Chapitre 19 : S’entraîner et s’épuiser

ShiroiRyu
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Chapitre 19 : S’entraîner et s’épuiser

« C’est vraiment très intéressant. Je ne m’attendais pas à autant de puissance, même de la part d’un chevalier-pokémon. Vous êtes aussi forts que ça ? »

« Je ne sais pas. Je dirais que oui, du moins, certains ne sont pas forts mais ont une sacrée volonté, ce qui fait qu’ils continuent de se battre jusqu’au bout, même si leur corps les fait souffrir atrocement. Ce sont de vrais chevaliers-pokémon. »

« Tu en connais donc, des personnes comme ça ? Intéressant, vraiment très intéressant. Je trouve que cela est plaisant mais toi aussi, tu es remarquable. Je n’arrive pas vraiment à comprendre pourquoi tu es ici. Tu es très calme, contrairement aux apparences. Même si tu parles parfois trop fort et que tu hausses la voix inutilement. »

« Je sais, je sais … des fois, je cries pour pas grand-chose. On recommence ? »

Il avait dit cela comme pour changer de conversation, regardant juste droit devant lui. Arnand était son adversaire attitré. Cela faisait déjà trois jours qu’il était dans le monastère et étrangement, il se sentait pas si mal là-bas. Il n’arrivait pas à savoir pourquoi mais il se sentait bien parmi eux. Est-ce parce qu’ils mettaient le combat en valeur ?

« Je rappelle que ce n’est pas un combat à mort, blablabla. Evitez de trop vous entretuer, blablabla. Vous connaissez la chanson ! GO ! »

« Merci bien, Sarine. » soupira Waram en levant les yeux au ciel. L’avoir comme arbitre, il n’était plus vraiment sûr que ça soit une bonne idée. Oh que non, pas vraiment, pas du tout même. Sincèrement, qu’est-ce qui pouvait clocher chez elle des fois ?
Mais il n’eut guère le temps de réfléchir à tout ça car visiblement, quelqu’un avait décidé de se servir de lui comme punching-ball. Il évita un premier coup de poing, puis un second accompagné d’un coup de pied. HEY ! Ils n’y allaient pas avec le dos de la cuillère ! Ils étaient sacrément violents dans le fond ! Ils comprenaient pas ce que ça voulait dire de ne pas donner de vrais coups ? ARGL !


Enfin, il pensait à « ils » car son adversaire arrivait presque à se dédoubler à force de se déplacer très rapidement. Même s’il n’était pas un chevalier-pokémon, il avait tout d’un être aussi fort qu’eux. Il comprenait pourquoi un tel homme cherchait à obtenir l’armure-pokémon du Kapoera. Il en avait largement les moyens !

« Combien de temps cela fait que tu combats pour cette armure ? »

« Au moins une dizaine d’années … mais je connaissais son ancien propriétaire. Et je ne veux l’obtenir que lorsque j’aurais le sentiment que je la mérite. »

« Son ancien propriétaire. Ne me dit pas qu’il faut aussi la tuer ? C’est ça ? Enfin, que vous avez tué l’ancien propriétaire ? C’est ce que fut nécessaire pour l’armure-pokémon du Diamat même si je n’ai pas tout compris ! »

« Non, c’est assez compliqué. Des fois, certaines armures-pokémon acceptent sans combattre. Il en est de même pour ceux qui les possèdent. »

Pour toute réponse, Waram haussa les épaules. Tout ce qu’il savait, c’est que son adversaire était doué, très doué … et à partir de là, il ne pouvait pas ignorer la menace potentielle qu’était son adversaire. Bon, coup de pied, coup de pied, coup de tête !

« Ah non, Waram. Une fois mais pas deux, il ne faut pas rêver ! »

Une main se plaça sur son front, le repoussant fortement en arrière, quitte à le faire tomber. Arnand rigola tandis que Waram se relevait en grognant. Oui, l’un comme l’autre avait un pansement sur le front, signe d’un affrontement plutôt brutal.

« Tsss, peur que nos deux crânes résonnent l’un contre l’autre ? »

« Exactement, je tiens à ma santé mentale. Tu te relèves ? Le combat ne fait que débuter ! Je suis sûr que tu vaux mieux que ça ! Hop hop hop ! »

Tss ! Il allait voir ! Il se remit correctement en position de défense, frappant dans ses poings pour mieux observer son adversaire. Humpf, au final, Arnand est assez petit. Juste un bon mètre soixante dix tandis qu’il avait des gris dont le centre formait une pointe dirigée vers le ciel. C’était vraiment très étrange et surprenant. Ses yeux bruns fixaient Waram.

« Et bien ? Qu’est-ce que tu attends ? Tu ne passes plus à l’attaque ? »

« Pour l’heure, je préfère étudier mon adversaire pour ne pas commettre de bêtises. Je ne fais confiance à personne pendant un combat. Mais sinon, tu es sacrément chétif, tu sais ? »

« Tu es le plus doué pour complimenter quelqu’un, on te l’a déjà dit ? »

« Je ne fais qu’être ainsi, je l’ai toujours été mais ça ne change rien du tout. »

Bon puisqu’il ne voulait pas venir se battre, autant aller le chercher ! Waram vint jusqu’à sa hauteur mais alors qu’il allait porter un coup sur la joue d’Arnand, celui-ci bloqua le bras avant de soulever Waram au-dessus de son corps pour le projeter ensuite au sol.

« Nous allons nous arrêter là, Waram pour aujourd’hui. Tes coups deviennent trop prévisibles. On ne veut pas de cela, n’est-ce pas ? »

Un autre grognement caractéristique de Waram comme unique réponse de sa part. Voilà comment il conversait avec les gens. Il resta au sol, Arnand lui signalant qu’il lui laisserait à manger pour le moment. Il n’avait pas envie de manger. Sarine se rapproche de Waram, lui demandant d’une voix amusée :

« Alors, alors, alors … comment est-ce que l’entraînement se passe, je peux savoir ? »

« Comme tu peux le voir, très mal. Je me fais lyncher, tout simplement. »

« Lyncher, lyncher, tu arrives à lui tenir tête quand même. Il ne faut pas te dévaloriser de la sorte, Waram. Pas du tout. Tu veux de l’aide ? »

« Je ne sens presque plus mon dos. Ça ne serait pas de refus, Sarine, je dois t’avouer. »

Un long gémissement et voilà qu’il se retrouvait debout. Les deux têtes le regardèrent avec amusement tandis qu’il murmurait, comme s’il avait réfléchit longuement à la question :

« Qu’est-ce qu’il y a ? On dirait que tu te moques de moi et je ne sais pas pourquoi. »

« Je ne suis pas d’humeur à me moquer de toi. Simplement, j’apprécie grandement le fait que tu arrives à très bien supporter cet endroit en fin de compte. »

« Ce n’est pas comme si je pouvais m’enfuir, tu sais ? Donc je fais avec. »

« Oh, ce n’est pas comme ça que je voulais évoquer quelque chose, hum, je ne sais pas … le fait que tu apprécies de t’entraîner, ce n’est pas une bonne chose ? »

« Je n’apprécie pas de m’entraîner ! Je ne suis pas comme ces fous du combat. »

Il avait aussitôt nié en bloc tout cela. Comme elle s’en doutait. Waram n’avait jamais été sincère ou presque. Pourtant, elle ne fit aucune remarque à ce sujet, l’incitant à la suivre. Direction la cuisine, n’est-ce pas ? Il devait avoir sacrément faim normalement !

« C’est bizarre comme mélange par contre, tu as remarqué ? Entre les pouvoirs psychiques et l’art du combat. Normalement, tous les opposent non ? »

« Et ils se complètent tout autant. Certaines armures-pokémon d’ailleurs, profitent des qualités de ces deux façons de se battre, Waram. » lui murmura une voix féminine à côté de lui.

AH ! MAIS MERDEEEEEEEEE ! C’est pas la première fois qu’elle lui fait ce coup ! Cette femme-chevalier de la Sidérella ! Elle en a pas marre d’apparaître comme ça à ses côtés ? Et en vue du rire, ça l’amuse en plus ! VRAIMENT !

« Tu es si divertissant, Waram. Mais si tu veux tout savoir donc, l’art physique se marie très bien avec l’art psychique. Tout n’est qu’une question de perception. »

« Une question de vue ? Dommage que je sois aveugle ou presque pour ce genre de choses complètement débiles et philosophiques. »

Il avait encore rétorqué cela avec ironie avant de pénétrer dans la cantine. Mais ce n’était pas bon, ce n’était pas ce qu’il voulait, loin de là. Hum, est-ce qu’il était en train de se ramollir ou quoi ? Il n’en savait trop rien mais ça ne lui plaisait pas le moins du monde. Il regarda les personnes présentes dans la cantine avant de se placer seul à une table.

« Hey hey hey .. mais qu’est-ce que tu fais donc, Waram ? Ne vas pas manger en solitaire. »

« Arnand, j’aime bien être tranquille quand je mange. L’un des rares moments où je suis en paix … ou quelque chose du genre. »

« Si ce n’était que ça … mais en fait, il apprécie la compagnie, sauf qu’il ne le dira jamais. Mais il préfère une certaine compagnie féminine. »

« Comme d’habitude, tu ferais mieux de fermer ta bouche, Sarine. »

BOOM ! Remarque cinglante mais qu’elle méritait. D’ailleurs, elle ne chercha pas à contredire cela, l’adolescent se laissant entouré alors par Arnand et ses deux compagnons. GRUMPF ! Manger à quatre ? Vraiment ? Non-loin d’eux, bien qu’elle était seule à sa table, Sidoni conversait à voix basse :

« Vous pensez que c’est le bon moment pour vous le présenter ? Vraiment ? Vous êtes certaine ? Il est vrai qu’il semble plus … enclin à la discussion. »

Visiblement, la discussion semblait avoir son importance et Sarine avait tourné ses deux têtes vers elle. Il fallait dire quelle avait facilement pressenti qu’elle parlait de Waram. En tant que tel, elle ne pouvait pas ignorer … surtout si cela risquait de le mettre en danger.

« Arnand, vous avez une idée de quoi parle Sidoni ? »

« Oh ? Ca ? Ce n’est pas la première fois. Elle communique de la sorte avec l’oracle. J’imagine qu’elles doivent parler de toi. Tu vas bientôt passer à la casserole, Waram. Tu devrais te préparer mentalement. »

« Ne me dites pas que l’Oracle est encore pire que cette … Sidoni ? »

« Oh … ça … Je préfère ne rien dire, je risquerais de gâcher la surprise, ça serait bête. » s’exclama Arnand avant de rigoler légèrement, rapidement rejoint par les autres.

« Bien entendu, moquez-vous du pauvre Waram qui ne sait pas ce qu’il l’attends. »

« Oh que oui, et on en profite ! L’Oracle ne sort que très rarement de son domaine. A partir de là, je ne te mentirais pas à son sujet. »

Sarine avait aussitôt tourné ses têtes en écoutant les propos de Waram. Tiens donc, voilà que lui aussi y mettait du sien dans toute cette histoire. Comme quoi … Enfin, elle ne trouvait pas cela déplaisant, pas du tout. Il reprit :

« Est-ce que c’est une ogresse qui dévore les adolescents ? »

« Pfiou … pire qu ça, elle les engraisse avant de les cuisiner. Elle est comme ça, notre Oracle. Mais par contre, si elle apprend qu’on parle d’elle, on est foutus ! » dit Rolar, l’homme qui se battait généralement avec ses poings.

« Tant mieux, si elle me pose des questions, je serais malheureusement bien obligé de lui répondre. Ca sera dommage pour vous, n’est-ce pas ? »

« Mais en fait, c’est un sacré manipulateur, notre nouvel arrivant. »

« On se méfie jamais assez. » compléta Persio, le troisième homme juste après les propos d’Arnand. Ah … L’adolescent soupira mais de soulagement. Au moins, ils ne prenaient pas mal ses paroles. Il avait cru que ça serait le cas. Le repas fut bien plus agréable ensuite bien qu’il évitait soigneusement de le signaler.

« Et si nous venions t’entraîner ensuite, Waram ? Moi et Persio ? »

« Hum, je ne sais pas trop. Arnand se bat des deux façons. »

« Nous nous spécialisons dans une sorte de combat, c’est encore mieux. Arnand est doué mais nous excellons dans un coin, ce qui est pas une mauvaise chose aussi. »

« Bon, d’accord, visiblement, vous avez envie d’en prendre plein la gueule. Ca serait moche de ma part de ne pas accepter de vous frapper. Après le repas, on ira. »

« C’est bien trop d’honneur que tu me fais, beaucoup trop même. » dit tout simplement l’homme avant de rigoler, rapidement rejoint par les deux autres.

Pfff ! Qu’ils continuent de rire et de se moquer. Ils allaient voir plus tard ! Enfin, un jour, peut-être pas maintenant … enfin dans quelques minutes. Plutôt une heure, le temps de bien digérer. Car oui, le but n’était pas de vomir le repas.

« Je crois que pour le moment, Waram aura besoin de se reposer, si vous le voulez bien. » dit Sérine, coupant alors la conversation entre tout le monde.

« Oh … Si l’armure-pokémon le dit, j’imagine que l’on doit accepter. Elle sait ce qui est le mieux pour son propriétaire. Waram ? On ne te forcera pas. Tu reviendras quand tu seras mieux reposé. Tu devrais écouter Sarine. »

« Oui oui. Je le sais parfaitement, Sarine est mon ange gardien. Elle ne veut que du bien, bla bla bla, je connais la chanson, tout ça. Mais merci de ton inquiétude, Sarine. »

Il émit ensuite un léger bâillement, concordant alors avec les propos de l’armure-pokémon du Diamat. Grumpf. Bon, peut-être une heure ou deux.

« Je devrais peut-être me reposer un peu, je crois bien. J’y vais dès maintenant. »

Il avait fini par se lever, Sarine se redressant pour aller à sa suite. L’adolescent aux cheveux noirs traîna un peu des pieds, un peu déçu de ne pas aller s’entraîner avant de se diriger vers la chambre que le monastère lui avait laissée.

« Allez, hop, au dodo, vilain garçon ! Tu en as trop fait ces derniers jours ! »

« Je le sais, je le sais. » dit l’armure-pokémon avant de sauter sur le lit, Waram s’étant couché, tête contre l’oreiller.

« Je te réveillerais si tu as peur pour cela, Waram. Le mieux est que tu profites pleinement de ce lit. D’ailleurs, si tu veux, je peux inviter notre compagnon ours bleu du Tibet. »

« Sûr qu’il pourrait me tenir bien au chaud vu l’épaisse fourrure qu’il a. Mais il risque aussi de faire éclater le lit. Je me demande comment c’est possible qu’un ours soit là … »

« Les mystères de la vie, Waram ! Dors bien, petit dragonnet de Gliros. » dit-elle tout en rigolant, Waram gromellant sans pour autant lui répondre verbalement. Elle savait pertinemment qu’il n’appréciait pas ce surnom donné par cette fichue femme-chevalier. Maintenant, les autres allaient eux aussi l’appeler comme ça, il s’en serait bien passé.

Les heures s’écoulèrent et finalement, ce fut lorsqu’il ressenti un certain malaise qu’il rouvrit les yeux, se redressant subitement dans son lit. Pourquoi est-ce qu’il s’était senti observé ? Sarine dormait toujours et il eut la surprise de voir que l’ours bleu aussi ! HEY ! BORDEL ! Comment est-ce qu’il était venu ici, lui ?

« J’ai cru remarqué qu’il voulait voir comment tu te portais, Waram. »

Voix féminine ! Mais ce n’était pas celle de la femme-chevalier qu’il connaissait. Il posa son regard sur une femme masquée … mais assise bien sagement sur une chaise, en face de lui. Les jambes croisées, elle était là, en train de l’observer.

« Qui … qui est-ce que vous êtes exactement ? Je peux savoir ? »

« Tu connais pourtant déjà la réponse, n’est-ce pas ? Je peux le lire dans ton coeur. »

« Ah oui, c’est facile alors. Vous êtes l’Oracle. Et c’est vous qui avez invité l’ours bleu dans mon … pfiou … sincèrement. Vous avez pas mieux à faire ? »

« Cet ours s’appelle Timber si tu veux tout savoir. Ce nom ressemble à Tibet et c’est voulu. Je pense que lui et toi, vous serez destinés à de grandes choses. Mais pour cela, il va falloir apprendre à vous connaître. Et aussi commencer par les bases. Je suis l’Oracle, comme tu l’as parfaitement devinée. Je suis celle à l’origine de la création de cet endroit. »

« Et celle pour qui la principale de l’école de Gliros m’a envoyé. Ah … je vous jure. »

« C’est exact mais tu sembles ne pas l’apprécier … bien que dans le fond, c’est tout le contraire. Elle est si douce et agréable à tes yeux. Une personne que tu aurais aimé connaître dans le passé. Et il n’y a pas qu’elle et … »

« STOP ! Je ne veux rien savoi ! Plutôt, qu’est-ce que vous foutez ici ? Vous êtes là pour lire dans mes pensées, c’est ça et  … » s’exclama l’adolescent avant de s’arrêter. Timber émit un grognement de mécontentement, se retournant ensuite. « Mais j’y crois pas, j’ai un ours dans ma chambre qui est dérangé par le fait que je cries. »

« Nous nous reverrons demain matin. Tu vas te rendormir … Timber restera à tes côtés en attendant, Waram. Demain, nous commencerons alors la véritable raison de ta présence en ces lieux. Nous allons devoir nous dépêcher. »

« Qui est ? Et pourquoi nous dépêcher ? Quelque chose presse ? Il y a quelqu’un qui veut ma mort ou autre ? Vous pouvez me le dire hein … »

« Non pas ta mort … mais ta personne. Tu ferais mieux de te reposer, Waram. Nous nous reverrons demain… dors, je le désires. »

Ah oui ? Parce qu’elle le désire, il va … ooooh. L’adolescent s’écroula sur son lit, la couverture se tirant toute seule pour lui permettre de s’y engouffrer. Il n’avait même pas chercher à détailler la personne en face de lui. Il savait juste que c’était une femme.

« Timber, toi aussi, tu es destiné à de grandes choses. Je comptes sur toi. »

La femme masquée disparut, s’étant téléporté alors que l’ours bleu du Tibet émettait un grognement sonore avant de se gratter le ventre. Roulant un peu sur le côté, il percuta juste un peu le lit de Waram sans pour autant réveiller Sarine.

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