Chapitre 10 : Finalement seul

ShiroiRyu
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Chapitre 10 : Finalement seul

« Téo … S’il te plaît ? » murmura-t-elle une nouvelle fois avant qu’il ne pousse un petit râle de colère. Pourquoi fallait-il que ça se passe toujours ainsi hein ? POURQUOI ?

« Demain … Bel … Tu me fais la promesse de disparaître de ma vie. Je ne veux plus rien à voir avec toi. Est-ce bien compris ? Nous allons à l’hôtel et demain, je ne serai plus là. »

« Je suis si inutile que ça ? » balbutia l’adolescente aux cheveux blonds.

« Mais ce n’est pas une question d’être inutile ou non ! Allons-y maintenant, je commence à me sentir mal avec toute cette histoire. » annonça Téo en lui prenant la main. Ils retournèrent en ville, Bel restant muette pendant la majorité du trajet. Maintenant que la nuit était tombée, ce fut les poteaux lumineux qui éclairaient la ville. Une belle lueur dans l’obscurité.

Il s’arrêta au beau milieu de la route, regardant les quelques bâtiments illuminés. Si il habitait dans une plus grande ville, cela aurait été magnifique à regarder … mais il n’était pas un poète de toute façon. Il sentit la main de Bel qui tremblait, le forçant à la regarder. Ah ben … oui … Bien entendu, quelle blague … mais quelle blague.

« J’espère que tu as quelque chose de plus chaud à te mettre, Bel. »

« Je … J’ai juste un peu froid mais ça va un peu mieux avec toi, Téo. Dis, dis, on trouve l’hôtel ? Car je ne sais pas du tout où nous rendre, moi ! »

Elle avait dit cela sur un ton qui se voulait enjoué bien qu’il sentit que c’était loin d’être le cas. Elle n’était pas heureuse, loin de là même. Bon, ce n’était pas du tout son problème. Elle garda sa main dans la sienne tandis qu’il la conduisait vers un hôtel qui de l’extérieur, ne payait pas de mine mais qui ne devait pas coûter trop cher. Si elle payait la chambre, il n’allait pas non plus lui demander le grand luxe. Pénétrant dans le bâtiment, il regarda à l’intérieur. C’était une décoration sobre mais au moins, il y avait une moquette bleue au sol. Bref, ce n’était pas non plus si … horrible. Ils se présentèrent à la réception, Téo laissant Bel se charger de tout cela pendant qu’il restait en arrière. Quelques minutes plus tard, elle s’approcha de lui, tendant une clé avant de lui dire :

« Voilà la clé de ta chambre, Téo. Merci beaucoup. Dis … Tu n’étais pas sérieux hein ? »

« Hum ? Une clé ? Et tu en as une aussi ? » demanda-t-il sans même répondre à sa question.

« Bien sûr ? Tu ne croyais pas que nous allions dormir dans la même chambre hein ? Ils n’ont pas de chambre avec deux lits de disponible. » répondit l’adolescente avant de rire à cette idée. C’était un véritable rire, qui venait du fond du cœur, nullement forcé.

« Ouais bien sûr, je le savais parfaitement ! » grogna Téo, pris en défaut. Qu’est-ce qu’il s’était imaginé comme idiotie sur ce coup hein ? PFFFF ! Il prit la clé avant de monter à l’étage mais elle l’arrêta, désignant l’ascenseur.

« Nous sommes au cinquième étage, Téo. Ca serait bête de se fatiguer alors qu’il y a un ascenseur hein ? Tu ne trouves pas ? » dit Bel, gardant son sourire en remarquant ce que l’adolescent continuait de faire comme étourderies depuis qu’ils étaient dans l’hôtel.

Devant celui-ci en attendant qu’il descende, Bel observa plusieurs fois Téo. L’adolescent aux cheveux noirs faisait semblant de ne pas la remarquer, poussant un profond soupir néanmoins. Qu’est-ce que l’ascenseur attendait ? Hmmmm… Ca ne lui plaisait pas de rester ici à ne rien faire ! Pas du tout même !

« Et bien ? C’était vraiment une sacrée journée, hein hein ? Téo ? »

« On va dire que ça aurait pu être pire, largement pire même. Bon … Cet ascenseur, il arrive ou non ? Je suis plutôt fatigué avec toute cette histoire ! »

« Dis, dis … Tu étais sérieux ou non ? Car tu n’as pas répondu avant. » posa t-elle comme question, l’adolescent feignant l’ignorance. Pourtant, comme elle le regarda longuement, il prit sa respiration, cherchant les mots à prononcer.

« Je suis parfaitement sérieux … mais arrête de penser à ça pour aujourd’hui. Tu as eu une journée plutôt difficile. » répondit-il finalement alors que l’ascenseur venait de s’ouvrir. Il tapota Bel sur son crâne recouvert par son chapeau vert. Elle poussa un petit cri de surprise et de joie, s’engouffrant à l’intérieur de l’ascenseur avec lui. Lorsqu’il vit à la lenteur avec laquelle l’ascenseur montait, il comprit pourquoi il avait mis autant de temps à venir. Pendant la montée, l’adolescente aux cheveux blonds chantonnait gaiement. Plus rien à voir avec celle qui pleurait dans ses bras il y avait quelques temps.

« Demain, tu veux que je vienne te réveiller, Téo ? Ca me ferait vraiment plaisir ! »

« Pas besoin … Je compte dormir assez tard. Tu peux te réveiller, prendre ton petit-déjeuner et ensuite me laisser seul. Je n’ai plus besoin de toi. »

« Ne dit pas ça ! Tu sais très bien que tu ne le penses pas du tout, Téo ! » annonça l’adolescente, Téo se plaçant en face d’elle pour qu’elle puisse bien voir son visage.

« Ai-je l’air de ne pas le penser, Bel ? Aujourd’hui fut exceptionnel, voilà tout ! »

« Beuh … C’est vraiment pas gentil de ta part, Téo. Pourtant, tu l’étais toute la journée avec moi ! Enfin … Une grande partie de la journée ! » s’écria-t-elle tandis que l’ascenseur s’ouvrait au cinquième étage. Il en avait marre de l’ignorer. Du moins, il tentait de le faire mais comme elle criait à côté de lui, il ne pouvait que l’entendre.

« Je t’ai pourtant annoncé que je ne voulais plus te voir. C’est pourtant pas si difficile à comprendre hein ? Ou alors tu le fais tout simplement exprès. »

« Je le fais peut-être exprès car je n’ai pas envie que tu partes ? » dit Bel avant d’éclater de rire, l’adolescent se trouvant devant la porte de sa chambre. Vite ! Il devait vite rentrer dans sa chambre avant qu’il ne soit trop tard ! Il fit tourner la clé dans la serrure, s’apprêtant à en finir pour la journée avant que Bel ne lui prenne les deux mains pour qu’il la regarde. Elle l’embrassa sur la joue en un baiser sonore, rigolant une nouvelle fois.

« Qu’est-ce que … Qu’est-ce que tu viens de faire là ? »

« C’est pour te remercier de cette journée. Tu en as fait beaucoup pour moi. Bonne nuit. »

« Euh ouais … Bonne nuit, Bel. » murmura-t-il en la regardant partir vers sa chambre. Il attendit qu’elle pénètre à l’intérieur avant de passer une main sur son visage. Vraiment, c’était n’importe quoi ce qui se passait avec cette fille.

Il rentra dans sa chambre, remarquant que les murs n’étaient guère bien épais. En fait, il entendait même Bel qui chantonnait gaiement à côté. Ah … D’ailleurs, sa chambre à lui n’était pas vraiment spéciale … Il devait se l’avouer. Toute façon, il n’allait pas se plaindre, c’était une chambre gratuite. Si cette fille voulait lui payer une chambre, libre à elle. Il n’allait pas refuser plus longtemps !

Enfin bon … Il aurait aimé se comporter de la sorte, avec joie et liesse mais ce n’était pas le cas. Alors qu’il se lavait et se mettait dans une tenue plus décontractée, pouvant enfin enfiler un pyjama, il remarqua qu’il n’entendait plus le petit chant de Bel. Celle-ci en avait déjà terminé ? Peut-être s’était-elle tout simplement déjà engouffrée dans les bras de Morphée ? A défaut d’être dans les siens quand elle pleurait comme une madeleine.

Il aurait mieux fait de se taire mentalement. Voilà qu’il entendait à nouveau les petits sanglots de la jeune fille aux cheveux blonds. Oh, ils étaient plutôt discrets mais il arrivait à les reconnaître puisqu’il les avait entendus dans la journée. Bon sang … C’était quoi ces pleurs ? Il n’allait pas sortir de la chambre et toquer pour voir. Elle pouvait bien pleurer, ce n’était pas son problème.

« Chacun sa merde, ma grande. » dit-il avec neutralité avant de retourner dans la salle de bain, son sac banane dans ses mains. Il n’avait pas le temps de se préoccuper d’elle.

Il ouvrit son sac banane, observant le visage dénué de sentiments qu’il offrait quotidiennement. Il plongea sa main dans le sac, en retirant plusieurs petits flacons de plastique qu’il ouvrit avant d’en retirer des petites gélules de différentes couleurs. Il en prit une grande bouchée, avalant de l’eau avec.

« Pfff … Dire que je ne peux même pas les prendre pendant qu’elle est là sinon, elle n’arrêterait pas de me questionner. D’ailleurs, j’aurai peut-être dû passer un appel au professeur Araragi. Elle risque de m’en vouloir. »

Il s’observa une nouvelle fois dans la glace. Il avait vraiment une sale mine. Comme si il se forçait, il fit un petit sourire à l’image reflétée sur le miroir. Ouais … Bon … Ce n’était pas tout ça et il ne pouvait rien y faire hein ? Il quitta la salle de bain, se dirigeant vers son lit alors qu’il continuait d’entendre les sanglots de Bel. Bon sang !

« Mais je n’y crois pas ! MAIS JE N’Y CROIS PAS ! »

« Té … Téo ? » balbutia une voix de l’autre côté du mur.

« C’est quoi ton problème encore ? Hein ? HEIN ? Bel ! Et c’est quoi ce bordel ! Pourquoi est-ce que nos deux lits sont l’un contre l’autre ? Ils ne pouvaient pas éviter ça ! »

« Est-ce que … Est-ce que tu m’as entendu ? » demanda Bel d’une voix troublée.

« Ouais et j’espère que je ne t’entendrai plus ! Met-la en veilleuse et bonne nuit ! »

« Bonne nuit, Téo. Dors bien … et désolée de pleurer. »

Ouais, ouais. Bien entendu, elle semblait vachement désolée hein ? Il avait beaucoup de mal à la croire à ce sujet. Mais bon, il savait que c’était sincère. Il ferma les yeux, les sanglots continuant pendant quelques instants avant de s’arrêter après un ou deux reniflements. Hum … Bien … Elle s’était arrêtée … Pfff …

« C’est vraiment qu’une fille complètement stupide. Je ne vais pas me prendre la tête à cause d’elle. Ça serait qu’une source d’ennuis. Demain, c’est fini. »

Il s’endormit finalement à son tour, trouvant le sommeil avec un peu de mal. Le lendemain matin, il resta dans son lit pendant une bonne demi-heure, gesticulant faiblement avec une certaine difficulté. Finalement, rassemblant tout son courage, il se redressa dans son lit, regardant l’heure qu’il était. Plus de onze heures et demie. Il espérait qu’elle était partie mais … Il ne se faisait pas d’illusions. Il se lava, prenant quelques gélules avant de les avaler. Voilà de quoi lui couper l’appétit, yerk. Lorsqu’il ouvrit la porte de sa chambre pour en sortir, il put faire un constat affligeant, du moins à ses yeux.

« Coucou Téo. J’ai déjà déjeuné mais je t’attendais ! »

Ah la petite … GRRRRRRR ! Il avait du mal à se contrôler mais … Il devait reconnaître que c’était bien joué de sa part. Enfin, elle avait une certaine patience pour attendre ici de l’autre côté de la porte. Vraiment, vraiment, vraiment … Il posa une main sur son épaule, passant à côté d’elle avant de se diriger vers l’ascenseur. Elle l’accompagna, demandant :

« Tu n’as pas faim, Téo ? Tu ne veux pas de déjeuner ? Tu verrais, ils font d’excellentes vien… vonnoi… enfin des croissants et des pains au chocolat ! »

« Je ne déjeune jamais le matin. Tu ne l’as peut-être pas encore remarqué mais c’est pourtant le cas. Je pensais m’en aller tout de suite. Il va être l’heure de se … »

« Se rendre à la ville de Maillard ! Mais je pense qu’on devrait essayer de trouver quelques dresseurs qui accepteraient de se battre contre nous ! Car il faut aussi que l’on s’entraîne ! On ne peut pas faire cela qu’entre nous ! »

« … Tu es désespérante comme fille. Je n’arrive pas à croire que tu ne comprends pas le message que je tente de te transmettre. » annonça t-il en quittant l’ascenseur puis l’hôtel, Bel derrière lui. « C’est pourtant simple, non ? »

« Dis, dis, on va faire quelques achats pour le voyage ? Et puis, comme ça, on peut encore se promener un peu. Car il est rare que l’on retourne dans une ville où on a eu à affronter un champion d’arène. Je crois que c’est … logique d’après ce que je sais. »

« Tais-toi … et allons-y avant que tu me fatigues encore plus. Je viens de me réveiller et tu me donnes déjà envie d’aller me rendormir. »

Elle émit un grand rire avant de serrer sa main droite dans la sienne. Pourquoi est-ce qu’elle se sentait obligée de faire ce geste ? Elle n’avait aucune pudeur ? Cette fille était juste un pur concentré d’ennuis en devenir. Encore que pour hier, elle n’avait fait aucune maladresse … ou presque … Enfin, le moment où elle avait failli tomber pendant qu’elle pleurait. Il était en partie responsable de cela, il devait le reconnaître. Ah … Vraiment.

« Et bien … Qu’est-ce que tu attends ? Que je te prenne la main ? » dit-il avec un peu d’énervement alors qu’ils s’étaient arrêté après quelques mètres.

« Et bien non ! Car c’est déjà le cas, Téo ! » rigola Bel en soulevant leurs deux mains réunies. Pour seule réaction, l’adolescent retira sa main, poussant un grognement avant de s’éloigner d’elle. Il n’aimait pas du tout ce genre de comportement.

« On n’évitera ceci dorénavant. Que je sache, tu n’es pas une assistée qui a besoin que l’on aide à marcher hein ? Alors, tu as intérêt à bouger tes fesses et plus vite que ça ! »

« Oui Téoooooooooooo ! » cria t-elle avec une joie et liesse comme à son habitude, semblant plus qu’heureuse de passer du temps avec l’adolescent.

Il était vraiment exténué et fatigué. Qu’importe ce qu’il comptait faire, il savait qu’il n’allait pas pouvoir se débarrasser d’elle. Hier fut sa seule chance et il l’avait complètement gâchée. Tsss … Il le regrettait presque. PRESQUE … Car ce n’était pas le cas. Cette adolescente était un cas désespéré. Qu’est-ce qu’il allait pouvoir faire d’elle ?

« Téo ? Téo ? Il me reste encore un peu de mes bonbons d’hier. Tu en veux ? »

« Si ce sont encore tes marshmallows, il en est hors de question, Bel. Maintenant, si tu en as terminé avec tout ça, j’aimerai bien quitter cette ville. Alors dépêche … »

« BEL ? C’est toi ? BEL ! BEL ! » cria une voix féminine dans la rue où ils se trouvaient.

Hum ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? L’adolescente aux cheveux blonds avait déjà tourné son regard vers l’origine de la voix tandis qu’il faisait de même. Hein ? Qui était-ce ? Une adolescente habillée avec un jean … mais en short ? Elle avait une sacrée paire de bottes, elle partait en randonnée ou quoi ? Et que dire de sa chemise blanche, de sa veste noire … ou alors de sa coiffure brune plus que spéciale ? Elle avait une casquette blanche avec une pokéball rouge dessinée dessus. Super … Bel la connaissait ?

« TOUKOOOOOOOOOOO ! TOUKO ! C’EST TOI ! »

Ses oreilles ! Il venait de perdre ses deux oreilles après le cri de Bel qui courut à toute allure vers l’adolescente aux yeux bleus. Oh punaise ! Il la regarda partir et s’éloigner de lui. Elle allait se casser la figure. Il en était sûr et certain.

« Ah ! Mais c’est Bel ? Qu’est-ce que tu fais ici ? Nous ne t’avions pas vue à la distribution de pokémons ! On s’est dit que … »

« Il y a aussi Touya et Cheren ? Mais c’est une super nouvelle ! »

Bel, après avoir enlacé Touko, s’était mise à faire de même avec deux adolescents qui devaient avoir son âge. Lui ? Oh … Il était resté parfaitement immobile. En quoi est-ce que ça le concernait ? Enfin … Il s’était quand même lourdement trompé. Bel n’était pas seule, loin de là même. Elle semblait heureuse, rien à avoir avec hier. Elle avait au final des amis.

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