Chapitre 70 : Caresse

ShiroiRyu
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Chapitre 70 : Caresse

« Bon… Xano, maintenant, il est temps qu’on parle. Nelya et les autres, venez aussi. »

Les trois femmes s’exécutèrent sous les ordres de Tyrania, toujours légèrement craintives faces à cette femme qui avait montré deux côtés si différents en quelques minutes. Xano s’était finalement retiré des bras de Tyrania alors qu’elle s’adressait aux quatre personnes sur un ton légèrement autoritaire :

« Bon, j’ai eut quelques informations au sujet de nos ennemis et ça ne va pas être très plaisant… surtout que tu connais la cheffe, Xano. »

« Hein, que quoi ? »

Il avait perdu son sourire aux paroles de Tyrania alors que déjà Nelya refermait les yeux, se mettant à réfléchir à toute vitesse sur les femmes qu’avait connues Xano pendant toutes ces années. Luna et Oriane restaient muettes alors que Tyrania reprenait la parole :

« Notre ennemie, la cheffe des Taisos se trouve dans la ville de Ryoran. Pour Luna et Nelya, il y a peu de chances qu’elles connaissent cette ville mais pour toi, moi et Oriane, c’est autre chose. »

« Que veux-tu dire par là, Tyrania ? La ville de Ryoran, on n’a pas remis les pieds là-bas depuis des années ! »

« Et c’est là que se trouve notre ennemie. Tu la connais bien… C’est même elle qui t’a permis de participer au tournoi. »

Participer au combat. Il n’y avait qu’une seule personne qui avait été aussi gentille avec lui alors qu’il s’était trouvé dans cette ville, seul et abandonné. Une vieille femme du nom de Pastia Ira, une descendante de Riza Ira.

« Pourquoi cette vieille femme… voudrait nous tuer ? Elle a pourtant été si gentille. C’est bien de Pastia Ira dont tu parles, n’est-ce pas ? Je n’arrive pas trop à y croire. »

« Pourtant… C’est la stricte vérité, Xano. La femme qui a sauvé Loxen était l’une de ses anciennes pokémons. »

« Berthra ? L’Ecremeuh ? Je me demande à quoi elle doit ressembler. »

Une pensée saugrenue lui traversa l’esprit et il se surprit à rougir subitement. Toutes les femmes se tournèrent vers lui et une claque faite de neuf queues dorées arriva à sa joue sans qu’il ne comprenne d’où elle venait.

« Je préfère même pas savoir à quoi tu étais en train de penser. Enfin bon… Non, ce n’était pas Berthra. C’était plutôt un spectre et cela pourrait expliquer pourquoi Pastia Ira n’est pas son véritable prénom. Vu que Loxen était capable d’utiliser des morceaux de glace sans symbiose, je ne vois qu’un pokémon capable de faire cela : Une Momartik. Enfin bon, cette femme n’est plus notre ennemie. Seule Pastia Ira est notre adversaire. Voilà tout, dès demain, nous nous mettrons en route vers Ryoran. »

« Ce n’est pas une bonne idée. Il y aura des personnes innocentes impliquées là-dedans. »

« Nous trouverons un endroit isolé comme l’arène. Je suis sûr qu’avec le temps que nous allons mettre, elle sera déjà préparée à nous accueillir. Il est temps de se reposer, je te rappelle que tu as une vilaine blessure au torse. »

« Ce n’est pas si grave ! Il fait encore jour. On peut se mettre en… »

Il s’arrêta en regardant les quatre femmes : Tyrania était en parfaite santé mais les trois autres, ce n’était pas vraiment le cas. Il poussa un petit soupir avant de s’approcher d’elles et de leur dire d’une voix gentille :

« Nous allons simplement trouver un coin plus accueillant d’accord ? Donnez moi la main, Luna et Oriane. Quand à toi, Nelya, grimpe sur mon dos. Avec tout ce que tu as tenté d’accomplir, ça m’étonne que tu arrives encore à être debout. »

« Mais je crois que mon corps va très bien au contraire du tien. »

« Arrête de mentir. Tyrania, tu peux nous montrer le chemin ? »

La jeune femme aux cheveux dorés inclina la tête avec un petit sourire avant de prendre le commandement de la petite troupe. Xano força Nelya à monter sur son dos alors qu’elle était plus grande que lui alors Luna et Oriane prenaient ses deux mains. Ils marchaient tous très lentement, Tyrania les emmenant dans un coin moins dévasté par son onde de feu.
Après plus d’une demie-heure de marche, ils arrivaient finalement dans un coin un peu plus boisé et Xano déposa Nelya sur le sol, celle-ci étant rouge de gêne de s’être faite ainsi traitée par lui. Elle n’avait pas l’habitude de le voir aussi gentil, cela cachait peut-être quelque chose. Xano observa son sac à dos qu’il avait récupéré après la bataille en murmurant :

« Bon les filles, mettez vous dans un coin et reposez vous ! Je m’occupe de tout ce soir ! »

« Mais tu es quand même blessé ! »

« Moins que toi, Nelya. Ce n’est pas une petite blessure anodine qui va m’empêcher de monter la tente et de vous nourrir. »

Borné, voilà ce qu’il était et elle ne pouvait pas l’arrêter dans ces moments là. Pour prouver ses dires, il retira violemment le papier violet qui recouvrait sa blessure avec un léger rictus de douleur. La blessure avait presque disparu et s’était déjà refermée en grande partie alors qu’il reprenait la parole, se tournant vers Tyrania :

« Comment ça se fait que tu es capable de soigner ? Je ne te savais pas ce genre de pouvoirs… »

« Ce n’est pas une guérison mais une fausse malédiction. Ce papier comportait la malédiction suivante : Ta blessure se soignera très rapidement mais en échange, tu garderas les marques de celle-ci pendant quelques temps. »

« Ah, ce n’est que ça ? »

Il éclata de rire avant de regarder la cicatrice sur son torse. Ainsi, elle allait disparaître au bout de quelques jours ou semaines ? Bah… Ce n’était pas si gênant que ça de toute façon. Il regarda Tyrania, un petit sourire aux lèvres en voyant la cicatrice sur son œil. Est-ce qu’il se moquait d’elle ? C’était la première idée qui venait au cerveau de la jeune femme et elle s’apprêtait déjà à s’énerver voir même à pleurer de le savoir aussi cruel mais ça ne semblait pas être le cas.

« Tyrania ! Tu peux venir m’aider ? Tu es en parfaite santé donc tu es capable de monter la tente avec moi, d’accord ? »

« Hein ? Euh… Oui. »

Oriane soupira légèrement alors que Tyrania s’avançait vers Xano pour prendre la toile de la tente et donc aider le jeune homme. Maintenant, elles allaient toutes être reléguées au second plan avec l’arrivée de Tyrania sous sa forme humaine. Enfin bon… Savoir Xano heureux, c’était déjà plus que satisfaisant. Peut-être devait-elle lui signaler qu’elle était une envoyée de Drimali ? C’est vrai… qu’à part le fait qu’elle soit l’une de ces pokémons, elle était aussi une envoyée céleste. Tyrania qui s’était rapprochée de Xano, put entendre le murmure de ce dernier alors qu’il sortait les piquets :

« Tu sais… Je me demandais si je ne devais pas avoir une cicatrice comme toi, Tyrania. »

« Hein ? Mais pourquoi tu dis une chose aussi absurde ? J’ai perdu mon œil droit à cause de cette cicatrice. Ma mère me l’a causé avant de mourir de la main de Loxen. Elle n’était pas… si méchante au final. »

« Je ne sais pas. Je ne veux pas te laisser seule maintenant et je ne veux pas que tu croies que tu seras délaissée à cause de ta cicatrice. »

« S’il te plaît… Arrête ça. Je vais finir par penser que tu me prends en pitié. »

« Jamais ! Simplement… Je… Enfin, tu es ma première pokémon et donc, j’ai une affection particulière pour toi. Donc je me dis que j’aimerais que tu sois heureuse. »

« Je le suis, bougre d’imbécile. J’ai attendu ce moment depuis des années, simplement, je ne vais pas le crier sur tous les toits ! »

Les trois autres femmes se tournèrent vers Tyrania qui venait justement de crier sur le jeune homme. Au moins… Elle était restée elle-même. Il y avait encore une petite chance de se faire aimer de la part de Xano. Les regards éloquents des trois femmes envers le jeune homme n’avaient pas échappé à Tyrania et celle-ci lui murmura :

« Pour Nelya, Oriane et Luna, je veux te demander quelque chose : Fais comme si je n’étais pas devenue une humaine, s’il te plaît. »

« Que que que… Mais… Mais… Pourquoi ? Je croyais que tu voulais être une véritable humaine depuis tant de temps. »

« Je te dirais tout cette nuit, d’accord ? »

Si c’était ce qu’elle voulait, il ne pouvait pas aller contre sa décision. Le reste de la journée se passa sous les nombreuses chamailleries entre Tyrania et Xano devant le regard interloqué des trois femmes. Qu’est-ce qui se passait ? Depuis qu’ils avaient monté la tente, elle et lui ne faisaient que de disputer. N’étaient-ils pas heureux de se revoir ? Non, vraiment, elles ne comprenaient rien. Oriane s’était tournée vers Nelya pour voir si elle pouvait deviner si ces disputes étaient réelles ou fausses :

« Alors… Tu en penses quoi ? »

« Ils ne jouent pas la comédie. Si on ne les arrête pas, ça va finir dans le sang. »

« AH ! C’est pour moi alors ! XANO ! Xano ! Calme toi ! Ne t’énerve pas pour si peu ! »

Luna courait en direction des deux personnes qui allaient limite se sauter dessus pour s’étrangler avant d’enlacer Xano dans ses bras. Il continuait de vociférer des insultes en direction de Tyrania mais Luna l’arrêta en l’embrassant subitement sur les lèvres. Cela fonctionna parfaitement puisqu’il fut tout de suite calmé. Tyrania s’exclama :

« Non mais pour rouler des pelles, tu peux éviter de faire ça en public, espèce de dépravé ! »

« On est jalouse ? Tu devrais plutôt monter la tente au lieu de parler. »

Il rigola en retirant ses lèvres de Luna, caressant les cheveux blancs de la jeune femme en voyant que Tyrania jetait au sol avec rage quelques piquets. Elle s’éloigna en poussant des grognements alors qu’Oriane et Nelya s’approchaient de Xano. Oriane fut la première à prendre la parole :

« Les choses ne changent pas… qu’importent les formes qu’elles ont. Xano, tu devrais quand même être plus gentil avec elle. Tu viens à peine de la retrouver et vous vous battez comme Caninos et Miaouss. »

« Hey ! Ce n’est pas de ma faute si elle a sa crise d’hystérie à chaque fois que je lui dis quelque chose. Si elle n’est pas contente, elle peut se barrer ! »

« Tu ne le penses pas sérieusement, n’est-ce pas ? »

« Non, Nelya. Mais quand même, y a des fois où j’aimerais qu’elle se comporte réellement comme une femme, ce n’est pas plus dur que ça ! »

Il poussa un profond soupir avant de dire aux trois femmes de s’éloigner. Il devait finir de monter la tente. Après une trentaine de minutes, tout était prêt et il avait déjà été cherché quelques branches pour le feu. Il fouilla dans son sac avant de sortir les rations de la soirée alors que Nelya observait les alentours en murmurant :

« Tyrania n’est toujours pas revenue. Elle ne s’est quand même pas perdue ? »

« Rien à faire ! On ne va pas s’inquiéter pour elle dès qu’elle met du temps ! Elle reviendra ! Elle a bien mis trois mois à nous retrouver mais elle est revenue. »

« Mais pourquoi tu es si méchant, Xano ?! Ca ne te ressemble pas ! Hier encore, tu étais mort d’inquiétude pour elle et là, limite si tu ne voudrais pas la jeter ! »

Même Luna ne semblait pas apprécier les paroles du jeune homme aux longs cheveux blancs. Il en avait peut-être trop fait. C’est vrai que là… Au niveau de ces paroles, il avait quand même exagéré. Il ne pensait pas vraiment ça mais quand même… Devant le regard inquisiteur des trois femmes, il poussa un léger soupir avant de dire :

« Bon… Je vais aller la chercher. Ne me regardez pas comme ça, c’est pas ma faute ! Je l’aime tout autant que vous simplement…Son caractère me tape sur le système. »

« Nous allons préparer le repas en attendant. »

Pff… De toute façon, il n’avait pas le choix. Il haussa les épaules alors que Nelya s’affairait déjà pour préparer le repas, Luna et Oriane à ses côtés. Il s’éloigna d’elles tout en marchant dans la forêt, les deux mains dans les poches. Son torse nu, quelques muscles sur ce dernier accompagnés d’une vilaine cicatrice, il murmurait le nom de Tyrania :

« Hého ? Tyty ? Où tu es Tyty ? »

« C’est quoi ce surnom débile ? »

Elle se retrouvait derrière lui et il se retourna rapidement avec un petit sourire aux lèvres. Elle lui prit la main droite dans la sienne avec affection alors qu’ils marchaient dans la forêt. Elle prenait déjà la parole d’une voix douce :

« Merci… pour ce que tu fais même si tu n’y vas pas de main morte. »

« Je n’arrive pas à comprendre pourquoi tu veux que je fasse ça… mais bon. Si ça peut te faire plaisir. »

« Quand j’étais une pokémon, j’étais jalouse de Luna et des autres qui pouvaient te prendre dans leurs bras, t’embrasser et dormir contre toi mais maintenant… Je ne veux pas qu’elles soient jalouses ou tristes car tu ne resteras qu’avec moi. Tu l’as toi-même dit : Je suis ta préférée et j’aurais donc un traitement de faveur. Crois-tu vraiment que ça soit une bonne chose ? »

« Je ne sais pas trop… En ce qui concerne l’amour, je t’avoue que je suis plutôt indécis et que je ne comprend pas grand-chose. »

Ils marchaient pendant cinq à dix minutes, main dans la main. Il sentait la douceur des doigts de la jeune femme dans les siens et ils arrivaient finalement au bord d’un lac. Elle retira ses sandales alors qu’il faisait de même. Ils allèrent s’asseoir l’un contre l’autre tandis qu’elle lui disait :

« Je ne veux pas qu’elles soient malheureuses. Je sais que ce n’est pas vraiment moi qui dis ça mais je les comprends et je ne veux pas qu’elles souffrent car elles penseront que tu les aimeras moins. Reste comme ça, joue ton rôle et elles seront heureuses. Bien entendu, rien ne t’empêchera de coucher avec elles. De toute façon, tu ne te serais pas gêné pour le faire sans mon consentement, je me trompe. »

« Je ne sais plus vraiment… Luna m’a dit hier quelque chose de véridique. Vous êtes les femmes d’un seul homme, vous en aimez un seul et cela jusqu’à la fin de votre vie. Mais ce n’est pas vrai pour l’inverse : Je ne suis pas l’homme d’une seule femme. J’ai quatre femmes que je dois aimer de manière égale et équitable. Je ne peux pas en aimer une seule car cela ferait trop de mal aux trois autres. »

« Dans certains clans ou tribus, les mâles dominants peuvent avoir plusieurs femmes. Alors pourquoi pas les humains ? »

« Mais je ne suis pas un animal ! Je trouve ça… immoral. Je trouve que le comportement de Ryusuke était vraiment malsain : Coucher et avoir des enfants avec deux femmes différentes avant de partir à la recherche d’une troisième. Mais moi… Au final, je ne suis pas vraiment mieux. J’ai quatre femmes. »

Il posa sa tête sur ses genoux qu’il avait ramenés à la hauteur de son visage. Il était bien plus troublé qu’il ne le montrait et Tyrania le regardait de son œil violet. Elle lui caressa tendrement le dos de ses neuf queues de renardes avant de poser sa tête contre son épaule droite. Elle reprit la parole :

« Même si… Ca va gâcher notre moment, je dois te dire quelque chose Xano. Au sujet de Pastia Ira. D’après ce que cette Frizy m’a dit, Pastia Ira est un fantôme. »

« Elle… est donc morte ? Mais… Elle semblait bien réelle il y a quelques années. Est-ce qu’elle est morte entre temps ? »

« Non, non… En fait, elle est morte il y a plus d’un siècle. Elle m’a tout raconté à son sujet. L’origine de la ville de Ryoran, la personne qui l’a construite. Xano, on se rapproche de la fin. Notre ennemie… Pastia Ira est le Valet de la Rancoeur. »

« De quoi tu parles ? Le Valet de la Rancoeur ? Attend un peu… Ce n’est pas la prophétie dont on parle ? »

« Mais ce n’est pas tout : Le Valet de la Rancoeur est Riza Ira. »

Il resta muet pendant plusieurs minutes : Le Valet de la Rancoeur était donc Riza Ira. Riza Ira étant morte il y a plus d’une centaine d’années donc son âme errait dans ce monde. Mais pourquoi était-elle devenue le Valet de la Rancœur ? Ce n’était pas normal… Il devait y avoir une autre raison derrière tout ça. Ryusuke et Clemona étaient-ils au courant que Riza Ira était de nouveau en ce monde ? Il y avait peu de chances puisque l’homme avait passé plusieurs décennies à la rechercher.

« Je n’aurais pas du… en parler maintenant. Tu sembles perdu dans tes pensées, Xano. »

« Je ne sais plus ce que je dois faire. Après l’amour vient maintenant les décisions de ce genre. Si nous… tuons le Valet de la Rancoeur, nous tuons Riza Ira, nous tuons donc la raison de vivre de Ryusuke depuis des décennies. Est-ce que je peux me permettre une telle chose ? Je n’ai pas le droit de la tuer mais… »

« C’est tuer ou être tué. Elle ne se privera pas pour t’abattre. »

« C’est si compliqué, Tyrania. Si compliqué… On essayera de la raisonner avant de chercher le combat. Qu’en penses-tu ? »

« Ce n’est pas sûr de marcher mais nous n’avons pas d’autres choix. Xano ? »

Il s’était mis à sangloter en pensant aux choses qui parcouraient son existence depuis ces dernières années. Ses quatre Reines, les Dieux, la prophétie, Malar, Ryusuke et Riza, à chaque fois, il faisait la mauvaise décision alors il allait encore se tromper, il le savait. Il ne pouvait pas la tuer, c’était impossible ! Il nageait en pleine confusion et Tyrania lui tapotait doucement le dos :

« Tu es un grand garçon. Arrête donc de pleurer comme un enfant. Aller, viens dans mes bras pour te consoler. »

Elle changea de position pour l’avoir en face d’elle alors qu’elle ouvrait ses bras. Il avait arrêté de sangloter pour émettre un petit sourire triste. Il se réfugia dans les bras de Tyrania en reniflant légèrement. C’est vrai qu’il avait besoin d’être dorloté en ce moment et seule elle se trouvait en ce lieu. Les neuf queues de la femme aux cheveux dorés entouraient son dos alors qu’il avait posé son visage sur la poitrine de Tyrania.

« Je te préviens, tu n’as pas intérêt à avoir un geste déplacé sinon je t’écartèle. »

« Promis ! »

« … C’était une invitation, Xano. Si tu veux, tu peux mais n’abuse pas non plus. »

Elle passa une main sur les yeux du jeune homme, lui essuyant ses larmes alors qu’il relevait son regard vers elle. Son œil violet était vraiment magnifique et cette… cicatrice, elle était belle même avec elle. Il leva légèrement la main gauche pour caresser son visage et cette cicatrice. Elle trembla de peur alors qu’il s’approchait de cette chair morte et pourtant en vie il y a seulement quelques jours.

« C’est spécial au toucher mais savoir que tu es une humaine rend vraiment la chose plus agréable. On n’a attendu combien de temps Tyrania ? »

« Je crois qu’on a attendu trop longtemps. Ce n’est pas le moment où… tu dois m’embrasser et inversement ? »

Il hocha la tête avec un petit sourire alors qu’elle fermait déjà son œil, tendant ses lèvres vers lui. Il humecta ses propres lèvres, sentant son cœur battre à toute vitesse alors qu’il pouvait voir la jeune femme devant lui : C’était… Tyrania. Il allait enfin pouvoir faire ce qu’il voulait depuis tant d’années. Il ferma ses yeux et rapprochaient ses lèvres avant qu’une voix ne dise :

« Tiens. J’ai l’impression que l’on dérange. »

Ils ouvrirent soudainement leurs yeux alors qu’ils regardaient autour d’eux. Deux femmes sortaient des bois, l’une aux longs cheveux verts et à la poitrine bien fournie dans une robe blanche magnifique. Elle avait deux roses dans les cheveux et un petit sourire amusé aux lèvres. L’autre femme semblait plus âgée, avait de longs cheveux bleus et une robe blanche elle aussi. Sa poitrine était plus modeste que celle de la femme aux cheveux verts mais elle avait deux petites ailes blanches au-dessus de ses oreilles. Xano observa les deux femmes avant de murmurer :

« Shymi… et Drimali. Mais que… faites vous là ? »

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