- Chapitre 52 : De longues explications - 6 janvier 2021
- Chapitre 51 : Réunis pour de bon - 16 décembre 2020
- Chapitre 50 : L’assaut salvateur - 18 novembre 2020
Chapitre 20 : Papa
« Tu auras besoin de beaucoup de force et de courage pour y arriver, est-ce que tu le sais ? » me demande Dénialka alors que je continue de sourire. Bien entendu que je le sais, je ne suis pas complètement stupide non plus, hahaha. Mais bon, elle me pose gentiment la question donc je vais lui répondre et lui dire tout simplement :
« Si j’ai réussi à te battre, je pense que j’ai mes chances contre ta sœur … Elle s’appelle comment encore ? Car je ne suis même pas sûr de m’en rappeler. »
« Panilkia. Voilà mon nom. » murmure une voix derrière moi, me faisant me retourner aussitôt avec surprise. Qu’est-ce que … AH ! Elle n’a pas honte de me faire peur ainsi ?
« De … Depuis quand est-ce que vous êtes là ? »
« Depuis le début jusqu’à la fin du combat contre ma sœur, je l’observais en silence. Elle savait ma présence mais n’en a rien dit. J’ai pu voir aussi ton attaque. »
« Ah euh … Je suis un peu fatigué mais bon … »
Autant que je sorte déjà mon arme pour la combattre, n’est-ce pas ? Je ne pensais pas avoir la seconde cousine aussitôt mais elle me regarde de ses yeux rouges, m’observant longuement. Je remarque qu’elle est un peu comme sa cousine en fait. On dirait qu’elle a un corps de métal mais ce n’est pas le cas. C’est juste l’allure qu’elle a.
« Panilkia, puisqu’il faut s’affronter, je suis prêt à me battre dès maintenant. »
« Je ne suis pas là pour te combattre, héros Nev. Du moins, pas pour l’instant. Je n’étais là qu’en éclaireuse, voulant voir la situation de plus près. »
« Hein quoi ? Qu’est-ce que ça veut dire ça ? Vous allez juste partir ensuite comme si de rien n’était, c’est ce que je dois comprendre exactement ? » dis-je avec étonnement alors qu’elle hoche la tête positivement, sans laisser place à une seule émotion.
« En quelque sorte, c’est cela, sauf si bien entendu, tu veux te battre. »
« Je ne suis pas vraiment motivé à cela si je peux me permettre. »
Elle continue de m’étudier mais il n’y a pas que ça. Heureusement, Niny et Migacirpy sont dans les environs et restent auprès de moi. Je reprends la parole :
« Bref, euh … Pourquoi est-ce que tu observais notre combat ? Pour savoir comment je me bats et toutes ces choses, c’est ça ? »
« Pas exactement. Je voulais juste t’étudier, sans que cela soit en rapport avec le combat. Juste étudier ta personne, voilà tout. Je suis désolée, Dénialka. »
« Pas de soucis, Panilkia. Pas de soucis. »
« J’ai obtenu ce que je voulais, je vais m’en aller. »
Et voilà, elle disparaît comme elle était venue. C’est impressionnant une telle capacité … surtout que ça ne ressemble pas à de la téléportation. Je reste quand même étonné alors que Dénialka dit dans mon dos
« Elle a toujours été discrète, comme ses ancêtres. Elle n’en reste pas moins une redoutable femme-pokémon. Tu as pu le remarquer. »
« J’ai surtout remarqué qu’elle pouvait me tuer quand elle le désirait mais qu’elle ne l’a pas fait. Je n’avais même pas vu senti sa présence ! »
« Elle ne l’aurait pas fait. Nous avons certaines notions d’honneur. »
« Je me doute bien à ce sujet. Enfin, ça reste étonnant et surprenant. »
Et maintenant ? Ah oui, je dois juste partir mais en même temps, j’aimerai bien juste comment … ah … que Dénialka se mette à l’abri, voilà tout. Et d’ailleurs, qu’est-ce que Dyrkri pense exactement de tout ça ?
« Ce que j’en pense ? Que tu es juste un parfait idiot. »
« Pourquoi je ne me doutais pas d’une telle réponse en ce qui te concerne ? »
« Car tu commences à me connaître et inversement, voilà tout. C’est aussi simple et ridicule que ça. Mais bon, fais ce que tu veux, ça ne me dérange pas. »
« Bien sûr que ça te dérange mais … je veux régler ça pacifiquement. Giréléna n’aurait pas accepté que j’utilise ma force à mauvais escient. »
« Qu’est-ce qu’elle peut en savoir alors qu’elle est morte maintenant hein ? »
C’était un argument dont je me serai bien passé … mais bref … Dyrkri n’apprécie pas le fait que je laisse vivre Dénialka … ou alors peut-être que si ? J’ai l’impression qu’il y a une petite partie en elle qui apprécie ça.
« Au moins, tu restes le même … c’est le plus important. »
« Qu’est-ce que c’est ? Enfin, qu’est-ce que c’est que ça ce que tu viens de dire ? »
« Rien du tout, je n’ai rien dit du tout. Arrête de poser des questions inutiles. »
D’accord, d’accord. Bon, le message ne pouvait pas être plus clair. Je fais un petit soupir tout en commençant à m’imaginer comment ça se passerait maintenant ? Bon et zut ! Je demande à Dénialka si elle compte m’accompagner ! Elle me répond qu’elle ne peut pas, qu’elle a d’autres idées en tête et qu’avec sa future trahison, Harsia va vouloir la sienne.
Je comprends, je comprends parfaitement même. C’est logique et normal, que ça se passe ainsi. Ce n’est pas étonnant. Bon ! Je la salue et la remercie d’avoir décidé de trahir Harsia pour moi … même si j’espère réussir quand même ce que je veux. Avec ce petit flash, tout a tellement changé maintenant. J’espère ne pas me tromper de voie.
Finalement, j’ai repris la route avec Migacirpy et Niny. Les deux demoiselles-pokémon ne me regardent même pas, j’ai l’impression qu’elles sont muettes. Lorsqu’il est l’heure de manger, elles continuent d’être soucieuses et cela m’agace un peu. Je demande :
« Et si vous me disiez qu’est-ce qui vous préoccupe toutes les deux non ? »
« Papa, ça va devenir beaucoup plus dangereux hein ? Si … Dyrkri n’était pas venue t’aider, tu serais certainement déjà mort non ? »
« De là à penser ça … quand même pas. Mais oui, sans Dyrkri, j’aurai eu beaucoup de mal. C’est juste ça qui vous ennuie, toi et Migacirpy ? »
« Y a aussi cette histoire de flash. C’était quoi exactement ? Tu veux bien nous le raconter ? » me souffle la demoiselle-Magicarpe.
Pourquoi pas ? Ce n’est pas comme si j’avais besoin de leur cacher non ? Je n’ai aucun problème et je leur raconte ce qu’elles veulent. Comment j’ai pu voir la déesse Harsia, bonne et douce, mais aussi les ancêtres des trois femmes-pokémon.
Enfin, après une bonne quinzaine de minutes d’histoire, les deux femmes continuent de me regarder puis entre elles. Elles s’approchent de moi et me forcent à être collé entre leurs deux personnes. Voilà qu’elles me serrent alors que je bredouille :
« Que … que … pourquoi ? He … Hey … Vous n’avez vraiment pas à vous en faire. »
« Ce n’est pas uniquement pour ça. Dénialka n’était pas très sérieuse durant son combat sinon, elle n’aurait jamais accepté ta proposition. Il y a des chances que sa cousine fasse de même mais après ? Peut-être que les combats seront beaucoup plus durs et mortels. »
« Je considère chaque combat comme le dernier. »
Je dis ça tout simplement alors qu’elles viennent me serrer fortement. Aie aie aie ! Elles sont en train de m’étouffer ! Qu’elles se calment toutes les deux ! Je ne suis pas fait de porcelaine, ça ne veut pas dire aussi que je suis incassable !
« Calmez-vous, je vous prie ! Je disais ça comme ça ! »
« Ca comme ça ? Et puis quoi encore ? C’est une raison de plus pour que l’on soit encore plus inquiètes ! Niny ! Tu m’aides ! On le soulève et on l’emmène sous la tente ! On l’empêche de bouger de toute la nuit ! C’est bien compris, Niny ? »
« OUIIIIIII ! On fait tout pour qu’il ne s’enfuie pas cette fois ! »
« Dites plutôt que vous avez envie de … » commence-je à dire avant de m’arrêter. Le regard légèrement furieux de Migacirpy est plus qu’éloquent. Je crois bien qu’il vaut mieux que je me taise plutôt que de créer des soucis, oh que oui. Néanmoins, je ne le prends pas mal, pas du tout même. Je sais pertinemment qu’elles sont réellement soucieuses pour moi. Je me laisse transporter sous la tente avant d’être plaqué au sol. Me faire un peu … dominé sans méchancetés, c’est pas si mal parfois. Les deux demoiselles-pokémon se couchent sur moi.
Ailleurs, Panilkia est en train de voler dans les airs, l’air songeur. Se déplaçant lentement, elle semble profiter de l’air pour se concentrer et penser à diverses choses. Sa rencontre avec Nev a réussi à la troubler. Et pas seulement … cela.
« Le flash lui a permis de revoir quelque chose que ni moi, ni Dénialka n’aurions voulu. Je ne crois pas que Giréléna fut au courant, sa mère est morte trop jeune. »
Oui, ça ne l’étonnerait même pas. Et c’est peut-être mieux ainsi car oui … il y a de fortes chances que cela lui brise le cœur si elle apprenait la vérité. Mais en même temps, rien n’empêchait, sauf Harsia de faire cela. De toute façon, Giréléna était morte.
« Et les morts ne reviennent pas à la vie, loin de là. »
C’est une conclusion assez violente, surtout dans un monde régit de la sorte. Mais peut-être pas ? Peut-être qu’elle est encore là ? Non, Dyrkri fut formelle à la déesse Harsia. De même, le cadavre fut bien présent avant de disparaître, peu à peu.
« Il n’y a pas de retour possible. Elle est morte. »
Cela lui fait encore un peu mal d’y penser. La famille de Giréléna a toujours été opposée à Harsia, depuis ce jour … où Harsia a tué Père. Celui qui fut à l’origine de ce monde, des pokémon et des humains. Celui qui fut le responsable de leurs transformations en femmes.
« Dire qu’il a disparu … lui aussi mais qu’il est ensuite revenu. »
Et encore … et encore … et encore … cela était un cycle sans fin. Un cycle qu’Harsia avait voulu contrôler sans cesse … jusqu’à cette période car cela avait dégénéré au final. Il avait juste fallut que Giréléna rencontre le jeune héros.
« Giréléna, jusqu’au bout, il a fallu qu’elle soit différente des ancêtres de son espèce. »
Que cela soit dans son physique, sa couleur de peau, ses yeux, ses cheveux … tout fut totalement différent chez elle. Et c’est cela qui a joué un rôle important, elle en est convaincue maintenant. Ca ne peut être que ça.
« Je ferai mieux de me dépêcher de retourner chez moi. »
Si Harsia apprend que Dénialka s’est retournée contre elle, elle sera furieuse. Il vaut mieux alors qu’elle soit présente à ce moment précis et continue de faire preuve de loyauté envers elle-même si … même si …
Elle s’immobilise dans les airs, se tournant vers l’endroit d’où elle était partie. Bien entendu, elle a fait un chemin, un long chemin même depuis … mais elle ne peut pas s’en empêcher. Lorsqu’elle a vu Nev, elle a compris … elle a parfaitement compris ce qu’il était. Il n’y avait aucun doute là-dessus. Elle souffla pour elle-même :
« Comment faire pour cela ? Pour qu’il la retrouve ? »
Et surtout : quelle serait sa réaction à ce moment précis ? Seul le temps savait.
Dans l’obscurité, une silhouette cylindrique commence à se déplacer furtivement. Elle observe les alentours puis se dirige vers une lumière qui émet un étrange éclat bleu.
« Quand est-ce que l‘on pourra s’en aller, dis dis ? »
« Bientôt … Bientôt … Dénialka est tombée. Sa présence n’est plus mêlée à celle d’Harsia. Il se débrouille très bien même. »
« C’est lui ? » demande une nouvelle fois la silhouette cylindrique, plus petite en apparence que l’on aurait pu le croire.
« C’est le cas. Qu’est-ce que tu en penses ? »
« Il est plus grand que de ce que tu m’as dit. »
« Ah ça, je ne pensais pas que le passage à l’âge adulte serait aussi efficace chez lui. Il reste néanmoins très chétif et frêle mais bon, je … Visiblement, tu n’as pas envie de parler, tu préfères regarder juste ce miroir, n’est-ce pas ? »
La petite silhouette au corps cylindrique hoche la tête positivement, regardant à travers un miroir. A l’intérieur, ce n’est pas son reflet qu’elle voit mais Nev. Celui-ci est en train de se laver le visage dans un lac, s’aspergeant la face.
« Pa … pa. » murmure la petite créature, mi-humaine, mi-pokémon, ses yeux bleus comme l’azur continuant de fixer le miroir. Le visage de Nev à l’intérieur se tourne à gauche puis à droite, comme si le mot avait été entendu de l’autre côté.
« Qu’est-ce qui t’arrive, Nev ? »
« Je ne sais pas … j’ai cru … que l’on m’avait dit « Papa ». Niny n’est pourtant pas là. » dis-je en me redressant. Ah ! Ca faisait du bien de s’asperger un peu le visage, beaucoup de bien même ! Je m’étire longuement avant de regarder le ciel.
« C’est beau hein ? Mais tu ne peux pas en profiter pour l’instant. »
« Je le sais bien, j’ai encore du travail à accomplir. »
« Hein ? Euh … Pourquoi est-ce que tu pleures maintenant, toi ? » me demande Migacirpy alors qu’il est vrai que j’ai une petite larme à l’œil.
« Je ne sais pas … je crois que je suis heureux. »
« Et ça te fait pleurer, Nev ? C’est vraiment bizarre, tu sais ? »
Oui, je m’en doute mais je suis … soulagé ? Comme si quelque chose, bizarrement, venait de m’enlever un poids de la conscience. Comme si ce petit mot … « Papa » avait eu une importance capitale pour moi. Bah ! Ça doit être un peu la fatigue depuis hier, je n’ai pas encore complètement récupéré en même temps. Je ferai mieux de retourner auprès de Niny et Migacirpy. Une petite pause et ensuite, j’aurai à m’occuper de la dernière … des cousines.