Chapitre 252 : Au revoir, monsieur le serviteur

ShiroiRyu
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Chapitre 252 : Au revoir, monsieur le serviteur

« Je n’ai plus rien à vous apprendre, mademoiselle Samus. »

« Hein ? Comment ça ? Plus rien à m’apprendre ? Qu’est-ce que vous voulez dire par là ? »

« Et bien… Je crois qu’il est temps pour moi de m’ajourner de ma tâche. Dans la journée de demain, je donnerais ma démission et je partirais. »

« Hein ?! Mais pourquoi ?! Ce n’est pas vrai ! Vous avez encore énormément de choses à m’apprendre ! Vous ne pouvez que blaguer ! Dites-moi ça, Voix Grise ! »

Oh… Voilà qu’elle l’appelait par son véritable prénom… encore une fois… Elle l’appelait ainsi quand elle était triste ou énervée… Et là… Les deux sentiments étaient conjugués. Elle était devenue une belle adolescente… Ses tenues ressemblaient à celles des nobles, elle optait même pour les longues robes. Enfin… Elle portait surtout cela à l’intérieur. Elle avait arrêté de s’intéresser au monde extérieur depuis longtemps. Elle ne connaissait rien à part ce que le chozo lui disait. Oui… C’était ainsi depuis des années… Elle en avait maintenant quatorze…

« Pourquoi ?! Alors ?! Pourquoi est-ce que vous devez partir maintenant ?! Déjà que mes parents… sont trop occupés avec leur travail… »

« Vos parents veulent que vous ayez une belle vie… Et moi aussi. Je suis heureux de vous avoir connue, mademoiselle Samus mais je me dois de partir pour que vous ne soyez pas en danger. Cela est inscrit dans les ruines. »

« Qu’est-ce qui est inscrit dans les ruines ?! Qu’est-ce que vous racontez ?! »

« Ne vous en faites pas pour moi… Je suis sûr et certain que le dieu de l’univers vous surveillera et vous protégera… Vous vivrez en paix… et vous serez heureuse pour le reste de votre existence… Je me dois de partir. »

« Mais mais mais… Vous m’aviez promis de m’aider à retrouver la mémoire ! »

Ah… Elle touchait un point sensible… Vraiment… Oui… Cette perte de mémoire d’il y a environ quatre ans… Lorsqu’elle n’avait que dix ans… Cette chute qui aurait dû lui être mortelle… Cette perte de sang… Ah… Il valait mieux qu’elle ne s’en souvienne jamais. Il s’inclina respectueusement devant elle alors qu’elle sanglotait, des larmes s’écoulant de ses magnifiques bleus saphir.

« Vous m’aviez promis… Et vous… Vous partez comme ça ! Comme un lâche ! Je ne veux plus vous voir, Alfred ! Je n’accepte pas votre démission ! Je vous vire ! »

« Adieu, mademoiselle Samus… J’espère que vous comprendrez un jour… »

Comprendre un jour ? Qu’est-ce qu’il… voulait dire par là ? Elle voulut l’arrêter mais il était déjà trop loin… Puis plus rien… Sa chambre majestueuse était maintenant vide… Elle venait de perdre son seul réel ami et confident… dans sa cage dorée. Elle vint s’approcher du balcon, regardant l’horizon à parti de celui-ci. Oui… Même dans la ville-capitale de Daiban, il y avait des espaces éloignés de toute civilisation ou presque… C’était là qu’elle vivait… dans son manoir… Snif… Pourquoi est-ce qu’il devait partir maintenant ? Pourquoi ?

« Je suis au regret de vous annoncer mon départ. »

« Même si ma fille n’est pas au courant, votre aide et celle de tout les chozos m’ont été très précieuses. J’espère que nous pourrons nous revoir un jour. »

« Ca ne sera pas possible… J’en suis fort désolé. »

Hum ? L’homme portant de nombreuses médailles, marques de ses victoires sur le terrain, haussait les sourcils, se demandant où est-ce que le chozo voulait en venir. Enfin bon… Il se gratta le menton avant de reprendre d’une voix calme :

« Je crois que je ne vous remercierais jamais assez pour ma fille. Même si vous avez décidé de garder selon sur le ton du secret, je ne peux qu’avoir une dette éternelle envers vous. Il y a déjà plus d’onze ans, j’ai faillit perdre ma famille et ma vie pendant l’attaque… Et il y a quatre ans, avec cet accident… Sans votre sang… »

« Ne dites rien du tout. Moi-même, je suis redevable à votre fille pour toutes ces années passées en sa compagnie. Je préfère qu’elle ne soit jamais au courant de tout ceci… Ce genre de choses n’est pas nécessaire en fin de compte. »

« Pourtant… Un jour, elle l’apprendra… Et qu’est-ce que vous ferez à ce moment là ? »

«  Ce jour-là, je ne pense pas que je serais encore vivant. Il est temps pour moi de partir dès maintenant avant qu’il ne soit trop tard. Il est temps que tous les chozos retournent sur leur planète… Et je suis moi-même un chozo. Protégez votre fille, vous êtes maintenant un haut responsable de la fédération galactique : Un tacticien, un stratège, un général hors-pair… Vous serez très souvent la cible des nombreux ennemis de la fédération galactique. »

« Je le sais très bien… Voix Grise…Ou Alfred… »

« AH ! J’allais oublier… Est-ce que vous pourriez lui offrir ceci ? »

Hum ? L’oiseau humanoïde venait de sortir un coffret avec de nombreuses gravures ressemblant à des écrits chozos. L’homme le récupéra, assez étonné de tout ceci, s’apprêtant à l’ouvrir devant les yeux du chozo. Néanmoins, il s’arrêta dans son geste, murmurant :

« Je ne pense pas que je serais capable de l’ouvrir de toute façon. »

« Elle ne pourra pas l’ouvrir non plus. » répondit aussitôt le chozo à la surprise de l’homme, reprenant aussitôt : « Lorsque le moment sera venu, cette boîte se descellera d’elle-même. Nous l’appelons la boîte de Pandore car elle peut être la cause d’un grand désastre… mais aussi d’une bénédiction… La boîte de Pandore est celle aussi de l’espoir… »

« Je ne sais pas quoi dire… Je lui donnerais ce coffret… Je vous le promets. »

Alors il était temps pour lui de partir. Il s’inclina respectueusement avant de s’éloigner à jamais de cette demeure… Et que son existence s’éteigne définitivement.

« … … PAPA ! PAPA ! C’est pas vrai hein ?! Ce n’est pas vrai ! PAPA ! »

« … … … … … Je suis désolé, Samus… Mais je tenais à te le signaler. Tu étais la première à être concernée dans cette affaire… à mes yeux. »

Elle s’était enfuie en courant, s’enfermant dans sa chambre pour pleurer tout ce qu’elle pouvait. Son père… Son père était revenu… pour lui annoncer que les chozos avaient été attaqués par les pirates de l’espace… et qu’il n’y avait aucun survivant… Les pirates avaient utilisé une nouvelle arme nommée metroïde et… Et… Non… Non… Ce n’était pas possible ! C’était impossible ! Pourquoi est-ce que Voix Grise était partit pour se faire tuer ?! Il savait qu’il allait mourir et il était parti ! Elle en était sûre et certaine !

« Je croyais que les pirates étaient tous morts… ou qu’ils n’étaient plus capables… de détruire des planètes… Mais… Mais… Mais… Visiblement… Je… »

« Samus… Est-ce que je peux rentrer ? J’ai quelque chose à te dire… Je sais que ce n’est pas le moment mais… Tu dois le savoir… Et j’ai aussi quelque chose à te donner. »

Il avait préféré attendre pour cette fameuse boîte… Mais il était temps… L’adolescent dans sa magnifique robe blanche aux nombreux contours dorés ouvrit la porte, remarquant que sa mère était aussi… là. Ses deux parents ? Pourquoi est-ce qu’ils étaient là ? Et c’était quoi cette étrange boîte dans les mains de son père ? Elle dit d’une voix lente :

« Vous pouvez venir à l’intérieur… Je ne vais pas vous refuser l’entrée… »

« Nous voulions te dire quelque chose au sujet… d’Alfred… »

« Voix Grise… Papa… Voix Grise… S’il te plaît… Je préfère qu’on l’appelle ainsi. » souffla t-elle alors qu’elle venait s’asseoir sur son gigantesque lit. Ses deux parents s’installèrent de chaque côté d’elle, son père lui tendant la petite boîte tout en disant d’une voix douce :

« C’est de la part de Voix Grise… Il voulait que je te l’offre… »

« Elle ne s’ouvre pas ? Pourquoi ? Pourquoi est-ce qu’elle ne veut pas s’ouvrir ? » demanda t-elle d’une voix triste sans comprendre ce qui se passait exactement.

« Elle s’ouvrira en temps et en heure… Ce coffret est une sorte de relique des chozos. » répondit le père bien qu’il mentait un peu à ce sujet.

« Ton père voulait te dire autre chose aussi… Cela concerne ce qui s’est passé… Ton accident… Tu sais… La chute… que tu as faite… »

« Vous… Vous savez quelque chose ? Je croyais pourtant que… »

Son père hocha la tête d’un air positif, regardant sa femme longuement alors qu’elle écarquillait les yeux. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Pourquoi ? Qu’est-ce que cela voulait dire ? Ses parents savaient la vérité ? Mais mais mais… Pourquoi maintenant ? Est-ce que ça concernait Alfred ? Non… Voix Grise… Est-ce que ça le concernait ? Cela avait quelque chose en rapport avec lui, n’est-ce pas ? N’est-ce pas… hein ? Alors… C’était quoi ?

« … … … Tu sais… Lorsque tu as fait cette chute… La majorité de tes os étaient brisés mais facilement réparables… De l’autre côté, tu avais tes os qui avaient transpercés tes muscles… C’était vraiment horrible à voir… Et ton sang… qui s’écoulait… »

« Je… Je… Je ne sais pas… pourquoi je ne me rappelle plus de ça… Comment… Comment est-ce que ça se fait ? Comment… est-ce que c’est possible ? »

« Ne te préoccupe pas de cela… ma fille… Ainsi… Il fallait vite s’occuper de toi… Et avec ton sang… Te donner du nôtre nous mettait tous en danger… C’est là que Voix Grise est venu… et nous a dit que c’était dans son destin de te confier son sang… Grâce à celui-ci, ton corps s’est vite régénéré… Les chozos sont des êtres vraiment exceptionnels… »

« Papa… Tu… Tu veux dire que… Voix Grise… Il… Il m’a sauvé la vie ? »

« Oui… Mais il nous a fait jurer de ne rien te dire pour ne pas que tu sois triste… » répondit sa mère avant même que son père ne reprenne la parole.

Ah… Ah… Ah… Elle… Elle n’arrivait pas à le croire… Son majordome… lui avait sauvé la vie… et cela grâce à son sang… Elle avait du sang de chozo… en elle… Du véritable sang de chozo… Ah… Ah… Non… Comment est-ce que c’était possible ?

« Maman… Papa… Pourquoi est-ce que les pirates ont attaqué les chozos ? »

« Nous ne le savons pas véritablement mais il paraîtrait que l’intelligence artificielle du nom de Mother Brain qui était au service des chozos a décidé de se retourner contre eux. »

« Mother Brain ? Intelligence artificielle ? » demanda t-elle avec inquiétude et effarement.

« Oui… Une sorte de cerveau géant d’après les informations que nous avons sur elle. Nous ne savons pas exactement comment elle a été crée, ce qu’elle était… Mais bref… Depuis le début, elle était au service des pirates de l’espace… Et en quelque sorte, c’est elle qui les commande… Surtout que bon, d’après d’autres informations, Rid… »

Il reçut un coup de coude dans la hanche, lui disant de se taire. Rid… C’était quoi ça ? Qu’est-ce qu’ils voulaient dire par là ? La mère se releva avec lenteur, disant d’une voix calme en se tournant vers sa fille aux cheveux blonds :

« Voilà… Garde précieusement ce coffret. Un jour, il s’ouvrira. »

« Ce jour-là… J’espère qu’il arrivera… rapidement… »

« Nous ne pouvons pas le savoir à ta place, Samus… Maintenant que tu es au courant de tout… Nous allons te laisser seule. Et n’oublies pas que même si il a disparu, il reste toujours au fond de ton cœur. » dit son père avant de quitter la chambre avec sa femme.

« C’était une phrase bateau… ça… » murmura l’adolescente aux cheveux blonds avant de refermer la porte derrière elle d’une main, l’autre tenant le coffret. Il ne voulait vraiment pas s’ouvrir ? Qu’importe la méthode utilisée ? De plus, il n’avait même pas d’ouverture… Comment est-ce qu’il était d’abord possible de l’ouvrir hein ?

De toute façon… De toute façon… Ce n’était pas ça le plus important. Qu’importe si il voulait s’ouvrir ou non… La seule chose qui lui importait… était que c’était le dernier cadeau de la part de Voix Grise… Elle n’avait jamais remarqué à quel point le chozo avait été aussi important pour elle… Et surtout après ce qu’elle avait appris à son sujet.

« Il m’a sauvé la vie… Et je n’ai même pas pût le remercier en fin de compte. »

Snif… Elle ne devait pas pleurer… Elle savait qu’il n’aurait pas aimé ça. Il disait toujours qu’elle était une jeune fille très forte… Et cela depuis des années… combien d’années s’étaient-elles écoulées depuis son arrivée ? Environ dix ans… ou moins ? Elle ne savait plus… Elle ne voulait pas savoir… La seule chose qui lui restait en tête… C’était de venger Voix Grise… De s’entraîner et de devenir comme son père… Une soldate de la fédération galactique… C’était ça qu’elle devait faire… Snif…

« Mais ça ne fera pas revenir Voix Grise… de toute façon… »

Oui… Il était mort… Et elle ne pouvait plus rien y faire… Elle avait la volonté, elle avait l’envie… Mais ça ne serait pas suffisant… Elle le sentait… Mais elle allait tout faire pour que les enseignements du chozo ne soient pas en vain. Elle allait s’entraîner… et apprendre aux enfants l’histoire des chozos.

Couchée sur le lit, serrant le coffret contre sa poitrine, elle sanglotait en repensant aux instants de sa vie avec Voix Grise. Oui… Elle pleurait mais elle ne pouvait pas s’en empêcher… Une part de son existence s’était fermée.

« Venez-vite ! Venez-vite ! On a une réaction de la part de Samus Aran ! »

« Comment ça ?! Une réaction ? Qu’est-ce que vous… »

Pourtant, l’écran était formel… Mais ça ne valait pas le fait de visionner cela en vrai ! Quelques secondes plus tard, ils étaient déjà au chevet de la chasseuse de primes, celle-ci étant couchée dans un lit d’hôpital, des tuyaux plantés dans les bras tandis qu’elle portait un masque à oxygène sur la bouche.

« Depuis quand est-ce que cela s’est produit ? »

« A l’instant ! Il y a eut une forte poussée d’ondes électromagnétiques de la part de son cerveau, comme un choc… et puis… il y a eut ça… »

« Ca… Ce n’est pas n’importe quoi. C’est une preuve comme quoi, tout n’est pas perdu… Je sais que je ne devrais pas dire ce genre de choses… en la regardant mais… »

« Il faut que l’on étudie le cas d’Ophiuchus et de la jeune femme qui était avec eux. »

Oui… C’était l’une des choses à faire le plus rapidement possible. Si Samus Aran avait été capable… ou plutôt son corps avait été capable de créer une telle chose… Alors, il avait une solution… Ils allaient s’en sortir. Ils le devaient ! La chambre fut à nouveau muette, seul le bruit des machines se faisant entendre alors que dans le noir, les larmes de la jeune femme aux cheveux blonds continuaient de s’écouler le long de ses joues.

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