Chapitre 17 : Lui tenir tête

ShiroiRyu
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Chapitre 17 : Lui tenir tête

« Qu’attends-tu alors, Earnos ? »

« Ce que j’attends ? Tu vas bientôt le savoir et cela ne risque pas de te plaire. »

Il avait haussé un sourcil aux propos de l’enfant-Aspicot. Est-ce qu’il avait une idée en tête ? Tant qu’elle n’était pas sinistre et mauvaise, tant mieux. Mais s’il s’avérait qu’il allait créer des problèmes, cela allait être bien moins plaisant. Mais non, il avait confiance en ce point pour Earnos. Il n’était pas du genre à chercher les ennuis.

« Essaies-tu de me faire perdre patience, Earnos ? »

« Ce n’est pas le cas, je t’étudie, rien de plus. » lui répondit calmement Earnos.


L’étudier ? Lui ? Réellement ? Il cligna de ses yeux violets avant de mettre une main sur sa joue en soupirant. Puisqu’il en était ainsi, autant lui montrer qu’il n’était pas là pour plaisanter non ? Son dard fonça vers Earnos, celui-ci venant parer d’un coup de lance avant de se diriger en courant vers Olistar, celui-ci faisant revenir son dard auprès de lui, prêt à l’abattre en direction de son adversaire plus jeune que lui.

« Penses-tu qu’en fonçant tête baissée tu arriveras à m’atteindre ? »

« Non, pas moi … mais ma lance, oui ! » s’écria Earnos avant de brandir son arme en avant, Olistar faisant un pas sur le côté pour l’éviter. Hum, il n’avait pas totalement tort. La portée de l’arme d’Earnos était plutôt grande … plus grande que celle de son dard. Mais avait-il remarqué justement qu’il était à sa portée depuis le début ? Comment aurait-il put donner un coup de dar avant ? Non, il avait encore tant à apprendre.

« Tu es si jeune dans l’art du combat, Earnos. Je suis désolé pour toi. » dit-il tout simplement avant que son dard ne donne un coup sur la joue du garçon-Aspicot, le faisant tomber sur le côté. Voilà qui devrait normalement le calmer.

« La valeur n’attends pas le nombre d’années ! Tu vas vite le comprendre ! »

Ohla ! Il ne savait pas d’où venait cette citation mais Earnos était très hargneux ! L’enfant-Aspicot s’était redressé presque aussitôt pour l’agresser, prêt à en découdre. Cette fois-ci, il avait remarqué que la distance entre lui et Olistar était assez grande pour lui permettre de l’attaquer sans qu’Olistar ne puisse s’approcher. Pourtant, celui-ci faisait quelques pas en sa direction, chaque attaque de lance le rapprochant inexorablement d’Earnos.

« Arrêtes donc ce combat inutile, Earnos. Tu n’as aucune chance et tu le sais parfaitement, non ? Pourquoi risquer ta vie ? »

« Pourquoi risquer ma vie ? Tout simplement car c’est comme ça qu’il faut se battre et pas autrement ! En garde ! Je vais m’occuper de toi ! »

Encore de bien belles paroles tandis qu’Olistar finit par arriver face à lui, à quelques centimètres. Un coup de dard dans le cou et ça en serait terminé, non ? Autant ne pas faire trop durer ce combat car Earnos n’a aucune chance de gagner.

« Stop … Earnos. Tu as perdu. » répéta Olistar, son dar au niveau du cou d’Earnos. Celui-ci l’attrapa d’une main, le serrant avec force avant de donner un coup d’épaule à Olistar pour le repousser en arrière. Il s’écria avec rage :

« NE ME PRENDS PAS POUR PLUS FAIBLE QUE JE NE LE SUIS ! »

Rien à faire ? Aucune possibilité de dialoguer avec lui ? Bon, puisqu’il en était ainsi et qu’Earnos ne voulait pas se montre coopérant, ça ne servait à rien de dialoguer plus longtemps. L’enfant aux cheveux violets prit une profonde respiration avant de se lancer au combat. Fini de plaisante alors. Une tape sur le ventre et une tape sur le cou.

« Désolé mais tu l’auras désiré, Earnos. »


Le pied d’Olistar frappa avec violence le visage d’Earnos, le projetant sur le côté, l’enfant-Aspicot tombant sur le moment, tenant néanmoins fermement la lance dans sa main. Il se redressa avec lenteur, fixant Olistar avant de pousser un râle, tenant la lance à deux mains, comme prêt à l’enfoncer dans la chair de son adversaire.

« Vraiment très tenace pour un jeune Aspicot. Ca en est impressionnant. »

« VAS-Y EARNOS ! TU PEUX LE VAINCRE ! VAS-Y ! »

« Et bien ? Terria ? Qu’est-ce qui te prends donc ? D’habitude, tu n’es pas aussi exaltée lors des combat avec Holikan. Quel diable te possèdes ? »

Sa mère lui avait posé cette question avec amusement alors que la jeune fille rougissait faiblement, un peu gênée. C’était juste comme ça … et pas autrement. Elle ne pensait pas à mal, loin de là, c’est juste qu’elle soutenait Earnos du mieux qu’elle le pouvait. C’était l’unique chose qu’elle pouvait faire dans une telle situation malheureusement.

« Ben maman … Earnos est pas très fort comparé à Olistar mais c’est pas normal que je sois de son côté ? Pour que ça soit plus équilibré ? »

« Disons qu’Olistar a bien plus de chances de gagner qu’Earnos mais qu’il vaut mieux se méfier, on ne sait jamais ce que peut devenir un Aspicot. »

« D’ailleurs, cela me rappelle quelqu’un, n’est-ce pas Walane ? »

« Hum, mais je ne vois pas de qui tu parles. A l’époque, je n’étais pas aussi teigneux et surtout, je n’avais pas de Rapion en face de moi. Je trouve que mon fils n’a pas vraiment eut de chance par rapport à son adversaire mais voilà, le hasard fait parfois mal les choses. »

« Néanmoins, il faut avouer que c’est déjà surprenant. Contrairement à toi, il n’a aucune expérience dans l’art du combat et pourtant, il arrive à tenir tête à ce garçon. Mon amour ? Si je ne me trompes pas, cet enfant-Rapion est capable de rivaliser avec Holikan, n’est-ce point ? » demanda le roi en se tournant vers la reine Seiry, celle-ci hochant la tête positivement avant de dire d’une voix calme :

« C’est le cas, ce qui veut dire qu’Earnos tient bon face à l’un de nos meilleurs chevaliers. »

Olistar avait posé maintenant un pied sur le dos d’Earnos, appuyant bien sur ce dernier pour l’empêcher de bouger. Le fixant de ses yeux violets, son dard était au niveau du cou d’Earnos alors qu’il poussait un profond soupir, disant :

« Ce combat est unilatéral, Earnos. Pourquoi est-ce que tu t’évertues à vouloir me combattre alors que tu sais aussi bien que moi que tu n’as aucune chance ? Qu’est-ce qui te pousse à vouloir me tenir tête maintenant ? »

« Tais-toi ! Je ne veux aucune de tes remarques, compris ? Je peux me battre et je ne vais pas hésiter à te le montrer ! Tu vas comprendre ta douleur ! »

« Pourquoi est-ce que tu es aussi menaçant ? Ce n’est qu’un simple tournoi. Et tu n’étais normalement pas motivé à y participer alors pourquoi ? »

« Pourquoi ? Car il faut toujours se donner à fond, qu’importe la situation ! VOILA POURQUOI IL FAUT SE BATTRE ! TOUJOURS ! »

« Toujours se battre ? Sans jamais mériter de se reposer ? Ce n’est pas une bonne chose. Parfois, plus que le corps, l’esprit doit aussi trouver le repos qu’il mérite. Je vais devoir te le montrer d’une autre façon, Earnos. »

Il avait dit cela calmement tout en regardant l’enfant aux cheveux blonds. Le dard toucha le cou du garçon-Aspicot sans pourtant y pénétrer, s’immobilisant subitement. Quelque chose clochait à l’heure actuelle mais quoi ? Le dard s’enfonça dans le dos d’Earnos alors qu’il faisait un saut en arrière. Zut … Pour endormir sa cible et la paralyser, ce n’était pas le meilleur des endroits, surtout qu’il entendait les halètements d’Earnos.

« Certains insectes n’ont pas la possibilité de se reposer ! Ils doivent TOUJOURS … et TOUJOURS … et TOUJOURS rester prêts ! »

« Qu’est-ce qui se passe avec ton fils, Walane ? Il n’a pas l’air dans son assiette. »

« Je ne sais pas . Je ne l’ai jamais vu dans cet état. Est-ce que ce Rapion lui aurait fait quelque chose ? Non, son dard est encore juvénile et incapable de produire un tel effet. »

« Au cas où, est-ce que tu préfères que j’arrêtes le combat ? »

L’homme-Dardargnan hocha la tête négativement. Son fils était encore capable de se battre mais les râles avaient quelque chose d’inquiétant. On n’aurait pas cru qu’ils provenaient d’un jeune garçon mais plutôt d’un animal blessé et donc plus que dangereux.

« Earnos, je ne sais pas ce que tu prépares mais il vaut mieux pour toi que tu arrêtes cela tout de suite, je ne me répéterais pas. Je tiens à te prévenir. Est-ce que tu comprends ? »

Hein ? Il se pencha rapidement en avant avant d’esquiver la lance qu’Earnos venait de projeter. Qu’est-ce qui lui prenait de se comporter de la sorte ? Ce n’était pas … Il se surprit à tousser, posant un genou au sol avant de baisser son regard. Ce n’était pas aussi imposant que la lance et heureusement mais un dard qui devait faire la taille d’un doigt humain. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Il cligna des yeux avant de regarder Earnos.

« Est-ce bien toi qui vient de … »

« Combattre … encore et encore ! OLISTAR ! »

Ce n’était pas plaisant. La point d’un dard sortait de chaque paume de l’enfant aux cheveux blonds. Etait-ce ses capacités d’Aspicot qui rentraient en jeu ? Si tel était le cas, il venait de devenir d’innoffensif à potentiellement dangereux. Mais bon, le poison d’un enfant-Aspicot n’avait rien de dangereux. Non, quelque chose clochait dans le regard de cet enfant.

« Je crois que tu n’as pas fini de me réserver des surprises, Earnos. »


Et généralement, elles étaient bonnes. Néanmoins, dans un tel combat, il n’y avait pas vraiment de possibilité de s’extasier. S’il ne voulait pas perdre ou avoir de graves problèmes, il n’allait pas devoir hésiter s’il voulait gagner contre Earnos. Il craqua son cou, frappant le sol de son dard plusieurs fois, le fissurant légèrement.

« Puisque tu veux tout donner dans ce combat, comme s’il était à mort, je ne me retiendrais pas de mon côté non plus. En garde. »

Pourtant, l’enfant était comme inconscient. Du moins, ses yeux rubis ne réflétaient rien du tout … sauf cette ardeur à se battre, une étrange ardeur … comme animale et bestiale. Il n’avait jamais vu ça au village des Rapions et Drascores, malgré tous les combats vus.

Chapitre 26 : Une nouvelle amie

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Chapitre 26 : Une nouvelle amie

« Bon … Vous êtes une Draco sauvage, rien d’anormal à cela. »

« Draco, dra draco, draco dra draco. » répond t-elle calmement comme pour confirmer ses propos avant qu’il ne reprenne d’une voix lente :

« Mais ça ne veut pas dire pourquoi vous êtes dans ma chambre. Vous devriez avoir une chambre séparée, surtout pour une pokémon dans un hôpital pour humains. »

C’en était trop pour elle. Elle ne veut pas se jouer de l’adolescent mais il semble tout faire pour se ridiculiser sans même le vouloir. Elle le regarde avec amusement avant de décider qu’il était peut-être temps d’arrêter cette farce.

« Oh ? Tu es finalement réveillé une nouvelle fois ? Est-ce que je dois prévenir … »

« J’aimerai éviter cette fois, surtout si c’est pour qu’on me fasse dormir à nouveau. »

« Je vois, je vois. Oh, je vois que votre pokémon aussi est réveillée, c’est tant mieux. »

« Ma pokémon ? Depuis quand ? Je ne possèdes pas cette Draco, loin de là. Elle n’est pas à moi, je ne comprends pas de quoi vous voulez parler. »

« Pourtant, il s’agit bien … Hum ? Où est-elle ? Ah ! Au-dessous du lit ! » s’exclame l’infirmière avant de s’accroupie, récupérant la sphère rouge et blanche. Elle la place dans la main de Ryusuke, disant : « Ne la perdez pas cette fois. Mais que vous ne vous rappeliez pas de votre pokémon, je me demande si vous êtes devenu amnésique. »

« Non, non, c’est bon, je crois juste que c’est le temps que je me réveilles correctement. » dit-il d’une voix lente avant que l’infirmière ne quitte la chambre. Il se tourne alors vers la Draco, celle-ci tournoyant doucement autour de lui. « Alors ? Depuis quand tu es ma pokémon ? » demande t-il une nouvelle fois.

« Draco, dra draco dra draco dra dra draco. »

Depuis la scène de la cascade ? C’est Kasiopé qui a mis la pokémon dans la sphère. Mais donc, c’est bien sa pokémon ? Ce n’est pas étrange plutôt ? Il vient dire :

« Et tu es d’accord avec cela ? Vraiment ? Comment c’est possible ? Tu es pourtant une Draco, non ? Tu ne devrais même pas envisager cela. Je ne suis qu’un simple garçon. »

Il remarque que trop tard qu’il est passé au tutoiement bien que cela ne semble pas déranger la pokémon. Celle-ci attend maintenant autre chose de sa part mais quoi ? Il cligne des yeux, espérant une réponse qui n’arrive pas.

« Je ne comprends pas vraiment comment cela fonctionne avec toi … mais euh … cela ne te déranges pas de m’avoir comme ami ? Enfin comme dresseur ? Enfin les deux ? »

« Draco. » dit-elle en hochant la tête négativement, faisant balancer son corps à gauche et à droite au même rythme que la tête. Pas le moins du monde, n’est-ce pas ?

« Donc, si je comprends bien, je dois te trouver un petit nom, c’est bien ça ? Mais est-ce que tu veux que je te nommes ? Ou alors non ? Encore une fois, je préfères demander pour être sûr. Je n’ai jamais eut réellement de pokémon, tu sais ? »

« Dra ? Draco dra draco ? Dra draco dra … »

« Sirénia ? Disons que c’est difficile en soi. J’ai encore du mal à considérer que c’est ma pokémon mais elle l’est. Donc hmm … Un pokémon royal non ? C’est ce que tu es ? Donc je dois trouver un prénom qui te corresponde. »

Elle vient s’installer à côté de lui, posant sa tête sur ses genoux alors qu’il est assis. Elle veut quoi ? Qu’il lui gratte la tête ? Wow … Il est pas habitué à ça, lui. Mais il le fait, doucement, très doucement, avec tendresse avant de reprendre la parole :

« Alors … hmm, est-ce que tu aimerais un nom bien féminin ? Se finissant en a comme Sirénia ? Un nom qui existe ? Ou que j’invente ? »

Elle ne répond déjà plus, semblant ailleurs sous les caresses de son dresseur. Celui-ci pousse un soupir amusé. Il faut dire qu’il lui gratte l’oreille gauche, passant un doigt sur les plumes avant de dire calmement, d’une voix tendre :

« Eleanor, j’aime bien ce nom. Je le trouves assez royal et je trouve qu’il te colle bien à la peau. Est-ce qu’il te convient ? Tu peux me le dire ? »

« Draaaaaaaaco. Dra draco dra ! »

Elle se redresse et vient entourer les hanches de Ryusuke, faisant néanmoins attention aux blessures pour ne pas le faire souffrir. Elle frotte son museau contre son cou pendant de longues secondes alors qu’il la regarde, interloqué.

« Je ne … pensais pas que tu serais aussi câline comme pokémon. »
Pour une surprise, c’en était une. Et pas forcément des plus déplaisantes. Il continue les caresses sur le sommet du crâne de la Draco, celle-ci poussant un petit soupir de bonheur. Visiblement, elle est bien installée et ne compte pas bouger.

« Je me demande si je dérange, non ? Ca va ? Je ne suis pas trop collant ? »

« Draaaaaaaaaaaaaaaaa. » dit-elle dans un profond soupir. A croire qu’il avait des années de caresses à rattraper. Autant dire que si tel est le cas, la crampe à la main risque d’arriver bien assez tôt. De toute façon, avec son plâtre, c’est à peine s’il peut bouger les doigts donc bon … il doit faire attention aussi à son état.

« Je me demande où est Sirénia. J’espère que j’aurais aussi des explications. »

Pour ne pas paraître encore plus stupide qu’auparavant, bien entendu. L’adolescent aux cheveux bruns place une main sur son front, épongeant la sueur qui s’en écoule. Hmm, avec toutes ces couvertures, il crève de chaud. Et puis, le corps de la Draco est assez doux et chaud pour qu’il ne puisse réellement l’oublier. Hahaha. Pourquoi il se sent bien ?

Il n’en a pas l’explication. La seule raison qui le pousse à être heureux, c’est peut-être le fait qu’il soit en vie ? Deux fois, il a échappé à la mort. Deux fois, il a faillit ne pas s’en sortir … mais deux fois pourtant, il a survécu.

« Si on m’avait dit que je serais si heureux d’être en vie, j’avoue que je n’y aurais pas vraiment cru. C’est assez saugrenu en y réfléchissant bien, tu ne trouves pas … Eleanor ? »

Il a dit cela avec tendresse et affection tout en la regardant. La pokémon a fermé les yeux, poussant juste de petits gémissements de bonheur. Elle apprécie tant que ça les caresses ? C’est quand même bien étrange, non ? Mais bon … C’est une pokémon.

« Je dérange ou quoi ? » marmonne une voix provenant de la porte. Assez juvénile, elle est plus qu’agacée qu’autre chose alors qu’il voit paraître une étrange Kirlia.

« Qui … êtes vous ? Est-ce que je vous … Attends un peu ? Sirénia ? C’est bien toi ? Tu as évolué alors ? Je n’ai pas rêvé ? Je pensais que … Viens vite ! »

Viens vite ? Elle ne s’attendait pas à une telle demande de la part de l’adolescent aux cheveux bruns et la petite moue qui avait parcouru son visage disparaît presque aussitôt. Avec vivacité, elle court et saute pour atterrir justement contre Ryusuke, celui-ci s’exclamant :

« Attention, je suis blessé ! Fais attention s’il te plaît ! »

Mais c’est trop tard bien qu’elle utilise ses pouvoirs psychiques au dernier moment pour éviter de lui faire mal. Et ensuite ? Elle vient se loger dans ses bras, ignorant la Draco comme si de rien n’était. Elle frotter son visage contre le torse de Ryusuke, se mettant aussitôt à pleurer avant de bredouiller d’une voix tremblante :

« Snif … Ryusuke … Snif … Je suis tellement contente de savoir que tu vas bien. »

« Je vais bien, je vais bien, ça dépend de ce que l’on pense hein ? Disons que je suis vivant et que c’est déjà pas un mal, n’est-ce pas ? Qu’est-ce que tu en dis ? »

Il murmure cela tout en caressant sa chevelure. Elle relève son visage, le regardant de ses yeux verts. Pourquoi est-ce qu’il avait eut peur au moment où elle était apparue dans la chambre ? Il a sûrement rêver ce qui s’était passé à la cascade. Elle vient déposer un petit baiser sur sa joue, continuant de murmurer :

« Pardon pour tout, pardon, pardon, pardon, j’aurais dut venir plus tôt ! »

« Mais non, mais non, tu ne pouvais pas y faire grand-chose, ma petite Kirlia. Tu n’as pas à t’inquiéter. Je dois aussi te présenter Eleanor. »

« Eleanor ? C’est elle ? Tu as une seconde pokémon ? C’est donc … elle ? »

La Draco relève la tête, ayant entendu son nom deux fois de suite. Elle pose son regard brillant sur Sirénia, celle-ci faisant de même pendant plusieurs secondes avant de détourner la tête d’un air hautain. Aussitôt, elle s’accroche un peu plus à Ryusuke, comme pour bien montrer qu’elle ne compte pas le relâcher de sitôt. Il en est hors de question !

« Je peux savoir ce qui vous prends toutes les deux ? De vrais pots de colle. »

« Je n’ai pas envie de te partager avec autrui, c’est aussi simple que ça ! Je ferais tout pour que ça n’arrive pas ! C’est aussi simple que ça ! »

« Il n’est pas question d’accepter ou refuser de partager mon corps. Il est à moi … mais sincèrement, tu n’es pas jalouse non ? Pas entre pokémon ? »

« Je suis jalouse si je le veux, Ryusuke ! Et tu ne m’en empêcheras pas le moins du monde ! »

« Et tu es priée de te calmer, tu penses vraiment que je veux me disputer avec toi ? Regarde dans l’état dans lequel je suis. Je n’ai pas la motivation pour cela, pas du tout. »

« C’est pas faux, moi non plus, Ryusuke. On peut faire câlin alors ? »

Elle n’a pas à poser la question. Malgré ses plâtres, il a son torse à lui offrir et elle s’y réfugie. Il faut juste quelle soit un peu partageuse avec Eleanor maintenant. D’ailleurs, la pokémon dragon quémande elle aussi des caresses.

« Ah … Sincèrement, il se peut que j’aie besoin de me reposer … alors ne forcez pas trop, d’accord ? Ne me faites pas trop mal. »

« Je te promets de ne pas te faire trop souffrir … mais seulement si tu me préviens dorénavant dès que tu penses avoir des problèmes, d’accord ? On fait comme ça ? »

Grumpf. Se faire demander une telle chose de la part de sa pokémon, c’est déplaisant. Surtout quand la pokémon est capable de parler. AIE ! Il se prend un petit coup de la part de Sirénia, celle-ci le fixant de ses petits yeux rageurs.

« Ça te dérange tant que ça que je saches parler maintenant, Ryusuke ? Dis-le moi ! »

« Non mais tu comprendras que si tu commences à parler à voix haute, les gens vont se poser des questions alors s’il te plaît, ne parles pas trop. Ils n’ont pas besoin de savoir. »

« Ryusuke ? Vous êtes enfin réveillé ? Enfin encore … mais à qui parliez-vous donc ? »

Une infirmière pénètre dans la chambre au même moment où il s’adresse à Sirénia. Il continue de regarder la pokémon, disant d’une voix calme :

« A ma Kirlia bien entendu. Je lui dis d’arrêter de trop parler car sinon, ça risque de paraître suspicieux, n’est-ce pas ma petite Sirénia ? »

« Kirlia ! Kir, kirlia kir kirlia kir kir ! »

« Je vois cela … Très suspicieuse. Mais elle a une couleur vraiment très singulière tout en restant des plus belles, il faut reconnaître. Le médecin va venir vous ausculter. Et je vois que vous avez appris à vous rappeler que vous avez aussi une Draco. Vous avez deux pokémon vraiment spéciaux, vous le savez ? Prenez-en soin, vraiment,, c’est un conseil car vous avez une chance exceptionnelle. Ne la gâchez jamais ou vous pourriez le regretter. »

« Je commence à le remarquer que maintenant. »

Il dit cela sur un ton monotone tout en regardant la Kirlia logée contre lui ainsi que cette Draco. Il en a de la chance, il le sait, c’est pour ça qu’il ne doit pas gâcher cette chance avec une imbécillité. L’infirmière quitte la pièce avant qu’un médecin n’arrive.

« Ryusuke ? C’est bien cela ? Tu as plutôt bonne mine, cela fait plaisir à voir. »

« Tant que j’ai le sourire malgré que je n’ai plus mes bras et mes jambes, cela me convient, o nva dire ça comme ça, non ? »

« Oui … Je vais juste faire quelques examens et radio. Nous t’allons t’emmener pour cela … mais donc, il faudrait que tes pokémon te relâchent. D’ailleurs, c’est bien parce que c’est exceptionnel que les avons tolérés ici. Nous sommes dans un hôpital, je tiens à le rappeler. »

« Je m’excuse, je ne penses pas qu’elles pensaient à mal. Eleanor ? Sirénia ? Vous pouvez me relâcher ? Vous restez ici en attendant que je revienne. »

Voilà qu’elles semblent bouder mais finissent par se « délier » à lui tandis qu’il retrouve sa mobilité si on peut dire ça. L’adolescent aux cheveux bruns se retrouve soulevé par un infirmier avant d’être déposé doucement dans un fauteuil roulant.

« Je reviens vite, ne vous en faites pas … et aucune dispute, d’accord ? »

Sirénia fait une moue boudeuse et il sait qu’il a parfaitement compris ce qui allait se produire. Lorsqu’il quitte la chambre, Eleanor se met aussitôt en boule sur le lit, Sirénia se tournant vers elle avant de s’exclamer :

« HEEEEEEEEY ! Mais bon sang, c’est ma place ! Tu as pris le coin le plus chaud et douce ! Tu ne crois pas que je vais te laisser faire ou quoi ? »

Pour toute réponse, Eleanor émet un long bâillement, comme pour montrer que ce n’est pas cela qui l’intéresse avant de sombrer dans le sommeil. La petite Kirlia bouillonne de rage sur place, plus qu’agacée par la non-réaction de la pokémon.

« Hey ! Tu écoutes quand je te parle ? Je t’ai dit quelque chose ! Tu me laisses un bour d’oreiller aussi ! Non ! Tout l’oreiller ! »


Elle se téléporte subitement, agacée par tout cela avant de finir sur le lit. La Draco bouge légèrement pour se mettre au bout du lit tandis que la Kirlia s’installe sur l’oreiller, remontant la couverture sur elle. Et puis zut, elle réchauffe la place pour Ryusuke, rien de plus, rien de moins ! Elle peut bien faire ça sans qu’on la juge non ?

« Ce n’est pas torp demander ? Ou alors, c’est le cas ? »

« Draco ? Dra, draco dra draco dra dra dra draco. »

« Je ne t’ai pas demandé ton avis, Eleanor. De toute façon, j’étais là la première alors ne te fait pas trop d’illusions, c’est bête pour toi. »

Pourtant, la Draco en a rien à faire, continuant de s’endormir peu à peu. Elle a put faire ce qu’elle désirait et surtout, elle sait que Ryusuke la considère maintenant comme l’un de ses pokémon. N’était-ce pas le plus important à l’heure actuelle ? Sirénia marmonne :

« Je vous jure, ça se croit vraiment tout permis ces petites nouvelles. »

« Draaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa. » s’exclame l’autre pokémon, comme pour lui signaler qu’elle compte dormir et que ce n’est pas en continuant à parler qu’elle y arrivera. HEY ! Mais elle se prend pour qui ? Tsss ! C’est ça le souci des dragonnes ! Elles croient qu’elles peuvent tout faire ! Vraiment, qu’est-ce qui a pris à Ryusuke de l’accepter ?

Une heure plus tard, il est revenu pour voir qu’on lui avait pris la place. Malgré son état, il demande à l’infirmier de le soulever doucement et de ne pas réveiller la pokémon, finissant par se retrouver à ses côtés. Il la prend doucement dans ses bras, sentant un mouvement sous la couette, un long corps cylindrique se déplaçant vers lui pour arriver juste à côté de Sirénia. Il tapote tendrement le crâne de la Draco avant de soupirer. Il a l’impression d’avoir radicalement changé … depuis cette épreuve.

Chapitre 16 : Son premier tournoi

ShiroiRyu
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Chapitre 16 : Son premier tournoi

« Hein que quoi ? Qu’est-ce que ça veut dire ? Je peux savoir ? »

Il avait cru très mal entendre alors qu’Olistar se présentait à lui. Le garçon-Rapion avait toujours cette même absence de sourire alors qu’il reprenait calmement :

« Tu vas devoir faire tes preuves, voilà tout. Je ne sais pas comment cela va se passer mais il faut avouer que ça ne doit pas être déplaisant à regarder. Est-ce que tu te sens prêt ? »

« Pas du tout car je ne participerais pas à ça ! Je ne suis pas fou non plus ! »

« Pourtant, si c’est le roi qui te le demande, est-ce que tu irais refuser ? »

Grrr ! Il préférait ne pas répondre car Olistar connaissait déjà la réponse. L’enfant aux cheveux blonds se dirigea aussitôt vers son père, demandant d’une voix qui se voulait calme :

« Papa, qu’est-ce que ça veut dire ? Je ne suis pas fait pour me battre ! J’ai jamais réussi à me battre ! Je ne peux pas aller combattre comme ça non ? Papa ! Qu’est-ce que ça veut dire ? »

« Calmes-toi donc, Earnos. Tu n’es pas obligé de te battre comme les autres mais la princesse comme ce jeune garçon-Rapion m’ont signalé que tu savais particulièrement bien te battre avec une foreuse. Si l’un des chevaliers de la princesse vante tes mérites, tu n’as pas à avoir honte. Je suis sûr que tu y arriveras. Et puis bon, il y aura aussi la reine qui te regardera. Tu ne veux pas rendre triste la reine, n’est-ce pas ? »

Olistar préféra ne rien dire mais intérieurement, il appréciait les dires du père d’Earnos. Il fallait avouer qu’il avait eut cette petite idée pour décoincer l’enfant aux cheveux blonds. Celui-ci fit une mine boudeuse bien qu’il rougissait, bredouillant :

« Bon, si c’est pour la reine Seiry, je veux bien le faire. »

Voilà, il l’avait dit. Mais bon, Olistar lui demandait de bien vouloir le suivre. S’il devait se présenter à la reine Seiry, autant que ça soit dans une bonne condition, n’est-ce pas ? Il l’emmena jusqu’aux vestiaires des chevaliers, Earnos marmonnant :

« Vraiment ? Pourquoi je dois me battre alors que j’en ait pas envie ? Et puis, je sais même pas me battre, moi ! Qu’est-ce que tu as encore raconté, Olistar ? »

« La vérité au sujet de notre combat lorsque tu devais protéger la princesse que tu connais depuis des années, non ? Tu as mis tout ton coeur dans ça. »

« Hein que quoi ? Comment ? Comment est-ce que tu sais ça ? Je ne l’ai jamais répété ! Comment est-ce que tu sais ça ? Dis-le moi maintenant ! »

« Tout simplement par mes connaissances personnelles … et mes recherches. »

Aussitôt, Earnos avait pris Olistar par le cou. Il cherchait à le soulever, y arrivant faiblement alors qu’il tremblait de tout son corps. Ce n’était même pas de la colère pure mais plus un sentiment de peur et de honte alors qu’il disait d’une voix faussement énervée :

« Ne répète ça à personne, compris ? Elle n’a pas besoin de le savoir puisqu’elle ne s’en rappelle plus ! Elle n’a rien besoin de sa voir ! »

« Je ne le ferais pas, je ne suis pas ainsi, tu dois t’en douter ? »

« Tss, je m’en doute et je le sais bien. Enfin bon, qu’est-ce que je dois prendre ? »

Il devait le laisser se décider. L’enfant aux cheveux blonds observa les différentes armes tandis qu’Olistar le regardait faire. Il pouvait le conseiller mais ça ne serait pas pareil.

« Je crois que je vais prendre cette arme. Enfin, c’est une vraie arme ? »

Il avait pointé une lance plus petite que les autres mais surtout assez épaisse à la base pour se terminer en pointe … comme une foreuse. C’était spécial mais ça ne lui déplaisait pas vraiment. Olistar hocha la tête pour dire calmement :

« C’est parfait à mes yeux. Une lance est ce qui convient le mieux à un futur Dardargnan. »

« Je ne suis pas encore un Coconfort. Quant à être un Dardargnan, je ne comptes pas devenir chevalier ou autre. La seule chose que je veux entre mes mains, c’est une foreuse pour pouvoir aider mes parents et mes sœurs, rien de plus. »

« Une notion bien brave mais je te l’ai déjà dit, n’est-ce pas ? »

L’enfant aux cheveux blonds ignora la remarque d’Olistar, se dirigeant alors vers l’arène où allait se passer le tournoi. Du monde, trop de monde. Et il voyait tout simplement le roi discuter avec son père. Ils se connaissaient depuis si longtemps ?

Hmm … Il était un peu apeuré, non ? C’était ce qu’il remarquait chez Earnos. L’enfant aux cheveux blonds tournait sa tête à gauche et à droite, attenant son adversaire car oui, il débutait ce tournoi. C’était d’ailleurs un garçon-insecateur. Rien que ça ? Il devait avoir trois-quatre ans de plus que lui et tenait deux lames courbées dans les mains.

« Vraiment ? Qu’est-ce que ça veut dire ? Je dois l’affronter ? »

Ils auraient pu éviter de lui mettre un adversaire Insecateur dès le départ. Mais visiblement, c’était tout simplement le hasard. Olistar croisa les bras, attendant de voir ce qui allait se dérouler. Le combat commença mais ce fut Earnos qui se jeta sur son adversaire, à la grande surprise de ce dernier qui dût parer sur le moment.

« Au moins, il n’a pas vraiment à s’inquiéter pour son courage, il est toujours présent. »

« Vas-y, Earnos ! Tu peux le faire ! J’en suis sûre et certaine ! »

Ahem. La princesse encourageait l’enfant-Aspicot mais surtout, les deux jeunes sœurs d’Earnos faisaient de même, rapidement rejointe par les autres spectateurs. Il fallait dire que son adversaire avait déjà participé à quelques tournois contrairement à Earnos.

« On dirait que beaucoup semblent apprécier ce tournoi. »

La roi avait fait cette remarque tout en regardant le combat qui se déroulait devant ses yeux. L’exaltation des citoyens était palpable et pour cause ! Earnos était particulièrement tenace alors que tout ce qui le concernait était voué à l’échec ou presque.

« Est-ce que tu penses que ton fils a ses chances, Walane ? »

« Après plus d’une dizaine de minutes de combat, je ne vois aucune raison de ne pas croire en sa victoire malgré qu’il soit essoufflé. Il suffit de voir son adversaire qui est exténué. »

Oui, le travail en tant que foreur lui avait au moins permis une chose : de pouvoir avoir une endurance à toute épreuve. Et bien qu’il était blessé, l’enfant aux cheveux blonds était celui qui obtint la victoire lors de ce premier combat, à la grande surprise de tous. Sous un tonnerre d’applaudissements, il quitta l’arène pour retourner aux vestiaires, là où une jeune femme Apitrini se chargea de le soigner en enduisant ses plaies de miel.

« Cela devrait convenir pour le prochain combat. Bravo, messire Earnos. »

« Hein ? Messire ? Moi ? Euh, je suis qu’un enfant hein ? » dit le garçon aux cheveux blonds, surpris par les propos de cette femme aux mêmes couleurs de cheveux et de yeux que lui.

« Vous avez obtenu une victoire contre un chevalier du royaume des insectes. Vous êtes donc l’un de leurs égaux, c’est ainsi que nous avons toujours résonné en ce lieu. Vous méritez donc ce titre autant que les autres. Faites de votre mieux pour le prochain combat. »

Pour l’heure, c’était surtout aux autres de combattre. Il vient patienter, balançant ses pieds dans le vide tandis que la femme-Apitrini restait à côté de lui, vérifiant qu’il allait bien. Il regardait son arme, penchant la tête sur le côté. Il faut dire qu’il ne s’était pas attendu à ce qu’il utilise un tel objet mais … c’était convenable.

« Est-ce la première fois que vous combattez, messire Earnos ? »

« Oui, oui ! C’est le cas ! Enfin, je me suis jamais battu avec une arme ! Je n’aime pas vraiment me battre de toute façon, je suis pas fait pour ça. »

« C’est une sage chose si je peux me permettre bien que je ne sois qu’une Apitrini. »

« Qu’une Apitrini ? Vous êtes une femme comme les autres, rien de plus, non ? »

Elle eut un petit sourire mais celui-ci quitta ses lèvres au moment où un garde venait signaler à Earnos qu’il était temps pour lui de se préparer à son prochain combat. L’enfant aux cheveux blonds se releva, la femme-Apitrini lui disant :

« Bonne chance, messire Earnos. Ressortez-en vainqueur. »

« Je vais faire de mon mieux, je préfère ne rien promettre dans une telle situation. »

Finalement, il se dirigea vers l’arène pour voir son prochain adversaire. Vraiment ? C’était lui qu’il allait devoir affronter ? Etait-ce pour cela qu’il ne l’avait pas vu dans la salle des vestiaires ? En face de lui se trouvait une seule et unique personne : Olistar.

« Comme j’étais le second combat après le tien, il est normal que nous nous affrontions, n’est-ce pas, Earnos ? Mais ne t’en fait pas, je … »

Il ne lui avait pas laissé le temps de terminer sa phrase. L’enfant aux cheveux blond avait couru vers lui, cherchant à prendre l’initiative sur son adversaire. Olistar fit une roulade sur le côté, évitant le coup de lance tandis qu’Earnos répondait :

« Pas le temps de discuter. Si tu es mon adversaire, je dois te vaincre. »

« Sûrement, ce n’est pas faux … alors bon … on y va ? »

Une queue se forma dans le dos d’Olistar, venant frapper le sol alors que l’enfant aux cheveux violets sortait deux pinces, les plaçant au bout de ses mains. Les pinces claquèrent entre les doigts de l’enfant-Rapion, celui-ci reprenant :

« Je ne me ménagerais pas puisque je sais que tu feras de même de ton côté. »

« Earnos ! Comme tu as une lance, n’hésites pas sur les attaques à distance ! Le plus important est que tu puisses avoir le maintenir à distance ! »

Voilà qu’Holikan, l’enfant-Yanma tentait de conseiller Earnos. Visiblement, il avait toujours une hargne et haine plus que féroces en sa direction. Bon, de toute façon, il était là pour juger Earnos et voir s’il avait beaucoup changé depuis ces dernières années.

Chapitre 25 : Comme d’habitude

ShiroiRyu
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Chapitre 25 : Comme d’habitude

« Je suis encore dans un hôpital, n’est-ce pas ? »

Il avait dit cela avec une certaine nonchalance, de façon désabusée alors qu’il pouvait à peine bouger et parler. Bien entendu, il n’y avait pas que ça, il y avait aussi le fait qu’on ne lui avait pas encore expliqué toute l’histoire.

« Je me demande des fois ce que j’ai fait pour mériter cela. »

« AH ! Vous êtes réveillé ! Docteur, docteur ! L’enfant de la chambre 305 est réveillé ! »

L’enfant ? Ryusuke gromelle légèrement ,visiblement embêté qu’on le considère ainsi. Néanmoins, la porte s’ouvre, laissant paraître un homme d’une cinquantaine d’années en blouse blanche accompagnée par une infirmière qui doit déjà se rapprocher de la trentaine.

« Hmm ? Ryusuke ? C’est cela ? Est-ce que tu m’entends ? Tu comprends ce que je dis ? »

« Bien entendu que je comprends. Je ne suis pas devenu sourd ou bête hein ? »

« Visiblement, il semble avoir encore toute sa tête, c’est donc une bonne nouvelle. Est-ce que tu te sens capable de pouvoir communiquer avec la police ? »

« Je le crois mais … où sont les autres ? Et je suis à quel hôpital, est-ce que mes parents ont été prévenu ? Et où est-ce que … »

Il n’a pas vraiment le temps de terminer sa phrase que de sous le lit, une longue ombre décide de sortir. Un corps bleu, quelques bandages sur ce dernier, il peut apercevoir la tête de la Draco de la cascade. Qu’est-ce qu’elle fait ici exactement ?

« On peut m’explique tout ce qui s’est passé ? Pourquoi y a t-il cette Draco ? »

« Je crois qu’au final, vous allez avoir besoin de beaucoup d’explications. Hmm … Ca ne sera pas à moi de vous les donner normalement. »

Et voilà tout. Il a à peine le temps de réfléchir correctement à la situation qu’il se retrouve soudainement endormi. Aussitôt, la Draco se tourne vers le médecin, le regardant avec un certain énervement. Celui-ci reste calme, disant :

« Bien qu’il soit réveillé, ce qui est une bonne nouvelle, il a encore besoin de repos. Je pense que tu as remarqué l’état de son corps. Néanmoins, maintenant, il vaut mieux que tu veilles sur lui, est-ce bien compris ? »

« Draco, dra … » s’exprime posément la pokémon, visiblement satisfaite de la réponse du docteur. Celui-ci et l’infirmière quittent la pièce, la pokémon venant ensuite se mettre en boule au bout du lit, installée bien sagemenrt sur ce dernier sans en profiter.
Elle émet un long bâillement, observant la sphère rouge et blanche posée à côté de Ryusuke, sur la table de nuit. C’était la sienne. Celle sur laquelle l’adolescent allait devoir veiller pendant de longues années maintenant. C’était la moindre des choses.

« Alors, Naro, prêt pour ton transfert ? Un criminel comme toi ne mérite pas d’être dans une prison aussi petite. On va t’emmener ailleurs. »

« Hahaha ! C’est pas comme s’il allait pouvoir parler vu son état ! »

L’homme est couché sur ce qui lui sert de lit dans une posture des plus effrayantes. Comme un mort. Il faut dire qu’avec des plâtres sur les bras et les jambes, il nécessite des soins particuliers mais en même temps, il ne parle guère.

« Bon, de toute façon, vu ce qu’il a tenté de faire, on peut pas le garder ici. De plus, on a pas l’infrastructure nécessaire pour ce genre de types. »

« De toute façon, tu peux prendre tout ton temps hein ? C’est pas comme s’il risquait de s’enfuir. Hahaha ! Allez hop ! On se dépêche ! »

Ils ont du chemin à faire pour fourgon pour l’emmener jusqu’à sa nouvelle cellule. Naro reste immobile, ne cherchant guère à regarder le policier qui se moque de lui alors qu’ils débutent le trajet pour l’emmener vers sa nouvelle demeure.

« Quand même, quel cinglé s’en prend à des gamins dans un bois ? Il faut être vraiment tordu dans son genre. Heureusement que les enfants sont en sécurité, hein ? »

« Oh que oui ! Et que les pokémon ont été ramenés dans un centre pour qu’ils se fassent adoptés et aient un bien meilleur dresseur. »

« Vous êtes lassants. Vous ne pouvez pas vous taire ? De toute façon, c’est foutu. »

« Foutu ? Ta vie ? Oh que oui, tu risques de t’en prendre pour perpets. Au minimum, tu en as pour vingt ans à faire en prison. Dommage pour toi, n’est-ce pas ? »

« Non, c’est foutu. Personne ne pourra s’en tirer, ils viendront me chercher. »

« Ils ? De quoi est-ce que … AAAAAAAAAAAAAH ! »

Un choc des plus effroyables se produit au moment où une camionnette percute le fourgon, venant le renverser. Les policiers comme Naro sont secoués et sévèrement blessés mais Naro ne semble pas réagir alors que des hommes armés se présentent devant le fourgon.

« Bon, éliminez-les. Et ne vous inquiétez pas pour le camion, ce n’est pas un problème. »

Deux tirs se font entendre, Naro attendant le troisième qui n’arrive pas. Non. Lorsqu’il rouvre les yeux, il est déjà en train d’être soulevé par ces personnes. Qu’est-ce que … cela veut dire ? Avec lenteur, il murmure d’une voix sans inquiétude :

« Pourquoi est-ce que vous vous ne débarrassez pas de moi ? »

« Ce n’est pas ce qu’ils veulent. Ils ont visiblement d’autres projets pour toi .Au moins, tu sembles encore conscient que tu vas avoir de sacrés problèmes, n’est-ce pas ? Tant mieux, ça sera plus plaisant à voir alors. Prépares-toi, on t’emmène sans douceur. »

De toute façon, il ne se faisait pas d’illusions à ce sujet. L’homme reste stoïque tandis que dans la voiture, celle-ci est souvent secouée par des bosses. Il ferme les yeux, non pas pour chercher le repos ou autre mais simplement car son corps l’empêche de les garder trop longtemps ouverts. Naro soupire quand un homme lui dit :

« Et évite de croire que tu peux te permettre de t’endormir ici, compris ? »

« Je ne risque pas de faire grand-chose vu comment le chemin est difficile à pratiquer pour nous emmener jusque là-bas. Vous ne voulez pas me dire ce qu’ils veulent me faire ? »

« Comme si on peut le savoir à la base hein ? On est pas dans les petits papiers des chefs nous, donc bon, maintenant tu te la fermes et tu attends. »

« Oui oui, j’ai parfaitement compris. » dit Naro, gardant les yeux fermés alors que les secondes s’écoulent, devenant des minutes puis deux bonnes heures. Oui, le chemin est vraiment aussi long que cela pour l’emmener jusqu’à sa mort.

Finalement, ils arrivent … et voilà qu’il est soulevé comme un simple ballot de paille. Il finit par se retrouver assis sur une chaise alors qu’il est plongé dans l’obscurité. Une seule voix mécanique s’adresse à lui sur un ton des plus déplaisants :

« Naro, Naro, Naro. Qu’allons-nous donc faire de toi, non ? »

« Ce que vous voulez, ce n’est pas moi qui décide à ce sujet. Je sais que j’ai échoué. »

« On dirait que l’échec a réussi à te calmer, non ? C’est bien la première fois que tu sembles aussi calme et tranquille. Est-ce à cause du fait que tu sais que la mort est si proche ? »

« Je ne peux plus rien faire dans mon état, j’ai échoué, je n’ai pas réussi à capturer cette Tarsal. D’ailleurs, vous devez être au courant : elle a évolué en Kirlia. »

« Nous le sommes … et notre projet n’en sera que meilleur bien qu’elle va devenir de plus en plus difficilement contrôlable mais c’est parfait. »

« Alors qu’attendez-vous de moi maintenant ? Si vous voulez me tuer, faites-le rapidement, ça sera plus facile et vous pourrez passer à autre chose. »

« Encore une effronterie de ta part. Tu ne fais que les cumuler, n’est-ce pas ? Qu’allons-nous donc faire de toi ? Je me le demandes bien. Ah … C’est vraiment dommage. Peut-être qu’une séance de torture te fera le plus grand bien. »

« Je suis déjà brisé de partout, ce n’est pas vos tortures qui changeront grand-chose … Ah ! Je commence à comprendre. Hahaha … pourquoi je n’y ait pas pensé plus tôt. Cette Tarsal … Enfin cette Kirlia, elle était à vous, non ? Car elle ne s’est pas privée pour me torturer. »

« Et il en sait trop maintenant … Tu es désespérant, Naro. Occupez-vous en. »

Voilà. Il est soulevé de la chaise avant d’avoir les yeux bandés. Encore une fois, on ne lui laisse guère la possibilité de réagir mais qu’importe, c’est lui-même qui a décidé de cela.

« Vraiment ? Même pas un cri de douleur ? »

Une longue heure passa tandis que l’homme avait eut ses plâtres retirés. Malgré cela, les larmes coulaient de ses yeux, ce qui montrait des blessures importantes et une douleur des plus effroyables. Des marques de fouets mais aussi des trâces de brûlure, il y avait de tout pour le faire atrocement souffrir.

« Rien à faire, on dirait qu’il a déjà été brisé avant même d’arriver là. »

« C’est ce que … je m’évertue à vous dire, bande d’idiots Si vous voulez me tuer, il vaut mieux commencer dès maintenant, que vous en terminiez rapidement. »

« Et ça se permet de faire le fanfaron. Mais qu’est-ce qui a cloché ici ? Bon sang, cassez-lui encore plus les membres ! Qu’il comprenne ce qui va se passer ! »

« Y a plus rien à casser ! Ses doigts sont déjà brisés ! En récupérant sa radiographie, on dirait bien que la Kirlia l’a à peine laissé en état pour vivre, rien de plus ! »

« Tsss … Laissez-le donc ainsi. Peut-être que la faim le tiraillera jusqu’au dernier moment. Nous avons mieux à faire de nos journées. »

Et voilà. Il est complètement seul, plongé dans le noir. Il ne sait pas combien d’heures sont passées mais le ventre commence à gronder. Et que dire de son corps qui le lâche. Il pue. Peut-être que son corps ne lui obéit plus mais son odorat est encore bon.
« Ah … Tu t’es uriné et déféqué sur toi ? Déplorable, vraiment déplorable. »

Une voix masculine, plutôt jeune, s’adresse à lui. Il se sent détaché avant que son corps ne tombe lourdement au sol. Un petit « Oops » amusé se fait entendre. Il l’a fait exprès. Qui est-ce ? Il n’a jamais entendu cette voix auparavant.

« Que me … voulez-vous ? Vous êtes du groupe … n’est-ce pas ? Alors vous devriez … »

« T’éliminer ? Il vaut mieux avoir un corps utile et bien vivant plutôt qu’un cadavre qui ne servira plus à rien, n’est-ce pas ? Ou je me trompe ? »

« Que … me laisser vivre ? Dans cet état ? Et ? En quoi est-ce que je pourrais … »

« Allons, allons, si je te laissais tout découvrir tout de suite, où serait la surprise, non ? »

« D’accord. Je vous accompagne, ce n’est pas comme si j’avais le choix de protester, n’est-ce pas ? Par rapport à tout cela, non ? Alors pourquoi est-ce que vous me posez la question ? »

« Tout simplement pour me divertir. Voyons voir … Hop ! »

Il se retrouve soulevé comme un sac de pommes de terre. Bien entendu, il ne sert qu’à cela … mais cette voix masculine. Est-ce qu’elle va vraiment lui offrir une seconde chance ? Une nouvelle existence ? Un nouveau but dans sa vie ? Il n’en sait que trop rien. Mais maintenant, on lui offrait de pouvoir vivre … encore un peu plus longtemps donc pourquoi pas ?

Dans l’hôpital, l’adolescent aux cheveux bruns se réveille à nouveau. Encore une fois, il pose son regard sur le plafond, l’étudiant pendant de longues secondes malgré l’absence de lunettes. Ce n’est pas comme s’il en a réellement besoin.

« On m’a endormi … de force ? Je manque telement de sommeil ? »

« Draaaaaaaaaaa… » soupire doucement une créature à la voix angélique à côté de lui. Son regard se baisse pour remarquer la Draco non-loin de lui. Du moins, elle est au bout du lit, bien sage, semblant se reposer tranquillement.

« Et visiblement, c’est une habitude chez les pokémon de croire qu’ils peuvent faire ce qu’ils désirent avec moi ou quoi ? »

Car bon, vu comment elle s’installe, il n’est pas sûr qu’elle ait compris. D’ailleurs, il n’y a pas un problème à ce sujet ? Pourquoi est-ce qu’elle est là ? Normalement … hum … Non, en vue des bandages sur son corps, elle a été soignée, chose normale.

« Elle a vécu de sales moments à cause de moi et Kasiopé. Il vaut mieux que je la ramène quand tout sera fini pour ses soins. »

Ou du moins qu’il soit sûr qu’elle soit en bonne santé et apte à se débrouiller à nouveau seule dans la nature. Pour le moment, il peut bien se permettre cela. Avec lenteur, sa main passe sur le sommet du crâne de la Draco, ses doigts glissant sur ses oreilles en forme d’ailes. C’est amusant de se dire qu’elles ressemblent à des ailes de plumes tandis qu’un Dracolosse a plutôt des membranes comme les Nosferalto.

« Je me demande ce que serait un Dracolosse avec des ailes de plumes ? »

La question ne se pose pas puisqu’il se l’imagine dès maintenant. Le résultat est assez … laid en un sens. Du moins, il ne se l’imagine pas comme ça. C’est même une très mauvaise idée de sa part. Brrr ! Pourquoi est-ce qu’il a eut cette idée au final ?

« Je suis vraiment stupide des fois. Hmm ? Qu’est-ce qui se passe ? »

Voilà qu’il sent du mouvement au bout du lit. Ah. Elle se réveille. Quel idiot. Il a réussi à réveiller la Draco. Celle-ci ouvre ses yeux brillants comme des pierres précieuses, tournant son visage vers lui. Hmm ? Ah oui, bien entendu.

« Bonjour, mademoiselle la Draco. » dit-il avec nonchalance. « J’espère que vos blessures ne vous font pas trop mal. Enfin, je l’espère vraiment. »

« Draaaaaaa… Draco, dra, draco. » répond t-elle à son tour. Son corps se meut lentement vers l’adolescent, sa tête arrivant à la hauteur de son visage. Elle le regarde et commence à observer chaque plâtre et chaque blessure.

« Rien de grave, du moins, je l’espère. Même si mon pied qui était cassé est au final le seul qui semble maintenant réparé ou presque. Comme quoi, dans mon malheur, j’ai eut de la chance. Enfin bon, je me dis : Dès que tu vas mieux, on te ramène sous ta cascade, d’accord ? Tu ne vas pas rester avec les humains alors que tu es un pokémon sauvage, non ? »

Elle penche la tête sur le côté, ne comprenant pas les propos de Ryusuke. C’est après quelques secondes de réflexion qu’elle finit par saisir ce qu’il veut dire mais surtout ses yeux pétillent d’une légère malice. Il n’est pas au courant, n’est-ce pas ?

« Pourquoi est-ce que j’ai l’impression que vous cherchez à vous moquer de moi ? »

Non, non. Elle hoche la tête négativement comme pour signaler qu’elle ne cherche pas à trouver de l’amusement par rapport à l’adolescent, loin de là. Elle a juste son regard qui se pose brièvement sur la sphère rouge et blanche ? Avec vivacité, elle se place devant, pour la camoufler à la vue de Ryusuke. D’un petit coup de queue, elle la fait glisse jusque sous le lit.

« Mais qu’est-ce qui vous prend ? Enfin bon … je pense que je n’ai plus rien à faire. »

Pourquoi le prévenir tout de suite ? Même si la situation ne semble guère se porter sur l’amusement, elle a décidé qu’elle allait se jouer un peu de Ryusuke, non pas par méchanceté gratuite, simplement que la situation semble porter à confusion et que cela n’est pas déplaisant. Après, tout, qu’est-ce qui peut l’en empêcher ?

Epilogue : Son apparence

ShiroiRyu
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Epilogue : Son apparence

« Madame Elyséa … Madame Elyséa … Vous ne voulez vraiment pas bouger ? »

« Non, non … Loa … Je suis désolée mais non, je ne compte pas bouger. »

« Mais … Depuis que nous sommes tout petits, vous n’avez pas fait ne serait-ce qu’un mouvement. Regardez, même le lierre qui pousse sur le rocher est en train de grimper sur vos jambes ! Vous ne l’avez même pas remarqué ! »

« Hmmm ? Oh oui … C’est vrai. » murmura la femme aux cheveux blancs, portant la belle robe dans laquelle elle s’était présentée une dernière fois à Kéran.

« Dites … Vous pouvez encore me parler de Kéran ? »

« De ton frère ? Tu le connais bien mieux que moi, non ? » chuchota Elyséa, faisant un faible sourire. Elle faisait exprès de ne pas bien comprendre les propos de l’adolescente aux cheveux violets, digne héritière des pouvoirs d’Hyathéna. Un garçon pour Katérina, une fille pour Hyathéna … C’était tout ce qu’il y avait de plus logique.

« Non, non ! Je veux parler de VOTRE Kéran. »

« Ah … Mon Kéran … Je pourrai en dire tellement … Depuis son enfance … Mais j’étais morte, il était vivant … Il est mort … Je suis « vivante » … »

« Non, ma mère m’a dit que vous étiez morte et que vous n’avez pas voulu devenir vivante. Est-ce que c’est pour ça que vous êtes restée morte ? Pour que vous puissiez l’attendre ? »

« Sais-tu ce qui est le plus horrible lorsque l’on vit bien que l’on soit mort ? »

« Non … Quoi donc ? » demanda l’adolescente avant de s’asseoir à côté d’elle.

« Réfléchis un peu … Tu as continué de grandir mais moi ? »

« Vous êtes restée la même pendant toutes ces années. Vous n’avez pas pris une seule ride. »

« Cela fait maintenant vingt ans que les évènements concernant cette gelée se sont terminés. Vingt longues années … Katérina était plus jeune que moi … Maintenant, elle a le double de mon âge ou presque … Et cela va continuer ainsi. »

« Et moi, j’ai bientôt votre âge, c’est ça ? » murmura Loa.

« D’ici quelques années, oui … Alors, est-ce que tu imagines ce qui va se passer ? Je vais vous voir grandir, vieillir … et mourir. Moi, de mon côté, je resterai la même, inlassablement … Sans jamais m’arrêter, sans jamais m’interrompre … Rien du tout. »

« Ca doit être triste … »

« Plus que triste, oui … Tu ferais mieux de retourner auprès des autres. Ca serait la meilleure des choses à faire. Ne reviens plus, d’accord ? »

« Je reviendrai si j’en ai envie mais je m’en vais maintenant. Bonne journée. »

Bonne vie … pour elle. Elle … de son côté, allait rester la même. Elle allait rester au même endroit et ne plus bouger. C’était aussi simple et triste que cela. Ailleurs, au beau milieu des dragons, trois femmes et deux hommes étaient présents.

« Si je m’attendais à ta visite … Iyasminé. Où sont donc tes enfants ? »

« A cause du voyage, j’ai préféré ne pas les prendre. Ils sont encore si jeunes par rapport aux vôtres. Mais, tu sais, je ne suis pas venue pour cela. »

« Je m’en doute. Tu m’as signalé que c’était normalement assez important et que cela concernait Elyséa. Ne me dit pas que tu as des nouvelles de Kéran ? »

« Non non … Malheureusement mais … Je pensais qu’après tout ce temps … Je devais vous donner ceci. » déclara la jolie jeune femme aux cheveux auburn, Zénark discutant pendant ce temps avec Hodan de tout et de rien.

Ceci ? Cela ressemblait tout simplement à un imposant bocal … dans lequel se trouvait une poudre verte ? Katérina vint le prendre entre ses mains, Hyathéna disant :

« C’est bien ce que je pense ? Mais pourquoi … Est-ce que cela concerne Elyséa ? Tu sais pourtant pertinemment sa réponse à ce sujet non ? »

« Ne le lui donnez pas maintenant … Nous ne savons pas quand est-ce… ou s’il reviendra … Peut-être dans des années … dans des décennies ou des siècles ? Mais lorsque ça sera le cas, je pense qu’il faudra lui donner ceci. S’ils le désirent. »

« Je note, je note … Je vois. D’accord, aucun problème, je transmettrai le message. »

« Merci beaucoup … Ah … Quand j’ai su ce que cela ferait, j’ai préféré en garder une quantité assez importante … pour eux deux. Est-ce que tu crois que je peux aller la voir ? Après toutes ces années, je n’ai jamais … osé la rencontrer. »

« Fais donc … Fais donc, il n’y a aucun problème pour moi. Pas du tout même. » répondit la femme aux cheveux argentés, celle aux cheveux violets lui indiquant un chemin à suivre. Zénark signala qu’il restait ici pendant qu’elle allait discuter avec Elyséa.

Une rapide discussion, où la femme assise sur son rocher prenait des nouvelles du Dominion Naturel, d’Iyasminé et de Zénark … mais aussi de leurs enfants. Puis vint le moment du départ … Celui où elle devait retourner là-bas, auprès du Dominion Naturel. En vingt ans, le Dominion Naturel était maintenant l’une des rares organisations encore présentes. Les Doctes ne portaient plus un tel nom après tout et quant à l’Antre des Artisans, en vue du conflit interne causé par les nombreux marchands, autant dire qu’il n’existe plus.

« Elyséa … Un jour, si … Si Kéran revient … Rend visite à Katérina ou alors à ses descendants, d’accord ? »

« Ça ne te fait pas peur … de ne pas me voir vieillir ? »

« Pas du tout. Tu restes la même personne et inversement, qu’importe l’apparence que j’ai non ? Tu ne crois pas que c’est plus juste ? »

« Je ne sais pas … Je ne vous verrai bientôt plus. Tu as bien grandie … Tu es devenue une belle femme … Et moi, je suis resté la même. »

« Si tu as peur de la non-vie, ne t’en fait pas. Quand Kéran sera de retour, retournes-voir Katérina ou ses descendants, d’accord ? »

« D’accord, je le ferai … puisque tu sembles plus que motivée à cela. »

« Alors, je te dis … Adieu … Elyséa. J’espère que tu seras heureuse. Et regarde donc le monde autour de toi. Regarde le changement grâce à toi et à Kéran. J’espère qu’il retrouvera la splendeur d’antan … Celle de ton époque, avant que toute cette histoire n’ait commencée. »

« Je ne sais pas si cela arrivera un jour … mais je l’espère aussi. »

« Au revoir, Elyséa. » déclara la femme aux cheveux rouges avant de s’éloigner de celle assise sur son rocher. C’était bien la dernière fois qu’elle verrait Iyasminé … La dernière fois … Trente nouvelles années s’écoulèrent et c’était maintenant un couple de personnes âgées qui s’approchaient d’elle. La verdure, le soleil, le ciel, toutes ces choses … La nature avait fini par reprendre ses droits.

« Katérina. Hodan. Le temps a passé. »

« Mais tu es … toujours resté la même. Nous venions d’annoncer qu’Hyathéna nous a quittés récemment. Même si cela semble être si jeune, elle a bien vécu …. »

« Je vois … Je vois … Toutes mes condoléances. C’est la première fois après plusieurs décennies que vous venez me voir. Je ne vous en veux pas … Vous pouvez m’oublier, ça ne me dérange pas, loin de là. »

« Ce n’est pas notre but, Elyséa. Simplement, nos corps ne sont plus aussi jeunes qu’avant. Nous voulions savoir si tu voulais récupérer ce qu’Iyasminé nous a donné ? Si ce n’est pas le cas, nous les laisserons à nos enfants et ainsi de suite … »

« Est-ce que ce monde se souvient de Kéran ? De celui qui l’a sauvé ? »

« Les histoires sont éternelles, Elyséa. Les gens se rappelleront toujours de ce qu’à fait Kéran, toujours. Ah … » dit Hodan avant de commencer à tousser, Katérina venant caresser tendrement son dos légèrement voûté.

« Pardon, Elyséa. Nous nous en allons. Il commence à faire froid et je ne voudrai pas qu’il attrape une maladie. Pardonne-nous. »

C’était plutôt à elle de se faire pardonner. Elle ne fit qu’un hochement de tête alors que les deux vieilles personnes s’éloignaient à jamais de cet endroit. Quelques mois plus tard, ce furent deux autres personnes qui vinrent la voir … Leurs enfants … Maintenant âgés de plus de quarante ans, elle ne pouvait plus les considérer comme tels.

« Père et mère sont finalement partis rejoindre les ancêtres dragons et Hyathéna. Nous voulions vous l’annoncer. »

« Merci beaucoup … Vous avez des enfants vous aussi ? »

« Oui mais … Nous pensions qu’il valait mieux être seuls pour vous prévenir, madame Elyséa. Nous avons aussi ce que nos parents voulaient vous donner lorsqu’il le faudra. Nous allons le garder précieusement si ça ne vous dérange pas. »

« Gardez-le … Gardez-le … Je n’ai pas l’habitude de demander ça mais … Pourriez-vous me laisser seule ? S’il vous plaît ? »

« Comme vous le désirez. Leurs tombes ne sont pas très loin d’ici. Nous avons décidé de les enterrer dans la montagne des dragons. »

« Partez … s’il vous plaît. Merci beaucoup … »

Les deux personnes s’éloignèrent d’Elyséa, celle-ci prenant une profonde respiration puis une seconde. Elle passa une main sur ses yeux, commençant à sangloter. Voilà … C’était le moment … C’était le moment où tout disparaissait autour d’elle.

« Ils ne sont que les premiers maintenant … »

Ces personnes avec qui elle avait passé quelques années … Un temps ridicule dans sa non-vie … Mais un temps tellement important. Tout disparaissait comme neige au soleil. Ce soleil radieux qui se trouvait dans le ciel maintenant.

« Kéran … Tout le monde meure autour de moi … Tout le monde … Mais est-ce que toi, tu reviendras ? Est-ce que tu te présenteras à moi ? Kéran … S’il te plaît, n’oublies pas … N’oublie pas de revenir … Reviens-moi. »

Elle ne voulait plus être seule … Elle ne voulait plus… Tout son univers s’écroulait autour d’elle. Tous les êtres qu’elle avait connus, toutes les personnes qu’elle avait appréciées … Tout cela disparaissait peu à peu.

Tout … Elle hoqueta, retenant ses larmes avant de se remettre correctement sur le rocher. Elle ne bougerait pas. ELLE NE BOUGERAIT PAS ! Elle n’avait pas faim, elle n’avait pas froid, elle n’avait pas soif. Elle était juste un corps ténébreux …

« Kéran reviendra … J’en suis sûre et certaine … Kéran reviendra … Kéran reviendra … Ici … Et je serai alors là … à l’attendre. Je le prendrai dans mes bras. »

Mais combien de temps est-ce qu’il allait la faire attendre ? Combien de temps est-ce qu’il allait se présenter à elle ? Combien de temps est-ce que son corps… allait devenir celui d’un spectre ou d’une créature ténébreuse ?

« Non … Non … Et … Ses regrets ? Il n’en avait aucun … Aucun ! Kéran est mort sans aucun regret ! Il se peut qu’il ne devienne jamais comme moi ! » s’écria la femme aux cheveux blancs alors qu’elle ne bougeait pas pour autant de son rocher.

Cinquante ans encore … Cinquante ans … Cela faisait maintenant un siècle. Un long siècle … Un très long siècle même … Mais dont la moitié où elle essayé de garder le contrôle de son esprit, dévoré et tiraillée par ses pensées. Comment …

Comment ne pas penser à ça ? Ne pas penser au pire ? Comment tenir le coup ? Comment réussir à contrôler ses émotions ? Comment réussir à contrôler cette boule au ventre ? Les battements fictifs de son cœur ?

« Elyséa. Je me disais bien que je te trouverai ici. »

Cette voix ? Ca faisait bien un siècle qu’elle ne l’avait pas entendue. Elle se retourna, regardant la personne qui se tenait en face … d’elle. Une femme aux cheveux bleus et aux yeux rubis. Une femme qui avait tout d’une humaine mais qui normalement … Elle avait l’apparence d’une femme d’une vingtaine d’années …

« Sé … Sélia ? Mais … Tu … Normalement, tu devrais … »

« Être toute vieille et ridée ? Morte et enterrée ? Visiblement, ce monde en a décidé autrement. Et puis bon … Régler les problèmes de ce monde, ce n’est pas si simple que ça. Au bout de cent ans, j’ai décidé de m’octroyer une pause. Surtout qu’elle me l’a demandé. »

« Elle ? Qui donc ? De qui est-ce que tu parles et … Pourquoi ? »

« Oh … Je pense qu’après moi, ça sera à son tour de se présenter mais disons que je suis sa messagère dans ce monde. Je peux m’installer à côté de toi ? Oh le lierre … Quand même, il y en a beaucoup trop là, non ? »

« Tu … Tu peux me répondre s’il te plaît ? Pourquoi tu es encore vivante ? »

« Tu sais que les dragons ont une durée de vie anormalement grande ? Voir même quasi-éternelle ? Disons que même si les dragons sont revenus à la vie, mon corps a gardé leurs caractéristiques. Sans cette « folie » de puissance, bien entendu. Hahaha … Et donc avec tout ce que j’ai ingurgité, j’ai quelques millénaires devant moi voire même bien plus. »

« Tu es immortelle alors ? Comme si tu étais morte ? »

« Non, je ne suis pas immortelle. Si je me fais tuer, je meure … Mais avant que ça n’arrive maintenant … Ah … Sans mentir, c’est étrange, très étrange même … Mais bon … Je ressens que tu es plutôt maussade, très maussade même, n’est-ce pas ? »

« Pourquoi je ne le serai pas ? Donne-moi une bonne raison … de ne pas l’être. »

« Kéran. Il va revenir … Tu as déjà attendu un siècle, n’est-ce pas ? Je comprends que tu veuilles l’attendre ici car il y a des chances qu’il revienne à cet endroit mais … »

« Mais … Continue donc ta phrase. Tu veux dire quoi ? » murmura Elyséa avec lenteur, continuant de fixer Sélia avant qu’elle ne dise :

« Quand il sera de retour, venez donc nous voir ou la voir si je ne suis pas là. »

Mais qui donc ? La voir ? MAIS QUI ? Elle voulait savoir ! Mais Sélia garda son sourire, signalant qu’elle allait repartir. Qu’elle soit patiente car elle comptait bien revenir. Mais Sélia s’arrêta dans ses mouvements, reprenant la parole :

« Je suis contente de savoir que tu es toujours là, Elyséa. Tu sais, la vie est dure quand tout le monde disparait autour de toi. C’est pourquoi avoir un repère … Un endroit ou une personne qui nous attend après tout ce temps, c’est plaisant … Très plaisant même. »

« Je pense pareil, Sélia, je dois t’avouer. Je pense pareil … »

« Alors, n’oublies pas ce que je t’ai dit, d’accord ? Quand Kéran reviendra, je vous veux avec moi et elle. Ah … Je vais m’amuser rien qu’en voyant sa réaction … La tienne, par contre, je me demande comment tu le prendras, dommage que je ne la verrai pas. »

« Je ne vois vraiment pas de quoi est-ce que tu parles. »

Pour toute réponse, Sélia eut un grand sourire avant de s’éloigner d’elle, laissant en plan la femme aux cheveux blancs. Etrange, c’était vraiment très étrange même. Mais bon … De qui est-ce qu’elle parlait ? Elle ? Et puis, qui pouvait avoir Sélia à son service ? C’était vraiment très surprenant, plus que surprenant même. Et intriguant …

Cent nouvelles années … Oui, c’était bien ça. Deux cents ans venaient de s’écouler mais maintenant, bizarrement, elle se sentait plus sereine. L’être dont parlait Sélia n’était jamais venue, contrairement à cette dernière qui venait lui rendre visite une fois par an. Ce qui était déjà pas si mal. D’ailleurs, aujourd’hui, la femme aux cheveux bleus était présente, regardant à l’horizon comme Elyséa.

« Tu sais, j’ai commencé à faire parler de toi dans le monde entier. »

« Hein ? Mais pourquoi avoir fait cela ? »

« Hahaha ! Car tu vas devenir l’une des merveilles de ce monde ! La femme spectre attendant son amour depuis des siècles ! »

« Je ne veux pas devenir célèbre … Sélia. Arrête ceci … s’il te plaît. »

« Ne t’en fait pas, c’est juste pour que des gens viennent te voir et te rendre visite. A part moi, qui vient donc ? J’ai appris d’ailleurs pourquoi elle ne veut pas te rencontrer. Elle attend le retour de Kéran … Il paraitrait qu’elle veut lire la surprise sur vos visages en la voyant. »

« De la surprise ? J’aimerai surtout savoir qui c’est. »

« Interdiction formelle d’en parler, Elyséa ! Désolée mais les règles sont les règles ! » déclara Sélia en haussant les épaules, émettant un petit rire. Elle resta pendant quelques heures à ses côtés, les deux femmes parlant de Kéran enfant avant que Sélia ne s’en aille à nouveau.

Trois cents autres années ? Oui … C’était pourtant le cas. Trois cents longues années … L’histoire de Kéran était maintenant devenu un mythe … Une légende … Avait-il vraiment existé ? Est-ce que ce monde était vraiment en danger ? Elle seule connaissait la vérité … Avec Sélia et cette autre personne qu’elle ne connaissait pas.

Mais elle en avait vue des familles, des générations … Le bouche à oreille de Sélia avait fait son effet. Toujours assise sur son rocher, de nombreuses personnes venaient la voir. Il fallait dire que depuis tout ce temps, la montagne des dragons était aussi un endroit où l’on pouvait rencontrer ces créatures plus que charismatiques et magnifiques.

Alors bon … Elle, en tant que « merveille » du monde, chose qu’elle n’acceptait pas personnellement, elle restait là. Elle parlait rarement, mais racontait pourquoi elle était ici, ce qui s’était passé, la vraie vision de la légende de Kéran, celle d’un jeune homme possédé par une femme d’un ancien temps, une femme qu’il a aimée et inversement
Elle avait tellement à raconter mais elle préférait ne pas trop les déranger. Ces personnes ne posaient pas de problèmes non plus. Ah … Mais le temps s’écoulait … Inlassablement. Cinq cent années … Un demi-millénaire.
Le temps était encore plus long que dans ses souvenirs … Bien plus long même. Avec Sélia, elles pouvaient être considérées comme des créatures millénaires … Enfin, des êtres dont l’existence dépassait tout entendement. Bien entendu, après cinq cents longues années, les humains et les pokémons avaient repris leurs « droits » sur ce monde. Et donc … Les guerres, les morts, la pollution, tout ce qui avait disparu auparavant … était revenu.

Mais ce n’était plus son problème. Ils étaient maintenant capables de se débrouiller et de se défendre. Oui … C’est pourquoi … Elle resta de marbre pendant cinq cents nouvelles années. Un long millénaire venait de s’effectuer. Mais elle n’oubliait pas Katérina, elle n’oubliait pas Hodan, ni rien, ni personne. Même si elle était convaincue que dans le fond, ils étaient toujours réunis dans leurs différentes réincarnations.

« Ils vivent … comme des humains. Mais je ne crois pas qu’en étant morte, je pourrai avoir d’enfants. Jamais même … Comment serait-ce possible ? »

Elle n’avait jamais essayé en un sens mais les pokémons ténébreux et spectres étaient capables d’en avoir … alors pourquoi pas elle ? Mais comment est-ce que cela se passerait exactement ? Elle ne savait pas … Pas du tout même.

Elle ne s’était jamais posé la question avant de connaître Kéran et même pendant tout ce millénaire, elle n’y avait pas réfléchit … Mais maintenant … Parce qu’elle espérait que Kéran reviendrait. Même après mille ans, elle espérait tellement …

« Kéran … Combien de temps encore ? »

« Quelques secondes encore, juste ce qu’il te faut pour que tu te retournes. »

Elle sursauta en entendant la voix. Cette voix qu’elle n’avait plus entendue depuis mille ans. Elle … Elle rêvait, n’est-ce pas ? Elle rêvait ? Avec lenteur, elle vint se lever, prenant une profonde respiration. Tout … mais pas un mirage. Elle ne voulait pas une illusion.

Ah … Elle fit un demi-tour sur elle-même. Un homme aux cheveux argentés … Un homme à la taille impressionnante … Il était aussi grand d’habitude ? Et ses yeux saphirs … C’était bien lui. Ce visage si beau, nullement brûlé ou parcouru par les cicatrices … Et cette tenue à rayures noires et bleues.

Mais le plus important n’était pas sa tenue … mais celui qui la portait. Elle n’osait pas faire un pas. Après mille ans, elle-même ressentait des crampes … ou alors, elle n’y arrivait pas ? Peut-être car elle avait peur que cela soit une hallucination. Une hallucination qui se rapprochait tellement près d’elle.

Et qui colla ses lèvres contre les siennes. C’était réel … bien réel. Les lèvres de Kéran étaient bien réelles. Et le visage qu’elle parcourait de ses doigts l’était tout autant. Kéran était en face et … et … Elle vint le serrer contre elle, Kéran se retrouvant incapable de se mouvoir, l’ombre d’Elyséa l’empêchant de bouger.

« Aie, aie, aie … N’utilises pas tes pouvoirs pendant un baiser, Elyséa. »

« NON ! Je veux être sûre que tu ne t’échapperas pas ! J’ai attendu mille ans ! Mille ans tu m’as fait attendre, Kéran ! Alors, j’ai le droit de te faire tout ce que je veux après tout ce temps ! Même si ça ne te plait pas ! Même la pire des folies ! »

« La pire des folies ? Quelle idée as-tu donc en tête, Elyséa ? » murmura le jeune homme dans un grand sourire alors qu’elle rougissait violemment.

« Rien de spécial … Du genre, se tenir la main et se promener d’abord. Ensuite, on verra … Mais je suis patiente, je suis très patiente. »

« Tu as assez patienté, Elyséa. Tu peux me faire tout ce que tu désires. Tu as mille ans à rattraper alors bon … »

« Mille baisers pour mille ans. » murmura Elyséa, commençant par l’embrasser une fois puis une seconde fois et ainsi de suite. Elle ne chercha pas à s’arrêter.

Quelques heures plus tard, Kéran était assis contre un rocher, prenant plusieurs bouffées d’air alors qu’Elyséa était à côté de lui, rouge de la tête aux pieds. Le jeune homme avait une main sur le cœur, disant en plusieurs fois :

« Ah … Ah … Ah … Tu sais que … Tu sais que tu n’étais pas … obligé de tout faire en une traite ! Et puis, ces baiser qui duraient deux à trois minutes, je … »

« Mille baisers pour mille ans. Ou alors, il y en a mille autres offerts ? »

« Euh … Je reprends mon souffle, d’accord ? Et si on peut se contenter d’un baiser de mille secondes, ça ne me dérangerait pas et puis … Oh … Elyséa … Viens par là. »

Il l’attrapa par le bras, la faisant grimper sur lui avant de la coller contre son cœur. Elle eut un petit gémissement de bonheur, souriant alors que Kéran lui caressait les cheveux … de ses deux mains. Oui, c’était le même jeune homme qu’auparavant … dans leurs rêves … Sauf qu’aujourd’hui, c’était la réalité, la réalité … C’était la réalité.

« Kéran … Il paraitrait que je dois t’emmener à une personne … de la part de Sélia. »

« Sélia ? Elle est encore en vie ? Wow … Je crois surtout qu’il va falloir me donner quelques explications. Et puis, bien que je sois mort, je n’ai pas l’impression d’être humain … »

Ah bon ? C’est vrai qu’il semblait étrangement puissant mais la puissance, elle en avait que faire. Main dans la main, ils se relevèrent tous les deux. Elle savait où elle devait se rendre tout d’abord. Les deux personnes quittèrent le sommet de la montagne des dragons, se dirigeant vers un endroit précis. Un endroit où … une magnifique demeure était là. Mais dès l’instant où ils firent quelques pas, plusieurs personnes se dirigèrent vers eux, Kéran haussant un sourcil en les reconnaissant.

« Vous n’êtes pas … de la famille de Katérina et Hyathéna ? Et Hodan ? »

« Nous sommes leurs descendants. Et nous avons été prévenus par une femme aux cheveux bleus que vous alliez arriver. Veuillez nous suivre, après tout ce temps, nos ancêtres attendaient ce moment depuis si longtemps. Nous sommes heureux de pouvoir enfin vous donner ce qui vous attendait depuis tout ce temps. »

De quoi est-ce qu’il parlait ? Kéran se tourna vers Elyséa, celle-ci signalant qu’elle n’en savait rien. Finalement, les descendants vinrent leur tendre un imposant bocal fait de verre … et contenant une fine poudre verte.

« Mais c’est … » commença à dire Elyséa.

« Nous ne savons pas son effet car depuis tout ce temps, les informations ont commencé à se dissiper mais … Nous pensons que vous savez son utilité. »

« Vous avez vraiment gardé cela pendant un millénaire ? Vous n’avez jamais … »

« Nos ancêtres étaient des personnes avec de l’honneur et de la valeur. Agir de la sorte reviendrait à jeter du discrédit. Tenez … Prenez-le. »

Oui … Bien entendu. La femme aux cheveux blancs récupéra le bocal, remerciant les descendants de Katérina, Hyathéna et Hodan avant de s’éloigner avec Kéran. A l’extérieur, le jeune homme regardait le bocal, murmurant :

« Avec ceci … Nous pourrions revenir à la vie … n’est-ce pas ? »

« Mais est-ce que nous ne sommes pas déjà vivants, Kéran ? » rétorqua Elyséa.

« Je crois que nous avons déjà réfléchi à la réponse, n’est-ce pas ? »

« Je crois bien que oui … Kéran. Allons-y, nous irons le donner à cette personne. »

Cette personne qu’ils devaient rencontrer. Peut-être que le fait d’être mort n’était pas aussi problématique … Pour les enfants, de toute façon, il y aurait toujours une solution, pourquoi se voiler la face ? Pourquoi se cacher la vérité ? C’était juste stupide. Le plus important pour eux deux … était de passer le reste de leurs existences ensembles.

« KERAN ! ENFIN ! Quand elle me l’a dit, je n’y croyais pas ! »

Il se retrouva soudainement projeté au sol, une femme aux cheveux bleus étant en train de l’éteindre de toutes ses forces, Kéran gémissant de douleur. C’était … C’était quoi cet ouragan ? Sélia ? Elle le releva, le gardant dans ses bras.

« C’est vraiment toi ! Je sens qu’elle va être heureuse de te revoir ! De toute façon, après tout, elle ne le montrera pas forcément mais j’en suis certaine ! »

« Si on peut m’expliquer la situation surtout. »

Mais oui, mais oui ! Sélia vint diriger le couple et pendant qu’ils marchaient tous les trois, elle racontait exactement ce qui s’était passé. Pourquoi elle était encore en vie, comment était-ce possible ? Et elle remarqua aussi la poudre verte dans le bocal, cherchant à savoir ce que Kéran comptait faire. Mais il répondit que pour l’heure, il préférait surtout voir où elle allait les emmener … Surtout qu’ils étaient toujours dans la montagne des dragons.

« C’est bizarre, j’ai l’impression de connaître cet endroit. »

« Tiens, elle m’avait signalé que ça serait normal que tu dises cela. »

Mais qui était cette « elle » ? Finalement … Ils arrivèrent à ce qui semblait être une modeste habitation. Mais pour s’y rendre, il fallait vraiment avoir de la chance. Car cet endroit était caché au sein même de la montagne des dragons.

« Kéran ? Si tu veux bien y rentrer … En premier. Elle t’attend. Elyséa ? Tu attendras un peu mais je pense que tu seras aussi surprise. »

« D’accord, d’accord … Mais assez de cachotteries, n’est-ce pas ? »

Le jeune homme pénétra dans la petite maisonnette. C’est bizarre … Il se sentait chez lui … Chez lui et chaleureux … Enfin, il avait une certaine notion nostalgique.

« Il est normal que tu ne te rappelles pas de cet endroit, Kéran. Même ton ancêtre l’a oublié car il était si jeune à cette époque. »

Une voix féminine ? Provenant d’une autre pièce. Avec lenteur, il pénétra dans la pièce. Assise sur un rocking-chair, une jeune femme s’y trouvait. Des yeux dorés, des cheveux bleus-blancs coiffés comme s’ils donnaient l’impression d’être des pics de glace. Et surtout ils étaient longs et la couleur était différente selon l’endroit … Elle portait une robe noire avec quelques morceaux de tissu blanc autour de la taille. Malgré son âge, c’était étrange et …

« Quand j’ai trouvé Kurym lorsqu’il n’était encore qu’un bébé, je ne pouvais pas me présenter sous ma forme réelle, n’est-ce pas ? Il me fallait être une mère pour lui … Une mère douce et apaisante, malgré mon apparence effrayante … »

« K… Kyurem … Vous êtes Kyurem. »

« Pas besoin de me vouvoyer, je ne suis que ton ancêtre, tu es mon enfant, Kéran. C’est bien pour cela que tu es spécial … même lorsque tu es mort. Mais la mort dans certains cas … n’est-ce pas juste le début d’une nouvelle vie ? »

« Est-ce que je peux … »

« Fais donc … Un millénaire, cela fait quand même un temps des plus importants. »

Il posa un genou au sol, prenant la main droite de Kyurem avant de l’embrasser délicatement. La même main caressa la joue de Kéran, Sélia et Elyséa faisant leurs apparitions dans la pièce. Kyurem murmura doucement :

« Voilà donc cette personne qui accompagnera ton existence pour l’éternité dorénavant ? Je vois que vous tenez le moyen de revenir à la vie et pourtant … Vous ne semblez pas vouloir l’utiliser, n’est-ce pas ? »

« Elyséa … C’est Kyurem, tu sais … La femme … Enfin, la pokémon qui a élevé Kurym. »

« Kyurem, est-ce que vous pouvez m’expliquer … ce qu’est maintenant Kéran ? »

« Oh … Tout simplement le … fameux dragon spectre. Avec la résurrection d’Hodan, il fallait bien quelqu’un pour prendre ce rôle … Et je ne m’attendais pas à ce que Kéran soit aussi … parfait dans ce rôle. Je dirai même … unique. »

« Unique ? Kéran est un dragon ? Enfin, je sais qu’il avait votre sang en lui … »

« Mais pas seulement … Il est mort comme toi … et vivant aussi. Maintenant que nous sommes tous les quatre réunis, nous pouvons enfin parler … Nous avons l’éternité devant nous … et puis, je pense que Kéran ne trouve pas cela déplaisant d’avoir trois femmes à ses côtés, n’est-ce pas ? »

« Je ne vais pas me plaindre, je crois … » murmura le jeune homme aux cheveux argentés, un peu gêné par la situation.
Mais maintenant, ils pouvaient réellement parler tous les quatre. Rattraper tout ce temps perdu. Installés autour d’une table, Sélia commença à raconter son histoire, ce qui s’était passé de son côté, ce qu’elle faisait maintenant.

« Après la destruction de cette gelée, je me suis perdue dans la montagne des dragons. Je ne savais plus quoi faire de mon existence car … Kéran … Ce que tu as fait, je ne m’y attendais pas du tout, tu le sais ? »

« Désolé … Mais c’était tout ou rien. Je suis content de savoir que ce que je pensais s’est révélé être vrai … Vraiment très heureux oui. Mais maintenant ? Je suis donc celui qui remplace Hodan, c’est ça ? »

« C’est le cas. » dit tout simplement Kyurem, ses yeux dorés fixant le jeune homme. « Mais ce physique particulier … Même Hodan ne possédait pas cette aura si particulière. Je crois vraiment que tu es unique, Kéran. Un peu comme Elyséa. Que comptez-vous faire alors de ce bocal et de cette poudre verte ? »

« Te la laisser, Kyurem. Je ne pense pas que revenir à la vie serait une bonne chose. Même si cela peut paraître étrange, maintenant que j’ai Elyséa mais toi et Sélia aussi, je crois que vivre pour l’éternité … ne me dérangerait pas. »

« Vous savez … Les pokémons spectres et ténébreux peuvent avoir des enfants. Sélia aussi est une pokémon maintenant … bien qu’elle ne sache pas encore réellement ses pouvoirs bien que j’ai ma petite idée à ce sujet. »

« Hein ? Moi aussi ? Je suis une pokémon ? Ah ben première nouvelle ! »

Kyurem eut un faible sourire. Ce n’était pourtant pas si étonnant que ça … Loin de là même. Sélia n’était pas n’importe qui … Kéran et Elyséa non plus. Sélia commença à regarder son corps, le jugeant avant de marmonner.

« A part utiliser l’acier et les pouvoirs des dragons, je ne vois pas vraiment … Enfin si … Je comprends que je sois une pokémon mais surement unique. »

« C’est le cas … Tu es unique … comme tous nous. Mais si maintenant … Nous nous mettions à discuter de ce que nous comptons faire ? »

Discuter ce qu’ils allaient faire ? Kyurem fut celle qui prit la parole maintenant. Elle murmurait qu’avec de tels pouvoirs, ils avaient maintenant l’obligation de protéger ce monde. Ils n’étaient pas les seuls à avoir une forme humaine dans ce monde, loin de là. Peut-être étaient-ils les premiers ? Ca, elle ne le savait pas.
Néanmoins, ça ne changeait rien à leurs devoirs. Comme ils possédaient une force propre et unique à chacun dans ce monde, ils devaient alors protéger ce dernier. C’était bien pour cela qu’elle n’avait pas hésité un seul instant face à cette gelée verte il y a de cela plusieurs millénaires. Aujourd’hui, elle n’était plus seule … et aujourd’hui, Kéran ainsi que Sélia et Elyséa allaient parcourir le monde.
Sélia avait déjà pris de l’avance depuis plusieurs siècles mais elle allait servir de guide à Kéran et Elyséa. Puis plus tard, lorsqu’ils seraient fatigués, ils pourraient alors revenir ici … où elle les attendrait.

« Comme une véritable famille … n’est-ce pas ? » murmura Kéran.

« En vue de nos physiques respectifs à chacun et chacune, il vaut mieux alors se considérer comme des frères et sœurs … ou bien plus que ça. Nous sommes une famille … Mais une famille constituée de nombreux êtres de légende. »

« Je suis heureux d’en faire partie … Kyurem. Même si je pense qu’il faudra te trouver un autre nom comme pour nous autres. »

« Nous verrons cela en temps et en heures, Kéran. Mais il est l’heure pour vous de vous faufiler parmi les humains. C’est parmi eux que vous vous dissimulerez. Car derrières vos apparences d’humain, ne l’oubliez jamais, vous êtes dorénavant des pokémons, des pokémons aux capacités destructrices mais capables de sauver des millions d’êtres vivants. » conclut la jeune femme aux yeux dorés, chacun hochant la tête. Ils continueront de protéger ce monde.

Chapitre 299 : Cristalliser la vie

ShiroiRyu
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Chapitre 299 : Cristalliser la vie

Ce ne fut qu’un instant … L’instant où la lame de l’épée de Kéran se planta dans le visage vert se situant au niveau du ventre de Sélia. Sauf qu’il continuait à courir, emportant la jeune femme aux cheveux bleus avec lui sur sa lancée.

« J’ai juré que je vous sauverai … Je le ferai … Jusqu’au bout … »

La lame se planta dans l’arbre, le corps de Sélia toujours planté. Kéran pourtant, ne fit aucun pas pour reculer. Il avait un petit sourire aux lèvres, murmurant :

« Kyurem … Vous m’avez dit que j’étais de votre lignée … Pour vaincre cette gelée … Il faut alors provoquer un froid égal au zéro absolu … n’est-ce pas ? »

« Je m’y suis souvent rapproché mais je n’y suis jamais arrivé. » murmura Sélia bien que ce n’était pas le même ton que d’habitude.

« C’est pour cela que cette gelée a survécu jusqu’à aujourd’hui … mais aujourd’hui, je vais régler ce problème une bonne fois pour toutes … et vous sauver tous … Même vous, Kyurem. Même toi … Sélia. »

« Qu’est-ce que tu veux dire par là ? »

C’était encore Kyurem qui lui posait la question alors qu’il faisait un grand sourire. La garde de son épée se brisa, ne laissant plus que la lame ancrée dans le visage vert. Le visage qui se tortillait de douleur, s’écriant :

« VOUS NE POURREZ PAS ! Je suis immortel ! Je suis immortel ! »

« Non. Tu ne l’es pas … Personne ne l’est. Je vais te faire une démonstration. »

Avec lenteur, sa main se posa sur l’arbre dans lequel la lame s’était plantée. Aussitôt, un froid des plus glacials vient de former sur l’arbre, gelant son écorce … Peu à peu, le froid commençait à parcourir l’intégralité de l’arbre mais aussi la lame de Kéran.

« Je pense que ça suffira … pas … Il faut encore plus de force … Encore plus … Encore plus … Toujours plus … Ce n’est pas suffisant. »

« ASSEZ ! JE T’EN EMPÊCHERAI ! »

La glace au niveau du dos du ventre de Sélia vint se briser, l’arbre retrouvant quelques couleurs, des racines se plantant de toutes parts dans le corps de Kéran … avant de se geler subitement et de se briser.

« Ca … Ce froid … Je ne peux même pas … Je ne peux … Ce froid qui provient de son corps … C’est encore plus … Encore plus que Kyurem. »

« Je te l’avais dit. Tu ne peux pas y arriver maintenant … C’est trop tard. Le destin est en route … Regarde donc cela … Cet arbre, incarnation de ta puissance et de ton être … Regarde ce qui lui arrive … Ce que je vais lui faire … »

« JE NE TE PERMETTRAIS PAS ! JE T’EN EMPÊCHERAI ! »

Le visage vert disparu du ventre de Sélia, se transférant de la lame jusu’à l’arbre, un gigantesque visage vert apparaissant en son centre, des racines sortant à nouveau de tous les côtés pour tenter de toucher Kéran. Mais dès l’instant où les racines arrivaient jusqu’à lui, elles se brisaient … comme du cristal.

« Tu ne comprends pas ? Je vais te le montrer … »

Avec lenteur, il posa son unique main sur l’arbre, sa main se brisant à son tour … comme du cristal … Doigt par doigt, ces derniers se brisaient comme du verre.

« Ce froid ancré en moi … est maintenant ancré en toi … Mais c’est suffisant … C’est largement suffisant … Je crois … Ah … Ah … »

« Kéran ! Arrête ça maintenant ! ARRÊTE ! »

La voix d’Elyséa. Il se tourna vers elle, faisant un petit sourire tandis que Sélia était tombé au sol. Sans la gelée verte en elle, elle avait rejoint les cieux … ou presque … Il avait juré de la sauver … Et il allait y arriver.

« Pourquoi ?! Pourquoi est-ce que j’ai si froid ?! »

L’arbre avec ce visage peint sur lui continuait d’hurler, tentant de briser Kéran mais rien n’y faisait. Le jeune homme posa son regard sur sa jambe droite, celle-ci se fissurant avant de se réduire en morceaux. Il s’écroula en arrière, assis contre l’arbre.

« Il vaut mieux fermer les yeux … »

Ainsi, il ne verrait pas le visage d’Elyséa. Il cligna les yeux une première fois, remarquant que la glace qui bloquait tout le monde n’était plus présente. Une seconde fois et Elyséa était déjà en train de courir vers lui.
Il ne pouvait pas s’empêcher de sourire … Il ne pouvait pas s’en empêcher … Mais … Elle ne devait pas le toucher. Elle ne devait pas. Avec lenteur, il leva ce qu’il lui restait de bras, une paroi glacée et translucide se formant autour de son être, Elyséa commençant à frapper de toutes ses forces contre la glace.

« KERAN ! RETIRE CETTE GLACE ! RETIRE-LA ! KERAN ! »

« Non … Si tu me touches … Tu seras gelée … toi aussi … Mon corps a atteint le zéro absolu … Je ne suis plus que … »

« JE VEUX VENIR AVEC TOI ! KERAN ! NE ME LAISSE PAS SEULE ! »

« Tu m’excuseras ? Cette fois-ci … C’est moi qui pars ah … en premier. Ah … Mon bras … » murmura le jeune homme, posant ses yeux saphir sur son épaule gauche. Il n’en restait plus rien maintenant. Maintenant, Katérina frappait de ses lames contre la glace mais rien n’y faisait. Aucune fissure n’était visible … sauf sur son propre corps et sur l’arbre.

« KERAN ! BORDEL ! Ne lâche pas maintenant ! »

« Mon corps est fatigué … très fatigué, Katérina … Mais je suis soulagé. Je sais que je vais sauver tout le monde. Regardez cette gelée verte … Regardez cet arbre majestueux. N’est-il pas beau ? N’est-il pas magnifique ? »

« NON ! C’est l’incarnation de tout ce qui a causé du tort dans ce monde ! »

« Non … C’est ce qui va tous vous sauver … Tous … Elyséa … Tu trouveras un gentil jeune homme, n’est-ce pas ? »

« Qu’est-ce … Qu’est-ce que tu racontes encore là, Kéran ?! » bredouilla la femme aux cheveux blancs, ordonnant à tous de reculer. Avec rage, elle concentra toute sa force ténébreuse dans ses poings, frappant la glace. Des fissures apparurent … mais sur le sol autour d’elle, signe de sa puissance.

« Je t’ai donné la mort … auparavant … Aujourd’hui, je t’offre la vie, Elyséa. Profites-en … D’accord ? » murmura le jeune homme aux cheveux argentés.

« Mais … Mais … Mais … Kéran … »

« Il est l’heure, ma douce … Adieu. »

Il ferma les yeux, sa tête penchant sur le côté alors que des fissures étaient visibles sur son visage. Sa peau commença à craqueler comme au niveau de ses brûlures. Sa secondes jambe se brisa en morceaux, la voix dans l’arbre éclatant de rire :

« MORT ! IL EST MORT ! ET J’AI TOUJOURS SURVECU ! Cet imbécile pensait que j’allais mourir ?! Il pensait réussir à me battre ?! HAHAHA ! Cet idiot ! Je sais ce qu’il avait en tête ! Je suis capable de donner la mort … mais aussi la vie … Je suis comme un dieu ! Je … Que … Quoi ? »

« Kéran a juré de t’éliminer et de t’emporter avec lui … Il a dit que ce qu’il touchait allait se geler avec lui. Regarde contre quoi il est adossé. »

« Non … Non … Non ! Je ne le permettrai pas ! Je ne le permettrai pas ! JE NE LE PERMETTRAI PAS ! Je vais tous vous tuer ! TOUS ! »

Les racines mais pas seulement, les branches de l’arbre gigantesque se dirigèrent vers Elyséa et les autres personnes présentes. Mais pourtant, aucun ne vint bouger, Elyséa reprenant :

« Kéran a fait une promesse … Il m’a demandé d’en faire une aussi … Il tiendra la sienne. Adieu … Et bon débarras. »


Tel du cristal, les branches et les racines se brisèrent, seconde après seconde … Mais c’était maintenant au tour de l’arbre de devenir translucide … La glace autour de Kéran vint disparaître, signe qu’il avait quitté ce monde. Elyséa fit un mouvement vers lui, posant un genou au sol, tendant la main. Il avait le sourire aux lèvres, le sourire de l’être qui avait accompli ce qu’il désirait.

« Je n’ai pas peur … de mourir une seconde fois, Kéran. Pourquoi … est-ce que tu me refuses ça ? Pourquoi ? Tu es un idiot … Je t’avais promis de t’attendre … Nous nous étions promis … n’est-ce pas ? Alors … Pourquoi ? »

Pourquoi ? Avec lenteur, sa main droite caressa la joue de Kéran, l’effritant. De toute façon, maintenant, son corps ne laissait plus transparaître aucun froid. Elle vint le serrer contre elle, un dernier cri résonnant dans l’immensité de la montagne des dragons et des alentours. Puis … Une pluie … Une fine pluie … Ou de la poudre.

Elyséa ne tenait plus rien entre ses bras et il en était de même pour l’arbre devant elle. L’arbre avait fini par être réduit en une fine poudre qui tombait maintenant sur la montagne des dragons. La femme aux cheveux blancs chuchota :

« Je comprends … ce que tu voulais faire, Kéran. Mais je suis désolée, je ne pourrai pas tenir la promesse que tu voulais que je fasse. Katérina, Hodan … Iyasminé … Bonne vie à vous tous. Je ne l’accepterai pas si Kéran n’est pas avec moi. »

Bonne vie ? Qu’est-ce qu’elle voulait dire ? La poudre commença à tomber sur leurs corps alors qu’Elyséa disparaissait dans le sol. Elle comprenait … les paroles de Kéran. Elle les comprenait maintenant. Cette gelée verte … Même si elle était détruite … et réduite en poudre, elle avait toujours son aspect bénéfique.

« Désolé d’avoir causé autant de problèmes, Iyasminé. »

L’adolescente aux cheveux rouges se tourna vers l’origine de la voix, ouvrant la bouche sans qu’aucun mot n’en sorte. Un jeune homme aux cheveux blancs avec une mèche bleue sombre en son milieu se trouvait devant elle. Mais elle savait qui c’était … Elle le savait parfaitement.


Des cris se firent entendre, de puissants cris alors qu’à côté de Katérina, un homme aux cheveux blonds et d’une taille plutôt impressionnante était présent. Ses yeux rubis se posèrent sur le corps de deux femmes allongées l’une à côté de l’autre.
L’une avait des cheveux bleus et des yeux rouges … L’autre avait la même couleur pour les yeux … mais des cheveux violets. L’homme aux cheveux blonds s’approcha des deux femmes, celle aux cheveux violets venant l’étreindre pendant de longues secondes.

« Je ne pensais pas … qu’il y arriverait … Mais me sauver ? Moi ? »

« Kéran adorait sa grande sœur. Pour une fois, il a voulu la protéger et la sauver. Il a toujours été celui qui se trouvait derrière elle. Utiliser les pouvoirs curatifs … de cette gelée … sans qu’elle soit encore présente dans ce monde, comment a-t-il pu penser à ça ? »

« Car sa vie était aussi fragile que du cristal. C’est pour cela qu’il a décidé de l’offrir à ceux qui l’avaient perdue bien trop tôt. » murmura Elyséa, toujours cachée dans le sol.
Cette vie … Elle ne l’acceptait pas. Elle la refusait … Elle ne voulait pas vivre. Elle voulait juste qu’il soit là, à ses côtés. Elle voulait juste l’aimer … Elle voulait juste rester avec lui. Mais maintenant, ce n’était plus possible. Que Sélia et les autres reviennent à la vie … Tant mieux pour eux. Elle … Elle venait de perdre la raison de son existence.

Dix ans plus tard.

« Kéran, Loa ! Faites attention à vous quand même ! »

Deux enfants en bas âge couraient le long d’un parterre de fleurs et d’herbes. Derrière eux, une femme aux cheveux argentés marchait paisiblement, vêtue d’une robe blanche aux épaules dénudées. Deux enfants, l’un possédait des cheveux argentés, l’autre des cheveux violets … Le garçon était à peine plus âgé que la fille, de quelques mois peut-être.

« Ecoutez Katérina, d’accord ? »

Une autre femme, cette fois-ci aux cheveux violets, comme la jeune fille. Au milieu des deux femmes, un homme aux cheveux blonds était présent. Et autour d’eux ? De nombreux pokémons dragons mais aussi métalliques. Dans le ciel, de nombreux nuages étaient présents mais de couleur blanche … ainsi qu’un magnifique soleil.

« Il fait encore plutôt bon aujourd’hui. Nous n’aurons pas de pluie pour les prochains jours. »

« Maman … Papa, est-ce qu’on peut aller voir la dame ? »

« Bien entendu, faites donc.  Mais encore une fois, ne lâchez pas vos mains et ne vous perdez pas. Même si ce n’est pas très loin, on ne sait jamais. Hyathéna, moi et votre père, nous restons ici pour prendre un peu d’air. » déclara Katérina, les deux personnes à côté d’elle hochant la tête positivement tandis qu’elle souriait.

Dans un autre endroit, au sommet de la montagne des dragons, là où même cette espèce de pokémon ne s’y rendait plus, une personne était assise sur un rocher, regardant à l’horizon comme pour apercevoir quelque chose que nul ne pourrait trouver.

« Madame Elyséa, madame Elyséa ! »

La femme aux cheveux blancs ne bouge pas de sa position. En dix ans, elle n’a pas changé. Elle tourne juste son visage vers les deux enfants, un fin sourire se dessinant sur ses lèvres.

« Kéran … Loa … Vos parents vous ont encore permis de venir jusqu’ici ? »

« Seulement si vous êtes là pour nous surveiller ! »

« Vous savez très bien que je ne peux pas faire cela … Je dois continuer de regarder au loin … en attendant qu’il revienne. »

« Le garçon qu’elle aime. » dit la jeune fille avant que l’autre enfant n’ouvre la bouche. Il n’avait même pas eu le temps de poser sa question !
Les deux enfants vinrent s’asseoir non-loin d’elle, regardant l’horizon comme Elyséa. Puis après quelques minutes, ils se relevèrent, saluant la jeune femme aux cheveux argentés respectueusement. Les heures s’écoulèrent, les jours passèrent, les semaines défilèrent et ainsi de suite. Les enfants devinrent des adultes, de jeunes adultes … Et dix nouvelles années s’écoulèrent sans même qu’elle ne bouge … sans qu’elle ne l’aperçoive.

Chapitre 298 : Derniers soubresauts

ShiroiRyu
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Chapitre 298 : Derniers soubresauts

« Ah … Ah … Ah … Ma belle Elyséa, c’est fini. »

« C’est le cas, mon doux Kéran. » murmura la voix en lui.


Il avait fermé les yeux, le sourire aux lèvres alors qu’il écoutait doucement ce qui se trouvait autour de lui. Il semblait heureux … heureux et satisfait … ou presque. Ce n’était qu’une apparence, une chimère … Il ne l’était pas. Il s’était promis de sauver Sélia, il aurait voulu trouver le moyen de la sauver … Sauver sa sœur … qui avait tout fait pour combattre cette gelée. Et sauver aussi Hyathéna.

« Mais je n’ai réussi à rien faire, c’est tout. »

« Ne t’en veut pas pour ça, Kéran, ce n’est pas de ta faute, loin de là. »

« Je suis sûr qu’il y avait une solution … Une possibilité pour extraire cette gelée de son corps et la sauver. Il était possible de la sauver, j’en suis certain ! J’en suis certain, Elyséa ! »

« Et même si cela fut possible … Disons que tu aurais trouvé la solution miracle, est-ce que tu aurai pu l’utiliser ? Y arriver ? »

… … … Pas forcément. Il comprenait ce qu’elle voulait dire. Il comprenait parfaitement même. Il resta couché sur le sol, Iyasminé et Katérina près de lui, inquiètes et soucieuses.

« T’arrêtes pas de te parler à toi-même, Kéran. T’es encore en train de discuter avec elle ? »

« Bien entendu, Katérina. Bien entendu … Tous les morts ont été réunis au même endroit ? Enfin … Sur cette montagne ? Ca serait … mieux qu’ils soient enterrés ici. Pour ne pas oublier leurs sacrifices. »

« Zénark … Zénark n’est pas très loin. » bredouilla Iyasminé avec lenteur, ayant un peu de mal à contrôler ses émotions à cause de tout ce qui s’était passé.

« D’accord … D’accord … Ah … Je me sens un peu mal. »

« Hein ? Comment ça ? Kéran ! Je vais te soigner, je te le promets ! »

Elle ne voulait plus aucun mort ! Plus aucun ! Elle commença à faire apparaître des racines mais soudainement, une fumée noire s’extirpa de Kéran, prenant la forme d’Elyséa.

« Hein ? Pour … Pourquoi ? Kéran ? Kéran ? » bafouilla la femme aux cheveux blancs avant de se mettre à côté de Kéran, le corps de celui-ci ne se soulevant plus.

« Pourquoi ? Pourquoi est-ce que tu es partie de son corps, Elyséa ? Kéran a besoin de toi en lui ! » cria Katérina, Elyséa répliquant sur le même ton :

« Tu crois que je le sais ?! C’est lui qui m’a repoussée ou alors … Ou alors … Son corps… Je n’ai plus rien à posséder. Son corps m’a rejeté car … Non. Non et non. Je n’ai aucune preuve … Aucune preuve alors je ne crois pas à ça. Je n’y crois pas du tout ! »

Elle ne voulait pas ! ELLE NE VOULAIT PAS ! Alors pourquoi est-ce que le corps de Kéran ne se soulevait plus ? Pourquoi ? Pourquoi ? Elle posa sa tête contre son cœur. Il continuait de battre … mais très lentement, très lentement.

« Aie, aie, aie … Elyséa … Ca fait mal … »

« Kéran ! IDIOT ! Tu me fais peur ! »

« Ah … J’ai juste un peu de mal à respirer. »

C’est vrai. C’était à peine … si sa poitrine se soulevait. Le jeune homme se redressa avec lenteur, se retrouvant en position assise tandis qu’il ne prenait qu’un souffle toutes les vingt à trente secondes. Il murmura :

« Mon corps est saccagé … dévasté … »

« Ne dit pas … n’importe quoi. Pourquoi est-ce que tu m’as repoussée, Kéran ? Je veux rester en toi … Je veux juste rester en toi. »

« Elyséa ? Je préfère t’avoir en face de moi … à mes côtés … Au moins, tout le monde verra à quel point tu es magnifique. Les gens doivent le savoir … Les gens doivent apprendre que tu es le plus bel être qui existe dans ce monde. Je suis heureux de t’avoir connue, Elyséa. Vraiment très heureux … Plus qu’heureux … Ah … Elyséa … Il faut que je fasse quelque chose … Il faut que je le fasse. »

Avec lenteur, il posa son unique main sur la sève qui recouvrait son œil gauche. Celui qu’il avait failli se crever. Il retira la sève, regardant de ses yeux saphir la jeune femme aux cheveux blancs avant de sourire.

« Vraiment superbe … Vraiment … »

« Kéran, laisse-moi revenir dans ton corps. Je ne veux pas te quitter … Je ne veux pas … »

Elle commença à sangloter, Kéran posant maintenant ses doigts sous le menton d’Elyséa, le relevant légèrement avant de l’embrasser pendant quelques secondes. Finalement, lorsqu’il arrêta, il se tourna vers Katérina.

« Ne t’en fait pas … Je ne t’en veux plus, Katérina. Je sais juste que … nous avions fait une erreur tous les deux. Nous étions trop pressés … et nous n’y connaissions pas grand-chose en fin de compte. Je suis aussi fautif que toi dans cette histoire … »

« Ne me dédouanes pas de mes actes. Je suis celle qui a commis la faute en première. Dans ma jalousie … trop ancrée en moi, je n’ai pas pensé un seul instant à toi … et au fait que tu n’aurais jamais commis un tel acte, Kéran. C’est à moi de m’excuser et … »

« Et excuses acceptées. Je n’ai pas envie de partir en sachant que je suis en froid avec toi … Hahaha … Froid, Kyurem, montagne des dragons … »

Il éclata d’un rire tonitruant, crachant du sang avant de se mettre subitement debout. Cela aurait presque ressemblé à un rire de dément mais … Il se contrôlait correctement. Enfin … Presque … Il posa ses yeux sur Iyasminé avant que sa main ne vienne caresser ses cheveux auburn … Il murmura :

« Je sais que tu m’excuses et me pardonnes mais … »

« Tu es … mon héros … Kéran. Tu ne pourras pas changer ça … qu’importe ce que tu dis, qu’importe ce que tu fais. Tu m’as sauvé, tu as sauvé tellement de personnes et … »

« Je n’ai pas réussi à sauver les personnes importantes à nos cœurs … Je considère que je n’ai pas réussi ce que je voulais … Tu aurais aimé que Zénark soit avec toi, je le sais bien. Je voulais pareil avec Sélia … et voilà où je l’ai trouvée … Sur le sommet de cette montagne. »

« Stop, stop, stop … Il faut que tu arrêtes de parler. Sélia, Katérina, est-ce quelqu’un peut m’aider ? On part d’ici maintenant. Il faut que l’on parte et qu’on aille le soigner. »

« Non, il me reste une dernière chose à faire … Et je ne veux que personne s’en mêle. Même Elyséa … Personne … Hahaha … »

« De quoi est-ce que tu parles, Kéran ? » murmura Elyséa, inquiète, posant sa main dans la sienne, le jeune homme la retirant aussitôt.

« RELEVES-TOI ! JE SAIS QUE TU ATTENDS JUSTE QUE NOUS SOYIONS PARTIS POUR ESPERER SURVIVRE ! »

Se relever ? Qui donc ? Qui pourrait se relever ? Quand même pas … Tous les visages se tournèrent vers le corps allongé sur le sol, celui de Sélia. Il avait à nouveau une apparence humaine, c’est vrai mais …

« Pourquoi ? Pourquoi est-ce qu’il a fallu après tous ces millénaires que je tombe sur quelqu’un comme toi ? Sur une plaie de ton genre ? Pourquoi ? Alors que j’avais finalement trouvé le corps parfait ? POURQUOI ? »

« Car je ne suis pas aussi stupide que ça … Nous n’avions aucune preuve de ta mort réelle. »

« Hahaha … Hahaha … J’aurai mieux fait de faire exploser ce corps … pendant cette fichue attaque. Mais le perdre serait revenu à ce que j’attende plusieurs millénaires. »

« Ton empressement coûtera ton existence. ALLER ! Relèves-toi ! »

« Kéran ? Elle … Cette gelée n’est pas morte ? » dit Elyséa, cherchant déjà à s’enfoncer dans le corps de Kéran sans y arriver. Mais elle n’y arriva pas, Kéran chuchotant :

« Reculez … Je ne sais pas ce qu’elle prépare et … »

« TU AS VU TON CORPS KERAN ?! » hurla Elyséa.

« Et ? Quel est le problème avec celui-ci ? Je peux encore courir … Je peux encore vivre … Je vais me débarrasser une bonne fois pour toutes de cette gelée. »

Sélia se releva avec lenteur, un trou béant au niveau du ventre. Sauf que le trou commença à se combler, laissant apparaître un étrange visage … entièrement vert … Même les yeux étaient complètement verts, sans pupille …

« Déchet humain … Je vais t’apprendre ce qu’il en coûte de vouloir me tenir tête. »

« Bien entendu, bien entendu et je compte … »

« TOUS DESSUS ! NE LAISSEZ PAS KERAN SE BATTRE ! »

Katérina avait crié avant qu’il ne termine sa phrase mais aussitôt, dès les premiers mouvements, tous se retrouvèrent à terre, leurs pieds s’étant gelés.

« Qu’est-ce que je vous ait dit ? C’est une affaire entre elle et moi. » murmura le jeune homme aux cheveux blancs, ses yeux saphir se posant sur le visage au niveau du ventre de Sélia … C’était là que se trouvait cette gelée … ce qu’il en restait.

« Tu es plus fort que vif, ce corps est encore capable d’utiliser toute sa puissance. »

« Et alors ? Qui a dit que c’était ce corps que je comptais vaincre ? C’est uniquement toi et personne d’autre. Ce corps ne t’appartient pas. »

« FOUTAISES ! Je contrôle ce corps et tous les pouvoirs qui sont en lui ! TU NE PEUX RIEN FAIRE CONTRE MOI ! TU … »

Sélia s’immobilisa, faisant un pas vers Kéran alors le visage au niveau de son ventre paraissait inquiet. D’ailleurs, ce fut lui qui prit la parole :

« Qu’est-ce que … Je n’ai jamais voulu faire ça ! »

« Qu’est-ce que cela fait de ne plus avoir le contrôle de son corps ? De ne pas comprendre ce qui se passe ? » déclara une voix féminine.

« TOI ?! POURQUOI EST-CE QUE TU ES LA ?! »

« Sélia … » murmura le jeune homme aux cheveux argentés alors que tout le monde était à terre, les pieds gelés. Seul lui était debout.

« Hodan ! Fais quelque chose ! Sors de mon corps et libère-nous ! »

« Je ne peux pas … Je ne sais pas ce que Kéran a fait … Je ne sais pas du tout … » murmura l’être en elle alors que Sélia reprenait :

« Tu as voulu posséder tellement de personnes … Un peu comme moi … mais non pas pour les mêmes raisons. D’ailleurs … J’ai quelque chose à dire à Hodan. »

La dernière phrase avait changé de ton, comme si c’était quelqu’un d’autre qui parlait. Une autre voix … Une voix différente … Une voix qui était celle d’un être si cher à Hodan, un être qu’il avait perdu à jamais … ou presque ?

« Pardon Hodan pour cette mise en scène. Le fait qu’elle me dévore était voulu par elle et moi. Ainsi, en s’attribuant mes pouvoirs et mon être, je pouvais plus facilement l’épauler. »

« L’épauler ? L’aider ? QU’EST-CE QUE CA VEUT DIRE ?! » s’écria le visage dans le ventre de Sélia, commençant à se liquéfier comme pour s’échapper. Mais les deux mains se posèrent sur son dos et son ventre, le gelant … Le visage se reforma, emprisonné en Sélia.

« Ce que cela veut dire ? Tout simplement que tu as voulu posséder tellement d’êtres … qu’il est alors normal qu’ils se rebellent. Pourquoi pensais-tu qu’Hyathéna a voulu que je dévore autant de dragons ? Même ceux de la montagne des dragons. Non pas pour m’accaparer leurs pouvoirs … mais pour les libérer de ton emprise. Tu crois réellement pouvoir nous tenir tête ? A nous ? A tout le monde ? Là où tu as sonné ton glas … Ce fut lorsque tu m’obligeas à le dévorer … Ce corps que tu as gardé pendant des millénaires en attendant que tu en trouves un capable de contenir son immense pouvoir. Kéran ? Quelqu’un a un message pour toi. »

Sélia ferma les yeux pendant quelques secondes, se rouvrant ensuite. Il pouvait apercevoir les deux pupilles … sauf qu’elles étaient dorées. Et la voix qui émanait de Sélia … était douce et froide … Mais c’était une belle voix … Très belle voix féminine.

« Je sens la présence de ma lignée en toi. Ainsi, tu es donc le descendant de mon … enfant, n’est-ce pas ? Si je m’attendais à ce que tu lui ressembles tant, je pense que le destin a voulu ceci. Je dois me présenter : Kyurem. Dragonne chargée de la protection de la montagne des dragons mais accessoirement de celle de ce monde. »

« Je crois que c’est la première fois … que je vous vois. »

« Il y a de fortes chances … Et encore, je suis dans le corps de cette jeune femme et non le mien réellement. Mais ce n’est pas une excuse. Cette entité ne peut plus s’échapper de ce corps. Transperce-nous de ta lame … et finissons-en à jamais. »

« J’aurai aimé mieux vous connaître … madame Kyurem ? »

« Je ne sais pas si m’appeler de la sorte est une bonne chose mais …J’aurai voulu la même chose, ma descendance. Nous allons venir vers toi … Il faut que tu fasses de même de ton côté. Alors, nous disparaîtrons avec cette gelée. »

« NON NON ! NON ! NE FAITES PAS CA ! » hurla le visage au niveau du ventre de Sélia, de nombreux cris se faisant entendre … Des cris de dragons qui émanaient du corps de Sélia, par tous les pores de sa peau. Le jeune homme baissa la tête, disant :

« Je ne suis pas sûr que mon corps me portera jusqu’à vous. J’ai à peine assez de force pour cela … Mais … Est-ce que je serai capable de produire un froid assez fort pour geler définitivement cette chose ? »

« Tu es ma lignée, Kéran … Tu peux accomplir cela. » murmura la voix de Kyurem en Sélia.

C’est tout ce qu’il avait besoin d’entendre. Il fit tournoyer son épée de son unique main, un froid glacial émanant de tout son corps alors que Sélia courait vers lui. Il fit de même de son côté : transpercer ce visage, détruire cet arbre … et ensuite … se reposer à jamais.

Chapitre 297 : La geler de l’intérieur

ShiroiRyu
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Chapitre 297 : La geler de l’intérieur

« Kéran, je t’aime … Kéran, je t’aime tant … Tellement … »

« Je le sais, ma petite Elyséa, je le sais … Je le sais tant. »

« Je t’aime comme une folle, je te désire de tout mon être, je te veux de toute mon âme. Je ne pense qu’à toi, jour et nuit, je ne pense qu’à toi à chaque seconde de mon existence. »

« Il en est de même pour moi, Elyséa. Je t’aime tellement mon amour … Tellement … »

« Je ne veux plus être séparée de toi … Je veux disparaître avec toi, je veux que la mort nous réunisse tous les deux. Nous le méritons, n’est-ce pas ? »

« Je ne sais pas s’il est question de mériter ou non … Je ne sais pas exactement comment faire … Mais je sais juste que c’est ce que je veux pour toi aussi. » murmura le jeune homme aux cheveux argentés dans son armure blanche alors qu’il fixait Sélia.

« Vous avez fini tous les deux ? De parler à voix haute ? »

« Je discute avec l’être que j’aime … Je ne vois rien d’étrange à cela. »

Oh ? Mais c’était dérangeant … Très dérangeant. La femme aux cheveux bleus, montée sur un corps de métal arachnide commença à se mouvoir à toute vitesse, des jets de métal liquide doré se dirigeant vers Kéran à toute allure.

Le jeune homme chercha à les éviter mais l’un des jets vint le toucher à son épaule droite, le métal liquide commença à fondre sur lui. Il poussa un cri, gelant le métal … mais aussi son armure qui se brisa, laissant paraître la chair à vif … et brûlée.

« Hein ? L’acide n’a pourtant pas traversé ton … Oh, c’est vrai, en lisant les pensées de ce corps, j’apprends qu’à cause d’elle, tu as été brûlé sur la majorité de ton corps. Hahaha ! Vraiment, qu’est-ce que je dois affronter comme « sauveur » de l’humanité. »

« Hmm ? Tu crois vraiment que mon corps souffre dans cet état ? Tu te trompes lourdement … Je vais te montrer la puissance que tu ne possèderas jamais de Kyurem. »

Kyurem qui hurlait dans son armure. Elyséa ne comprenait pas mais lui si … C’était son corps … Son propre corps qui hurlait et était comme enragé. C’était son corps qui cherchait à éliminer cette gelée verte à jamais.

« Intéressant … Fais-moi donc une démonstration de cette fameuse puissance que je ne possède pas alors que tous les dragons de ce monde sont réunis dans ce corps. Tous leurs pouvoirs … Hahaha ! Je veux rire moi aussi ! »

« Si tu me provoques tant que ça … Ne pleures pas pour ce qui risque de te tomber dessus. »

« Kéran, ton corps n’est pas en bon état … N’utilise pas toute ta puissance d’un coup. »

« Je le sais parfaitement, Elyséa. Je sais ce que je dois faire. » murmura le jeune homme dans ses pensées. Il savait ce qu’il devait utiliser.

Il frappa du pied sur le sol, de nombreux rochers en sortant, lévitant. Il les envoya en direction de Sélia, celle-ci les évitant dans un sourire mais le jeune homme se trouvait derrière les rochers, venant la percuter de toutes ses forces. Son armure se fissura de plus en plus mais le corps de métal de Sélia aussi.

« Des pouvoirs ancestraux … qui pourraient t’épauler ? C’était ton idée de départ … mais ensuite, tu as décidé de m’attaquer de front. Bien bien bien … Mais tu penses donc que ça sera assez pour me battre ? Ridicule. »

« Qui a dit que j’en avais terminé ? »

Il ne s’était pourtant pas éloigné d’elle. Elle ne voyait pas qu’il ne reculait plus ? La femme aux cheveux bleus fit apparaître plusieurs serres issues de son dos, toutes faites de métal doré. Elle commença à marteler le corps de Kéran.

Le corps de Kéran qui ne bougeait pas d’un poil, continuant de rester près de Sélia. Il manigançait quelque chose ! Il manigançait quelque chose ! Elle le sentait ! ELLE LE SAVAIT ! MAIS ELLE NE TOMBERAIT PAS DANS SON PIEGE GROSSIER !

« Tu as besoin que je sois proche de toi hein ? Désolée mais c’est trop tard ! »

« Comme tu le dis si bien … C’est déjà trop tard, Sélia. »

Quoi ? Elle fit un saut en arrière mais à la réception, elle s’écroula au sol, plusieurs de ses pattes de métal se brisant en morceaux. Le jeune homme était dans un triste état, des parties de son armure blanche tombant au sol. Même Kurym … Même Kyurem ne pouvait rien contre ça … Mais il ne faillirait pas !

« Ah … Ah … Ah … Jusqu’au bout, il faut que l’on me cause des problèmes ! »

« Ce n’est que le début, je vais t’arrêter ! »

« Tu l’auras voulu … Je ne pensais pas avoir recours à ça … Mais je vais te faire revivre le désastre de ces derniers millénaires. Le jour où je suis arrivé ! HAHAHAHA ! »

Qu’est-ce que … Malgré son corps à moitié détruit, Sélia s’envola dans les cieux, passant au-dessus de Kéran avant de se retrouver devant l’arbre … L’arbre qui commença à l’entourer de ses racines. Il hoqueta :

« Qu’est-ce que … Qu’est-ce qu’elle est en train de faire là ? »

« La puissance des dragons est vraiment terrifiante, tu sais ? Même moi, je dois avouer que je la crains … Quand je suis tombé sur cette planète, j’ai eu de la chance de tomber sur l’un d’entre eux et de pouvoir le parasiter rapidement. Après, ce fut beaucoup plus simple. Tu sais, les dragons sont des créatures à la puissance démesurée … alors posséder un corps qui a autant de pouvoirs en soi … C’est un peu comme un rêve un peu fou … HAHAHA ! JE VAIS TE MONTRER LA TOUTE PUISSANCE DES DRAGONS ! Le jour … où je suis tombé. »

« Tombé ? C’est … LA METEORITE ! »

Elyséa venait de crier, comprenant parfaitement ce que Sélia comptait faire ! La femme venait maintenant de fusionner avec l’arbre, seule la partie supérieure de son corps ainsi que sa tête étant visibles, le reste se retrouvant dans l’arbre. L’arbre qui commença à rayonner d’une étrange lueur verte, très étrange … mais diabolique.

« Kéran ! Mets-toi à l’abri ! Préviens tout le monde ! ELLE VEUT … »

« Je t’ai dit pourtant que je ne m’enfuirais plus … Elyséa. »

« Ce n’est pas la même chose, Kéran ! Je ne sais pas si elle en est capable réellement … mais une météorite … Une météorite, ce n’est pas la même chose qu’une simple foudre ou décharge enflammée ! On parle de quelque chose qui a ravagé la planète pendant des millénaires, qui a causé la mort de millions voire milliards de personnes ! »

« Et alors ? Elle n’a pas causé la mienne … Ne t’en fait pas, Elyséa … Ne t’en fait pas. »

« Mais qu’est-ce que tu racontes … Kéran … C’est juste stupide. Juste … juste … »
Non, il était sérieux, plus que sérieux. Elle le sentait dans le fond … Elle arrivait à le percevoir. Kéran croyait réellement … Sauf que le ciel se déchira … Ce soleil radieux était maintenant à nouveau obscurci … par une masse gigantesque et rocheuse … Une masse rocheuse et enflammée … Un météore, issu de la puissance des dragons …

« Kéran, je t’aime … Je t’aime … »

« Moi aussi, Elyséa … Mais je ne compte pas mourir maintenant. » chuchota le jeune homme, fermant les yeux. Cette rage dans son corps était décuplée maintenant. Kyurem était haineux … Mais il ressentait aussi d’autres haines … D’autres haines bien présentes.

« Je ne suis pas seul … Je ne le serai jamais. J’ai toujours été protégé par mon ange gardien … par ma lignée … Par Kyurem. MOI AUSSI, JE PEUX LE FAIRE ! » hurla le jeune homme, son armure blanche finissant de se fissurer avant d’exploser, laissant paraître son corps déchiré par les brûlures.

« Faire quoi ? Invoquer un météore ? HAHAHA ! QUELLE BONNE … »

La femme aux cheveux bleus s’arrêta, son visage se levant vers le ciel. Non … Non … NON … NON ET NON ! CE N’ETAIT PAS POSSIBLE ! CE N’ETAIT PAS POSSIBLE ! Ce n’était pas sa météorite qui était en train de cacher le soleil … mais un astéroïde ? Il venait d’invoquer un astéroïde ? Comment …

« KYUREEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEM ! »

Un hurlement strident, rempli de rage se fit entendre alors que l’astéroïde pulvérisa la météorite, fonçant droit vers l’arbre gigantesque. L’astéroïde se sépara en plusieurs météorites, Kéran criant :

« Ne sous-estime jamais la puissance que peut engendrer ce monde au fil des millénaires ! »

« JE NE PEUX PAS DISPARAITRE ! VOUS NE POURREZ PAS ME DETRUIRE ! »

« Et pourtant, ça sera le cas ! Ça sera ma vengeance pour avoir emporté Sélia ! »

Les nombreuses météorites commencèrent à percuter l’arbre en plusieurs points, des éclats d’écorce vert volant dans tous les sens, des nuages de fumée, des explosions, des flammes se faisant voir devant les yeux de Kéran. Katérina était revenue, comme bon nombre de personnes dont Iyasminé.

« Wow … Tu peux me dire comment t’as fait ça ? »

« Je ne sais pas … Moi-même … Je sais juste que Kyurem était derrière moi … Cette rage accumulée pendant des millénaires a éclaté. »

« Mais est-ce que ça sera suffisant pour détruire cette gelée … et Sélia ? »

« J’espère que oui … Je ressens à peine mon corps et … »

« JAMAIS ! VOUS AVEZ COMPRIS ?! JE POSSEDE CE CORPS ULTIME ! »

La voix provenait de l’arbre, celui-ci continuant d’exploser en morceaux, le corps de Sélia s’en extirpant, à moitié métallique comme auparavant. Lévitant à quelques centimètres au-dessus du sol, il fonçait vers Kéran, celui-ci pointant son épée vers Sélia.

De la glace se forma tout autour de l’arme et du bras de Kéran, l’arme quittant la main de Kéran, fonçant à l’intérieur d’un pieu de glace. Le pieu traversa le corps de Sélia au niveau du ventre, le transperçant et continuant son chemin jusqu’à l’arbre, pour finir par s’y loger.

« Non … Non … NON ET NON ! NON ! »

« Et pourtant si … Libère ce corps … Libère Sélia ! LIBERES-LA ! »

« JAMAIS ! JE … JE … AH ! Mon arbre ! MON ARBRE ! »

Le corps de Sélia se retourna avec lenteur, la sève verte se présentant sur tout l’arbre alors que Kéran regardait le spectacle. L’arbre … était en train de se détruire de l’intérieur … Des pieux de glace sortaient de chaque parcelle de l’arbre.

« Bon sang … Ca va exploser … J’en suis certaine ! »

« Non … Non … Je ne peux pas … Je … »

« C’en est terminé, Sélia … Non … Foutue gelée. Tu as perdu. » murmura le jeune homme aux cheveux argentés, ces derniers ayant repoussé depuis le temps bien que moins qu’auparavant. Le corps de Sélia s’écroula au sol, dénué de vie. Et l’arbre vint prendre une teinte grise sur son ensemble …

« Ils sont morts tous les deux ? Je ressens plus leur présence. »

Katérina avait murmuré cela, constatant que plus rien ne se passait. Tout le monde observait en silence ce qui venait de se dérouler. Puis des cris de joie se firent entendre, Kéran se retrouvant secoué de partout.

« HEY HEY HEY ! Faites attention à lui ! »

La voix d’Elyséa se fit entendre en Kéran, les gens s’arrêtant alors qu’ils regardaient l’état du jeune homme. C’est vrai … Ils pouvaient le féliciter sans le bousculer. Iyasminé s’approcha de Kéran, de la sève entre ses mains. Le jeune homme ne sourit pas.

« Pardon Iyasminé … Pour Zénark … Je … »

« Ne vous ex … Ne t’excuses pas, Kéran. Zénark … voulait me sauver … Il l’a fait … et puis, c’est grâce à lui que je suis vivante. Je dois vivre pour honorer sa mémoire. C’est tout. Est-ce que tu veux que je te soigne, Kéran ? »

« Je crois que c’est inutile … » souffla le jeune homme, Iyasminé haussant un sourcil.

« Pourquoi est-ce que tu dis ça, Kéran ? Ne … Ne fait pas pareil que Zénark hein ? »

« Zénark est mort en se sacrifiant … Pour se sacrifier … Il faut mourir sur le moment. Ah … Je me demande combien de temps est-ce qu’il me reste à vivre … Ca ne vous dérange pas si on se repose ici ? Nous sommes au sommet de la montagne. Profitez du Soleil … car dorénavant, ça sera votre lot quotidien. »

Il eut un petit rire avant de s’écrouler en arrière, tombant lourdement sur le sol. Aussitôt, Iyasminé poussa un cri, alertée et inquiète, Katérina venant la rejoindre ainsi que d’autres personnes. Kéran, le sourire aux lèvres, regardait le ciel.

« C’est finalement terminé … Ah … Ah … Cette chaleur … Peut-être que c’était mon étoile … qui rayonnait en mon être intérieur. »

« Pourquoi est-ce que tu parles aussi étrangement, Kéran ? C’est effrayant. »

« Oh … Ne t’en fait pas pour moi, Iyasminé … Ne t’inquiète donc pas … Où est-ce que Zénark se trouve ? Il est proche, n’est-ce pas ? »

« Zénark …n’est pas loin. Je l’ai éloigné pour que son corps ne soit plus … mutilé ou possédé mais c’est fini maintenant, Kéran. »

« Ah … Tant mieux … Tant mieux … Je n’ai pas réussi à sauver tout le monde. Ah … Pardon … Pardon … Je … » souffla le jeune homme aux cheveux argentés avec lenteur, son corps laissant paraître de nombreuses cicatrices qui s’ouvraient les unes après les autres bien que cela n’était pas perceptible à l’œil nu.

« Ne t’inquiète pas pour ça, Kéran ! On se repose juste une demi-heure puis ensuite, le Dominion Naturel s’occupera de toi pour toujours s’il le faut ! Elyséa aussi ! Bien entendu, c’en est de même pour Hodan et Katérina ! Pour tous les membres des Doctes ! Pour tout le monde ! » s’écria Iyasminé, heureuse et soulagée que tout soit fini.

Chapitre 296 : Un corps libérateur

ShiroiRyu
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Chapitre 296 : Un corps libérateur

« Que plus personne ne se mêle de ça … Je m’occupe d’elle. Katérina, tu emmènes Iyasminé à l’abri. Tu emmènes tout le monde à l’abri ! Ne vous mêlez plus de tout ça ! »

« Ah ouais ? Mais t’as rien fou … Ouais, non, je devrais pas gueuler ça. T’es sûr ? »

« Sûr et certain cette fois … Je ne vais pas la laisser continuer plus longtemps. »

Il en était maintenant convaincu. Elle devait disparaître … Ah … Prendre une profonde respiration et se lancer dans la bataille. Il se concentra, commençant à léviter au-dessus du sol à sa grande surprise, la voix d’Elyséa lui chuchotant :

« Il était hors de question que je ne t’aide pas, Kéran. Allons-y … Je préfère te voir avec ce caractère … Il te correspond bien mieux, mon amour. »

« Hahaha … Moi aussi, tu es mon amour. Enfin, je t’aime. »

« C’est tout ce que je voulais savoir de ta part, Kéran. »

Maintenant … Elle allait l’aider … Et elle était certaine que Kyurem allait faire de même de son côté dans cette armure. Le jeune homme se retrouva en face de Sélia, la femme restant maintenant imperméable à toute émotion avant qu’elle ne regarde le sol.

« Tous en train de s’éloigner de cette zone de combat ? Pourquoi ? Tu penses vraiment qu’ils auront une chance de s’en sortir après que tu sois mort ? Non. »

Il ne répondit pas à Sélia, pointant sa lame vers elle avant de faire apparaître de la glace autour de l’arme. La lame tripla de volume et de longueur, venant tenir tête à l’une de Sélia. La femme fit un mouvement de son corps, ses deux lames percutant l’arme de Kéran, celle-ci se fissurant légèrement au niveau de la glace.

« Je ne donne pas mon maximum … Mais si tu ne veux pas parler, cela est compréhensible. Tu préfères maintenant te concentrer pour m’éradiquer … Mais tu n’as pas saisi pourquoi je suis heureux de posséder ce corps si spécial ? »

Posséder ce corps si spécial ? Il n’a pas choisi Sélia comme ça ? Au hasard ? Il y a une véritable raison derrière tout ça ? Qu’est-ce que … Qu’est-ce qu’il veut dire ?

« Qu’est-ce que tu racontes encore ? Tu essayes de me détourner du combat ? »

« Non, non … De toute façon, ce combat pourra se terminer rapidement, très rapidement même. Alors bon … Tu ne te doutes pas de quelle raison qui m’a poussé à posséder Sélia ? Hahaha … Pourtant, c’est si simple. »

« Si tu ne t’exprimes pas clairement … Je n’ai pas besoin de savoir. »

Il ouvrit la bouche, crachant des flammes violettes en direction de Sélia. Hein ? Qu’est-ce qu’il venait de faire là ? Des flammes … comme les dragons ? Comment … est-ce qu’il avait fait ça ? Il ne le savait même pas lui-même ! C’était sacrément étrange !

« Qu’est-ce que ce corps a de si différent par rapport aux autres ? Tu ne vois pas ? »

D’un geste nonchalant, elle fit se dissiper les flammes, comme si de rien n’était. Elle continua de fixer Kéran, pointant ses lames en l’air alors que plusieurs sphères de différentes couleurs s’envolaient, traversant les nuages dans les cieux.

« Tu ne le sais pas ? Démonstration. »

Un torrent de flammes … et d’eau … et de glace … Et des éclairs. Le ciel s’ouvrit subitement, laissant paraître un soleil magnifique et radieux alors que les éléments se déchaînaient pourtant tout autour de Kéran et Sélia.

« La puissance des dragons. Toute cette puissance accumulée dans un seul corps. Cette puissance qu’elle a engendrée pendant des mois, est mienne maintenant. »

« Tu recherchais spécialement un corps comme ça … pour quelle raison ? »

« Quelle raison ? Mais m’enfuir de cette montagne ! Visiter ce monde que je vais posséder ! A cause de ce Kyurem, je ne pouvais pas m’échapper de cet endroit ! Hahaha ! En parlant de Kyurem, est-ce que tu veux savoir quelque chose de drôle … Très drôle ? »

« … … … Quoi donc ? » murmura Kéran, restant méfiant par rapport aux propos de la femme aux cheveux bleus, celle-ci faisant un petit sourire :

« Je l’ai tué … mais pas seulement … J’ai aussi récupéré ses pouvoirs. »

« MENSONGES ! TU NE PEUX … »

« Pas les avoir ? Démonstration. »

Un froid glacial s’installa subitement tout autour d’eux, un blizzard des plus puissants venant frapper Kéran sur la globalité de son armure. Bien entendu, il ne ressentait rien … mais ce n’était pas physiquement mais mentalement qu’il était touché.

« Les pouvoirs de Kyurem … Je pouvais les posséder … Je n’avais pas le corps pour les utiliser … Imagine donc. Je suis un être de glace mais je possède des pouvoirs liés au feu. Mais le fait de les utiliser me font raccourcir ma vie … car je fonds à chaque fois … Ici, c’est pareil. Je ne pouvais pas car mon corps m’empêchait d’utiliser les pouvoirs de Kyurem mais maintenant … J’ai un corps lié aux dragons ! HAHAHA ! »

Qu’il arrête de rire, ça commençait sérieusement à l’agacer. Il ne pouvait pas se la fermer une bonne fois pour toutes ? C’était trop lui demander visiblement. Il émit un petit rictus de colère. Ce souffle n’était pas assez puissant ? Il allait donc devoir être encore plus fort … ENCORE PLUS FORT ! ENCORE !

Beaucoup plus fort même … Capable de tout dévaster. Ce froid qu’elle contrôlait ? A lui de le posséder. D’un geste de son unique main, avec son épée, comme un chef d’orchestre, il contrôla le rythme du blizzard, Sélia gardant son sourire aux lèvres avant d’applaudir faiblement, reprenant la parole :

« Kyurem … Jamais un être ne m’avait posé autant de problèmes. Mais malgré tous ses efforts, la seule chose qu’il a réussi à faire, c’est de me sceller ici … Jusqu’à aujourd’hui. Dommage que ses compagnons se sont retournés contre lui, les dragons étaient déjà sous mon contrôle à cette époque … même si c’était perfectible. »

« Perfectible ? Tu les as retourné contre lui ! »

« Non non … Il pensait plutôt qu’il aurait … Oh mais je m’en rappelle. Ce n’était même pas cela. Il était déjà au courant dès le départ qu’il n’avait aucun allié, loin de là. Mais il est venu au-devant de sa mort. Même si c’était un dragon, j’ai compris ce qu’il disait … Il parlait d’un monde à protéger. Pour qui est-ce qu’il se prenait ? Un héros ? HAHAHA ! »

« Non … Juste pour un père aimant son enfant plus que tout … même s’ils n’étaient pas de la même espèce. Toi, tu ne peux pas comprendre ça. »

Kyurem … Même s’il savait que la mort l’attendait au bout, il n’avait pas hésité un instant. Sa mère aussi … Zaryne … Elle n’avait pas hésité … Loa non plus. Zénark … Ce fut à son tour de rigoler mais nerveusement.

« Je vois … Je vois … Je commence peut-être à comprendre au final … »

« Comprendre quoi donc ? T’entendre rire, aurais-tu enfin perdu l’esprit ? »

« Perdre l’esprit ? Non … Je n’ai jamais été aussi clair … Et je dois m’excuser. »

« T’excuser envers qui ? » demanda Sélia. C’était bien mystérieux. Le jeune homme semblait plus que décidé dans sa voix, ce qui était étrange en soi.

« Elyséa, est-ce que tu voudras bien me pardonner un jour ? »

« Qu’est-ce que tu racontes, Kéran ? » demanda la femme à voix haute en lui. « Tu me fais peur quand tu parles de la sorte. Qu’est-ce que tu prépares ? »

« On n’obtient jamais rien sans sacrifice … Je l’ai finalement compris. »

« Sans sacrifice ? Ne me dit pas que tu comptes te sacrifier ? Et qu’est-ce que ça va te donner ? Tu penses qu’en te sacrifiant, tu arriveras à me battre ? HAHAHAHA ! Quelle idiotie ! Quelle idiotie ! HAHAHA ! Vraiment … »

« Je ne sais pas ce que ça donnera … Mais je ne peux pas rester là sans rien faire. Je me dois de réagir … et pour réagir, je dois me préparer alors à me battre et à mourir à chaque instant … Comme Zénark, comme Loa … comme ma mère … comme Kyurem … »

Il pencha la tête vers le bas, fermant ses yeux saphir. A l’intérieur de lui, il ressentait de plus en plus cette chaleur dévorante. Quelque chose était en train de le dévorer.

« Kéran ! JE PEUX SAVOIR CE QUE CA VEUT DIRE ?! »

« Que j’en ai plus rien à faire de mon corps … Si je ne prends aucun risque, je ne pourrai pas gagner contre Sélia. Je dois donc me préparer à perdre chaque parcelle de mon corps. Tu l’as finalement compris, n’est-ce pas, Elyséa ? »

« Ton corps … ne se soigne pas … Nous le savions déjà contre Karos … »

« Mais là, c’est encore pire … Cette armure … C’est comme si je n’avais pas besoin de toi pour atténuer la douleur … »

« Je ne veux pas … Je ne veux pas … Je ne veux pas ! »

« Allons, Elyséa … Que je me rende au moins une fois utile dans ma vie, non ? Tu ne crois pas ? Ca serait la meilleure chose à faire, je pense … »

« Tu as toujours été utile ! Tu l’est pour moi, Kéran ! Alors, ne parles pas comme ça ! Ne fait pas comme si tu étais résigné ! »

Mais il l’était ? Résigné à se battre … contre Sélia. Résigner à ce que son corps décrépi et dans cet état délabré … ne puisse plus le porter.

« Je ne veux pas … Pourquoi toi et pas les autres ? »

« Pourquoi les autres et pas moi ? Elyséa, ne soit pas égoïste. »

« JE NE L’AI JAMAIS ETE AUPARAVANT ! JAMAIS ! » rétorqua-t-elle avant de reprendre : « Alors pourquoi je ne devrai pas l’être pour une fois ?! Ça fait combien de temps est-ce que j’attends tout ça ? COMBIEN de temps ?! »

« Plusieurs millénaires mon amour … Mais tu dois pourtant comprendre … Tu l’as vécu. »

Elle comprenait ! MAIS CA NE VOULAIT PAS DIRE QU’ELLE ACCEPTAIT ! Quitte à vivre comme des fuyards pendant le reste de sa vie avec lui, ça ne la dérangeait pas ! Elle … Elle … Elle voulait juste vivre avec lui. C’est tout. Elle allait le posséder et le faire s’enfuir … Comme ils étaient capables de voler maintenant, ils … Non … Elle ne pouvait pas.

« Je n’y arriverai pas … Je ne peux pas l’être. »

« Tu vois ? Moi non plus … Ca ne serait pas honorer leurs mémoires. Et le plus important est que j’existe pour toi, Elyséa. »

« Je … Toi aussi, Kéran. Tu existes pour moi … J’existe pour toi … Tu es tout … »

« Tu veux bien m’aider alors ? Sélia n’est pas invincible, contrairement à ses dires … Et même si elle possède les pouvoirs de Kyurem, elle ne pourra jamais les utiliser complètement contrairement à moi … quitte à ce que mon corps se brise … »

Elle le voulait bien. Elle … allait tout faire pour ça. Pour que Kéran s’en sorte … Pour que Kéran soit puisse en terminer avec Sélia. Mais elle ne devait pas se bercer d’illusions. La vie de Kéran ne tenait plus qu’à un fil … Elle était comme de la glace. A chaque seconde, elle fondait peu à peu … Peut-être que si elle se dépêchait, elle pourrait alors stopper ça.

« Rayons cet endroit de la surface du globe. »

Sélia dirigea l’une de ses lames vers le sommet de la montagne des dragons, une force terrifiante émanant de son bras. Elle concentrait pourtant qu’une partie de sa puissance, Kéran se positionnant aussitôt devant sa lame.

« NON ! Tu n’en feras rien de tout ça ! »

« Trop tard … Que cette montagne soit rayée de ce monde … »

« J’AI DIT NON ! » hurla le jeune homme avant que du sang vert ne s’écoule des oreilles de Sélia, celle-ci hochant la tête plusieurs fois.

« C’était quoi ce cri ? Tu veux me briser les tympans ? Utiliser le son pour me battre ? C’est ridicule ! Je peux reconstituer mes tympans quand je le désire ! »

« Tu crois que je sais ce que je fais ? Même sans le savoir, je continuerai à me battre contre toi ! COMPRENDS-LE BIEN ! »

« Tu veux donc m’empêcher de détruire cet endroit ? Soit … »

Elle se dirigea vers le sol, son socle se posant sur celui avant que du métal doré ne commence à en sortir, prenant la forme de huit pattes arachnides de métal. Une base d’araignée, des ailes de plumes, un corps humain … et des bras de métal.

« Impressionnant, n’est-ce pas ? Le métal fut l’une des plus belles inventions de votre peuple. Capable de se moduler sous n’importe quelle forme, il est alors possible de l’utiliser à n’importe quelle fin. »

« Sauf que la forme que tu lui donnes est hideuse. »

« Oh … Hideuse, tout cela n’est qu’un point de vue, bien entendu »

« Bien entendu ? De qui est-ce que tu te moques ? » demanda le jeune homme bien qu’il préférait ne pas attendre la réponse.

Cette réponse risquait de l’énerver. Mais plus il s‘énervait, plus il se sentait capable d’utiliser la puissance de Kyurem. C’est peut-être …

« Kyurem hurle dans mon armure, Elyséa … Kyurem est haineux … Il veut utiliser ma haine comme arme … contre cette gelée. »

« Qu’est-ce que tu racontes, Kéran ? »

« Je ne sais pas … Je dois fatiguer, je crois. »

Et ça ne serait que le début de sa longue virée en enfer. Mais il sentait que plus le temps passait, plus Kyurem lui permettait d’utiliser ses pouvoirs. Bientôt … Il serait alors capable de terrasser Sélia. Mais celle-ci aussi n’allait plus laisser passer cette occasion de l’éliminer.

Chapitre 295 : L’Ange de la Destruction

ShiroiRyu
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Chapitre 295 : L’Ange de la Destruction

« Tu ne ressens qu’à moitié ton corps ? Comment ça ? »

« J’ai l’impression de ne plus avoir réellement le contrôle. Enfin si … Mais je me sens plus libre … Enfin, pas comme si mon corps m’appartenait. »

« C’est étrange … Je … Je vais vérifier l’état de ton corps pendant que tu combats. Fais attention à toi, d’accord ? »

« D’accord, d’accord … Je vais tenir le plus longtemps possible. » murmura le jeune homme aux cheveux argentés, clignant des yeux plusieurs fois.

Il avait une solution pour détruire tout cela. Pour détruire cet arbre … Une solution radicale et des plus violentes. Une solution empruntée à sa mère … Elle avait réussi à utiliser un froid tellement puissant que la gelée avait été détruite, n’est-ce pas ? Il devait essayer de faire de même. Le souci, c’est qu’il ne s’en sentait pas capable malgré les pouvoirs d’Elyséa et de Kyurem. Oui … Il n’y arriverait surement pas.

« Je n’y arriverai pas … Pas du tout. »

« Ne dit pas ça, Kéran. Je suis là pour t’épauler et … »

« Tu ne comprends pas ? Quelque chose est en train de se passer. Le fait que les autres te voient alors que tu es en moi, mon corps qui me répond qu’à moitié. Je ne comprends pas exactement ce que ça veut dire mais ce n’est pas bon, pas bon du tout. »

« Tu te fais trop de soucis pour cela, Kéran. Focalise-toi seulement sur Sélia. »

Il le voulait bien. Surtout qu’il n’y avait plus qu’elle et ce gigantesque arbre … Mais après ? Après ? Il faisait quoi exactement ? Car là, il n’avait aucune idée pour réussir à la battre. Rien du tout … Et tout le monde était blessé. Lui, que légèrement mais les autres personnes ? Et Zénark aussi avait besoin de soins. La situation … était bien trop préoccupante pour que … Il trouve une solution rapide et efficace.

Mais voilà, rien ne vint dans sa tête, pas du tout même. Il n’avait aucune solution en tête. Pourquoi faire ? Comment est-ce qu’il pouvait faire ça ? Sélia … Il n’arrivait pas à la combattre sérieusement ! La femme aux cheveux bleus continuait de l’observer. Un clignement des yeux et il revoyait des ailes … Un second clignement et elles avaient disparu. Il avait quoi ? Un mirage ?

« J’ai mal aux yeux et … »

« AAAAAHHHHH ! Edmond ! Qu’est-ce que ça veut dire ?! »

Un homme venait de crier alors qu’il se tournait vers lui. A ses côtés, un autre homme venait de tomber, un membre du Dominion Naturel. Tranché en morceaux comme le précédent. Elle avait fait quoi là ? Il n’avait rien vu du tout. Rien du tout même !

« Hum … Et si chaque minute, je tuais une personne choisie au hasard ? Qu’est-ce que vous en pensez ? J’estime que ça serait une bonne solution, non ? »

« Z… Zut … Il faut que je les aide. »

L’Absol chercha à se redresser avec son corps plus qu’affaibli et blessé. Iyasminé chercha à l’arrêter, le serrant contre elle avant de dire :

« Non non ! Tu ne dois plus bouger ! Tu n’es pas en état ! »

« Ces idiots sont paralysés par la peur. Le fait de voir l’un d’entre eux se faire trucider comme si de rien n’était … Ca les bloque ! Et Kéran a l’air différent. Katérina, de son côté, a aussi beaucoup de mal. Je ne peux pas continuer cela sans rien faire, c’est pourtant simple. »

« Mais mais mais … NON ! Je te l’interdis ! »

Elle fit apparaître des racines autour d’elle, paralysant l’Absol au sol pour l’empêcher de se mouvoir. Lorsqu’elle disait non, c’était non !

« Tu ne feras pas l’idiot avec moi, Zénark ! »

« Lâche-moi, tu ne comprends donc pas ? »

« Je comprends juste que je ne veux pas que tu meures, c’est tout ! » rétorqua l’adolescente avec un peu de colère dans la voix. C’était pourtant simple à comprendre !

Il comprenait parfaitement ce qui se passait, oui … Il n’était pas stupide, loin de là. Et Kéran ? Qu’est-ce qu’il attendait pour … AH ! Un autre cri se fit entendre, cette fois-ci de la part d’une femme Docte.

« Et voilà qu’une minute s’est écoulée. La prochaine arrivera bientôt. »

Tant qu’ils ne réagissaient pas, elle continuerait son carnage ! Il fallait l’arrêter au lieu de rester plantés là sans rien faire ! De nombreux Doctes et pokémons spectraux et ténébreux se jetèrent sur elle, Sélia créant un dôme de métal recouvert de pics.

« Oh ? Si vous m’attaquez mais que vous n’êtes pas capables de me battre … Je raccourcis le temps de dix secondes. Maintenant, toutes les cinquante secondes, j’abattrai quelqu’un. Tic, Tac … Tic, Tac … Tic, Tac. »

« Il faut que l’on l’attaque ! Briser sa défense ! » cria l’un des membres du Dominion Naturel bien qu’il sentait que ça ne servirait à rien. Katérina hurla à son tour, courant contre le dôme de métal avant de le frapper de toutes ses forces. Des fissures apparurent tandis que Sélia rigolait, reprenant la parole avec lenteur :

« Soit, soit, soit … Plus tu frappes, plus le temps se raccourci. Nous venons de passer à quarante-cinq secondes. D’ailleurs … »

Un nouveau mort … Un nouveau cadavre tranché en morceaux. Kéran était immobile, définitivement immobile jusqu’à ce que Sélia dise à nouveau :

« Je laisse cinq minutes … Je suis une femme très agréable … Mais après cinq minutes, la princesse du Dominion Naturel tombera. »

Iyasminé ? Le jeune homme dans son armure blanche vint réagir aussitôt. Il n’avait pas mal entendu n’est-ce pas ? IL EN ETAIT HORS DE QUESTION !

« Nous ne vous laisserons pas faire ça ! »

« Oh ? Et vous pensez avoir le choix ? Hahaha … Que vous êtes mignons. » murmura Sélia en rigolant, observant l’adolescente aux cheveux rouges, toujours aux côtés de l’Absol.

« Libère-moi, Iyasminé. »

NON ET NON ! Il ne comprenait pas ? Elle le protégerait ! Elle n’avait pas peur de Sélia ! Pas du tout même ! Elle commença à créer un cocon végétal autour d’elle et de Zénark, celui-ci poussant un léger soupir avec difficulté.

« Protègez la princesse à tout prix ! Qu’elle ne soit pas touchée ! »


Même si les membres du Dominion Naturel étaient déjà tous en train de former un mur autour du cocon végétal d’Iyasminé, quelques membres des Doctes vinrent les épauler. Mais ce n’était pas ça le souci, pas du tout même. C’était autre chose … de bien plus grave.

« Plus que deux minutes … »

« ASSEZ ! » hurla la voix de Zénark, le cocon végétal se détruisant alors qu’il se tenait fermement sur ses quatre pattes malgré son état plus que grave. Iyasminé chercha à l’arrêter mais Kéran restait parfaitement immobile, Katérina continuant de frapper contre le dôme.

« Kéran, il faut réagir … maintenant. »

« Je veux bien mais je réfléchis à comment réussir à battre Sélia. Je cherche une méthode pour y arriver. Mais rien ne vient … Rien du tout. Et je ne peux rien faire contre ce carnage. Rien… du tout … Rien. »

« ZENARK ! Mais qu’est-ce que tu fais ?! »

Iyasminé avait crié alors que l’Absol était en train de faire quelques pas … pour danser ? Non, ce n’était pas réellement une danse mais ça y ressemblait réellement.

« Le temps s’est écoulé. Adieu princesse. »

Un nouveau clignement des yeux … et il revoyait cette forme surprenant de la part de Sélia. Un second clignement et elle était toujours là … Sauf que le visage de Sélia laissa place à la surprise. Un troisième clignement des yeux … et elle avait à nouveau sa forme normale mais toujours le visage étonné. Elle murmura avec lenteur :

« L’idiot … Cette vitesse n’est pas humaine et est même difficilement atteignable pour les pokémons … Je ne m’attendais pas à ce que tu arrives à y accéder. »

« Zé … Zénark … » bafouilla Iyasminé, se retrouvant assise au sol, son visage et ses habits recouverts de sang. La corne fissurée, l’Absol était devant elle, son pelage blanc étant devenu rubis. Sur la majeure partie de son corps, des plaies béantes étaient présentes, il y avait même des morceaux de chair à vif.

« Pfiou … J’ai encore un peu … d’énergie pour ça … J’y vais. Désolé princesse mais ça ne sera pas plus possible cette fois. »

Il ne chercha même pas à écouter ce qu’elle disait. Même si son corps le faisait atrocement souffrir, il courait en direction du dôme de métal de Sélia, sautant dans les airs alors que la femme aux cheveux bleus posait ses yeux rubis sur lui.

« Hmm … Encore de la force pour cela ? Etonnant, très étonnant même mais ce dernier souffle de vie … Je vais le briser. »

Alors qu’il se trouvait dans les airs, plusieurs lames vinrent se planter dans son corps, le transperçant de toutes parts. L’Absol eut du sang qui s’écoula de sa gueule, seule sa tête étant encore capable de bouger. Sa corne commença à briller fortement.

« Ca sera … bien la dernière chose que je ferai … »

Sa tête se pencha en avant, une lame ténébreuse et glacée en sortant en même temps que la corne se brisait. Le corps de l’Absol ne bougea plus, la lame venant traverser le dôme de métal … et trancher en deux Sélia au niveau du bas-ventre.

« Oh … Concentrer toute … son énergie … Il préparait … ça depuis quand ? »

Les lames vinrent s’extraire de l’Absol, son corps tombant au sol, ne bougeant plus alors que celui de Sélia s’écroulait, coupé en deux. Des cris, plusieurs cris mais ceux d’Iyasminé étaient bien plus forts que les autres, l’adolescente cherchant à avoir un mot de la part de Zénark, un signe mais rien à y faire.

« Il est mort … car je n’ai pas réagi … Je ne sais pas … ce qui se passe avec moi. J’aurai pu … le sauver, Elyséa. » murmura le jeune homme, regardant le corps de Sélia au sol, inanimé, dénué de vie, sans aucune réaction.

« Oui, Kéran. Je ne te défendrai pas là-dessus. Pourquoi est-ce que tu ne bouges pas ? Jusqu’à quand est-ce que tu vas arrêter de combattre ? Même si c’est Sélia, cette fois-ci, je ne peux pas te pardonner, sache-le … Pas sur ce point. Regarde Iyasminé. Elle adorait Zénark … Regarde Katérina, dans l’état qu’elle est. »

« Je le sais, Elyséa, je le sais parfaitement ! »

« Alors pourquoi est-ce que tu restes là, les bras croisés ? »

« Je ne sais pas … Je … »

Il n’avait aucune explication raisonnable. Sélia avait fait un vrai massacre, elle avait éliminé Zénark … Elle avait tué Zénark et lui était resté là sans rien faire. Parce que son corps était étrange, parce que son corps était différent. Résultat ? La mort d’une personne proche … et les pleurs d’Iyasminé. Il n’avait pas voulu voir pleurer l’adolescente. Elle ne pleurait jamais normalement. Elle se montrait toujours très forte et …

« Je vais détruire cet arbre puisque Sélia n’est plus … Avec sa destruction, le monde sera enfin délivré de cette gelée verte extraterrestre. »

« Je ne crois pas … non … Quand même … Blesser mon corps et le geler en partie. Zénark a été remarquable sur ce coup … vraiment remarquable … »

De la gelée verte s’écoulait du corps de Sélia … Là où elle avait été tranché en deux … Les pied étaient en train de fondre pour prendre la substance de cette gelée. Mais il n’y avait pas que cela … Les mains étaient aussi en train de fondre alors que le tronc et la tête de Sélia se retrouvaient soulevées pour être en position verticale.

« Mais dire que tout cela fut inutile … A part pour me mettre réellement en colère. Il aurait mieux valu que vous ne compreniez pas ce qui vous arriver. Maintenant, il est trop tard. »

La gelée se réunissait autour d’elle, sur chaque parcelle de son corps alors qu’à la place de ses pieds, la femme se retrouvait « fondue » dans un socle … doré ? En fait, le socle semblait provenait des racines de l’arbre derrière Sélia. C’était donc ça ? Elle avait finalement utilisé les pouvoirs de l’arbre ? Un déchirement et voilà que deux ailes d’une magnifique couleur bleue ciel se présentèrent dans son dos. Au-dessus de la tête de Sélia, une auréole trônait fièrement tandis que ses deux mains n’étaient plus. A la place de la main gauche, un amas de métal doré était présent, deux lames, une petite et une gigantesque se retrouvant au bout. A la place de la main droite, le métal doré était encore en train de se former tandis que des petites ailes bleues apparaissaient à la base du socle dans lequel Sélia avait fusionné.

« Vous vouliez donc me terrasser ? Combien de morts vous faudra-t-il pour comprendre la situation ? Vous avez perdu un être emblématique … Mais les autres vont bientôt venir. »

« Pas si je m’en mêle … » murmura Kéran alors que le visage de Sélia se tournait vers lui.

« Toi ? Qui est resté immobile pendant tout ce temps ? »

« Tu ne ressembles plus à Sélia. Je vais faire abstraction de tout ça. »

Et l’éliminer. Même si ça n’allait pas faire revenir Zénark … Même si Iyasminé devait le haïr car il n’avait pas bougé pour Zénark. Il devait se battre … Jusqu’au bout ! Sauf que Sélia commença à s’envoler, malgré l’imposante quantité de métal issue de son corps, les racines la libérant. Elle ressemblait à une statue … sauf que les yeux rubis étaient bien vivants.

« Soit … Je ne suis plus Sélia … Alors qu’est-ce que je suis à tes yeux ? Un monstre ? Kéran, tu ne peux plus me terrasser … Tu ne l’as jamais pu. »

Il allait lu prouver le contraire très rapidement. Peut-être que Katérina pourrait l’aider ? Et les personnes encore vivantes ? Non, il avait déjà causé trop de morts par sa faute. Cette fois-ci, c’était son combat à lui et à personne d’autre ! Que personne ne se mêle de ce combat ! S’il possédait réellement les pouvoirs de Kyurem, il ne devait alors pas avoir peur … de s’envoler. Il devait en être capable, grâce à Elyséa et à Kyurem !