’aurait pas été pas si mal … pour elle quoi. On n’a fait que marcher, marcher, marcher. Je devrai peut-être la laisser souffler un peu. »

« Hum, soit, faites-le donc après s’être occupé de ces deux gaillards. »

Oui, pourquoi pas ? Toute façon, la journée était visiblement gâchée par ces deux imbéciles. Autant le leur faire payer le prix fort pour ce genre d’idioties !

« On rigole, on rigole … mais pendant ce temps, tu tiens la forme et ce n’est pas vraiment plaisant si tu veux tout savoir. Ca donne l’impression que je n’en fous pas une. Bon, alors, on va d’abord régler ça de cette façon si tu le veux bien … ou non ! »

Sans prévenir, le chevalier-pokémon du Kraknoix envoya du sable en plein sur le visage de Waram, celui-ci poussant un cri de surprise, commençant à se frotter les yeux. SALOPERIE ! Il ne voyait plus maintenant ! Il ne voyait plus !

« Tss, t’as de la chance, moi, avec son masque, je ne peux pas faire ça ! »

« Hey, hey, hey, c’est toi qui a voulu l’affronter, je te rappelle hein ? Pas de ma faute, ne me mets pas ça sur le dos, hahaha ! Et puis quoi encore ? »

Ils en profitaient pour rire. Comment est-ce que Sanphinoa se débrouillait ? Si l’autre adolescent en rigolait, c’est qu’il n’avait aucun mal contre elle, n’est-ce pas ? D’où est-ce que provenait la voix de son adversaire ? Il pouvait peut-être le repérer ainsi.

Oui, c’était la seule méthode qu’il avait en tête actuellement. Le repérer par rapport au bruit. Heureusement pour lui, il n’avait pas l’air de trop de se préoccuper de sa personne. Comment pouvait-il le battre s’il ne le voyait pas ? Et s’il le dominait complètement ? C’était juste horrible comme combat ! Il donnait l’impression de n’avoir aucune chance contre lui ! Absurde, c’était juste absurde, il n’y avait donc aucune solution ?

« Hep, hep, hep, c’est pas vraiment sympa d’être à deux contre deux quand l’un est dans son domaine de prédilection, pas du tout même. »

Des flammes vinrent envahir le terrain. Il ne les voyait pas vraiment mais il pouvait au moins les ressentir grandement. Il émit un gémissement de douleur, faisant un saut en arrière après avoir reconnu la voix.

« RAON ?! Qu’est-ce que tu fais ici ?! »

« La même chose que Xalex : t’aider. La principale se doutait bien que ça ne se passerait pas comme prévu. Elle nous a envoyés pour vous épauler. »
Xalex était là aussi ? C’est vrai ? Il ne savait pas pourquoi il se sentait soulagé. Enfin, ça arrangeait un peu le combat et il sentit une main qui se posa sur ses yeux, les frottant pendant quelques secondes avant que la voix de Xalex ne chuchote :

« Ne bouge pas trop, je m’occupe de tes yeux, Waram. »

« Ca me fait plaisir de vous savoir ici, tous les deux. On ne peut pas rentrer. »

« Nous avons été mis au courant par rapport à la tempête. La principale nous avait dit de rester dans les environs au cas où car elle n’avait pas confiance en la situation. »

« Tsss, je m’en doutais : la principale ne nous faisait pas confiance. » marmonna Waram.

« Non, pas confiance à cause du tournoi. Enfin, on s’occupe d’eux, on parle après. »

Rien que ça ? Enfin, grâce à Xalex, il commençait à revoir à peu près correctement. Ce n’était pas la panacée mais ça lui permettrait de combattre correctement. Les deux adversaires se placèrent côte à côte, observant le quatuor.

« Hey, il nous avait pas dit qu’ils seraient plusieurs. On doit se débrouiller comment ? »

« Ils sortent à peine de l’école et d’après ce que l’on peut voir, ils n’ont pas l’air tellement folichons. Ça devrait être un peu plus difficile que prévu. »

« Pas de quoi s’inquiéter par contre. »

Mouais ? Ils étaient deux contre quatre. Ils n’avaient pas l’avantage et pourtant, ils n’étaient pas le moins soucieux. C’était énervant et agaçant, pourquoi est-ce que chacun ne s’inquiétant pas ? Pourquoi est-ce que ça l’énervait, lui ?

POURQUOI ?! Il devait combattre mais comme souvent, il était inutile. Tout simplement inutile. Il était incapable de se battre correctement contre ces types. Alors comment est-ce que les autres y arrivaient ? Pourquoi pas lui ? Qu’est-ce qui clochait dans ce qu’il faisait ? Hein ? C’était quoi le problème au final ? Il pouvait le savoir ou alors, il en demandait trop ? Il y avait une réponse à tout ça ? Car il peinait grandement avec toutes ces conne…

« Hey ! Waram, arrête de penser pour l’instant et viens m’aider ! »

Voilà que Raon lui donnait des ordres et puis quoi encore hein ? Il pouvait savoir ce que l’adolescent avait comme idée en tête ? Il comprit rapidement quand il vint faire apparaître des flammes autour de ses poings, un sourire aux lèvres. Barno, le chevalier-pokémon du Sabelette regarda les poings, reculant un peu tout en disant :

« Tu sais que ça ne sera pas forcément très efficace contre nous ? »

« Je me doute mais disons que si ça peut vous empêcher de gigoter un peu trop, on ne va pas s’en priver ! Vous allez voir comment j’imagine mon palais des glaces ! WARAM ! FAIS COMME MOI ! Xalex, Sanphinoa, on vous laisse vous occuper du second ! »

Pourquoi est-ce qu’il se prenait maintenant pour le chef ? L’adolescent aux cheveux noirs émit un grognement mais laissa tout simplement faire Raon, le suivant tout en créant des flammes comme lui. Qu’est-ce qu’il était en train de faire ? Bizarrement, il remarquait que le sable devenait du verre tout autour d’eux.
Pendant ce temps, les deux adversaires étaient en train de continuer à s’enfoncer dans le sable pour s’en prendre au quatuor mais à chaque fois, ils étaient obligés de se défendre, chacun riposter à leurs attaques. Après quelques minutes, le chevalier-pokémon du Kraknoix regarda autour de lui, s’écriant :

« OH BON SANG ! On est pas dans la mouise ! On peut plus vraiment se cacher là ! »

Du verre, que du verre autour d’eux. Les flammes avaient été tellement fortes qu’il y avait du verre encore en train de fondre autour d’eux, ressemblant à une mélasse indescriptible tandis que Raon rigolait, leur disant sur un ton enjoué :

« Désolé mais comme vous adorez vous cacher, j’ai préféré vous couper les ailes. M’en voulez pas hein ? C’est de bonne guerre. »

« Qu’est-ce que l’on fout maintenant ? On est pas dans … »

« Y a pas d’autres choix. Quatre contre deux, c’était déjà abusé. Si en plus, ils ont un type qui sait nous contrer, on ne fait pas de miracles ! ON SE RETIRE ! Mais vous pouvez crever la gueule ouverte pour partir ! On va revenir, vous allez voir ! »

Les deux chevaliers-pokémon liés au sol firent plusieurs sauts en arrière, créant une violente tempête alors que Waram semblait songeur en la regardant. Quelque chose clochait, beaucoup plus même que prévu. Cette tempête était ennuyeuse mais …

« Ca ne peut pas être eux qui sont responsables d’un arrêt des avions. »

« Hein ? Oh oui ! C’est vrai, Waram. Tu as tout à fait raison. » déclara Sanphinoa, remarquant la tempête maintenant à son tour.

Sans un mot, Waram s’approcha d’elle, l’étudiant du regard. Elle n’avait pas l’air d’avoir pris des coups trop sévères. Bon, tant mieux en un sens, ça voulait dire qu’il avait encore beaucoup à faire, énormément même.

Enfin non, plutôt à ne pas s’en faire. Voilà, c’était exactement ça. Bon … puisqu’elle allait bien, autant ne plus se préoccuper d’elle. Il se tourna vers Raon et Xalex, Sarine quittant son armure alors qu’Istiti et Karry faisaient de même. Seule l’armure de Xalex restait sur elle alors qu’elle était toujours emmitouflée sous cette tenue.

« Bon, si j’ai compris, la principale pensait pas que l’on arriverait la mission ? Tss. »

« Pas du tout, Waram. Tu te trompes. Disons plutôt qu’elle n’avait pas confiance sur le fait de vous laisser seuls alors que tu étais une cible de choix. » répondit aussitôt Xalex alors que Raon hochait la tête pour confirmer ses propos.

« Ah oui ? Et pourquoi je serai une cible de choix alors que personne n’a voulu de moi ? »

« Tout simplement pour éviter de lancer les suspicions. Enfin, en théorie, cela doit se passer de la sorte mais parfois, ils ne sont pas très intelligents. »

Bon au moins, comme ça, c’était dit. Et maintenant ? Ils devaient aller où ? Car oui, y avait juste un gros souci. Ils n’avaient aucun endroit où se rendre. Sanphinoa déclara qu’il valait mieux chercher une oasis dans la savane, bref, un endroit où se reposer et dormir là-bas. Il ne fallait pas mettre un village en danger par leurs présences.

« Cela me semble concevable comme idée, oui. Des réclamations ? » demanda Waram, s’adressant aux deux autres personnes.

Aucune réponse ? Parfait. Ca ferait moins de blabla et plus de marche. Puisque nul n’avait besoin de discuter, ils pouvaient donc se mettre en route et suivre Sanphinoa puisqu’elle prenait les commandes de la petite troupe pour le déplacement.

C’est peut-être pour cela que quelques heures plus tard, en fin d’après-midi, ils finirent par trouver un coin où se reposer. Visiblement, Sanphinoa était aussi douée qu’un animal pour trouver de l’eau dans le désert. Rien qu’à cette pensée, il haussa un sourcil.

« Mouais, considérer Sanphinoa comme un animal, je vais éviter quand même. »

« Ca serait mieux pour ne pas déplaire à une fille, Waram. » compléta Sarine à ses côtés.

Surement même. Bon … avec trois personnes autour de lui et autant d’armures-pokémon, la quatrième étant sur Xalex, il y avait de quoi faire normalement. Lorsqu’il voulut s’installer au pied d’un arbre pour se reposer, Sanphinoa vint aussitôt se rapprocher de lui.

« Waram ? Tu es fatigué ? Blessé ? Je peux vérifier ça si tu le veux. »

« Non, non, c’est bon. Retourne auprès des autres et laisses-moi tranquille. Tu as maintenant du monde autour de toi. Tu n’es plus obligée de me coller. J’ai besoin de souffler un peu aussi hein ? Pas besoin que tu sois dans mes pattes tout le temps. »

« Hein … mais … tu sais … enfin … j’aime bien rester avec toi, Waram. »

Oui mais non. Rien à faire. Il fit un geste de la main pour lui dire de débarrasser le plancher. Maintenant qu’elle avait un peu de compagnie, il était alors parfaitement possible de le laisser tranquille. Sarine lui dit qu’il était juste un parfait imbécile mais il n’en avait rien à faire. Il croisa les bras, fermant les yeux pour chercher le sommeil.

« AAAAAAAAAH ! »

Il poussa un cri, se réveillant en pleine nuit alors qu’il était en sueur. Une couverture avait été déposée sur ses épaules alors qu’il regardait autour de lui. Qu’est-ce que … qu’est-ce que ça voulait dire ? Pourquoi ? Il posa une main sur son front, retirant les gouttes avant d’observer sa main. Tout le monde dormait. Sanphinoa était assise contre le même arbre que lui. C’était quoi cette impression malsaine ? Qu’il avait ressentie ?

« Hmmm … Waram, je suis là. »

Quoi encore ? Qu’est-ce que Sanphinoa marmonnait ? Il la voyait qui gesticulait contre l’arbre, sa main gauche placée non-loin de la sienne. Détournant le regard, il remit correctement la couverture sur son corps, sa main droite se posant sur celle de Sanphinoa. Il valait mieux qu’il dorme plutôt que de penser à tout ça.

« Visiblement, je vais devoir m’en mêler ? Pourtant, ce n’était pas bien difficile comme mission. Comment est-ce que vous avez pu échouer ? »

« Ils ont reçu de l’aide ! Comment on pouvait le savoir nous, hein ? »

« Dès demain, j’irai le rencontrer en personne. De toute façon … nous sommes liés. »

Liés par leurs armures. Deux têtes bleues aux yeux rouges se redressèrent à côté d’un homme, celui-ci se trouvant en face des deux adolescents qui avaient combattu plus tôt.

Chapitre 24 : Avis de tempête

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Chapitre 24 : Avis de tempête

« Mes félicitations ! Vous avez réussi ! Vous avez parfaitement réussi ! Je n’arrive pas à le croire ! Vous avez réussi ! Vraiment ? »

« C’était assez simple. » marmonna Waram alors qu’il n’était pourtant pas en état de faire le fier, vu ses blessures et les soins appliqués sur son corps.

« Comment savez-vous si nous avons réussi ou non ? Vous sembliez convaincu puis ensuite, vous avez commencé à vous poser quelques questions. »

« Grâce à cela, bien entendu. » déclara le chef du village, se dirigeant vers ce qui semblait être un mini-courant d’eau qui jonchait un côté du village. « Il y a aussi quelques puits qui se remplissent aux deux-tiers quand l’eau est présente. »

« Je vois, je vois, c’est donc une très bonne nouvelle. Je suis contente pour vous ! Nous partirons surement demain du village pour retourner chez nous. »

« Je vous avais promis quelque chose. Est-ce que je peux vous en parler en privé, mademoiselle ? » demanda le chef du village à Sanphinoa.

« Euh, oui, bien entendu. Waram, je vais discuter avec le chef du village ! »

« Fais ce que tu veux, j’en ai rien à faire. » grogna l’adolescent bien qu’il semblait plus mécontent qu’autre chose qu’il ne soit pas libre de venir lui aussi.

De loin, l’adolescente discutait avec entrain avec le chef du village, celui-ci semblant lui faire une proposition. Puis elle exulta sur place, sautillant gaiement alors que Waram penchait la tête sur le côté. Ca puait l’embrouille, la grosse embrouille même.

« Je sais pas ce qu’ils manigancent tous les deux mais ça me plait pas. »

« Par contre, ça a l’air de plaire à Sanphinoa, ça ne peut pas être mauvais, Waram. » murmura Sarine en s’adressant à l’adolescent, celui-ci émettant un autre grognement sonore.

« Je sais pas mais je me méfie. On ne sait jamais avec ce genre de cultures. »

« Ce genre de cultures, ils ne sont pas si différents de toi, Waram. »

« Mouais, je le sais bien. Ils ont aussi deux bras, deux jambes, une tête … mais bon … Juste que lorsque Sanphinoa est heureuse, c’est que ça cache quelque chose. J’aime pas ça. »

« Tu préférais donc la voir malheureuse ? Ca ne semblait pas être le cas hier. » dit Karry en prenant la parole à son tour, l’adolescent s’étranglant à moitié.

« La ferme, vous deux ! J’ai pas besoin de commères de la sorte ! »

« Commères, commères, quel vilain mot. Mais bon, soit. Attendons Sanphinoa. »

Tsss ! Elle pouvait bien parler Karry, il n’en avait rien à faire. Bon, c’était bientôt fini les cachotteries avec le chef du village ? Ou alors, il devait s’y rendre. Et puis zut ! C’est ce qu’il allait faire ! C’était aussi simple que ça !

« Sanphinoa ! J’arrive ! J’en ai assez d’attendre ! »

« Hein ? Oui, c’est bon, Waram ! Le chef du village veut nous inviter à faire un rite de ce dernier. Tu veux bien ? Dis dis ? C’est juste pour nous deux, pour nous remercier. »

« Pas un truc pour nous apporter la malchance ou je ne sais quoi hein ? Je suis au courant qu’il y a des personnes comme des marabouts ou je ne sais quoi, qui peuvent infliger des malédictions. Je préfère me méfier et … » dit-il avant qu’elle n’arrive jusqu’à lui, prenant sa main pour le tirer auprès d’elle, semblant follement joyeuse avant de dire :

« Mais non, gros bêta, ce n’est pas du tout ça. Mais le chef m’a dit que c’était un secret mais ne t’en fait pas, c’est juste pour apporter beaucoup de chance. »

« Beaucoup de chance ? Mouais, bien parce que c’est toi. Et que ça peut te rendre heureuse. »

« Follement même. Mais il faut que tu sois là, sinon … ça ne sera pas possible et ça ne marchera pas . Tu veux bien participer avec moi ? S’il te plaît ? »

« Oui, oui, on va y participer. Arrête de pleurer. Bon, faites vite, hein ? »

« Je me dépêcherai. Cela ne prendra qu’une heure ou deux puisque vous êtes des étrangers. »

« Quoi ? Autant de temps ? Oh bon sang. Sanphinoa, ça a intérêt à être bien. »

« Oui, oui, ça l’est, je te le promets ! »

Elle disait cela avec entrain alors qu’il soupirait. Déjà, de l’encens était en train d’être brûlé alors qu’il se sentait loin, très loin. Un peu le regard perdu dans la vague, il se mit assis, Sanphinoa faisant de même tout en posant sa tête sur son épaule.

« Ca a une bonne odeur, tu ne trouves pas, Waram ? »

« Je ne sais pas … et je m’en fous … Juste attendre que ça se finisse, c’est tout. »

Voilà que le chef du village commençait à marmonner dans sa langue natale, Waram ne sachant pas du tout de quoi il parlait. Mais bon, ça semblait être fait avec professionnalisme donc bon … voilà quoi … Il marmonna :

« Je me sens un peu bizarre, Sanphinoa. »

« Moi aussi, Waram, moi aussi. Mais le masque m’aide à supporter l’odeur. Il faut juste que l’on supporte ça tous les deux. Tu veux bien tenir le coup ? »

« Je le tiendrai, je le tiendrai … juste pour toi. » marmonna l’adolescent, plongé dans son subconscient alors qu’il gardait Sanphinoa contre lui, la serrant plus que d’habitude. Il sentit le masque qui se déplaçait à moitié sur le visage de l’adolescent mais il n’ouvrit pas les yeux.

Deux heures plus tard, il sortit de la hutte du chef du village, tenant à peine debout, retenant néanmoins Sanphinoa pour qu’elle ne s’écroule pas. Ils avaient quelques marques tribales sur le visage, Waram s’étant laissé faire vu son état.

« La cérémonie est terminée alors, Sanphinoa ? »

« C’est le cas, Karry ! Sarine, c’était vraiment superbe. Je suis si heureuse ! »

Il ne voyait pas pourquoi elle devait l’être alors qu’il s’éloignait de plusieurs mètres pour aller s’asseoir sur un banc fait de bois. Il retint sa tête avec ses deux mains, ses coudes posés sur ses genoux alors que Sanphinoa discutait avec Sarine et Karry. Les deux armures semblèrent surprises avant de regarder Waram puis de rire, accompagnées de Sanphinoa.

Finalement, elles vinrent toutes le rejoindre alors qu’il était en train de réfléchir à ce qu’ils devaient faire. Quitter le village, n’est-ce pas ? Ou au moins, se renseigner à ce sujet. Ca ne serait pas une mauvaise idée et … hein ?

Voilà que l’un des habitants quittait le véhicule qu’il possédait, l’un des rares objets technologiques récents du village, se dirigeant vers la hutte du chef, commençant à s’exclamer dans une langue inconnue. Quelques minutes après, le chef du village quitta la hutte, demandant à tous les villageois de se réunir. Enfin, après de nombreux dialogues, le chef revint vers le duo, déclarant :

« Normalement, vous êtes venus en avion, n’est-ce pas ? Je suis au regret de vous annoncer qu’il y a une tempête qui s’est déclarée et que tous les vols sont annulés jusqu’à ce qu’elle se termine. Il semblerait que cette tempête se dirige vers notre village. »

« Euh, je sais bien que c’est pas trop une bonne nouvelle mais ça veut dire qu’on part quand ? Car bon, ça nous aide pas ça. »

« Je ne peux guère vous aider. Je vais vous donner un abri comme à nous tous. Il se peut même que nous allions nous rendre dans les caves souterraines pour nous protéger. »

« Waram, Sarine. Il y a des chances que cette tempête ne soit pas naturelle. » déclara Karry alors que tout le monde se tournait vers elle, étonnés. « Ce genre de tempêtes, on peut les prévoir des jours à l’avance. Mais là, aucune nouvelle et elle arrive le lendemain de notre arrivée ? C’est trop précis pour que ça soit naturel. »

Des personnes ? Des chevaliers-pokémon ? Non, quand même pas ? Pourtant, Waram semblait prendre cela au plus sérieux, regardant la Barpau de métal avant de dire :

« Tu as une idée de qui ça pourrait être ? A part des chevaliers-pokémon ? »

« Aucune idée. Sauf qu’ils sont surement liés à la roche ou au sol, rien d’autre à définir. Peut-être au vol pour créer une tempête mais ça m’étonnerait. Bref, c’est pas vraiment joyeux. On ferait mieux de quitter le village pour qu’il ne soit pas en danger. Après, si vous voulez pas, bah, tant pis hein ? J’aurai prévenu, j’ai fais mon boulot. »

« Mouais, on s’en va mais juste parce que je le supporte pas. »

Il disait cela avec nonchalance, ne cherchant même pas à converser avec le chef du village. C’était de la pure mauvaise foi mais il quitta le village, récupérant leurs sacs avant que Sanphinoa le rejoigne, murmurant :

« C’est tellement gentil de ta part, Waram. Tellement gentil. »

« Hum ? Pourquoi ? Je n’ai rien fait de spécial, tu t’imagines encore des choses, je parie. »

« Non non … Ou peut-être que si. J’espère que la cérémonie t’a plu, Waram. J’ai adoré, moi. Même si je ne sais pas ce que c’était exactement. »

Pourquoi il avait l’impression qu’elle mentait effrontément ? Peut-être parce qu’elle émettait un petit rire tout en se tournant vers Sarine et Karry ? Mouais, ça puait la magouille ! La grosse magouille qu’il appréciait pas mais bon … La tempête ? Ils allaient tout simplement se rendre jusqu’à la ville où y avait l’aéroport et ça serait réglé.

« Waram ? Tu n’es pas un peu inquiet ? Même pas un tout petit peu ? » demanda Sanphinoa après une bonne heure de marche alors qu’il se tournait vers elle :

« Pourquoi je le serai ? Y a quelque chose de spécial par rapport à ça ? »

« Non non … enfin, ce sont des chevaliers-pokémon qui font ça. Tu n’as pas peur ? »

« Pas vraiment, je les exploserai puisqu’ils veulent chercher des embrouilles, c’est tout. »

« Je me demande pourquoi je m’inquiète pour toi en fait, Waram. »

Elle posait la question tout en rigolant alors qu’il haussait les épaules. Oui, c’était limite difficile à comprendre. Mais bon, il ne s’y intéressait pas. La tempête, il sentait qu’elle se levait de plus en plus rapidement et surtout qu’elle se rapprochait d’eux.

« Dire qu’on la voit venir à toute allure vers nous. Sarine. »

L’armure vint se mettre autour de Waram alors qu’il se plaçait en position de défense, étant immobile maintenant en attendant. Sanphinoa fit de même avec Karry alors qu’elle se plaçait à côté de Waram, murmurant :

« Je ne suis pas vraiment rassurée quand même, Waram. »

« Arrête de pleurer un peu, t’es une femme-chevalier pokémon ! Pas n’importe qui ! »

« Je ne pleure pas ! Je veux juste … éviter que ça se finisse mal ! Pas après cette cérémonie ! Je ne veux pas que ça se finisse maintenant ! »

Mais c’était quoi cette foutue cérémonie ?! Il posa un bras sur son épaule, venant l’attirer contre lui pour la serrer pendant une trentaine de secondes. Pourquoi est-ce qu’il se sentait obligé de réagir de la sorte avec elle ? A cause d’hier ? A cause de cette nuit ? Enfin, il n’avait aucune explication raisonnable. Il avait juste eut cette envie de la rassurer, sans savoir exactement s’il allait y arriver ou non. Quelle idiotie quand même.

« Oh ? Visiblement, ils nous attendaient. Ca nous facilitera le travail. »

Une voix masculine, encore assez jeune d’après ce qu’il entendait. Il cligna des yeux, la tempête s’arrêtant à quelques mètres d’eux alors que deux formes étaient visibles dans le sable, le soulevant pour laisser apparaître deux adolescents qui devaient être proche de l’âge adulte. Mais bon, ce n’était pas vraiment intéressant.

« Vous voulez me donner une explication avant que je vous explose ? »

« Oh, il est vraiment comme il en avait parlé. Une vraie teigne, ça va être amusant. »

« Vous ne voulez pas répondre ? Ca facilitera rapidement la discussion. Nous sommes deux et pas des moins puissants. Je préfère vous prévenir : ça risquerait de très mal se finir entre nous. Mais bon, comme je sais que vous n’allez pas m’écouter, c’est bien dommage. »

Bien dommage ? Elle entendait parfaitement l’ironie dans la voix de Waram. Mais bon, le souci, c’est qu’elle ne savait pas qui ils étaient en face. Elle vient dire :

« Je m’appelle Sanphinoa du Barpau ! On ne vous veut aucun mal ! Le garçon qui m’accompagne est Waram du Solochi ! »

« La ferme, Sanphinoa. Si tu dis qu’on est pas là pour leur faire mal, ils vont croire que nous sommes des mauviettes. Laisse-moi m’occuper de leur cas, ça sera beaucoup plus simple. A deux contre un, ça ne devrait poser aucun problème contre eux. »

« Le chevalier de bronze du Kraknoix et celui de bronze du Sabelette. Je ne pense pas que nos noms soient si intéressants. Par contre, on n’a pas de temps à perdre avec la gamine qui t’accompagne. Tu viens avec nous. »

Hum ? Il ne rêvait pas ou alors leur but, ce n’était pas de le faire chier, juste de le capturer ? Ce qui voulait dire que Sanphinoa ne les intéressait pas. Hum, soit. Si tel était le cas. Il retira l’adolescente de ses bras, lui chuchotant :

« Puisqu’ils me veulent, tu n’as pas à te battre. Recules-donc, Sanphinoa. »

« Hein ? Non non ! Waram, je ne vais pas te laisser te battre seul ! »

« Ecoute juste ce que je t’ai dit, tu n’as pas vraiment le choix et … »

Il se retrouve aspergé par un jet d’eau de la part de Sanphinoa, celle-ci émettant un petit grognement assez mignon et attendrissant. Qu’est-ce qu’il était en train de penser exactement ? Ce n’était pas son genre d’imaginer de telles choses. C’était tout simplement absurde de sa part et il entendait les grands éclats de rire mauvais de la part de leurs deux adversaires. Il ne devait pas s’énerver et …

« Je t’aide si j’ai envie, Waram ! Ne tente pas de m’arrêter, c’est tout ! »

Et voilà qu’elle décidait de jouer la princesse rebelle. Comme s’il avait vraiment que ça à faire hein ? Elle y pensait un peu à lui ? Il n’en avait pas l’impression quoi ! Elle abusait !

« Ils m’ont l’air de simplets. Ca devrait être assez facile en fin de compte. »

« Surtout s’ils se tapent sur la gueule tous les deux. Ca nous mâche le boulot, n’est-ce pas, Rayan ? » demanda le chevalier-pokémon de bronze du Sabelette, s’adressant à son compagnon en armure-pokémon du Kraknoix.

« Ah ça, je te le fais pas dire ! C’est du pain béni pour nous, Barno. »

Ils pouvaient continuer à parler tous les deux, de son côté, il en avait strictement rien à faire mais vraiment complètement rien à faire. Sauf peut-être une chose :

« Qui c’est qui vous envoie ? Car vous avez bien signalé que vous étiez venus pour moi … et que ce n’est pas pour me tuer. Même si cela ne me fait pas peur de vous donner une leçon. »

« Je ne crois pas qu’il soit nécessaire que tu saches cette information pour le moment. Nos consignes sont claires : nous devons juste te rapporter. Bon, tu peux juste être plus mort que vif et ensuite, nous … »

Barno fit un saut en arrière, esquivant un nouveau jet d’eau provenant de Sanphinoa, celle-ci ayant tendu une main vers eux. Elle venait de leur couper la parole, déclarant :

« Vous avez été très mal renseignés visiblement. Surtout pour envoyer deux chevaliers-pokémon maniant les pouvoirs terrestres contre moi. »

« Ca, par contre, c’était pas forcément prévu qu’il soit accompagné par une femme-chevalier maniant l’élément aqueux. Ou alors, il nous avait prévenus ? »

« Bof, qu’est-ce que je suis sensé en savoir ? Je m’en rappelle plus moi, pour te dire ! »

Voilà que les deux adolescents se regardaient en chiens de faïence, cherchant à savoir si oui ou non, Sanphinoa était prévu dans leurs plans. Après quelques secondes, Waram émit un puissant grognement, crachant des flammes violettes de ses poings en direction de ses deux adversaires. Ces derniers s’enfoncèrent dans le sable, disparaissant de leurs vues.
« Sanphinoa, fais attention à toi. Ils essayeront de nous avoir par surprise. »
Elle ne lui répondit pas, prenant sa main droite dans la sienne tout en regardant autour d’elle à travers son masque. Elle était suspicieuse, suspicieuse par rapport à tout cela. Soudainement, le sol sous eux commença à trembler, Sanphinoa et Waram sautant en même temps, leurs mains se séparant. Au même instant, les deux chevaliers-pokémon terrestres sortirent du sable, chacun en face d’un adversaire potentiel.
« Héhéhé … C’est donc comme ça ? On va bien s’amuser, tous ensemble. » déclara le chevalier-pokémon du Sabelette, se trouvant en face de Sanphinoa.

« Pour elle, tu peux t’en occuper et l’éliminer si tu veux ! » dit à sa suite le chevalier-pokémon du Kraknoix, poussant Waram en arrière pour l’éloigner de l’autre combat.
Ils étaient dans leurs éléments. Il n’y avait aucune possibilité pour qu’ils perdent !

Chapitre 23 : Une reconnaissance

ShiroiRyu
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Chapitre 23 : Une reconnaissance

« Vous … vous êtes les chevaliers ? Mais vous êtes deux adolescents. »

« Hey, si vous le voulez, moi, je me barre, y a aucun problème pour ça ! » rétorqua Waram alors qu’il regardait autour de lui. Il avait l’impression d’être tombé dans plusieurs siècles en arrière. Sincèrement, ils avaient surement à peine l’eau courante et l’électricité ici.

« Non non ! Je m’excuse, je ne voulais pas penser à mal en vous adressant la parole ! Pas du tout même ! Pardonnez mes propos, c’est la première fois que je vois un chevalier-pokémon. Est-ce que l’on vous a expliqué ce que vous deviez faire ? »

« Pas vraiment non. Par contre, vous pouvez aussi nous montrer où l’on dormira ? »

« Oui … Oui ! Bien entendu ! Suivez-moi pendant que je vous explique. »


Il ne semblait pas vraiment rassuré cet homme à la couleur bien plus brune que la sienne. Enfin bon, ce n’était pas unique en Afrique cette couleur de peau. C’était plutôt Sanphinoa et lui qui étaient bien différents d’eux. L’homme qui s’adressait à eux était le chef du village, âgé d’une soixantaine d’années, avec une barbe blanche lui allant jusqu’au torse. A part ça, juste une étrange robe brune comme tenue, quelques atours provenant du pays et cela suffisait. Bien entendu, tous les regards étaient tournés vers eux jusqu’à ce qu’il les emmène dans une hutte où se trouvaient deux lits, quelques meubles … mais surtout une unique pièce. Bon, c’était visiblement pas la panacée.

« Nous ne savions pas qu’il s’agissait d’une demoiselle avec l’un des chevaliers-pokémon. J’espère que cela ne vous dérange pas trop de dormir dans la même hutte. »

« Euh, moi de mon côté, ça me … »

« Pas du tout ! Pas du tout ! Waram, on dépose nos affaires ! »

Encore une fois, Sanphinoa venait de lui couper la parole alors qu’il soupirait. Bon, en un sens, il dormait déjà avec Xalex dans les environs donc avec une fille, ce n’était pas un problème. Mais là, c’était Sanphinoa et disons qu’avec le spectacle d’auparavant, il ne sentait pas tellement rassuré. Même si bien entendu, elle avait renfilé ses habits correctement avant qu’ils n’arrivent au village, c’était juste … ainsi.

« Ouais, ouais, enfin bon, je suis pas trop trop rassuré, je dois l’avouer. Bref, dites-nous plutôt ce qui se passe, ça sera bien mieux de toute façon ! »

« Euh, oh … oh oui. D’ailleurs, j’espère que mon élocution ne vous dérange pas trop. »

« Eloquoi ? » demanda Waram alors que Sanphinoa rigolait tendrement :

« Elocution. En clair, il ne parle pas dans sa langue natale mais il fait tout pour que l’on puisse le comprendre. Vous faites du très bon travail, promis. »

« Alors, je vais pouvoir continuer et vous expliquer ce que nous désirons. Nous sommes un modeste village d’Afrique et pour obtenir de l’eau, nous la puisions dans une rivière à quelques kilomètres d’ici. Bien que cela doit vous paraître étrange, tout n’est pas uniquement constitué de sable en Afrique et donc, cet endroit est merveilleux … mais le travail humain est malheureusement trop dur et ce que nous avions réussi à faire a été ravagé. »

« Ca n’explique pas vraiment le problème et d’accord pour l’élocution. » dit Waram.

« Des rochers bloquent l’écoulement de la rivière et nous sommes plus approvisionnés en eau. En vue de la distance avec notre village, nos rations s’amenuisent de plus en plus. »

« Et merde, depuis quand je dois faire le bon samaritain ? »

« Samaritain ? Ce nom ne me dit rien de spécial, je dois le reconnaître.  Qu’est-ce que cela veut dire ? » demanda le chef du village alors que Sanphinoa répondait aussitôt :

« Rien du tout, rien du tout ! N’est-ce pas Waram ? Tu ne vas pas rendre mécontent tout un village, n’est-ce pas Waram ? N’est-ce pas Waram ? »

« Pas besoin de me le répéter quinze fois, j’ai compris le message. Bon, alors, si j’ai saisi, on doit exploser des rochers qui bloquent une rivière et c’est tout. Bon, faut se rendre où ? »

« Il faut que vous partiez vers le nord-est du village mais vous comptez y aller dès maintenant ? Nous sommes en fin de matinée mais le temps que vous arriviez, il sera surement le zénith, ce n’est pas conseillé en Afrique et … »

« Rien à faire. De toute façon, je n’ai pas dormi de la journée et elle aussi. Si elle ne se plaint pas, je n’ai pas à me plaindre. Alors, autant y aller et régler ça une bonne fois pour toutes. »

L’adolescente aux cheveux bleus eut un petit rire avant de prendre la main de Waram.

« Nous allons y aller dès maintenant, ne vous inquiétez pas. Dès ce soir, cela sera réglé. »

« Merci. Le village entier vous fait confiance. »

Grumpf. Il ne répondit pas du tout, vraiment peu intéressé par les remerciements. Il était tout simplement prêt mais à quoi ? Bof, il ne savait même pas dans le fond. Il s’éloigna du village, sans même s’y intéresse alors qu’ils avaient laissé leurs affaires dans la hutte. Il valait mieux pour eux que rien ne soit volé … sinon … ça risquait de faire mal.

« Votre ami semble vraiment singulier, si je puis me permettre. »

« Oh, c’est plus qu’un ami pour moi. » dit Sanphinoa en souriant sous son masque, allant rejoindre Waram avant qu’il ne lui hurle d’aller plus vite.

« Je comprends donc pourquoi vous n’avez pas besoin de dormir dans deux huttes différentes. Pas du tout même. Si vous voulez, après que vous ayez fini … enfin, vous verrais en revenant. Je vous laisse d’abord régler ce problème, pas du tout. »

Elle hocha une dernière fois la tête avant de s’éloigner définitivement. Bon, d’après ce qu’elle avait compris, cela ne devrait normalement pas être trop difficile à accomplir. Les pouvoirs des chevaliers-pokémon étaient beaucoup plus grands que ceux d’un simple humain.

« Waram, prends de l’eau s’il te plait. »

« Sanphinoa, tu ne vas pas commencer à me prendre la tête par rapport à ça encore une fois non ? J’avais parfaitement compris la première fois, pas besoin de me répéter ça. »

Il émit un profond soupir, prenant la gourde quand même avant de boire. Bon, heureusement, ils avaient pensé à juste un petit sac pour des vivres. Le reste des affaires était dans la hutte. Dormir avec Sanphinoa ? Non non et non. Ca ne lui plaisait pas du tout.

« Waram ? Je ne pense pas que j’arriverai à déplacer ces pierres malheureusement. »

« Bof, c’est pas comme si je m’en doutais au départ hein ? Je veux pas dire mais t’es pas forcément la plus forte pour ça, pas du tout même. »

« Merci Waram, ça fait toujours plaisir d’entendre une telle remarque venant de toi. Même si j’aurai préféré quelque chose de plus … gentil quand même. »

« Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Tu as bien combattu, c’est tout. Rah ! »

Elle n’allait pas lui faire la tête hein ? Sans rien dire, il referma la gourde, la rangea avant de la prendre par le bras. Comme il savait pertinemment qu’elle ne détestait pas du tout ça, il vint la coller en partie contre son torse avant de se mettre à nouveau en route.

« Karry ? Tu ne veux pas monter sur mon dos ? Ca sera plus simple pour toi. » demanda Sarine alors qu’elle se penchait en avant, attrapant le poisson de métal. « Mord donc le sommet de mon crâne pour ne pas tomber. »

« Bouffer du dragon de métal ? Moi, je dis, pourquoi pas ? »

Ce n’était pas vraiment à cela qu’elle pensait mais bon, l’armure du Barpau était maintenant bien accrochée à elle, elles pouvaient donc suivre Sanphinoa et Waram à quelques pas de distance. Elle avait bien vu ce que l’adolescent avait accompli mais avait préféré garder sa gentille réflexion pour elle. Il ne fallait pas l’intimider.

Finalement après plusieurs heures de marche, ils finirent par arriver à ce qui semblait être la zone dont parlait le chef du village. Vraiment ? A cette distance, ils arrivaient à avoir de l’eau dans leur village ? Cela devait surement se trouver sous le sable du désert ? Ou alors une chose complexe à laquelle il ne comprenait rien du tout.

Tout ce qu’il savait, c’était qu’il était une sorte de minuscule forêt tropicale alors que de base, ils étaient en plein désert. Cela ressemblait un peu à de la savane, peut-être qu’il confondait un peu tout ? S’il y avait des animaux sauvages, il allait devoir protéger Sanphinoa. Sa main serra un peu plus fortement l’épaule de l’adolescente.

« Bon, cherchons une rivière dans cet endroit … »

« Savane boisée. C’est comme ça que ça s’appelle, Waram. C’est un endroit parfait pour les peuples d’Afrique. Ils ont tout ce qu’il leur faut ici ou presque. Par contre, il est vrai que la distance semble assez grande. C’est peut-être souterrain ?  Un écoulement souterrain ? »

« Je ne sais pas et je m’en fous. On va trouver la rivière, on se repose un peu et zou. »

« Hihihi, bien entendu, Waram. Je suis tout à fait d’accord avec cette proposition. »
De toute façon, il ne lui laissait pas vraiment le choix hein ? Mais elle prenait tout avec le sourire, semblant plus qu’heureuse de voyager avec lui. Pourtant, à travers le masque, elle se posait quelques questions : est-ce que Waram était naturellement … bête ou il ignorait tout ? Elle ne devait pas lui forcer la main néanmoins.

« Je prendrai le temps qu’il faudra pour ça. » se dit-elle à voix haute.

« De quoi est-ce que tu parles exactement ? Si c’est par rapport à ce que l’on doit faire, n’y compte même pas. La flemmardise, je n’aime pas ça ! »

« Ce n’est pas toi qui voulait que l’on se repose justement ? » répliqua l’adolescente tout en émettant un grand rire cristallin, voyant la confusion sur le visage de Waram.

« Oui, enfin bon, tu m’as parfaitement compris aussi. Me prend pas pour un idiot hein ? »

« Je n’oserai jamais faire ça, Waram, tu le sais parfaitement. »

Oui, justement. C’était bien à cause de ça justement … qu’il n’osait pas trop penser de la sorte. Il baissa les yeux, avançant dans la savane. Il tendait l’oreille, cherchant à écouter le bruit de l’écoulement de la rivière. Il la trouverait peut-être ainsi.

Il ne lui fallut que quelques instants pour cela, courant à toute allure jusqu’à trouver la fameuse rivière dont parlait les habitants du village. Hmm hmm … Ce n’était pas une simple rivière, il y avait aussi en fait une cascade … En fait, c’était même plutôt impressionnant dans le fond. Donc il y avait un tel endroit à une trentaine de kilomètres du village ?

« Et qu’est-ce que l’on doit faire ? Je ne vois aucun problème, moi. La rivière coule comme si de rien n’était. Qu’est-ce qu’ils racontaient encore ? Tu t’en rappelles ? »

« Waram, pour le moment, on pourrait tout simplement se reposer comme tu le veux. Ensuite, nous irons longer la rivière pour voir où se situe le souci. »

Hmm … oui. D’accord ? Il s’installa à quelques mètres de la rivière, l’observant. Humpf. C’était pas mal du tout, vraiment pas mal dans le fond. Il regarda le petit sac qu’il avait pris pour la nourriture et boire. Bon, est-ce que cette eau était potable ?

« YEY ! Arrosage automatique, attention ! »

Il releva sa tête après les paroles de Karry, se prenant un puissant jet d’eau en plein visage, l’arrosant sur celui-ci. Il cligna des yeux plusieurs fois, cherchant à comprendre ce qui venait de se passer avant de pousser un cri de rage. SALETE !

« JE VAIS TE TUER, KARRY ! TU VAS VOIR ET … »

« IIIIIH ! Karry ! Pourquoi est-ce que tu as fait ça ?! Je suis toute trempée ! »

Elle venait aussi d’arroser Sanphinoa ? C’était quoi cette blague vaseuse ? Grumpf. Il ne voyait pas du tout à quoi elle jouait mais ça ne lui plaisait pas du tout. Pas vraiment même. Il voulut faire un mouvement puis Sanphinoa soupira :

« Vraiment, Karry, je ne comprends pas pourquoi tu as fait ça, tu aurais pu attendre hein ? »

« Plus vite tu les retires, plus vite ils sécheront ! »

Retirer ? Quoi ? Que … NON ! Purée ! KARRY ! Il comprenait ce qu’elle venait de comploter ! Il eut à peine le temps de faire un mouvement que Sanphinoa s’était déjà remise dans le même bikini qu’hier, tournant sur elle-même.

« Peut-être que l’eau de cette rivière sera meilleure que celle du petit oasis. Waram ? Tu as pris aussi tes affaires ou pas ? »

« Sanphinoa ! Ce n’est pas un moment de plaisance ! On a mieux à faire et … »

« Roh ! Arrête de faire monsieur le grincheux ! Cette fois-ci, tu n’y échapperas pas ! Allez, Waram ! Mets-toi aussi en tenue ! Ca va te faire que du bien ! »

Non non et non ! Il ne voulait absolument pas ! Il tenta de gesticuler et de s’éloigner mais elle l’attrapa contre elle, le forçant à se coller contre son corps. Il poussa un cri de surprise, faisant quelques pas en arrière avant de dire :

« Arrête ça ! Je n’ai pas pris de maillot avec moi ! Il est dans la hutte ! »

« Beuh … Bon ! Ca ne fait rien ! Je veux profiter de toi, je ne vais pas abandonner dès le premier problème venu ! »

Elle ne lui laissait pas le temps de s’échapper et de s’enfuir. Elle le gardait vraiment contre elle, l’empêchant complètement de quitter son bras. Sans crier gare, elle fut soudainement bousculée en même temps que Waram dans l’eau par Sarine, les deux adolescents se retrouvant trempés jusqu’aux os. Dans le cas de Sanphinoa, ce n’était pas dérangeant mais pour Waram, c’était déjà autre chose.

« KARRY ! Ce n’est pas … Ce n’est même pas Karry ! Sarine, pourquoi est-ce que tu as fait ça ? On aurait pu se faire très mal, tu sais ? »

« Je le sais bien mais maintenant, Waram ferait mieux au moins de retirer son haut pour qu’il puisse se sécher. C’est un conseil pour lui s’il ne veut pas attraper froid. »

« Je sais pas justement ce que tu fous Sarine mais si tu commences à faire l’imbécile comme Karry, ça ne va VRAIMENT PAS ME PLAIRE ! »

Avec rage il retira complètement son haut, paraissant torse nu. Il entendit un petit glapissement de surprise alors qu’il jetait ses habits sur Sarine pour la peine. Il se retourna pour faire face à Sanphinoa, celle-ci se cachant son visage masqué avec ses mains.

« Quoi encore ? Je n’ai pas de croûte que je sache, moi ! »

« Ce … ce n’est pas vraiment ça, Waram. Je … beau. »

Beau ? Qui ? Lui ? Il était à peine musclé, y avait pas de quoi pavaner. Bon, maintenant, qu’est-ce qu’il pouvait faire avec ça ? Ah oui, pour la peine, il en avait plus rien à faire ! Il s’écria en s’adressant aux deux armures-pokémon :

« Je vais me promener le long de la rivière. Interdiction de me suivre toutes les deux ! »

« Je … Je peux venir, Waram ? Je voulais m’amuser avec toi mais comme tu ne veux pas, je pense qu’il vaut mieux que je t’accompagne. »

« Oui, tu le peux. Tu n’es pas vraiment responsable de l’immaturité de nos deux armures. » marmonna l’adolescent, plus qu’agacé par ce genre d’action.

« D’accord, d’accord. Ne soit pas trop en colère. »

« Je suis en colère car elles font des conneries plus grosses que leurs crânes ! Et pourtant, c’est difficile vu comment ils sont imposants ! »

Il devait garder son calme et ne pas s’emporter mais voilà tout ! Voilà ce que ça donnait et … HE ! Qu’est-ce que … Sanphinoa ! Elle venait de l’enlacer longuement, sa tête masquée contre son torse alors qu’il tentait de se mouvoir. Elle chuchota :

« Calme, Waram. Calme-toi s’il te plaît. Ca ne sert à rien de s’emporter. »

« Je ne me calmerai pas ! Pas avec des … et puis zut … »

Il se sentait soudainement très las. Suffisait juste qu’elle fasse ça et zou, c’était ainsi ? Mais surtout, maintenant qu’elle était dans cette tenue et lui torse nu, il pouvait bien mieux sentir son corps contre lui et … ahem … en fait, c’était plus la gêne qu’autre chose qu’il ressentait. Elle était bien faite de sa personne à ce niveau. Et en fait, à cause de la bousculade, les quelques croûtes étaient parties, laissant place à de la chair à vif.

« Sanphinoa, tes … plaies ouvertes, elles ne te font pas trop mal ? »

« Hein ? Euh … Oh, tu parles sous les croûtes ? Généralement, elles ne sont pas profondes donc même en les retirant, ça ne me fait pas vraiment mal. »

« D’accord, d’accord. Bon, continuons la balade. »

« Je peux rester dans tes bras, Waram ? » demanda Sanphinoa alors qu’il l’extirpait de ceux-ci. Et puis quoi encore ? Il était pas là pour faire du social.


Néanmoins, sans continuer à converser, il croisa ses doigts dans les siens. Avec les fichues croûtes sur ses bras, ce n’était pas vraiment joyeux mais … il passait outre ça. Pourquoi s’y intéresser plus longuement, non ? Pendant la marche, Sanphinoa murmura doucement :

« Dis … Waram, je te vois souvent en colère, souvent triste ou … mécontent. Enfin, est-ce que tu arrives à sourire parfois ? Je te demande ça vraiment hein. »

« Sourire ? C’est juste quand on est heureux, je ne le suis pas. »

« Ça a l’air d’être une phrase toute faite et prémâchée. Tu n’es pas … heureux avec moi, Waram ? Ca ne te plait pas d’être avec moi ? »

« Sincèrement ? Tu veux la vérité, Sanphinoa ? »

« Je veux la véritable vérité. Celle que tu penses réellement. »

Il regarda autour de lui, à gauche et à droite. Normalement, ils avaient assez bien marché depuis le temps pour qu’ils puissent ne pas être vus par Sarine et Karry. Il retira sa main de celle de Sanphinoa avant de tout simplement déclarer d’une voix monontone :

« Rien de spécial. Ca ne me fait rien du tout. Voilà. Tu sais la vérité. »

« C’est vrai ? Même pas un petit peu ? » demanda Sanphinoa, semblant plus que déçue au son de sa voix. Bien qu’il semblait exprimer un léger malaise, il continua :

« Non même pas un peu. Bon, on y va ou … »

« Je crois que je vais retourner voir Sarine et Karry. » dit-elle tout simplement avant de lui tourner le dos, Waram la regardant partir sans chercher à l’arrêter. Est-ce qu’il avait encore fauté ? Envers l’adolescente ? Hum … Il pose une main sur son cœur, tendant l’autre vers elle alors qu’elle s’éloignait, bredouillant :

« Sanphinoa, je … attends … »

Mais le reste ne sortit pas de ses lèvres. Bizarre, c’était vraiment bizarre. Il n’avait pas voulu être déplaisant envers Sanphinoa. Elle était quand même la première personne qu’il supportait réellement depuis son arrivée dans l’école.

« Tss, n’importe quoi. Les filles sont vraiment juste de gros problèmes. »

Il ne devait pas se préoccuper d’elle. Il continua son bout de chemin, en solo, les mains dans les poches. Ben oui, de toute façon, il n’avait plus vraiment de haut. Brrr … C’était déplaisant de ne plus sentir de chaleur humaine contre lui.

« Qu’est-ce qui m’arrive avec cette fille stupide ?! »

Purée ! Il n’allait pas se compliquer la vie à cause d’une fille ! Il courut sans s’arrêter, n’hésitant pas à le faire sur le bord de la rivière jusqu’à s’interrompre subitement. Qu’est-ce que … le sol ! Il allait presque tomber ! Il y avait une autre chute devant lui ! Sauf que celle-ci était … enfin, comment est-ce que …

« Ce n’est pas un incident naturel ! »

Il s’exclamait cela, comprenant finalement ce qui se passait. Enfin, il comprenait presque ! L’eau s’écoulait dans la chute, sauf que celle-ci avait une bonne cinquantaine de pierres de différentes tailles. C’est ça qui bloquait n’est-ce pas ?

« Bof, c’est vraiment trop de boulot. Je préfère ne pas me mêler de ça. »

D’ailleurs, il ne savait pas quoi exactement faire. Et puis, il n’était pas motivé pour rien. Surtout qu’il ne voyait pas à quoi ça allait servir. Lorsqu’il revint sur ses pas, il trouva Sanphinoa qui s’était rhabillée, assise contre un arbre, Sarine et Karry à ses côtés. Avec neutralité, il déclara :

« J’ai trouvé la source du problème. C’est juste une cinquantaine de rochers qui bloquent la chute d’eau. Je pense qu’à partir de là, le village n’arrive pas à avoir de l’eau ou alors en très faible quantité, c’est tout. Voilà, c’est bon, on peut s’en aller maintenant. »

« Tu veux que l’on parte … sans avoir accompli notre mission ? »

« Sauf que ce n’est pas possible pour un chevalier même. Y a beaucoup trop de pierres, ça sert à rien. Voilà tout. Bon, peut-être que l’on peut rentrer si on se dépêche. »

« Je dormirai ici et j’accomplirai la mission même si tu ne veux pas, Waram. Tu n’as même pas essayé, j’en suis sûr et certaine. »

« Fais ta mauvaise tête, je m’en fiche. Je rentre de mon côté, Sarine, on y va ! »

« Je ne pense pas pouvoir faire le chemin, je suis désolée mais je reste ici. »

« Mon œil, mettez-vous toutes les filles contre moi, ça ne change rien. Je m’en vais. »

Il s’éloigna sans même chercher à converser plus longtemps avec Sarine. Pourtant, après une quinzaine de pas, sans explication, il retourna auprès de Sanphinoa et des deux armures-pokémon, ne disant plus un traître mot. Il sortit de quoi manger et boire pour lui, ne regardant pas Sanphinoa. Bon ben, elle lui faisait la gueule ? Tant pis alors !

« Faites ce que vous voulez, j’en ai plus rien à foutre. »

Pour toute réponse, il n’en eut aucune. Oui, le vide complet de la part de Sanphinoa. Ca l’énervait, ça l’énervait quand elle lui parlait pas ! Elle voulait une baffe ou quoi ? Pourtant, il se retenait de la frapper, ça ne se faisait pas et surtout Sanphinoa. Il termina de manger, observant l’heure. C’est vrai que la nuit allait tomber mais il ne bougea pas de sa position.

Il ne venait même pas dire bonne nuit. Sarine avait choisi son camp ? Tant mieux pour elle ! Il ferma les yeux, ne s’intéressant pas à l’adolescente aux cheveux bleus en face de lui, installée contre un arbre elle aussi, les deux armures-pokémon non-loin d’elle. Enervant, c’était énervant, c’était enrageant ! Ca l’énervait ces conneries !

« Fais chier ! Je peux pas dormir comme ça ! »

Il s’écriait en pleine nuit, remarquant qu’il ne venait pas de les réveiller ! Ca faisait quatre heures qu’il cherchait le sommeil sans arriver à le trouver ! Qu’est-ce qu’il pouvait faire d’autre à part ça hein ?! Sans discrétion, il s’éloigna de l’adolescente et des deux armures-pokémon, recommençant à suivre le cours du ruisseau. Il arriva finalement jusqu’aux rochers, les regardant alors qu’une aura ténébreuse se formait autour de lui.

« QU’ON M’EXPLIQUE POURQUOI JE SUIS COMME CA ! »

Un coup … puis un second … puis un troisième. Sans même se préoccuper de l’atterrissage, il sautait sur les rochers, commençant à les frapper de toutes ses forces avec ses poings. Qu’ils disparaissaient ! TOUS ! LES UNS APRES LES AUTRES !

« Je vais tous vous exploser ! TOUS TOUS TOUS ! Même si ça doit me prendre la nuit ! Même si ça doit me prendre des journées ! »

Il allait tout simplement tous les briser ! Sans même s’intéresser au reste ! Juste tous les éclater ! Les uns après les autres ! Sans chercher à s’interrompre !  Qu’ils soient tous explosés ! Il ne s’arrêterait pas ! PAS UN SEUL INSTANT !

« Vous allez goûter à la fureur du Solochi ! Que ma rage vous emporte ! »

Même si ce n’était que de vulgaires rochers, il n’en avait rien à foutre ! AUCUNE PITIE POUR EUX ! Juste de la destruction ! De la pure destruction ! Sans même aucune réflexion ! Sans rien du tout ! Rien de rien !

« Qu’il ne reste plus rien du tout. Je veux que tout disparaisse de mon champ de vision ! »

Finalement, un premier rocher se brisa en morceaux mais ça ne suffisait pas. Avec toute la violence dont il était capable, il projeta les débris sur les côtés, continuait son travail avec acharnement sans même chercher à se reposer ne serait-ce qu’une fois.

« Ah … Ah … Ah … Bordel ! »

Il faisait quoi ? Purée, il était l’aurore ? Il émit un sanglotement, cherchant à se tenir le bras droit avec la main gauche sauf que celle-ci était ensanglantée, comme le bras droit. Il avait de nombreuses éraflures mais aussi des morceaux de pierre plantés dans les jambes. Il retourna auprès de Sanphinoa et des deux armures-pokémon, venant s’asseoir contre un arbre avant de plonger dans un profond sommeil.

« Il… Il a vraiment fait tout ça … » chuchota Sanphinoa.

« Quel idiot. » compléta Karry alors que Sarine s’approchait du corps endormi de Waram.

Sauf que Sanphinoa fut la première, demandant de l’aide à Karry. Elle n’était pas encore vraiment capable de faire cela toute seule. Elle se concentra, des fils d’eau sortant de ses doigts alors qu’elle les glissait le long des plaies de Waram. Les morceaux de pierre tombèrent au sol, les plaies se refermant doucement.
« Je pense que cela doit être suffisant … non … pas encore, il y a une blessure plus importante que les autres. »

Elle voyait une plaie au bras droit. Sans aucune hésitation, elle retira son masque, déchirant avec les dents un bout de sa robe brune pour venir faire un petit bandage pour entourer la plaie. Elle entendit un gémissement de la part de Waram mais ne s’en préoccupa pas le moins du monde. Elle ne remarqua pas que l’adolescent ouvrait à peine les yeux.

« Mè… Mèche … » chuchota Waram, sa tête penchant sur le côté alors que ses yeux se refermaient, plongeant à nouveau dans le sommeil.

« Mèche ? Il ! Ah ! Il … Il a vu mon visage ? »

« Je ne pense pas. Il est à peine conscient, Sanphinoa. » déclara l’armure du Solochi alors que l’adolescente reprenait rapidement son masque, s’arrêtant quelques secondes. Puisqu’il dormait à nouveau et que le soleil venait à peine de se lever … elle pouvait faire ça. Elle déposa un rapide baiser sur sa joue puis remit son masque sur son visage. Avec tendresse, elle se plaça sur lui, le recouvrant de tout son corps.

« Le héros du village ne doit pas attraper froid, n’est-ce pas ? »

« Je pense que cela me semble une bonne idée. Tu as mon autorisation. »

« Merci beaucoup, Sarine. Je vais en profiter alors. »

« Et moi ? On ne me demande pas mon avis. Enfin bon, pour ce qu’il vaut, fais ce que tu veux, Sanphinoa. Je crois bien qu’il a mérité de se reposer maintenant. Tu lui fais encore la tête ? »

Sanphinoa eut juste un petit rire candide alors que Waram marmonnait à nouveau dans son sommeil. Ses mains se placèrent sur le dos de l’adolescente, celle-ci s’immobilisant. O… Oh … Elle n’était pas contre, elle était même plutôt tout contre non ? Elle se laissa faire, collant sa tête contre son épaule droite. Elle était encore un peu fatiguée de toute façon.

« Waram, tu sais, la nuit porte conseil et je me disais que ça ne servait à rien de se disputer pour des broutilles. Tu veux bien que l’on se reparle ? »

« C’est toi qui ne m’adressait plus la parole mais bon … si ça te chante. J’ai un peu soif. J’ai l’impression de suer à grosses gouttes. Tu peux me donner la gourde ? Et pourquoi est-ce que tu as voulu que l’on rentre maintenant ? »

« Car je pense que tu avais parfaitement raison. »

Elle savait pertinemment qu’il faisait semblant de ne pas comprendre. Elle s’en doutait. Il suffisait juste de regarder l’adolescent pour voir qu’il … hum ? Peut-être pas. Mais elle était certaine qu’il avait fait ça hier. Enfin, de toute façon, ce n’était pas bien important.

« On a réussi la mission ? Enfin, tu as réussi, Waram. »

« Oui, oui, je l’ai réussie. On peut rentrer dès maintenant. Enfin, allez les voir et les prévenir. Plus vite on rentre, mieux ça sera. »

« Rien ne presse surtout si on a fini, Waram. Surtout si on a fini. Prends donc ton temps. »

Prendre son temps. Prendre son temps. Elle en avait une bien bonne elle, hein ? Ce n’était pas elle qui avait eu la surprise de la voir dans ses bras au réveil. Enfin, c’était différent. Ce n’était pas vraiment la même chose. C’était compliqué mais ça avait été une sacrée surprise de voir Sanphinoa dans ses bras. Bon, heureusement que la mission était finie.

Chapitre 22 : Afrique

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Chapitre 22 : Afrique

« Comment ça, je vais devoir aller en Afrique ? Vous plaisantez j’espère ? »

« Non, non, je ne plaisante guère sur le sujet, Waram. Vous devez vous préparer. Je te demanderai de bien faire attention à Sanphinoa. »

« Bof, si j’en ai pas envie, qu’est-ce que ça changera ? Pourquoi je devrais faire attention à elle ? C’est une grande fille, elle sait se débrouiller non ? »

La principale s’approcha de lui, commençant à lui chuchoter dans le creux de l’oreille :

« Elle aura besoin de toi à cause des fortes températures. Etant une femme-chevalier liée à l’élément de l’eau, elle ne supporte pas vraiment les fortes températures. »

« Alors pourquoi l’avoir emmenée avec moi ? Filez-moi quelqu’un d’autre, je ne sais pas. Xalex ? Ou même Raon quoi. Lui, il doit adorer les fortes températures non ? »

« Non, non, je veux que cela soient vous deux. Bonne chance, vous aurez vos billets pour arriver en Afrique mais il vous restera un bout de chemin à faire. »

« Mouais … Tsss, et faut pas que je lui demande aussi de préparer un maillot de bain tant qu’on y est ? Je vous le jure, les gonzesses. »

« Hum ? Quel est ce terme barbare que tu viens d’utiliser, Waram ? »

« Hein ? Euh ? Ben gonzesse, non ? Pourquoi ? C’est un terme que j’ai entendu dans la ville pour définir les femmes. Enfin, ça date quoi. »

« Ne t’avise plus de l’utiliser en ma présence ou pour définir les demoiselles chevaliers de l’école sinon, je risquerai d’être très mécontente. Compris ? » murmura la principale alors qu’il déglutissait. Pourquoi est-ce qu’il sentait une mauvaise ambiance qui s’installait ? Il hocha juste la tête positivement, n’osant plus parler avant qu’elle ne reprenne :

« D’accord, d’accord, j’ai parfaitement compris, madame. »

« Tant mieux alors, je suis contente de voir que tu fais des efforts pour cela. Tu peux t’en aller maintenant. Si tu veux prévenir Sanphinoa, fais-le donc. »

« Je vais le faire, je vais le faire … bonne journée. »

« Oh, n’oublie pas. Si un jour, je pense que tu le mérites, je serai toujours d’accord pour prendre une photographie avec toi. Ne pensais-tu pas que je ne verrai pas que tu regardais encore une fois mon bureau ? »

Il quitta la pièce précipitamment, pris en faute par la principale. NON NON ET NON ! Il ne fera pas de photo avec elle ! Et puis quoi encore ? Ce n’était pas du tout pour ça qu’il avait regardé ça. Enfin, c’était juste que les adolescents dessus semblent si heureux. Lui-même ne pouvait pas l’être du tout. Il ne l’était pas, voilà le problème. Enfin bon, c’était peut-être ce que les gens voulaient de lui ? Il se dirigea vers le dortoir de Sanphinoa, toquant à la porte.

« Sanphinoa ? C’est Waram, est-ce que je peux rentrer ou pas ? »

« OUI OUI ! Tu peux rentrer bien entendu ! Rentre donc vite, Waram ! »

Rentre vite ? Et puis quoi encore ? Il eut à peine le temps d’ouvrir la porte que Sanphinoa vint le tirer par le bras et l’envoyer tout simplement sur son lit. Il eut la face de Barpau juste devant ses yeux, celle-ci disant d’une voix mielleuse :

« Bonjour, beau ténébreux, je t’ai manqué ? »

« Pas vraiment non. En fait, si je pouvais t’oublier, ça aurait été encore bien mieux. »

« C’est pas vraiment ce que l’on dit à une femme. Coup de nageoire dans la face ! » s’écria l’armure du Barpau avant qu’il ne se protège le visage. Il attendit une bonne vingtaine de secondes, ne voyant rien venir. Lorsqu’il retira ses mains, il se prit une nageoire en pleine figure, Karry reprenant : « Hey, hey, hey, tu pensais quand même pas y échapper ? »

« AIE ! Mais ça fait mal ! Tu peux arrêter ça ?! Sanphinoa, tu as un maillot de bain ? »

« Tu penses quoi de la chambre ? C’est la première fois que tu viens ici. »

Hum ? C’est vrai que c’était la première fois et alors ? C’était un dortoir comme les autres. Sauf que bon, c’était bien plus féminisé mais à part ça, il voyait rien de différent.

« Mouais, c’est pas mal et ? Tu veux que je te dise quoi de spécial ? »

« Rien rien hein ? Rien du tout ! Rien du tout même ! Mais bon, attends, tu m’as demandé si j’avais un maillot de bain ? Pourquoi est-ce que tu me poses cette question ? Euh … Je … Enfin, je veux dire, on a bien des activités aquatiques à l’école mais quand même, c’est un peu indécent de ta part de me demander ça. »

« Hey hey hey ! Ne te fait pas des idées, hein ? C’est parce que l’on va en Afrique que je te dis ça. Donc bon, fais attention à la température. La principale m’a dit que je devais veiller sur toi. Et on doit prendre l’avion et je le sens vraiment mal, moi. Ca ne me plait pas. »

« Ben moi, ça me plait beaucoup ! On part dans la soirée, c’est ça ? »

A ce qu’il savait, c’était ça s’il ne se trompait pas. Ca faisait quand même un bon voyage. Il ne savait pas où l’île était située en fait. Quel idiot ! Il ne s’était jamais renseigné. Enfin, il allait devoir voyager énormément et il y aurait même de la marche.

« Bon, moi, je m’en fous. Je m’en vais ! Allez zou ! Bonne journée et … »

« Je vais préparer mes affaires ! N’oublie pas les tiennes, Waram ! »

Ouais, ouais. Bien entendu, il n’allait pas les oublier. Pour qui est-ce qu’elle le prenait ? Pour l’idiot du village ou quoi ? Il n’était pas si stupide que ça non plus. Il quitta le dortoir, retournant vers le sien. Bon sang, il allait avoir un sacré voyage à faire visiblement, d’après ce qu’il savait. Ca ne sentait pas bon du tout pour lui, pas bon du tout.

« Waram ? Pourquoi est-ce que tu fais la tête ? »

« Ch … chaud … CHAUD ! Il fait chaud ! »

« Prends un peu d’eau, tiens, Waram. Tu n’es pas habitué à la chaleur ? »

Le voyage avait presque prit une journée, que cela soit en bateau puis en avion pour qu’ils atterrissent finalement dans un petit aéroport. Devant se rendre dans le village décrit sur la carte à pied, l’adolescent n’avait fait qu’une demi-heure de marche avant de se plaindre. Tout en sueur, transpirant, il prit la gourde, commençant à boire.

« C’est marrant que tu ne supportes pas d’aussi fortes températures, Waram. Enfin moi aussi, j’ai beaucoup de mal mais bon … »

« Toi, en plus, avec ton masque, tu dois avoir horriblement chaud. Prends aussi de l’eau, tiens, voilà la gourde. Faut vraiment que tu boives aussi hein ? »

« D’accord, d’accord, tu veux bien me faire boire, Waram ? J’ai les mains occupées. »

« Non non. Attends un peu. Je vais gérer ça, tu vas voir, pour ne pas changer. »

Il récupéra les sacs que tenait l’adolescente, les plaçant sur son dos et sur ses bras tout en lui tendant la gourde. Bon sang ! Qu’est-ce c’était lourd ! Qu’est-ce qu’elle avait foutu dedans ? Elle pouvait pas le lui dire ? Il se retourna, remarquant que l’adolescente cherchait à mouvoir son masque, surement pour s’asperger le visage. Le dos tourné, il dit :

« Ca doit être embêtant de porter un masque à chaque fois, tout le temps, non ? Tu le portes aussi quand tu dors, Sanphinoa ? »

« Oui, bien entendu. Si des visiteurs indiscrets masculins arrivaient dans le dortoir, ils verraient sinon mon visage. On ne peut pas permettre ça hein ? »

« C’est vrai. Enfin bon, qui irait visiter ton dortoir pendant que tu dors ? »

« Je sais pas … Je sais pas du tout. » soupira Sanphinoa, remettant correctement le masque sur son visage sans rien dire d’autre. « Peut-être que je le voudrai un jour ? »

« Hein ? Hey hey hey, les filles ne veulent pas de ça normalement ! » s’exclama Waram, un peu étonné par les propos de Sanphinoa, celle-ci reprenant en rigolant :

« Tu connais très mal les filles, Waram. Vraiment très mal. Même s’il est vrai que porter ce masque nous retire notre féminité, ça ne veut pas dire pour autant que l’on ne pense plus à l’être. Enfin, c’est assez compliqué, il faut l’avouer, hahaha. »

« J’y connais rien mais je l’assume parfaitement ! Bon, euh, si on a fini de parler, on peut se remettre en route, si ça ne te dérange pas trop ? Normalement, à cette allure, on arrivera au village d’ici la fin de la soirée si j’ai bien compris. »

Elle répondit par l’affirmative, se plaçant à côté de lui, chantonnant gaiement tout en se mettant à marcher à vive allure, comme l’adolescent aux cheveux noirs. Oui, ils avaient encore du chemin à faire mais ce n’était pas un problème pour elle, pas du tout même.

« Purée, l’Afrique, c’est vraiment horrible ! En plus, j’ai l’impression que ce n’est pas civilisé du tout ! C’est quoi cette blague ? »

« D’après ce que je sais, là où nous allons, tu ne devras pas t’attendre à de la technologie. »

« Oh bon sang, réellement ? Tu rigoles, j’espère ? Hein hein ? Rassures-moi. »

« Je ne plaisante pas là-dessus, Waram. D’ailleurs, notre mission, si j’ai bien compris, ça sera là-bas qu’ils nous la diront. Il faut juste que l’on se présente en tant que représentants de l’école de Gliros, voilà tout. »

Ah ? Aussi simple que ça ? Dommage qu’il ne trouvait ça pas simple du tout. Bref, toute façon, il n’avait pas trop le choix. Ce n’était pas vraiment possible de revenir en arrière. Quand même, faire une mission là-bas, ils abusaient carrément ! Enfin, la principale.

Les heures passèrent, quatre bonnes heures et il décida qu’il était temps de faire une pause. Bien que Sanphinoa n’était pas d’accord, c’était pas comme si son avis l’intéressait hein ? Il s’installa au pied d’un arbre, remarquant que c’était à peine s’il y en avait et …

« Waram, tu as remarqué au moins où nous étions ? »

« Bof, pas vraiment. J’aurai dû ? Et … Wow ! » s’exclama l’adolescent aux cheveux noirs, se retournant pour apercevoir qu’ils étaient dans une sorte de minuscule oasis. Il n’y avait bien que deux ou trois arbres, de l’eau au milieu d’entre eux et quelques fruits à leurs branches. Sarine s’approcha rapidement de l’eau, venant s’abreuvoir alors que Karry sautilla dans l’eau, disant sur un ton amusé et tendre :

« Elle est plus que bonne cette eau, vous devriez venir ! En plus, elle est fraîche. Je me disais bien que mon flair nous guiderait vers ça ! »

« Ton flair ? T’es pas un chien, juste un foutu poisson fait de métal ! Je me demande d’ailleurs pourquoi est-ce que tu ne coules pas ? »

« T’aimerais ça, hein ? Espèce d’ordure ! Attends un peu que je te ramène dans la flotte ! Sarine ! Tu vas m’aider à le chercher et vite ! »

« Oh, pour ça … pas de problèmes. Attention, Waram ! J’arrive ! »

Même pas en rêve ! Il commença à reculer mais il percuta Sanphinoa, le forçant à se retourner. Même si elle portait son masque, il savait parfaitement qu’elle était en train de sourire. Sans crier gare, elle passa ses bras autour du torse de Waram, le soulevant comme si de rien n’était alors que Sarine et Karry reculaient dans l’eau. Ce n’était pas une bonne idée que de rester là. Pas du tout même. Waram s’écria :

« FAIS PAS CA SANPHINOA SINON JE TE HAIS ! SANPHINOA ! NE T’AVISE MÊME PAS DE FAIRE CA SINON, JE VAIS VRAIMENT M’ENERVER ! »

Mais rien à faire, elle ne l’écouta pas. L’adolescent fut projeté dans l’eau et il commença à se débattre subitement, bougeant des bras et des pieds alors que Sanphinoa écarquillait les yeux.

« Qu’est-ce que … Waram ? Qu’est-ce que tu fais ? »

« SANPHI ! SANPHINOA ! Tu ne vois pas que je suis en train de me noyer ?! AI … AIDE-MOI ! SANPHINOA ! JE … »

« Waram, ce n’est même pas vraiment une oasis vu la profondeur de l’eau. Tu as pied. » coupa doucement l’armure du Solochi alors qu’il arrêtait de se débattre.

« C’est … C’est vrai que j’ai pied. Mais SANPHINOA ! JE VAIS TE TUER ! »

« Waram, est-ce que par hasard, tu ne saurais pas … »

« LA FERME ! Ne parle pas ! Je ne veux pas que tu me parles ! Compris ?! Je ne te parlerai pas ! Pas du tout même et … Que … »

Il balbutia, rougissant violemment alors que Sanphinoa avait déposé toutes les affaires, retirant le haut de tissu brun qu’elle portait habituellement. C’était un haut horrible sauf … que non … HEY ! Qu’est-ce qu’elle était en train de faire ?!

« Qu’est-ce que tu fous, Sanphinoa ?! Rhabille-toi maintenant ! »

« Euh, Waram, tu sais que pour aller se baigner, il vaut mieux ne pas y aller tout habillé ? »

C’est pas ça le problème ! C’est que … c’est quoi ce bikini couleur crème qu’elle avait ?! Puis surtout, il était quand même plus petit que ce qu’il devait contenir ! Mais mais mais … où est-ce qu’elle cachait ça ? Et qu’est-ce qu’elle faisait en tirant sur les bretelles ?!

« Beuh … Je n’arrive pas à le croire. J’ai encore des croûtes même ici. Je suis vraiment désolée, Waram. Ca ne doit pas être joli à voir. »

Il lui avait déjà tourné le dos, ne se préoccupant pas de ça. Oui, elle avait la peau qui pèle, oui, elle avait des croûtes ! D’horribles croûtes même ! Sur la poitrine, sur le ventre, sur les hanches, sur les bras, sur le cou, elle devait surement aussi en avoir sur le visage !

C’était laid ! C’était vraiment très laid ! Sans rien dire, il vient s’asperger le visage, entendant le bruit d’un vêtement qui tombe au sol maintenant. Elle avait aussi déposa son jean ? Elle … non non et non ! Pas du tout même !

« Waram ? Tu n’as rien pris ? Tes vêtements vont être trempés. Enfin, encore plus trempés qu’auparavant. Pfff, c’est vraiment embêtant ces croûtes. J’ai l’impression que ça va salir l’eau par ma faute. Je sais que ce n’est pas beau à regarder mais tu penses quoi de mon maillot de bain, Waram ? C’est la première fois que je le porte devant quelqu’un. »

« Je sais pas et je m’en fous, Sanphinoa ! On ne devrait pas se reposer ! On devrait continuer le voyage pour arriver dans le village ! » s’écria-t-il, balbutiant avec énervement. Il entendit un petit cri de surprise de la part de Sanphinoa avant qu’elle ne murmurait avec tristesse :

« C’est vrai, je suis désolée, Waram. Je n’aurai pas dû penser à autre chose que la mission. Attends, je vais remettre mes habits. »

Ouais, c’était bien mieux comme ça. Enfin bon, il jeta un œil, remarquant que le bas de bikini était couleur crème comme le haut. Par contre, elle avait de petites fesses, pas vraiment charnues, contrairement à ce qu’il aurait cru. Et elle n’avait pas de croûte à ce niveau, juste en bas des jambes. Enfin, elle n’était pas totalement vilaine.

« Bon, tu peux quand même juste garder le haut mais ouvert. Tu vois ce que je veux dire ? Vu comment il fait chaud, c’est mieux pour toi que tu ne sois pas trop couverte. »

« Comme une chemise ? J’ai surement ça ! Attends ! Mais merci ! »

Merci ? Pourquoi est-ce qu’elle le remerciait à la base ? Il n’avait rien fait de spécial. C’était même pire que ça, il se sentait mal à l’aise. Il continuait de regarder brièvement le haut du bikini de Sanphinoa alors qu’elle passait une petite chemise blanche sur ses épaules, presque transparente. Non non et non !

« Ce n’était pas très sympathique de ta part, Waram. »

Sarine lui faisait maintenant la morale alors qu’il ne cherchait même pas à converser. Rien à faire que ça ne soit pas sympa, il n’était pas là pour l’être. Enfin, quand même, zut quoi ! C’est vrai que la principale avait demandé qu’il prévienne Sanphinoa mais il ne pensait pas qu’elle serait féminine à ce point ! Il n’avait pas été mis au courant !

Enfin voilà quoi … c’était quand même … spécial. Il n’avait pas du tout l’habitude d’une telle chose. C’était perturbant, vraiment très perturbant même. Il ne savait pas du tout où se placer à cause de tout ça. Quelle idiotie ! Quel imbécile il était !

« Waram ? Ca ne va pas ? Tu as l’air vraiment en sueur. Même si l’oasis t’a fait du bien, tu devrais aussi retirer ton haut hein ? Surtout que le noir, ça attire la chaleur. »

« Non, non, c’est bon ! Pas de soucis pour ça ! J’ai pas de problèmes de chaleur. »

« Mais tu es vraiment rouge aux joues, Waram. Regarde-moi que je voie ton état ! » dit-elle, se plaçant en face de lui. Il ne pouvait même pas baisser les yeux !

« Pousses-toi ! J’ai juste un peu chaud mais sans plus ! »

Il entendit quelques pouffements de rire de la part de Sarine et Karry, celles-ci se disant que c’était une bien belle vengeance de la part de Sanphinoa bien qu’elle ne s’en rendait pas compte. Alors, quand elle se collait à lui, front contre front, il était bien obligé de jeter un œil à ça .. enfin … elle avait pas de croûte sur le sommet des seins et … NON !
Il devait pas regarder ça ! Il ferma les yeux, laissant Sanphinora prendre sa température avant de dire qu’elle va rester auprès de lui. Avec ses capacités liées à l’eau, elle était plus que capable de le rafraîchir. Vivement qu’ils arrivent au village dès ce soir ! Alors, il ne serait pas obligé de dormir avec elle, il allait pouvoir mettre de la distance car il avait vraiment besoin de souffler. Qu’est-ce que Sanphinoa était réellement au final ?!