Chapitre 34 : Vol de pokémons

« Mais où est-ce que tu m’emmènes encore ? Ce n’est pas un endroit tordu hein ? Tu as entendu ce que je viens de dire, Bel ? BEL ! »

« Mais non, c’est pas un endroit tout tordu ! Tu vas voir, c’est très bien ! Car je veux t’emmener quelque part où je suis sûre que tu seras content. Mais il faudra me tenir la main car en même temps, c’est important. Tu vas voir, je suis sûre que tu vas adorer ! »

Et comment est-ce qu’elle pouvait en être aussi sûre ? Elle ne connaissait pas du tout ses goûts, loin de là même. C’était plutôt le contraire même. Il ne devait pas avoir peur mais il était quand même un peu effrayé à cette idée … Enfin bon … Il devait essayer de lui faire un peu plus confiance que ça … même en dehors des arènes de pokémons.

Et il fut encore plus apeuré quand il vit … qu’elle l’emmenait dans un centre commercial ? Mais qu’est-ce qu’elle avait encore en tête cette pauvre fille ? Ca ne tournait vraiment pas rond chez elle, n’est-ce pas hein ? Il fallait vraiment qu’elle aille se faire soigner. Est-ce qu’il avait une tête à faire les boutiques. Devant son regard désabusé, elle reprit :

« T’en fais pas, ce n’est pas encore ici la surprise ! Je sais où je dois me rendre ! J’ai demandé à monsieur Artie un bon endroit pour ça ! »

« Et je suis sensé être plus rassuré maintenant ? »

« Bien sûr que oui, gros bêta ! Tu me tiens la main hein ? Pour pas qu’on se sépare ! » dit-elle avec entrain avant d’éclater de rire comme une enfant.

Une enfant qu’elle était … Qu’est-ce qu’il y avait de si spécial dans cet endroit ? Dans ce centre commercial ? Il la vit l’emmener dans la partie de l’électronique relié aux pokémons. Quoi ? C’était là pour acheter des pokéballs ? C’est vrai qu’il valait mieux penser à en avoir de meilleures pour certaines futures captures mais quand même.

« Tu peux attendre un petit peu ici, Téo ? Je te promets que ça ne sera pas très long. »

« Fais comme tu veux … Je vais finir par croire que tu me tiens au bout d’une laisse. » marmonna-t-il en haussant les épaules pour bien montrer que ça ne l’affectait plus au final. Autant finir tout cela le plus rapidement possible. Il verrait ensuite, n’est-ce pas ?

« Tu n’es pas mon Ponchien ! Juste un ami auquel je tiens beaucoup ! Ça fait depuis très longtemps que je n’ai pas eu de vrai ami ! Depuis au moins Touko et les autres ! »

« Oh tais-toi et vas dans la boutique. Je t’attends à l’extérieur. »

« Ne t’éloigne pas trop hein, hein ? J’ai quelque chose à faire mais ça sera très rapide ! »

« Tu n’arrêtes pas de te répéter. Vas dans cette boutique et arrête donc de parler un peu ! » cria Téo alors qu’elle poussait un petit hurlement de joie avant de dire que oui, elle allait se dépêcher au lieu de rester sur place !

Bon sang, cette fille ne pouvait-elle pas s’arrêter un moment ? Un simple moment … de calme. C’était aussi simple que ça et c’était tout ce qu’il demandait, rien de plus. Mais quand même, qu’est-ce qu’elle était en train de préparer ou de magouiller ? Il n’avait pas du tout confiance en l’adolescente. Elle préparait parfois des coups tordus.

Des coups plus que bizarres. Mais bon … Peut-être que c’était une bonne idée … pour une fois. Si seulement, il pouvait se rassurer plus que ça. Il n’était pas sûr que ça soit le cas maintenant. Il soupira légèrement, venant s’installer sur un banc à dix mètres environ de la boutique où elle s’était enfoncé. Quel gadget elle allait encore acheter ?

Pfff … Sûrement une babiole électronique qui faisait de la musique ou quelque chose du genre. Il ne fallait pas s’attendre à grand-chose de plus en ce qui la concerne. Pourtant, elle revient quelques minutes plus tard avec deux boîtes … dont l’une était entourée d’un emballage cadeau ? C’était quoi ça ? Quand même pas ce qu’il pensait ?

« Téo … Téo … J’ai une surprise pour toi ! »

« Dit-elle alors qu’elle tient un paquet cadeau dans ses mains. » marmonna Téo en fronçant les sourcils. Elle ne comptait quand même pas faire … ça ? Pourtant, elle déposa l’une des deux boîtes sur les genoux de l’adolescent, reprenant :

« C’est pour toi ! C’est pour tout ce temps passé avec moi ! Et puis, c’est grâce à toi si j’ai gagné mes trois badges hein ? Alors, je pensais que c’était une bonne idée ! »

« Tu pensais que c’en était une … Mais je ne crois pas que ça soit le cas. »

Pourtant, il observa le cadeau, intrigué. C’était quoi ? Il pourrait regarder l’autre boîte mais l’adolescente avait déjà mise la sienne dans son dos, sifflotant et rougissant un petit peu. C’était le même objet, il en était sûr et certain mais quoi ?

Il commence à le déballer calmement pour être sûr que je ne fais pas de bêtises. Elle s’assoit à côté de moi alors que je ne la regarde pas. C’est quoi ça ? Je lis sur la boîte : Vokit ? Un Vokit ? Quand même pas. Je me mets à ouvrir la boîte alors qu’elle fait de même de son côté.

« Euh … Je peux savoir pourquoi tu as acheté deux Vokits ? Tu veux donner le second à qui ? Car je ne devrai pas ouvrir celui-ci. »

« Mais c’est à toi le second, gros bêta ! » répond t-elle en rigolant.

« Tu te fous de ma gueule hein ? Tu connais le prix d’un Vokit ? C’est pas le genre de cadeaux que tu peux faire à n’importe qui ! »

Il dépose la boîte à moitié ouverte à côté de lui. Il tente de se contrôler pour ne pas s’énerver mais c’est plus difficile qu’il ne le croit. Peut-être parce qu’il n’arrive pas à s’énerver correctement ? Envers elle ? Envers quelqu’un d’autre ? Envers lui ?

« Tu … Tu me fais chier, Bel. C’est quoi ton problème ? C’est quoi sérieusement ton problème ? Sérieusement, c’est quoi qui cloche chez toi ? Est-ce que j’ai une tête à ce que l’on m’offre un Vokit ? Regarde-moi ! Regarde-moi ! » cria-t-il alors qu’il se fichait complètement qu’ils soient au beau milieu du centre commercial.

« Car tu es mon ami … C’est tout, Téo. »

« Mais même à tes amis, tu n’offres pas quelque chose d’aussi cher ! Je vais le rendre pour que tu sois remboursée ! Il est hors de question que j’accepte ça ! »

« Tu ne peux pas être remboursée. » bredouilla-t-elle, tremblante et attristée.

« J’espère que tu blagues … C’est une mauvaise blague hein ? Tu ne peux pas être remboursée ? Alors que ça coûte horriblement cher ? »

Il a cru en son mensonge ! Elle aurait bien aimé sourire mais elle n’avait pas le cœur à ça. Pas du tout même. Les paroles et les réflexions de Téo l’avaient complètement démotivée. Elle pensait qu’il serait heureux … plus heureux que ça mais non.

« Oh bordel ! BEL ! C’est un objet horriblement cher ! Tu ne penses pas que tu pourrais utiliser ton argent pour des choses bien plus importantes ?! »

« Rester tout le temps en contact avec toi est important pour moi ! » cria-t-elle en sanglotant.

Il s’immobilisa, choqué par les paroles de Bel. Rester en contact avec lui ? Elle était … stupide ou quoi ? Rester en contact avec lui ? Pour quelle raison ? Non, non et non. Attendez un peu. Quelque chose clochait avec lui. Il ne devait pas s’énerver pour rien. Ce n’était pas bon … Mais ce n’était pas rien ! C’était juste qu’elle dépense de l’argent, une telle quantité d’argent … Elle avait sûrement utilisé l’argent récupéré des trois badges pour ça !

« C’était juste stupide ! C’est juste idiot de ta part ! Pourquoi tu veux rester en contact avec moi ? Tu es idiote ! Une imbécile ! Voilà ce que tu es ! »

« Par … Pardon … Téo … Je pensais vraiment que ça te ferait plaisir. Je ne veux plus perdre le contact avec toi, c’est tout. Tu es mon ami … non ? »

Elle continuait de sangloter et il voyait peu à peu son regard qui brillait. Elle n’allait pas briller ? Purée, il allait se sentir mal. C’était pas que son cadeau était pourri ! PAS DU TOUT MÊME ! C’était juste que … que …

« Bel, c’est un cadeau trop bien pour moi. C’est tout … C’est vraiment tout. »

« Ca ne fait rien … Snif … C’est juste que … »

« Bon, on l’ouvre alors ? Mais sache que je te rembourserai quand je le peux, Bel. Je ne compte pas te laisser m’offrir un tel cadeau. »

« D’a … D’accord, Téo. On va essayer de voir comment ça marche tous les deux. »

Elle s’empêchait de sourire alors qu’elle essuyait les premières larmes qui étaient arrivées à ses yeux. C’est tout … Elle était contente. Elle n’avait pas besoin de plus pour l’instant. Ils ouvrirent ensemble les deux boîtes contenant les Vokits. Alors … Comment est-ce que ça marchait ? Ils allaient le savoir tous les deux ! C’était aussi simple que ça ! Ils allaient passer un peu de temps ensemble … encore une fois.

« Alors … Euh … Bel ? Tu as rentré tes données ? »

« Oui, oui ! C’est rentré ! » dit-elle avec entrain alors qu’il observait le Vokit qu’il avait autour du bras. Il était de couleur rose alors que celui de Bel était de couleur bleu.

« Euh … Y a pas un problème, je suis en train de me dire ? » demanda l’adolescent.

« Où ça un problème, Téo ? C’est quoi le problème ? » questionna-t-elle alors qu’il désignait la couleur de leurs deux Vokits. Il reprit :

« Je crois que la couleur bleue, c’est à la base pour les garçons. Tu sais, le rose, tout ça, ça fait plus rose bonbon donc pour les filles. On doit échanger et … »

« Je ne crois pas qu’on puisse échanger nos Vokits, Téo … Ils sont maintenant enregistrés à notre nom. On peut pas les… réinitialiser, ça se dit ? »

« Ouais, ça se dit et c’est étonnant que tu utilises un mot comme ça sans avoir un mal de crâne. Oh bordel … Un Vokit de couleur rose, une Couverdure … Je crois que je vais finir par me questionner sur ma sexualité si ça continue … puisque je n’arrête pas d’être embrouillé par ta faute, Bel. Bon, ce qui est fait, est fait maintenant. »

« On va les tester ? Je t’ai rentré dans le Vokit ! Et j’ai aussi les données du professeur Araragi ! Mais aussi ceux de mes autres amis ! » s’écria-t-elle avec joie.

« J’ai juste ceux du professeur Araragi et du tien. Je n’ai pas besoin des autres. »

Pourtant, elle lui demanda de les enregistrer au cas où. On ne sait jamais. Bon, c’était bien parce que c’était elle … et qu’il avait pas envie qu’elle ne pleure. Ils se séparèrent tous les deux, se quittant pour éviter de se voir. Ils allaient tester tous les deux le Vokit.

Alors … Comment ça marchait ? Il devait faire quoi ? Ah oui ! Ça, ça et ça … L’écran afficha le visage de Bel et le haut de son corps ainsi que ce qui se trouvait derrière. L’adolescente avait un grand sourire aux lèvres, disant :

« Téo, Téo ! Ca marche ! Je te vois dans l’écran ! »

« Tiens donc … Je pensais que tu allais me dire comment ça se faisait que j’avais rapetissé et comment je suis rentré dans le Vokit. »

« Hein ? Pourquoi est-ce que je dirai ça ? » demanda l’adolescente, un peu étonnée des propos de Téo qui fit un geste négatif de la main.

« C’est pas important, laisse-tomber de toute façon. Bon … Ça a l’air de bien marcher on dirait. Ca a une longue portée non ? »

« Bien sûr que oui, Téo ! Ça permet de communiquer n’importe où dans Unys ! Maintenant, on ne pourra jamais être séparés tous les deux ! »

« Et merde … Rien que ça. » dit-il en ironisant bien que ça le dérangeait moins que d’habitude. Il commençait à s’habituer aux propos de Bel.

« MOUSTI ! MOUSTILLON ! » cria une voix derrière Bel alors que celle-ci éclatait de rire, soulevant son pokémon à une main pour le montrer à l’écran du Vokit.

« Hey, Téo ! Mon Moustillon est sorti tout seul de sa pokéball, tu as vu ? »

« Je vois ça … Et fais gaffe à ce qu’il ne bidouille pas trop le Vokit. On ne sait jamais … Il n’a pas l’air d’être un éclair d’intelligence … comme toi quoi. »

Bien entendu, elle allait faire très attention quand même ! Mais en même temps, qu’est-ce qu’elle était heureuse qu’il accepte ! Tellement heureuse et …

« HEYYYYYYY ! Mais qu’est-ce que vous faites ? MAIS LÂCHEZ-LE ! LÂCHEZ-LE ! »

Qu’est-ce qui se passait ? Ce qu’il voyait sur l’écran montrait que le Vokit était secoué mais Bel aussi. Il pouvait voir deux personnes en train de s’enfuir … avec le Moustillon de Bel ?

« MAIS MAIS … AU VOLEUR ! ILS ME VOLENT MON MOUSTILLON ! »

« BORDEL ! BEL ! Tu es où ? Reste à l’endroit habituel ! J’arrive tout de suite ! » cria-t-il avant de se mettre à courir du mieux qu’il le pouvait.

Il retrouva facilement Bel qui était en pleurs, l’adolescente aux cheveux blonds fonçant dans ses bras. Il ne savait pas consoler les filles ! Il devait juste lui tapoter le dos non ? Chose qu’il fit tandis qu’il lui demandait ce qui se passait exactement.

« C’était … C’était des personnes habillées bizarrement. »

« La Team Plasma. » annonça-t-il calmement, n’ayant pas besoin de plus d’explications.

« Ils m’ont … Ils m’ont volé Manos, Téo ! »

« On va aller le récupérer, ne t’en fait pas. » reprit l’adolescent avant de la faire quitter ses bras. Il ne fallait pas non plus trop en profiter.

« MOUINNNNNN ! Mon Ponchiot ! Ces vilains messieurs me l’ont pris ! » hurla un enfant qui ne devait avoir que cinq ans.

Des vols … Il y avait tellement de vols autour d’eux. C’était bien l’œuvre de la Team plasma alors ! Mais qu’est-ce qu’il pouvait faire ? Il n’était pas un héros contrairement aux autres adolescents ! Il devait juste récupérer le Moustillon de Bel ! Il n’avait pas besoin de l’entendre pleurer encore une fois.

« Tu sais par où ils sont partis ? » demanda Téo alors que Bel hochait la tête, désignant une longue ruelle peuplée par la foule.

Et merde … Rien que ça. Ca risquait d’être dur de les poursuivre. Mais il n’allait pas perdre courage ! Et il était sûr qu’il ne serait pas le seul à rechercher la Team Plasma !