Chapitre 56 : Un problème ailé

ShiroiRyu
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Chapitre 56 : Un problème ailé

« Tu as l’air de bonne humeur, Tery. »

« C’est exact, Manelena. Disons que je pense que peu à peu, nos problèmes diminuent les uns après les autres. Et donc, on peut enfin se dire que tout commence à être réglé. »

« Hmm ? Ah oui ? Tu en es certain de tout ça ? »

« Pas totalement mais au moins, j’ai la bonne mentalité pour avancer et continuer donc j’imagine que ça reste une bonne chose, non ? »

« On peut dire ça comme ça. Oui, c’est une bonne façon de voir tout cela. Mais je ne sais pas, tu as l’air… plus joyeux encore. Qu’est-ce qui te rend aussi extatique ? »

« Hum. Je pense que moi et Elen, nous sommes peu à peu partis sur de meilleures bases. »

« C’est une excellente nouvelle, alors. Elle a enfin compris que tu ne t’étais pas enfui avec la première femme rencontrée ? »

Même s’il sentait un peu l’ironie dans la voix de Manelena, il fit comme si de rien n’était. Enfin, il n’allait pas l’ignorer non plus. Il lui adressa simplement un sourire, réfléchissant à quoi lui répondre avant de finalement dire :

« Non, j’ai juste expliqué que si c’était pour le meilleur, cela ne me dérangerait pas de rester séparés tant que le bonheur de notre enfant n’était pas mis de côté. De fil en aiguille, j’ai exprimé aussi que ce qui s’était passé, ce n’était pas avec n’importe qui et elle a répondu aussi qu’avec toi, cela pouvait passer car elle était au courant de tes sentiments. Cependant, une autre femme, elle ne m’aurait jamais pardonné. »

« Hum ? Est-ce que cela veut dire que je suis un cas à part ? »

Elle était maintenant d’humeur taquine, comme si elle venait d’apprendre quelque chose qui lui plaisait plus que nécessaire. Le jeune homme la regarda, haussant simplement un sourcil.

« J’imagine que oui, mais je ne vais pas tenter le diable non plus. Bon, je vais te laisser, Manelena. Je dois réfléchir à la sécurité de la lettre. Je me demande si je ne vais pas l’accompagner quand même d’un démon. »

« Un démon auquel tu aurais une sacrée confiance alors même si ça perd un peu l’idée de la lettre en elle-même. Tu es certain ? »

« On fera avec ce que l’on peut, faute de mieux. Même si oui, je vois où tu veux en venir. Ah… J’ai encore le temps d’y réfléchir. C’est simplement qu’une lettre, avec les capacités des démons, je ne suis pas sûr qu’elle puisse atteindre l’empereur Malark sans aucun problème. »

« Il faudra faire confiance à cette lettre. D’ailleurs, tu devrais aussi envisager d’en mettre une autre dans la lettre que tu enverras, pour être certain que l’empereur Malark puisse y répondre et ainsi confirmer que c’est bien lui qui l’a reçue. Je pense que ses enfants reconnaîtront son écriture, voilà tout. »

« Nous verrons pour la lettre lorsque nous retournerons à la surface. Il en existe différentes sortes, je suis donc certaine qu’il y en aura une qui pourra convenir pour ce que nous cherchons, Tery. Bon, tu voulais que je te laisse seul, je vais le faire et… je suis contente pour toi et Elen. Enfin, j’imagine que je dois dire ça comme ça. »

« Tu n’as pas l’air très sincère, Manelena. »

« Oh, juste l’air ? Je ne donne que cette impression ? Bizarre. »

Et sans plus tergiverser, elle ne fit qu’un petit mouvement de la main avant de s’éloigner, l’air de rien. Elle n’avait plus sa place à ses côtés pour le moment, elle le savait parfaitement. Tery la regarda partir avant de se donner des petites claques sur les joues pour retrouver une certaine contenance.

Quand il avait évoqué l’idée de la lettre à Wandy et Zalek, il ne s’était pas attendu à ce qu’ils soient aussi enthousiastes à cette idée. Néanmoins, cela avait été une très bonne surprise et ils avaient même déclarés qu’ils pouvaient y mettre leurs propres sceaux royaux à côté du contenu de la lettre pour confirmer leur authenticité. Clignant des yeux sur le moment, il avait demandé comment des enfants aussi jeunes pouvaient déjà avoir une telle chose. Un peu piquée au vif bien qu’elle rougît, Wandy déclara que cela n’avait rien d’anormal. En tant que royauté, chaque enfant avait son propre sceau pour éviter une confusion dans les écrits envoyés par chacun et chacune.

« Et bien entendu, impossible d’utiliser le sceau d’un autre membre de la famille, sauf en les dévorant. Mais tu te doutes que c’est très déconseillé et peu apprécié. »

« En même temps, si les gens respectaient les consignes, cela se saurait, n’est-ce pas, Wandy ? » murmura Tery en souriant à l’adolescente, celle-ci se grattant la joue, un peu gênée par le regard de l’homme aux yeux émeraude.

« On va dire que cela ne se prive pas de se donner des coups dans le dos et dès le plus jeune âge. Peut-être que nous serions déjà morts si nous n’avions pas connu Elise et Tery. »

« Tu n’es pas obligée de dire mon prénom comme ça, hahaha. Cela donne l’impression que je n’existe pas alors que je suis juste à tes côtés, hahaha. »

« Ah euh désolée, désolée, désolée, messire Tery ! Ce n’était pas voulu de ma part ! C’est juste que… je ne sais pas trop comment me placer par rapport à vous. »

« Te placer ? Hmm… Eh bien, je ne vois pas trop où tu veux en venir mais disons que si cela peut te rassurer, j’estime que tu es quelqu’un de la famille ou presque. Un peu comme je vois ça avec Royan, Elise et tout le reste. Je considère Elise comme une sœur en vue de nos rapprochements car nous sommes tous les deux des démons. »

« Donc je suis un peu comme une petite sœur à vos yeux, c’est cela ? »

« On peut dire ça comme ça même si c’est très présomptueux de ma part. »

« Non non ! Ici, il n’est pas question de royauté ou autre ! Euh… D’accord. »

« Je suis fils unique et il n’y avait qu’une personne que j’ai considéré comme ma grande sœur pendant des années. Donc je suis plutôt content que tu acceptes, Wandy. Tu crois que Zalek serait d’accord de son côté ? »

« Oh bien sûr que oui ! Je crois que c’est déjà plus ou moins le cas depuis longtemps ! En même temps, notre frère et notre sœur aîné, vous avez très bien vu de vos propres yeux qu’ils ne pensent pas vraiment à nous. »

« Oui, je dirais plutôt le contraire mais pas vraiment d’une belle façon. »

« Je sais bien que vous êtes un peu ironique sur le coup, messire Tery mais merci de votre considération à notre égard. »

C’était surtout bien triste que des enfants de leur âge soient plongés dans le jeu de la royauté et de la noblesse. Tout cela pour acquérir plus de pouvoirs. Ils n’étaient pas deux mauvais enfants et il était plus heureux d’avoir réussi à les extirper de tout cela avant qu’il ne soit trop tard. Surtout que Zalek restait un enfant encore très influençable.

Laissant Wandy retrouver son jeune frère, lui-même avait fait à peine quelques pas qu’il sentit une présence lui écraser le dos, accompagné d’un battement d’ailes. Sans même avoir à se retourner, il savait de qui il s’agissait. Pourtant, son visage se posa sur celui d’une femme aux étranges ailes mélangeant celles d’une chauve-souris et celles d’un oiseau, le patagium des premières étant dépourvues de plumage.

« Krawnia ? Qu’est-ce que je peux faire pour toi ? »

« Tery ! Tu es enfin seul, sans enfin que d’autres personnes ne viennent nous interrompre. Tu pourrais quand même tenter d’être seul pour moi, tu sais ? »

« Et pourquoi est-ce que je ferais cela ? » répliqua-t-il avec lenteur, s’interrogeant sur les propos de la femme ailée.

« Eh bien… car j’en ai envie ? Et que c’est bien mieux d’être tranquilles dans ces moments-là, tu ne crois pas ? »

« De quels moments est-ce que tu parles exactement ? J’ai l’impression que tu tentes de me dire quelque chose mais je ne vois pas où tu veux en venir. »

« Rooooh ! Il fait l’innocent, hahaha ! Mais je te l’avais pourtant dit et répété que ça serait notre destinée. J’ai compris en ce jour béni par Zéliia que tu étais celui que j’attendais. Je ne pouvais pas quitter la tour mais cela est du passé. Maintenant, je peux enfin suivre ton existence et savoir alors ce que l’avenir nous réserve. »

« Krawnia, je vais être honnête encore une fois… j’ai l’impression de me répéter mais je compte simplement mener ma vie, tranquillement, sans me poser trop de questions. Je préfère que tu le saches dès maintenant. »

« Mais bien entendu, Tery. Mais bien entendu. Simplement, maintenant, il te faudra compter sur ma présence dans ta vie, hahaha ! Aaaaah… »

D’accord. Il valait mieux ne pas relever une telle chose de la part de cette personne. Il savait à quel point Krawnia était bizarre mais cela ne s’était pas amélioré. Il allait plutôt se concentrer sur l’avancée des travaux par rapport au tunnel les emmenant à la surface.

Comme il fallait s’en douter, le fait d’avoir bien plus de personnes permettait un travail plus rapide et efficace, surtout que lui-même utilisait ses golems pour les épauler. D’ailleurs, même si ce n’était pas la première fois qu’il utilisait ses golems, il remarquait à chaque fois l’étonnement de chacun et chacune dès qu’il les appelait.

Bon… Même Clari bien qu’elle n’eût pas vraiment l’apparence d’un golem, avait une puissance bien supérieure à ses autres créations. Ses capacités pour soulever les matériaux, briser des rochers et autres, étaient telles qu’il était difficile d’ignorer tout ça.

« Quand même… Tery… Entre le prénom de notre fille et ce golem, elle te manque, non ? »

« Trop souvent, Elen. » murmura le jeune homme en sentant la présence de la demoiselle à ses côtés. « Elle est la représentation de mes erreurs passées. »

« Mais ce n’est plus le cas, Tery. Tu pourrais la laisser reposer en paix, non ? »

« Elle est en paix, Elen. Elle me protège, comme elle l’avait toujours fait. Mais… si je n’avais pas été aussi simplet à cet instant, tout cela ne se serait jamais produit. »

Il n’y avait aucune tristesse dans sa voix. Son deuil était fait depuis bien longtemps. Mais… en regardant Clari, il était aisé de voir qu’il gardait une affection particulière pour elle.

« Avec votre aide, le tunnel sera creusé à une vitesse bien supérieure à celle prévue. »

« Et nous avons aussi bien plus d’éclaireurs pour nous permettre de vérifier les alentours. Rien n’est à signaler. »

« Je pense que les gnomolds sont en partie responsables de l’absence de problèmes autour de nous. Ils ne sont pas vraiment discrets à la base. »

Les paroles d’Elen étaient véridiques. Les gnomolds étaient sûrement en train de se confronter aux monstres souterrains mais aussi aux démons qu’ils rencontraient sur leur chemin. De plus, ils allaient sûrement attendre des renforts… s’ils voulaient relancer une nouvelle attaque sur eux.

Mais cela serait tout simplement du suicide, de leur part… ce qui collerait bien d’ailleurs à leur caractère habituel. Ah… Il n’allait pas faire de remarques à ce sujet. Il fallait juste avancer dans ce projet sans s’en préoccuper.

Cependant, Elen restait à ses côtés, gardant leur enfant dans ses bras. Il ne savait pas pourquoi elle voulait se montrer aussi présente mais il n’allait pas s’en plaindre. Il voyait bien qu’elle était en train de regarder un peu autour de lui. Pour quelle raison ? Faisant de même, bien que discrètement, il comprit bien rapidement :

« Ah… Elle ne peut pas me lâcher un peu ? Je ne sais pas ce qui cloche chez elle. »

« Elle n’était pas aussi… folle auparavant. Dans la tour, elle paraissait même normale mais depuis que je l’ai revue, elle s’est toujours comportée de la sorte. »

« Je ne sais pas… je ne sais pas du tout. Elle est perturbante mais pas dans le bon sens. Je n’ai aucune idée de ce qu’elle peut mijoter. Elle a dit qu’elle voulait me suivre car c’était notre destin ou quelque chose du genre. »

« Et ce n’est pas tombée dans l’oreille d’une sourde. Déjà Manelena, maintenant elle. Heureusement qu’Elise est amoureuse de Royan. »

« Hmm ? Est-ce que c’est… pour ça que tu restes à mes côtés, Elen ? »

« Bien sûr que oui. Et aussi car… tu veux faire quelques efforts, Tery. C’est normal alors que de vouloir te récompenser pour ça, non ? Tu ne crois pas ? »

Il ne croyait pas en grand-chose à l’heure actuelle, il devait se l’avouer. Pour autant, savoir qu’Elen voulait le récompenser, ça lui mettait du baume au cœur. Le seul truc, c’est qu’il ne comprenait vraiment pas la psyché féminine. Encore hier, elle était prête à tout simplement tirer un trait sur leur histoire et … Ah non, c’était lui en fait.

« Hi ! Qu’est-ce que… Tery ? »

Bah ! Il avait placé une main sur l’épaule droite d’Elen, l’emmenant contre lui avant de poser sa tête contre la sienne, fermant les yeux. Elen était plus petite que lui et c’était… sensiblement différent de tout le reste. Il se sentait mieux.

« On peut rester ainsi pendant quelques minutes, Elen ? »

« Tu en profites un peu trop, Tery. Je t’en veux encore, tu le sais, non ? »

« Je le sais parfaitement mais je peux te promettre de ne pas te garder trop longtemps contre moi. C’est juste… apaisant. J’ai tellement l’impression que ma tête se vide complètement de toute pensée néfaste quand tu es à mes côtés. »

« Tu peux continuer à baratiner autant que d’habitude, Tery. Tes propos ne marcheront plus comme auparavant, tu vas devoir le comprendre. »

Baratiner ? Cela reviendrait à prétendre qu’il mentait un peu en lui adressant la parole, ce qui n’était pas du tout le cas, loin de là. Il était vraiment heureux de sentir Elen contre lui, sans avoir à craindre quoi que ce soit.

« Elen, Elen, Elen… Te sentir auprès de moi me manque tellement ! »

« Mais pourquoi est-ce que tu dis des choses comme ça ? Tu sais parfaitement que je ne vais pas tomber dans un piège aussi grossier et… Pfff. »

Elle soupirait mais c’était maintenant au tour de la demoiselle de commencer à venir le serrer contre son cœur. Sans aucune hésitation, l’étreinte se fit plus passionnelle, chacun cherchant à écouter les battements de cœur de l’autre.

Le temps s’écoula, lentement, mais pas assez pour les deux personnes. Lorsqu’il fut enfin l’heure de s’extirper des bras de son partenaire, Elen fixa Tery du regard, lui accordant un petit sourire. Sourire qui vint disparaître avant qu’elle ne place un doigt sur les lèvres du jeune homme aux cheveux bruns.

« Tu n’es pas pardonné aussi aisément, Tery mais… disons que tu en prends le chemin alors, c’est à toi de faire encore plus d’efforts, compris ? »

« Mademoiselle Elen, le message est très bien passé. Je reconnais la chance de t’avoir à mes côtés depuis le tout premier jour… et aussi de te connaître. »

« Tu peux continuer à parler comme ça, ça ne me dérange pas le moins du monde. »

« Alors, je peux en rajouter encore et encore s’il le faut et… »

« Allons plutôt voir la progression du tunnel. Même si tu n’as pas besoin de regarder tes golems travailler, ça serait bien que l’on vérifie qu’ils ne font pas n’importe quoi hein ? »

Elle l’avait coupé dans son élan mais il avait cru entendre un petit rire de sa part. Il en avait totalement oublié la présence de Krawnia. Même s’il sentait son regard posé sur lui, il pouvait faire comme si elle n’existait pas quand Elen était à ses côtés. Bon… Ce n’était pas tout ça mais elle avait raison.

Avec ses golems, le travail du tunnel, le placement des fortifications pour solidifier le tunnel et être certain qu’il ne s’écroule pas, l’installation de divers bâtiments pour permettre une surveillance constante de ce dernier, tout allait tellement vite dans le domaine de la construction, c’était impressionnant.

Intéressant, très intéressant. Il savait bien que les gens adoraient ces golems et que même les démons appréciaient ces derniers mais… c’était si intéressant. Et en même temps, plutôt flatteur. Il avait repris la lecture des divers livres sur les golems mais il avait la sensation maintenant qu’ils n’étaient plus aussi utiles qu’auparavant, comme si depuis la création de Clari, il pouvait donner vie à n’importe quelle entité.

Enfin n’importe quelle entité. Il ne se prenait pas pour Zélisia ou Alzar. Il n’avait pas l’étoffe d’un dieu et clairement, ce n’était pas du tout son genre de penser de la sorte mais… il ne savait pas pourquoi, cela lui donnait quand même cette impression. Peut-être qu’il devrait en parler aux deux intéressés ? Mais pas maintenant.

« Tery ? Où est-ce que tu comptes aller ? »

« Eh bien, me reposer dans ma tente, Elen. Chacun a terminé son travail aujourd’hui, il est donc normal que l’on aille souffler un peu, non ? »

« C’est exact mais… qu’est-ce que tu dirais de venir te reposer avec moi et Klary ? »

« Tu es certaine de ton choix ? Je veux dire, pourquoi est-ce que tu fais ça ? »

« Je n’aime pas voir Krawnia rôder autour de toi, Tery ; »

« Ah. Oui, c’est vrai. En un sens, c’est peut-être mieux que je sois à tes côtés. »

« Et deux fois plutôt qu’une. Viens par là. »

Elle était sacrément entreprenante ou c’était lui ? Elle le prenait par le bras, ne lui laissant pas vraiment la possibilité d’échapper à sa prise. Pas que ça le dérange, loin de là mais… hmm… Depuis qu’il y avait Krawnia dans les alentours, Elen n’était guère motivée à le laisser seul. Elle avait tellement peur de quelque chose ou quoi ?

« Elen, nous sommes à l’intérieur de la tente, tu n’es plus obligée de jouer la comédie. »

« Je ne joue rien du tout ! Je vais juste leur faire comprendre que ce n’est pas parce que tu as eu une absence quand je n’étais pas là que tu es disponible. »

Disponible ? De quoi est-ce qu’elle parlait exactement ? Il continuait de l’observer avec un petit peu d’appréhension avant qu’elle ne se colle à lui. Elle émit un léger grognement de mécontentement, marmonnant :

« Ces gens qui pensent qu’il suffit d’une fois pour qu’il soit sur le marché. »

« Elen, tu es encore en train de te parler seule. »

« Je voulais juste qu’il comprenne la portée de ses erreurs et que tout cela ne se reproduise plus ou presque mais là… je ne vais pas attendre qu’il s’en aille. »

Bon. Il avait compris : Elen était un peu encore secouée par les évènements, ce qui faisait qu’elle se parlait toute seule ou presque. Mais surtout, elle évoquait clairement ce que lui avait fait. Hmm… Bon, cela lui rappelait quelques mauvais souvenirs et il espérait juste qu’Elen n’était pas en train de retomber dans ses travers. D’un autre côté, en vue de ses propres fautes, il n’avait clairement pas la motivation à vouloir la contredire ou l’empêcher de prendre la parole.

Oui, ce qu’il allait faire, c’était juste voir Klary et l’observer. C’était son petit ange à lui et à Elen. Dire qu’elle avait déjà pris quelques centimètres. C’est qu’un enfant, ça grandissait très vite. Combien de temps depuis qu’elle était née ? Il lui faudra demander à Elen ou même à sa mère pour l’occasion.

Est-ce qu’il allait la soulever ? Non, il valait mieux ne pas la réveiller par erreur. Il s’installa tout simplement sur le lit, observant Elen qui continuait de marmonner tout en lui jetant quelques regards pas vraiment discrets.

Il était peut-être un peu inquiet sur le coup mais… que pouvait-il y faire ? Ce n’était pas comme si la jeune femme allait se laisser faire, loin de là hein ? Hmm… Elle s’était maintenant bien positionnée en face de lui, déclarant d’une voix qui ne laissait pas de place à l’opposition :

« Tery, tu dors avec moi ce soir. »

D’accord. Il valait vraiment mieux éviter de la contrarier.

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