Chapitre 269 : La volonté du trio

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 269 : La volonté du trio

« S’il te plaît, Elyséa. Sinon … Je me lèverai tout seul. »

« Dans ton état ? Il en est hors de question, Kéran. Je ne suis pas folle … »

« Si ce que tu m’as dit est vrai, tu dois me laisser y aller. »

… … … Il jouait avec ce qu’elle avait dit. Elle hocha la tête positivement, rentrant en lui alors qu’il se remettait debout. Les jambes tremblantes, il avait quand même un peu récupéré depuis cet instant, rien que ça. Oui … Rien que ça.
Il prit une profonde respiration, cherchant à se contrôler tandis qu’il observait sa mère et Loa. Les deux … femmes avaient une idée en tête, une idée saugrenue, plus que saugrenue même. Il le présentait. Il n’était pas aveugle, pas du tout même.

« Maman … Anély, qu’est-ce que vous comptez faire toutes les deux ? »

« C’est un secret, Kéran. Nous nous sommes mises d’accord sur la méthode à utiliser pour abattre Karos. Ce n’est pas si simple que ça mais bon … Normalement, il ne devrait plus causer de soucis après cela. »

Il haussa un sourcil, intrigué mais surtout inquiet par ce qui allait se passer. Il n’aimait pas les paroles de sa mère, loin de là même. C’était le genre de paroles qui arrivaient juste à le rendre encore plus anxieux qu’auparavant, autant dire qu’il ne le supportait pas du tout même. Alors … Il valait mieux qu’elle parle … sa mère ou alors Anély.

« Maman … Anély, je veux une réponse précise. »

« Que tu n’obtiendras pas de la sorte. Je suis désolée mais les secrets de femmes sont faits pour être resté secret, voilà tout. »

Une réponse qui ne lui plaisait pas … Pas du tout même. Il s’avança avec lenteur vers la Momartik, celle-ci continuant de l’observer avant de venir le prendre dans ses bras lorsqu’il fut à sa hauteur.

« Ne t’en fait pas, Kéran, d’accord ? »

« Non … Je ne suis pas rassuré, maman. J’en ai déjà assez … Vous allez faire quoi toutes les deux ? Je … Je ne veux pas de bêtises. »

« Oh tu sais, les bêtises, elles sont parfois nécessaires. Cela dépend de la situation. »

« Maman. Dans les yeux s’il te plaît. »

Il avait abaissé son visage pour voir celui de la Momartik. Elle l’observait de ses yeux dorés mais il ne pouvait pas se contenter de ça, pas du tout même. Il ne pouvait pas ! Sa mère et Anély allaient faire des idioties !

« Bon … Zaryne, il faut se préparer … Et dégager le terrain. Il faut aussi les prévenir. »

« Hum ? Oui … C’est vrai. Kéran, tu devrais te mettre à l’abri, c’est un conseil. Vas voir Katérina d’ailleurs, pour savoir si elle va bien ou non. »

« Je … Maman ! Je ne veux pas ! »

« Arrête de faire l’enfant … Et regarde donc … Tu ne vois pas que Karos est en train de souffrir ? Regarde bien là … Au niveau de son ventre. »

Qu’est-ce qu’il y avait au niveau de son ventre ? AH ! Il … Il voyait ! Il voyait ses pokémons ! Les visages de ses trois pokémons ! Il y avait même une petit lueur autour de leurs visages … Mais pas seulement, d’autres … D’autres visages en train de s’illuminer faiblement. Ils ne souffraient plus, ils étaient en train de sourire.

Les membres du Dominion Naturel … eux aussi … Qu’est-ce que ça voulait dire ? Il entendait des cris de pokémon, ses propres pokémons et … Aussi d’autres cris, ceux des personnes … Enfin des visages. Il écarquillait les yeux, une voix se faisant entendre dans sa tête.

« Coucou maître Kéran. Cela faisait longtemps, non ? Je suis désolée d’être partie … de la sorte … Je ne pouvais pas me contrôler après la mort de ma sœur. »

« Lili ? Lili ? Pourquoi est-ce que tu me parles par télépathie ? Mais attends, tu n’es plus contrôlée ? Qu’est-ce que ça veut dire ? »

« Je ne sais pas … Même si nous étions contrôlés, nous pouvions avoir nos propres pensées. Mais maintenant … Depuis l’attaque de Zaryne, c’est ta maman, non ? Enfin … Depuis son attaque, nous avons retrouvé nos esprits mais nous ne savons pas pour combien de temps. »

« Lili … Je n’étais pas assez fort pour vous défendre … et vous sauver. Je suis désolé … Vraiment désolé … Je suis tellement désolé. »

« Oh ? Mais ce n’est pas de ta faute, maître. Pourquoi le serait-elle ? Tu as fait de ton mieux. Et puis … Moi, je suis plus inquiète car tu es très blessé. Mais je vais tout faire pour que Karos ne puisse plus me contrôler. »

« POURQUOI ?! POURQUOI EST-CE QUE MON CORPS NE M’OBEIT PLUS ?! POURQUOI ?! » hurla Karos, de la gelée verte sortant de tous les pores de sa « peau » faite de visages. Oui, certains cris étaient étouffés.

« Visiblement, ils ont décidé de nous aider, Anély. »

La femme aux cheveux violets hocha la tête positivement, un petit sourire aux lèvres. L’attaque de Zaryne avait permis à certaines personnes avec une plus forte volonté de retrouver leurs esprits. Mais rien que ça … Ca permettait de gagner du temps plus que précieux. Vraiment plus que précieux.

« Ils doivent se douter de ce qui va se passer. Mon fils devrait être fier de ses pokémons. Ils sont là, encore en train de se battre … Ils ont retrouvé la vie … pour quelques minutes peut-être … mais cette vie si précieuse ne sera pas gâchée, n’est-ce pas, Anély ? La vie et la mort méritent d’être vécues …tu ne trouves pas ? »

« Je crois que j’ai assez vécue de mon côté. »

Anély déchira une partie de sa tenue, laissant paraître ses bras et ses jambes brûlées. Pas aussi gravement que Kéran mais chaque seconde, les brûlures semblaient s’agrandir, comme pour parcourir son corps.

« Harno, j’espère que tu ne m’en veux pas … de m’arrêter ici. »

« Pourquoi devrais-je t’en vouloir ? Tu as fait de ton mieux … Il est temps pour toi de te reposer. C’est à moi de m’excuser de t’avoir emmenée dans cet état, Anély. »

Elle eut un petit rire tendre alors qu’elle soufflait que ce n’était pas bien grave. De toute façon … C’en était fini. Ah … Elle poussa un petit soupir avant de regarder Kéran au loin. Il était en sécurité, n’est-ce pas ?

« Quand même … Je m’y étais attaché à ce petit homme … Il a tellement souffert … »

« Anély, on ne dit pas ça quand tu es possédée par un autre homme … jaloux. »

« Hahaha … Jaloux ? Je n’arriverai pas à y croire. »

Elle rigolait mais la situation était des plus sérieuses. Karos ne faisait que crier sans pour autant pouvoir contrôler son corps. Il en était incapable maintenant et même cette gelée verte qui s’écoulait de son corps … ne pouvait pas l’aider. C’en était bientôt fini de lui.

Voilà que la Momartik était maintenant à ses côtés, observant Karos. Il fallait attendre le bon moment … Ce moment où le pokémon gigantesque, ce Nocturnoir immense … allait montrer sa faiblesse. Si on ne pouvait pas détruire de l’extérieur … Il fallait alors détruire de l’intérieur. Mais c’était un pari risqué … très risqué.

« Nous devons prendre nos précautions. Si nous nous loupons … »

« Alors tout cela aurait été inutile. »

C’était un constat affligeant … Pendant ce temps, Kéran les observait, tremblant un peu à cette idée. Il sentait que c’était quelque chose de mauvais, très mauvais même. Il ne se préoccupait pas de Katérina. Elle était avec Hodan, il n’y avait pas de quoi s’inquiéter, pas du tout même. Pas du tout … Ah …

« Kéran… Tu devrais bouger. Elle nous a demandé de nous mettre à l’abri. »

« Il en est hors de question, je ne bougerai pas du tout. Même pas en rêve. Je ne bougerai pas ! Pas du tout … Je ne peux pas, Elyséa ! »

« Alors, fais attention à toi. Quelqu’un arrive … »

Quelqu’un ? Il chercha son épée, la trouvant avant de la serrer avec difficulté dans sa main gauche. Son unique main valide de toute façon. Ça ne servait à rien … Il ne pouvait plus se battre correctement. Il ne pouvait plus… Plus du tout même.

« Humpf … Tu es dans un état encore plus horrible que moi. »

Cette voix ? Il ne l’avait donc pas achevé … n’est-ce pas ? Il tourna avec lenteur son visage vers la droite, regardant la personne qui arrivait peu à peu … Hansanio. Il avait une main posée sur son torse, là où du sang s’en écoulait encore … Il vivait à peine … Et il n’avait plus son second bras. Il le regarda pendant quelques secondes, reprenant :

« Tes brûlures … Tu as l’air d’avoir souffert encore plus durement que moi … »

« Des blessures de vainqueur. Alors … Ca fait quoi ? »

« D’être possédé par la personne que l’on aime ? Juste un dégoût de soi-même … pour ne pas avoir vu ça bien avant. Me voiler la face trop longtemps … C’est bien ça qui m’a emmené aujourd’hui à ce que je suis. »

« C’est fou, n’est-ce pas ? Pendant tout ce temps … On ne voit pas celle qui est bien plus proche de nous … qu’on ne le croit. »

« Mais maintenant … Je me sens en paix … Dire que c’est simplement à la fin de mon existence que je suis enfin soulagé … Mais … Même si ce n’est que pour quelques minutes, je vais réparer mes erreurs. »

« Réparer tes erreurs … Tu en as déjà bien fait assez. Rien que le fait que tu acceptes … sa présence en toi … montre que c’est bon. Repose-toi. »

Pourtant, Hansanio n’écoutait pas le jeune homme aux cheveux blancs … Enfin, aux cheveux blancs qui repoussaient peu à peu. Il avançait peu à peu vers la Momartik et Anély, la femme aux cheveux violets le regardant avec tendresse.

« Tu es enfin devenu un docte, Hansanio ? »

« Pour quelques instants … Je ne fais toujours pas confiance aux spectres et aux pokémons ténébreux … Je les hais toujours autant … mais … »

« Mais ? » demanda la femme possédée par Harno.

« Mais … Je peux accepter sa présence en moi. Elle est capable de produire un Requiem. Je pensais le lui faire chanter à ce Noctunoir. »

« C’est bien suffisant … Juste une précaution de plus. Zaryne ? Qu’est-ce que tu en penses exactement ? On peut y aller avec lui ? »

« Il est sincère. Cela se voit parfaitement. Hansanio … n’est-ce pas ? Je vais t’expliquer ce que l’on compte faire. » déclara la pokémon ectoplasmique à l’aura de froid autour d’elle.

Hansanio hocha la tête, se déplaçant avec lenteur vers la Momartik, celle-ci commençant à lui souffler son plan, enfin, leur plan maintenant. L’homme aux cheveux noirs prit une profonde respiration avant d’hocher la tête une dernière fois, murmurant :

« Cela est juste fou … mais je l’étais encore hier. Et … Il ne me reste plus que quelques minutes … alors, je suis partant pour cela. »

Tant mieux … Ils pouvaient donc le mettre à exécution alors. Le Noctunoir était toujours paralysé … Il ressemblait juste à un monstre de foire, les visages criant, hurlant qu’ils allaient tout faire pour l’emmener dans la mort. Il y avait des personnes et des pokémons morts depuis des années … Dans sa folie … Des êtres qui voulaient se venger de Karos depuis tellement longtemps.

« Lili … Lala … Lorno … Veuillez nous aider à ouvrir sa bouche. »

Les visages des trois pokémons firent un grand sourire, s’illuminant en même temps que ceux de diverses autres personnes et pokémons. Karos poussa un hurlement, sa bouche ventrale s’ouvrant, dégoulinante de gelée verte. Sans crier gare, le corps du Noctunoir, bien qu’il ne le contrôle pas, vint avaler Hansanio, Anély et Zaryne.

« MAMAN ! » cria Kéran, toussant ensuite, sa main sur son torse.

« Pardon … maître Kéran. C’est ce que voulait ta mère. Mais … Ne t’en fait pas … Nous allons emporter Karos à jamais avec nous. »

« Karos ? Qu’est-ce que vous comptez faire ? POURQUOI VOUS AVEZ FAIT CA ?! »

« Car c’est ce que voulait tout le monde … Nous allons montrer à Karos ce qui arrive lorsque le désespoir l’envahira. Tu sais … Tu as été un très gentil maître, Kéran. »

« Et vous avez été des pokémons formidables mais ne changeons pas de conversation ! Tu sais parfaitement que … Je ne veux pas ça ! Alors arrêtez ça ! »

« Nous sommes tous désolés d’être parti bien trop tôt … Nous aurions aimés vous accompagner jusqu’à la montagne des dragons mais … Nous sommes déjà morts depuis longtemps maintenant. Mais merci pour tout, maître Kéran. »

La voix de Lili … Elle continuait de lui parler mentalement alors que le Noctunoir était pris de soubresauts. Quelque chose se passait à l’intérieur de son ventre mais quoi ? Et puis … Toutes les bouches s’ouvrirent en même temps, même celle ventrale.

« De la musique ? Qu’est-ce que … ça veut dire ? Elyséa … »

« Un Requiem … La Magirêve en Hansanio est en train de chanter un Requiem. »

« Requiem ? Mais mais mais … Ce Requiem … Les Requiems … C’est pour … Enfin … C’est pour … Je … Je m’en fiche de mon corps ! Mais pas de celui des autres ! »

« Les excuses ne serviront à rien, Kéran. Mes excuses ne serviront à rien. »

Elle pouvait juste apaiser les souffrances de son corps … pas de son cœur. Son cœur qui se préparait déjà au dénouement de ce qui allait se passer bien assez tôt. Ce n’était plus qu’une question de minutes, une question de secondes.

Laisser un commentaire