Chapitre 24 : Patienter à deux

ShiroiRyu
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Chapitre 24 : Patienter à deux

« Hémaltone ? Tu vas mieux ? »

« Un petit peu … Je ne pensais pas avoir de la fièvre. Enfin, pas une fièvre comme ça. Je tiens à m’excuser, je dérange surement grandement par rapport à cela. »

« Mais non, mais non. Tu as juste fait un peu de zèle par rapport à tes capacités. »

« De zèle, de zèle. Je ne pensais vraiment pas à mal, je tiens à le signaler hein ? »

« Je m’en doute, Hémaltone. Je m’en doute particulièrement. » murmure la femme aux cheveux bleus alors qu’il est maintenant dans une chambre d’hôtel. Ils sont depuis déjà plus d’une semaine dans une autre ville, là où ils peuvent préparer les futures chansons d’Hémaltone et sa troupe. Faldéla a sa propre chambre juste à côté mais pour discuter, parfois, l’un va dans la chambre de l’autre ou inversement, comme ce soir. L’adolescent cherche à avoir Meloetta sur ses genoux mais la petite pokémon refuse cela.

« Enfin bon, merci de m’avoir ramené jusqu’ici. Je ne pensais pas que je m’écroulerai ainsi. »

« Pourtant, c’est le cas, fais attention à ta santé, hein ? »

« Oui, oui, je vais t’écouter, je te le promets. »

« Soit, je vais donc te laisser, Hémaltone. Je vais aussi me reposer. Ces derniers jours ont été bien plus qu’éreintants, je dois l’avouer. »

Elle murmure cela avec lenteur tout en s’étirant longuement. Hémaltone rougit légèrement lorsqu’elle l’embrasse sur la joue, lui souhaitant la bonne nuit avant de partir de la chambre. Laissé seul avec ses pokémons, l’adolescent s’écroule sur le lit, regardant le plafond.

« Vraiment ? Je suis aussi fatigué que ça ? C’est une blague, non ? »

« Meloetta. Melo melo. »

Elle parle avec une voix distante, ne semblant pas vouloir s’adresser à lui. C’est lui ou depuis qu’il travaille avec Solomon, elle lui fait la tête ? Elle doit lui en vouloir, non ? Il doit alors chercher le moyen de s’excuser. Il attrape la petite pokémon, la mettant sur son torse avant de dire d’une voix douce et lente :

« Ne t’en fait donc pas, Meloetta. Solomon ne nous posera pas de problèmes, je te le promets. Est-ce que tu me fais confiance ? »

« Meloetta ? Meloetta Melo Melo ? »

Elle n’est pas sûre qu’il comprenne surtout où elle veut en venir. C’est même surement bien le contraire. Il ne sait pas que ce n’est pas à cause de ça ? Surement, c’est surement ça, oui. Elle le regarde avec appréhension puis pose ses petites mains sur son torse. Il ne comprend pas du tout et c’est pour ça que c’est un grand idiot ! Un idiot vraiment stupide ! Mais bon … Elle aime quand les idiots sont comme ça … ils se montrent encore plus prévenants.

« Vraiment … Quand je les vois travailler comme ça … »

Debout dans la salle de bain reliée à sa chambre, elle s’observe dans le miroir pendant de longues minutes. Elle prend une partie de ses cheveux bleus, faisant une mèche devant son œil droit avant de pousser un profond soupir.

« Ca ne sert à rien, je ne me sens plus capable de faire cela de toute façon. »

Elle n’en a plus la force, elle n’en a plus le courage. Elle a trop été affectée dans le passé par cet accident qui a coûté la vie à ses parents. Néanmoins, lorsqu’elle voit Hémaltone et les autres avec autant d’entrain … elle se sent un peu galvanisée … elle a envie d’être parmi eux … mais elle ne le peut pas, elle ne peut plus. Elle pousse un soupir.

« Ca ne sert à rien de se rattacher au passé, c’est tout. »

Ce qui est fait est fait … même si oui … elle aimerait bien retrouver ce genre de moment. Cette émotion qui l’animait lorsqu’elle faisait un mouvement pour danser … lorsqu’elle ouvrait la bouche pour chanter. Mais tout cela est le passé maintenant.

« Et ça ne sert plus à rien de s’y rattacher. »

Elle se répète encore cela dans la tête mais ça ne sert à rien. Elle en a envie, terriblement envie même mais non, elle connait ses limites. Elle connait ses règles et elle se doit de les respecter, voilà tout. Elle déglutit avec lenteur. Elle a beaucoup à faire encore, énormément même. Elle s’en doute bien. Mais peut-être qu’un jour … Oui peut-être qu’un jour …

« Meloetta. Est-ce que tu me boudes ? »

« Melo. Melo meloetta. Melo. »

Elle répond que non mais il a beaucoup de mal à y croire. Il met une main devant sa bouche pour bailler mais Meloetta dépose la sienne ensuite. Il cligne des yeux, réfléchissant à tout ça. Il a senti l’envie de Faldéla de chanter elle aussi. Ce n’est pas qu’elle a repris goût à la célébrité … mais simplement qu’elle en a envie.

« Meloetta, est-ce que tu crois que Faldéla aurait ses chances encore maintenant dans la musique ? Je me le demandais sincèrement dans le fond … »

« Meloetta ? Melo, melo ! Meloetta ! »

Elle réplique ça ne la concerne pas. Mais qu’est-ce qui prend à Meloetta de se comporter de la sorte ? Il va finir par croire qu’elle est jalouse de … AIE ! Il a une petite migraine alors que Meloetta le fixe de ses yeux bleus. Bon, il a sa réponse visiblement. Il pousse un petit soupir attendri puis vient dorloter la petite créature.

Qu’elle arrête de bouder, la petite fée. Qu’elle arrête de bouder, la petite Meloetta. Il commence à chantonner doucement, comme pour la bercer, chose qu’il ne se pensait pas être capable. Elle est surprise, le regardant pendant quelques secondes avant de plonger dans un profond sommeil à son tour. Tout cela n’a fait que commencer.

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