Chapitre 8 : Orphelins

ShiroiRyu
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Chapitre 8 : Orphelins

« … … … Crusaé ? » demanda le jeune garçon aux cheveux noirs alors qu’elle venait de se lever, se frottant les yeux. Elle était encore à moitié endormie mais elle murmura :

« Oui ? Qu’est-ce qu’il y a, Personne ? Un souci ? Pour le petit-déjeuner, je n’ai pas faim. »

« Ce n’est pas ça … mais … Je … Attends un peu … »

Qu’est-ce qu’il faisait ? Malixo et Metsubi dormaient encore bien que le jeune garçon semblait bien réveillé. Elle ? Elle ne comprenait pas vraiment ce qu’il voulait juste qu’au moment où il passa un doigt sous son œil droit, extirpant une larme. Sans même savoir ce qu’il faisait, il remonta son t-shirt, essuyant la morve qui s’était écoulée du nez de la jeune fille. Il souffla avec lenteur comme pour ne pas être entendu :

« Tu as pleuré pendant la nuit ? Tu as les yeux tout rouges et puis … T’avais le nez tout sale. »

« … … Ca ne te concerne pas ! Et puis, depuis quand est-ce que tu t’intéresses à moi ?! » dit-elle en rougissant, le repoussant légèrement de ses deux mains pour lui dire de s’en aller.

« D’accord, d’accord ! C’est bon ! Je ne voulais pas t’embêter moi ! C’est juste qu’hier, sans toi … Je n’aurai pas réussi à poser des questions à Malixo mais toi tu l’as fait. Je me suis senti soulagé et je voulais te remercier en voulant savoir ce qui n’allait pas. »

« Tout va pour le meilleur des mondes non ? T’as une chouette petite amie. Elle est super jolie, elle est très forte, elle ne parle pas souvent, elle t’apprécie énormément et tu l’aimes. »

Gloups ! Pris au piège ! Il vint rougir à son tour, bafouillant quelques mots avant de s’asseoir à côté de Crusaé, regardant le plafond de toile tout en disant :

« Moi … Je sais pas ce que c’est vraiment d’aimer hein ? »

« Hum … Et tu dis à une fille que tu l’aimes sans savoir ce que c’est ? T’es vraiment bête ou quoi ? » dit-elle avec un peu d’énervement.

« Mais moi, je sais pas ce que c’est ! Si c’est ce que Malixo et la belle femme ont fait, je n’aime pas Metsubi comme ça moi ! »

« Et alors, tu l’aimes comment ? » demanda t-elle avec un peu d’espoir dans la voix, venant s’asseoir à côté de lui, tapotant légèrement sa robe blanche.

« … … … Ben je sais pas … Mais je l’aime, je crois. Moi, quand elle m’a fait … un bisou, j’ai bien aimé ! C’était chaud puis doux ! Mais après, elle est partie pleurer sans comprendre. Est-ce que c’est comme ça avec toutes les filles quand ils se font des bisous ? »

« Je ne sais pas moi, j’ai jamais été embrassée. » répondit la jeune fille en détournant le regard. Elle était trop différente de Personne de toute façon. Elle avait une intelligence beaucoup trop grande, des connaissances divines, elle … Elle n’était pas faite pour lui.

« … … Alors pourquoi est-ce que tu pleurais ? »

… … Ne pas crier de surprise. Le jeune garçon était à quelques centimètres d’elle, ses yeux rubis posés sur les siens. AH ! Ils étaient magnifiques ces deux yeux ! Elle devait garder son calme … ne rien dire … Il reculerait bien son visage après non ?

« Alors ? Dis-moi pourquoi est-ce que tu pleurais ? »

Et voilà qu’il se rapprochait encore plus d’elle. Ca n’allait pas … Ca n’allait pas du tout ! Elle devait le … le repousser ! Et il allait … AH ! Elle le poussa avec violence mais le jeune garçon la tira en même temps, la faisant tomber sur lui-même.

« Hein ? Mais mais mais … «

« T’es vraiment légère, Crusaé. Mais quand même … Euh … Je vois ta culotte. » balbutia t-il avec lenteur en rougissant, la robe de la jeune fille s’étant beaucoup trop levée dans l’incident alors qu’elle était à quatre pattes sur lui.

« On s’en fiche de ma culotte … On s’en fiche vraiment complètement ! Les autres dorment ! Et pourquoi est-ce que tu veux savoir pourquoi est-ce que je pleurais ? Depuis la mort de Lina, tu n’arrêtes pas de m’en vouloir et … »

« J’ai déjà répondu à ça, Crusaé … C’est à cause d’hier … »

« Et la vraie raison ? » demanda t-elle une nouvelle fois alors qu’il fermait les yeux pour ne plus voir la jeune fille … Surtout qu’avec sa robe blanche et cette position …

« … … C’est la vraie raison. » marmonna t-il finalement.

« Et si je disais que je t’aimais et que je t’embrasse, comment est-ce que tu réagirais ? »

« Ah non ! Je ne veux pas de bisou de ta part ! Je suis en colère contre toi ! Et puis, je ne t’aime pas comme Metsubi ! »

La claque vola contre sa joue, laissant une marque rouge sur son visage sans même qu’il ne puisse voir d’où elle venait. Celle-là, il ne l’avait pas démérité ! Non mais … C’était quoi cette négation aussi violente ?! Elle se releva de lui, s’écriant :

« NON MAIS ! Dis tout de suite que je suis moche ! Vas-y ! Dis-le ! Dis que je suis moche et laide ! Dis-le et je te frappe ! »

« Tu … Tu … Tu n’es pas … laide. »

« Dis-le que je ne suis pas belle aussi hein ?! Et si tu veux que je sois en colère contre toi, tu viens d’y arriver imbécile ! »

Metsubi comme Malixo poussaient un petit gémissement dans leurs sacs de couchage, les deux personnes ayant entendu clairement Crusaé énervée et Personne avoir la voix qui tremblait. Ils étaient revenus en arrière d’une année ? Avant la mort de Lina ? Même si la jeune fille n’avait plus ses pouvoirs, sa colère était bien réelle et elle quitta la tente avec fureur, lui hurlant qu’elle ne voulait plus lui parler.

Et elle tint parole ! Elle ne lui décrocha pas un mot de toute la matinée, ni de l’après-midi, ni de la soirée ! En fait, elle ne s’adressait plus jamais à lui directement, demandant à Malixo de prévenir Personne de telle ou telle chose.
Le jeune homme ? Lui était amusé par la situation, il le reconnaissait parfaitement. En fait, il avait clairement du côté de la jeune fille car il avait l’impression que tout était redevenu à la normale … Enfin non … Maintenant, Crusaé ne se montrait pas tyrannique mais Personne non plus. Le jeune garçon tentait bien que mal de faire que Crusaé lui parle mais c’était impossible. Pourquoi ? Pourquoi cela ?!

« Allez … Crusaé … S’il te plaît ! Fais pas l’enfant ! S’il te plaît ! »

« Ca ne sert à rien, Personne. J’étais à moitié endormi mais ce que tu as fait l’a clairement mise en colère. Alors, raconte-moi ce que tu as fait ? »

« Mais je ne sais pas moi ! J’ai rien fait de mal ! Rien du tout ! »

Il disait cela mais il avait une bonne idée de … AH ! Metsubi venait lui prendre son bras, l’enlaçant périodiquement. Pendant une quinzaine de secondes, ils restèrent ainsi, Crusaé rougissant avant de détourner le regard. Ca ne la concernait pas du tout ! NON ET NON ! Ca ne servait à rien ! Elle n’était pas du tout comme ça ! NON !

La jeune fille aux cheveux blancs restait imperméable aux tentatives de Personne pour lui adresser la parole mais … Elle était un peu enjouée à l’intérieur d’elle. Maintenant, le jeune garçon ne faisait plus de méchancetés envers elle. Peut-être qu’elle devait continuer comme ça hein ? Pourquoi pas ? Ce n’était pas une mauvaise idée.

Pourtant, l’idée ne dura pas au moment où le jeune garçon fut poussé par Metsubi, celle-ci venant de lui sauver la vie sous la forme d’une lame d’eau qui s’était abattue à l’endroit où Personne se trouvait quelques secondes auparavant.

« Tsss ! Il aurait mieux valut mourir maintenant plutôt que de vouloir vivre à tout prix. »
La voix avait été dite sur un ton irrité alors que les yeux de Metsubi devinrent complètement noirs, la jeune fille se mettant devant Personne.

« La Griknot … Toi … Est-ce que toi qui a tué mon fils ? »

Le problème est qu’il était impossible de savoir d’où provenait la voix, celle-ci semblant être de partout bien qu’ils ne voyaient pas qui était là.

« Tu es un légendaire ?! Tu parles de ton fils ! Tu es donc le père de Solor ?! » répondit la jeune fille aux cheveux blancs d’un air sérieux et froid.

« Vous connaissez son nom … Vous vous rappelez sûrement que vous l’avez tué hein ? Je vais le venger … Je vais m’occuper de vous … Je vais tous vous tuer … mais cela attendra. Qui a porté le coup de grâce à mon fils ? Qui est le responsable direct de sa mort ? »

« C’est moi ! » s’écria subitement le jeune garçon aux cheveux noirs.

Hein ? Crusaé, Metsubi et Malixo se tournèrent vers lui. Qu’est-ce qu’il venait de dire ? Il aurait mieux fait de se taire que de l’ouvrir ! Ce n’était pas du tout ça qu’il fallait … Ah … NON MAIS NON ! Quel idiot ! Vraiment …
Des arbres furent déracinés devant eux, tombant tout autour d’un seul et unique homme. Une veste bleue sur le corps, un haut bleu ciel dessous, il semblait avoir un pendentif ovale de couleur rubis autour du cou comme un médaillon. Son jean était de même couleur bien qu’il émanait d’une certaine magnificence. Son visage était tiraillé par la haine et malgré le fait qu’il avait deux yeux dorés vraiment beaux, il semblait rageur. Ses cheveux bleus lui allaient jusqu’au bas du visage, laissant une ouverture sur ce dernier pour ne pas le cacher. Il avait aussi une queue-de-cheval qui se coupait à mi-chemin, une perle bleue se trouvant au bout de chaque morceau ainsi crée.

« C’est toi ? Un simple humain ? Non … Arceus l’avait dit … »

« J’ai ses marques … Et j’ai tué ton fils avec ces dernières. Que veux-tu ? »

« Je pensais l’avoir dit clairement … Je vais te tuer … petit gamin ! » s’écria l’homme qui devait avoir une trentaine d’années, une fissure apparaissant derrière lui, laissant apparaître un geyser. Metsubi s’apprêtait à venir aider Personne en même temps que Malixo mais le jeune garçon fit un hochement de tête négatif, disant dans un sourire :

« Je ne veux pas que vous soyez blessés … Alors … Laissez-moi me battre tout seul et si je suis vraiment en danger, vous pourrez venir m’aider. »

« C’est un raisonnement complètement stupide et aberrant, PERSONNE ! » hurla Crusaé avec colère alors qu’il rigolait :

« Tu m’as reparlé, Crusaé ! Tu m’as reparlé ! »

Bien sûr qu’elle lui reparlait ! Il était en danger et lui … Lui … Quel imbécile !

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