Chapitre 13 : Une chance pour vivre

ShiroiRyu
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Chapitre 13 : Une chance pour vivre

« Ric … Tu devrais dormir, non ? »

« Je dormirai grâce à vous mais plus tard … Je surveille les enfants en attendant que l’avion du président Casior arrive. Normalement, même si je sais que … C’est parfaitement inutile … Que ça n’ira rien enrayer, je veux quand même le faire. »

« Ne dis pas ça … Rien que permettre à ces enfants une chance en Fronse, c’est beaucoup pour eux. Tu ne peux pas sauver tout le monde. »

Séphyria est la seule qui discute avec moi. Je sais … Je sais parfaitement ce qu’elle me dit. Enfin, je comprends où elle veut en venir. Je le sais bien … Ah … Je suis peut-être fatigué mais je regarde tous ces enfants dans mon appartement.

« Bon … Je vais vite cuisiner pour eux. Vous avez été faite les courses ? »

Calsidya me répond par la positive alors que je pousse un soupir de soulagement. Je vais à la cuisine et malgré la fatigue, je prépare de quoi nourrir plus d’une vingtaine de personnes. Bien entendu, la table n’est pas assez grande pour tout le monde alors j’utilise aussi celle du salon et la petite table basse. Pour un appartement en Thialende, c’est vraiment le grand luxe.

Une seconde nuit passe et je n’ai pas trouvé le sommeil. Je regarde ces enfants qui dorment paisiblement … Ils se sentent en sécurité et malgré la fatigue, je me sens bien. Je me sens très bien même … Je suis heureux et soulagé. Séphyria et les deux autres femmes dorment à mes côtés, assises contre un mur puisque je suis ainsi.
Je dois les protéger … Je protègerai ces enfants-pokémons … comme je l’ai fait avec elles … Je n’ai pas pu aider Lania … Mais je peux au moins sauver ces enfants. J’en ai la possibilité, je ne dois pas perdre cette chance.

Le lendemain matin, je reçois un coup de fil de la part de Casior. Il m’annonce que l’avion arrivera dans l’après-midi. Je suis soulagé, plus que soulagé d’apprendre ça et l’annonce aux enfants. Heureusement, comme ce sont à la base des pokémons, je n’ai pas vraiment de problèmes linguistiques avec eux. Séphyria, Calsidya et Tritani m’aident de toute façon.

« Les enfants … Préparez-vous … On va vous donner une nouvelle chance. »

« Ca ressemble à quoi la Fronse ? »

« Est-ce c’est bien ? Ce n’est pas comme ici ? »

Je tente de rassurer un maximum d’enfants et je sais que j’y arrive. Accompagné par mes trois femmes, j’ouvre la marche en quittant l’appartement, suivi par les enfants. Bon … Je dois accélérer le rythme … L’aéroport, je sais où il est.

Au beau milieu de l’après-midi, me voilà dans l’aéroport alors qu’un policier me demande ce que je fais ici. Je lui explique la situation et il demande alors de téléphoner à l’ambassadeur de Thialende en Fronse pour être sûr que c’était vrai. Quelques minutes plus tard, il revient, s’excusant en signalant que cela a été confirmé.

Et l’avion arrive … Un imposant avion … Mais bon … Je vois quelques soldats fronsais qui sortent de l’avion, se dirigeant vers moi, les jeunes femmes et les enfants. Je leur présente ces derniers, les pokémons humanisés reculant un peu.

« Ne soyez pas effrayés, ils vont vous emmener en Fronse. »

« Par contre, elle est avec vous ? Ou elle est aussi à emmener ? »

Hmm ? L’un des soldats m’adresse la parole alors que je vois une personne qui tente de rentrer dans l’avion discrètement Recouverte par une capuche déchirée, je n’ai pourtant aucun mal à la reconnaître … et les trois femmes-pokémons qui m’accompagnent aussi.

« TOI ! Attends un peu pour … » hurle Séphyria, comme enragée. Elle n’a pas pardonné à Céra ce qu’elle m’a fait mais je l’immobilise aussitôt.

« Stop ! Je ne vais pas utiliser la violence pour ça. Ça ne sert à rien. »

Et puis … Je vois la Fragilady qui tremble de tout son corps, immobilisée après s’être faite repérée par les soldats. Elle ne bouge plus alors que Tritani s’avance vers elle, retirant sa cape pour montrer le visage amaigri de la Fragilady. Il n’y a pas que ça … Elle est dans un état encore plus déplorable qu’avant. Tout son corps est sale, très sale même. Et sa fleur est presque en train de faner. J’ai l’impression que si c’est … le cas … Elle risque de mourir ? Je m’approche d’elle, me mettant en face avant de demander :

« Je peux savoir ce que tu comptais faire … Céra ? Dans cet avion ? Lui changer sa trajectoire pour qu’il s’écrase avec les enfants à bord ? »

« Ric ! Ne t’approche pas ! Elle risque encore de te manipuler avec son parfum ! » me crie Séphyria mais je reste stoïque, fixant la femme qui baisse la tête, sanglotant.

« Je … Je … Je veux juste aller en Fronse … Je … Je … Je ne veux pas rester ici. Je ne veux pas que des hommes … me … me … touchent de la sorte. Je ne veux pas vivre comme ça. Je veux vivre comme une … comme une femme normale ! On m’a donné cette forme ! Je … Je … Je veux vivre normalement ! »

« Je crois que j’ai obtenu ma réponse … Tu veux aller en Fronse en catimini ? Et tu pensais vraiment que ça se passerait ainsi. »

« Je ne veux pas être dans la Triafa ! JE NE VEUX PAS ! Ils m’utilisaient comme un objet ! J’ai juste fait ce que je devais faire … pour avoir … snif … un peu de paix. »

« … … … Quitte à pourrir la vie des autres, n’est-ce pas ? » rétorque-je avec lenteur alors qu’elle n’ose même plus relever la tête.

« Je n’avais pas le choix ! Pas du tout même ! Je … S’il te plaît … Laisse-moi aller en Fronse avec ces enfants … Je … Je m’occuperai d’eux ! »

« Non. » dis-je avec lenteur. Je sens qu’elle a l’impression qu’un couperet vient de s’abattre sur elle. Elle s’écroule au sol, ses dernières forces la quittant.*

« Vous pouvez emmener les enfants avec vous. »

« Et pour cette jeune femme ? » demande l’un des soldats en me regardant avec lenteur.

« Laissez-la ici. Ce n’est pas dans les consignes donnés par le président Casior. Remerciez-le de ma part pour tout ce qu’il a fait. »

Le soldat hoche la tête positivement avant que je ne regarde le corps de la Fragilady au sol. Je viens la soulever, Séphyria s’approchant de moi en disant :

« Qu’est-ce que tu comptes faire d’elle, Ric ?! »

« Quelque chose … Regardons les enfants partir et rentrons. »

J’en ai assez … Je suis trop stupide … Trop gentil … Trop simplet, voilà tout ce que je suis. Je suis vraiment aberrant comme personne.

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