Chapitre 17 : Hurler à la lune

ShiroiRyu
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Chapitre 17 : Hurler à la lune

Ils allaient bientôt arriver dans une petite ville. C’est ce que Touko avait annoncé alors qu’ils marchaient sans même quitter le chemin de terre. Pourtant, elle ne savait pas pourquoi mais elle aurait bien aimé … partir de la route pour aller dans la forêt. C’était peut-être son intuition féminine mais elle avait l’impression que Téo se trouvait non-loin de là.

« Hum … Quand même … Bel … Sincèrement, il faut que tu arrêtes de faire la tête. »

« Mais je ne fais pas la tête, Touko ! Je te le promets ! Dis, dis … La ville où on va arriver, ce n’est pas Maillard hein ? Donc … »

« Non. Ce n’est pas Maillard. C’est juste un endroit pour nous reposer pour la journée. » répondit aussitôt Cheren après avoir coupé la parole à Bel.

« Ah … Zut alors … C’est dommage. »

Elle avait soufflé cela avec une petite pointe décontenancée. Elle avait pensé qu’avec toute cette histoire, cela lui aurait permis de retrouver Téo. Mais visiblement, ça n’allait pas être le cas. Ou peut-être que … Oui … C’était peut-être possible que … Téo soit dans cette ville ! Elle commença à courir à toute allure, dépassant Cheren puis Touko et Touya. Elle s’écria :

« Dites, dites ! Est-ce que l’on peut se dépêcher ? Il faut qu’on aille plus vite ! »

« Mais qu’est-ce qui lui prends … maintenant ? » demanda Touya avec un peu d’étonnement alors que Bel mettait de la distance entre eux et elle. Touko partit à sa suite, criant à son tour pour les deux adolescents derrière elle :

« Elle va sûrement encore faire une bêtise ! Pour ne pas changer ! Il faut l’arrêter maintenant ! BEL ! Mais attends-moi un peu ! Tu vas encore ta casser la … »

« OUILLE ! » dit tout simplement Bel avant de tomber au sol, sa robe n’étant vraiment pas faite pour la course contrairement à ce qu’elle pensait.

« Tu vois … ce que je te disais, Bel. Arrête donc tes bêtises et prends ton temps. » murmura Touko avant de l’aider à se relever. Néanmoins, dès que l’adolescente aux cheveux blonds fut à nouveau debout, ce fut pour recommencer sa course.

« Mais elle ne va pas s’arrêter ? Elle est remontée ou quoi ? » osa demander Touya en se mettant à côté de Touko. Celle-ci poussa un profond soupir, passant une main sur son front et son visage avant de reprendre avec calme :

« Non … Elle se fait des idées … C’est tout. Mais ça, tu ne peux pas savoir de quoi est-ce que l’on parle, tu n’es pas une fille, Touya. »

« Brillante déduction, Touko. Néanmoins, si nous ne voulons pas perdre de vue Bel, nous ferions mieux de la rejoindre le plus vite possible. » conclut Cheren alors qu’il se mettait à courir à son tour. Rapidement, il fut rejoint par Touko et Touya. Les trois adolescents partirent à la suite de Bel, espérant l’arrêter dans sa folle course pour arriver en ville … pour une raison qu’elle et Touko étaient les seules à connaître.

Finalement, le quatuor d’adolescents arriva en ville, Bel étant dans un triste état. Ses vêtements étaient salis par la terre tandis qu’elle avait des petites entailles sur ses bras. Mais rien de bien dramatique. Pourtant, Bel regardait à gauche et à droite, comme pour trouver quelqu’un qu’elle n’apercevait pas. Elle fit une petite moue triste, Touko et Touya étant derrière elle, un peu essoufflés. Dire qu’il commençait déjà à faire un peu nuit.

« Bel … Bel … Je sais bien que tu adores courir … mais la prochaine fois … Tu pourrais quand même nous attendre un peu, tu ne crois pas ? »

« Oh … Il n’est pas là. » murmura faiblement l’adolescente aux cheveux blonds.

« AH … AH … AH … BEEEEEEEEEEEEL ! » s’écria Cheren, une main sur le cœur, le souffle coupé alors qu’il semblait plus qu’en colère. Bel s’inclina plusieurs fois de suite.

« Pardon, pardon, Cheren ! J’avais oublié que tu n’aimais pas courir ! » dit-elle en s’excusant plusieurs fois de suite, Cheren répondant avec énervement :

« Je n’ai jamais dit que je n’aimais pas courir ! Mais courir pendant une demi-heure juste parce que tu as décidé de faire la course, c’est complètement idiot ! Maintenant, je me sens mal. Allons au centre pokémon … Ca sera bien mieux … »

Sans même attendre les réponses des trois autres adolescents, il se dirigea vers le centre pokémon, marchant d’un pas lent. Quelle idiote cette adolescente ! Bel était plus que gênée et confuse par ce qui venait de se passer, Touya lui disant :

« Euh … Ne t’en fais pas. Tu sais bien comment Cheren est. Dès demain, il ne t’en voudra plus à ce sujet. Il aura déjà tout oublié te concernant. Il sait aussi bien que nous deux à quel point tu peux parfois faire des actions complètement irréalistes. Tu n’as pas à t’en faire. Allons le rejoindre au centre pokémon. De toute façon, nous devons appeler le professeur Araragi comme elle nous l’a demandé auparavant. »

« AHHHHHH ! Ca me fait penser que je devais la contacter pour dire que j’ai eu mon premier badge ! J’ai complètement oublié ! J’espère qu’elle ne va pas m’en vouloir ! » dit Bel, nageant en plein confusion à cause de toute cette histoire.

Avoir des problèmes avec le professeur Araragi ? Pas vraiment de quoi s’inquiéter. Le professeur était plus sympathique qu’elle ne laissait le croire. Les trois adolescents se dirigèrent vers le centre pokémon, apercevant Cheren qui avait demandé à l’infirmière de soigner ses pokémons. Bel et les deux autre adolescents firent de même tandis que Cheren passa à côté d’eux sans rien dire.

« Pardon, pardon, pardon, Cheren ! Je te promets que je ne voulais pas te faire mal ! »

Mais aucune réponse de la part de Cheren. Il vint s’asseoir sur une chaise, attendant que ses pokémons soient soignés. Bel fit une petite moue triste tandis que Touko s’approchait déjà d’un ordinateur pour rentrer en contact avec le professeur Araragi. Quand le visage de la femme se trouva sur l’écran, Cheren se leva pour se diriger à côté des autres.

« OH ! Mais vous êtes tous réunis ! Visiblement, vous vous êtes retrouvés ! C’est une très bonne nouvelle visiblement ! Je ne m’attendais pas à vous avoir tous les quatre ensembles ! » annonça la voix du professeur Araragi avec joie.

« COUCOU PROFESSEUR ARARAGI ! J’ai eu mon premier badge avec Téo ! »

« Oh ? Bel ! Toutes mes félicitations ! Et je pense qu’il en est de même pour vous trois, n’est-ce pas ? » demanda le professeur alors que Touko répondait :

« C’est exact. On a réussi à avoir notre premier badge tous les quatre. On a aussi capturé chacun un autre pokémon. Enfin, ce n’était pas bien difficile. Par contre, on a rencontré une personne assez bizarre. Elle portait le nom de … N. Et aussi, pendant qu’on se promenait, on a rencontré un groupe de personnes qui s’appelait la Team Plasma. Vous en avez déjà entendu parler, professeur Araragi ? »

« Simplement de nom … et ce n’était pas souvent en bien d’après mes souvenirs. Vous devriez faire attention à vos pokémons au cas où. » déclara Araragi.

« On fera attention, professeur Araragi. Mais sinon, qu’est-ce que vous vouliez nous dire maintenant que nous avons notre premier badge ? » interrogea Touya.

La femme professeur sembla songeuse, posant une main sur son menton, le regard dirigé vers le plafond. Elle avait oublié la raison ? Cheren poussa un léger soupir désabusé. Des fois, le professeur se comportait un peu comme Bel, c’était désastreux. Bel remarqua le soupir, lui faisant un petit sourire gêné comme pour lui dire que ce n’était pas bien grave.

« Je crois qu’il s’agissait du Vokit. J’ai cru comprendre que Bel n’avait pas le sien ? Vous ne deviez pas le lui donner ? Ou alors … »

« AH ! Je ne suis pas mieux que Bel sur ce coup ! » répondit Touko en se donnant une claque sur le front alors qu’elle fouillait dans son sac.

Hum ? L’adolescente aux cheveux blonds tourna son visage vers Touko, la regardant avec étonnement. Le Vokit ? Elle en avait déjà entendu parler mais … Est-ce que Téo en avait un ? Elle regarda la sorte de montre rouge que sortait Touko, celle-ci la lui donnant avec un petit sourire gêné aux lèvres. Elle murmrua :

« Pardon Bel … Ca m’est complètement sorti de la tête … Enfin … C’est le tien … »

« Merci ! Merci ! Merci ! » répondit Bel avant de serrer dans ses bras l’adolescente aux cheveux bruns. Celle-i rigola faiblement, comme amusée par ses paroles tout en déposant le Vokit dans ses mains. Le professeur reprit la parole :

« Avec ce Vokit, dorénavant, vous n’aurez plus besoin de vous rendre au Centre Pokémon pour essayer de dialoguer avec moi ou avec vos amis. »

« Professeur Araragi ! Est-ce que Téo a aussi un Vokit ? » demanda aussitôt l’adolescente aux cheveux blonds. Cette fois-ci, ce furent trois soupirs qui se firent entendre derrière Bel. Quoi ? Qu’est-ce qu’elle avait demandé de mal ? C’était juste une question qu’elle estimait assez importante ! Rien de plus ! C’était juste … pour savoir … au cas où, voilà tout. Le professeur fit une petite mine triste, lui répondant :

« Oh … Tu sais … Sans que ça coûte très cher, le Vokit est quand même un petit bijou technologique. Et donc, Téo n’a pas les moyens d’avoir son propre Vokit. »

« Ah … Euh … Zut alors. C’est dommage. Ca coûte combien ?! »

Quoi ? Tous les regards se posèrent sur elle, l’adolescente baissant la tête, un peu gênée par tout ça. Qu’est-ce qu’ils voulaient ? Elle n’avait rien dit de spécial hein ? Euh … Euh … C’était quand même bizarre, ce regard insistant de leur part.

« Bel … Tu ne penses quand même pas à ça ? Ce garçon ne le mérite pas ! Je t’en empêcherai ! » annonça Touko avec un petit peu de colère.

« Mais de quoi ? » demanda Bel sur un ton étonné, ses yeux émeraudes posé sur Touko.

« Pfff … Je n’arrive pas à savoir si tu le fais exprès ou non. Ton idée, ce n’est quand même pas de payer un Vokit à Téo, n’est-ce pas ? Tu ne pensais quand même pas mentir ? »

« Hein ? Euh … Et bien … Euh … Et bien … Euh … » murmura Bel, détournant le regard, se frottant les bras avec gêne. « Je … Disons juste … que voilà quoi … »

« AH ! Tu vois donc ? Tu faisais semblant d’être idiote sur le coup ! Tu comptais vraiment lui en acheter un ! Mais t’es bête ou quoi ? Ca coûte super cher ! »

« Mais euh ! Vraiment, c’est mon argent et j’en fais ce que je veux ! »

« Hum ? Vous parlez de Téo … mais je ne le vois pas à côté de toi, Bel. Pourtant, vous me contactez de la même ville. Vous n’êtes pas ensembles ? Pourtant, il m’a tout raconté au sujet de votre duo pour récupérer votre premier badge. Tu as remarqué qu’il s’occupait particulièrement bien de ses pokémons ? »

« TEO EST ICI ?! » hurla soudainement l’adolescente aux cheveux blonds. Cheren poussa un cri de surprise, plaçant ses mains sur ses oreilles. Touko et Touya émirent simplement des petits rictus de douleur alors que la majorité du centre pokémon était maintenant en train de les regarder. Le professeur Araragi fut surprise du cri de Bel avant d’éclater de rire.

« Bien sûr que oui ! Il m’a raconté aussi au sujet du Venipatte et du Larveyette que vous avez malheureusement inversé dans les captures. »

« Je suis sûr qu’il a dit … des mauvaises choses sur moi. Je ne fais que des bêtises. » murmura Bel, baissant à nouveau la tête.

« Hum ? Des mauvaises choses ? Outre ta maladresse légendaire, c’était plutôt des compliments. Il était étonné que tu sois aussi forte. »

« Téo a vraiment dit ça ? » reprit Bel, rougissant faiblement alors que le professeur confirmait ses propos. L’adolescente aux yeux verts poussa un petit cri ravi avant de reprendre sur un ton plus qu’enjoué :

« Téo ne doit pas être trop loin alors ! Je vais le chercher maintenant ! Je m’en vais tout de suite pour le retrouver ! Désolée, professeur Araragi ! Merci beaucoup ! »

HEYYYYYYYYY ! Touko voulut l’arrêter mais c’était déjà trop tard. En moins de cinq minutes, le comportement de Bel avait radicalement changé. C’était tout simplement … stupéfiant ! Cheren se massa le front, marmonnant :

« Elle va encore chercher les problèmes. Professeur, ce n’était pas forcément très intelligent de votre part, ce que vous venez de faire. »

« Hum ? Et pourquoi cela ? Bel et Téo ont récupéré leurs pokémons en même temps. D’après ce que je remarque, Bel a l’air d’apprécier Téo. De même, ça ne peut faire que du bien à Téo d’avoir Bel qui le persécute. »

« Vous écoutez ce que vous dites, professeur ? On a rencontré Téo et c’était à peine s’il nous adressait la parole. Y a vraiment pas plus antipathique que lui. » reprit Touko, croisant les bras au niveau de la poitrine.

« Hum ? Et vous avez essayé de comprendre pourquoi il est comme ça ? Je ne suis pas sûre que ça soit le cas. C’est comme avec Cheren. Désolée, Cheren, mais tu n’es pas le plus social des adolescents que j’ai rencontrés. »

« Tsss … » répondit tout simplement Cheren après les paroles du professeur, préférant ne pas lui répondre. Les trois adolescents allaient continuer à discuter avec elle en attendant que Bel se fatigue de sa petite recherche. Oh … Si elle en était capable bien entendu.

Ailleurs, au beau milieu des ruelles, une adolescente en robe blanche et à la veste orange courait à gauche et à droite, se dirigeant vers les endroits où, pour elle, il était possible de se reposer. Elle criait de toutes ses forces :

« TEOOOOOOOOOOOO ! TEOOOOOOOOOOO ! OU TU ES TEO ?! »

« Non mais c’est quoi cette folle ! » hurla une personne par la fenêtre, rapidement rejointe par une seconde qui s’exclama avec autant de force :

« Elle va arrêter ?! C’est pas l’heure de gueuler ! Mes gamins vont dormir ! »

« Mais je cherche Téo ! Vous ne l’auriez pas vu ? » demanda-t-elle en usant de toute sa voix.

« MAIS ON S’EN FOUT DE TON TEO ! Fais-nous pas chier avec lui ! T’avais qu’à pas perdre ton pokémon si t’es pas capable de t’en occuper ! »

« Mais Téo … n’est pas un pokémon. » termina de dire Bel, un peu déconfite. Téo n’était pas loin … Pas loin du tout. Mais il n’était pas dans la ville … Elle en était sûre maintenant.


Ailleurs, au pied d’un arbre, l’adolescent était déjà en train de roupiller doucement. Avec la petite couverture qu’il avait reçue, il serrait ses deux pokémons contre lui. Parfois, pendant son sommeil, un petit rictus parcourait ses lèvres comme s’il souffrait en silence. Et d’autres fois, il avait le visage apaisé et tranquille … comme inerte et dénué de vie.

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