Chapitre 68 : Tout lui dire

ShiroiRyu
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Chapitre 68 : Tout lui dire

« Xano, tu m’étrangles. »

« TYRANIA ! »

Si il pouvait pleurer en ce moment, il ne se serait pas gêné mais l’instant n’était pas aux sentiments et il retira ses bras autour de la fourrure de Tyrania avant d’émettre un petit rictus, lui murmurant :

« Mais tu pues ! Tu ne t’es pas lavée ou quoi ?! »

« T’as que ça à dire pour nos retrouvailles ?! »

L’une des queues dorées alla le frapper à la joue pour le faire tomber en arrière. Le coup n’avait pas été donné avec violence mais juste à titre de prévention. Plus vite il s’éloignait, mieux ce sera. Il n’avait pas encore remarqué son nouveau visage, ce visage si affreux… Maintenant qu’elle était à près de lui, elle avait peur de sa réaction mais au moins, il n’avait pas changé et elle était si contente de le retrouver.

« Enfin bon… Je suis désolée mais ces derniers temps, je n’ai pas eut vraiment le temps de me préoccuper de ma personne. »

« Je m’en contrefous de tout ça ! Tu es revenue et ça me suffit ! »

Le Dracaufeu s’était relevé, visiblement assez furieux de s’être pris ces nombreux coups de la part de Tyrania alors que celle-ci l’observait de son unique œil violet. Elle ouvrit la gueule avant de pousser un puissant cri qui résonna dans les bois, un cri effrayant et surprenant. Le Dracaufeu trembla légèrement : Malgré son absence de pensées à cause du virus Ivoil, il pouvait encore ressentir la peur. Rapidement, il battit des ailes avant de se diriger à toute allure vers Loxen. Celui-ci s’était bouché les oreilles alors que Luna, Oriane et Nelya s’étaient retournées vers l’endroit d’où provenait le cri :

« Et dire que je pensais qu’elle était morte dans cette explosion. Fini de rigoler, je ne vais pas risquer ma vie inutilement en sachant que vous êtes maintenant quatre ! »

« Qu’est-ce que… »

Le Dracaufeu fonçait vers lui alors que Luna avait posé son regard rubis sur le dragon orange. Elle l’attendait de pied ferme mais déjà le dragon orange disparaissait en s’illuminant, Loxen venant d’avoir une seconde queue qui lui poussa juste au-dessus de la première, une queue au bout enflammé. Rapidement, il se mit à créer un puissant souffle de feu en direction de Luna, celle-ci tentant de l’esquiver bien que c’était trop tard. Soudainement, Tyrania se positionna devant elle, se prenant les flammes alors que Luna reculait en murmurant :

« Mais mais… »

« Les flammes ne me font rien. Ce n’est pas comme si je pouvais mourir à cause d’elles. De toute façon… J’ai une bonne raison de m’occuper de lui. »

« Tyrania, qu’est-ce qui t’es… »

Nelya et Oriane avaient finalement remarqué ce qui avait changé chez elle. Luna et Xano n’étaient pas encore au courant et ils n’avaient pas besoin de l’être. Elle grogna légèrement pour les arrêter avant même qu’elles ne tentent de finir leurs phrases. Une petite chose s’illumina au milieu de ses huit queues alors que l’une d’entre d’elles envoyait l’objet en direction de Xano qui était sorti des bois.

« XANO ! Prend le médaillon ! Je crois qu’il est grand temps d’avoir une discussion toi et moi ! On va s’occuper de lui en même temps ! »

« Oui cheffe ! »

Il s’exclama en rigolant alors qu’il récupérait le médaillon blanc-gris. Il y avait toujours cette représentation magnifique de la Feunard gravée dessus et il eut un petit sourire en voyant une minuscule fissure sur l’un des bords. C’est vrai… Il était enfin temps de tout savoir à son sujet. Déjà, il caressa le médaillon alors qu’il s’illuminait en même temps que Tyrania.

« Ce n’est pas comme ça que vous allez me battre ! Vous n’êtes qu’une pathétique et simple symbiose ! J’en suis à ma cinquième symbiose ! VOYEZ LA DIFFERENCE ! »

Loxen battit de ses ailes insectoïdes alors que la fin de l’illumination arrivait sur Xano. Ah… Cette chaleur, elle lui avait tant manqué ! Il se sentait si heureux en ce moment et les pensées de Tyrania arrivaient directement dans son cerveau. Elle aussi était contente de le voir, si contente… Loxen était à la hauteur de Xano, prêt à le frapper de toutes ses forces avec ses coudes de roche.

« Et ? C’est sensé me faire quoi ? Tu n’es pas capable d’arriver à mon niveau, Loxen. Tu peux faire deux, trois, cinq ou dix symbioses, ça ne changera rien si tu ne connais pas les pokémons avec qui tu les fais. De plus, tu broies leurs volontés. Seraient-ils heureux de voir que tu les manipules ? »

Xano avait arrêté l’attaque avec son bras gauche avant de lui décocher un violent coup dans les gencives, l’homme aux lunettes noires et à la coupe afro volant en arrière sans comprendre ce qui venait de le frapper. Les lunettes noires se fissurèrent légèrement alors qu’il se redressait : Cette… Feunard était vraiment très puissante mais comment pouvait-elle le blesser, lui ? Avec ses cinq symbioses, il devait être invincible pour la majorité des hommes ! Xano passa une main sur son torse velu de poils dorés en souriant :

« Même si tu… as une mauvaise odeur Tyrania, tes poils sont toujours aussi doux au toucher. On s’occupe de lui et je te fous à l’eau. »

« Xano ? Je… voulais te dire quelque chose depuis toutes ces années. Est-ce… que tu es prêt à m’écouter ? »

Elle avait un ton qui se voulait neutre mais il pouvait ressentir toute la tristesse de Tyrania dans cette voix. Il hocha la tête dans le vide alors que Nelya et les deux autres femmes comprenaient ce qui se passait : Tyrania discutait avec Xano à l’intérieur de son crâne. Oriane fit apparaître ses serres à la place de ses deux pieds avant de crier à Nelya et Luna :

« Les filles ! On essaye de s’occuper de lui ! Je crois qu’ils vont avoir une longue discussion ! Laissons les se parler un peu ! »

« Aucun problème pour ma part. De toute façon, je ne pensais pas faire autre chose. »

« Pfff… Elle est revenue et elle va s’accaparer encore un peu plus Xano ! Mais bon… Si il a fait son choix, je ne peux pas lui en vouloir. De toute façon, je préfère le savoir heureux. »
Les trois femmes se jetèrent sur Loxen qui s’était relevé après le violent uppercut qu’il avait reçu. Si elles voulaient se battre, elles étaient bien tombées ! De toute façon, le coup qu’il avait pris, cela n’avait été que de la chance ! Xano s’était légèrement reculé, restant debout tout en son dos contre un arbre.

« Comme tu peux t’en douter… J’ai eut… quelques problèmes dans mon enfance. »

Voilà qu’elle se mettait à lui raconter finalement sa vie antérieure, celle qu’elle avait avant de le rencontrer, celle qui lui avait causé tant de souffrances. Il fermait les yeux, ses pensées fusionnant avec celles de Tyrania pour lui permettre une image précise de son passé. Treize années auparavant, elle marchait tout en bout de file avec quelques autres Goupix et de nombreux Feunards devant eux.

« Qu’est-ce qu’on lui a mis à ce Chaglam ! Il a rien compris à ce qui lui est arrivé ! »

« Oui mais faut dire qu’il voulait s’en prendre à nous trois ! »

Elle les écoutait sans parler alors qu’elle marchait avec eux. Sa fourrure argentée était bien différente de celles des autres Goupix. Bien qu’elle était la dernière descendante de Zyla et de Merak, elle était appréciée de tous et de toutes. Sa fourrure argentée était le signe d’une très grande puissance et destinée d’après les dires de Kalix, l’aînée des Feunards dans la famille et mère de Merak. Son grand-père était mort au cours d’un combat contre un puissant Dracolosse qui s’en était pris à la famille. Les trois Feunards qui étaient devant les autres étaient simplement ceux les plus respectés, les plus puissants et les chefs du groupe : Merak au milieu, Zyla à sa droite et Kalix à sa gauche. Chacun et chacune écoutait avec attention les ordres de ces trois Feunards. Malgré sa taille chétive par rapport aux deux autres chefs, Kalix était appréciée des Goupix pour ses nombreuses histoires sur le monde et sur ses connaissances. Vieille de presque huit cents cinquante années, elle avait vécu bien plus longtemps que tous les Feunards se trouvant en ce lieu. La nuit, les jeunes l’entouraient alors que les Feunards allaient chasser pour nourrir leurs enfants. Du moins, leurs enfants… Une bonne partie était issue de la famille de Zyla et Merak mais de nombreux Feunards non reliés par le sang avec eux les avaient rejoints avec leurs progénitures. Crainte et respectée, cette famille de Feunards était reconnue comme très dangereuse pour les humains.

« Dis grand-mère Kalix, pourquoi les humains sont encore en ce monde ? »

« Les humains sont comme nous, Palan. Ils ont le droit de vivre sur cette Terre. Simplement, nous sommes en désaccord permanent avec eux, c’est pourquoi nous ne faisons que les attaquer et nous protéger de leurs nombreux assauts. »

« Dis grand-mère Kalix, c’est vrai qu’à l’époque où tu étais une jeune Goupix, les humains n’avaient pas ces étranges sphères rouges et blanches qui font apparaître les autres animaux ? »

« Exactement Otina, en ce temps, les pokémons et les humains devaient avoir une véritable relation entre eux et savoir se comprendre. En ce temps, une bonne partie des créatures et même les Feunards étaient leurs amis. Comme nous n’étions pas capturés contre notre volonté par les hommes, nos relations étaient pures et sincères. »

« Alors pourquoi ils ont inventé ces sphères rouges et blanches ? Cela ne leur plaisait plus d’avoir ces relations ? »

« Tout simplement que parmi les humains, certains sont maléfiques et veulent diriger ce monde. Mais les humains ne sont pas tous mauvais, simplement, ils ont choisi l’option de facilité et nous ne pouvons pas leur en vouloir. Nous aussi, nous avons quelques dissidents et donc… »

« Arrête donc de raconter ce genre de bêtises, Kalix. Tous les hommes sont mauvais et cela ne changera jamais. »

Les Goupix se retournaient vers la Feunard au pelage brun. Celle-ci était arrivée alors que la vieille Feunard racontait son histoire. Elle jeta un regard de même couleur que son pelage avant de dire :

« Il est l’heure d’aller se nourrir et ensuite de se coucher. Nous resterons ici. Partez maintenant vous rassasier. »

Les Goupix poussèrent des glapissements de joie alors que Zyla s’éloignait, suivant cette dernière pour aller se nourrir. Seule Tyrania était restée près de sa grand-mère, celle-ci ayant remarqué la présence de la jeune Goupix au pelage argenté. Les yeux jaunes de la vieille Feunard se posèrent sur elle avant de dire :

« Alors, tu n’as pas faim Tyrania ? Tu ne veux pas manger ? »

« Et toi grand-mère, pourquoi tu ne manges jamais ? »

« Oh que si, je mange, ne te fais pas de soucis pour ça. Simplement, je consomme beaucoup moins que vous. Les vieilles Feunards comme moi n’ont pas besoin d’être nourries souvent. »

« Mère… Ce n’est pas raisonnable. »

Un magnifique Feunard à la fourrure rougeoyante était apparu avec quelques morceaux de viande au-dessus de ses neufs queues. Il devait bien mesurer dans les deux mètres cinquante et s’était approché de Tyrania et de Kalix. Des yeux de couleur argentée posés sur les deux créatures, il déposa les morceaux sur le sol avant de dire :

« Veuillez manger au lieu de dire de telles choses. Vous êtes celle que tout le monde respecte et admire. Vous êtes un modèle auquel bon nombre de Feunards aimeraient ressembler. »

« Moi je l’aime vraiment beaucoup grand-mère Kalix ! »

« Ah… Tyrania, Tyrania, Tyrania, tu embêtes encore ta grand-mère ? Vilaine fille. »

« Elle ne m’ennuie pas, mon fils. J’étais en train de raconter … »

« Dis Père ! Je voulais savoir : Est-ce que tous les hommes sont mauvais ? »

« Tu devrais manger au lieu de dire des bêtises. Tu es beaucoup trop jeune pour ça. »

Les deux Feunards se regardèrent dans les yeux alors qu’elle obéissait à son père. Il valait mieux ne rien dire à ce sujet. Il était le seul au courant des antécédents de sa mère. Quelques semaines s’étaient écoulées et les Goupix s’amusaient à moyenne distance des Feunards qui s’étaient réunis pour discuter entre eux. Une sorte de gros papillon à la peau bleue et aux yeux rouges s’approcha des Goupix avant de venir les narguer en tournant autour. Les jeunes renards s’étaient déjà redressés sur leurs pattes en glapissant avant qu’une voix ne se fasse entendre :

« Restez ici ! Ne vous laissez pas avoir par ce …TYRANIA ! »

La jeune renarde au pelage argenté n’avait pas écouté la consigne, se mettant à poursuivre avec vélocité le Papillusion qui s’enfuyait. Après une course de plus de cinq cent mètres, elle arriva finalement devant un jeune garçon qui avait les yeux fermés. Une coupe au bol, les cheveux noirs, il ouvrit ses deux yeux rouges avant de murmurer :

« Tiens ? Une Goupix ? Qu’est-ce que tu fais là ? »
Elle s’était mise à grogner, poussant quelques glapissements pour signaler qu’elle n’allait pas se laisse faire mais le jeune garçon s’était agenouillé, tendant sa main droite vers elle. Elle n’avait pas hésité à le mordre mais celui-ci ne semblait même pas ressentir la douleur. Ses yeux vairons posés sur lui, elle essayait de comprendre la réaction de l’enfant mais celui-ci prenait la parole :

« Moi, je m’appelle Malar. Toi, tu t’appelles Tyrania, c’est ça ? Tu veux être mon amie ? »

Il l’avait regardé avec un léger sourire aux lèvres alors qu’elle retirait ses crocs, apeurée par la situation. Comment Malar connaissait-il déjà son nom ? Elle s’était enfuie alors que l’enfant lui avait demandé de ne pas partir d’une voix triste. Elle était retournée près des autres Goupix, se faisant crier dessus par Zyla pour ce qu’elle venait de faire. Quelques journées s’étaient déroulées et à chaque fois, dès l’instant où elle était seule, Malar revenait près d’elle, lui demandant de bien vouloir être son amie. Elle avait bien tente de le retirer de son esprit, de l’oublier mais rien n’y faisait. Elle n’en avait jamais parlé mais le poids de sa conscience devint trop lourd et elle demanda à Kalix alors qu’elles étaient seules :

« Grand-mère Kalix… Est-ce que les humains sont tous mauvais ? »

« Pourquoi cette question, chair de ma chair ? »

« Je… Tu promets de ne pas le dire ? Et bien… J’ai rencontré un… jeune humain et il veut que je sois son amie. »

« Et toi que veux-tu ? »

Elle ne semblait même pas étonnée de savoir que Tyrania parlait avec un humain. Sa grand-mère était vraiment spéciale. Elle était tellement… superbe. C’était vraiment celle qu’elle admirait le plus au monde. Décontenancée par les propos de sa grand-mère, elle lui répondit :

« Je ne sais pas trop. Il fait un peu peur… mais il n’a pas l’air méchant. C’est un enfant comme moi ! Tu crois que… je peux devenir son amie ? Mais qu’est-ce que les autres vont dire ? »

« Pourquoi devrais-tu le leur dire ? Tu peux tout simplement t’amuser avec lui en lui demandant de ne pas te capturer et ensuite revenir ici comme si de rien n’était. »

« Dis… Grand-mère, tu connais beaucoup les humains, non ? Tu n’as jamais voulu devenir l’amie de l’un d’entre eux ? »

« Oh que si… Plus d’une fois, j’ai voulu le devenir et tout ça pour un unique homme. Mais cela remonte à fort longtemps… J’avais à peine six cents années voir un peu plus mais je m’en rappelle de cet homme. J’étais en train de chasser mais j’avais surestimé l’ennemi et mal m’en a pris. J’étais couverte de blessures et j’ai perdu mon chemin. »

« Et alors ? Et alors ? Et où était Papa et les autres ? »

« Ils n’étaient pas là. J’étais encore capable de me débrouiller toute seule à cette époque… Du moins, j’y croyais jusqu’à ce jour. Gravement blessée, j’errais dans les bois quand je l’ai vu… Cet homme. Il devait avoir une quarantaine d’années et des cheveux noirs qui montraient qu’il n’aimait pas se coiffer. Il était aussi en train de les perdre et j’avais remarqué que certains de ses cheveux devenaient gris. Il s’est approché de moi mais j’ai grogné pour lui signaler que j’étais encore capable de me battre. Je ne voulais pas me laisser faire, je n’allais pas devenir l’un de leurs outils ! »

« Continue grand-mère ! Continue ! »

« Malheureusement, j’avais beau grogné, je n’étais pas en état de continuer à me battre et je me suis évanouie. Quand je me suis réveillé, j’ai remarqué que j’avais beaucoup de bandages et que mes blessures étaient guéries en majorité pour une bonne partie. L’homme dormait sur une chaise, sa tête posée sur la table d’opération. Il avait veillé pendant toute la journée et la nuit à ce que je ne suis plus en danger de mort. J’ai essayé de m’échapper avant de me laisser amadouer mais mon corps était trop faible. Il s’est réveillé et m’a signalé qu’il ne valait mieux pas bouger maintenant. Je n’avais que faire de l’avis d’un humain mais il avait totalement raison. Il s’est présenté à moi et je retiendrais toujours ce nom : Analos Enéka. »

« C’était donc un gentil humain puisqu’il t’a soigné ! »

« Exactement… Un humain comme j’aimerais tant en voir dans ce monde. Je me suis laissé faire et il m’a tout raconté. Auparavant, il travaillait pour une organisation criminelle et faisait des manipulations sur les pokémons. Quand j’ai appris ça, je l’ai simplement ignoré car ce n’était pas si important. Il était si sincère et n’avait jamais esquissé un seul geste pour me capturer. Jamais il ne m’avait demandé si je voulais être son pokémon. Il voulait simplement me soigner car il avait une dette envers les pokémons. Il voulait faire de son mieux pour se faire pardonner. Après deux semaines, j’étais maintenant en parfaite condition physique et je lui ai adieu. Je ne pouvais pas rester avec lui alors que je l’aurais tant voulu. J’avais tellement de choses à gérer, je ne pouvais pas les abandonner pour un humain. »

« Tu l’aimais bien donc ? »

« Oui… Si je n’avais pas eut de famille, je l’aurais rejoint, j’en suis sûre. J’ai appris quelques années plus tard qu’il était mort d’une façon atroce par l’organisation criminelle qu’il avait quittée. Je me suis dit à ce moment là : Si seulement j’étais restée avec lui… Je l’aurais protégé et rien ne serait arrivé. »

« Mais c’est triste comme histoire ! Pourquoi tu ne la racontes jamais ? »

« Car notre famille déteste les humains. Ta mère, Zyla voue une haine farouche à ces derniers. Elle prend de plus en plus de poids dans les décisions et je n’ai pas mon mot à dire. Est-ce que tu as envie de passer le reste de ta vie avec cet humain ? Si c’est le cas, tu devrais aller le rejoindre et t’amuser avec lui. Je ne dirais rien. »

« Moi non plus ! »

Oui… Sa grand-mère… Elle l’aimait tant, elle l’admirait car elle la comprenait si facilement. Un mois s’était passé : Le jeune garçon et elle s’amusaient à chaque fois qu’ils se voyaient. Etrangement, il était toujours derrière eux mais elle ne se posait pas de questions. Un jour, sa mère s’était approchée d’elle et lui avait donné un violent coup de patte en grognant :

« Toi ! Tu as l’odeur d’un humain ! Je pensais que c’était par erreur mais depuis plus d’un mois, tu disparais pendant quasiment une heure ! Où est-ce que tu traînes ?! »

« Zyla… Calme toi, voyons. Tyrania a sûrement une bonne explication. »

« Je… Je… Je rencontre un humain. Il s’appelle Malar et il est très gentil ! Les humains ne sont pas tous méchants comme vous le dites, Mère ! »

« IDIOTE ! Que tous les Feunards se réunissent ! Nous allons devoir discuter de ce que nous allons faire d’elle ! »

Un second coup de patte dans sa tête et elle était tombée au sol. Les Goupix s’étaient tous reculés comme dégoûtés par Tyrania. Seule Kalix était restée à distance d’elle mais en la regardant de ses yeux tristes… Elle ne pouvait rien faire. Finalement, elle s’éloigna pour rejoindre les autres Feunards. La décision avait été sans appel : Elle devait quitter la famille pour éviter de ramener le malheur sur eux avec cet humain. Kalix avait fait de son mieux mais Zyla s’était montrée si convaincante…Les dernières paroles de sa famille provenaient de sa mère alors qu’une aura noire l’entourait :

« Vraiment. Tu as été très stupide, trop stupide ! T’approcher d’un humain et l’apprécier ! Tu me fais honte, Tyrania ! Je te rejette et je te bannis de la famille ! Dorénavant, ton nom sera la Rejetée, celle qui est exclue car elle est impure mais ne compte pas t’en tirer comme ça ! Tu ne pourras pas vivre tranquille avec cet humain. Je vais te maudire… te maudire d’une telle façon que tu ne pourras jamais aimer un humain réellement. Te maudire que JAMAIS tu ne trouveras le bonheur avec les humains ! »

Elle n’avait même pas eut peur. Elle s’en fichait pas mal puisque de toute façon, elle allait être avec celui qu’elle voulait. Elle s’était finalement mise en route en poussant des petits glapissements pour trouver Malar et lui dire qu’elle était libre, que maintenant, elle pouvait toujours avec lui. Ils s’étaient retrouvés dans une clairière et elle s’était mise à courir avec en glapissement de joie. Un violent coup dans le ventre l’avait stoppé net dans son saut pour arriver dans les bras de Malar. Elle ne l’avait pas vu venir et déjà le jeune garçon s’était mis à éclater de rire :

« Alors, comme ça, tu n’as plus de famille ? Tant mieux, ça sera bien mieux. Héhéhé, et dire que tu es tombée dans mon piège. Tu crois vraiment que j’ai besoin d’une chétive et faible créature comme toi ? Tu es laide avec tes deux yeux vairons ! Cela prouve que tu es une ratée, un simple déchet ! »

« Gou… Goupix ? »

« Tu ne comprends pas ?! Tu ne comprends pas ?! J’AI FAIS SIMPLEMENT CA CAR TU M’AMUSES ! J’aime faire souffrir des stupides créatures pures et innocentes comme toi ! »

Ce qui s’était passé ensuite l’avait laissé dans un état proche de la mort. Ruée de coups de pieds et de poings, elle s’était cachée dans un trou abandonné, ne sortant qu’à la lueur de la nuit pour tenter de se nourrir. Du haut de ses huit ans, Malar lui avait montré toute la cruauté des humains et elle s’était laissée trompée de cette façon. Vivre seule et isolée pendant presque cinq années, elle avait détesté toutes ces créatures si heureuses et en famille, qu’elles soient humaines ou pokémons. Finalement, lorsqu’elle avait dix années, elle s’était faite capturée sans qu’elle ne puisse se défendre. Pendant deux ans, personne n’avait réussi à se lier avec elle, elle n’avait pas hésité à montrer ses crocs, à mordre ou à brûler quiconque tentait de s’approcher d’elle. Les uns après les autres, les centres des scientifiques donnant les pokémons aux futures générations de douze ans abandonnaient la pokémon à un nouvel endroit. Et enfin… Elle l’avait trouvé…

« Au départ… Tu me faisais penser à Malar et je n’étais pas prête à me laisser faire. Et au fur et à mesure, j’ai… remarqué que jamais tu ne m’abandonneras. Je suis heureuse d’être avec toi Xano, Xano ? »

Tout les deux s’étaient laissés emportés par la vague des souvenirs de Tyrania. Il s’était mis rapidement à pleurer, se disant qu’ENFIN, il savait tout à son sujet, qu’ENFIN, il avait le sentiment de la connaître réellement. Ils n’avaient pas entendus les faibles cris des trois femmes alors qu’un monstre difforme et composé d’une quinzaine de pokémons s’était mis à courir vers lui. Seul le visage était encore la preuve que Loxen était un humain. Xano s’était frotté les yeux avant de finalement remarquer le monstre qui s’avançait rapidement vers lui. Instinctivement, il avait arrêté la symbiose, Tyrania réapparaissant derrière lui, une neuvième et magnifique queue dorée venant compléter sa fourrure. Enfin, elle était complète. La lame d’une faux alla tracer une ligne diagonale et sanguinolente sur le torse de Xano : La lame d’un Insecateur. Il tomba au sol, les yeux vairons grands ouverts et larmoyants de l’histoire de Tyrania. Le médaillon de la Feunard s’était mis se fissurer de plus en plus alors qu’elle murmurait :

« Pas maintenant… Pas maintenant… Pas maintenant… Pas… Après lui avoir tout dit. Je… Je suis libre, je pouvais être avec lui et toi… Toi… »

Son corps s’était mis à rayonner alors que le médaillon éclatait enfin en morceaux. Six années… Six années de sa vie passée avec lui, ce n’était que le début d’une longue existence à ses côtés. Une existence qu’elle savait être heureuse. La Feunard s’approcha de Xano alors qu’elle s’illuminait, venant poser son museau sur le jeune homme aux yeux grands ouverts, il ne semblait plus répondre, était-il encore conscient… ou même vivant ? Une sphère rougeâtre entourait maintenant Tyrania alors que soudainement, Nelya se téléportait à côté de Luna et Oriane, créant une puissant barrière magique.

« NE BOUGEZ SURTOUT PAS ! »

Loxen fut violemment envoyé contre plusieurs arbres, chaque arbre se détruisant à son contact à cause de la puissance dégagée par Tyrania. La sphère rougeâtre se mettait à grandir avant de provoquer une onde enflammée, une onde de feu qui calcina tout ce qui se trouvait autour à plus d’un kilomètre. Les roches étaient fondues, la porte de fer l’était tout autant voir même trouée en partie. Il ne restait plus aucun arbre et Nelya était tombée à genoux, le front en sueur et la respiration haletante. Normalement, les abris étaient capables de protéger de n’importe quelle attaque mais là… Elle avait vraiment cru que ce dernier n’allait pas tenir le coup. La vague de flammes avait finalement disparu alors qu’une forme féminine tenait Xano dans ses bras. Rapidement, elle posa une main sur la blessure du jeune homme avant de murmure d’une voix élégante :

« Tu n’es… pas en danger de mort. Tant mieux, Xano. »

L’ombre féminine déposa le jeune homme contre un arbre, posant une sorte de papier violet sur sa vilaine blessure alors qu’elle se relevait. Loxen était assez brûlé mais ne semblait même pas avoir souffert de la déflagration. Qu’est-ce qui s’était passé ?! Il ne voyait que le dos de la personne devant lui : Neuf queues magnifiques de couleur dorée et aux bords argentés, deux longues oreilles de renarde, une chevelure assez courte et dorée. Elle semblait porter une longue robe rouge et la voix féminine reprenait la parole en poussant un petit rire. Lentement, elle se retournait alors que ses doigts se tortillaient dans tous les sens avant de laisser apparaître des ongles tranchants comme des lames de rasoir :

« Loxen… D’abord tu tues ma mère, ensuite, tu décides de t’en prendre à Xano. Je ne sais pas la raison qui pousse un humain à commettre de telles monstruosités mais au final cela m’importe peu. J’ai attendu ce moment depuis des années. Dès le jour où j’ai su qu’il était possible de devenir une humaine, j’ai essayé de faire mon maximum pour en devenir une. Je voulais lui montrer à quel point j’étais heureuse avec lui, à quel point j’aimais ce jeune homme. Tu es capable de faire un nombre illimitée de symbioses n’est-ce pas ? Si il n’est pas possible de te tuer d’une manière normale… Je ne vais pas me gêner : Je vais te déchiqueter, morceaux par morceaux. Qu’importe tes symbioses, il va simplement me suffire d’éliminer toutes VOS PITOYABLES VIES ! »

Une longue cicatrice sur son œil droite, un sourire démoniaque aux lèvres, elle portait un long tissu bleu par-dessus sa robe rouge, camouflant ses formes. Il y avait de nombreux dessins sur le tissu bleu et son unique œil violet était dirigé vers cet homme. Elle murmura pour les trois femmes dans un coin :

« Surveillez Xano, ça ne va pas être long. »

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