Chapitre 52 : De longues explications

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 52 : De longues explications

« Ah… Qu’est-ce que ça a fait du bien de pouvoir fêter un tel évènement. »

« Même si dans les faits, on ne doit pas oublier qu’il y avait aussi un hommage, c’était une belle chose. Bon… Comme les tentes ne sont pas encore préparées, j’imagine que je vais aller dormir dans la mienne, Elen. Dors bien, on se revoit demain. »

Il avait embrassé aussitôt la jeune femme aux cheveux blonds, celle-ci se laissant faire tout en venant chercher sa main. Avec amusement et en l’empêchant de s’éloigner, elle arrêta le baiser pour murmurer :

« Tu ne comptes quand même pas t’enfuir maintenant, Tery ? Qu’est-ce que nous avions dit, toi et moi ? Pendant cette fête ? »

« Je ne sais pas si c’est une bonne idée. Nous n’avons rien préparé et je pense que ça serait plus catastrophique qu’autre chose. Je pense que c’est déconseillé et… »

« Si tu penses que je vais manquer de place, nous n’aurons qu’à nous serrer, toi et moi… toi contre moi et inversement. »

Elle se fait un peu enjôleuse et câline. Elle a de la suite dans les idées mais pourtant, le jeune homme aux cheveux bruns tente de se montrer imperméable à tout ça ou presque. Il a du mal, beaucoup de mal… à résister et il sentait qu’il n’allait pas tenir très longtemps.

« La proposition est intéressante, très intéressante mais au cas où, je préfère te prévenir. Je ne suis pas certain que pour les câlins, c’est mieux… »

« De ne pas en faire, n’est-ce pas ? Enfin, pas plus que ce que la décence ne veuille. »

Elle disait cela avec une petite pointe de tristesse mais elle retrouva bien vite le sourire, montrant par là qu’elle n’était pas le genre de femme à se plaindre de la situation. Non, mais il était hors de question qu’ils dorment séparément ce soir.

« Je veux juste que tu viennes avec moi, Tery. Te sentir contre moi n’est pas trop te demander, non ? Nous sommes d’accord, n’est-ce pas ? »

« Nous le sommes, oui. Je veux bien… Alors, il faut y aller. »

Est-ce qu’il attendait demain matin ? Maintenant qu’il avait la promesse de ne pas profiter de la situation ? Car cette histoire le tiraillait. Plus qu’il ne l’aurait jamais cru. Il ne savait pas pourquoi exactement. Du remord ? C’était sûrement ça… mais l y avait autre chose, de plus profond. Un malaise.

« J’ai vraiment l’impression que tu me caches tes soucis, Tery. Tout ne s’est pas si bien passé que ça avant que nous n’arriviez jusqu’à nous ? »

« Comment est-ce que tu l’as deviné, Elen ? Enfin, c’était bien avant. Dans la capitale démoniaque et tout le reste. Je pense qu’il faudra que je vienne t’en parler plus en détails… mais peut-être demain matin, d’accord ? »

« Demain matin, oui. Car tu dois être vraiment exténué par tout ça. Vous avez beaucoup voyagé et vous avez ensuite combattu et… »

« Vous n’êtes pas forcément mieux logé hein ? Mais oui… Allons-y. »

Il se répétait comme pour se donner du courage. Il ne pouvait reporter cela indéfiniment. Non, en réalité, il s’était même convaincu qu’il allait régler ça dès demain. Mais comment emmener sur ce sujet épineux ? Et tout le reste. Déglutissant, il rentra à nouveau dans la tente en même temps qu’elle.

Elle n’avait pas changé en quelques heures et pourtant… pourtant… tout semblait si différent. Il entendait la respiration de Klary, leur enfant, qui dormait paisiblement dans un coin de la tente et il sentait la main gauche d’Elen qui tremblait dans la sienne.

« Bon, ne tardons pas plus longtemps, hein ? L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt. »

« Ou ceux qui se lèvent en vie, Elen. » compléta le jeune homme aux cheveux bruns avant de tout simplement faire un petit rire.

« C’est vraiment sinistre e que tu viens de dire, Tery ! »

« Et pourtant, c’est réaliste, Elen. Dans l’armée, tu ne sais jamais si tu verras le lendemain, non ? Ce soir aurait pu être ton… qu’est-ce que je raconte, moi ? Pardon Elen, pardon, pardon, pardon. Je ne voulais pas ! »

Il avait tenté de faire la conversation et voilà le résultat. Il était franchement pas très doué avec elle hein ? Elle tremblait de plus, sanglotant même en bafouillant :

« C’est … C’est vrai… j’ai faillit mourir ce soir. Klary aussi. Sans vou, je… je n’étais pas sûre que nous aurions survécu. Et si c’était arrivé, je ne sais pas si je m’en serais remise… de ne pas t’avoir retrouvé après tout ce qui s’était passé. »

Quel imbécile ! Mais quel imbécile ! Il l’embrassa une dizaine de fois, caressant ses hanches, son dos, son visage, maintes fois, allant la traîner jusqu’au lit qui ne permettait réellement qu’une seule personne.

Très vite, les habits tombèrent au sol et les promesses se dissipèrent. Elle étouffait ses cris comme lui alors qu’il se chargeait de la rassurer de la plus belle des façons entre un homme et une femme qui s’aimaient l’un et l’autre.

Ils s’étaient étreints, sans s’arrêter, recommençant plusieurs fois malgré la fatigue qui vint les envahir l’un et l’autre après une première séance d’embrassades. Enfin, lorsque l’un comme l’autre n’avait plus la force de bouger et de se mouvoir, Tery avait alors insisté pour qu’Elen se place contre son coeur, leur respiration haletante.

« Fais de beaux rêves, Elen. Je serais toujours là, à tes côtés. Tu peux dormir en paix. »

« Je sais maintenant que tu es à mes côtés, Tery et que tu m’aimes comme au premier jour. » chuchota t-elle avant de sombrer dans le sommeil, rapidement rejointe par son aimé.

Le lendemain matin, personne ne vint les déranger, sauf une petite voix qu brailla. Alors qu’Elen allait se lever, Tery l’avait retenue, l’embrassant sur le bord des lèvres tout en lui disant d’une voix tendre :

« Je vais prendre mes fonctions de père dès maintenant, non ? »

« Tu pourrais la border mais… je pense que pour cette fonction, seule sa mère peut s’en charger. » répondit-elle dans un petit rendre avant de se redresser pour se mettre assise, laissant sa poitrine nue paraître à l’air libre.

Comme s’il avait compris ce qu’elle voulait dire par là, Tery récupéra le bambin avec une extrême tendresse, finissant par l’emmener à sa mère qui vint lui donner aussitôt le sein. Poussant un petit gémissement, elle murmura :

« Elle commence aussi à faire ses dents, Tery. Mais pourquoi est-ce que tu me regardes comme ça ? Tu as l’air un peu béat. »

« Je me dis simplement que j’ai le plus beau des tableaux devant les yeux et que je suis le seul à pouvoir l’admirer. »

« Et oui, tu es un petit privilégié. J’espère que tu arrives à t’en rendre compte, Tery ? »

« Grand privilégié même. » murmura Tery avant de se mettre assis à côté d’elle. Encore une fois, ce n’était pas le moment mais peut-être qu’après le repas de la petite, ils allaient pouvoir discuter, elle et lui ? Hmm… Il réfléchissait s’il devait emmener le sujet devant Manelene aussi ou non. Comme elle était concernée, ça ne serait pas étonnant.

« Et voilà, est-ce que tu veux la prendre dans tes bras à nouveau, Tery ? Le temps que je me rhabille correctement ? »

Mais c’était avec joie ! Sans même lui permettre de douter de sa réponse, il était déjà venu récupérer l’enfant pour le poser contre son épaule, tapotant doucement son dos jusqu’à ce que le bruit caractéristique d’un bébé en bonne santé se fasse entendre après son repas.

« Voilà, Tery. Nous pouvons sortir. Par contre, est-ce que tu veux garder Klary avec toi ? »

« J’ai perdu une année sans l’avoir dans mes bras. Cela serait la moindre des choses que de vouloir rattraper le temps perdu avec mon enfant. Donc ne t’en fait pas, Elen, oui, je vais la prendre et oooh… Bon ben, je vais aussi me charger de ça. »

Il semblerait qu’il faille aussi changer son linge. Par contre, pour l’occasion, il allait avoir besoin de l’aide d’Elen car il n’y connaissait rien du tout. Hors de la tente, quelques soldats les regardèrent tous les deux, Elen conseillant à Tery les diverses choses à faire pour éviter d’abîmer la peau de leur enfant tout en le nettoyant correctement.

« Pfiou, il faut quand même reconnaître que c’est assez épuisant. »

« Et tu envisages alors ça tous les jours, plusieurs fois par jour ? Hahaha… Je ne pensais pas que j’aurais un enfant et pourtant, le voilà devant mes yeux… avec mon homme. »

Son homme. Cela sonnait si doux à ses oreilles et il ne pouvait s’empêcher de sourire. Pourtant, il sentit un regard se poser sur eux, un plus appuyé que les autres. Très vite, il remarqua que Manelena les observait, sans son casque, sans même son armure de métal noir dont elle avait tant l’habitude.

« Manelena ! Tu peux venir s’il te plaît ? »

C’était lui qui avait prononcé ces mots. Aussi surprise que la jeune femme blonde à ses côtés, celle aux yeux rubis s’avança jusqu’à eux, arrivant à leur hauteur bien vite.

« Qu’est-ce qu’il y a Tery ? Pourquoi est-ce que tu voulais me voir ? »

« Je voulais te parler, ainsi qu’à Elen, si tu as quelques minutes devant toi. »

Aussitôt, il remarqua qu’elle venait de se raidir. Elle qui cachait si facilement ses émotions, laissait paraître une certaine nervosité et appréhension. Elle était dans le même état d’esprit que lui. Mais plus profondément, il avait presque… la sensation qu’elle lui était reconnaissante. Il ne savait pas de quoi mais oui, il y avait de la reconnaissance.

« B… Bien, d’accord. Tery, je veux bien. Mais tu veux en parler ici ? »

« Est-ce que les alentours du campement sont sécurisés ? Et Elen, est-ce que je peux confier Klary à la nourrice ? Car je voudrais que tu viennes aussi. »

Voilà qu’elle le regardait avec suspicion, finissant néanmoins par acquiescer à ses deux demandes. Elle récupéra l’enfant,, observant Tery et Manelena pendant quelques secondes avant de s’éloigner.

« Tery, est-ce que tu vas… »

« Autant percer l’abcès tout de suite. J’ai bien remarqué que ça te faisait souffrir beaucoup trop à mes yeux… et ce n’est pas à toi de subir ça à cause de mes frasques. »

« Tery, ce n’est pas ça, pas du tout. Je veux dire que… je ne regrette rien. J’ai fait ce que j’avais envie de faire. La question qu’il faut se poser, c’est : Et toi ? »

« C’est bien plus compliqué que je ne le pensais… et je ne peux pas tirer un trait sur tout ça en ignorant ce que nous avons fait. C’est pour ça que je veux en parler à Elen dès maintenant. »

« D’accord, Tery. … … … Merci Tery. »

Une voix étonnamment douce de sa part. Une part d’elle qu’il ne lui connaissait pas. Il avait l’impression d’entendre une Manelena qu’il n’avait jamais encore connue auparavant. En la regardant brièvement, elle était rouge aux joues et était comme intimidée.

« Il n’y a pas de quoi, Manelena. On ne doit pas vivre avec nos regrets. Je me suis déjà excusé envers toi, plusieurs fois. Maintenant, je dois le faire envers Elen. »

« T’excuser de quoi donc, Tery ? Je suis de retour. »

« De quelque chose qui nous concerne, tous les trois. »

Et le voilà maintenant en train de prendre le chemin menant à l’une des sorties du campement. Sans un regard vers les personnes autour d’eux, Tery prenait les devants pour emmener Elen et Manelena loin de tout ça, à une distance telle qu’il était certain que personne n’allait pouvoir les entendre.

« Voilà, je crois que ça devrait aller. Bon… Elen, il faut que je te raconte comment tout ça s’est passé à la capitale démoniaque. Comment les non-démons étaient traités et ainsi de suite. En reprenant depuis le début, tu comprendras et… je dois aussi te révéler des choses. »

Oui. Ce n’était pas en édulcorant tout ça qu’il allait arranger le tout, il le savait bien… mais au moins, il aurait l’âme en paix. Bon… Il devait commencer par comment avait été accueilli l’armée démoniaque lorsqu’ils étaient revenus.

Il ne cachait rien, rien du tout. Comment cela avait emmené à la mort d’un non-démon, la vision des nobles et des gens de la capitale sur les races de la surface. Comment Manelena avait joué le rôle de son esclave, comment il avait commencé à perdre la tête, à devenir peu à peu fou, surtout en apprenant la vérité sur ses origines.

« Un jour, Tery a vraiment perdu les pédales et… »

« Manelena, je préfère que ça soit moi qui raconte. C’est ma responsabilité. »

« Une responsabilité se prend à deux, Tery, surtout dans cette situation et… »

« J’ai tout simplement violenté Manelena et violé cette dernière. »

C’était dit. C’était fait. Maintenant qu’il le disait à voix haute, de façon « officielle », il reconnaissait encore plus l’horreur qu’il venait de proférer. Il avait violé la reine de Shunter, il avait violé une femme avec qui il avait été proche depuis des années, une amie et…

« C’est sérieux, n’est-ce pas ? »

La voix d’Elen était si faible, on pouvait à peine l’entendre. Pourtant, Tery comme Manelena avaient parfaitement entendu ses propos, les uns après les autres. Le jeune homme regarda la demoiselle aux cheveux argentés, disant :

« C’est plus que sérieux. Même si je n’étais pas dans mon état normal, j’ai agi comme un monstre, comme un démon. Je n’étais pas moi-même, j’ai griffé et blessé Manelena en de nombreux endroits et… »

« Tery, est-ce que tu te rends compte ? De ce que tu as fait ? Est-ce que tu… comprends ce que ça veut dire ? »

« Je vais arrêter ça tout de suite avant que tu ne prennes tout le blâme pour ma personne, Tery. Je ne vais pas te laisser te sacrifier sans rien à côté. Elen, même s’il est vrai que Tery n’était pas lui-même en de nombreuses fois à cause du Dévoreur, tu dois savoir que… »

« Ce n’était pas vraiment un viol si tu étais consentante, c’est ça ? »

Elle avait coupé la parole à Manelena, avec froideur, les yeux bleus d’Elen devenant rouges pendant un bref instant avant de reprendre leur couleur initiale. Prise en défaut, Manelena mit quelques instants, reprenant contenance pour lui répondre :

« C’est exact. Je ne l’ai jamais cachée, du moins à toi et au reste de mon entourage. Si je pouvais l’aider à retrouver ses esprits tout en ayant enfin son corps, je faisais d’une pierre, deux coups. Et surtout, j’ai profité de sa culpabilité pour recommencer plusieurs fois en prétextant que c’était pour éviter qu’il ne replonge. »

« Qu’est-ce que tu racontes, Manelena ?! Maintenant, c’est toi qui… »

« ASSEZ TOUS LES DEUX ! » coupa sèchement Elen en criant. « Vous êtes tous les deux responsables et coupables dans cette situation ! Vous pouvez baratiner ce que vous voulez, ça ne changera rien à la situation ! »

« Elen, je… » commença à dire Tery, la femme aux cheveux blonds tournant son visage vers lui, reprenant en hurlant :

« TAIS-TOI AUSSI ! Je ne veux rien entendre, Tery ! Pas de ta part ! Aucun de vous deux n’est plus une victime que l’autre, c’est compris ?! Et moi, dans tout ça ?! Alors que j’étais en train de me morfondre et quand te revoyant enfin, je pensais que tout allait enfin être résolu ! Que j’allais enfin t’avoir à mes côtés mais maintenant, en plus de me planter en plein ventre à Omnosmos, c’est un coup de poignard en plein coeur, c’est ça ?! »

Il se décomposait sur place. La réaction d’Elen était légitime. Qu’importe les circonstances, il y avait eu adultère et il ne pouvait pas le nier. Mais maintenant que le mal était fait ? Comment est-ce qu’elle allait faire ? Comment devait-elle réagir ?

« Manelena, le pire dans tout ça, c’est que tu étais pleinement consciente de ce que tu faisais. Tu ne t’es jamais posée de questions et… »

« J’ai le droit de l’aimer autant que toi, Elen ! Même si ce n’est pas comme ça qu’une reine devrait se tenir envers son peuple et… »

« Ou une amie envers une autre ! Il n’est pas question de royauté, démon ou autre ! Il est question du fait que tu savais que Tery et moi avions un enfant ! Tu savais ce que ça représentait ! Tu savais tout à notre sujet ! »

« Je le reconnais amplement, Elen. Mais si tu veux être rassurée, mon but n’est pas de briser votre couple, loin de là. »

« Je le sais ! Je sais parfaitement tout ça ! Je le sais mais… C’est rageant. Vraiment rageant… de savoir que pendant que je me morfondais dans mon coin, vous étiez tous les deux… »

Elle ne termina pas sa phrase, serrant les poings alors que son visage s’affaissait en direction du sol. Elle n’arrivait pas à compléter ce qu’elle voulait dire. Les deux personnes en face ne firent aucun geste, baissant les yeux à leur tour. Il avait daigné lui dire la vérité, mais est-ce que cela avait été le bon choix ? Il n’en savait rien du tout.

« Elen… Est-ce que je peux… faire quelque chose ? »

« Non. C’est bon. » répondit Elen, ayant fermé ses yeux, relevant son visage. Prenant une profonde respiration, sa poitrine se soulevant sur le moment, elle reprit d’une voix qui se voulait calme : « Ce n’est pas… comme si c’était avec n’importe qui. Ce n’est pas comme s’il n’y avait aucun sentiment derrière tout ça, non ? »

« S’il faut le répéter, je le ferais, Elen. » déclara Manelena même si elle n’en menait pas large par rapport à d’habitude. « Je ne sais pas du côté de Tery mais… »

« Tu es la seule avec qui ça arriverait, Manelena. »

Là aussi, il se montrait formel, quitte à finir d’achever la jeune femme aux cheveux blonds mais… il voulait vraiment que tout soit résolu aujourd’hui, à cet instant précis. Les yeux d’Elen se rouvrirent, d’un rouge flamboyant, posés sur Tery et Manelena.

« Tery, Manelena. Est-ce que vous comptez recommencer dans mon dos ? Sans que je ne sois au courant ? Soyez honnêtes. »

« Si j’en ai la possibilité, je ne m’en cacherais pas, Elen. Mais pas dans ton dos, tu le sauras. »

Elen eut un petit rictus de colère aux propos de Manelena. Sourire pincé, elle lui demanda :

« En quelque sorte, tu es en train de me demander l’autorisation d’être la maîtresse de Tery alors que tu es la reine de Shunter, c’est ça ? »

« Non pas en tant que reine de Shunter, ni même maréchale de son armée, mais simplement en tant que femme, voilà tout. »

Qu’est-ce qui était en train de se passer ? Il n’était pas certain qu’il avait voix au chapitre mais surtout, est-ce que vraiment… Non. Il valait mieux se taire et attendre de voir comment tout cela allait se tasser. Il n’était pas certain qu’ouvrir la bouche à cet instant soit conseillé.

« Je crois… qu’il vaut mieux que j’aille retrouver ma fille, Manelena. »

« Tout n’est pas à décider en une journée, oui. Mais maintenant, tu es au courant de tout ce qui s’est passé. Que cela soit dans la sphère publique comme privée. Il faudra aussi que vous nous parliez des évènements de votre côté. »

« Cela attendra un autre jour ou plus tard dans la journée. Je crois que je suis déjà fatiguée alors que nous sommes en pleine matinée. »

« Euh, attends-moi, Elen ! » s’écria Tery en voyant la jeune femme aux cheveux blonds prendre le chemin du retour.

Très vite, Tery avait rejoint Elen, celle-ci ne lui adressant pas la parole, Manelena poussant un profond soupir. Du courage, ils en avaient eu… mais cela n’avait rien changé sur la gravité des évènements. Comment est-ce que leur relation allait se porter maintenant que la vérité avait éclaté et cela dès le lendemain de leurs retrouvailles ?