Chapitre 161 : Un remerciement

ShiroiRyu
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Chapitre 161 : Un remerciement

« … … … Nous pouvons repartir à nouveau. »

Ce furent les seules paroles de Kéran alors qu’il observait une dernière fois la ville dans laquelle se trouvait Sélia. Sélia … qui lui avait fait une promesse des plus horribles. Sélia … qui était devenue une autre femme rien que pour lui. Une femme … qui voulait aimer un homme. Il était un homme … maintenant …

Un homme … C’était ça exactement. Un homme qui n’avait pas réussi à prendre ses responsabilités pour arrêter cette dispute. Il avait commis une erreur, une effroyable erreur et n’avait réussi à la résoudre ensuite. Il était faible … faible et stupide … Il avait tellement de défauts à ce moment précis qu’il s’en voulait terriblement. Il s’en voulait tellement … Tellement … Ah ! Mais quel idiot ! Mais quel idiot ! Il ignorait même les messages mentaux de la part d’Elyséa, ne voulant pas lui parler. Derrière lui, Loa était en train de s’adresser à Katérina, celle-ci ayant elle aussi la mine des mauvais jours.

« Ne t’en fait donc pas pour Kéran. Je suis sûre que cette nuit, si tu profères les bonnes paroles, il ne t’en voudra plus. Et puis … En un sens, tu devrais être heureuse non ? »

« Je devrais l’être … oui … Je sais sur quoi tu veux parler … Je … Je pense que je vais faire de mon mieux … Enfin, je vais faire de mon mieux, oui. »

« Tu n’as même pas l’air convaincue de tes propres paroles, Katérina. » murmura doucement Loa en la regardant, la jeune femme détournant la tête.

« Je ne sais pas … J’ai vraiment cru que … Kéran allait … enfin après mes paroles … »

« Tu pensais qu’après la claque, il allait retourner vers Sélia ? Comment est-ce que tu as ressenti cela à ce moment précis ? Tu peux m’en parler ? »

« Je … Je … Je ne le voulais pas. Je ne voulais pas que Kéran m’abandonne, pas du tout même. Je me sentais mal. Tu sais, Kéran ne lève jamais la main vers moi, il ne se met jamais en colère contre moi. Il lui arrive de m’ignorer mais … là … J’y ai vraiment cru. J’avais froid, vraiment froid, et je tremblais de l’intérieur. Je me disais que j’avais dépassé les bornes. »

« Oh … Tu sais donc quand tu fais une erreur. Il faut dire que tu as été assez véhémente sur ce coup-ci. Néanmoins, tout peut être excusé … A toi de tout faire cette nuit. »

« Je sais que je vais faire cette nuit … Je le sais parfaitement. Bon, je te laisse ! De toute façon, ce n’est pas comme si tu avais besoin de ma compagnie ! »

« C’est cela … Exactement même. Dépêche-toi d’aller le retrouver. »

« Hey, hey, hey ! Me presse pas non plus ! KERAN ! »

« Hum ? » marmonna le jeune homme, se tourna vers Katérina qui fonçait vers lui. Elle agrippa subitement son bras droit, le regardant dans les yeux avant de dire :

« On dort quand même ensemble ce soir, non ? »

Il répondit par l’affirmatif. Pourquoi il en aurait été autrement ? Elle vint lui sourire, le jeune homme allant prendre sa main dans la sienne. Il valait mieux … ne pas trop penser à ça. Ca ne servait à rien de se causer plus de tort qu’il n’en fallait.

La nuit arriva et les deux tentes furent installées. Le jeune homme était déjà couché dans la sienne, ayant décidé de ne pas manger à cause de tout ce qui se passait. Katérina avait bien voulu le forcer mais il n’avait rien voulu écouter. Il était en train de vagabonder mentalement, ne remarquant même pas que Katérina avait fait descendre une bretelle de sa tenue avant de se coucher sur lui complètement.

« Kéran ? Est-ce que tu veux pas t’amuser un peu avec moi ? »

« Non … Katérina … Je voudrais … juste dormir. S’il te plaît. Je n’ai pas la tête à ça. »

« Je comprends … mais est-ce que je peux quand même faire ça ? » demanda-t-elle une nouvelle fois, Kéran ne comprenant pas quoi. Ça ? Ce n’était quand même pas une perversité hein ? Il n’en avait pas envie, il venait de le lui dire.

Non … Elle embrassa tout simplement sa joue en un baiser sonore. Il fut plus que surpris, la regardant avec étonnement. Elle était en train de rougir, ayant un petit rire avant de dire :

« Je … Bon … Je sais que j’ai été un peu vache quand même … mais voilà … Il faut dire que j’étais heureuse en même temps. Enfin … Je … Merci, Kéran. »

« Merci pour quoi ? Pour quelle raison ? »

« Car tu m’as choisie … C’est tout. Tu sais … Je suis quand même … un peu … jalouse d’elle. Elle a vraiment tout ce qu’il faut, en plus, elle est mature, elle a un très bon travail, elle est forte, très forte, vraiment forte même. Je … ne sais pas comment elle a fait … Enfin, elle est vraiment supérieure à moi sur tous les points … Enfin, elle … »

« S’il te plaît … Tais-toi, ne dit pas un mot de plus … Merci. »

Hein ? Mais elle n’avait pas terminé de parler ! Elle voulait le … AH ! Il venait de poser ses mains sur son dos, la serrant avec une légère insistance en la regardant les yeux. Il lui faisait un petit sourire avant de reprendre :

« Je n’ai jamais pensé ça … Enfin non … Je ne cherche pas la perfection, loin de là. Ce que tu dis n’est peut-être pas totalement faux mais ça ne change rien à ce que je pense de toi, Katérina. Voilà tout … Je t’aime … tout simplement, d’accord ? »

« Je pense que ça me convient … Enfin, ça me convient plus qu’il n’en faut. » termina t-elle de dire tout en faisant un grand sourire à Kéran.
Celui-ci vint chercher ses lèvres, les dévorant avec tendresse tandis qu’elle se laissait faire, parcourue par le plaisir. Cela n’avait duré au final que quelques heures avant qu’ils ne se retrouvent tous les deux une nouvelle fois. Ils s’endormirent quelques instants plus tard, Katérina ayant la poitrine à l’air collée contre le torse du jeune homme. Un petit cadeau de la part de la jeune femme pour tout ce qu’il avait dit aujourd’hui.

Le lendemain matin, elle lui colla sa poitrine sur le visage pour le chauffer légèrement, le jeune homme rougissant en voyant les globes de chair devant ses yeux. Il commença à vouloir prendre la parole mais elle semblait vouloir aller plus loin, enfonçant le téton gauche dans la bouche du jeune homme. Kéran commença à l’humidifier avec sa langue, ne trouvant pas cela déplaisant, loin de là. Il semblait même trouver cela … érotique ?
Tout ce qu’il savait, c’était qu’un feu s’était allumé en lui. Il commença à suçoter allégrement le téton gauche. D’une main, il vint presser le reste du sein, Katérina poussant un petit soupir de gémissement de plaisir et de rire avant de souffler :

« Désolée, Kéran … Je ne produis pas de lait. La tétée, malheureusement, ce n’est pas avec moi que tu pourras l’avoir. »

Elle arrêta de sourire, Kéran arrêtant son petit traitement mammaire. Ah … Il y avait des phrases … qu’elle aurait préféré ne jamais dire. Il retira ses lèvres du sein gauche, regardant Katérina avant de lui dire d’une voix tendre :

« Viens par là … Même si tu ne peux pas avoir d’enfant, ça ne m’empêchera pas de t’aimer. »

Elle ne lui répondit pas, allant se coller contre le jeune homme sans un mot. Dans ces moments-là, maintenant qu’elle l’aimait sans se cacher la vérité, elle était faible, si faible … Elle caressa le torse du jeune homme, celui-ci la réconfortant avec quelques paroles plus que douces. Il lui chuchotait à quel point il l’aimait, qu’importe ce qu’elle était, qu’importe ce qu’elle avait vécu. Il … l’aimait, c’était tout.

« Loa ? Nous allons nous laver tous les deux. Il n’y a aucun problème ? Est-ce que ça peut attendre avant que l’on parte ? »

« Oui bien … Oh … Bien entendu. Faites donc, prenez votre temps. »

La jeune femme s’était arrêtée de parler au moment où elle avait vu Kéran sortir de la tente. Katérina était soulevée comme une jeune mariée, ses bras autour du cou de Kéran tandis qu’elle avait fermé les yeux, un petit sourire aux lèvres.

« Ah … Encore une fois, je suis jalouse de deux jeunes gens. »

« Être deux humains, il y a de bons côtés à cela, visiblement. » murmura Harno.

« Ce qui est fait est fait ! Il vaut mieux un mort et une personne en vie que deux morts et plus personne en vie, n’est-ce pas ? »

« Ta phrase a un petit côté … philosophique assez étrange … et bizarre même. Mais bon … Je trouve que cela te convient bien. J’adhère, Loa. »

« Hihihi ! Merci bien, Harno. Alors … Allons détendre ces tentes et ranger un peu tout ça en attendant qu’ils reviennent tous les deux. »

Harno ne répondit pas, accompagnant néanmoins Loa alors que celle-ci se mettait au travail. Autant laisser les deux jeunes gens … prendre un peu de bon temps ensemble..

Lorsqu’ils revinrent, ils étaient encore plus collés l’un contre l’autre, Loa ayant déjà tout rangé en leur disant que c’est la dernière fois qu’elle faisait cela. Néanmoins, elle avait murmuré cela avec le sourire, Kéran sachant qu’elle ne leur en voulait pas.

« Allons bon … Nous allons marcher pour trouver une nouvelle ville. Et puis, si Kéran le désire, il pourra toujours chercher à aller combattre les pokémons spectres et ténébreux, non ? Pour leur donner un peu de Soleil. »

« Si je peux … les convaincre d’arrêter leurs méfaits et faire que le Soleil revienne complètement et définitivement dans la zone, je le ferai. Ca sera mieux que de tuer des créatures sans que cela soit forcément nécessaire, voilà tout. »

« Oh … Très bon choix, je trouve. Vraiment … J’aime bien cette idée, Kéran. Mais soit ! Allons donc dans une nouvelle ville ! »

Katérina n’avait pas pris la parole ne semblant guère réticente à suivre Kéran et Loa. De toute façon, avec ce qui s’était passé ce matin, elle n’allait pas trouver grand-chose à redire à ce qui allait suivre. Main dans la main, le couple accompagna Loa, elle-même étant à côté d’Harno, parlant avec lui sur le chemin.

Pendant ce temps, Kéran lui-même regardait les alentours avec Katérina. Ils allaient bientôt retourner dans un endroit recouvert par les nuages sombres donc encore autant profiter du Soleil, n’est-ce pas ?

Le trio avança pendant une demi-journée, se reposant à peine toutes les deux ou trois heures pour manger un morceau et boire si cela était nécessaire. Maintenant, la Momartik ne sortait qu’un peu moins souvent qu’auparavant, bien qu’actuellement elle faisait grâce de sa présence aux côtés de Kéran et Katérina.
Elle avait remarqué que le jeune homme semblait aller beaucoup mieux maintenant. Ce qui était une bonne nouvelle, une très bonne nouvelle même. Mais bon … On ne pouvait jamais réellement savoir si cela allait être tout le temps le cas ou non. Et en même temps, elle avait eu une sinistre impression … comme si quelque chose se tramait.

Les nuages … revenaient peu à peu au-dessus de leurs têtes. Ils avaient marché plus d’une cinquantaine de kilomètres encore aujourd’hui. Et il était temps d’installer à nouveau les tentes. Alors qu’ils allaient se coucher, une voix se fit entendre, hurlant :

« KERAN ! MONTRE-TOI ! MAINTENANT ! »

Hein quoi ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? Alors qu’il sortait la tête de la tente, il remarqua une ombre au loin. Une ombre qui se tenait debout, à côté d’un arbre, tenant une épée en main. De l’autre côté, il … n’avait pas de main.

« Hansanio … Il ne comprendra donc jamais ou quoi ? »

Il avait dit cela sur un ton un peu las alors qu’il murmurait à Katérina de ne pas sortir de la tente. Il allait régler cette histoire vite fait, bien fait. Ce n’était pas de la vantardise ou de l’abus de confiance, juste de la lassitude par rapport à cet homme.

Hansanio … Encore lui … Avec son bras en moins depuis l’Enceinte aux Esclaves. Mais pas seulement … Il avait aussi une Feuforêve. D’ailleurs, il avait cru que la Feuforêve avait été brisé dès le premier instant mais elle avait fini par reprendre des couleurs.

« Qu’est-ce que tu me veux encore, Hansanio ? Tu n’as pas compris à chaque fois ? »

« ASSEZ ! Cette fois-ci, ça sera complètement différent ! COMPLETEMENT ! »

« Non … Rien ne sera différent. Accepte ta défaite, je ne veux pas tuer un humain … qui ne le mérite pas. Tu ne mérites pas la mort actuellement. »

« QUI ES-TU POUR JUGER HEIN ?! »

Qui il était pour juger ? Mais il ne jugeait personne ! Il voulait juste éviter un combat qui allait être sanglant et inutile, voilà tout ! N’y avait-il pas possibilité de comprendre une chose aussi simple que ça ? Visiblement … Non.

Mais bon ! S’il voulait lui régler son compte, il n’allait pas se priver ! Où est-ce que la Feuforêve se trouvait exactement ? Il observa Hansanio, remarquant l’épée qu’il tenait en main .Encore une fois ? Kéran soupira :

« Tu sais qu’à force de briser ton arme, la Feuforêve qui t’accompagne risque de ne plus jamais se relever un jour ? Elle va mourir … »

« JE M’EN CONTREFOUS ! QU’ELLE CREVE ! »

« Tu ne devrais pas dire ça … N’importe quelle créature un peu sensée n’oserait pas te considérer comme un dresseur ou un ami. Alors qu’une Feuforêve qui est surement capable de parler t’accompagne, tu devrais plutôt être heureux. »

« HEUREUX ?! JE DEVRAIS ÊTRE HEUREUX ?! D’avoir une saleté de pokémon spectral avec moi ?! QU’ELLE FASSE SEULEMENT SON TRAVAIL ! »

Seulement son travail ? Les pokémons n’étaient pas des objets … Les spectres qui étaient auparavant des personnes encore moins. Comment est-ce que … Non … Hansanio ne voulait pas comprendre du tout de toute façon.

« Tu cherches vraiment à te battre alors que tu sais que tu vas perdre ? Je ne serai pas aussi gentil et doux avec toi … »

« Doux ? Gentil ? A qui est-ce que tu penses t’adresser ? JE SUIS PRÊT A MOURIR POUR T’EMPORTER DANS LA TOMBE ! »

« Et après ? C’est ça l’unique but dans ta vie ? »

« L’unique but ? L’unique but ? NON ! Mon but … Hahaha … Mon but … Je l’accomplirai en te tuant … mais pas seulement toi ! LES AUTRES AUSSI ! TOUS LES AUTRES ! » hurla Hansanio, bien décidé à se battre et à périr de la lame de Kéran. Kéran qui le trouvait bien pathétique sur le coup. Mais … Qui était-il pour juger ?

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