Chapitre 11 : Sincérité

ShiroiRyu
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Chapitre 11 : Sincérité

« Allez Personne, tiens-bon ! Tiens le coup hein ?! Tu vas tenir le coup et non pas nous laisser seuls, n’est-ce pas ?! » murmurait le Lockpin alors que Crusaé et Metsubi le suivait en courant derrière lui.


Même si il mettait de la distance entre lui et elles, elles savaient parfaitement où il se rendait. A la ville la plus proche pour trouver un hôpital. Le jeune garçon respirait avec lenteur, sa main toujours posée sur son ventre alors que Malixo le portait.

« Continue de me parler, bon sang ! Je te préviens, Personne. Tu n’as pas intérêt à essayer de dormir car sinon je te hurlerai dessus ! »

« Je n’ai pas sommeil … Et pourquoi est-ce que j’aurai envie de dormir ? »murmura le jeune garçon, gardant les yeux à moitié ouverts alors que Crusaé sanglotait.

« Pourquoi est-ce que ce fichu collier veut pas se retirer ?! J’ai pas besoin de lui ! Je ne veux pas ce collier moi ! J’ai besoin de mes pouvoirs pour le soigner ! Et puis, Metsubi, pourquoi est-ce que tu ne va pas l’aider encore ?! Tu pourrais cicatriser ses blessures en crachant des flammes non ?! Ou alors, tu ne peux même pas les cautériser ? »

« … … … … … Personne … … … »

Elle n’avait que le prénom du jeune garçon à la bouche, ne semblant même pas se préoccuper de Crusaé. Celle-ci poussa un profond soupir. Et puis zut, ce n’était pas son problème de toute façon ! Elle avait beaucoup mieux à faire que de s’occuper de l’autre jeune fille aux cheveux noirs ! Et puis, la pluie s’était finalement arrêtée. Ils arrivèrent jusqu’à une cité bien qu’il faisait nuit depuis le temps.

« On doit trouver … AH ! C’est bon ! Personne ! Tiens bon ! On est presque arrivés ! »

« … … … … D’accord … … J’ai un peu froid quand même …. Malixo. »

« Normal que tu aies froid ! Mais ne ferme surtout pas les yeux, tu m’entends ?! Ne les ferme surtout pas ! C’est bien compris ?! »

Le jeune garçon hocha la tête d’un air positif bien qu’avec une extrême lenteur. Malixo le gardait contre lui, remarquant que son sang continuait de couler … ainsi que de l’eau ?! Qu’est-ce que cela voulait dire ?! C’était à cause de cette glace fondue ?! Ou alors, c’était autre chose ? AH !

« Allez ! Je t’ai dit de ne pas dormir, Personne ! Crusaé, Metsubi ?! Qu’est-ce que vous foutez ?! Dépêchez-vous ! »

Ah … Ah … Mais elle était morte de fatigue ! Elle avait vraiment mal au cœur alors que Metsubi vint rejoindre Malixo. Elle … Elle les laissait prendre de l’avance … mais … Personne … NON ! Elle n’allait pas laisser Metsubi avoir de l’avance ! Ils pénétrèrent tous les quatre dans l’hôpital de la ville, le jeune homme aux cheveux verts s’approchant d’une secrétaire dans une tenue rose, celle-ci ayant plusieurs couettes partant sur les côtés. Surement une Leveinard d’après ce qu’il était possible de voir.

« Pardonnez-moi mais c’est urgent ! »

« Hum … Comme d’habitude, que voule… Euh … Oui ! Bien sûr ! Que se passe t-il ? » demanda la secrétaire, rougissant violemment en voyant le jeune homme aux cheveux verts.

« Ce jeune garçon a été attaqué par un pokémon sauvage et son ventre est transpercé. Il lui faut des soins le plus rapidement possible ! »

« Bien sûr, bien sûr. Ne vous en faites donc pas, je vais appeler tout de suite quelqu’un ! »

Elle ne détournait pas son regard de Malixo, celui-ci attendant qu’une troupe de quatre personnes avec un brancard vienne prendre Personne, disparaissant dans une pièce alors que Malixo sortait déjà de l’argent.

« Combien est-ce que je vous dois pour cela ? Car je sais parfaitement que ce n’est pas gratuit. Dites-moi tout ce que je dois faire. »

« Ohla ! Ohla ! Calmez-vous ! Vous semblez un peu … sur les nerfs. Vous voulez peut-être venir en salle de repos ? Vous semblez sur les nerfs … Tout d’abord, il me faut quelques réponses : êtes-vous son pokémon ? Est-il votre dresseur ? Ou alors est-il un pokémon ? Ces deux jeunes filles sont avec vous ? Elles sont ses pokémons ? »

« Non … Il n’est pas notre dresseur … Oui, nous sommes tous les trois des pokémons mais lui n’est qu’un enfant humain. Nous l’accompagnons partout où il va … Est-ce que c’est suffisant ? Ah … Je crois que j’ai besoin de me reposer. Je vous payerai plus tard. »

Il s’était éloigné aussitôt du bureau du secrétariat, allant s’asseoir à côté de Crusaé, une main posée sur son crâne. Il était las … vraiment las et fatigué … Crusaé respirait bruyamment à cause la folle course tandis que Metsubi restait muette, la tête baissée. Elle se tenait les deux mains jointes, semblant réfléchir à quelque chose.

« Personne … Il a intérêt à s’en sortir … Sinon … Je ne lui pardonnerai jamais … Je ne peux pas ramener les morts ! Je ne peux pas moi ! Même Arceus ne peut pas le faire ! Ce n’est pas de son domaine … Et puis … Même si il reviendrait à la vie … Il resterait indéfiniment avec son corps … On ne peut pas … faire revivre quelqu’un … complètement … »

« Ne parle pas de choses comme ça, Crusaé ! »

« Je dois parler de ça ! Qu’est-ce que je peux faire d’autres ?! »

« Je ne sais pas mais ne parle pas comme si il était déjà mort, Crusaé ! » répondit le jeune homme une nouvelle fois en serrant les poings, Crusaé faisant de même.
Ca ne servait à rien de s’énerver ! Ca n’arrangerait pas les choses ! Il ne fallait pas faire une telle chose … Ca ne … servait à rien … Pas du tout même.

« Mais … Il a intérêt à m’écouter … quand il reviendra … » marmonna t-elle avec lenteur alors que Metsubi restait plongée dans son silence. Elle voulait qu’il l’écoute ! Car elle allait lui dire ce qu’elle pensait de lui, ce qu’elle n’avait pas pu lui dire auparavant.

Quatre heures étaient passées … Quatre longues heures où aucun n’avait réussi à chercher le sommeil ou le repos, cela étant impossible. Puis vint le moment où un médecin tout ce qu’il y avait de plus humain s’avançait vers la secrétaire, celle-ci désignant Malixo du regard. Le médecin se dirigea vers eux, un bloc-notes à la main :

« Il va s’en sortir … Nous n’avons rien eut à faire ou presque. »

« Hein ? Comment ça ? Son ventre … Son ventre était transpercé ! Si il n’y a rien … »

« D’après ce que la secrétaire m’a dit, ce jeune garçon est humain n’est-ce pas ? Une rapide analyse de son sang nous a confirmé vos dires mais cela est quand même étonnant. Ses marques sur le dos de ses mains continuent de briller, nous n’avons jamais rien vu de tel. De même, ses blessures se soignent d’elles-mêmes. »

« Donc … Il va vraiment bien ? » demanda le jeune homme en se relevant.

« C’est le cas … Vous pouvez aller le voir si vous le désirez. Il n’est pas en danger. Il a simplement besoin de repos. Néanmoins, il faudrait que nous parlions pour nous renseigner à son sujet si cela ne vous dérange pas. Nous n’avons pu nullement prévenir sa famille, nous n’avons trouvé aucune information à son sujet. Peut-être pourriez-vous répondre à qulques questions ? Cela est assez important. »

« Je ne peux pas le faire … après l’avoir vu ? » questionna le jeune homme une nouvelle fois.

« On va aller lui rendre visite, t’en fais pas, Malixo. » répondit Crusaé, tremblante légèrement d’émotions alors que Metsubi hochait la tête d’un air positif.

« Bon … D’accord, j’irai le voir après … Je vous suis. »

« Salle 342 au troisième étage, les enfants. Normalement, les visites sont interdites mais ceci étant un cas spécial comme il en arrive que peu souvent, nous pouvons faire une exception mais faites attention à ne pas faire trop de bruits. » répondit le médecin en s’adressant aux deux jeunes filles, celles-ci portant en direction de l’ascenseur.

Deux minutes après, elles étaient dans une pièce peu éclairée dans laquelle seul un BIP sonore se faisait entendre toutes les trois secondes. Le jeune garçon était couché dans le lit, semblant dormir paisiblement alors que Crusaé s’approchait de lui. Metsubi fit de même de l’autre côté, tirant sur le drap et relevant le T-shirt de Personne. Crusaé l’observait des yeux grands ouverts, Metsubi comme elle voyant qu’il n’avait plus du tout de blessure au ventre.

« Co… Comment … Non … Attends, ce n’est pas logique … Si … Ou non … Ca l’est peut-être … Rokan a dit qu’il était capable de se soigner. Comme Solor était son fils, il est donc normal que Personne soit capable de se soigner aussi … mais sans le remarquer ? »

« … … … Personne … … … » murmura lentement Metsubi avant de coucher sa tête contre son ventre, cela faisant crier légèrement de douleur le jeune garçon.

« Aie, aie, aie ! Qu’est-ce qui se passe ?! Ca fait mal … Aie, aie … Metsubi ? Où est-ce que je suis ? » demanda Personne avant de voir les yeux verts et roses de Crusaé posés sur lui.

« … … Tu reviens de l’au-delà ! Maintenant, tu vas pouvoir goûter à l’enfer pour m’avoir foutu une trouille pareille ! J’espère que tu es préparé car je vais te faire très mal ! »

« Ca … peut pas attendre ? Je sais pas pourquoi … Je suis fatigué … Metsubi ? Tu fais quoi sur mon ventre ? » demanda le jeune garçon une nouvelle fois.

« … … … Dormir … » murmura la jeune fille d’une voix presque inaudible.

« Euh … Crusaé ? Est-ce que je peux parler seul à seule avec Metsubi, s’il te plaît ? Merci beaucoup de t’inquiéter pour moi. »

Quoi ?! Elle venait de se faire jeter par le jeune garçon ?! Elle s’était déjà mise à trembler de colère mais le petit sourire qu’il lui fit signala qu’il était réellement désolé d’en arriver à ces extrémités. Elle quitta la chambre, évitant de la claquer avant de se placer contre un mur. Elle jetait un petit regard indiscret vers l’intérieur de la chambre à travers la fenêtre.

« Metsubi ? Tu ne dors pas hein ? »

« Pas … encore … Personne. » murmura à nouveau la jeune fille aux cheveux noirs.

« Pardon d’avoir dit des méchancetés comme ça. Je n’aurais pas dû dire des mots comme ça. C’est vraiment très bête de ma part. »

« Tu es bête. » dit-elle en relevant la tête, ses yeux blancs posés sur lui.

« Très très très bête ! Beaucoup trop bête ! Mais tu sais, je dois réussir à me battre tout seul. Je ne peux pas toujours me battre grâce à vous hein ? Et puis … Cet homme … Moi, je le comprends beaucoup. Moi aussi, j’ai perdu mes parents à cause d’une personne sauf que … J’en veux plus à Crusaé maintenant. Et donc … Je voulais le combattre pour qu’il se calme et qu’on puisse parler. Je n’ai pas envie que l’on le tue … »

« … … … … … D’accord. » répondit tout simplement Metsubi alors qu’elle venait se coucher sur lui, le jeune garçon poussant un gémissement de douleur.

« Je sais bien que tu t’en fiches hein ? Suis pas bête complètement non plus. Donc euh … Je voulais juste te dire que je t’aime toujours beaucoup. »

« C’est vrai ? » demanda t-elle alors qu’en-dehors de la chambre, Crusaé commençait à trembler de tout son corps. Ne pas avoir … peur … Ne pas avoir peur … que ça aille plus loin … Mais Metsubi … Elle venait de placer ses deux mains autour du cou du jeune garçon. NON ET NON ! Déjà que la dernière fois, elle avait été prise par surprise, là, elle n’allait pas … Elle devait les arrêter !

« Bien sûr que oui ! Viens Metsubi ! »

Il avait pris la parole avec un grand sourire avant de la serrer contre lui, fermant les yeux avec tendresse. Elle ? Elle se laissait faire, poussant un léger soupir comme soulagée d’apprendre cela de la part du jeune garçon. Quand à Crusaé … Elle ne faisait que se mettre assise, dos contre le mur, posant sa tête sur ses genoux pour cacher son visage.

« Et bien ? Qu’est-ce que tu fais là ? C’est l’émotion qui t’empêche de rentrer, Crusaé ? » demanda d’une voix douce Malixo avant de pénétrer dans la chambre. Il émit un grand rire en voyant Metsubi sur Personne, la jeune fille ayant fermé les yeux. « Et bien … Je vois que l’un ne perd le nord. Même dans son lit d’hôpital, il faut que tu aies une fille dans tes bras ? Je vais commencer sérieusement à avoir peur que tu marches sur mes platebandes ! »

Le rire n’avait rien de réellement joyeux mais ressemblait plus à du soulagement. Un soulagement bien présent alors que Crusaé pénétrait à la suite de Malixo, faisant semblant d’ignorer ce qu’elle avait vu et entendu. Ca … ne la concernait pas.

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