Chapitre 247 : Gardien protecteur

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 247 : Gardien protecteur

« Maman ? Maman ? » murmura la jeune femme aux cheveux tressés de noir tout en marchant en sa direction. Oria avait déjà fait un saut en arrière, sa faux réapparue dans sa main. Une simple mesure de sécurité… Elle n’avait pas confiance… Pas du tout… Non… Là… Elle sentait que l’atmosphère était bien différente. Elle passa une main sur son visage et ses yeux, retirant le sang et les larmes alors qu’Orié arrivait aux pieds de sa mère, ses jambes tremblant dans le sang de la dranienne.

« Sa… Samus… Qu’est-ce qui s’est passé… J’ai mal… au dos… Et je… Est-ce que Maman… est morte ? Est-ce que ma mère est… »

« … … … Pardon … … … Je voulais te voir et je n’ai rien … »

« Ah… Laisse-moi… Je veux rester comme ça… Si tu me relèves… J’ai peur de faire une bêtise… J’ai peur de tuer un membre de ma famille… et je ne veux pas… Je ne veux pas tuer Oria… même si… Même si elle m’a brisé le cœur… »

Il sanglotait, gémissant en même temps alors qu’il avait du mal à le croire. Il sentait cette haine qui montait en lui… Cette rage… Cette colère… Il voulait tellement tuer Oria… Lui faire payer son crime abominable… Il avait accepté ce que sa mère avait fait… Alors pourquoi pas elle ? C’était tout aussi abominable… Aussi horrible… Ce qu’elle avait fait… Il devait accepter… Il devait accepter… Son visage dirigé vers le sol. Ses yeux s’ouvrirent en grand alors qu’il remarquait que quelque chose clochait… Il voyait des fissures apparaître peu à peu… sur le sol… Et celui-ci s’était mis à trembler.

« Maman… S’il te plaît… Maman… Je ne veux pas que meures… Maman… Maman… Réponds-moi… Réponds-moi… S’il te plaît… »

C’était elle qui faisait trembler le sol ? Les pokémons et Cynthia s’étaient dirigés vers Orion, formant un bloc compact alors qu’il cherchait maintenant à se relever. Cette ambiance… Non… Cette aura… Elle lui rappelait un peu celle qu’il avait… Quand il était dans un état incontrôlable… Dans un état voué à l’apocalypse.

« Théodora… Personia est morte ! Tu es libre ! Tu es libre et Théodore aussi ! Nous pouvons maintenant réellement former une famille ! »

Elle disait cela alors qu’elle n’était plus réellement convaincue par ses propres paroles. Ah… Personia était morte… Elle ressentait un grand soulagement… Mais autre chose aussi… Personia n’était pas morte à cause d’elle… Mais de son plein gré… En la sauvant… Elle n’arrivait pas à comprendre ça… Et ses paroles… Ca lui donnait la nausée… Sans même prévenir, elle s’était mise à vomir sur le sol, une main posée sur le ventre alors qu’elle se demandait ce qui se passait. Ah… Ah… Il y avait un problème… Il y en avait un… Maintenant, elle se sentait oppressée… Quelqu’un voulait la tuer… réellement la tuer… Ne rien faire d’autre… Simplement la tuer… Ce fut lorsqu’elle croisa le regard violet d’Orié qu’elle savait que quelque chose s’était brisé… Et ce n’était pas une bonne chose…

« Tu as tué maman… Tu l’as tuée… Tu as tuée… Maman ! TU L’AS TUEE ! ORIA ! ORIA ! JE… …. … JE VAIS… … JE VAIS… JE VAIS… JE VAIS T’ELIMINER ! » hurla la jeune femme alors que ses flammes violettes disparaissaient à l’intérieur de ses yeux.

Deux yeux flamboyants… Deux yeux… Ah non… Ce n’était pas ça le problème… C’était bien différent ! C’était… bien plus horrible… Quelque chose sortait de tous les pores de la peau d’Orié… Un liquide violet… qui se durcissait et qui prenait une teinte noire comme l’obscurité. Des morceaux d’armure venaient recouvrir ses épaules, ses bras, ses gants, formant une imposante carapace de métal alors qu’Oria murmurait :

« Le phazon violet… Tu le maîtrises complètement… Orié ? »

« Maman… Tu l’as tuée… Pourquoi ?! POURQUOI ?! POURQUOI EST-CE QUE TU L’AS TUEE ?! POURQUOI EST-CE QUE TU AS FAIT CA ?! »

« Je l’ai déjà expliqué… Mais tu ne peux pas comprendre… C’est ter… »

Miné… Elle n’avait pas réussi à finir sa phrase que le gant métallique s’était formé en un poing pour venir la frapper en pleine face. Elle fut projetée à terre, son visage percutant le sol alors qu’elle hoquetait de surprise et de douleur… C’était quoi ça ?! Un vaisseau qui venait de la frapper ?! Elle… Elle… Elle avait tellement mal !

« Ce n’est que le début… Oria… Ce n’est que le début… Je vais te briser cette fois ! »

« … … … … … »

Elle préférait ne rien dire car ce qui se trouvait dans la main droite d’Orié n’était plus un simple katana… Oh que non… C’était bien… plus… AH ! Elle roula sur le côté, un crâne gigantesque apparaissant à sa place avant qu’elle ne soit projetée une nouvelle fois en arrière, non pas par le coup mais par l’impulsion et la puissance que dégageait la nouvelle arme d’Orié. Ah… Ah… Sa petite sœur…

« Ah… Ah… Le phazon… violet… Tu as réussi à le dominer… grâce à la haine… petite sœur… Tu as toujours été très douée… mais tu ne le savais pas… »

« NE M’ADRESSE PLUS LA PAROLE, TUEUSE ! »

« Tu devrais pourtant m’écouter… Tu sais très bien que ce que j’ai fait est juste ! »

Juste ?! JUSTE ?! C’est elle qui disait ça ?!  LA JUSTICE N’EXISTAIT PAS ! Sinon… Sinon… Sa mère ne serait pas morte ! La justice, c’était celui qui tuait l’autre ! C’était ça la justice ! Ce n’était pas la justice qui était bonne, c’était ce que nous faisons de la justice qui est bon ! Ses cheveux noirs volant au vent, la jeune femme présentait une épée deux fois plus grosse qu’elle, faite de métal noir alors qu’elle ressemblait vraiment à une épée large… Une épée dont la lame était bien plus grosse que la garde.

« Elle… Elle fait quoi ma petite sœur ? Ce n’est pas elle… hein ? »

« Si… Orion… C’est Orié… Mais j’ai l’impression… qu’elle est comme toi… »

Comment ça comme lui ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? Hein ? Il avait besoin clairement d’une explication car là, il était complètement perdu. Pour la peine, il avait même décidé de reprendre une vue… normale… Car il ne pouvait pas penser autrement.

« … … … Petite sœur ? Est-ce que tu me hais ? »

« C’EST PIRE QUE DE LA HAINE, ORIA ! PIRE ! »

La lame vint s’abattre dans le sol, le fossé qui s’était crée semblant bien faire cinq à dix mètres de largeur… et au niveau de la longueur… Il valait mieux éviter d’en calculer… Elle avait presque une puissance capable de trancher une planète en deux.

« ORIE ! Calme-toi ! S’il te … ARGL ! »

Il crachait du sang, la plaie dans son dos s’étant agrandie au moment où il s’était redressé. Cynthia lui murmurait de se calmer et de rester tranquille tandis que Samus faisait de même. Il n’était clairement pas en état de se battre ! Ni même de dire ce qu’il voulait ! Pourtant, le jeune homme faisait venir le phazon en lui, ses yeux devenant complètement jaunes.

« Ne me force pas à te blesser petite sœur… Nous pouvons… enfin vivre heureux… »

« HEUREUX ?! HEUREUX ?! J’ETAIS TRES HEUREUSE AVEC MAMAN ! C’est toi qui a brisé ce bonheur, ORIA ! C’EST TOI SEUL QUI M’A MISE DANS CET ETAT ! »

Elle devait se battre contre elle… C’était l’unique moyen de la ramener à son état normal… Et ça encore… Elle n’en était pas sûre du tout… Ah… Bon… Avant même que la lame ne vienne s’abattre une nouvelle fois sur elle, elle reprit sa faux qui était au sol, s’élançant vers sa petite sœur. Il fallait frapper et la blesser un peu. Peut-être qu’à partir de là, elle se calmerait ! C’était l’unique moyen qu’elle avait !

… … … Encore une fois… Elle voulait vraiment … faire souffrir les autres, n’est-ce pas ? La faux décolla dans les airs, l’épée gigantesque l’ayant frappée avec violence. Le corps de la jeune femme aux yeux émeraude était pourtant rattrapé par le gantelet de la main gauche d’Orié. Elle fut plaquée sur le sol à une main, la bloquant alors qu’Orié murmurait :

« Dis adieu… Tu auras tout le temps… de te faire pardonner… à maman… Pour ce que tu lui as fait… Tu vas la rejoindre … Tu vas rejoindre… maman… »

« Tu n’oseras pas… Orié… Tu sais très bien que ce n’est pas ce que tu veux… »

Elle était ainsi craintive… Mais elle avait encore un tour dans son sac… Son propre phazon… Elle pouvait l’utiliser si elle le désirait… Mais ce n’était pas son but… Elle ne voulait pas tuer sa petite sœur… Seulement sa mère…

« Ma mère ? » murmura t-elle comme si elle était surprise de penser une telle chose.

« MAMAN ! OUI ! C’est ce que tu as fait ! Tu l’as tuée ! Mais tu vas la rejoindre ! Et tu t’excuseras ! C’est la seule chose qui te reste à faire, Oria ! »

Se faire pardonner ? Pourquoi ? S’excuser ? Pourquoi ? Ce qui était fait est fait ! Elle ne lui pardonnerait pas ! Comme Orié ne lui pardonnerait pas ! LE PARDON N’EXISTAIT PAS DANS CE MONDE ! C’était tout ! Autant mourir plutôt que de vouloir combattre sa petite sœur ! Elle restait immobile, attendant le coup d’épée salvateur.

« ORIE ! ARRETE TOUT DE SUITE ! »

Le jeune homme aux cheveux blancs s’était jeté sur Orié mais celle-ci fit un saut en arrière, évitant le jeune homme qui s’écroula sur le ventre d’Oria. La plaie dans son dos… Un court instant, les yeux violets d’Orié se posèrent sur celle-ci. Il avait réussi à courir dans cet état ?

« Grand frère… Ne me dérange pas… Elle doit payer pour ce qu’elle a fait… »

Oria restait imperturbable… passant deux doigts sur la blessure de son frère avachi sur ses jambes. C’était elle… qui avait fait ça ? C’était elle qui était responsable… de cette blessure ? Qu’est-ce… qu’elle avait fait au final ? Qu’est-ce…

« Tu parles comme elle, Orié ! TU PARLES COMME ELLE ! Si tu la tues, tu deviendras comme elle ! C’est ça ce que tu veux ?! C’est ça que tu désires ?! Tu as envie de devenir comme elle ?! Dis-moi que ce n’est pas vrai, Orié ! »

« Je ne peux… pas… oublier… ce qu’elle a fait… C’est trop dur… Grand frère… »

« MAIS TU DOIS L’OUBLIER ! TU DOIS ! SINON… SINON… »

« Grand frère… Laisse-la faire… J’accepte ma punition… C’est ce que j’ai décidé… »

« … Mais vous allez arrêter de dire des conneries, toutes les deux ?! » s’écria t-il avant de passer ses mains autour du cou d’Oria comme pour l’étrangler.
Comment avait-il… la force… de faire ça ? Comment est-ce qu’il était encore capable de faire une telle chose… avec cette blessure dans son dos ? Le jeune homme était en train de l’étrangler… C’était son grand frère… qui allait lui donner le coup de grâce ? Ah… Oui… C’est vrai… Elle préférait… que ça soit quelqu’un qui l’aimait… qui la tue… C’était mieux… Elle versa quelques larmes, fermant les yeux alors que Samus criait :
« ORION ! TU ES EN TRAIN DE LA TUER ! »
« THEODORE ! Elle ne peut plus respirer ! » hurla Cynthia à son tour bien qu’aucune des deux femmes n’osait faire un mouvement. C’était une affaire de famille… Une simple affaire de famille… qui prenait des proportions délirantes et effrayantes… Ah… Ah…
« Grand frère… Tu décides de la faire mourir… pour nous deux ? »
La faire mourir ? Il ne semblait même plus conscient de ce qu’il faisait… Ses deux mains étaient toujours du cou de la jeune femme aux yeux émeraude mais fermés. C’était Oria… qui était couchée au sol… C’était Orié… qui était derrière elle, une gigantesque épée au niveau de la main droite… Et lui… Il était là… Ils étaient là tout les trois… Il bafouilla lentement :
« Pourquoi… faut-il que ça se finisse comme ça ? C’est moi… qui doit mourir… normalement… C’est ça… mon destin… »
« Des… tin… De quoi… tu parles ? » murmura Oria dans l’un de ses rares souffles encore présents en elle, les doigts arrêtant peu à peu de la serrer.
« … … … Tu ne le sais pas ? Tant mieux… Tu n’as pas à le savoir… »
« Ah… Ah… De l’air… De quoi… tu parles… grand frère ? Tu dois… mourir ? Ton destin ? Qu’est-ce que tu racontes ? » demanda une nouvelle fois la femme aux yeux émeraude.
L’épée gigantesque se planta juste à côté du visage d’Oria, la jeune femme aux yeux violets ayant le regard légèrement mauvais tout en murmurant :
« Tu n’as pas à le savoir… De toute façon… Toi… La famille… Tu t’en fiches… en fin de compte… Tu n’as pas besoin de savoir ce qui concerne… grand frère… et moi… »
« Je veux savoir ! JE VEUX SAVOIR DE QUOI EST-CE QUE VOUS PARLEZ TOUS LES DEUX ?! GRAND FRERE DOIT MOURIR ?! C’EST QUOI CETTE BLAGUE ?! »
Une claque métallique vint la frapper en plein sur la joue, la faisant ensanglantée alors qu’Orié avait toujours ses yeux posés sur elle. Pour… Pour qui…
« Pour qui est-ce que tu te prends ?! POUR QUI EST-CE QUE TU TE PRENDS ?! Tu demandes si c’est une blague que notre grand frère doit mourir ?! Tu avais le même discours envers maman y a quelques minutes à peine ! Elle doit mourir, elle doit mourir ! Tu as accepté qu’elle meure mais tu n’acceptes pas que notre grand frère doit mourir ?! C’est parce qu’il doit mourir que je voulais qu’on soit tous réunis et… et… Grand frère… Le voulait aussi… maman… aussi… On voulait tous être réunis… car grand frère… Doit mourir… Mais maman… Ce n’était pas voulu… C’est toi qui a tout gâché… »
Pour… Pourquoi est-ce… qu’Orion ne lui en avait pas parlé ? Car ils ne se voyaient jamais ? Car elle avait toujours tout fait… pour mettre de la distance entre elle… et lui ? Et Orié aussi ? Et Personia ? Maman ? Si… elle n’avait pas tué… Maman… Ils auraient pu… vivre… ensembles ? Comme… une vraie famille ? Car son grand frère… devait mourir ? C’était une blague hein ? Elle regardait son grand frère, espérant une réponse de sa part mais il détournait le regard, se relevant de son corps alors qu’Orié reprenait son épée, prête à achever son travail. Oui… Il valait mieux la tuer maintenant…
« Si tu comprends… que ce que tu as fait… est horrible… Alors meures… »
« Pourquoi… est-ce qu’il doit mourir ? Pourquoi… Théodora ? »
« Pourquoi… est-ce que maman devait mourir ? Pourquoi… Dorothéa ? »
Elle lui répondait par la même question alors que la jeune femme aux cheveux noirs et verts était paralysée. La lame purgative allait s’abattre sur elle… pour le crime qu’elle avait commis… Ah… C’était ça… Un flot de souvenirs revint dans sa mémoire au même moment où un hurlement se fit entendre… Exactement au même instant…

Une créature venait d’apparaître dans le ciel… Une créature qui n’avait pas d’ailes… Et qui s’était enfuie… La dernière fois… Dialga… Toutes les têtes étaient tournées vers lui… Des lignes couleur cyan parcouraient l’intégralité de son corps chevalin. Du phazon cyan… Il avait lui aussi été touché par le phazon en fin de compte… Mais pourquoi est-ce qu’il était là ? Pourquoi maintenant ? Est-ce qu’il était venu… pour eux ?

Laisser un commentaire