Chapitre 157 : Un homme à femmes

ShiroiRyu
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Chapitre 157 : Un homme à femmes

« Mais qu’est-ce qu’il y a Katérina ? Depuis qu’on a parlé avec le Dominion Naturel, tu n’arrêtes pas de me faire la gueule ! C’est quoi le souci cette fois ? »

« Et tu te poserais pas des questions par hasard ? Du genre, je sais pas ! C’est peut-être toi le souci ! Non mais jte jures ! En train de draguer les gamines qui ont trois ans de moins que toi ! Elle n’avait même pas encore de poils en bas ! »

Mais mais mais … Qu’est-ce qu’elle racontait encore ? Il n’avait rien fait de tout ça ! Rien du tout ! Surtout pas draguer la princesse du Dominion Naturel ! Ce n’était pas du tout son genre ! Qu’est-ce qu’elle disait hein ? C’était n’importe quoi de sa part !

« Je n’ai rien fait de tout ça ! Ne fabule pas non plus hein ? J’ai juste répondu à … »

« La ferme, la ferme, la ferme ! Tu crois que je t’ai pas vu faire les yeux doux ? Détourner le regard ? Non mais … T’étais en train de faire ton petit héros torturé devant elle pour qu’elle se pâme devant toi ! Te fout pas de ma gueule ! »

… … … Mais elle s’imaginait de ces choses ! Ce n’était pas possible quoi ! C’était quoi les idées tordues qu’elle avait en tête pour penser à ça hein ? Il n’avait JAMAIS fait une telle chose ! C’était n’importe quoi ! N’importe quoi !

« Tu racontes vraiment … des idioties, Katérina. J’aime déjà quelqu’un, si tu veux tout savoir et tu connais déjà son nom. Alors bon, je ne sais pas pourquoi j’irai voir ailleurs. »

« Car peut-être qu’elle a un truc … Enfin non ! Un truc qu’elle n’a pas mais que moi, j’ai ! »

« … … … Loa ? Est-ce que Katérina serait … » commença à dire Kéran, sans même chercher à répondre à Katérina, Loa le coupant net :

« Il vaut mieux que tu ne le dises pas de vive-voix, Kéran. Généralement, ça fini par une claque ou une scène encore plus violente. Crois-en une femme. »

« … … … D’accord, j’ai parfaitement compris le message. »

« De quoi est-ce que vous parlez tous les deux ? Faites gaffe à ce que vous allez dire ! »

« De rien … Rien du tout. Je te laisse bouder et t’imaginer des tas des choses, Katérina. Je n’ai pas envie de me battre contre toi, je sais que je perdrai. De toute façon, si tu n’es pas capable de comprendre la vérité, je peux rien. »

« La vérité, c’est que tu faisais le joli cœur à la princesse ! Putain ! Si je l’attrape cette gamine, je vais l’étriper et jouer avec ses boyaux et … »

« Tu ne feras rien de tout ça. Déjà que nous sommes pas vraiment bien accueillis. »

Il l’avait coupé mais il ne cherchait même pas à continuer le dialogue avec elle. Les prises de bec, il en avait assez avec elle. Du moins, pour des raisons aussi stupides que ça. Il n’avait pas que ça à faire de toute façon hein ? Pas du tout même !

… … La soirée se passa bien moins paisiblement mais cela était normal. Katérina était quand même une femme sacrément jalouse non ? Ou alors, possessive ? Il avait fait le bon choix, de toute façon, n’est-ce pas ? Enfin … Un choix qu’il ne regrettait pas quoi ?^

Il s’endormit de son côté, Katérina venant pendant la nuit l’enlacer par derrière. C’était sa façon à elle de lui montrer qu’elle l’aimait … même si elle avait toujours beaucoup de mal à l’exprimer correctement. C’est tout … Rien d’autre.

Le lendemain matin, elle semblait avoir fait la paix avec le jeune homme bien qu’elle restait toujours réticente à aller rencontrer Sélia. Ce n’est pas qu’elle avait peur, loin de là même … Mais seulement, les relations n’étaient pas son fort. Après quelques heures de marche, ils arrivèrent jusqu’à la ville où … normalement … Sélia devait se trouver.

« Bon … Euh … Je pense que tu ne veux pas venir en ville, Katérina ? Alors … Je vais aller retrouver Sélia et la ramener jusqu’ici. Loa, tu veux bien attendre avec elle ? »

« Je ne pense pas que j’ai vraiment le choix, n’est-ce pas ? »

« Ne dit pas ça comme si ce n’était pas plaisant … Ca m’embête encore plus que le reste. »

« Mais ne t’en fait pas, comme ça, je peux parler avec Katérina. Fais donc. » répondit Loa en lui souriant, le jeune homme la remerciant d’un hochement de tête. Tant mieux alors … Il embrassa Katérina sur les joues, se dirigeant vers l’intérieur de la ville.


Une ville … qui baignait encore dans le Soleil … C’était ce qu’il pensait continuellement depuis plusieurs jours maintenant. Il avait envie que le Soleil revienne partout … soit présent partout dans le monde et rien d’autre.
Mais bon … Ce n’était pas possible tant qu’il ne faisait pas le ménage partout. Pour le moment, il avait encore beaucoup de travail ! Et puis … Il était un peu soucieux de retrouver Sélia. Il se demandait si cela allait prendre du temps ou non.

« Et surtout quand je vais lui dire que … je suis avec Katérina. »

Il avait déjà peur de sa réaction. Enfin … Il allait se faire rencontrer les deux femmes de sa vie. Ah ! Il pouvait penser une telle chose maintenant car c’était la vérité ! Et puis, Sélia et lui s’étaient pardonnés … Du moins, IL avait pardonné à Sélia de ne lui avoir rien dit pendant toutes ces années. Mais bon …

Ce n’était pas ça le problème ! Où est-ce qu’il pouvait trouver Sélia actuellement ? AH ! Peut-être à la base de la Sainte Alliance non ? Du moins, cela était normal ou presque. Il se dirigea vers celle-ci, poussant un léger soupir. Il n’était pas motivé à avoir … encore une fois une personne à l’accueil qui lui répondrait à moitié mais bon … Il s’adressa à la femme en face de lui, encore une personne d’une quarantaine d’années.

« Pardonnez-moi, j’aimerai voir mademoiselle Sélia si cela est possible. »

« Pas possible. Elle est partie comme une flèche comme tous les jours depuis maintenant quelques jours. Il paraitrait qu’elle vagabonde dans la ville comme pour chercher quelqu’un. Elle a reçu une lettre disant que son petit Kéran, comme elle l’aime l’appeler, avait demandé à la voir. Bref … Comme ils … Attends un petit … peu ? Tu serais pas quand même … »

« Euh … En fait, si … Voilà tout. » dit le jeune homme en rougissant un peu.

« T’as pas l’air si petit que ça … et encore, tu n’as pas l’air si chétif. »

« Euh … Ca fait quand même quelques temps qu’elle ne m’a pas vu mais c’est elle qui s’est occupé de moi pendant des années donc bon … Voilà tout. »

« Bref, ça ne me concerne pas. Si tu veux la chercher, ben bonne chance. Ou alors, tu reviens dans une ou deux heures, quand elle aura fini de courir un peu partout. »

« Merci bien … Enfin, je crois. »

Il quitta le bâtiment. Alors bon … Visiblement, Sélia … était à sa recherche. Quand même, il se rappelait un peu des dernières paroles de Swar à ce sujet. D’ailleurs, Swar vint s’adresser à lui, par la pensée, déclarant :

« Tu n’es plus sûr d’avoir fait le bon choix, Kéran ? Sélia est une femme tout ce qu’il y a de plus normal, tu ne trouves pas ? Et tu pourrais avoir des enfants avec elle, non ? »

« Je … ne pense pas à Sélia de cette manière. Et je ne crois pas que … ça soit pareil … »

« … … … Tu ne devrais pas te voiler la face, Kéran. Tu te fais souffrir. »

« Je ne me voile rien du tout. Je sais parfaitement ce qu’il en est. Je ne suis qu’un enfant à ses yeux. Elle m’a élevé quand mes parents sont morts, Elyséa. »

« Et tu penses donc qu’elle te considère toujours comme ton petit frère ? Malgré le temps qui passe ? C’est bien ça ? Tu n’es plus aussi naïf pourtant. »

Il ne l’était pas … Il ne l’était pas du tout même. Il savait parfaitement … Mais … BON ! De toute façon, il verrait au moment venu ! Il commença à partir à la recherche de la jeune femme, parcourant la ville à son tour.
Du moins, il ne tarda pas à se faire percuter par une personne, lui comme elle tombant au sol. Il poussa un gémissement de douleur, marmonnant :

« Pardon … Pardon … Je ne regardais pas devant moi. Je m’excuse. »

« C’est de ma faute, je suis désolée. Je ne devrais pas être si pressée. »

« … … … Sélia ? » murmura le jeune homme aux cheveux argentés alors qu’il entendait la même réplique quelques secondes après lui :

« Kéran ? C’est … toi ? »

Bien sûr que c’était lui ! Mais donc … C’était Sélia ? Vraiment ? C’était elle ? AH ! Tant mieux ! Il était plus qu’heureux de la voir ! Mais elle avait quand même un peu … AH !

Il se retrouva couché au sol. Il … n’était vraiment pas habitué à ce que Sélia réagisse de la sorte. Il n’en avait pas l’habitude … Il fallait dire que pendant des années, il avait eu l’impression d’avoir affaire à une femme forte et mature … mais leur dernière fois … avait montré tout le contraire.

« Car Sélia est une femme comme une autre … Une femme plus fragile que tu le crois, Kéran. » murmura Swar dans son esprit.

« Tais-toi, s’il te plaît … Je ne veux pas que tu me déranges avec ça … Je … »

« Regarde ça … Elle se donne en spectacle devant des dizaines de personnes. Sélia est une personne connue maintenant et pourtant, elle agit comme … une adolescente. »

« Tais-toi s’il te plaît … Je ne veux pas avoir à me répéter. »

Il ne voulait pas … voir cette vérité absurde. Sélia était maintenant plus tellement grande. Enfin, elle l’était toujours par rapport à lui mais … Comment … Ah … Il … Il caressa le cuir chevelu de Sélia avant de dire :

« Sélia … Est-ce que tu penses que tu peux me lâcher un tout petit peu ? Que je puisse respirer ? Je … Et puis, tout le monde nous regarde. »

« Oui … Pardon, je me comporte comme une idiote. »

La femme aux cheveux bleus lui souriait tout en se relevant. Elle avait un peu changé depuis le temps. Ses cheveux étaient légèrement plus longs mais elle avait toujours les mêmes magnifiques yeux rubis. Son changement était visible grâce à l’armure qu’elle portait … Une belle armure de métal mais magnifiquement ouvragée. Heureusement, elle ne portait pas de casque non plus, ça aurait été dommage de cacher cette magnifique chevelure. Elle avait une épée et sa garde autour de la ceinture ainsi que quelques noigrumes. Elle tourna un peu sur elle-même, remarquant que Kéran l’observait. Elle lui faisait en même temps un petit sourire, demandant après quelques instants avec tendresse :

« Alors ? Comment est-ce que tu trouves ma nouvelle armure, Kéran ? Elle est spéciale non ? Je l’aime bien … même si elle me serre un peu mais bon. Et tu as vu cette cape derrière moi ? Qu’est-ce que tu en penses ? »

La cape ? Ah oui … Elle avait une cape rouge de toile … Ben … Ce qu’il en pensait … C’est qu’elle avait quand même … Enfin, il devait le reconnaître qu’elle …

« Tu es superbe, Sélia. Tu donnes vraiment l’impression d’être un chevalier. Enfin, une personne qui protège le peuple et son royaume … Enfin, le monde. »

« Merci du compliment, Kéran. Ca me touche énormément. Tu veux que l’on aille boire, tous les deux ? Maintenant que tu es un adulte, il n’y a plus aucun problème. »

« Euh … Non … Euh … Est-ce que tu veux bien me suivre ? J’ai à te parler. »

« Est-ce que … c’est comme … la dernière fois ? »

Elle avait demandé sur un ton légèrement craintif. Non non ! Ce n’était pas du tout le cas ! Qu’elle ne commence pas à avoir peur ! Pas du tout même ! Surtout qu’elle avait aussitôt perdu son sourire, le regardant d’un air inquiet.

« Je veux juste … te montrer quelqu’un d’important pour moi. »

La jeune femme ne continua pas de sourire, le regardant avec perplexité. Puis soudainement, elle semblait maussade, baissant la tête.

« D’a … D’accord, Kéran. Où est-ce que cette personne se trouve ? »

« Si tu ne veux pas, je comprendrai hein ? Mais comme … Enfin, comme tu es … »

« Comme je suis … quoi, Kéran ? » dit-il faiblement, ne le regardant plus dans les yeux.

« Je … Enfin, Sélia, je veux te montrer cette personne ! Il faut que je te la montre absolument car je ne veux pas te cacher la vérité ! »

Lui cacher la vérité ? Tant … qu’il était heureux … n’est-ce pas ? Du moins, c’est ce qu’elle devait penser à ce moment précis, n’est-ce pas ? Mais elle avait une pointe au cœur. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Pourquoi … est-ce qu’elle souffrait comme ça ? Elle connaissait la réponse … n’est-ce pas ? Elle hocha la tête, disant :

« Alors … Emmène donc voir cette personne. Elle est hors de la ville ? Elle nous attend quelque part, Kéran ? »

« Oui … Oui … Elle est hors de la ville mais tu ne dois surtout pas te mettre en colère, d’accord ? Tu me le promets ? »

« Je … te le promets … Je crois. »

Elle n’était plus vraiment sûre de comprendre la situation mais Kéran lui souriait chaleureusement. Ils avaient fait la paix … Elle ne voulait pas la briser ainsi. Pas maintenant … Pas après leurs retrouvailles. Elle commençait à comprendre … finalement …. En fait, elle le savait depuis des mois … Elle le savait parfaitement.

Elle savait ce que cela voulait dire … Les années s’étaient écoulé tranquillement et paisiblement … sans lui poser de problèmes. Puis arriva ce jour maudit … Ce jour qu’elle haïssait … qui avait été le départ de ce qu’elle considérait … comme la destruction de son propre monde, celui qu’elle s’était forgé après son départ de l’Enceinte aux Esclaves.
« Alors … Où est-ce que cette personne se trouve-t-elle exactement ? » dit-elle, tentant de sourire alors qu’ils quittaient la ville.

Elle avait remarqué que Kéran ne lui tenait pas la main, contrairement à d’habitude. Cela … voulait tellement en dire. Elle prit une profonde respiration, posant une main sur son cœur. Elle devait se calmer … Le bonheur de Kéran passait avant tout le reste. Pourtant, sa main se mit aussitôt sur la garde de son épée lorsqu’elle remarqua les deux personnes que Kéran lui présentaient … mais surtout celle aux cheveux argentés. ELLE ! Elle ne l’avait pas oublié !

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