Chapitre 3 : L’amour trouble

ShiroiRyu
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Chapitre 3 : L’amour trouble

« Tu as obtenu un jour de repos ? Qu’est-ce que tu vas en faire, Earnos ? » demanda l’un des soldats, presque aussi jeune que lui et qui était un camarade de chambre.

« A peu de choses près, c’est ça, oui … Enfin, il paraîtrait que c’est Olistar qui a demandé à ce que je prenne un jour de repos à cause de ce qui s’est passé il y a quelques jours. » murmura le jeune garçon aux cheveux blonds, sans que cela ne le gêne de parler de sa défaite face au Rapion. Il se leva, poussant un léger soupir avant de reprendre : « Je vais retourner voir ma famille. Ca fait déjà quelques semaines … Puis, ça ne peut pas … me faire du mal. »

Même si il avait un peu honte d’abandonner la princesse, ne serait-ce que pour quelques heures. Il n’en avait pas vraiment envie … Surtout que le deuil était loin d’être terminé pour elle. Il aurait bien aimé l’aider mais … Il n’avait aucune idée en tête, aucune solution ! Et il devait avouer que cela le faisait rager intérieurement … lui qui était pourtant si calme en apparence. Bon … Il verrait plus tard.

« Je vais préparer mes affaires pour la journée. » annonça-t-il à l’autre soldat.

« Aucun problème, je te laisse tranquille et pépère. » répondit le soldat avant de s’éloigner et de quitter la chambre. Ce n’était pas des chambres individuelles … malgré son statut de chevalier, il ne le méritait pas encore. Et oui … Il devait faire des efforts pour obtenir ce qu’il désirait. C’était pareil qu’à son ancien travail.

Quelques minutes plus tard, il avait quitté la chambre, mais aussi le château. Direction la maison ! Il lui fallut une bonne heure de marche, sa foreuse dans une main, ses affaires sur son dos. Heureusement pour lui, il avait appris qu’il pouvait passer la nuit chez ses parents. Ah … Mais en même temps … Douély. Il avait envie de revoir la jeune femme ! Elle lui manquait terriblement, autant que ses parents d’ailleurs.

« Maman … Papa … C’est moi, Earnos. » dit-il lorsqu’il pénétra dans la boutique, ayant senti le besoin de se représenter aux personnes qui constituaient sa famille. Il avait oublié sur le moment que son père était sûrement parti travailler.

« EARNOS ! Mon fils ! » s’écria une femme avant de venir le serrer dans ses bras. Aie … C’est vrai … L’affection, toutes ces choses. Il rigola légèrement, serrant sa mère alors qu’il se demandait où était tous les autres membres de sa famille.

« Maman … Où est-ce qu’elles sont ? Enfin … Tu travailles seule maintenant ? »

« Mais non … Simplement, tu sais très bien que Passy n’est plus avec nous. Elle est maintenant avec son époux. Quant à Cassina, elle est partie voir Raor pour quelques heures. Tu sais bien à quel point ils sont proches tous les deux. Ah … Mes filles grandissent trop vite. Prends tout ton temps, Earnos, d’accord ? » lui dit sa mère, le gardant contre elle pendant de longues secondes jusqu’à ce qu’une petite voix se fasse entendre.

« Grand frère Earnos ? T’es à nouveau là ? »

Ah ! Olly était là ! La plus petite de sa famille ! Dire qu’elle avait maintenant cinq ans … et qu’elle savait plus que bien parler. C’est vrai … A cinq ans, lui, était déjà en train de forer … Mais il n’avait pas honte de ce qu’il avait fait … et de ce qu’il était devenu. Loin de là même.

« Par contre, Earnos … Quelqu’un t’attendait aussi depuis tout ce temps. Je crois même qu’elle va arriver d’ici un quart d’heure. Reste là en attendant. »

Hum ? Il avait une petite idée sur la personne mais il préféra se taire. Et visiblement, il avait parfaitement raison quand la porte du magasin s’ouvrit, laissant apparaître une jeune fille aux cheveux bleus. Celle-ci ne l’ayant pas encore remarqué, demanda à sa mère :

« Dites … Est-ce qu’Earnos viendra bientôt ? Il est toujours trop occupé avec ses entraînements. Et dans le château, on ne me le laisse pas rentrer pour le voir. »

« Et bien … Je pense que tu seras heureuse car aujourd’hui, il est là. »

Ah ? Ah bon ? Elle tourna sa tête à gauche puis à droite, ne le remarquant pas. Ce fut lorsqu’elle remarqua des cheveux blonds derrière le comptoir qu’elle s’approcha discrètement de celui-ci. Puis sans même prévenir, elle passa au-dessus du comptoir, atterrissant sur le jeune garçon alors que la femme Coxyclaque rigolait, amusée.

« AIE ! AIE ! C’est bon ! Coucou à toi aussi, Hérakié ! HEY ! Lâche-moi, c’est bon ! »

« Madame, on s’en va se promener ! » dit la jeune fille aux cheveux bleus, emportant Earnos sans même lui laisser le temps de prendre la parole.

Voilà maintenant qu’il était au beau milieu du village, en train de marcher à côté d’Herakié, celle-ci lui tenant fortement la main quitte à lui faire mal. Elle ne voulait surtout pas qu’il la lâche. Il en était hors de question ! Et puis, elle faisait une petite mine boudeuse même si elle était très heureuse de le revoir. Tactique qui marcha puisqu’il prit la parole :

« Euh … Herakié … Ne fait pas trop la tête, d’accord ? C’est juste qu’avec l’entraînement … et puis l’armée … et tout ça … J’étais très occupé. »

« Ca change rien … que tu aurais pu venir plus souvent. »

« Mais tu peux venir me voir quand tu veux hein ? Euh … Ca ne me dérange pas ! » dit-il avec un peu de gêne, la jeune fille s’arrêtant sur le chemin. Elle se pencha vers lui, les yeux fermés tout en tendant ses lèvres. « Mais … mais … Qu’est-ce que tu fais, Herakié ? » reprit le jeune garçon en reculant un peu, posant ses deux mains sur les épaules pour éviter ça.

« Bah … Si tu … veux que je vienne plus souvent te voir … C’est bien parce que tu m’apprécies beaucoup non ? » demanda la jeune fille en rouvrant ses yeux, sa tête penchée sur le côté comme dubitative par les paroles d’Earnos.

« Je t’apprécie beaucoup mais quand même pas à ce point. Euh … On ferait mieux de rentrer tous les deux … Il se fait déjà tard de toute façon. Et puis, je dois partir tôt dès demain. »

« Mais ça ne fait même pas une heure ! » se plaint la jeune fille, recommençant à faire une mine boudeuse bien qu’il souriait légèrement. Ça ne marchait pas cette fois.

Sur le chemin alors qu’il la raccompagnait, ils s’arrêtèrent une nouvelle fois, apercevant deux formes qu’il connaissait très bien. Sa sœur … Cassina était là ? Avec Raor ? OUPS ! Il se cacha avec Herakié, semblant se rappeler une petite scène pas si … lointaine que ça avec la princesse Terria. Qu’est-ce qu’ils disaient ?
Il tendit l’oreille, Herakié faisant de même. C’était quoi … Le Chenipotte tentait d’embrasser sa sœur aînée mais celle-ci refusa le baiser, rougissant néanmoins violemment. Elle s’éloignera sans plus de discussion, discussion dont ils n’ont rien pu entendre. Néanmoins, malgré le refus du baiser, cela se voyait parfaitement qu’elle avait des sentiments pour le Chenipotte. Voilà que le Chenipotte passa à côté de l’endroit où ils s’étaient cachés, ne semblant même pas les remarquer.

« Et bien … Moi … Si j’avais été Cassina … J’aurai accepté de l’embrasser … Enfin, si c’était toi bien entendu hein ? » murmura Herakié avec candeur.

« Je ne sais pas pourquoi … elle refuse ça. Pourtant, elle l’aime. »

Il avait fait semblant de ne pas l’entendre, la jeune fille poussant un petit gémissement plaintif pour bien signaler qu’elle n’appréciait pas cela. Elle l’embrassa soudainement sur la joue, le faisant crier de surprise alors qu’il cherchait une explication. Elle lui signala que cela, c’était pour l’avoir ignoré. Maintenant, il était temps de rentrer.

Elle le raccompagna jusqu’à la boutique de fleurs, le jeune garçon lui demandant si il devait l’emmener jusqu’à chez elle. Elle signala que non mais qu’en échange, il devait revenir bien plus souvent ! Elle le laissa devant la boutique, s’éloignant à son tour avec plusieurs salutations de la main. Elle était adorable … en quelque sorte.

« Et bien … On dirait qu’au final, tout s’est bien passé, non ? » lui demanda sa mère alors qu’il pénétrait dans le magasin.

« Ca peut aller … Cassina est rentrée ? Je l’ai vue sur le chemin … »

« C’est exact. Elle semblait un peu chamboulée. Enfin bon … C’est de son âge, les amours … Tu es encore trop jeune pour ça … bien que visiblement, Herakié semble avoir déjà quelques années de plus sur le sujet. » reprit sa mère avec amusement.

« Maman … s’il te plaît … On peut parler d’autre chose ? J’espère que Papa va bientôt rentrer … Je veux le voir avant de repartir. »

« Oh … D’ailleurs, pendant que tu n’étais pas là, un jeune Rapion est venu nous voir. Il était porteur d’un message qui signalait que tu avais encore quelques jours de repos en plus. »

« Hein ? Quoi ? Olistar est venu ? » dit-il avec surprise.

Comment ça se faisait ? Et puis … Enfin non … Ce n’était pas le plus important. Il avait encore quelques jours de repos ? Mais il savait ce qu’il allait faire ! Bien entendu, ne pas prévenir Herakié car sinon, il n’aurait aucun moment pour souffler mais … Il allait voir Douély ! OUI ! C’était une excellente chose que ce repos ! Il allait revoir Douély … et peut-être parler avec elle. Rien que cette idée … Il adorait ! Vivement demain !

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