Archives par mot-clé : Les Chevaliers Pokemons

Chapitre 40 : Devoir se débrouiller seuls

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 40 : Devoir se débrouiller seuls

« Relâcher votre frère ? Si ce n’est que ça … réceptionnez-le. »

Un simple mouvement de la main et voilà que l’omme fût projeté sur ses deux frères. Ces derniers vinrent l’esquiver, sans même chercher à l’arrêter. Pourtant, la principale ne semblait pas avoir agit par la crainte.

« Et maintenant, vous comptez raser l’école de Gliros ? Qu’importe ce que vous accomplirez, cette école renaîtra de ses cendres. Nos idéaux sont plus grands que vos actes. »

« Et pourtant, tu n’hésites pas à nous cacher tes élèves si « particuliers », n’est-ce pas ? Avec Waram dans les parages, il fallait se douter que l’on viendrait chercher à l’obtenir. »

« Mes élèves ne sont pas une denrée que vous pensez pouvoir acheter ou me voler. Waram est comme les autres élèves, un adolescent qui a besoin de trouver sa voie et je ne vous permettrai pas de le forcer à en prendre une qu’il ne désire pas. »

« Madame la principale, je n’ai pas besoin de vous pour ça ! »

Il voulait s’exprimer avec rage et colère mais il n’y arrivait pas. Les paroles de la femme-chevalier de la Gardevoir étaient toujours dans sa mémoire. Comment pouvait-il ignorer de tels mots ? Alors qu’elle faisait tout … pour les protéger.

« On va vous aider, madame la principale. Vous en faites pas. »

« Nullement, Sanphinoa. Votre priorité est de protéger Waram. Vous êtes quatre autour de lui, cinq en le comptant. Il s’avère que c’est amplement suffisant … mais ne vous en faites pas, ce ne sont pas trois hommes comme eux qui arriveront à bout de ma personne. »

« Un peu présomptueuse hein ? Tu n’as pas l’air de saisir déjà la différence de puissance … »

« Vous n’avez pas vos armures-pokémon. Vous deviez sûrement penser que cela serait bien trop facile, n’est-ce pas ? Cela causera votre perte. »

« Donnons-lui une leçon dont elle se souviendra. »

Pourtant, ce fut la femme aux cheveux verts qui attaqua la première, s’étant téléportée avec aisance jusqu’aux trois hommes, ses poings produisant de la foudre. Aussitôt, elle frappa deux d’entre eux, ses yeux devenant roses à travers le masque. Elle projeta le troisième en arrière, finissant de se téléporter une nouvelle fois.

« Deux attaques foudroyantes, n’est-ce pas ? Et je n’oublie pas que le troisième possède de quoi se protéger contre l’électricité. Je connais tout de vous … et je sais parfaitement vos points forts comme vos faiblesses. »

« Oh … Cette sensation, cela faisait si longtemps que je ne l’avais pas ressentie … de la part d’une personne autre que mes frères. »

« Il faut avouer qu’elle est vraiment dérangeante. Tu comptes rester au sol ? »

Les deux hommes s’étaient adressé au troisième qui avait été renvoyé en arrière. Celui-ci poussa un soupir avant de se redresser comme si de rien n’était. Les deux hommes avaient quelques brûlurs minimes tandis que le troisième avait des égratignures.

« Vraiment … Comment des armures-pokémon peuvent-elles être portées par des hommes comme vous. A vous conférer une telle endurance … »

« Et oui, la vie est parfois très injuste envers les êtres faibles. A nous maintenant de commencer à attaquer, n’est-ce pas ? »

Ils pouvaient toujours essayer. Les yeux roses du masque blanc les fixaient tous les trois. Aussitôt, elle amorça plusieurs mouvements, son armure blanche se soulevant un peu, comme une robe alors qu’elle semblait danser sur place.

« Qu’est-ce qu’elle fait ? Ce n’est pas le moment de s’amuser à faire ça ! » s’exclama Waram, visiblement plus inquiet qu’énervé par les actes de la principale. Pourtant, il fallait avouer que c’était assez … merveilleux à regarder.

« Ele ne danse pas, Waram. Elle esquive les lames d’air. Tu n’as pas remarqué qu’ils ne bougent pas eux non plus ? Ils sont concentrés … »

C’est vrai. Ils ne se déplaçaient pas. Ce qui voulait dire qu’ils étaient donc sans défense. Waram regarda Qalanos et Raon. Les trois adolescent hochèrent la tête d’un air entendu avant de commencer à produire des flammes et des dards. Aussitôt, les attaques quittèrent leurs corps, fonçant vers les trois hommes.

« NON ! IDIOTS ! NE FAITES PAS CA ! »

Mais il était déjà trop tard. Sans effet, les attaques n’infligèrent aucune blessure aux hommes tandis que ces derniers avaient cessé les leurs. Ils se tournèrent vers Waram et ses compagnons, l’un d’entre eux disant :

« Oh … C’est vrai que vous étiez là. De tels insectes, on pensait les ignorer … mais si vous voulez vous mêler à cette bataille, il faudra se préparer aux conséquences. »

La principale émit un léger grognement. Voilà que cela allait devenir très problématique. Elle savait que les enfants n’avaient que voulu l’aider … mais elle n’avait pas besoin de ça. Et surtout, maintenant, les hommes étaient déjà en train de réagir.

« Il est facile de venir à bout d’une femme qui est prête à tout pour ses élèves. Il suffit alors de se focaliser simplement sur ces derniers ! »

Voilà que les attaques furent lancées, comme elle s’en doutait, sur le groupe de cinq adolescents. Et vue la vitesse des lames d’air, ils n’hésitaient pas sur l’intention de tous les tuer. Ils allaient vraiment faire un carnage … ou non !

Les cinq corps furent déplacés avec vélocité, leur permettant alors d’esquiver les lames avec une certaine aisance. Et pourtant, ce sont les trois hommes qui commencèrent à rigoler. La cause était simple : la principale était en train d’haleter, comme après un effort important.

« Oh ? Téléporter cinq personnes est très épuisant, n’est-ce pas ? Je ne pense pas que tu vas pouvoir tenir très longtemps à cette allure. »

« Je tiendrais autant de temps qu’il le faudra. Ce n’est pas vous qui allait pouvoir m’en empêcher, c’est bien compris ? Je peux facilement lutter contre vous ! »

Ils avaient commis une erreur et ils le savaient. Les adolescents devaient épauler la principale … mais en même temps, ils devaient rester en retrait. Ils ne pouvaient pas se mêler de ce combat sinon ils risqueraient de mettre la principale en danger. Alors, qu’est-ce qu’ils devaient faire dans une telle situation ? C’était quoi la meilleure idée ?

« Fuyez donc … je vais les retenir. » murmura une voix féminine dans la tête des cinq enfants. C’était la principale ? Elle communiquait par télépathie ? Mais pourquoi faire ? C’était super dangereux, il ne fallait pas … et elle allait encore plus se fatiguer. « Je reviendrais ensuite … mais pour le moment, partez d’ici et vite. »

Mais il n’en avait pas envie ! Et il voyait que les autres étaient aussi surpris que lui. Et pas dans le bon sens … AH ! NON NON ET NON ! Il ne voulait pas ! Il ne voulait pas … et pourtant, il courait, comme les autres fois.

Il courait avec les autres adolescents. Il n’avait pas envie de l’abandonner … pas du tout ! Il en était hors de question mais … il continua de courir, encore plus vite que les autres, finissant par disparaître de leur champ de vision.

« WARAM ! WARAM ! Ne t’en va pas ! Ne va pas trop loin ! »

La voix de Sanphinoa qui lui criait cela … mais il ne l’entendait plus. Il avait fait demi-tour, prenant un autre chemin que celui emprunté par Sanphinoa et les autres chevaliers-pokémon. Il voyait les trois hommes qui entouraient la femme-chevalier de la Gardevoir. Ils n’auraient aucune hésitation à la tuer.

« Je veux l’aider, je veux l’aider, je veux l’aider. »

« Encore ces êtres si faibles ? Ne comprennent-ils donc pas la leçon ? Déjà la première fois … Ah … Qu’importe, débarrassons-nous en. »

Une voix féminine venait s’adresser à lui dans sa tête. Il regarda autour de lui sans pour autant comprendre ce que cela voulait dire. La seule chose qu’il savait, c’est qu’il se sentait capable de combattre ces hommes ! Aussi discret qu’une ombre, tout son corps se déplaça jusqu’à arriver au chevalier-pokémon de Fulguris,Waram hurlant :

« Ca, c’est pour Delphy et les autres ! CREVE ESPECE DE SALOPARD ! »

« Q… Quoi ? Depuis quand il est ici lui ? » s’étonna l’homme avant que le poing de l’adolescent ne le frappe au niveau du visage. Tout le corps du chevalier de Fulguris s’enfonça dans un cratère aux pieds des cinq personnes.

« D’où lui vient cette puissance ? Il ne se serait quand même pas éveillé ? Ça devient problématique ! Il faut prendre nos armures-pokémon au cas où ! »

« Waram ? C’est bien toi ? Mais tu devais … »

Non, ce n’était pas lui. La femme aux cheveux verts l’avait tout de suite compris en voyant l’aura autour de Waram. Ce n’était pas qu’une aura ténébreuse, il y avait quelque chose de beaucoup plus sombre en lui. Quelque chose … de mort.

« Vous allez payer pour tous les autres. »

Pour tous les autres ? Payer quoi ? Oui, elle ne rêvait pas. Elle entendait des râles d’agonie autour de Waram, comme des complaintes d’êtres décédés il y a de cela plusieurs années, décennies voire siècles. Les trois hommes parurent aussi surpris qu’Adilweiss.

« Depuis quand c’est un chevalier liés aux morts ? On nous a bien dit que … »

« Je n’en sais rien ! Comment je pourrais le deviner ! On devrait plutôt se préoccuper de la puissance qui émane de lui ! Elle n’arrête pas de grandir de seconde en seconde ! »

Et visiblement, le corps de l’adolescent n’était pas encore prête à la supporter. L’armure du Diamat se fissurait en de nombreux endroits et il en était de même pour Waram en lui-même. Comme s’il était lacéré de l’intérieur, des entailles firent leurs apparitions sur ses bras et son visage, du sang s’écoulant des nouvelles plaies.

« Waram ! Il faut que tu arrêtes d’écouter ces voix maintenant ! Arrête ça ou tu risques d’en mourir ! WARAM ! Tu entends ma voix ?! »

« Ma … Madame la principale, je n’arrive … pas à parler à Waram. »

« Sarine ! Est-ce que tu peux quitter son corps maintenant ? Ne t’en fait pas, je promets de le protéger mais il faut que tu l’arrêtes maintenant ! »

« Je ne peux pas ! Je ne sais pas … je me sens si faible … et si épuisée. J’ai sommeil, vraiment sommeil, madame la principale. Pourquoi ? »

Sommeil ? Sommeil ? Il ne fallait pas qu’elle dorme ! C’était proscrit ! C’était trop dangereux ! Les trois chefs de l’Antre de la Terre allaient bientôt passer sérieusement à l’attaque et elle n’allait pas pouvoir protéger Waram.

« WARAM ! Ne me dit pas que tu es retournée dans … AH ! C’est quoi ça ?! »

La voix de Sanphinoa s’était faite entendre au même moment où elle était revenue dans la zone de combat, rejointe par les autres chevaliers-pokémon. Chacun pouvait constater que l’air ambiant s’était grandement rafraîchit mais surtout que des êtres de fumée tournoyaient autour de Waram, celui-ci ayant la tête baissée.

« C’est … C’est quoi ça ? Ce ne sont pas… des … fantômes quand même ? »

« Pourquoi tu as la voix qui tremble, Qalanos ? Ne me dit pas que tu crois aux fantômes. »

« Bien sûr que si ! Il faudrait être fou pour ne pas y croire ! Ils existent vraiment ! »

« C’est étonnant de ta part. » compléta Xalex en haussant les épaules même s’il fallait reconnaître … que tout cela avait bien l’air d’ectoplasmes qui flottaient autour de Waram. Puis sans prévenir, le corps de Waram fut renvoyé en arrière, juste à leurs pieds, inconscient. Les spectres disparurent alors que la principale hurlait :

« ASSEZ ! Ne le laissez JAMAIS utiliser de tels pouvoirs ? COMPRIS ?! Je n’ai presque plus de force mais j’en ait bien assez pour ce que je vais faire ! Préparez-vous au voyage, vous serez à l’abri … mais il vous faudra vous débrouiller seuls dorénavant. Vous serez six … vous êtes des adolescents responsables. Veillez chacun sur les autres. »

« La comédie a assez duré ! Je commence à en avoir ma claque d’être pris pour un imbécile ! Vous faites ce que vous voulez mais je vais exterminer cette femme-chevalier ! Que l’armure-pokémon de platine de Fulguris vienne à moi ! »

Armure … de platine ? Raon perdit son sourire bien que cela était déjà le cas depuis pas mal de minutes. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Depuis quand … y avait-il des armures supérieures à celles d’or ? Il voulut ouvrir la bouche mais d’autres cris se firent entendre :

« Que l’armure de platine de Boréas protège mon corps ! »

« Que l’armure de platine de Demeteros couvre mon être ! »

Mais avant même que les armures ne paraissent sur les corps des trois hommes, un flash vint aveugler les adolescents , les empêchant de voir devant eux. Lorsque ce fût le cas, ils n’étaient plus au même endroit.
« Oh … Les gamins ? Vous êtes déjà sur le bateau ? Je vois … Je vois … La situation est si grave que ça. Elle m’avait pourtant prévenu. »

Pas le temps de comprendre la situation. Les adolescents sentirent qu’ils étaient en train d’être déplacés par le bateau, un grognement sonore se faisant entendre. L’homme dirigeant le bateau reprit la parole calmement :

« Y avait cet ours, elle a voulu absolument que je le ramènes aussi. Je sais pas exactement la situation … mais ça a l’air assez grave. Je crois que ça sera un aller sans retour. »

Cet ours ? Timber ? Les adolescents commencèrent à se rapprocher de l’imposante bête, celle-ci étant en train de regarder le rivage s’éloigner de plus en plus. Seul Waram restait inconscient sur le plancher, Sanphinoa à ses côtés. Elle bredouilla :

« Dites … tout le monde, qu’est-ce qui … va se passer maintenant ? »

« Je n’en sais trop rien, je dois avouer … C’est une situation à laquelle je n’aurais jamais pensé il y a encore quelques heures. Tout cela a dégénéré à cause de lui. »

« HEY ! Ne t’en prends pas à Waram ! Il ne voulait pas cette situation ! » s’écria Sanphinoa alors que Qalanos désignait l’adolescent évanoui sur les genoux de la femme-chevalier du Barpau. Bien entendu qu’il ne désirait pas une telle chose … mais les faits étaient là. Tout cela s’était produit car ils voulaient mettre la main sur Waram.

« Ils ne sont plus sur l’île. Je ne ressens plus leurs présences. Tu vas le payer, femme. »

« Tsss … Vous possédez des armures qui vous donnent une force proche des dieux … et vous en abusez pour asservir les humains. Vous êtes pathétiques. »

Ah … Elle tenait à peine debout … elle avait tout donné dans cette dernière téléportation. Elle n’aurait plus la force de continuer. L’école allait devoir fermer.

« Tsss il faut que nous l’éliminions avant qu’ils n’arrivent. Les autres foncent vers nous et d’ici quelques minutes, il sera trop tard. »

Les trois hommes étaient en triangle autour de la femme-chevalier. Déjà, chacun levait la main droite en l’air, une lame de vente se formant au bout. A l’instant même où elles s’abattirent sur le corps d’Adilweiss, elles ricochèrent contre une lame d’acier.

« Ce n’est pas le moment de te laisser mourir. Des centaines d’enfants comptent sur toi. »

« Tu … Tu es … Je … Est-ce … Est-ce que c’est un rêve ? Ou alors, c’est vraiment … »

Elle n’eut pas la possibilité de terminer sa phrase. Plongeant dans l’inconscience, elle vint s’évanouir dans les bras de la personne qui venait de la sauver. Cette même personne qui gardait le bras tendu, une lame en sortant.

« Je ne pourrais pas vous combattre tous … mais si vous ne partez pas d’ici quelques secondes, vous pouvez considérer que vous êtes des hommes morts. »

« Même le sommet des étoiles a décidé de se présenter. De toute façon, notre cible n’est plus ici … et l’école de Gliros n’est plus un refuge pour lui. »

« Disparaissez … maintenant. » déclara une nouvelle fois la personne qui tenait la principale dans ses bras, les trois hommes s’envolant dans les airs avant de disparaître au loin.


Sur un bateau, en pleine nuit, un adolescent aux cheveux noirs ouvrait faiblement les yeux. Regardant autour de lui, il cherchait à savoir où il se trouvait exactement. La réponse ne tarda pas en entendant le bruit des vagues. Il était sur un bateau … et Sanphinoa dormait sur lui, comme pour le protéger du froid.

« … … … L’école de Gliros … la principale. »

« Ah, tu es donc réveillé, n’est-ce pas ? Il était temps, oui. Enfin bon, il vaut mieux pour toi que tu te poses les questions demain… je ne pourrais pas vous accompagner. » lui dit le marin tandis que l’adolescent aux cheveux noirs tentait de retrouver une respiration normale.

« Comment … l’école … les autres élèves ? Les professeurs ? Comment ils vont tous ? »

« Je n’en sais trop rien … mais ça ne doit pas être joyeux, pas du tout. Il vaut mieux que tu ne te préoccupes pas de ça. La principale t’a donné des consignes non ? Respectes-les un maximum. Dorénavant, il y a de fortes chances que vous soyez livrés à vous-même. Ne vous abandonnez jamais et serrez-vous les coudes entre vous. »

Se serrer les coudes ? Il avait plus envie de pleurer … Tout avait été encore ravagé … par sa faute. TOUT ! TOUT ! Et … il ne pouvait rien faire pour empêcher ça. Il n’avait pas la force qu’il fallait … Il serra plus fortement Sanphinoa contre lui. Dorénavant, ils allaient devoir se débrouiller seuls.

Chapitre 39 : La voir à l’oeuvre

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 39 : La voir à l’oeuvre

« Venez donc. Je vous attends. » déclara l’homme de l’Ordre de la Terre en faisant un mouvement de main. Aussitôt, de façon acrobatique, Raon commença à faire plusieurs sauts sur la gauche et la droite, bondissant comme un singe en direction de son adversaire.

« On va voir si tu vas faire le malin dans quelques minutes ! »

« Raon, pas de folie, on te suit. Waram, tu peux aussi attaquer au corps à corps. On va vous épauler à distance, moi et les filles. »

Depuis quand est-ce que Qalanos se prenait pour le chef de la bande ? Mais bon, vue la déculottée qu’il s’est pris quelques minutes auparavant, il valait mieux pour lui qu’il obéisse. Se battre en coopération avec les autres ? Il en avait strictement aucune idée comment faire … Ce n’était pas du tout son genre à la base ! Comment il était censé accomplir ça ?

« Essaie simplement d’avoir confiance dans la force des autres, Waram. »

Confiance aux autres ? Dans leur force ? C’est vrai que si Xalex et Raon avaient eut une nouvelle armure, c’était bien parce qu’ils avaient des capacités, n’est-ce pas ? Et en voyant le poing enflammé qui vint frapper l’homme, il comprenait que ce n’était pas à prendre à la légère. Néanmoins, il avait toujours ce petit doute en lui … et ça le dérangeait.
Mais lorsqu’il frappa lui-même de son poing ténébreux, il se sentait plus en confiance. Pfiou … à eux deux, ils allaient en être capables, n’est-ce pas ? Mais non, l’homme n’avait pas bougé d’un poil, Xalex commençant à envoyer de nombreux dards empoisonnés, comme Qalanos. Ils travaillaient plutôt bien ensemble, ces deux-là, non ?

Mais voilà, Waram comme Raon sautèrent sur les côtés, évitant les dards qui avaient été envoyé dans les cieux par un simple mouvement de vent de la part de leur adversaire. Des dards qui retombaient tout autour de l’homme, celui-ci se prenant de plein fouet ce qui semblait être une projection aqueuse.

« C’est tout ce que vous avez à me montrer ? C’est donc là l’étendue de votre force ? »


Rien à faire, l’homme ne s’était vraiment pas déplacé. Il n’avait même pas cherché à esquiver les coups ! Il avait tout pris de pleine face, comme si de rien n’était. C’était quoi ça ? Surtout qu’il n’avait pas d’armure sur le corps ! Ce n’était pas normal !

« Hum … tout cela à cause du vent, n’est-ce pas ? Sans lui, tu ne serais qu’un homme comme les autres. » déclara Qalanos comme s’il venait de donner une idée pour la suite du combat. Il suffisait simplement alors … de réussi à passer outre ce vent et c’était gagné ? Ca serait vraiment aussi simple que ça ? Il en doutait fortement … vraiment …

Mais si c’était le cas, ils devaient alors tout faire pour empêcher que ce vent ne stoppe leurs attaques ! Comment est-ce que ça serait possible ? Il n’était pas fait pour ça ! Mais voilà qu’un souffle vint le toucher dans le dos, le faisant accélérer pendant qu’il recommençait à donner des coups en direction de ce chef de l’Antre de la Terre.

« Puisqu’il en est ainsi … et si moi-même, je devenais sérieux ? »

« Oh ? Tu prétends que ce n’était qu’un exemple ? »

Est-ce que Qalanos bluffait ? Tout ce qu’il savait, c’est que l’homme semblait avoir retrouvé un soupçon d’intérêt aux paroles du chevalier du Yanma. Et surtout, lui-même sentait que son corps était plus rapide. Etait-ce vraiment à cause de Qalanos ?

« Profitez-en tant que ça dure. Il ne pourra pas tout esquiver. »

C’est exact ! Mais bon sang, qu’est-ce que ça lui faisait chier d’écouter Qalanos. Non pas … en fin si ! Ça le faisait chier ! Car bon, c’était Qalanos et il n’avait pas vraiment envie de juste l’écouter … mais bon …

« Si ça nous permet de nous venger de ce qu’ils ont fait à cette femme-chevalier mais aussi aux personnes du monastère, je veux bien t’écouter ! »

Voilà, il était prêt à suivre les paroles de Qalanos ! Tout ça pour obtenir la victoire sur leur adversaire. Pourtant, celui-ci soupirait, visiblement déçu :

« C’est donc cela ? Faire profiter tes coéquipiers de ta vitesse ? S’ils n’ont pas assez de force, ça ne changera rien. Si ce n’est que ça … »

« C’est amplement suffisant. Xalex ? Je te fais confiance. »

Confiance ? Qu’est-ce que Qalanos avait demandé à Xalex ? C’est en sentant les tremblements de terre que Waram compris ce qu’il voulait dire par là. Le sol était tout simplement en train de se fendre ! Depuis quand est-ce que Xalex savait faire une telle chose ?! Elle était complètement balèze !

« … … … Vous devriez tout simplement abandonner. Je crois que vous me faites plus perdre du temps qu’autre chose. Ou alors, vous cherchez à en gagner. »

Q… Quoi ? L’homme n’avait vraiment pas bougé ! Mais c’était facile à comprendre ! Il était en train de léviter un peu au-dessus du sol, du genre une quinzaine de centimètres. Jusqu’où est-ce cette force s’arrêtait ?!

« Je suis capable de contrôler les vents, pensiez-vous vraiment qu’une attaque terrestre pouvait me toucher ? J’en ait assez. Lequel d’entre vous va perdre la tête ? »

Voilà que l’homme s’était mis à observer les quatre chevaliers-pokémon accompagnant Waram. Celui-ci était déjà prêt à défendre ses compagnons. Il devait faire attention ! Ca allait devenir dangereux, très dangereux d’ici quelques instants.

« Reculez tous. Il ne plaisante pas. Ils n’ont pas hésité à tuer leurs propres coéquipiers. »

« Et tu penses que c’est suffisant pour nous arrêter, Waram ? En tant que chevalier-pokémon, c’est ainsi que nous vivons, et cela depuis que nous sommes ici. » déclara Xalex avec nonchalance. Ce n’était pas une raison pour mourir !

« Quelle belle mentalité … bien que trop candide. »

Voilà que l’autre gars s’en mêlait ! Qu’il la boucle, ça ne le concernait pas ! Ils étaient libres de penser ce qu’ils désiraient ! Sauf qu’à l’heure actuelle, cet homme était tout simplement invincible. Ils n’avaient pas réussi à le blesser.

« Je vais donc m’occuper de cette jeune demoiselle qui a pris la parole. »

Un claquement de doigts et Waram se retrouvait devant Xalex, croisant les bras à hauteur de son bras. Son armure-pokémon se fissura, une taillade se dessinant sur les deux bras, blessant gravement ces derniers alors que Waram criait :

« MERDE ! MERDE ! MERDE ! Ca fait sacrément mal ! »

« Hum ? Félicitons cette armure-pokémon. Normalement, tu n’aurais déjà plus de bras, Waram. Ce qui serait vraiment dommage dans une telle situation. »

« Waram, tu n’avais pas besoin de me protéger. Je ne suis pas femme à tomber dès les premiers coups. Je suis capable de me défendre. »

« Ce n’est pas ça … Ce n’est pas ça … Pas dans une telle situation, ah … ah … J’ai vraiment mal, très mal … hahaha … ca me fait vraiment mal. MERDE ! »

« Sanphinoa, tu ne peux pas faire quelque chose ? Calmer la douleur avec ton eau ? » demanda Raon, Waram se tournant vers la demoiselle aux cheveux bleus. Calmer la douleur avec son eau ? Comment est-ce qu’elle serait capable de faire ça ?

Pourtant, lorsqu’elle s’approcha de lui, l’eau qu’elle cracha à travers son masque était étrange. Comme si ça ressemblait un peu à de la boue ou autre … mais elle n’était pas forcément liquide. L’eau s’insinua sur les plaies, les soignant presque parfaitement bien que les fissures de l’armure restaient présentes.

« Je ne peux rien faire contre ça,Waram. Il faudrait demander à Sarine comment elle va. »

« Hein ? Que quoi ? Euh … Comment est-ce possible ? Je veux dire … Tu sais faire ça depuis quand, Sanphinoa ? C’est la première fois que je vois ça. »

« Je ne sais pas moi-même, je dois t’avouer. Mais quand tu es parti quelques semaines, je me suis entraînée et … voilà. A la place d’avoir une attaque démentielle, j’ai maintenant … »

« Mais c’est vraiment super ! Enfin, désolé, je ne peux pas m’extasier à ce sujet en vue de la situaiton mais dès qu’on a réglé tout ça, on en parlera. »

« D’a… D’accord mais donc, je vais reculer et je vous soignerais si c’est possible ! »

« Ah … Il semblerait que cette gamine du Barpau commence à entrevoir ses véritables capacités. Vous pourriez vraiment devenir problématiques dans le futur si je ne vous tues pas dès maintenant. Mais bon … je n’ai pas à me poser la question. »

Finalement, il était temps de se révéler. L’homme devait avoir une quarantaine d’années, ses moustaches blanches partant en zigzag. Ses cheveux quant à eux, étaient amples, très amples.

« Au lieu de ne tuer qu’une personne par une, je vais me charger de vous tuer tous les quatre en même temps. A chaque fois que l’un d’entre vous meure, je rendrais l’un des membres de Waram complètement non-opérationnels. »

Le problème avec une grande bouche comme ça, c’est quand elle avait les capacités pour mettre en œuvre de tels actes. Le souci, quand elle arrivait vers eux, c’est qu’ils se sentaient incapables de faire ne serait-ce qu’un simple mouvement.

« Je ne peux pas vraiment te laisser croire que tu pourras les tuer ! »

Qalanos avait pourtant trouvé la force et la volonté de bouger, montrant par là une volonté à toutes épreuves. Et il n’était pas le seul : Waram aussi ! Sûrement plus par l’acte de guérison de Sanphinoa qu’autre chose, mais il était là.

« Vous n’avez donc pas peur ? Soit … Du balai, Waram. Ton tour tiendra. »

L’homme fit une petite pichenette dans le vide en direction de l’adolescent aux cheveux noirs, le balayant sur place pour l’envoyer percuter plusieurs arbres en les détruisant. L’homme se tourna vers le chevalier du Yanma avant de sourire :

« Montres-moi donc cette vitesse donc tu es si fier ? Voyons alors ce que tu vaux réellement, non ? Qu’est-ce que tu en dis ? En serais-tu vraiment capable ? »

« A vouloir trop fanfaronner, on finit très rapidement par en baver. »

Qalanos avait disparu du champ de vision de l’homme, commençant à se déplacer à une allure très rapide, beaucoup trop pour Waram et les autres. Ils ne savaient pas où il était et c’était sûrement une très bonne.

« Je vois … Ta vitesse augmente à chaque instant, n’est-ce pas ? Tu ne fais plus qu’un avec le vent, non ? Pourtant, tu n’as pas l’air de saisir ta position. »

L’homme tendit sa main droite, agrippant quelque chose avant de le plaquer au sol. C’était la tête de Qalanos, le reste du corps l’accompagnant bien heureusement. Un cratère se forma autour du corps du chevalier du Yanma.

« Je suis le vent … les airs sont mon domaine malgré le titre et l’organisation à laquelle j’appartiens. Ce n’est pas un ridicule petit insecte qui pourra envisager de me prendre cette place, est-ce bien compris ? »

« Mais mais mais … On fait comment pour arrêter ça ? » demanda Waram, éberlué par un tel abus de force. Comment un homme comme lui pouvait la posséder ?

« Maintenant, je vais retirer cette tête du reste du corps à qui elle appartient. »

« Tu n’en feras rien. » déclara une voix féminine, le corps de l’homme aux cheveux blancs se retrouvant entouré d’une aura rose avant d’être renvoyé dans les airs.

« La voilà donc, il ne manquait plus qu’elle. »

Une femme en armure verte et blanche. Elle s’était positionnée entre eux et leur adversaire. Une femme qu’il avait déjà vue … puisqu’il s’agissait tout simplement de la principale. La principale était devant leurs yeux, dans son armure-pokémon

« Je ne demanderais pas si vous regrettez ces gestes … »

« Tu es capable de lire dans les pensées, non ? Tu devrais alors pourtant savoir que ce n’est pas le cas. Néanmoins, que tu te déplaces en personne, cela montre à quel point Waram est important pour l’école, n’est-ce pas ? »

« Tous les élèves sont aussi importantes les uns que les autres à mes yeux. Je ne fais aucun favoritisme dans une telle situation. »

« De bien belles paroles, vraiment. Je me demande si je dois taper dans mes mains pour féliciter cela, non ? Qu’est-ce que tu en dis ? »

Qu’il n’avait pas besoin de toute cette comédie. Elle était maintenant présente. Elle jeta un bref regard à Waram et aux autres élèvs avant de murmurer :

« Allez vous mettre à l’abri. Je vais me charger de le retenir. »

« HORS DE QUESTION ! La dernière fois que l’on m’a dit ça, la personne est jamais revenue ! Je ne veux pas vous voir mourir, principale ! Je refuse ça ! Je le refuse complètement ! Delphy et les autres sont sûrement morts par ma faute, je ne veux pas d’autres morts sur le dos ! JE NE VEUX PAS ! »

… … … Qu’est-ce qui lui prenait de dire cela à cette femme ? Ce n’est pas comme s’il l’appréciait mais … elle allait se mettre en danger et risquer sa vie pour lui … comme Delphy et les autres. Le monastère, c’était encore très frais dans sa tête. Mais visiblement, elle ne le prenait pas au sérieux, poussant un petit rire avant de dire d’une voix enjouée :

« Je vois, je vois … Oui, je vois parfaitement. Pourquoi est-ce que tu n’es pas toujours aussi sincère, Waram ? Cela serait beaucoup plus simple. »

« Je ne vois pas de quoi vous voulez parler ! On va vous aider ! »

« Tu es déjà en train de m’aider mais tu ne le remarques même pas. Veuillez rester ici alors, je vais vous montrer pourquoi j’aime tous les élèves de cette école. »

Elle avait dit cela avec une tendresse certaine, pointant une main vers le chef de l’Antre de la Terre. Une aura rose se forma autour d’elle alors que la femme aux cheveux verts reprenait :

« Je suis Adilweiss, femme-chevalier d’or de la Gardevoir. »

« Oh .. Il est si rare de voir la principale de l’école de Gliros prononcer son nom. Cela veut-il dire que tu va être sérieuse en me combattant ? Tu sais ce qu’il en coûte de s’opposer à l’Antre de la Terre, n’est-ce pas ? » déclara le chevalier de Boréas.

« Dois-je être effrayée ou crainte ? Je porte l’espoir de ces enfants. »

Et avec de tels espoirs, il était hors de question de tomber. Le corps de l’homme s’affaissa sur le sol, comme si la pression atmosphérique était devenue bien plus importante en quelques secondes. Il poussa un gémissement avant de rire :

« Ah … Visiblement, on est très sérieuse, n’est-ce pas ? On veut … vraiment m’éliminer. »

« Vous ne vous faites pas vraiment désirer de votre côté, n’est-ce pas ? Vous ne vous privez pas de vous en prendre à des enfants qui ne sont même pas adolescents pour certains. Je ne vois pas pourquoi je retiendrais ma puissance pour des êtres comme vous. »

Une armure-pokémon d’or. L’adolescent aux cheveux noirs la regardait avec émerveillement. Il y avait donc encore un autre statut au-dessus d’argent ? C’était normal, après réflexion … mais sur le coup, il était juste émerveillé.

« La principale qui se bat … ah … Aie … ouch. Sanphinoa ? »

« Oui, je m’occupe de toi, Qalanos. Attention, ça va ? Pas trop de bobo ? Ou de casse ? » demanda l’adolescente chevalier du Barpau, recrachant doucement de l’eau sur le visage de Qalanos pour soigner une partie de ses plaies.

« Non, ça pourrait être pire mais ça va … mieux que prévu. Ah … Merci. Je me demande de quelle caste il est. Si ce n’était qu’un chevalier-pokémon d’argent, je le saurais. Mais là, ce n’est pas le cas, il est bien plus fort. Il doit être aussi un chevalier d’or. »

« Mais sans son armure-pokémon, il ne fera pas long feu à notre principale, hahaha ! » s’exclama Raon, heureux de voir ce combat se dérouler devant ses yeux.

Si ce n’était que ça … mais il était vrai qu’elle était en train de maîtriser complètment son adversaire. Elle avait une telle force … si différente d’eux. Comment pouvaient-il espérer atteindre un tel niveau dans le futur ?

« Vous y arriverez, Waram. Avec de l’entraînement, de la motivation et du coeur. Ces êtres ne pensent qu’à la force et à la puissance, c’est ce qui causera leurs pertes. »

« Ne deviens donc pas trop présomptueuse, Adilweiss. Tu n’as pas l’air de saisir … que si je suis là, c’est bien parce que mes frères me surveillent. »

Ses frères ? Ils étaient là eux aussi ? Normalement, il n’y avait que ce type, avec sa force déjà colossale ! S’il y en avait deux autres, même la principale n’allait pas pouvoir les battre. Pourtant, elle se montrait rassurant, disant calmement :

« Oh ? Tiens donc … C’est tout ce que vous avez à m’offrir, n’est-ce pas ? »

« Tsss, tu ne vaux quand même pas la peine que je me mette mon armure-pokémon pour toi. » répondit l’homme, cherchant à se relever Il y arriva pendant quelques instants avant de se retrouver au sol, face contre terre. Il était possible de voir que ses membres cherchaient à se tordre sans pour autant y arriver. Il luttait de toute sa volonté pour empêcher celle de la femme-chevalier du Gardevoir d’imposer la sienne sur son corps. Waram amorça un mouvement vers la principale. S’il pouvait … achever cet homme …

« Et si tu décidais plutôt de relâcher notre frère, non ? »

Un éclair foudroya le ciel, venant s’abattre sur la principale mais le corps de celle-ci avait déjà disparu. Quelques instants plus tard, ce fût un puissant tremblement de terre qui se produisit mais la principale était en train de léviter au-dessus du sol, les cinq enfants à ses côtés, grâce à ses pouvoirs psychiques. Trois hommes … Ils étaient là tous les trois.

Chapitre 38 : Faire payer leurs crimes

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 38 : Faire payer leurs crimes

« WARAM ! METS-TOI A L’ABRI ! C’est un ordre ! »

Le cri pouvait paraître violent et puissant … mais il n’était que le seul à l’avoir entendu. Et cette voix féminine était celle de la principale. Malgré la puissance, il avait remarqué qu’elle était brouillée, comme si elle avait eut du mal à l’atteindre.

« Hors de question de vous abandonner ici. Je le refuses. Je n’accepterai pas ça ! »

Il pensait pour lui-même mais il savait parfaitement que la principale avait put entendre cela … il en était convaincu même. Ah … Il poussa un petit soupir de soulagement avant de placer une main sur son front. Bon ! Ce n’était pas tout ça mais il avait normalement beaucoup de boulot. Il se retourna sans prévenir, donnant deux coups de poings ténébreux en avant.
Les deux personnes qui tentaient de le poursuivre se retrouvèrent renvoyées en arrière, celles les accompagnant finissant elles aussi dans le décor. Waram se frotta les mains, comme pour preuve d’un travail bien fait avant de dire :

« Sarine, tu me préviens si je commence à fatiguer, d’accord ? Il est hors de question que je reste là sans rien faire … mais aussi que je me laisses capturer. »

« Pas de soucis, je te le dirais … mais fais attention à toi … et Sanphinoa aussi. »

« Normalement, j’ai couru trop vite pour qu’elle me rejoigne, je ne m’en fais pas de ce côté. »

« Oh, tu sais parfaitement qu’elle serait capable de te retrouver, n’est-ce pas ? »

« C’est pour ça que je vais me mettre à courir dès maintenant, Sarine. Ils ne mettront jamais la main sur moi. Et si les autres ont besoin … je serais là. »

Il était temps de faire un carnage dans les troupes ennemies. Il n’allait pas retenir ses coups. De plus … de plus … Ah … Qu’est-ce que c’était con. Il pensait à cette femme-chevalier dragon, comme lui. Ils n’avaient pas hésité à se débarrasser d’elle.

Et c’était pour ça qu’il ne pouvait pas les pardonner. Ils n’avaient aucun regret ou remord par rapport à leurs actions. TIENS ! Encore une fois, son poing vint s’abattre sur un soldat de l’Antre de la Terre, portant une armure brune, comme fait de pierre sur le corps. Il ne ressentait pas de pokémon dans cette armure et la tête s’était retrouvée encastrée dans un mur. La raison ? Il voyait une adolescente au sol, avec son masque sur le visage.

« Relèves-toi et vite. Essaie de retrouver d’autres personnes pour vous défendre. Je vais me charger d’eux. Si tu vois des membres des autres organisations, n’hésite pas à leur demander de l’aide. J’imagine que cette situation doit être aussi déplaisante pour eux que pour nous. »

« D’a… D’accord, Waram. Mais … euh, qu’est-ce qu’ils nous veulent ? »

« Moi. Voilà ce qu’ils veulent. Et ils n’hésiteront pas à utiliser les grands moyens pour arriver à leurs fins. Mais ne t’en fait pas, je ne me laisserais pas faire. Il en est hors de question. Je ne me laisserais pas faire … et je ne vous abandonnerais pas, compris ? »

« D’a… D’accord mais fais attention, d’accord ? »

« Oui, bien entendu, je vais faire très attention … mais pas tant qu’ils seront là. »

Inutile de discuter. Il avait soulevé l’adolescente, la remettant debout sans lui jeter plus un regard. Est-ce qu’il avait l’impression d’être un héros ? Pas le moins du monde, il n’était pas comme ça, il n’avait jamais envisagé ça et pour cause : il était le responsable de cette attaque. A partir de là, impossible de se considérer comme un sauveur. Il ne faisait que réparer les torts qui étaient les siens en ce moment même.

« Ah … Ah … Ah … Pfiou, c’est épuisant, comment ça se fait ? »

Il se posait la question tout en se frottant le dos du cou. Il en était à la quatorzième personne qu’il tirait d’un mauvais pas. Il ne savait pas s’il y avait des élèves-chevaliers qui étaient morts à cause de tout ça … ou alors des professeurs mais si c’était le cas … non, il ne devait pas y penser ! Il ne devait pas penser aux choses dramatiques ! NON !

« Waram ? Où est-ce que tu es ? WARAM ! »

La voix de Raon ? Hors de question de se montrer. C’était beaucoup trop dangereux pour eux … il ne pouvait pas se permettre de les mettre en danger. Il se le refusait. Même si ça lui faisait mal de dire ça … et aussi de le penser, il valait mieux ignorer.

« Il faut que je trouve le chef de la bande, ça ne devrait pas être trop difficile. »

Il suffisait de savoir où était l’endroit le plus ravagé dans l’école de Gliros. Peut-être qu’en quittant cette dernière, il aurait alors un meilleur aperçu des dégâts ? Dire qu’il devait penser de la sorte, c’était vraiment triste. Mais vu que la situation l’exigeait …

Ah … la sortie de l’école. ZUT ! Elle était surveillée … mais ça revenait à dire que Raon était enfermé comme lui ? Et Xalex ? Comment est-ce qu’elle allait ? Et surtout Sanphinoa ? Il y avait sûrement d’autres sorties, moins surveillées par les soldats de l’Antre de la Terre !

« Pfiou … Pfiou … Pourquoi j’ai voulu me débrouiller seul ? »

Pourquoi dans sa vanité mal-placée, il avait fallut qu’il veuille une telle chose ? Il le regrettait amèrement maintenant, il le regrettait tellement … mais il devait faire avec.

« Je n’ai que ce que je mérite … quelle idiotie. »

Mais bon, il était un idiot et ce n’était pas la première fois. Et il avait assez confiance en Raon pour se dire qu’il pouvait se débrouiller seul. Mais était-ce vraiment le cas ? Il ne voulait pas une mort … de quelqu’un de proche.
Il devait aller aider Raon et vite ! Il devait faire demi-tour. Il ne savait pas quoi faire dans une telle situation. Dire qu’il était perdu était qu’un euphémisme. Il était complètement paumé par rapport à toute cette histoire mais il allait devoir faire avec.

« Pfiou … Ce n’est pas bien grave, oui … ce n’est pas bien grave, oui. »

Il était confus … et perturbé. Mais il pouvait tenir le coup. Il prit une profonde respiration comme pour être sûr de bien saisir la situation. Tout cela sera beaucoup plus simple plus tard. Ses pensées étaient déréglées tandis qu’il cherchait de quoi se montrer raisonnable.

« Mettez la main sur le chevalier du Diamat ! Tout le reste peut être tué ! Ce sont les ordres du chef ! Hop hop hop ! »

« Il aurait quand même put envoyer quelques chevaliers-pokémon avec nous, non ? »

« Il veut se servir de cette école comme exemple Il n’a pas besoin de chevaliers-pokémon pour ça. Tu verras très vite de quoi je veux parler. »

Voilà qu’il avait put entendre une conversation entre quelques soldats de l’armée de l’Antre de la Terre. Aucun chevalier-pokémon ? Sauf leur chef, c’est bien ça ? Peut-être qu’en réunissant tout le monde, ils arriveraient alors à l’abattre ? Oui, c’était une bonne idée … ou non. Cela revenait à mettre tout le monde en danger et il ne pouvait pas se le permettre.

« Hum … visiblement, puisque Waram ne veut pas sortir de sa cachette, je vais alors devoir sortir les grands moyens … »

Une voix masculine provenait du ciel. Un simple mouvement de la main et voilà qu’une tornade venait se produire, dévastant tout sur son passage. Que cela soit des membres de l’Antre de la Terre ou alors de jeunes chevaliers-pokémon, la bourrasque happait tout ce qui se trouvait sur son passage

« Et pour la peine, voyons voir s’il peut m’entendre »

Il s’était mis alors à chuchoter doucement, comme pour murmurer quelques mots à une personne si proche de lui. Mais rien ne se passa, simplement un puissant coup de vent. Voilà, c’était tout simplement parfait … dans une telle situation. Patience.

« Rien ne sert de se presser, il sortira de lui-même. Il sait ce qui est bon pour autrui. »

A l’intérieur de l’école, Waram ne pouvait que constater l’étendu des dégâts mais surtout, par la fenêtre, il pouvait apercevoir ce qui semblait être une tornade. Il y avait vraiment … des personnes capables de produire CA ?!

« C’est pas du tout le même niveau. C’est juste … abusé. »

Il avait bafouillé ces quelques mots, n’osant pas voir la vérité en face. Il devait sortir dès maintenant et empêcher cette tornade de continuer son œuvre. En criant qu’il était là, peut-être que l’homme arrêterait tout ça ? Non, c’était idiot. Ils avaient jamais montré ne serait-ce qu’une once d’humanité. Étaient-ils vraiment humains à la base ?

« HEY ! Enfoiré de l’Antre de la Terre ! Arrête cette tornade ! JE SUIS DEHORS ! »

Et voilà. Il avait commis cette bêtise. Il était sorti de sa cachette, prêt à livrer bataille face à un adversaire dont il ne connaissait rien ou presque. A part que c’était l’un des chefs de l’Antre de la Terre, c’était tout simplement peine perdue. Mais il était dehors.

« Voilà que l’oisillon sort de son nid. Vas t-il se brûler les ailes ? »

Une voix masculine qui provenait des cieux. Sans même chercher à le regarder, Waram serra les poings avant de reprendre en criant de toutes ses forces :

« ARRÊTEZ CETTE TORNADE ET VENEZ VOUS BATTRE ! »

« Un défi ? C’est donc avec ce genre de mentalités que tu as réussi à passer outre mes deux frères ? C’est vraiment surprenant. Sont-ils encore plus idiots que je ne le pensais ? »

Mais pourtant, la tornade disparu comme si de rien n’était ,Waram laissant alors descendre l’homme du ciel. Celui-ci était encapuchonné comme le précédent mais il savait qu’il ne tarderait pas à voir son véritable visage. Mais la colère peinte sur celui de Waram était belle et bien réelle avant qu’il n’hurle :

« Qu’est-ce que vous me voulez encore ?! Vous ne pouvez pas me laisser tranquille ? »

« Pourquoi devrions-nous laisser un potentiel candidat à l’Antre de la Terre sans nous ? »

« Je ne compte pas rejoindre votre organisation débile, c’est pourtant clair non ? Je ne suis pas comme vous et je ne le serais jamais ! »

« Après que nous t’ayons offert cette belle armure-pokémon du Diamat ? Tu n’es pas très respectueux de ceux qui font des efforts pour t’obtenir. »

« Je ne suis pas qu’un vulgaire objet. Vous allez très vite comprendre ça ! » hurla l’adolescent aux cheveux noirs, courant vers son adversaire avec la ferme intention d’en terminer une bonne fois pour toutes. Pourtant, Sarine lui dit :

« Non Waram. Ne fait pas l’idiot. Tu ne peux pas réussir à le battre ! »

« Je peux néanmoins gagner du temps … et c’est tout simplement ce qu’il me faut. Du temps ! Ne t’en fait pas, tout ira bien se passer. »

« Je ne suis pas plus convaincue que ça, Waram, pas du tout. »

« Je suis désolé si cela ne te rassure pas mais bon … ce n’est pas bien grave. »

Il y allait dès maintenant ! Il poussa un cri pour se donner du courage mais alors qu’il allait atteindre son adversaire, une bourrasque le projeta sur le côté, le faisant rouler sur deux bons mètres. Il cligna des yeux, cherchant à comprendre ce qui venait de se produire :

« Mais c’était quoi ça ? D’où venait ce vent ? »

« Est-ce que tu ne saisis pas la différence entre toi et moi ? Je n’ai guère mon armure sur le corps et pourtant, je pourrais te battre à un doigt. Peut-être devrais-je commencer par les présentations, n’est-ce pas ? Je suis le chevalier-pokémon de Boréas. »

« Boréas, Fulguris, je m’en contrefous de vos armures-pokémon ! »

« Quelle vulgarité venant de ta part mais bon … »

L’homme ne semblait guère s’en soucier tandis que Waram respirait bruyamment. Il allait vraiment tenir tête à un homme capable de provoquer des tornades. Ce n’était pas un combat comme les autres, il le sentait. Et surtout, l’homme savait qu’il tremblait.

« Tu seras impuissant devant ma force … et pourtant, tu veux tenter de m’affronter ? »

« Si cela peut vous empêcher de faire un carnage, je le ferais ! VOUS ALLEZ VOIR SI JE SUIS SI IMPUISSANT QUE CA ! »

Il allait juste devoir faire attention à Sarine. Il ne voulait pas que l’armure-pokémon se brise et la mette alors en danger. Voire même pire … que ça la tue. Mais non, ça ne serait pas aussi simple que ça, il en était vraiment convaincu.
Quelle idiotie … MAIS QUELLE IDIOTIE ! Et pourtant, il se lançait dans la bataille. Il allait tout donner dès les premières secondes ! Des flammes sortirent de ses poings, faisant leurs offices pour venir calciner l’homme.
Néanmoins, dès l’instant où elles arrivèrent à la hauteur de ce dernier, elles s’envolèrent vers les cieux, balayées par une bourrasque de vent. ENCORE ?! PAS CETTE FOIS ! S’il ne pouvait pas l’avoir à distance, il l’aura au corps à corps !

Mais même en étant à quelques centimètres de lui, il se heurtait à une barrière invisible. Il n’était pas stupide, il savait que le vent faisait encore son office. Pourtant, il ne s’arrêtait pas, observant son adversaire qui était imperméable à toute émotion en ce moment.

« Encore un acte désespéré. Comment mes frères ont-ils put perdre ? Non, perdre reviendrait à dire qu’ils ont admis leurs défaites face à toi. Mais ce n’est qu’un simple échec. »

« Je vais vous éclater … la tronche, vous ! Vous allez voir ! Je vous ferais payé ce que vous avez fait à l’école de Gliros ! Vous allez comprendre votre douleur ! »

Il allait le lui montrer ! Il allait lui montrer comment il allait s’occuper de lui ! Mais pour ça, il devait se concentrer au maximum. AAAAAAAH ! Zut … Zut … Ca ne voulait pas passer ! Malgré tous ses efforts, le poing n’avançait pas !

« C’est vraiment … triste de voir un adolescent aussi désemparé devant l’adversité. »

« Ne vous foutez pas de ma gueule, je ne vous le permets pas ! Tout cela est de votre faute ! »

« Oh ? Si tu es aussi faible, cela est de ma faute ? Quel raisonnement surprenant et un peu enfantin. Tu es faible car tu n’as pas cette force qui habite les grands de ce monde. Mais tu peux l’obtenir si tu décides de nous rejoindre. »

« JAMAIS ! C’est pourtant clair ou pas assez ? Je ne vous rejoindrais JAMAIS ! »

« C’est là la différence entre faible et fort. Les faibles ne peuvent que se plier aux décisions des forts. Cela a toujours été ainsi dans ce monde. »

Ah bon ? Et qu’est-ce qui se passait si les faibles se réunissaient contre les puissants ? Ils pouvaient alors les battre ! C’était comme ça que certaines monarchies tombaient ! C’était comme ça qu’il allait réussir à l’atteindre !

« Tu deviens fatiguant et usant, jeune homme. »

Le vent arrêta de faire son office mais Waram était maintenant à la portée du poing de l’homme, celui-ci lui donnant un uppercut qui envoya l’adolescent dans les airs. Soudainement, des lames invisibles commencèrent à taillader le chevalier du Diamat alors que celui-ci tombait lourdement au sol.

« Je suis obligé de te laisser en vie. La condition et l’étatn ne sont pas nécessaires. Nous pourrons te soigner aisément … mais pour … hum ? »

L’homme fit un mouvement sur la gauche, esquivant une projection aqueuse avant de tourner vers une adolescente aux cheveux bleus. Celle-ci s’était mise à courir à la suite de son action pour se rapprocher de Waram, de l’eau aspergeant l’adolescent.

« Waram, réponds-moi … tu es conscient ? Waram ? »

« Qu … Qu’est-ce que tu fais là ? Je peux … savoir, Sanphinoa ? Tu devais te mettre à l’abri. Tu devrais partir avec les autres et … »

« Les autres sont là, Waram. Tu n’as pas te soucis à te faire à ce sujet. »

Il n’avait pas terminé sa phrase que la voix masculine de Raon venait de la couper. Avec lenteur, il tourna son visage vers les autres. Ils étaient trois. Xalex … Raon … Et Qalanos ? Qu’est-ce que Qalanos foutait ici ? Comme s’il venait de lire dans ses pensées, le chevalier du Yanma répondit avec neutralité :

« Dès qu’il s’agit de produire du vent, je ne suis généralement bien placé pour cela. Je comptais stopper cette tornade mais il s’avère que je n’aurai pas besoin d’agir. »

« Cinq chevaliers-pokémon de basse puissance. Que comptez-vous faire réellement dans une telle situation ? Malgré vos puissances cumulées, vous êtes incapables de ne faire ne serait-ce que me bouger de ma position. Je vous laisse cinq minutes pour tenter de me faire mouvoir de la place où je suis. Si vous n’y arrivez pas, je me chargerais de vous éliminer tous les quatre. Votre camarade n’aura alors plus que ses yeux pour pleurer devant son impuissance. »

« De bien belles paroles mais tu ne sais pas à qui tu as affaire exactement. Et je ne pense pas qu’il y ait besoin de faire des présentations. » rétorqua Qalanos, Waram étant à nouveau debout grâce à l’aide de Sanphinoa.

« Qalanos, chevalier de bronze du Yanam. Tu es peut-être le chevalier le plus prometteur dans l’école de Gliros à l’heure actuelle. »

« Mais j’imagine que vous allez dire que cela ne changera rien à la situation, n’est-ce pas ? »

« C’est exact. Il est bon de reconnaître lorsque l’on n’a pas les capacités pour lutter. »

Ils étaient cinq ! Ils étaient bien plus nombreux que lui alors … pourquoi est-ce qu’ils étaient aussi anxieux ? Pourquoi avaient-ils l’impression de se retrouver face à un titan ? Mais pourtant, ce n’était pas assez pour les faire reculer. Waram était entouré de quatre autres personnes. A eux cinq, ils pouvaient faire bouger cet homme … et le repousser.

Chapitre 37 : Une pure folie

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 37 : Une pure folie

« Alors ? Waram ? Tu estimes tes chances à combien de pourcent ? »

« Hum ? Par rapport au fait que je vais gagner ce tournoi ? Aisément un bon 99 %. Le pourcent restant serait seulement si je suis malade ce jour-là. »

« Ooooooh. Confiant hein ? Et même pas un peu trop. » dit Raon alors que Waram haussait les épaules. Bien sûr qu’il était confiant. Il n’allait pas participer à un tournoi s’il n’était pas confiant hein ? Ça serait particulièrement stupide, non ?

« Je vais tenter d’arriver au quart de finale cette fois, Waram ! » s’exclama Sanphinoa, l’adolescent aux cheveux noirs se tournant vers elle.

« Je pense que tu as toutes tes chances d’y arriver si tu crois en toi. E toute façon, sauf si nos combats sont en même temps, on viendra te soutenir, n’est-ce pas ? »

« Bien sûr ! Hors de question de laisser une Sanphinoa désemparée ! »

« Sauf si je l’affronte bien entendu. Même si je respecterai mon adversaire. » répondit Xalex avec neutralité après quelques secondes.
« Alors, c’est finalement décidé, Sanphinoa. Mais bon … pour ça … il va falloir déjà que l’on gagne nos premiers combats. C’est normalement à mon tour. »

Ils étaient tous les quatre réunis, comme auparavant. Et c’était une chose que Waram appréciait énormément. Ah … Qu’il appréciait tellement. Il poussa un soupir de soulagement et de plaisir avant de s’éloigner. Le premier combat fût des plus aisés. Il ne dura que quelques minutes, Waram n’utilisant pas toute sa force. Mieux encore. Lorsque le combat fût terminé, il s’approcha de son adversaire, le soulevant à une main avant de dire :

« Fais gaffe à toi, la prochaine fois. T’as pas eut de chance, c’est tout. S’il le faut, vas soigner ton bras avec lequel tu as paré mon coup. On ne sait jamais, les bleus, ça peut être chiant. »

Et ensuite ? Plus rien ? Il ne jeta pas un regard aux spectateurs, quelques murmures se faisant entendre par-ci, par là. Il y avait toutes les organisations encore une fois. Lorsqu’il quitta l’arène, il vit Sanphinoa qui se rapprochait de lui avec un grand sourire.

« Bravo Waram ! Ce fut peut-être simple pour toi mais … »

« Une victoire reste une victoire. C’est étrange, les spectateurs ne m’ont pas hué mais n’ont pas applaudit non plus. Peut-être que la victoire n’avait rien d’impressionnant. Enfin, mon adversaire a quand même cherché à parer mes coups. Ca prouve qu’il voulait vraiment gagner lui aussi … même s’il ne pouvait rien y faire. »

« Chacun et chacune font de leur mieux pour ça, Waram. Mais je crois que tous ne sont pas encore au courant des petits changements concernant ta personne. »

« Des changements ? Je ne suis pas si différent que ça. Déjà, physiquement, je n’ai pas changé, j’ai peut-être gagné quelques centimètres mais à part ça … Enfin, c’est à toi. »

« Tu me souhaites bonne chance ? » demanda t-elle en tendant les bras.
Raon et Xalex étaient déjà en combat ? Personne dans les couloirs ? Grumpf, non. Pas d’enlacement. Il lui tapota doucement le crâne mais ce fut elle qui vint chercher son corps, le serrant dans ses bras avant de dire d’une voix enjouée :

« Je suis sûre d’y arriver maintenant, Waram ! Je vais faire de mon mieux ! »

« Le mieux, ce n’est pas suffisant.mais … donc, bonne chance, Sanphinoa. Tu peux le faire, j’en suis vraiment convaincu. Montres-leur ce que tu sais accomplir. »

Elle tapota contre son coeur en signe de courage, quittant les bras de Waram. Celui-ci partit en direction des tribunes, là où les perdants des précédents matchs étaient présents ainsi que ceux qui attendaient leurs tours pour les prochaines sessions.
Hum … Comment est-ce que l’on pouvait encore tolérer les membres de l’Antre de la Terre ici ? Il se le demandait … car oui, il y avait chaque organisation mais cela ne changeait rien. Ah … Enfin bon, il était là pour encourager Sanphinoa et il allait le faire.
Dès qu’elle était en difficulté, il criait son nom, rapidement rejoint par Raon et Xalex. Mais dans le fond, Sanphinoa se débrouillait vraiment bien toute seule. Et même si ce n’était pas aussi propre que lui … elle avait réussi à obtenir la victoire.

« Elle a tellement changé depuis que tu es là, Waram. C’est si … merveilleux. »

« Je ne sais pas si on peut dire que c’est merveilleux … mais je suis fier d’elle. Est-ce que c’est suffisant ou non ? Pour dire que c’est bien ? »

« C’est plus que suffisant. Vas le lui dire en face. Nos prochains matchs ne commenceront pas avant une ou deux heures de toute façon. »

Ce n’était pas faux. Il fit un geste positif de la tête en direction de Xalex avant de quitter celle-ci ainsi que Raon. Ils avaient leurs armures sur le corps mais comme pour lui, elles étaient un peu plus impressionnantes maintenant …

« Coucou, Waram ! Tu as vu, dis dis ? Tu étais là ? »

« Bien sûr. Tu ne m’as pas entendu crier ton nom et te féliciter quand tu as réussi à battre ton adversaire ? Ou alors, tu étais trop concentrée. »

« J’avais peur … vraiment peur … peur de te décevoir, Waram. C’est tout. Je n’étais pas sûre d’y arriver, je n’étais pas certaine …de tout ça mais j’ai trouvé la force ! »

« Tu as les capacités pour ça. Moins que d’autres mais ça ne fait pas de toi un ersatz de femme-chevalier. Bravo pour ta victoire, Sanphinoa. »

Elle tendit les bras comme pour recevoir sa récompense mais malheureusement, il ne fallait pas exagérer. Elle en avait déjà eut une avant le début du combat hein ? Donc non, désolé mais ça ne marchait pas comme ça et … HEY ! Elle s’était jetée sur lui.

« Sanphinoa … s’il te plaît. Les gens vont se poser des questions. »

« Qu’ils s’en posent non ? On s’en fiche, n’est-ce pas ? » dit-elle avec un peu d’effronterie dans la voix. Si c’était aussi simple que ça, il aurait bien sûr répondu oui … mais ce n’était pas le cas. Alors bon … Ah …

« Bref, tu peux rester quelques secondes mais les gens vont finir par croire que je me suis complètement ramolli si je te laisse faire. Ca ne passera pas. »

« Tu as quelqu’un à protéger maintenant, ça te rendra plus fort, pas plus faible. » rétorqua t-elle alors qu’il regardait le visage masqué :

« Bien entendu … Bien entendu. Tu as tiré ça de quel livre, je peux savoir ? »

« Hey ! Mais je n’ai tiré ça d’aucun livre. Je le pense vraiment. Ca te donne la force de te relever des coups reçus car tu sais que tu as quelqu’un à protéger, c’est tout. »

« Moui, c’est vraiment basique. On dirait vraiment une histoire tirée d’un conte de fées. »

« Mais nous sommes des chevaliers-pokémon. Tu imagines la force qui nous habite, Waram ? Pour pouvoir lutter contre le mal ! »

« D’où est-ce que tu sors des répliques comme ça, Sanphinoa ? Je vous jure … » dit-il en soupirant. Il fit un petit sourire, amusé par les propos de l’adolescente qui se statufia sur place. Q … Quoi ? Y avait un souci quelque part ?

« Tu as souris, Waram ! Tu as souris ! Tu sais vraiment le faire ! »

« Bien entendu que je sais sourire, ça n’a rien d’exceptionnel hein ? » dit-il en perdant aussitôt ce qu’il avait eut tant de mal à obtenir. Sanphinoa rigola, venant le serrer dans ses bras assez fortement avant de dire d’une voix plus qu’enjouée :

« Non, tu ne l’as jamais fait depuis que tu es ici, Waram. JAMAIS ! »

« Et même quand nous étions seuls, Waram. Tu es presque incapable de sourire. » répondit l’armure-pokémon sur le corps de l’adolescent.

« Oh bouclez-la toutes les deux. Vous n’aurez plus aucun mot de ma part pour la peine. »

« Ni même un sourire ? Mais bon, c’était un sourire sincère puisque je te ne l’avais pas demandé. C’est donc encore mieux … ah … je suis vraiment soulagée. C’est moi qui ait réussi à te donner le sourire, Waram. Je suis tellement … heureuse. Je crois que je vais me battre pour ce sourire ! Pour en avoir un autre. »

« Encore une phrase clichée et bateau. Vraiment … Je vous jure. »

Mais bon, si cela lui permettrait d’être heureuse, il n’allait pas s’en priver. Mais pour le moment, il valait mieux voir le match de Qalanos. Car il savait qu’il serait très rapide … mais cela lui permettrait de mieux encore juger son niveau.

Si tout cela était aussi simple … ah … Bon … Le second tour allait commence et ça ne sera pas bien dur encore une fois. Il ne lui restait plus que quelques secondes avant que son adversaire ne finisse pas mordre la poussière. Comme pour le premier tour, il vint s’approcher de lui, le soulevant avec aisance.

« Bon, ce n’est pas tout … mais je te laisses rejoindre l’infirmerie seul. Tu devrais être en état non ? Je n’ai pas frappé trop fort normalement. »

« … … … Ca reste franchement bizarre ce changement. Je ne sais pas trop quoi en penser. »

Son adversaire avait finalement pris la parole, pour bien montrer qu’il avait du mal à croire ce qu’il voyait. Et pourtant, c’était bel et bien la réalité. Waram haussa les épaules, quittant l’arène en premier jusqu’à ce qu’une voix ne vienne le féliciter, celle de Qalanos.

« Aucune inquiétude, n’est-ce pas ? Mais le prochain tour sera bien différent, Waram. Je te laisse deviner qui sera ton futur adversaire. Tu devrais en avoir une idée, n’est-ce pas ? »

« Est-ce qu’il ne serait pas en face de moi par hasard ? »

« Oh, quel éclair de génie … mais oui. J’espère que pour cette fois, cela devienne très intéressant. Je t’avoue que tu m’avais fait peur la première fois. »

« Ah bon ? Peur ? Moi ? C’est vrai que j’ai cette carrure qui fait que … j’impressionne non ? Enfin, que je glace d’effroi les personnes qui sont proches de moi ? »

« Non, ce n’est pas ça … je crois que c’était le fait que tu te relèves à chaque coup que je te donnais. J’avais l’impression de ne jamais te faire plier. C’était … vraiment effrayant, oui. Comme un monstre immortel. »

« Je sais bien que je ne suis pas un prix de beauté mais de là à m’appeler monstre. » dit l’adolescent aux cheveux noirs. Bien sûr, il savait que Qalanos ne pensait pas cela de la sorte mais bon … cela était divertissant de le voir dire de telles choses.

« Nullement, ce n’était pas une remarque mauvaise de ma part. Ne le prends pas ainsi. D’ailleurs, si tu veux tout savoir, je suis soulagé de voir que Sanphinoa est entre de bonnes mains. Je ne pouvais pas être partout … »

« Qu’est-ce que tu veux dire par là ? Je peux savoir ? »

« Qu’elle n’a pas survécu dans l’école par hasard avant ton arrivée. Je l’ai aidée à tenir le coup mais discrètement. Après, je n’étais pas le seul … »

« Elle ne l’a jamais remarqué … et sa vie n’est pas pour autant devenue toute rose. »

« Nullement mais … elle est devenue meilleure que ce qu’elle aurait put être. Mais bon, cela est le passé. Elle a son protecteur attitré maintenant … et malgré tout cela, elle a réussi à garder la tête haute et continuer à rester la première dans les études. »

« C’est là que je dois te remercier, j’imagine, non ? Alors … merci beaucoup. »

« De rien, c’est tout naturel. Tu n’as pas à t’en faire à ce sujet. »

« Ce n’est pas une question de sujet ou autre. Simplement que je remercies ceux et celles qui m’ont permis de connaître Sanphinoa. Maintenant, il vaut mieux se séparer … Pas de sentiments pendant ce combat. Je donnerais tout. »

« Tu te doutes qu’il en sera de même pour moi, n’est-ce pas ? Je n’aurais aucune pitié contre toi. Je ne retiendrais aucun de mes coups. »

« Tant mieux. Ca n’en sera alors que plus divertissant. Maintenant si tu veux bien.. ; »

L’adolescent aux cheveux noirs passa à côté de Qalanos, celui-ci le laissant seul, surtout qu’il avait remarqué que Sanphinoa l’attendait au loin. Le chevalier du Diamat se rapprocha de la femme-chevalier du Barpau, la regardant avant de dire :

« Ce n’est pas encore à toi ? Ou alors, tu as gagné … et je n’ai pas vu le match. Si c’est le cas, bravo et je suis désolé … de ne pas être venu t’encourager. »

« Ce n’est pas grave et oui, j’ai réussi à me qualifier pour le prochain tour ! De quoi est-ce que tu discutais avec Qalanos ? Visiblement, ce n’était pas de choses déplaisantes. »

« Rien, il m’a juste dit que j’avais de la chance de te connaître et je lui ait déclaré que oui. »

« Que … Quoi ? Vous … vous avez vraiment parlé de moi ? » bafouilla l’adolescente, confuse et gênée par cette révélation. Waram l’invita à s’asseoir, faisant de même à côté d’elle après quelques minutes, disant calmement ensuite :

« Ne fait donc pas cette tête-là .Tu sembles gênée … qu’est-ce qui se passe ? »

« J’ai entendu des rumeurs sur nous. Vu les changements, beaucoup se demandent si ça ne fait pas plusieurs années que nous nous connaissons en fait. »

« Impossible, je suis arrivé il y a peu de temps. Ce n’est donc pas crédible. »

« Mais sincèrement, ça me donne souvent cette impression, tu sais ? »

« J’ai la même donc ce n’est pas si étrange. Je ne me rappelle pas de mon passé, Sanphinoa. »

« Et il en est de même pour moi, Waram. Tu crois qu’il y aurait une maigre chance que toi et moi … nous nous connaissions, Waram ? »

« Sincèrement ? Une infime et ridicule chance. Je ne dis pas qu’elle est nulle mais … je ne me ferais pas trop d’illusions à ce sujet. Désolé. »

« Non, cette chance infîme, je m’y accroche. Je me dis alors que c’est notre destin ! »

« Ah … Le destin m’a permis de te rencontrer, cela veut alors dire qu’il n’est pas si mauvais que ça, non ? Qu’est-ce que tu en penses, Sanphinoa ? » demanda l’adolescent aux cheveux noirs alors qu’elle prenait ses mains pour les placer dans les siennes.

Pfff, c’était de belles paroles mais bon, il avait envie d’y croire un peu. Il la laissa faire. Ils étaient de toute façon dans un couloir où pour le moment, nul ne passait. Il pouvait bien la laisser faire ce petit geste non-anodin. Subitement, le sol et les murs se mirent à trembler, des secousses parcourant la zone où ils se trouvaient, Sanphinoa s’écroulant sur Waram.

« Qu’est-ce qui se passe, Waram ?! Un tremblement de terre ?!

« Non … Ce n’est pas uniquement ça, Sanphinoa. Loin de là … Si c’était naturel, cela se saurait … mais ce n’est pas le cas. »

« Qu’est-ce que tu veux dire par là, Waram ? »

« Qu’ils ont décidé de jouer le tout pour le tout ! Sanphinoa, vas te mettre à l’abri ! »

« Pas sans des explications ! Qui sont ce « ils » ? L’Antre de la Terre, n’est-ce pas ? Tu penses vraiment qu’ils auraient lancé une attaque directement sur l’école de Gliros ? C’est de la folie ! Ils n’oseraient tout de même pas faire ça ! »

« Ils en seront capables. Ils sont à bout. Ils ont les nerfs à vif à force d’échouer. »

« Mais alors, il faut prévenir les professeurs non ? On y va, Waram ! »

Qu’est-ce qu’il venait de dire ? Qu’elle se mette à l’abri, il allait s’occuper de tout ça. Mais voilà, l’adolescente n’en faisait qu’à sa tête, comme d’habitude. Pfff, elle courrait à côté de lui tandis qu’ils se dirigeaient vers les zones de duels, tout simplement pour constater l’étendu des dégâts. Des gradins entiers étaient déjà vidés … et il y avait des morts ? Parmi les spectateurs ? C’était … vraiment un carnage hein ?

« S’il te plaît, Sanphinoa, mets-toi à l’abri. On sait ce qu’ils veulent. Je m’en vais de mon côté. Attends juste que j’arrive à les intéresser. »

Il regarda à droite, puis à gauche. Il suffisait de voir parmi les spectateurs ceux qui ne cherchaient pas à fuir. Ceux qui n’avaient aucun problème avec la situation. AH ! En voilà un ! Sans crier gare, le chevalier du Diamat prépara une boule de feu violet avant de la projeter en direction d’un homme, celui-ci poussant un cri avant de tomber au sol, mort.

« Qui sera le suivant ? Je vous attends, bande d’enfoirés ! »

Voilà qu’il soulevait Sanphinoa, l’envoyant dans le décor avec un semblant de force. Surprise, l’adolescente aux cheveux bleus poussa un cri tout en remarquant que Waram courait maintenant comme pour s’enfuir. Il avait osé faire ça !

« Lorsque tout sera terminé, il se fera pardonné, aie, aie, aie. »

Mais elle souriait derrière le masque. Ce n’était pas le moment de lui en vouloir. Elle avait remarqué aussitôt qu’une dizaine de personnes, ne portant pourtant pas d’armure-pokémon, étaient en train de le poursuivre. Elle se mit à courir à leur suite.

« Karry, s’il te plaît, protèges-moi, je vais avoir besoin de ta force. »

« T’en fait pas, va. On va se charger de ces imbéciles. Waram ne sera plus seul pour les combattre. Ils vont avoir toute l’école sur le dos. »

Et aussi les membres des autres organisations. Mais le temps que les chevaliers-pokémon arrivent … Enfin, il fallait aussi voir les forces de l’Antre de la Terre. Ils avaient signé leur arrêt de mort en osant s’en prendre directement à l’école.

Chapitre 36 : Une dernière tentative

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 36 : Une dernière tentative

« Vous allez vraiment vous battre comme deux gamins qui n’ont pas réussi à obtenir ce qu’ils désiraient ? C’est d’un ridicule, hahaha … mais ça vous colle bien. »

« La ferme, toi ! Tu es le seul qui n’a rien foutu, je te rappelle ! » hurla l’un des deux hommes d’un âge avancé, dans la trentaine voire quarantaine d’années.

« Oui mais entre vous et moi, je ne tues pas nos membres s’ils n’accomplissent pas une chose aussi simple que cela … tellement simple qu’après tout, nous avons subi deux échecs. »

« Tsss … Ces foutus pouvoirs psychiques sont une vraie plaie aussi ! Comment est-ce que tu veux que l’on lutte contre ça ? Mais qu’importe, ils sont tous morts. »

Il n’y avait que trois personnes. Trois hommes qui, malgré leur couleur de cheveux, semblaient avoir des traits physiques communs entre eux. Des triplés que nul ne pouvaient ignorer dans l’Antre de la Terre. Et pour cause : il s’agissait de leurs chefs.

« Tu en es sûr et certain ? Comment on peut te faire confiance ? Tu as zigouillé tout le monde, si je me trompes pas hein ? »

« Les faibles ne méritent pas de vivre, c’est aussi simple que ça. Je ne vois pas pourquoi je me prendrais la tête avec de telles conneries de toute façon. »

« Car sans ça, on ne sait pas si y a eut des survivants ou non chez eux. »

« Ah … Vraiment … Qu’est-ce que l’on va faire de vous deux hein ? Je me poses sincèrement la question en vous regardant. J’ai l’impression que c’est foutu ou presque. »

« Ca l’est pas ! Je vais y retourner et comme ça, je lui règlerais son compte une bonne fois pour toutes ! Ce n’est qu’une école de gamins, rien de plus. »

« Mais leurs professeurs et surtout leur principale vous poseront de gros problèmes. Vous allez foncer bêtement dans le tas, sans même réfléchir ? »

« En y allant à deux, on devrait aisément les battre. Ce n’est pas un souci. Et dire qu’on fait tout ça à cause de simples suppositions … quelle débilité. »

« De simples suppositions ? Il y a de très fortes chances que les rumeurs soient vraies. Dans le monastère, notre espion a bel et bien senti sa présence dans cet adolescent. »

« Donc, on fait quoi ? On attends sagement qu’il se montre dans un autre pays ? »

« C’est la meilleure solution … mais nous avons perdu trop de temps par votre faute. Je vais m’en charger moi-même. Je serais bien plus efficace que vous deux réunis. »

Les trois hommes se regardèrent en chiens de faïence, signe qu’ils étaient à nouveau prêts à en découdre avec les mains si la conversation continuait dans ce sens.

« De toute façon, je vais te laisser faire. Comme tu fais tellement le fier … »

« Et puis, chacun son tour. On sera deux à se foutre de toi si tu te plantes. »

« Humpf ! Continuez de plonger dans vos désillusions, tous les deux. La déception sera encore plus grande quand vous comprendrez à quel point vos paroles sont absurdes. »

« Tu ne ferais pas mieux de te préparer ? Avec ta bande ? Que l’on puisse déjà penser aux futures phrases que l’on te ira. »

« Rien ne presse … Cela ne commencera pas avant une semaine d’après le plan que j’ai en tête. Pourquoi devrais-je aller trop vite ? »

« Tsss, toujours aussi prévoyant, c’en est énervant ça. »

Et oui. Mais cela avait toujours été ainsi. Alors que les deux autres sont souvent du genre à chercher les problèmes et aussi à être leurs causes, lui-même préférait tout simplement prendre son temps pour profiter un maximum.
Hum … et cela avait l’avantage de pouvoir être diablement efficace comme tactique. Car pour beaucoup, l’Antre de la Terre était un groupuscule prêt à tout ravager. Alors, quand on se mettait à employer des tactiques plus basiques et discrètes, la surprise était telle que nul ne pouvait alors riposter. Hum …

« Tu ne veux pas en parler, néanmoins ? Juste qu’on voie … »

« Cela dépend de comment voulez-vous que le monde nous perçoit ? »

« Comment ça ? Qu’est-ce que tu veux dire par là ? On a déjà pas une bonne réputation alors bon … c’est pas comme si c’était vraiment dérangeant en fin de compte. »

« Vous parliez de prendre d’assaut l’école de Gliros. Après un tel acte, il ne faudra pas espérer que l’un de nos représentants puisse rendre là-bas. Vous comprenez ce que je veux dire ? »

« Tu vas quand même pas … t’y rendre de cette manière ? Tu vas vraiment attaquer l’école de Gliros ? Comme ça ? Et c’est pas toi qui disait que ça serait de la folie ? »

« Laissez-moi donc faire, de toute façon, vous n’avez plus voix au chapitre. J’ai eut simplement la confirmation que je désirais de votre part. Vous n’aurez aucun problème à cela … tant mieux … oui, tant mieux. »

Tant mieux ? Tant mieux ? Est-ce qu’il se foutait de leurs gueules ? Où est-ce qu’il voyait un tant mieux hein ? NON MAIS OH ! Ils lui parlaient ! Sauf que l’homme s’éloigna de ses deux frères, ne semblant plus avoir rien à dire.

« Qu’est-ce qu’il m’énerve, celui-là … Toujours à être le dernier à rentrer en action. »

« Sauf que ça paye généralement … c’est souvent lui qui réussi là où nous avons échoué. » dit calmement le second triplé. Ah … Dommage, dommage. Mais bon, tant que cela était accompli … c’était le mieux pour l’Antre de la Terre. Bientôt, le monde entier allait entendre parler d’eux ! Devenir l’organisation la plus importante ? C’était un but si proche !

Ailleurs, dans l’école de Gliros, Waram était resté éveillé toute la nuit comme pour vérifier quelque chose. Cela faisait maintenant une bonne demie-heure que tout le monde dormait mais ce n’était pas là le problème. Il patientait … jusqu’à entendre une petite voix :

« Hmm … Vraiment rien à faire. Depuis que je le connais … je peux plus dormir paisiblement. Il va encore m’en vouloir, je suis sûre. »

La voix de Sanphinoa. Elle semblait presque triste alors qu’un mouvement se fit voir vers un lit éloigné. Une petite forme qui s’avançait vers lui, éclairée par la lumière de la lune. Sanphinoa … avec son masque sur le visage. Elle regardait à droite et à gauche, n’ayant pas remarqué que Waram avait les yeux grands ouverts.

« Hum … et puis … bon … zut … il est de dos, c’est dommage. »

Il avait juste bougé un peu auparavant, pour la laisser faire. L’adolescente ouvrit la couverture, s’engouffrant à l’intérieur avant de venir se coller contre le dos de Waram. Il sentit son corps contre le sien tandis qu’elle chuchotait :

« Oui, c’est tellement plus facile … j’ai l’impression qu’il me protège. »

Lui ? La protéger ? Auparavant, il aurait plus que signalé que ça ne serait jamais le cas. Aujourd’hui, ce n’était plus pareil. Il finit par se retourner, Sanphinoa étouffant son cri alors que les yeux rouges de Waram observaient son visage masqué.

« Wa … Waram … mais tu ne dors pas ? Je pensais que … »

« Tu pensais très mal, Sanphinoa. » coupa t-il tout simplement alors qu’elle s’apprêtait à quitter le lit, bredouillant quelques mots. Mais il vint la retenir tout doucement. « Et si tu m’expliquais plutôt ce qui te tracasse au point de t’empêcher de dormir ? »

« Pas grand … pas grand-chose, Waram. C’est juste que … enfin bon … »

« Allez, tu peux parler, je ne vais pas te manger, non plus. C’est encore … ces cauchemars ? Un peu comme moi ? C’est vrai que … depuis que tu es là, je suis plus soulagé. »

« C’est vrai, Waram ? Je te fais ça comme effet ? » demanda Sanphinoa faiblement, pour éviter de réveiller les autres. Il hocha la tête positivement, reprenant :

« C’est vrai. J’ai énormément de mal à dormir d’habitude. Sarine peut te le confirmer. Mais je ne sais pas pourquoi, avec toi, c’est beaucoup plus simple. Je n’ai aucune explication raisonnable et logique à une telle réaction. »

« Peut-être que … se savoir l’un proche de l’autre, ça nous calme et nous apaise ? Même si on ne s’en rendait jamais compte auparavant ? »

« Peut-être que c’est ça, ça serait une bonne chose. Bon … tu veux rester ou non ? Maintenant, tu n’as plus besoin de te cacher tous les soirs hein ? »

« Je ne me cachais pas … mais si les autres savent que … c’est intentionnel … »

« On s’en fiche. Je crois que j’ai déjà eut mon quota de remarque la première fois. Alors dès demain, quand ça sera l’heure de se coucher, tu viendras, d’accord ? Sarine et Karry n’auront qu’à dormir sur le lit libre, ensemble, toutes les deux. »

« Je ne suis pas sûre que Karry apprécie cela. Sarine non plus … mais d’accord. Si tu me le proposes, je n’ai aucune raison de refuser. »

Il ouvrit légèrement les bras, Sanphinoa s’y engouffrant pleinement maintenant. Elle était radieuse et heureuse. Mais surtout, il sentit un petit mouvement de sa main à hauteur de visage de l’adolescente. Quelques secondes après, il remarqua qu’elle déposait un objet.

« Sanphinoa, qu’est-ce que … ce n’est pas … »

« Et si, Waram, c’est mon masque. Je ne veux pas encore que tu me vois … alors s’il te plaît, ne me regardes pas. C’est juste que … c’est tellement plus … chaleureux de te sentir de la sorte contre mon corps, ne m’en empêche pas. »

« Euh, je ne veux pas t’en empêcher mais si je vois ton visage, tu vas devoir me tuer et j’avoue que l’idée continue de me déplaire, hein ? »

« C’est vrai. C’est la règle … mais si cela peut te rassurer, il y a une autre condition que de tuer l’homme qui a vu mon visage. Mais je ne veux pas encore … te la dire. »

« Comme … tu veux, Sanphinoa. Dormons alors. » murmura l’adolescent-chevalier.

Pourtant, il avait l’irrésistible envie de voir son visage. C’est bête mais quand on lui disait de ne pas faire, il voulait le faire. Mais il devait se retenir, par respect pour l’adolescente aux cheveux bleus. Hum … Même ses derniers sentaient bon. Elle se les lavait fréquemment … et cette peau, il n’y avait plus autant de croûtes qu’avant.

« Mais qu’est-ce qui m’arrive ? Qu’est-ce qui nous arrive ? »

Il pensait avoir une réponse de Sanphinoa mais elle s’était déjà endormie dans ses bras. Changé, il avait trop changé à cause des morts du monastère. Peut-être parce que pour la première fois, il avait perdu des personnes … qu’il appréciait ? Qu’il ne voulait pas que ça recommence ? Qu’il ne voulait pas que cela arrive à Sanphinoa ? Même pour Raon et Xalex, il ne voulait pas de ça. Ni cette principale … ni même d’autres élèves.


Stupide, c’était tout simplement stupide … mais voilà qu’il caressait les cheveux de Sanphinoa. Est-ce qu’il avait peur ? Peur de ce qui pouvait se produire ? L’Antre de la Terre voulait sa capture. Et pour ça, il n’hésiterait pas à tuer un maximum de personnes autour de soi. Ils avaient montré … qu’ils n’avaient aucune loi.

« Et si je décidais de fuir ? Comme ça, je suis sûr … qu’ils ne seront pas en danger. »

Sanphinoa était une adolescente si fragile. Il ne pouvait pas se permettre ça. Pour la première fois, depuis son retour à l’école, il voulait agir pour les autres. Pour la première fois, il voulait défendre une personne proche. Quitte à ce qu’il soit ridicule … et risible. Est-ce que Sarine comprendrait ? S’il décidait de fuir définitivement ?

Le lendemain matin, il fût réveillé subitement par quelque chose de mouillé qui venait se coller à sa joue gauche. Sur le coup, il n’avait pas encore compris mais en ouvrant les yeux, il remarqua que Sanphinoa mettait correctement son masque sur le visage.

« Hein que quoi ? Qu’est-ce qui s’est passé ? Tu peux me le dire ? »

« Oh, rien de spécial, Waram. Rien du tout, je peux te le promettre. »

Qu’elle le lui promette n’allait pas vraiment changer le tout hein ? Mais bon … il passa une main sur sa joue. Est-ce qu’elle aurait … fait ça ? Elle l’aurait embrassé sur la joue ? Il aurait envie de crier mais non, les autres dormaient encore.

« Merci pour cette nuit, Waram. Et pour les prochaines. Je vais déjà me préparer pour ce matin. Nous avons cours dans une heure et demie. »

« Fais donc mais je te préviens, ne prends pas toute l’eau chaude, compris ? J’en ait besoin, moi aussi. Et frottes bien partout sauf si tu vois que ça coince. »

Il parlait bel et bien de ses croûtes. S’il avait réussi à faire des efforts, normalement, elle aussi devait en être capable. Mais il savait … qu’elle l’écouterait. Elle partie en direction de la salle de bain, murmurant faiblement :

« Par contre, Waram. Interdiction de regarder … cette fois, c’est compris ? Sinon, j’utiliserais mes pouvoirs de femme-chevalier si c’est nécessaire. »

« He … Hey ! Je suis pas comme ça, moi. Enfin, pas trop quoi … et je passe pour quoi ? »

« Je ne sais pas trop, à toi de trouver, non ? » dit-elle dans un grand sourire des plus innocents, ayant soulevé son masque juste au niveau de ses lèvres pour qu’il puisse le voir.
Tsss ! Qu’est-ce qu’elle maligne quand elle s’y mettait hein ? Difficile de lui en vouloir. Bon, ce n’était pas bien grave … il allait sûrement trouver une autre occupation en patientant. Et puis, il ne comptait pas du tout aller voir Sanphinoa pendant qu’elle était sous la douche. Hum ? Tiens, il allait embêter Sarine pour la réveiller.

« Sarine, Sarine, y a le feu. Il faut que tu bouges tout de suite, sinon on crame ! »

« Hein ? Que quoi ? Non ! Le feu ! Waram, vite ! Il faut fuir ! Vite ! »

Elle s’était redressée presqu’aussitôt, ses têtes regardant à gauche et à droite pour voir d’où provenait le feu. Feu parfaitement inexistant comme elle put le remarquer après quelques secondes. Elle grogna quelques secondes avant de dire :

« Au cas où, j’ai put entendre tout ce que toi et Sanphinoa avaient dit. Je ne pensais pas ça de toi, Waram. Comme quoi, on juge très mal les gens. »

« Hey … Hey ! C’était un accident ! Ne commence pas à t’imaginer des choses fausses ! »

« Oh ? Et pourtant, c’est bel et bien elle qui a dit cela .. et tu ne la contredisais pas. »

Grumpf. Ca servait à rien de discuter. Il voulait embêter Sarine, il avait réussi. Il allait faire de même avec Karry, commençant à la secouer tout en criant :

« Attention Karry ! Tu es en train de te noyer ! Fais gaffe ! »

« Je sais pas nager, moi ! Aidez-moi au lieu de crier ! J’ai besoin d’aide et … »

Le silence plana pendant quelques secondes, Karry ouvrant ses yeux de Barpau pour regarder Waram qui restait en face d’elle, avec un visage impassible. Il murmura :

« Oui, tu as sérieusement besoin d’aide, je confirme ça. C’est violent … »

« Je suis une armure-pokémon qui vit dans la mer … à la base. Tu t’es foutu de moi, c’est bien ça, Waram ? Avant que je ne te foutes ma queue dans ta face. »

« Moi ? Je ne suis pas comme ça, tu dois faire erreur sur la personne. »

Innocence et pureté incarnée. Il regarda Karry avec le plus grand sérieux du monde. Pourquoi aurait-il fait une telle chose ? Elle prit sa respiration avant de sauter sur place et de lui décocher un coup de nageoire dans la face. Pas trop fort, néanmoins car :

« C’est assez amusant. Tu l’as fait à qui d’autre, Waram ? Sarine, j’imagine ? »

« Raor, Xalex, Istiti et Nadyra dorment encore. Je n’ai aucune idée pour eux. »

« Mouais, mouais, mouais … tu veux pas en avoir plutôt, je préfère que tu dises la vérité, quoi. Enfin bon, pas grave, on trouvera bien une solution, tout ça. »

Moui. Mais ça ne serait pas aussi marrant qu’avec Sanphinoa. Il n’avait pas envie d’aller la voir sous la douche, pas du tout … loin de là … enfin bon. Il poussa un petit soupir, se préparant lui aussi de son côté après qu’elle soit sortie de la salle de bain. Cette fois-ci, elle s’était déjà habillée à l’intérieur. Chose surprenante, elle ne mettait pas autant de temps que ça en fin de compte. Il pensait que les filles avaient une durée interminable par rapport à cela. Comme quoi, il pouvait se tromper lourdement à ce sujet.
Pfiou … S’il ne se trompait pas, bientôt allait avoir un nouveau tournoi non ? Pour encore juger la force de chaque chevalier. Il espérait ne pas tomber sur Sanphinoa cette fois, sauf si c’était les demi-finales voire même les finales. Enfin, cela reviendrait à dire que l’un ou l’autre auraient réussi à battre Qalanos, chose qui restait très compliquée.

« Waram ? C’est bon pour moi, tu peux y aller. »

« J’espère qu’il reste de l’eau chaude, Sanphinoa. Sinon, tu m’entendras parler … et ça risque de ne pas être joyeux ce que j’aurais à dire hein ? »

« Oui oui. Roh. Tu peux y aller, Waram. Dépêches-toi au lieu. Ils ne sont toujours pas réveillés ? A part nos armures-pokémon. » demanda Sanphinoa.

« Si tu veux t’amuser à ça, fais-le. Nous nous sommes réveillés un peu trop en avance. »

Discussion habituelle. Mots habituels. Oui, cela faisait maintenant une dizaine de jours qu’il était revenu à l’école mais il se sentait à nouveau … comme auparavant. Il se sentait bien dans cet endroit. Il se sentait mieux. Par contre, il était hors de question de le signaler à la principale. Elle pouvait toujours rêver qu’il avoue une telle chose.

Chapitre 35 : Retrouver ses habitudes

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 35 : Retrouver ses habitudes

« Hey, vous deux, il faudrait que vous vous réveilliez. »

Hum ? Grumpf. Il émit un grognement aux propos de Raon. Voilà bien une chose qui ne lui manquait pas le moins du monde. C’était la première nuit de Sanphinoa dans le dortoir. La principale avait aisément donner son accord, ce qui avait plu bien entendu à tous et à toutes. Il voulut s’étirer longuement mais quelque chose l’en empêcha pour le bras gauche.

« Ne me dites pas que … »

Et pourtant, si. Elle était là. Elle endormie sur son torse, sa tête aux cheveux bleus bien sagement déposée sur sa poitrine. Elle avait remonté la couverture sur leurs corps mais surtout, Sarine était à l’autre bout du lit, en train de les regarder tous les deux.

« Depuid quand est-ce qu’elle est ici ? »

« Oh, je dirais une demie-heure après que vous vous soyez tous endormis. Elle n’arrive pas à dormir, d’après ce qu’elle m’a dit. Il lui faut un oreiller pour ça. »

Un oreiller pour ça ? On se foutait de sa gueule, c’était bien ça, n’est-ce pas ? Car bon, Sanphinoa exagérait grandement sur le coup. Il allait la faire tomber du lit et voilà le réveil qui allait la secouer grandement. Ca lui apprendra et …

« Hey, Sanphinoa. Faudrait que tu te réveilles. Tous les autres le sont déjà, même Timber. »

« Hmmm, d’accord, je veux bien, Waram. Juste une minute. »

Bof, elle faisait ce qu’elle voulait Il finit par se lever, passant une main dans la chevelure de Sanphinoa. Bah, il allait toute façon prendre une douche avant d’y aller, ça sera bien mieux. Xalex était déjà partie et Timber se léchait la patte avant gauche.

« Je peux savoir ce que tu fais ? Tu comptes te rendre beau pour qui, Timber ? »

« Graaaaaaaaaah ! » lui répondit l’ours. Ah oui ? Pour les dames de la cantine ? Pour qu’elles lui donnent quelques reste ? Je vous jure, c’était pas une vie ça.

« Animal et pourtant gigolo. Dans quel groupe je suis tombé, moi. AH ! Raon, je voulais savoir, c’est bien aujourd’hui qu’on a une après-midi de libre pour s’entraîner ? »

« Ouep ! Ils nous trouvent tous un peu ramollos parmi les élèves. Donc il a été décidé qu’on allait devoir se taper les uns sur les autres pour arranger tout ça. »

« Une méthode pédagogique qui a sûrement faite ses preuves dans certains pays. » dit Waram avec ironie alors que Raon rigolait avant de reprendre :

« Ben peut-être ? Du genre, il ne pourra en rester qu’un. Je sais que je suis avec Xalex pour l’entraînement mais je pense que ça nous nous dérangera pas de vous avoir tous les deux. »

« Quatre personnes, ça permet trois combats différents pour chacun. Oui, c’est bon. »

Bon ? Sanphinoa se levait ? Il se rapprocha du lit, l’adolescente toujours couchée dedans. Il se pencha en avant mais Sanphinoa tendit les bras, comme pou réclamer quelque chose.

« J’espère pour toi que tu ne crois pas que je vais te porter, Sanphinoa hein ? »

« Est-ce que tu peux quand même le faire, Waram ? S’il … te … plaît ? »

« Même pas en rêve. » rétorqua l’adolescent, les yeux émeraude le fixant à travers le masque.

« Alors, c’est encore plus simple puisqu’ici, c’est la réalité, Waram. »

Hin hin hin. Petite maligne. Petite et intelligente. Elle faisait de l’esprit au réveil ? Il la souleva avec aisance, décidé à la porter comme un sac de patates. Il se mit à siffloter gaiement, comme s’il partait au travail, devant les yeux interloqués de Raon, de Timber et des armures-pokémon qui étaient présentes dans la pièce.

« Bon bon bon, je sais comment je vais réveiller une demoiselle qui profite trop de moi. »

Des cris fusèrent dans la salle de bain après que Waram ait emmené Sanphinoa. L’adolescent ressortit de la salle de bain, se frottant les mains comme s’il venait d’accomplir quelque chose qu’il désirait depuis tellement longtemps. Il regarda Karry avant de dire :

« Comme un poisson dans l’eau. Comme ça, Sanphinoa sera à peu près propre avant de devoir suer pendant l’entraînement. Et au moins, elle sera réveillée. »

« Diabolique. » dit tout simplement l’armure-pokémon du Barpau avant de foncer vers la salle de bain. Waram se tourna vers Raon, lui disant :

« Je pense que je prendrais une douche plus tard. Du genre, après qu’on en ait terminé. Comme tu l’as remarqué, la salle de bain est occupée. »

« J’ai put voir ça. Bon, ben, on y va alors ? Elle nous rejoindra plus tard de toute façon. »

« Tu ne veux pas attendre un peu quand même ? Par mesure de précaution ? Je pars devant, rien ne presse. Je dirais à Xalex que vous avez du retard. »

« Oui, fais donc, j’imagine qu’avec Sanphinoa, elle risquerait de se tromper d’endroit en la connaissant. On va éviter une bêtise encore plus grosse de sa part. »


Waram croisa les bras, s’adossant au mur proche de la porte de la salle de bain. Hum … La porte n’était pas fermée, n’est-ce pas ? Elle avait oublié ça … quand Karry était rentrée. Et comme Sanphinoa n’était pas partie … Hmm non ! Qu’est-ce qu’il pensait comme idiotie ? Il n’avait pas compris la première fois ? Ca ne se faisait pas.

« AAAAAAH ! Ca faisait du bien. Ils sont déjà tous partis, Karry ? »

« Je vais vérifier ça … … … Oui, c’est le cas. Tu peux sortir ! » s’exclama l’armure-pokémon alors qu’il clignait des yeux. Il n’avait pas ouvert la bouche mais elle aimait bien pourrir la vie de l’adolescente, n’est-ce pas ? Mais pourtant, lorsqu’elle sortit , elle était habillée.

« Elle m’a déjà fait le coup une fois, Waram. Je ne suis pas bête pou tomber dans son piège une seconde fois. Tu veux te doucher maintenant, Waram, je peux attendre hein ? »

Il allait faire vite alors. Il jeta un bref regard à la baignoire. Bon, elle l’avait rincée mais difficile d’ignorer les petits résidus de peau qui étaient présents un peu partout et éparpillés. Dans la douche, il entendit quelques murmures :

« Allez, un peu de courage. Lui-même s’était pas privé la dernière fois. Et puis, avec le rideau, tu verras rien. Tu es une grande fille non ? Tu dois être intéressée. »

« Je … Je le suis … mais non. C’est Waram. Je ne ferais pas ça. »

« Alors, moi-même, je le ferais. » dit-elle avant de rentrer dans la salle de bain. Mais aussitôt, elle se prit un jet d’eau de la part de Waram, celui-ci soupirant :

« Si tu veux faire quelque chose de discret, ne parles pas aussi fort la prochaine fois. Zou, du balai avant que je ne m’éne… »

Il n’avait pas fini sa phrase. A cause de Karry, la porte s’était ouverte un peu plus lorsque l’eau l’avait projetée en arrière. Il avait peut-être mis trop de force dans le jet d’eau mais … mais … mais … le rideau cachait tout sauf le visage … mais il voyait celui de Sanphinoa. Le visage était toujours droit … mais les yeux se baisaient. Aussitôt, il se recroquevilla dans la baignoire, se cachant intégralement dedans. NON ! BORDEL !

« Hey, vous en avez mis du temps, qu’est-ce que vous avez fait tous les deux ? »

« Rien de spécial ! Bon, on fait l’entraînement ! Raon, tu viens tout de suite ! Je commence par toit ! C’est compris ? » s’écria l’adolescent avec ce qui semblait être de la colère. Mais le visage rougit montrait un tout autre sentiment.

« Et bien, tu peux me dire ce qui s’est passé, Sanphinoa ? Je l’ai jamais vu dans cet état. » questionna Xalex envers l’adolescente aux cheveux bleus, celle-ci se triturant les doigts.

« Euh, je ne pense pas … non. Ca concerne … les garçons. J’avais juste vu dans les livres … et puis euh … voilà, c’est tout. Mais toi, tu as déjà connu des garçons, Xalex ? »

« Mais qu’est-ce donc que cette question, Sanphinoa ? Tu sais bien que dans l’école, c’est très rare. Et c’est à peine si on sait que … je suis une fille. Mais de quoi est-ce que tu parles ? Avec Waram ? Qu’est-ce qui s’est passé ? »

« Je ne peux rien dire, rien dire du tout … rien du tout … rien de rien. »

Ah ben ça, elle avait réussi à le remarquer hein ? Qu’elle ne pouvait rien dire. Elle poussa un petit soupir mais la gêne qui se faisait entendre dans la voix de Sanphinoa était presque perturbante. Et Waram aussi était très confus. Il ne touchait pas Raon avec qui il s’entraînait depuis déjà quelques minutes. Elle avait peut-être une idée en tête mais non … Sanphinoa et Waram n’étaient pas ainsi. C’était une idée stupide.

« On … peut s’entraîner, s’il te plaît ? Je dois penser à autre chose. »

Bien entendu, bien entendu, la question ne devrait même pas se positionner. La femme-chevalier du Barpau était aussi confuse que le chevalier du Diamat, chacun de leur adversaire prenant l’avantage sur eux jusqu’à ce que le premier combat se terminer aisément.

« Je sais pas ce qui s’est passé mais vas falloir être plus concentrés. »

« Est-ce que je peux venir moi aussi ? Je n’ai aucun groupe qui désire s’entraîner avec moi. Ils ont peur de ma puissance, il semblerait. »

Une voix masculine qu’il avait à peine entendu depuis très longtemps. Qalanos … Humpf ! Il avait réussi à ne plus être confus, se tournant vers lui :

« Je suis ton adversaire, tu vas voir ce que je vais … quoi ? Pourquoi tu me regardes ? »

« Après ce que j’ai put remarqué, il vaut mieux que je m’entraîne d’abord avec Raon, le temps que tu sois un peu mieux … éveillé, on va dire hein ? D’accord ? »

« Je suis complètement éveillé ! RAAAAAAAAAH ! Bon, Xalex, je te préviens, je te ferais aucun cadeau pour la peine. Si tu veux des excuses, tu les demanderas à Qalanos. »

« Et … euh … moi ? Qu’est-ce que je fais ? » demanda Sanphinoa alors que Waram la fixait pendant une seconde avant de détourner la tête :

« Bon, viens te battre avec Xalex aussi. Je vais me battre à un contre deux. Comme ça, je serais sûr d’être concentré, pas trop le choix. »

« Comme tu le désires. Sanphinoa, aucune pitié pour Waram ! »

« OUI ! J’ai compris le message ! Je vais aussi tout donner dans ce combat ! Waram, prends garde à toi, je ne retiendrais pas mes coups ! »

Bof, qu’elle vienne. Il l’attendait ! Il fit un petit mouvement de la main pour inciter Sanphinoa et Xalex à se ramener. Pfiou … Concentration, concentration … Concentration. C’était la meilleure chose à faire dans une telle situation, oui.

« Je vais vous en faire baver les filles ! C’est quoi ça ? C’est complètement fou ! Vous comptez faire quoi hein ? Je peux le savoir ? Pas me battre non ?! »

Est-ce qu’il avait réussi à agacer Sanphinoa ? Tout ce qu’il remarquait, c’est que l’adolescente aux cheveux bleus prenait maintenant un sérieux avantage sur lui. Xalex ne donnait pas tout, contrairement à la femme-chevalier du Barpau.

« Je tiens à rappeler que ce n’est qu’un entrainement vous deux. J’ai l’impression que vous venez de l’oublier ou alors, est-ce que je me trompes ? »

« Ce n’est pas totalement faux … il faut avouer. » murmura faiblement Sanphinoa sans pour autant alléger la puissance de ses coups.

« Il vaut mieux combattre ainsi et ne pas trop se poser de questions, on verra après ! »

Bon ! Sanphinoa se donnait à fond, il allait faire de même. Poussant un cri de rage, il plaça ses mains en avant, arrivant aux épaules de Sanphinoa avant de la projeter au sol. Mais celle-ci l’attrapa par l’épaule, le faisant tomber dans sa chute.

« Aie, aie, aie, on est bon pour une roulade et … »

Wow ! Ils allaient se prendre un arbre ! Au dernier moment, il se plaça de telle sorte qu’il percuta l’arbre, Sanphinoa écroulée contre lui. Faiblement, elle chuchota :

« Wa … Waram … Ce matin, j’ai vraiment put … l’ombre … »

« AAAAAAAAAH ! Mais tais toi, Sanphinoa ! N’en parle pas ! Je ne veux rien savoir ! »

Pourquoi est-ce qu’elle avait remis ça sur le sujet ? Pourquoi ? POURQUOI ?! Il voulut la repousser mais il n’en avait pas la force sur le coup. Il était complètement perturbé. Pourquoi fallait-il que ça soit elle ? Et pas quelqu’un d’autre hein ? POURQUOI ?

« J’ai tellement honte, tu peux pas savoir, Sanphinoa. J’ai tellement honte … »

« C’est pas à toi … C’est de la faute à Karry ! Toujours de sa faute de toute façon. »

« C’est pas faux … Enfin puis euh … moi aussi, j’ai put voir y a quelques jours aussi. »

« V… voir quoi ? Qu’est-ce que tu as put voir, Waram ? » bafouilla l’adolescente aux cheveux bleus, Waram étant complètement rouge aux joues, n’osant pas la regarder avant de dire :

« Bah … C’était à travers le rideau mais donc j’ai vu l’ombre complètement. Tu as des jambes très fines, Sanphinoa. Oui, voilà. »

« Pfiou … Tu regardais que mes jambes. Ben moi, c’était aussi l’ombre hein ? J’ai rien vu en vrai, je dois t’avouer, Waram et puis… »

« Euh, j’ai vu aussi le haut. Enfin, j’ai tout vu dans l’ombre. Tout … Euh … Ils sont plutôt gros pour seize ans, c’est ça que je dois dire ? »

Il sentit les tremblements dans le corps de Sanphinoa. Cette baffe, il n’allait pas la démériter. Il se préparait déjà à la réception mais rien n’arriva. Sanphinoa se redressa en murmurant :

« Bon, euh chacun a vu l’autre donc … on fait comme si on sait rien du tout ? Et on oublie tout ça, Waram ? Qu’est-ce que tu en dis ? »

« Que ça va être très difficile d’oublier. Désolé, Sanphinoa … mais bon, euh, dans cette situation, j’espère que tu comprendras ? »

« C’est vrai que ça va être difficile à oublier, Waram. Ca va rester dans ma mémoire … et ce n’est pas déplaisant ! Je vais aller m’entraîner avec Xalex ! Reposes-toi un peu ! »

Elle l’avait laissé là, l’adolescent ayant la bouche grande ouverte. Qu’est-ce que … Sanphinoa venait de dire exactement ? C’était pas la fille qu’il connaissait, n’est-ce pas ?

Pfiou … Il était un peu hagard, cherchant à bien cerner tout ce qui se passait autour de lui. Peut-être qu’il s’imaginait trop de choses et qu’il avait l’esprit un peu trop … pervers ? Pervers ? Vraiment ? Envers qui ? Sanphinoa ? HEY ! Ca restait une fille à croûtes. Mais derrière ce rideau, il avait vu … autre chose. Une autre apparence.

« Brr ! Je pense qu’à des conneries, moi ! » s’écria l’adolescent. Il était temps de se relever et de se remettre à l’entraînement. PFIOU ! C’était difficile de ne pas se compliquer la vie.

Mais bon, s’il fallait se motiver à l’entraînement, c’était pour une bonne raison. Il comptait bien mettre une raclée à l’Antre de la Terre lorsqu’il allait les revoir. Oh que oui … et surtout à cet enfoiré. Celui qui avait retiré la vie de Delphy.

… … … C’était étrange. Il la connaissait à peine mais Delphy l’avait bien marqué. Elle qui vivait selon les règles du destin. Elle qui était dirigée comme un automate … Humpf … Il ne l’avait pas assez connue malheureusement.

« C’est vraiment désolant. » se murmura t-il à lui-même avant de donner deux puissants coups en avant, utilisant ses pouvoirs ténébreux.

« AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH ! »

Deux cris fusèrent en même temps alors qu’il remarquait les corps de Xalex et Sanphinoa qui étaient renvoyés en arrière. Zut ! Il n’avait pas surveillé la puissance de sa frappe. Il courut aussitôt vers les deux filles, regardant Sanphinoa et Xalex.

« Pardon, pardon, pardon, pardon ! Ce n’était vraiment pas voulu … »

« Qu’est-ce qui t’a pris d’agir comme ça, Waram ? Est-ce que ça fait mal ? Bien sûr que ça fait mal. Tu as été une vraie brute sur le coup. »

« Pardon … Je pensais à Doué … enfin à l’Antre de la Terre. Et comme je leur en veux salement pour toute cette histoire … disons que je n’ai pas contrôlé mon corps et mes poings. Pardon, ça ne se reproduira plus. On peut reprendre. »

S’il avait vraiment voulu faire mal, il l’aurait fait depuis longtemps. Il souleva Sanphinoa et Xalex, la première le regardant étrangement, comme pour l’interroger. Qu’est-ce qu’il y avait ? Il avait une tâche ? Néanmoin, Qalanos se rapprocha de lui, disant :

« Bon, Raon a réussi à résister un peu plus longtemps que prévu. Waram, c’est ton tour ? Pendant ce temps, ils peuvent tous les trois se reposer. »

« Je vérifie juste si elles vont bien et je suis là. D’accord ? Ca prend quelques minutes, rien de plus. Tu peux attendre un peu ? »

« Hein ? … Euh d’accord quoi. Pas de problèmes, oui. » dit le chevalier du Yanma, plus étonné qu’autre chose par les propos de Waram. Il fallait dire qu’il ne se serait jamais dit que c’était bien ce dernier qui venait de demander une telle chose.

« Tant mieux. Bon … Euh, les filles, vous pouvez voir commnt va Raon ? »

Simple mesure de précaution. Il n’était pas très rassuré par la raclée que Qalanos avait donné à Raon. Alors, même après un mois et une nouvelle armure, Raon n’était toujours pas au niveau de Qalanos ? Impressionnant. Vraiment … très impressionnant. Mais dommage, tout cela allait s’arrêter dès maintenant.

« Qalanos , dis toi que ce n’est qu’un avant-goût de ce qui risque de t’attendre au prochain tournoi. Cette fois-ci, je compte bien me déchaîner. »

« Fais donc … Montres moi donc tous ces changements. »

Oh … Il n’allait pas s’en priver. Qalanos ne faisait peut-être pas partie du quatuor mais à force de passer du temps avec eux, c’était un peu pareil. Ailleurs, bien ailleurs, trois hommes d’un âge avancé étaient en train de discuter dans ce qui semblait être une base faite en intégralité par du marbre, comme pour une architecture d’un ancien temp.

« Double échec de votre part. Hahaha … J’arrive pas à croire ça. »

Chapitre 34 : Du nouveau

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 34 : Du nouveau

« Hum …Grumpf … Greuh. »

Il avait marmonné cela tout en regardant à ses côtés. Bien entendu … Bien entendu. Sanphinoa était dans ses bras alors qu’il dormait dans un lit du dortoir vide. Normalement, l’adolescente était partie dormir dans le sien. Alors, c’était à se demander pourquoi est-ce qu’elle était dans son lit, n’est-ce pas ?

« Il faudra vraiment que l’on parle de tout ça, elle et moi. »

Mais pour la matinée, il n’était pas motivé à aller l’embêter. Il eut l’audace de passer une main dans ses cheveux bleus. Hmm … Ils n’étaient pas aussi gras qu’il l’aurait crut. Est-ce qu’elle avait pris une douche juste avant d’aller se coucher ? Et elle laissait paraître encore une fois ses arguments sur le décolleté ravageur.

« Elle sait que j’ai quatorze ans ? Et elle seize ? »

Pfff … Hum. Bon ! Il ferma ses yeux avant d’aller placer un doigt sous le masque blanc de Sanphinoa. AH ! Là, il le savait parfaitement, c’était doux, terriblement doux. Comment est-ce qu’elle pouvait avoir une peau aussi douce. Et zut ! Foutu masque ! Il le retira, tremblant de tout son être. Il ne devait pas ouvrir les yeux sinon, il allait se faire tuer.

« J’aimerai ne pas mourir si jeune et … »

Grumpf. C’était doux, tellement doux. Comment est-ce que le visage pouvait-il être aussi … délicat à toucher ? Il avait envie d’ouvrir les yeux mais il ne devait pas le faire. Il devait respecter ce foutu choix de porter un masque. Ses doigts glissèrent le long du visage, le touchant en intégralité. Son nez semblait si petit contrairement à ce qu’il pensait. Les sourcils devaient être fins, naturellement.

Mais il n’y avait pas que ça. Ses lèvres ! Ses lèvres ! Rien qu’en les sentant du doigt, il savait qu’il n’y avait aucune écorchure ou éraflure. Normalement, en la connaissant, elle devait avoir des plaies aux lèvres, ou des croûtes sur le visage mais rien de tout ça. A croire que son visage était complètement épargné par cette chose horrible qu’était la puberté sur son corps.

« Mais qu’est-ce que je fous moi ? Je peux le savoir ? »

Il s’en voulait de faire de tels gestes envers Sanphinoa mais il ne pouvait pas s’en empêcher. Après tout, hier, il avait quand même promis et autorisé Sanphinoa à venir dans le dortoir pour dormir avec eux. La seule chose … c’est qu’il avait l’impression qu’il y avait de fortes chances que chaqu matin soit comme aujourd’hui.

« C’est juste pas déplaisant … comme chaleur humaine. »

Oui, il le reconnaissait. Sanphinoa était juste une petite bouilloire de tendresse et de gentillesse. Il retira la main de son visage, ayant fini d’essayer de se l’imaginer avant de coller l’être de la petite femme pas encore adulte contre lui, dans ses bras. C’était une demoiselle qui méritait toute son attention, une petite demoiselle dont les efforts étaient reconnaissables entre tous. Petite boule d’amour …

Ce qu’il n’avait pas remarqué, c’est que dans son geste, une certaine demoiselle s’était réveillée, rouge aux joues et de tout son être, tremblante comme une feuille. Ses yeux verts observaient le torse de Waram mais elle n’osait pas bouger. Il fallait dire qu’elle n’avait aucune raison de bouger et qu’à l’heure actuelle, c’était … parfait.

Mais pourquoi est-ce que son masque était tombé ? Elle avait ouvert un œil lorsqu’elle avait senti un doigt caresser sa joue. Elle avait remarqué les yeux fermés de Waram. C’était lui qui avait retiré son masque. Mais pourquoi ? Il ne connaissait pas la loi à ce sujet ?

Mais pourtant, elle l’écoutait, elle l’écoutait de tout son être ce qu’il disait et elle était si heureuse. Déjà aussi qu’il touche sa peau sans même être consterné ou repoussé. C’était tellement … appréciable pour elle.

« Pfff … Je suis sûr que dans quelques années, elle deviendra super belle. »

Voilà, il l’avait dit ouvertement. Il ne pensait pas que Sanphinoa resterait dans cet état. Mais pour le moment, c’était le cas et il fallait la supporter de tous les côtés. Il émit un autre grognement, marmonnant dans sa barbe :

« Toute façon, je suis le seul à devoir lui dire de faire des efforts. Les autres, je les cognerai. Ils se moqueraient d’elle. Je ne suis pas comme ça. »

Il n’était pas comme ça et il ne le sera jamais ! C’était tout simplement ça … Non … Vraiment … Il n’avait pas à envisager le reste de cette façon. Non ? Qu’est-ce qu’il racontait. C’était stupide de penser de la sorte. Il n’avait pas à penser ainsi et …RAAAAAAAAH ! Pourquoi ça déconnait autant depuis qu’il était revenu ?

« J’ai même pas le temps de souffler. Bon, elle va pas se réveiller avant une heure ou deux. Autant rester comme ça en attendant, pas envie de me lever de toute façon. »

Elle s’empêchait de rire contre lui. Waram se parlait donc tout seul aussi souvent ? Mais ça lui permettait d’être beaucoup plus sincère visiblement. Bon, elle devait bouger dans le lit de tele façon qu’il croyait qu’elle dormait encore.
Un peu … à gauche ? Ah, plus à droite. Voilà. Comme elle était de petite taille, Waram pouvait facilement la garder contre lui. Elle était souvent triste d’être une personne qui n’était pas bien grande mais cela avait aussi des avantages loin d’être déplaisants, comme maintenant. Hihihi. Alors encore une heure ou deux ? C’était le week-end, il n’y avait rien qui les attendait réellement et …

« Bon, les deux loustics, vous allez vous lever ou non ? Je sais que vous dormez pas tous les deux. Vous feriez mieux de vous relever sinon ça va puer la sueur. »

« Si je n’ai pas envie de me lever, je ne me lève pas. Et essaies de te taire, Sanphinoa dort encore, contrairement à ce que tu crois. »

« Bien entendu, bien entendu. Tu penses mieux connaître une adolescente avec qui je suis depuis des années ? Tu voudrais une médaille, c’est ça ? Non, elle est complètement gaga et bien réveillée. Elle n’a pas envie de se lever non plus. »

« Mais qu’est-ce que tu peux raconter comme connerie, toi ? Sanphinoa, est-ce que tu … »

« Je suis réveillée, Waram. Mais ne t’en fait pas. Tant que je reste ainsi, tu n’es pas obligé de fermer les yeux car tu ne vois pas mon visage. »

« … … … C’est pas vraiment ça le problème si tu veux tout savoir, Sanphinoa. Mais je dois comprendre donc que de ce côté … Ah … on va finir par se lever alors. »

« Tu n’es pas en colère ? Tu me le promets ? Car je me suis encore infiltrée dans ton lit pendant la nuit ? Avoir une présence à côté de moi … est tellement plus rassurant après toutes ces années seule dans ce dortoir. »

« Tu m’as déjà fait le coup plusieurs fois. Qu’importe ce que je dirais ou ce que je ferais, tu viendrais quand même, non ? Alors, je suis résigné et je laisse faire, voilà tout. »

« C’est vraiment juste pour ça, Waram ? Rien d’autre ? Tu en es sûr et certain ? »

« S’il te plaît, Sanphinoa. Si tu as tout entendu, ne me force pas à le dire à coeur ouvert, je supporterais pas. Bon, je ferme les yeux et je me lève en premier. Je vais me laver … tu pourras venir après. » dit-il en posant un doigt sur les lèvres de Sanphinoa. Il resta interdit pendant quelques secondes avant de déclarer : « Pas en même temps que moi hein ? Attention ! Je préfère prévenir, pas que tu te fasses idées non plus ! »

« Hiiiiiiiii ! Je pensais pas à ça, moi ! Waram … coquin. »

Elle avait remonté la couverture complètement sur son être, se libérant de Waram pour qu’il ne puisse pas la voir. Il voulut la regarder, interloqué mais pour toute réponse, il ne fit qu’hocher la tête sans un mot avant de partir vers la douche.
Mais rien que ce dernier mot resta gravé dans sa mémoire lorsqu’il sortit de la douche. Sanphinoa avait remis son masque, partant à son tour sans oser le regarder. Hey … Hey ! Il était pas responsable de tout ça, lui hein ? Il ne fallait pas exagérer non plus. Enfin, il voulait dire, ce n’était pas de sa faute. Il ne pensait pas ainsi …

Enfin, il n’était pas réellement comme ça. Il n’était pas du tout comme ça, plutôt ! Ah … Enfin bon … Il dormait vraiment avec une fille ? Et ça ne le dérangeait pas ? Karry se moquait déjà assez souvent de lui alors si Sarine l’apprenait, autant dire qu’il serait bien ciblé.

« A quoi est-ce que tu penses encore ? Tu t’es imaginé Sanphinoa sous la douche, c’est ça ? »

« Je ne pense pas à ça. Et avec ses croûtes sur la totalité de son corps, ça n’en vaut pas la peine, Karry. Et toi, tu devrais pas aller te noyer ? »

« Je peux toujours essayer mais je ne suis pas sûre d’y arriver. Bon bon bon … et si j’allais visiter un autre dortoir, moi ? »

« Ouais, fais donc. Comme ça, on peut être tranquilles pendant qu’on révisera. »

« Oh ? Oui, j’ai une idée du dortoir à qui je vais offrir ma visite. » s’exclama le poisson.

Pas besoin d’être un intello pour ça. Il regarda l’armure-pokémon partir du dortoir, le laissant seul avec l’eau qui coulait dans l’autre pièce. Regarder Sanphinoa ? Complètement nue ? Brrr, il était peut-être moins âgé qu’elle mais il restait un homme.

Donc il ne se faisait pas d’illusions à ce sujet. Il avait pas envie de faire ça. Mais pour aujourd’hui, ils allaient sûrement réviser dehors ! Oui, il allait proposer ça à Sanphinoa ! C’était une excellente chose, il se leva avant de se diriger vers la salle de bain.

« Sanphinoa ! Aujourd’hui, on prend nos bouquins et on profite du beau temps. On ira réviser dehors ! Qu’est-ce que tu en dis, ça me semble être une bonne … »

Ah. Rideau de douche bien présent. C’était toujours ça. Il était épais … et il ne voyait qu’une ombre mais quelle ombre. Il pouvait voir … toutes les courbes de Sanphinoa. Et euh … comme ce n’était qu’une ombre, impossible de voir les marques et le reste. Le souci, ce n’était pas ça … pas ça du tout même. C’était juste que … wow.

« Waram, je suis encore sous l’eau mais d’accord ! Si tu veux, on pourra même inviter les autres non ? Plus on est de fous, plus on rit. »

« Euh, oui, d’accord. Oui, oui, pas de soucis. Vas pour ça, je suis d’accord. »

Pfiou ! Il était temps de partir de la pièce mais discrètement en fait. C’est juste que … euh …. Brrr ! Trop d’émotions depuis hier soir. Soit la session au monastère avait ouvert ses sentiments, soit il allait étrangement bien depuis qu’il était de retour.

Tout ce qu’il savait, c’est que lorsqu’elle était sortie, elle avait remis la robe d’hier. Oh, au moins, pas de chichis sur les vêtements. AH ! Il fallait aussi voir la principale pour ça ? Bon, ça pouvait attendre cette après-midi. Ils n’étaient pas pressés. Direction la cantine ?

« Hey … C’est qui la fille à côté de Waram, tu sais ? »

« Ca ne me dit rien. Si j’avais connu une fille aussi bien roulée, je le serais. »

« Arrête de déconner. J’arrive pas à la reconnaître. C’est étrange, ça me dit quelque chose. Ah mais attends, elle a quoi sur ses bras ? Des plaques ? C’est Sanphinoa ? »

« Non mais tu plaisantes quoi. Sanphinoa ? Elle aurait caché ça depuis tout ce temps ? C’est vrai qu’avec les vêtements des écoliers, on voit rien mais quand même … »

Grumpf. Difficile d’ignorer les paroles des différents imbéciles autour d’eux. Mais pourtant, il mangeait paisiblement, Sanphinoa à côté de lui alors qu’il chuchotait :

« Tu entends ces paroles, Sanphinoa. Ce sont des paroles de personnes jalouses. Tu n’as pas à t’en faire, tu restes à mes côtés et si quelqu’un s’approche de toi, je m’en occupe. »

« Je n’ai pas à m’en faire, Waram. Je sais que tu seras là pour me protéger, hihihi. »

« Peut-être qu’avec un sac en papier sur la tronche, ça serait possible de de la troncher, tu crois ? Vu que personne ne veut d’elle, y a de fortes chances qu’elle réclame ça. »

Un tremblement se produisait dans la cantine, des tables bougeant sur plusieurs mètres, faisant tomber les différentes assiettes et couverts sur le sol alors que Waram s’était arrêté de manger. Pourtant, après quelques secondes, il recommença, comme si de rien n’était. Sanphinoa elle-même ne s’était pas arrêté de manger.

« Dommage pour eux. Je ne suis pas comme ça, je sais me contrôler. »

« Et même si tu ne savais pas te contrôler, tu ne ferais rien de tout ça, non ? »

« Hum … ça, c’est difficile à dire sauf sur un point : pas avec les hommes de cette école. » dit-elle alors qu’il la regardait. Il parut surpris mais pas dans le bon sens.

« Ah oui, sûrement. Peut-être, oui, oui. Enfin, on mange et on se tire ! »

Raon et Xalex n’étaient pas déjà réveillés ? Bah, de toute façon, ça ne devait pas l’intéresser. Il n’avait pas à s’en préoccuper mais bon … pourquoi est-ce qu’il l’était pourtant ? Il regarda l’adolescente, puis brièvement sa poitrine avant de détourner le regard.


Être au centre de l’attention, ça n’avait jamais été son genre … encore moins maintenant. Lorsque le déjeuner fût terminé, ils quittèrent l’école, reprenant la route vers la plage mais surtout leur fameux banc. Comme ils étaient matinaux, aucune difficulté à trouver de la place. Il déposa leurs affaires sur le banc, Sanphinoa venant s’asseoir à côté de lui avant de s’étirer longuement en mettant une main devant sa bouche.

« Hum …Waram, est-ce que tu boudes un peu ? »

« Hein ? Pourquoi tu dis ça ? Non, non, je ne boudes pas, ne t’en fait pas. »

« J’espère que ce ne sont pas les paroles des autres qui te dérangent. Ne t’en fait pas, ce ne sont pas des compliments de leurs parts. Ils ne me voient que comme un morceau de viande un peu plus appétissant maintenant mais ça ne change rien à ce que je pense d’eux. »

« Ce qui me dégoûte, c’est simplement que c’est toute l’école qui est pourrie … par rapport à toi. Ils ne te connaissent pas, ces idiots. Il suffit que tu montres un peu de chair et voilà qu’ils s’imaginent des choses. Quelle bande d’enfoirés. »
« Tu ne devrais pas t’en préoccupes, non ? Tu as écouté ce que j’ai dit ? Aucun élève de l’école ne m’intéresse de toute façon. »

Il avait particulièrement bien entendu ça. Mais bon, il avait du mal à expliquer pourquoi ça lui faisait mal d’entendre ça. Peut-être parce qu’il s’imaginait que Sanphinoa … méritait mieux que de devoir considérer le monde qui l’entourait de cette façon.

« Quelle idiotie … mais quelle idiotie … RAAAAAAAAAH ! Bon, allons-y ! »

« Oui, oui. On va réviser, je suis sûr que tu meures d’impatience, Waram. Et on dirait qu’on a la plage pour nous seuls aujourd’hui. » déclara Sanphinoa tout en rigolant.

« En attendant d’ici une heure ou deux, oui. On commence par le plus chiant. »

Les mathématiques ! Lorsqu’il vint lui dire ça, elle éclata de rire avant de sortir les premiers livres. Bon, bon bon … autant se mettre vraiment au travail pour Waram ! Elle continua de sourire, amusée et attendrie partout ça.

Une première heure se déroula paisiblement, Waram étant un élève studieux, contrairement à ce qu’il pouvait être en classe. Pourtant, elle le regardait avec une tendresse infinie pendant qu’il écrivait. Une main sur posa sur les cheveux noirs de Waram, celui-ci s’exclamant :

« Mais qu’est-ce que tu fais, Sanphinoa ? Je ne peux pas écrire correctement ! »

« Tu es si mignon, Waram. Voilà, je l’ai dit et … »

« Oh ? Peut-être que vous voulez que l’on vous laisse seuls, tous les deux ? »

« Ih ih ih ! Mais je ne rêves pas, c’est le petit Waram et la petite Sanphinoa ! On dérange le couple d’amoureux, c’est bien ça ? »

Aie ! Raon et Istiti, bien entendu. Mais lorsqu’il releva le regard pour les observer, il cligna des yeux. Il y avait quelque chose de bizarre chez Istiti. Son visage avait maintenant une face bleue, il semblait plus grand qu’auparavant, presque deux fois sa taille précédente. Et il avait un air plus guerrier au visage.

« Qu’est-ce que ça veut dire ? La tronche de macaque a changé, Raon ? »

« On appelle ça tout simplement une évolution, Waram. Comme pour Sarine. Ah d’ailleurs, elle arrive avec Karry, Xalex et Nadyra. »

Nadyra ? Qui était cette Nadyra ? Il ne la connaissait pas du tout. Mais en y réfléchissant bien, c’est lorsqu’il remarqua une belle adolescente masquée aux cheveux roses qu’il comprit de qui il s’agissait. A côté d’elle, une créature bleue, quadrupède, la suivait bien sagement, en silence. C’était pas la première fois qu’elle voyait l’armure-pokémon de Xalex ? Et bon, il n’oubliait pas de regarder Sarine qui portait Karry entre ses deux têtes.

« Comme tu peux le voir, Xalex a aussi eut une évolution de son armure-pokémon. »

« Vous voulez dire … que vous avez tué deux personnes pour ça ? »

« Non non. Pas du tout. Pas toutes les armures-pokémon sont portées. Bon la majorité des armure-pokémon dragon le sont par contre. Mais ça, c’est bien à cause de leurs puissances. Dans mon cas précis, je n’ai pas à m’en faire, voilà tout. »

« C’est un peu triste … et coucou, Xalex. Cela faisait longtemps. Et bonjour aussi Nadyra. Oui, je ne connaissais pas ton nom auparavant. »

« Et moi-même ? Tu ne me salues pas, Waram ? » réclama Sarine alors qu’elle reprenait aussitôt : « Maintenant que tu as une autre femme dans ta vie, c’en est ainsi ? »

« Exactement, Sarine. Désolé pour toi mais Sanphinoa va te remplacer dorénavant. AH ! Ca me fait penser, plus sérieusement, j’ai quelque chose à vous demander. »

Et c’était quoi ? Les deux personnes le regardèrent, Sanphinoa venant prendre aussitôt la main de Waram dans la sienne, inquiète de la future réponse. Istiti regarda les mains avant de dire d’un air jovial :

« Non mais si c’est pour ça, vous avez notre accord hein ? «

« J’aimerai que Sanphinoa vienne dormir avec nous dans notre dortoir. Je demanderais l’accord à la principale mais si vous êtes de mon côté, j’aurai plus de chance qu’elle accepte, voilà … qu’est-ce que vous en dites ? Ca fait des années qu’elle dort seule dans un dortoir, je pense que ça serait mieux Ca nous ferait de la compagnie et Xalex se sentira pas en minorité. Et oui, égalité des sexes, tout ça. »
Faites qu’ils disent oui, faites qu’ils disent oui. L’adolescente serrait avec plus d’insistance les doigts de Waram, quitte à lui faire mal. Mais la réponse ne tarda pas : L’un comme l’autre, ils étaient d’accord. C’était principalement la dernière phrase de Waram qui avait achevé de les convaincre. Une tentative d’humour de sa part, c’était si rare. Sanphinoa vint enlacer l’adolescent aux cheveux noirs, celui-ci soupirant en regardant le ciel. Bon, une chose qui était faite. Maintenant, les cours.

Chapitre 33 : Une proposition enchanteresse

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 33 : Une proposition enchanteresse

« Pfiou … Il fait vraiment bon … Qu’est-ce qu’ils ont tous à nous regarder ? »

« Ils s’imaginent encore des choses, Waram. J’espère que ça ne te dérange pas … »

Sanphinoa chuchotait cela, comme gênée. La dernière fois que cela c’était produit, disons que Waram avait très très mal réagit … et ça s’était très très mal terminé. Mais cette fois-ci, Waram fit un geste de la main avant de dire :

« Qu’ils aillent se faire voir, je n’ai pas que ça à foutre de me bagarrer pour des informations erronées. S’ils ont pas compris la première fois, je vais pas me battre pour qu’ils comprennent une seconde fois. Les imbéciles, ça comprend rien. Qu’importe ce que tu peux leur faire rentrer dans le crâne. Alors pourquoi est-ce que je perdrais mon temps avec eux ? »

« Je ne sais pas trop quoi dire, Waram. J’ai l’impression que tu as changté mais en même temps, tu restes le même. C’est assez dépaysant … mais pas déplaisant ! Est-ce que tu veux que je te racontes tout alors ? Tu verra,s ce n’est pas forcément très joyeux. »

Hum ? Pas forcément très joyeux ? Qu’est-ce qu’elle voulait dire par là ? Attention à elle, il risquait de ne pas apprécier. Euh, zut, ce n’était pas elle la responsable mais … elle s’arrêta alors qu’ils n’étaient plus qu’à une centaine de mètres de leur petit coin de plage. Oh, cette fois-ci, ils n’étaient pas les seuls à se diriger là-bas mais bon … Elle le fixa doucement à travers son masque avant de pencher la tête en avant.

« Oui, tes cheveux bleus sont assez propres pour une fois, Sanphinoa. Je pourrais aussi te les complimenter mais … hum … attends un petit peu, je peux toucher ? »

Elle ne lui répondit pas, chose qui lui permettait alors de confirmer ce qu’il pensait. Hum … Quelque chose de franchement déplaisant, quelque chose qu’il n’aimait pas. Ce n’était pas des croûtes, ce n’était pas ça le problème. Le problème, c’était plutôt qu’à certains endroits, il n’y en avait pas … car il n’y avait pas de cheveux ! Ca ne se voyait pas de loin, ça se voyait à peine de près mais il pouvait toucher son crâne et ça l’énervait.

« Qui sont les responsables ? Je veux leurs noms. »

« Tu n’as pas besoin de le savoir. Elles ont été punies. C’est bon, Waram. »

« Elles ? Donc ce sont les mêmes débiles qu’à mon arrivée ? Elles vont voir ce qu’elles vont voir. Je vais leur faire comprendre un principe très simple. »

« Non, tu ne feras rien Waram. Et tu sais pourquoi ? Car c’est déjà le cas. Je me suis défendue bec et ongles contre elles et maintenant, elles ne viennent plus me déranger. C’est juste que ça ne repousse pas aussi vite que prévu. Tu sais, je crois que j’ai un corps un peu spécial. »

« Ah bon ? Je ne l’avais pas remarqué, Sanphinoa Sincèrement, tu m’apprends quelque chose à ton sujet. Sans toi, je ne sais pas ce que je ferais hein ? »

« Ne te moque pas trop de moi, vilain garçon ! Mais … Promis, tu ne leur feras aucun mal ? Je vais bien et on ne m’embête plus dorénavant. Bon, on m’insulte toujours … »

« Les paroles restent des paroles. Les actes, c’est différent. Grumpf … C’est ça que je voulais te dire, je crois. Avec tout ce qui s’est passé depuis mon retour, je l’ai presque complètement oublié mais … Ah … Sanphinoa ? »

Il avait retiré sa main de la chevelure bleue de Sanphinoa, posant ses yeux sur elle pour lui montrer à quel point il était des plus sérieux lorsqu’il avait dit son prénom. Hum … Bon, comment est-ce qu’il pouvait parler correctement ?

« Sanphinoa ? Je tenais tout simplement à dire … Hum … Je tenais à m’excuser pour tout ce que ‘ai dit avant mon départ. Je veux dire par là … enfin … bref, je suis désolé. Mais ça ne suffira pas avec des paroles. Je sais pertinemment que je t’ai fait beaucoup de mal. »

« Disons que sur le coup, ça m’a fait assez souffrir mais je ne t’en veux pas, Waram. »

« Si, tu dois m’en vouloir et tu m’en as voulu. Les autres aussi m’en ont voulu. Ils savaient pertinemment que je n’étais qu’un imbécile notoire. Qui ne méritait pas tout ce que tu avais fait pour moi. J’ai mérité aussi tous les coups que tu m’as donné. »

« Ce n’était pas ce que je désirais pour toi, Waram. Allons bon … Tu sais, c’est du passé. Il faut passer à autre chose hein ? Comme on le dit : on ne va pas se mettre martel en tête, n’est-ce pas ? Tu es un gentil adolescent et … »

« Non ! Je ne suis pas gentil, je ne l’ai jamais été ! Je ne suis pas quelqu’un de gentil ! Je ne suis pas quelqu’un de sympathique et qui aime rendre les gens heureux. Je ne suis pas comme ça et je ne le serais jamais ! Mais je sais reconnaître certaines choses. »

« Et qu’est-ce que tu reconnais, Waram ? Qu’est-ce que tu penses reconnaître ? Dis-le moi, je t’écoute. Nous sommes seuls … bon, on nous regarde mais qu’importe. »

Elle parlait d’une voix étonnamment douce. Un peu comme si on s’adressait à un enfant. Mais d’ailleurs, il ne l’avait jamais remarqué avant aujourd’hui mais alors que son corps était des plus déplaisants, sa voix était fluette et délicate. On aurait put croire qu’elle allait tousser souvent, renifler ou autre … mais non, elle avait toujours eut une voix calme et apaisante. Le genre de voix qui était là pour soulager le coeur et les peines.

« Sanphinoa … ce que je veux dire, c’est que … malgré tout ce que j’ai dit, tu restes une personne très importante pour moi. Peut-être que j’en avais honte à l’époque … que je voulais pas l’assumer ou le croire … mais Sanphinoa, tu es ma première amie ici. Je ne parle pas de Raon ou Xalex que je connais si peu par rapport à toi. Je parles de toi et uniquement toi. Tu es la personne à qui j’accorde le plus d’importance dans ce monde. »

« Le plus d’importance dans ce monde, qu’est-ce que … »

« AH ! J’exagère un peu, je crois. Je raconte n’importe quoi. Je veux dire que si je devais choisir entre plusieurs personnes ou toi, tu serais celle que je détesterais le moins. Tu serais sûrement celle que j’irais défendre à tout prix et sauver, oui. »

« Je vois … La personne que tu hais le moins, ça reviendrait presque à dire que … »

« Je n’ai pas dit haïr. J’ai dit ne pas détester, c’est différent. »

« C’est différent, Waram. C’est différent, c’est vrai. Alors, si tu veux tout savoir, je te pardonne tout ça … ou presque. Je pense qu’il manque un petit geste de réconciliation. Qu’est-ce que tu en dis ? Tu penses pouvoir le faire ? »

« Hum … » marmonna Waram, un peu confus, n’ayant pas l’habitude. Il regarda à gauche puis à droite avant de dire : « Pas ici. Il y a trop de monde, beaucoup trop. Je ne préfère pas, Sanphinoa. Loin de là. Suis-moi, je sais où on peut aller. »

Le suivre ? Oh, bien entendu. Elle n’allait faire que ça de la soirée. Elle l’accompagna, guillerette avant qu’il ne se déplace pour quitter le chemin principal les menant sur la plage. Des buissons, des arbres, des buissons, ils étaient encore assez loin de tout ça. Il n’y avait personne. Ni à gauche, ni à droite. Hum … Vraiment ? Il regarda une nouvelle fois encore. Gauche, droite, personne ? Vraiment personne ? Et au-dessus ? Ni dans les buissons ? Ni derrière un arbre ? Sanphinoa resta muette devant tous les mouvements de Waram.

« Pfiou … bon … Faisons-le dès maintenant … avant que les gens ne s’imaginent des choses. Je te préviens, cinq secondes, pas plus. »

Cinq secondes, c’était déjà plus que suffisant. Mais elle n’allait pas faire un geste, c’était à lui, non ? Il l’attrapa par le bras, la tirant à lui avant de placer ses mains dans son dos. La poitrine de l’adolescente compressée contre son torse, l’adolescent baissa la tête pour pouvoir serrer contre son coeur Sanphinoa. Les cinq secondes devinrent bien cinq minutes, Waram frottant doucement le dos de Sanphinoa alors que celle-ci avait fermé ses yeux.

« Sanphinoa, ça fait combien de temps ? »

« Je dirais trois secondes et demie. Tu n’as pas compté ? »

« Je ne crois pas … trois secondes ? Tu ne me mentirais pas, n’est-ce pas ? Enfin, non, tu n’es pas comme ça. Tu n’as aucune raison de me mentir. »

Alors, ils allaient encore rester pendant quelques temps ainsi. Encore une seconde et demie, d’après ce que Sanphinoa avait dit. Il était parcouru par de nombreux tremblements, ayant du mal à rester droit et fier puis finalement, il la retira de ses bras.

« Voilà, je pense que ça suffit, hein ? Il ne faut pas exagérer. Qu’est-ce que les autres vont dire ? Ils vont encore s’imaginer des choses. »

« Je dirais que je suis tombée mais que tu as réussi à me réceptionner avant la chute. Voilà tout ! Il n’y a pas à s’inquiter à ce sujet, Waram. On repart vers la plage ? »

« Oui, au moins que notre visite ne serve pas à rien. De plus, on doit bien avoir une zone où nous serions tranquilles là-bas, non ? Du moins, je l’espère. »

« Fais-moi confiance. Des coins où on ne pourra pas nous déranger, j’en connais. J’ai des années d’expérience, là-dedans ! » dit-elle tout en rigolant gaiement.

« Je ne sais pas comment tu peux voir la vie du bon côté à chaque fois. »

« Si je commence à désespérer dès le moindre problème, je pense que j’aurais mis fin à mes jours bien plus tôt, Waram. »

« Sanphinoa, je t’interdis de penser à ça … Mais … est-ce que par ma faute … »

« Si cela m’a traversé l’esprit ? J’ai décidé de ne pas te mentir alors, je vais te répondre la vérité. C’est le cas. Je me suis sentie salie, seule, isolée. Je pensais que tu me comprenais un peu, que j’avais quelqu’un avec moi, d’assez fort et courageux. Mais ce ne fut pas le cas. Pourtant, au fond de moi, j’ai continué à croire en toi. »

« Pas trop déçue du résultat, Sanphinoa ? Car bon, je reste … un sale jeune. »

« C’est vrai que tu n’as pas l’air très propre. Il faudra vraiment que tu prennes une douche hein ? Ou alors, j’irais te jeter dans l’eau lorsque nous serons à la plage. »

Elle en serait capable. Elle en avait la force. Il la regarda mais pour toute réponse, il vint subitement placer une main dans son dos avant de la soulever devant lui, la tenant sur ses deux mains. Il murmura avec calme :

« Ou alors, dans cette position, tu ne peux rien faire et c’est moi qui te jetterai à l’eau. Mais bon, j’aurais autre chose à te dire … enfin à te proposer, Sanphinoa. Mais ça sera sûrement à la plage que je te dirais tout ça. »

Encore autre chose ? Elle était gâtée par l’adolescent aujourd’hui, n’est-ce pas ? Pas que ça lui déplaisait, loin de là. Elle en était même plus que ravie … mais elle ne savait pas ce que l’adolescent lui réservait.
Finalement, ce fut lui qui la guida dans la plage. Lui qui ne voulait pas se faire remarquer, est-ce qu’il n’avait pas vu tous les regards posés sur leurs personnes ? Car oui, il la gardait toujours contre lui, dans ses bras.

« Hum … Waram ? Les gens vont finir par se poser des questions à notre sujet, est-ce que tu t’en doutes ou non ? »

« Je croisq ue je n’ai aucun doute à ce sujet, si cela peut te rassurer. Mais qu’importe, ce n’est pas un problème à l’heure actuelle. Nous sommes arrivés, je crois. »

Comment est-ce qu’il pouvait lui dire sans être insultant qu’elle était aussi légère qu’une plume. Et que sentir son dos sur ses mains étaient une bonne chose ? Pas seulement non plus. Pas seulement … Pourquoi, malgré tous les défauts sur son corps, elle avait … ça ? Il était presque obnubilé par … ces deux monts de chair. D’ailleurs, il n’était pas stupide, il arrivait … hein ? C’était de la dentelle ? Une fille comme elle portait de la dentelle ? Quelque chose d’aussi délicat ? Elle était vraiment une femme en fin de compte.

« Waram ? Est-ce que tu comptes me déposer ? »

« Hein ? Oh oui, oui, bien entendu. Ne t’en fait pas, c’est fait tout de suite même. » dit-il, un peu confus alors qu’il laissait les pieds de Sanphinoa retoucher le sol. Ah … Voilà, c’était parfait, vraiment parfait, n’est-ce pas ? Pfiou … Bon … Ils étaient sur la plage.

« Il faut retirer mes sandales. Autant profiter du sable chaud, non ? »

« Tu as raison … parfaitement raison même ! Je vais faire pareil. » dit-il avant de retirer ses chaussures. Bon, contrairement à elle, ses chaussures étaient dans un sale état. Elle les regarda d’ailleurs avant de dire :

« Euh … Hum … Waram ? Dis-moi, si tu veux, j’en parlerais à la principale … mais qu’est-ce que tu dis de l’idée que toi et moi, nous fassions quelques courses un jour ? Je suis sûre que la principale serait d’accord … mais regardes un peu ta tenue ! »

« Elle a quoi ma tenue ? Elle est bien … bon, y a quelques trous dans les vêtements et les chaussures prennent l’eau quand il pleut mais à part ça … »

Si elle n’avait pas eut son masque, elle était sûre et certaine que Waram aurait vu son visage effaré. Comment est-ce qu’il pouvait vivre ainsi ? Néanmoins, tous les deux finirent par s’éloigner sur la plage. Bon, quelques pierres assez grosses et voilà qu’ils étaient cachés derrière celles-ci. L’eau était encore assez éloignée.

« Ca me semble être un bon endroit, Waram. Alors, c’est quoi l’autre surprise dont tu veux me parler ? Je peux savoir ? Dis dis … »

« Ah … Oui, mais tout d’abord, on va s’asseoir car sinon, tu vas t’emporter pour rien. »

« M’emporter pour rien ? C’est une bonne ou une mauvaise nouvelle, Waram en fait ? »

« C’est assez compliqué … Je pense que c’est une bonne nouvelle pour toi. Pour moi, je sens que ça va être le début de la galère. »

Ohla ! Elle avait un petit peu peur mais pourtant, elle évitait de le montrer. Elle attendit patiemment que l’adolescent reprenne la parole, chose qui ne tarda pas :

« Alors, bon, je l’ai décidé tout seul hein ? Je veux dire, personne n’est au courant. Ni Sarine, ni Xalex, ni Raon. D’ailleurs, je ne sais même pas si ça sera accepté mais qu’importe … Au moins, si je donne mon accord, j’imagine que pour les autres, ça sera pareil. »

Elle avait peut-être une petite idée de ce qu’il voulait faire. D’ailleurs, rien qu’à cause de cela, elle en avait le corps qui tremblait, attendant impatiemment la suite. Il reprit d’une voix un peu calme mais troublée :

« Bon, c’est qu’une idée hein ? Mais on a déjà Xalex de notre côté. D’ailleurs, faut aussi que tu sois d’accord car peut-être que ça ne sera pas le cas. »

« Oui mais d’accord par rapport à quoi, Waram ? Qu’est-ce que tu veux ? »

« RAAAAAAAAAAAH ! Ne me brusque pas, Sanphinoa ! Sans ça, je risque pas de te le dire. Bon, on a bien un ours maintenant dans le dortoir … et bon, même si j’y ait pensé un peu avant, je me demandais : hum … Sanphinoa, est-ce que tu veux venir dans notre dortoir ? A moi et aux autres ? Bon, moi, je suis pour. Comme ça, tu seras moins seule et tu seras entourée par des AAAAAAAAAAAAAAAAAAAA ! »

Il n’eut pas le temps de terminer sa phrase qu’il se retrouva couché dans le sable. Sanphinoa était sur lui et autant dire qu’il pouvait voir … vraiment tout voir … de cette dentelle bleue. Mais elle n’en avait rien à faire, s’exclamant :

« Oui, oui, oui, Waram ! Oui, oui, oui, je le veux ! »

« Mais attends que j’ai terminé ma phrase. Enfin non, je t’ai posé la question et … »

« Oui, je veux bien venir dormir avec toi dans votre dortoir. Enfin, avec vous. Je le veux bien, je veux, je veux, je veux. »

« Sanphinoa, sinon, ta robe n’est pas très épaisse. Je tenais à te le signaler avant qu’il ne soit vraiment trop tard, n’est-ce pas ? Donc euh … je vois tout. »

« J’ai essayé de mettre quelque chose de confortable et de quoi … Ah ! Euh … Euh … ben … euh … Tu peux arrêter de regarder, s’il te plaît ? »

Elle n’allait pas le baffer ou lui crier dessus ? Vraiment ? C’était difficile de ne pas regarder. Cela se balançait sous le nez … et c’était … elle avait vraiment seize ans ? Sanphinoa ? Elle allait vraiment sur seize ans ? Mais en même temps, elle avait des marques rouges même sur ça. C’était vraiment détestable. Il regarda ses bras avant de soupirer.
D’un geste nonchalant, il donna un petit coup dans ses bras, faisant perdre l’équilibre à Sanphinoa qui s’écroula sur lui, l’adolescente poussant un petit cri de surprise. Il vint dire tout simplement avec neutralité :

« Comme ça, je ne vois plus rien, non ? Mais bref, tu veux emménager quand ? »

« Il faut que je demande la permission à la principale. Mais ça ne devrait pas trop tarder non ? Et sinon, pour le week-end, on continue de mon dortoir. »

Profiter, profiter, profiter. C’était lui qui avait l’impression de profiter de Sanphinoa depuis le début. Est-ce qu’il profitait de sa perpétuelle gentillesse ? Tout ce qu’il savait, c’est que même s’il voulait refuser d’y croire, il profitait de la vue de son corps … qui étrangement, lui provoquait quelques sentiments contraires.
Il voulait être révulsé, ses pensées étaient tournées vers ça … mais il ne savait pas comment expliquer, il voyait plus loin que les marques rouges sur son corps. Il arrivait à voir les efforts perpétuels qu’elle accomplissait pour un tel résultat. Il voyait tout ce qu’elle faisait pour ça … il voyait tout ça. Il la voyait … comme elle était.

« Je crois que j’ai trop réfléchi … pour la journée. »

« Merci … Waram. Merci vraiment pour tout. » chuchota faiblement l’adolescente couchée sur lui. Depuis son retour, il n’avait fait que ça : Se retrouver avec Sanphinoa. « Ce … n’était pas si déplaisant à regarder, Waram ? »

« Pas du tout. C’était même agréable et … qu’est-ce que je raconte moi ? Enfin bon, disons que tu n’es pas vilaine comme fille. Voilà, contente ? »

« Très … même si je crois que c’est juste cette partie qui t’intéresse. »

« Hein ? Mais je n’ai jamais dit ça, Sanphinoa ! Je ne suis pas intéressée par ça ! Nous sommes des chevaliers-pokémon ! »

Pourtant, elle émit un petit rire, signe qu’elle se moquait de lui. Le reste de la soirée ? Il ne savait pas comment elle s’était passée. Tout ce qu’il se rappelait, c’est qu’il ne le regrettait pas. Il avait même réussi à supporter Karry et les études avaient été si faciles. Sanphinoa lui expliquait tout avec calme et gentillesse, comme à son habitude. Et enfin, il put dormir paisiblement, dans l’un des nombreux lits abandonnés du dortoir de Sanphinoa. Il était finalement le coeur en paix par rapport à elle.

Chapitre 32 : Plutôt jolie

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 32 : Plutôt jolie

« Tiens ? Tu es de retour en fin de compte ? T’as une drôle de mine. »

« Je viens de sortir de plusieurs semaines au Tibet. A côté, j’ai eut une forte fièvre en rentrant ici. Désolé de ne pas avoir la tête de quelqu’un qui va super bien. On tente de faire de son mieux pour ça mais des fois ,faire de son mieux, ce n’est pas suffisant. »

« Ouais, ouais, je vois, je vois. T’es toujours aussi grande bouche … mais c’est bizarre. T’as l’air un peu différent quand même. » dit un élève à Waram, celui-ci haussant les épaules.
Il ne se sentait pas si différent que ça … même si dans le fond, il savait que ce n’était pas totalement faux. Il avait pas une mine très belle à l’heure actuelle.

Pfiou. Il s’installa sur une chaise, à son bureau habituel. Quelques minutes plus tard, les autres élèves arrivaient … puis surtout Sanphinoa. Celle-ci, derrière son masque, le regarda sans un mot. Lui-même n’en dit guère avant de tirer la chaise pour qu’elle puisse s’asseoir.

« Merci, Waram. Karry m’a transmis le message. Il n’y aura aucun problème. »

« Pas de soucis. Et normalement, on commence par dire bonjour, Sanphinoa. Comment est-ce que tu as été élevée ici, je peux le savoir ? »

« Oups. Pardon, Waram. Alors, bonjour, Waram, est-ce que tu as … bien dormi ? » demanda après un court moment de réflexion. Pour toute réponse, il haussa les épaules une nouvelle fois avant d’hocher la tête positivement.

« Est-ce que … j’ai vraiment énormément de retard, Sanphinoa ? »

« Plus que tu ne voudras jamais le croire, Waram. Un mois sans rien apprendre ? Autant signaler que ce n’est pas joyeux. »

« Tu pouvais te montrer plus rassurante, quand même, tu sais ? »

« Je n’ai pas à agir de la sorte dans de tels moments, Waram. Tu devras t’entraîner à la dure, tu sais ce que ça veut dire ? Des heures supplémentaires et … »

Elle se rapprocha de lui, lui chuchotant doucement avant que le professeur n’arrive :

« J’espère que tu vas bien. Et désolée de t’avoir gardé cette nuit. Promis, ça ne recommencera plus. Mais ce soir, on parle vraiment, toi et moi ? Tu ne veux pas voir Raon et Xalex avant ? »

« Ils sont pas à une journée près et à côté, ils vont pouvoir me voir à la cantine. Enfin, toi aussi, d’ailleurs mais ça, qu’importe. Pourquoi est-ce que tu souris sous ce masque ? »

« Car cela me fait penser que tu n’es pas encore au courant à leur sujet. Enfin, tu verras par toi-même à la cantine. Surtout s’ils ont ramené leurs armures-pokémon. »

Hum ? Il allait lui demander de quoi elle parlait mais le professeur arriva, ce qui empêcha l’adolescent de continuer la conversation. Hum, c’était franchement bizarre.

Étrange, c’était tellement étrange … Mais il ne s’ennuyait pas en cours ? Comment cela se faisait ? Normalement, il devait être comme un rat mort dans ces moments. Mais non, il arrivait même à trouver ça potentiellement intéressant sauf que …

« J’y comprends rien du tout ! Comment c’est possible ? »

« Tout simplement car tu as accumulé trop de retard ? Mais ne t’en fait pas, ce retard se rattrapera bien vite dès que je m’occuperais de toi. »

« C’est le moment où je dois me montrer rassuré ou non ? Que je sache tout de suite. » dit l’adolescent alors qu’elle rigolait déjà ses propos.

« On verra ça plus tard. Mais ne t’en fait pas, on fera étape par étape, suivant les matières. On fera un bilan de tout ce qu’il te faut rattraper et … »

« Comment est-ce que tu peux être aussi intelligente, je peux savoir ? » demanda t-il alors qu’elle émettait un petit rire gêné.

« Simplement de longues études, Waram. De très longues études, rien de plus ! Mais merci de te préoccuper de moi, Waram. Je suis pressée d’être ce soir. »

« Humpf. Essaie de te rendre présentable par contre, d’accord ? »

« Je ferais un effort, rien que pour toi, Waram. Je te le promets. »

C’était pas question de promettre ou non. Sur ce point, il en avait strictement rien à faire. C’était juste qu’elle pouvait éviter d’émettre une odeur déplaisante lorsqu’ils allaient se voir ce soir hein ? C’était pourtant super simple.

Grumpf. A la cantine, il avait décidé de s’installer à une table à part mais Sanphinoa était vite arrivée. Et finalement, ils étaient là … eux deux. La jeune demoiselle et l’adolescent aux cheveux couleur feu. Ah … oui, ils étaient là.

« Mais c’était pas une plaisanterie ce que Sarine nous avait dit ? Tu es vraiment de retour ? »

« Est-ce que j’ai l’air assez réel pour ça ? Oui, c’est moi. Je n’étais pas là, hier, dans le dortoir donc c’est logique vous ne m’avez pas vu. Mais s’il y avait Sarine, il était alors normal que je sois là, non ? C’est plutôt logique. »

Plutôt logique ? Mouiiiiiiiii ! Waram tourna son visage vers Xalex, la regardant. Bon, il savait pertinemment que c’était une fille maintenant mais il avait toujours du mal à communiquer avec elle … et visiblement, l’inverse aussi.

« Bonjour à toi aussi, Xalex. Est-ce que tu as perdu ta langue après tout ce temps ? »

« Nullement, Waram. Je regardais simplement ce que nous avions à manger. Rien de plus. Mais bonjour à toi aussi, Waram. Comment est-ce que tu te portes ? Sarine nous a expliqué que tu avais une forte fièvre hier. Mais il semble que cela soit déjà du passé. Y a t-il une recette miracle qui explique ta guérison si miraculeuse ? »

« Hum … pas vraiment, juste besoin d’un peu de repos. »

Il n’allait pas expliquer non plus qu’il avait dormi avec Sanphinoa, corps contre corps et surtout bien au chaud. Sanphinoa était le genre de petite bouillotte qui avait le mérite de réchauffer un être très rapidement rien que par sa présence.

« Je me suis chargée d’éponger son front et toutes ces choses, Xalex. Il en avait bien besoin, rien de plus. Mais bon, il va mieux, c’est le plus important, non ? »

« Bien entendu, Sanphinoa. Je pense que l’on peut te remercier alors. Waram, est-ce que tu reviens dans notre dortoir dès ce soir ? »

« Cette nuit ? Il n’y aura aucun problème à ce sujet. Pas le moins du monde. Je vais juste passer une partie de la soirée avec Sanphinoa dans son dortoir. Malheureusement, la principale m’a forcé à rattraper semaines de retard avec elle. »

« Malheureusement ? Tu as affaire à la personne qui a été classée première aux tests semestriels parmi toutes les classes de l’école et tu te plains ? »

« Hein ? Première ? C’est vrai ça ? » demanda Waram en se tournant vers Sanphinoa. Celle-ci se décomposait presque sur place, bredouillant devant son assiette :

« C’est pas grand-chose non plus. C’est juste que … enfin bon … comme tu n’étais plus là, il fallait bien que je m’occupe l’esprit pour passer le temps … et puis voilà, c’est tout. »

« Y a s’occuper l’esprit et y a défoncer tout le monde aux scores. Ben bravo alors ? Tiens. »

Zou, le dessert était pour l’adolescente aux cheveux bleus. De toute façon, il n’avait pas trop faim et il n’était franchement pas motivé à s’empiffrer après être sorti de la maladie. Elle le remercia avant de terminer son repas puis de s’attaquer aux deux desserts.

« ‘J’ai l’impression de voir un adolescent avec son animal de compagnie, hahaha ! AIE ! »

« Raon, tu es prié d’être plus poli et correct envers les demoiselles, compris ? »

« Oui, m’dame. » marmonna Raon tout en rigolant, s’étant pris un coup dans les hanches de la part de Xalex. Pourtant, pour les deux, le regard de Waram posé sur Sanphinoa en disait long sur le changement de l’adolescent. « Bon ! Si j’ai compris, sinon, Waram, on risque de ne plus te voir pendant de longues journées, c’est ça ? »

« Plutôt de longues soirées mais oui, c’est exactement ça. Je devais m’en douter que j’allais en baver mais au final, j’ai l’impression que je vais devoir me concentrer deux fois plus en deux fois moins de temps. C’est juste horrible. »

« Et encore, Waram, tu te trompes à moitié. On ne peut pas perdre trop notre temps. Il va falloir que tu apprennes les cours du moment plus les cours d’avant. Ce qui fait que ça sera très éreintant et … euh … tu fais quoi ? » demanda t-elle alors que Waram soupirait, ayant pris une serviette pour lui essuyer la tâche de chocolat au niveau du menton. L’adolescent aux cheveux noirs poussa un profond soupir en marmonnant :

« Essaie vraiment d’être à peu près correct. Tu as un masque et dès l’instant où tu en retires une partie pour manger, tu arrives à te salir. Je sais pas comment tu fais, ça tient du prodige. »

« Mais mais mais … c’est juste encore meilleur si c’est offert ! »

« Ouais, ouais, n’en profites pas et n’en abuse pas non plus. Ne pas croire que je vais te filer ça tous les jours non plus hein ? »

« Oh, peut-être que si ? Ca serait ton payement pour mon aide pour les cours. » dit-elle tout en rigolant à son tour, Waram la regardant avec effarement.

« Tu n’oserais pas quand même ? Je veux dire … Oh purée, vous avez échangé Sanphinoa avec quelqu’un d’autre ? Une jumelle maléfique et qui complote ? »

« Rien de tout ça, Waram ! Mais ne t’en fait pas, elle n’est pas aussi monstrueuse qu’elle veut le faire croire. Je suis presque sûr qu’elle te redonnerait ton dessert si tu le lui demandes. Elle n’a pas un coeur de pierre non plus, hein ? »

« C’était pas vraiment le sujet de ma question hein ? » dit-il avec ironie avant de se tourner vers Sanphinoa. Sauf qu’à peine il eut le temps de la regarder qu’une cuillère s’enfonça dans sa bouche, faisant disparaître la mousse au chocolat qui se trouvait dessus.

« Est-ce que c’est bon, Waram ? J’espère que oui ! Et pas de soucis pour partager mes futurs desserts avec toi. De toute façon, j’en ait deux pour les prochains jours à venir ! » s’exclama l’adolescente aux cheveux bleus avec joie alors qu’il posait une main sur son front.

Désespérante. Vraiment désespérante. Il termina son repas, prêt maintenant à reprendre le cours des choses comme auparavant … ou plutôt à comprendre quelque chose aux cours qui l’attendaient. Ah … Sanphinoa était présete à côté de lui pour tous les cours.

« Je me demande pourquoi tu es à côté de moi alors que tu as deux ans de plus et que tu es une tête en ce qui concerne les cours. »

« Car il faut bien une personne relativement douée pour t’expliquer tout ça non ? Tu ne crois pas ? Ca ne sera pas aisé mais on va faire des efforts ! »

« Hey, vous deux ! Je vous rappelle que nous sommes en cours. Vous voudriez pas que la prof s’énerve, non ? » dit un élève à côté du bureau de Sanphinoa et Waram. Il avait pas tort. Se faire repérer dès son retour, ce n’était pas le bon plan. Bon, écouter la prof et ensuite …
Hein ? Quelque chose était bizarre avec ce professeur. Son cours était fluide, facile à comprendre, même pour lui qui avait pourtant du retard. Mais ce n’était pas ça qui était étrange, c’était plutôt la prof en elle-même. Ses cheveux verts brillaient presque, avec deux franges sur le côté. Elle avait des yeux rouges et portait surtout une belle robe blanche. Il avait l’impression aussi qu’elle avait quelque chose qui était planté dans son dos mais quoi ?

« Mais c’est … » commença t-il à dire avant d’avoir sa bouche qui se scella comme par magie. Qu’est-ce que … Des pouvoirs psychiques ? Il n’avait plus aucun doute à ce sujet maintenant. Il en était sûr et certain, cette personne, c’était …

« Tu es prié de ne rien révéler, Waram. »

Grumpf. Message bien compris. Sanphinoa le regarda, demandant quelques explications mais il avait retrouvé l’usage de la parole. Le reste du cours se passa tranquillement, les autres aussi jusqu’à ce qu’il soit enfin l’heure … des cours du soir.

« Waram ? Je vais aller me préparer, tu veux venir après le repas de la cantine ? »

« Je n’ai pas trop faim donc je n’irais pas manger, tu n’as pas à t’en faire. J’arriverais vers dix-huit heures. J’irai juste voir Sarine pour la rassurer. J’imagine qu’elle voudra m’accompagner … cela risque d’être un sacré bordel. Heureusement que nous sommes déjà le week-end et que nous n’avons pas cours durant ces moments. On se croirait vraiment à l’école … »

« Alors, on va passer tout le week-end à ça, Waram ! »

Oh punaise, il avait déjà mal au crâne rien qu’à l’idée d’y penser. Il se frotta les yeux. Bon, puisqu’il en était ainsi, il allait devoir se préparer mentalement. Il s’étira longuement, allant dans le dortoir pour y déposer ses affaires. Sarine était en train de jouer avec Timber, celui-ci ayant visiblement élu définitivement domicile dans cet endroit.

« La principale est vraiment d’accord pour que l’on garde un animal comme ça dans le dortoir ? Il n’y a pas une place réservée à ces derniers ? »

« Pas du tout, Waram ! Tu peux le considérer comme un membre à part entière du dortoir. Il a l’autorisation de se promener hors du dortoir durant la journée mais la nuit, il doit revenir ici et dormir, voilà tout. Nous avons encore quelques lits disponibles donc bon … »

« Si vous le dites … ah … vraiment , Quelle blague, mais quelle blague. »

Il avait vouvoyé car il regardait aussi l’ours bleu du Tibet. Bon, qu’importe, il en avait strictement rien à faire de tout ça. Il ouvrit la bouche pour émettre un long bâillement avant de soupirer, disant calmement :

« Je vais passer le week-end dans le dortoir de Sanphinoa. Plus vite j’aurais fini de rattraper mon retard, mieux c’est. »

« Oh ? On ne te revoit pas pendant deux jours, tu dors là-bas, si j’ai compris ? »

« Je ne comptes pas dormir là-bas. Tu es folle ou quoi ? Un garçon et une fille, dormir alors qu’ils sont seuls ? Pour qui est-ce que tu me prends ? »

« Le point positif dans tout ça, c’est qu’au moins, tu remarques que Sanphinoa est une fille et que tu es un garçon. Il y a du progrès ! »

« Ne te fout pas de moi, tu sais parfaitement que je détestes ça ! »

« Je ne me moques pas, je ne fais que constater quelque chose d’élémentaire. »

« Tu sais quoi ? Je vais tout de suite y aller, ça sera beaucoup mieux. »

Il avait juste récupéré quelques affaires pour les cours … mais aussi au cas où il s’endormirait dans la chambre de Sanphinoa. Il valait mieux être prudent et prévoyant. Bon, cela faisait normalement deux heures depuis la fin des cours. Ca devait être bon.  Il se dirigea vers le dortoir de Sanphioa mais en toquant à la porte, il n’eut que la voix de Karry qui résonna, criant :

« Laisses-moi deviner ? C’est Waram hein ? Alors, tu peux rentrer, Sanphinoa est prête ! »

Bien entend qu’elle avait intérêt à être prête. Ils avaient des cours à rattraper et …

Rien. Il s’était tout simplement immobilisé en regardant l’adolescente qui se tenait en face de lui. Elle portait une fine robe rose qui mettait ses jambes et ses épaules nues en valeur, seulement retenue par deux petites bretelles blanches très fines. Elle portait aussi un petit chapeau de paille qui cachait la majorité de sa chevelure bleue tandis qu’elle avait de petites sandales aux pieds. Hum … Vrai qu’il faisait plutôt beau ces derniers jours … voire même très beau. C’était presque regrettable de ne pas profiter du soleil. Il devait être quoi ? Seize heures non ? Le soleil allait mettre du temps à se coucher.

« Comment … est-ce que je suis, Waram ? »

« Pourquoi tu portes cette tenue, Sanphinoa ? C’est comme ça que tu veux me faire apprendre des cours ? Je suis pas sûr que la méthode soit très bonne. »

« Comment est-ce que je suis … Waram ? Je pensais … à ce que l’on aille se promener un peu. Les cours peuvent attendre ce soir, non ? »

Comment qu’elle était ? Hum… Elle avait fait un sacré brin de toilette et il pouvait voir les nombreuses marques rouges sur ses bras et ses jambes. Mais elle avait peut-être appliqué une pommade … car il avait l’impression que la majeure partie n’était pas là. Normalement, elle en avait beaucoup plus.

« T’es plutôt jolie … » dit-il machinalement, ses paroles dépassant ses pensées. Cela avait été presque instinctif alors que Karry observait l’adolescent en clignant des yeux.

« Ah ben zut alors … Si je m’attendais à ça ! Bon, ben, j’ai rien à redire. T’es toute mignonne, Sanphinoa. Revenez dans la soirée donc. »

Il devait alors déposer ses affaires sur un lit, non ? Il jeta tout simplement son sac alors que Sanphinoa se plaçait devant lui. Il ne devait pas baisser les yeux. Il ne devait pas les baisser malgré la petite taille de Sanphinoa.

« Tu es d’accord pour que nous aillions nous promener tous les deux avant les cours ? »

« Trop de cours à la suite risque de me donner mal au crâne de toute façon. On peut y aller, tu viens ? Et sans Sarine ou Karry, par contre. Je n’ai pas envie de les entendre. »

« C’est tout à fait compréhensible, Waram. J’approuve cela. On y va, seulement toi et moi. Ca nous fera que du bien, surtout que tu vas bien mieux, n’est-ce pas ? Tu n’es plus malade hein ? » demanda t-elle une nouvelle fois comme pour confirmer l’état de Waram.

Pfff ! Il la prit par la main, la tirant hors du dortoir puis hors de l’école. Ils étaient dehors, non ? Elle ne pouvait pas voir qu’il était en parfaite santé ? Oh, il y avait un peu de vent. Sans la regarder, il lui demanda :

« Je le pensais pour ce que j’ai dit dans le dortoir, Sanphinoa. »

« Tu n’as qu’à me le prouver non ? On reste ensemble tout ce week-end ! » répondit l’adolescente, croisant bien ses doigts avec ceux de Waram. Grumpf … Il avait quatorze ans bientôt, elle en avait seize …

« Sanphinoa, tu veux me raconter ce qui s’est passé avec toi pendant ce mois où je n’étais pas là ? Il y a sûrement plein de choses, non ? »
Il avait demandé cela calmement mais Sanphinoa le tira en avant avec elle. Ça pouvait bien attendre quelques minutes, non ?

Chapitre 31 : Prêt à discuter avec elle

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 31 : Prêt à discuter avec elle

« Voilà Waram … Comment est-ce que tu te portes ? Ca va mieux ? »

« Est-ce que j’ai l’air d’aller mieux ? Je ne sais pas si je suis mourant mais ça ne m’étonnerait pas que j’en sois proche, très proche. Je suis fatigué et usé par tout ça. »

« Fatigué et usé ? Vraiment ? Mon petit dragonnet de Gliros ? »

« Arrête ça s’il te plaît, c’est un surnom ridicule, encore plus que tout le reste. » marmonna l’adolescent aux cheveux noirs avec lenteur.


Sanphinoa émit un petit rire avant de venir déposer un gant de toilette sur le front de Waram, épongeant alors la sueur qui en coulait. Il ne couvait rien de grave hein ? Elle le regarda avec un petit soupçon d’inquiétude avant de murmurer :

« Waram, si tu ne vas pas bien, tu peux envoyer Sarine me chercher, d’accord ? Compris ? »

« D’accord, d’accord, mais tu t’en vas déjà ? Tu es sûre et certaine ? Ah … »

« Je peux rester cinq minutes de plus, Waram. Mais tu n’es pas souffrant au point que je reste à tes côtés durant toute la nuit, non ? Pas que ça me dérange comme idée, loin de là. » dit l’adolescente masquée aux cheveux bleus.

« Non … non … je ne crois pas … » murmura Waram tout en baillant longuement.

« Tu ne crois pas … mais qu’est-ce que tu en penses exactement ? » demanda doucement Sanphinoa alors qu’elle voyait qu’il avait les yeux fermés. Les autres n’étaient pas là, Timber dormait calmement et Sarine aussi. Elle rapprocha son visage masqué de Waram, souriant doucement avant de chuchoter : « Tu peux tout me dire, Waram, je t’écoute. »

« Je ne sais pas … ce que je pense … je voulais parler avec toi, c’est tout. Mais dans ton dortoir, pas ici … là où on peut être seuls, toi et moi. C’est possible ? »

« Dans ton état, ce n’est pas conseillé, Waram ! Voyons, tu ne peux même pas te lever, j’imagine. Alors faire un aussi long déplacement, c’est de la folie. Même s’il est vrai qu’avoir l’odeur de Timber à côté de soi, ça ne doit pas vraiment aider, hahaha. Hum … »

Elle avait fini par prendre la main de Waram, l’invitant à se lever. Mollement, l’adolescent s’exécuta mais il se retrouva soulevé par Sanphinoa, à sa grande surprise. Il se renfrogna, se collant contre Sanphinoa avant de murmurer :

« Où qu’on va ? Depuis quand est-ce que tu … es aussi forte ? »

« Oh, forte, forte, tu sais, je reste une femme-chevalier. Nous sommes plus forts que la moyenne des gens à la base, hein ? Tu l’oublies un peu ? »

« Je n’oublie rien … je suis juste moins conscient que d’autres … par rapport .. Oh … »

« Oh toi, tu as vraiment une petite mine, Waram. Ne parle plus, je vais t’emmener. »

Grumpf. Il était dans un état pitoyable. Encore plus que dans le monastère. Il n’avait aucune nouvelle des membres là-bas. Est-ce qu’ils étaient vivants ? Encore vivants ? Transporté jusqu’au dortoir abandonné de Sanphinoa, il entendit une voix railleuse :

« Nomdediou ! Ne me dites pas que c’est le puissant Waram qui se fait porter comme ça ? »

« Ta gueule … Karry. Veut pas t’entendre. Vais pas bien. »

« Ouais, je vois ça. Moi, je dis, vaut mieux achever la bête avant qu »elle ne souffre trop. »

« S’il te plaît, Karry. C’est Waram qui a voulu que je l’emmène ici. Il sera alors plus tranquille pour être soigné. Il a besoin de repos. Et ce n’est pas dans un dortoir rempli que ça sera le cas Alors, un petit effort, d’accord ? Tu peux faire ça pour moi ? »

« Hum, d’accord, pour toi, mais je ne fais pas le poisson mort, y a déjà le cachalot qui est avachi sur la plage qu’est ton lit. »

« Karry … s’il te plaît. Tu as écouté ce que je t’ai dit ? »

Oui oui ! Elle avait parfaitement écouté ce qu’elle disait. Ça ne voulait pas dire qu’elle devait respecter sa décision et qu’elle devait laisser Waram couler des heures paisibles dans cet endroit. Pourtant, après avoir déposé Waram dans le lit, Sanphinoa retira son masque, rapprochant son visage de Karry pour dire doucement :

« Ne … l’embête … pas. Compris ? Je ne me répéterai pas. »

« Le message … est très bien passé, Sanphinoa. Tu peux remettre ton masque. »
Brrr ! Qu’elle détestait quand Sanphinoa faisait cela. C’était vraiment horrible. Elle n’avait donc aucun coeur ? Ou alors beaucoup trop ? Si Waram était seulement un peu au courant de ce dont Sanphinoa était capable, il la craindrait plus.

« Tu … n’as plus ton masque, Sanphinoa ? » murmura faiblement Waram, Sanphinoa poussant un petit cri de surprise avant de s’exclamer :

« Non non ! Une simple poussière, je l’ai à nouveau. Je vais me passer un peu d’eau sur le visage, je reviens vite, Waram. Reposes-toi en attendant. »

Elle ne pouvait pas dire mieux. Lorsqu’elle revint quelques minutes plus tard, Waram était profondément endormi, haletant comme un enfant malade … enfant malade qu’il était. Elle le regarda avec tendresse avant de rire.

« Personne à gauche ? Personne à droite ? Hum … Qu’est-ce que les gens vont penser ? »

Oh et puis zut ! Elle était le genre de filles qui ne comprenait jamais de ses erreurs. Mais pourtant … si … elle s’arrêta dans son mouvement. Elle devait veiller sur Waram, pas profiter de la confusion présente. Ca ne serait pas bien et surtout, cela n’améliorerait pas l’état de Waram. Hum … Elle ne devait pas y penser. C’était une mauvaise chose que de se faire des idées de la sorte. Une très mauvaise idée. Hum … Veiller sur Waram.

« Karry, si je m’endors, est-ce que tu peux me réveiller ? »

« Oh, pas de soucis pour ça. Est-ce que tu veux une nageoire métallique en pleine face ? »

« Non, pas me réveiller de cette manière, Karry. Mais … je veux veiller sur Waram. »

« Essaies donc de t’installer sur lui, je pense que tu lui tiendras chaud avec tes … »

L’armure-pokémon s’arrêta dans ses propos. Elle savait parfaitement que Sanphinoa rougissait avec cette histoire, c’est pour ça qu’elle s’en divertissait, amusée. Mais bon, Sanphinoa avait encore lancé un regard noir en sa direction.

« Je n’aime pas que l’on parle trop de cette partie de mon corps, Karry. »

« Pourtant, c’est le seul point qui intéresse Waram en ce qui te concerne. Ah les mâles, toujours les mêmes, quand on y réfléchit bien. Waram n’est pas différent ! »

« Et alors ? Enfin si … ça me dérange ! Mais pourquoi est-ce que je parle de ça avec toi ? Est-ce que je peux savoir ? C’est privé et personnel ! »

« Ah ça, c’est sûr que tu donnes de ta personne, Sanphinoa. C’est même merveilleux de voir à quel point tu fais ça. Bon, allez, je te laisse tranquille. Profites de Waram, il est à ta merci. C’est une occasion unique ! Tu ferais bien de ne pas le regretter. »

Elle … Elle avait totalement raison ! Mais pour ça, elle devait alors se préparer normalement. Mais ça ne serait pas simple. Elle et ses croûtes. Elle et ses cheveux si sales et laids. AAAAAAAAAAAAAAH !

« Je vais aller me faire un brin de toilette, je crois ! »

« Fais donc, fais donc, frottes partout. Et surtout, n’oublie pas ces vilaines croûtes. Ah, je sens que la douche va être dégueulassée … »

« S’il te plaît, ne parles pas comme ça, je te l’ai déjà demandé, Karry. C’est pas la façon de parler d’une fille ! Ca ne se fait pas ! Pas du tout ! Un petit effort alors ? D’accord ? »

Aucune réponse de la part de l’armure-pokémon. Bien sûr qu’elle n’allait pas prendre la parole. Il valait mieux pour elle qu’elle se taise. L’adolescente poussa un profond soupir, retirant son masque et ses habits, observant pendant un instant Waram qui était couché dans son lit. Elle posa ensuite ses yeux sur son propre corps.

« On pourrait presque croire que j’ai des écailles … des écailles de croûtes … »

« Arrêtes tes bêtises et vas sous la douche. Frottes ça avec du savon spécial. Même si c’est que pour quelques heures, tu peux faire quelque chose de ton corps, non ? »

« Oui, oui, Karry. Je pensais que tu n’allais plus parler, est-ce que je me suis trompée ? »

« Tu te trompes tout le temps, tu n’arrangeras rien de toute façon alors zou, vas-y et vite ! »

Oui ! Oui ! Elle avait parfaitement compris le message ! Karry se dirigea vers la douche, l’eau commençant à couler alors que Waram se mettait à marmonner :

« Hmm .. Il se passe quoi ? Qu’est-ce qui se passe ? »

« Il y a une belle naïade qui se lave rien que pour toi, Waram. » chuchota l’armure-pokémon du Barpau, sautillant pour atterrir à côté de l’adolescent aux yeux fermés.

« Qu’est-ce que tu racontes … encore, Karry ? Ah … J’ai mal … j’ai chaud … si chaud … »

Il commença à se mouvoir dans le lit, bougeant ses pieds pour retirer la couverture. Haletant et gémissant, son haut s’était relevé au niveau de son torse.

« Pfiou mais c’est vraiment pas fameux, Waram. Comment tu fais pour t’en sortir dans la vie ? C’est à se demander. Si je te dis qu’une belle sirène t’attend dans la douche, tu veux pas aller la rejoindre ? Tu vas sur quoi ? Quatorze ans non ? Elle va sur seize. »

« Qu’est-ce que tu racontes ? Je comprends rien à ce que tu racontes ? Hmm … Dodo. »

« Vas donc te passer un peu d’eau sur le visage. Tu pues et tu es en sueur »

Il grommela, finissant par se lever en titubant. Il était à peine conscient de ce qui se passait, traînant le pied. Il se retrouva dans la salle de bain, entendant l’eau qui coule. Il ouvrit la porte, ne remarquant pas la personne qui était sous la douche, derrière le rideau.

« Karry ? Tu pourrais refermer la porte s’il te plaît ? Ou tu viens voir comment vont ma peau ? Je tiens à te le dire, ce n’est pas joli malgré tout. »

L’eau s’écoula du robinet dans le lavabo, Waram s’arrosant le visage et le torse, mouillant son haut avant de grommeler. Sanphinoa recommença à dire :

« Hey, Karry, tu n’es pas obligée de grogner hein ? Je fais ce que je peux avec les moyens du bord, rien d’autre ! Si j’avais une autre solution, je la prendrais tout de suite ! »

« Grumpf … retoune au lit. »

L’adolescente s’immobilisa sous la douche. Ce n’était pas la voix de Karry ça ! Qu’est-ce que … Elle tira en partie le rideau, juste sa tête étant visible. Waram traînait la patte au sol, la tête baissée et trempée. Sanphinoa le regarda, quelques secondes avant de dire :

« W… Waram ! Mais tu fais quoi ? C’est la salle de bain ! Et tu es malade ! Retourne vite te coucher et … HIIIIIIIIIII ! »

Elle avait eut juste le temps de tirer le rideau pour cacher son visage, Waram tournant la tête vers le rideau. Il marmonna :

« J’ai cru … entendre la voix … de Sanphinoa. Pas possible … elle ferait pas ça. Ah … »

« Waram, retournes te coucher … s’il te plaît. Ta santé passe avant tout. »

« Vais le faire, vais le faire, grumpf. Vais le faire … Sanphinoa. »

Il continuait d’émettre un grognement, obéissant néanmoins à l’adolescente aux cheveux bleus. Celle-ci le regarda partir de la pièce, soulagée et tremblante. Ah … Ah … Ah … toutes ces vilaines plaies sur son corps. Elle ne voulait pas les lui montrer mais elle le devait. Mais dans cette tenue ? Non, ce n’était pas possible.

« Je ne peux pas, je ne suis pas encore prête émotionnellement. »

Par contre, d’après ce qu’elle avait compris, Waram s’était levé … alors qu’il dormait quelques minutes auparavant, et assez profondément. Karry était derrière tout ça hein ? Elle n’allait rien perdre pour attendre. Lorsqu’elle sortit de la douche, Karry lui demanda avec une fausse neutralité :

« Alors ? Ta douche ? Elle était comment, Sanphinoa ? »

« Très bien, d’ailleurs, j’ai besoin de te dire quelque chose à ce sujet. Viens donc par là. »

« Qu’est-ce que tu fais, Sanphinoa ? Pourquoi est-ce que … tu utilises ton eau ? » dit l’armure-pokémon du Barpau avant d’être soulevée par Sanphinoa. Celle-ci était simplement habillée d’une longue serviette blanche.

« Tu t’es assez moquée de moi. Pour la peine, pour la nuit, tu la passeras dans la baignoire. Et bien entendu, je ne veux pas t’entendre te plaindre ou casser la baignoire. »

« MAIS MAIS MAIS … Depuis quand tu es aussi cruelle ? C’est pour mieux profit… »

« Je vais aussi bâillonner ta bouche. Je sens que ça sera beaucoup mieux pour tout le monde en fin de compte, oui. Bonne nuit, Karry. »

« Oh si tu fais ça, tu n’auras plus rien pour te couvrir et je réveillerais alors Waram en même temps. Ca serait bête que Waram puisse te voir dans la tenue de ta naissance maintenant, non ? Alors, non, tu ne me fais pas ça et … »

Elle se retrouva muette, une serviette enfoncée dans la bouche avant d’être tout simplement déposée dans la baignoire. L’armure-pokémon commença à gesticuler à l’intérieur, Sanphinoa referma la porte derrière elle avant de soupirer :

« Vraiment infernale, je ne sais pas ce qui lui a pris de se comporter comme ça. »

Bon, elle était finalement là. Pfiou … Bon, qu’est-ce qu’elle pouvait prendre pour s’habiller ? Rien de bien chaud et étouffant, ce n’était pas bon, pas bon du tout. Hum, vas pour un ensemble bleu marine. Elle n’allait rien porter en haut comme sous-vêtement, cela allait trop lui serrer et puis … hum … non. C’était une idée folle. Voilà, chemise de nuit ouverte un pyjama de toile aussi. Elle était prête. Elle s’observa quelques secondes, passant une main dans ses cheveux puis étudia le reste de son corps.

« Je devrais être normalement prête … et assez bien. Mais est-ce qu’assez bien sera suffisant ou non ? Comment est-ce que tout ça va se passer ? Hum … Zut … »

ET PUIS ZUT ! Assez ! Pour la nuit, c’était décidé ! Si Waram était prêt à discuter avec elle, il le fera mais pour ce soir, c’était elle qui décidait tout. Elle s’approcha de Waram, tirant un peu sur la couverture. Il était encore trempé … il allait se rendre plus malade qu’autre chose.
Elle vient se coller à lui, ses bras autour du corps de Waram pour être sûre de ne pas le perdre. Voilà, il était à elle. Humpf … et surtout, avec la chaleur de son corps, elle était sûre et certaine qu’elle allait pouvoir le soigner et le guérir.
Bien que dans le fond, c’était elle qui en profitait le plus, ravie de la tournure de cette soirée. Elle était autant épuisée que Waram et les cris de Karry pouvaient toujours résonner … sauf qu’il n’y en avait aucun. Oh oui, c’est vrai, elle était muette par sa faute, hahaha ! Elle finit par s’endormir avec Waram dans ses bras. Sa petite taille était un avantage dans cette position. Elle pouvait plus facilement se loger contre lui.

Le lendemain matin, les yeux de Waram s’ouvrirent en premier. Clignant plusieurs fois de ces derniers, il chercha à comprendre. Il se sentait léger, tellement léger. Il n’avait plus mal au crâne ! Il n’était plus malade ! Aucune fièvre ! MIEUX encore ! Il se sentait parfaitement bien ! Il allait même encore mieux qu’avant.

« Pourtant, j’ai pris aucun médicament … normalement. »

Ses souvenirs d’hier étaient encore assez brouillés. Il fallait dire qu’avec une fièvre aussi vive et fulgurante, qui est venue sans même crier gare, il n’avait pas eut la tête à comprendre tout. Néanmoins, ses yeux finirent par se poser sur ce qui semblait être une vue des plus agréables. Sanphinoa était endormie contre lui, masque posée sur son visage mais surtout, cette chemise bleue lui allait à ravir. Et elle avait vraiment … enfin … non.

« Je ferais mieux de me lever. Dormir dans le même lit qu’une fille, ça va encore jaser à mon sujet. J’ai pas besoin de ça, pas en ce moment, et puis quoi encore ? »

Il disait cela mais ce n’était pas déplaisant, loin de là. Mais bon, il était l’heure de se lever, pas de profiter de la vue. Il chercha à se libérer de l’étreinte de Sanphinoa et y arriva mais avec beaucoup de mal. Humpf … Il était presque triste de partir.

Il alla dans la salle de bain, se passant un peu d’eau sur le visage avant de voir Karry dans la baignoire. Il poussa un soupir, allant la soulever et lui retirer le bâillon dans sa bouche. Elle commença à remuer des nageoires mais Waram la déposa au sol avant de quitter la salle de bain, lui disant simplement :

« Tu pourras remercier Sanphinoa de ma part ? Elle est encore en train de dormir. Ah oui … comme je vais mieux, ce soir, je veux pouvoir lui parler. Qu’elle essaye d’être présentable. Enfin, encore plus que ce matin, quoi. »

« Tu as changé, toi. On pourrait même dire en bien, hein ? »

« Je n’ai pas changé et arrêtez de penser ça à mon sujet. Ah … Oui, enfin bon, je m’en vais. Je ne vais pas attendre qu’elle se réveille. Elle risquerait d’être agaçante. »

« Au cas où tu ne le sais pas, elle a veillé sur toi et vérifié que tu irais mieux. »

« Je ne suis pas stupide, je l’avais compris. Signales-lui juste mes remerciements et ce que je t’ai dit, y a pas besoin de plus. Je … vais bien. »

« Pas de soucis, ça sera transmis. Je rajouterai « gros bisoux » en prime. »

« Fais comme tu veux mais j’imagine qu’il vaut mieux éviter si tu ne veux pas terminer encore une fois dans la baignoire, Karry. Bonne journée. »

Pfff … Sanphinoa. Depuis qu’il était revenu, elle n’avait pas décroché de lui. Il allait pouvoir souffler un peu, n’est-ce pas ? Avant ce soir. Ils allaient enfin pouvoir parler, lui et elle. Pfiou, il avait un peu le trac, il devait l’avouer. Mais rien d’étrange n’allait se passer hein ?