Chapitre 1 : La mort qui les emporte

ShiroiRyu
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Premier axe : Des souvenirs qui perdurent

Chapitre 1 : La mort qui les emporte

« Rokan. Il va être bientôt l’heure de manger. »

« Je me prépare alors. Je termine ce que je suis en train de faire et je serai bientôt là. »

« Fais attention à ne pas blesser la forêt, Rokan. S’il te plaît. »

L’homme aux cheveux bleus hocha la tête positivement à la demande d’Ariné. Il était hors de question de faire mal au fruit du travail de la Shaymin. Avec lenteur, il s’éloigna, des lames d’eau se formant autour de lui. Il observait les arbres, un par un comme pour les étudier avant de subitement s’arrêter. Il coupa plusieurs branches d’un arbre, les ramassant tout en jugeant s’il en avait assez ou non.

« Cela devrait suffire pour la soirée. Si ce n’est pas le cas, je retournerai demain. » dit-il à lui-même, revenant vers Ariné ou du moins la modeste cabane en bois où il habitait avec elle. Il avait finalement compris la leçon … Si on pouvait dire cela ainsi. La cabane n’avait rien d’important … Elle devait à peine faire trois ou quatre mètres de hauteur sur une dizaine de longueur. Ils avaient travaillé à deux sur celle-ci, Ariné étant plus que douée dès qu’il s’agissait d’utiliser la végétation à son avantage. Ah … Ariné … Il poussa un petit soupir apaisé. Il se sentait … tranquille … comme si tout cela était la fin d’un cauchemar permanent. La fin d’une histoire … Il jeta un regard en direction du ciel. Le soleil allait se coucher bientôt … Dans moins d’une heure environ.

« Et bien ? Rokan ? Qu’est-ce que tu attends ? Cela risque de refroidir. » murmura la femme alors qu’il pénétrait dans la cabane. Il approcha les bûches des flammes d’une petite cheminée, en envoyant une partie alors qu’Ariné semblait attendre qu’il termine. Dès que ce fut le cas, elle passa ses deux bras autour de sa taille, le serrant avec insistance contre elle en murmurant qu’elle avait attendu cela depuis si longtemps. Il se surprit à rougir, souriant un peu bêtement. Maintenant qu’il savait parfaitement … au sujet d’Ariné … Enfin … Qu’il avait décidé de faire le deuil … Il se sentait mieux …

« J’ai juré que je te protègerai, Ariné … Maintenant que tu n’as plus qu’une partie de tes pouvoirs … Et cette promesse, je compte bien la remplir. »

« Je me fiche de cette promesse, Rokan. Tant que tu restes auprès de moi … Est-ce que tu as faim ? » demanda t-elle avec tendresse, l’homme aux cheveux bleus la regardant avec émotion. En voyant ses yeux, elle reprit : « Ou alors … Tu voudrais peut-être dévorer autre chose, Rokan ? Tu sais parfaitement que … »

« Je pense qu’on va d’abord manger normalement. Pour le dessert, je saurai me montrer patient. » répondit-il en rougissant alors qu’elle était elle-même plus que gênée, ayant un petit rire, ses joues s’empourprant à cette idée.
Après le repas, ils s’étaient aimés … Oui, il l’avait aimé tendrement et ardemment, comme il ne l’avait jamais fait. Arceus, Personne, tout le reste lui passait bien au-dessus de la tête. Maintenant qu’il avait Ariné avec lui, le reste lui importait peu. Endormi contre son sein nu, il la gardait auprès de lui. Enfin la paix après toutes ces années.

« Ariné ? Où vas-tu aujourd’hui ? » demanda t-il alors que la femme aux cheveux verts tenait un panier en osier dans sa main droite.

« Comme d’habitude, Rokan. Je vais aller cueillir des herbes pour la semaine. Je ne serai pas très longue. Tu sais aussi bien que moi que cet endroit est crée par mes soins. »

« Je n’aime pas te voir seule … Tu ne veux pas que je vienne avec toi ? » dit-il alors qu’elle souriait avec amusement, hochant la tête négativement.

« Ne t’en fais donc pas, je ne vais pas très loin de toute façon. »

Il haussa finalement les épaules pour dire qu’il abandonnait une lutte perdue d’avance. Cela faisait combien de temps ? Une année ? Ou deux ? Ils ne vieilliraient pas … de toute façon. Il avait besoin de rattraper les années perdues en pensant à se venger. Ah … Il était vraiment content … et heureux …

Les heures passèrent mais il ne semblait pas plus inquiet que cela au sujet d’Ariné. Elle avait l’habitude de prendre son temps, choisissant les meilleures herbes pour des repas dignes des plus grands chefs cuisiniers … Quand on aimait assaisonner tout ce que l’on mangeait avec des herbes. Hahaha ! En y pensant, c’était presque si il était devenu végétalien à force.

« Rokan ! Je suis de retour ! » s’écria une voix sur sa droite, Arina sortant d’au beau milieu des arbres alors qu’il se tournait vers elle. OH ! D’après ce qu’il voyait, elle en avait récupéré un joli lot aujourd’hui ! Cela allait durer au moins pour deux bonnes semaines !

« Ah … Te voilà enfin … Tu as bien pris ton temps visiblement aujourd’hui. »

« Je voulais être sûr d’avoir les herbes les plus aromatisées, Rokan. Ce soir, je préparerai un repas encore meilleur que les précédents. »

« Malheureusement, ça va être impossible. Tes repas sont déjà proches du divin. » dit-il avec tendresse avant qu’une voix féminine sortit de nulle part continue :

« Je confirme ses propos. Impossible car vous avez eut votre dernier repas. En second … Je viens d’entendre un blasphème de la part de deux traîtres. »

« Qui … QUI EST LA ?! » s’écria l’homme aux cheveux bleus, regardant à gauche et à droite alors qu’Ariné laissait tomber son panier au sol.

« Hum ? Pas très résistante … C’est vrai … Mais je n’en attendais pas moins d’une fausse légendaire … qui a été privée de ses pouvoirs par l’Elu. »

« Que … ARINE ! » hurla t-il en remarquant un pieu rouge qui s’était enfoncé dans la poitrine de la femme aux cheveux verts. Celle-ci hoqueta, du sang s’écoulant de ses lèvres avant que le pieu ne se retire, la laissant tomber sur le sol, morte sur le coup.

« Est-ce que tu penses me divertir un peu plus que cela ? As-tu besoin de comprendre pourquoi l’ai-je tuée ? As-tu besoin d’une raison à un tel geste ? Je vais te le dire … Luculos … Personne … Il est celui à l’origine de mon acte. »

« MENSONGE ! L’ADOLESCENT N’AURAIT JAMAIS FAIT CA ! » s’égosilla t-il tout en faisant apparaître un anneau aqueux autour de lui. Hors … Hors de question de mourir ! Il en était hors de question ! « Où est-ce que tu te caches ?! Traîtresse ! Je vais te le faire payer de ta vie ce que tu viens de faire ! »

« De ma vie ? Hum … Pour quelqu’un comme moi … Je ne pense pas que cela soit très inquiétant quand je t’entends. »

Un pieu rouge fonça vers lui mais il fit un saut en arrière, l’évitant pour remarquer que le pieu était en fait … Un tentacule ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? Il fit un saut sur le côté, évitant un second tentacule. Il savait … Il savait qui était là !

« Pourquoi nous attaquent-tu ?! Nous ne nous mêlons plus de cette histoire ! »

« Tu veux dire … Tu … Enfin … Ariné était là à la base pour te surveiller après tes agissements mais il semblerait qu’elle-même soit déficiente … Ne vous inquiétez pas … Dans la mort, vous deviendrez parfaitement raisonnables. »

« Vous nous avez manipulé … Vous ne pensez jamais à nos sentiments … et vous vouliez qu’on vous suive ? Quelle blague ! » répondit-il effrontément, tremblant de colère en voyant le corps d’Ariné baignant dans son sang.

« Hum ? Vous pensiez avoir le choix ? Vous n’êtes que des créations d’Arceus … Lorsqu’une création décide de se retourner contre son créateur, il faut la détruire mais ne vous en faites pas. Il est possible de reconstruire une créature à partir de ces morceaux … C’est un peu mes pouvoirs en quelque sorte. Qu’en penses-tu ? »
La voix féminine disait cela avant qu’un rire sonore ne complète sa phrase. Qu’est-ce que … Ses yeux dorés et noirs s’ouvraient en grand de stupeur … Non … Non … Ce n’était pas possible … La personne … La personne … CETTE PERSONNE EN FACE DE LUI ! Six tentacules se plantèrent dans son ventre et son dos, ressortant de l’autre côté alors que la voix féminine reprenait :

« Dommage … Mais ne t’en fais pas … Je ne veux pas te tuer … Ca ne serait pas assez drôle … Je veux manipuler ton esprit … Et je le ferais … Je vais te posséder … et t’utiliser. C’est la base même de l’existence d’un simple objet hein ? »

« Ah … Ah … Attends … Je ne suis pas encore … » dit-il, des jets de sang sortant de sa bouche alors qu’il se tournait vers l’origine de la voix. Elle se présentait … enfin … Elle … Il voyait … Il voyait un demi-masque … Un demi-masque … qui laissait paraître des cheveux blonds … et un œil rubis … Il créa un petit fouet d’eau, la femme se laissant faire, une minuscule égratignure apparaissant sur sa joue gauche, non cachée par l’objet. Le corps de Rokan se pencha en avant, inerte. Les tentacules noirs se dissipèrent peu à peu, prenant la forme d’une poudre de même couleur qui s’insinuait dans le corps du Manaphy. Une dizaine de minutes plus tard, les deux corps n’étaient plus présents, la cabane étant en ruines.

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