- Épilogue : Toujours plus - 7 juillet 2021
- Chapitre 59 : Tous ensemble - 30 juin 2021
- Chapitre 58 : Maréchal - 16 juin 2021
Epilogue : Volonté
« Magnifique ! Vraiment magnifique ! Vous êtes vraiment époustouflante, mademoiselle Dorothéa ! Vraiment ! Vous êtes prodigieuse ! »
« Vous ne tarissez pas d’éloges à mon sujet, hein ? »
« Mais comment pourrait-on en faire autrement ? Nous n’avons jamais eut de beauté humaine aussi … resplendissante que vous depuis des années ! Des décennies même ! »
Elle ne pouvait s’empêcher de sourire, passant une main dans ses longs cheveux noirs tressés alors qu’elle portait une magnifique robe blanche lui allant jusqu’aux cuisses. Une robe qui semblait mettre en valeur sa poitrine, un décolleté appétissant étant visible. Elle portait aussi un collier doré autour du cou tandis qu’une sorte d’humanoïde à la peau bleue s’adressait à elle, embrassant longuement sa main tout en reprenant :
« Sincèrement ! Pourquoi n’êtes-vous pas venue plus tôt dans le mannequinat ? Dès votre adolescence, vous auriez été resplendissante et radieuse ! »
« Je ne l’ai pas été. Il y a seulement de cela quelques années que je suis ainsi. Néanmoins, je pense qu’il est temps pour moi de partir. J’ai une interview qui m’attend, n’est-ce pas ? » dit-elle alors que l’être hochait la tête d’un air positif. Elle s’éloigna, retournant dans sa salle privée avant de se rhabiller comme à son habitude. Ah … C’était tout aussi élégant … mais ses anciens habits étaient la seule chose qu’elle aimait réellement porter sur lui. Bon … Il était temps de se faire interviewer … encore une fois hein ? C’était devenu son lot quotidien.
« Ah … Mademoiselle Dorothéa ! Ou plutôt Oria, n’est-ce pas ? C’est ainsi que vos amis intimes vous appellent. »
Voilà … Elle était assise en face d’une femme tout ce qu’il y avait de plus humaine. Elle avait croisé les jambes, la jeune femme tenant un petit bloc-notes entièrement fait de métal, le tapotant légèrement dessus. Une sorte de minuscule micro en sortit alors que l’humaine reprenait la parole sur un ton des plus neutres :
« Commençons d’abord par les présentations. Dorothéa Astrum, alias Oria Astrum pour les plus intimes. Vous êtes âgée d’environ vingt-deux années. Voulez-vous nous parler de vous ? Et de votre famille ? Depuis votre apparition dans le mannequinat, bon nombre de personnes se demandent qui vous êtes en-dehors des projecteurs. »
« Par où voulez-vous que je commence ? Je ne sais guère ce que je peux vous raconter. »
« Et bien … Votre enfance ? Ou alors, est-ce un sujet tabou ? »
« J’ai été abandonnée par mes deux parents lorsque je devais avoir cinq ou six années … Je ne sais plus réellement … Mais je n’étais pas seule et j’ai une petite sœur portant le nom d’Orié. Son véritable nom est Théodora et certaines personnes la connaissent bien plus dans le domaine de l’élevage pokémon. Elle habite une autre planète, assez isolée mais elle est plutôt connue dans son milieu elle aussi. »
« Oh … Bien entendu … Mais vous avez été abandonnée ? Comment avez-vous fait pour survivre pendant toutes ces années ? »
« Et bien … Ma sœur et moi-même avons été récupérées et élevées par une Dranienne du nom de Personia. C’est ainsi que pendant des années, nous avons été éduquées comme il le fallait par cette femme à qui je dois beaucoup. »
Le micro se rétracta aussitôt dans le bloc-notes de métal, la femme regardant Oria avec un peu de suspicion. Elle tapotait du doigt contre le bloc-notes, semblant réfléchir à quelque chose. Hum … Elle semblait plutôt … en proie au doute mais pour quelle raison.
« Vous parlez d’une Dranienne du nom de Personia. »
« Exactement … Vous savez, cette race qui s’est éteinte il y a de cela environ trois ou quatre ans à cause d’une attaque massive par le phazon et les metroïdes. »
La journaliste haussa un sourcil d’étonnement. Elle ne s’attendait visiblement pas à ce que la jeune femme aux cheveux tressés noirs soit autant au courant à ce sujet. Ce n’était donc pas une plaisanterie ou alors … Peut-être qu’elle s’était un peu renseignée auparavant. Ca ne serait pas la première femme à essayer de se vanter.
« Parlez-nous un peu de Personia … Qu’était-elle dans la communauté dranienne ? »
« Une exilée … Elle a été exilée de sa planète car elle n’appréciait guère que les draniens vendent leurs armes et armures. De même, les manipulations sur le phazon étaient une chose qu’elle détestait. Elle s’est rendu sur Terra où elle s’est faite passée pendant des années pour Bartholomé Astrum. Vous pourrez fouiller dans vos archives, vous verrez que je ne mens pas. C’est après quelques années où elle a élevé celui que j’appellerai à jamais mon grand frère qu’elle est partie de cette planète, qu’elle nous a trouvé, moi et ma sœur et que nous avons été élevées par elles. »
« Bien entendu … Bien entendu … Mais si cette race s’est éteinte … »
« Ma mère est morte lors d’un incident, mettant une fin à cette race … Ainsi, elle était la dernière survivante des draniens … Je ne veux pas en parler plus à ce sujet. »
« Soit … Ce sujet est tabou car bon nombre de personnes estiment que les draniens sont morts à cause de leurs actes. »
« Cela ne me concerne pas le moins du monde. Vous pouvez continuer votre interview ou alors elle est déjà terminée ? » demanda Oria, gardant ses jambes croisées alors que le micro était déjà revenu depuis quelques minutes.
« Nullement … Nous n’en avons pas terminé le moins du monde. Qu’avez-vous fait pendant toutes ces années avant que vous ne vous présentiez dans le mannequinat ? »
« J’étais possédée par le phazon et je tentais de sauver l’univers avec ma petite sœur et mon grand frère. » répondit-elle en fronçant légèrement les sourcils.
« Bien entendu … Bien entendu … Et à part cela ? »
« Je pense que tout ceci est terminé. L’interview ne semble pas vous passionner autant que vous l’aimeriez. Vous vous attendiez à un scandale ou des révélations fracassantes, c’est ce que je vous donne. Tout ce que je dis est véridique. »
« Bien entendu … Mais pourquoi me révéler cela maintenant ? A moi ? Et non à quelqu’un d’autre ? A un autre journaliste ? »
« Je ne sais pas … Peut-être parce que je suis lasse de tout ceci. Mon grand frère est mort il y a plus de trois ans … et il me manque … Il me manque terriblement. »
« Ce grand frère dont vous parliez … Puisque c’est l’heure des confidences, comment s’appelait-il ? » demanda la journaliste alors qu’Oria avait son regard posé sur elle.
« Théodore Astrum … Ou si vous préférez … Ophiuchus … Astrum … Et plus communément Orion Astrum. » murmura t-elle avec lenteur alors que les yeux de la journaliste s’ouvraient en grand de surprise. Elle se leva aussitôt, s’écriant :
« Mais Orion Astrum est celui qui a mis … »
« Un terme à l’invasion des phazons … et est aussi … le mari de Samus Astrum. »
« Vous êtes donc sa petite sœur ?! Mais pourtant, pourquoi personne n’a jamais fait le rapprochement entre votre nom de famille et le sien ? »
« Car je n’ai jamais souvent dit mon véritable nom de famille et souvent, on ne fait pas la correspondance entre mon nom de famille et celui de mon grand frère. Je crois que l’interview est terminée. Vous avez tout ce qu’il vous faut pour faire un bon article. Encenser moi ou non, libre à vous, je vous ai répondue. »
« Hein ? Mais attendez ?! Je n’ai pas terminé ! J’ai une dernière question qui intéresse tous vos fans masculins ! Avez-vous un petit ami ?! Une personne que vous aimez ? »
« Je n’ai pas de petit ami … Et je ne pense pas en avoir. Car à la personne que j’aimais … Elle n’est plus là pour moi. » répondit-elle sèchement, s’étant levée pour bien montrer.
« Hein ? Qui que quoi ? Avez –vous un nom ? Ce nom me permettra de … »
« Vous le connaissez déjà, je vous l’ai dit. Au revoir, ça sera là mon unique interview au sujet de ma situation sociale et de ma famille. »
« Mais attendez un peu … Le seul nom masculin que j’ai eut est celui de … »
La porte s’était refermée pour délaisser complètement la journaliste, celle-ci restant éberluée par les paroles d’Oria. Elle venait de dire quelque chose … qui allait être sûr la couverture du magazine ! AH ! C’était du scoop ça ! Voir bien plus même !
La journaliste quitta la pièce à son tour, se disant que la jeune femme était partie bien loin depuis tout ce temps. Elle ne la voyait même pas en bas de l’hôtel où elles avaient décidé de se réunir pour dialoguer. Dommage … Elle aurait bien aimé la suivre.
Elle s’était mise à marcher rapidement à travers les ruelles … Dire qu’il faisait encore bien jour … Plusieurs têtes se retournaient vers elle, la pointant du doigt mais elle ne s’y intéressait pas. Non … Elle ne voulait pas y penser mais rien que le fait de prononcer son nom … Elle ne voulait pas … Elle ne voulait pas … Non …
Elle s’était cachée dans une ruelle, s’adossant contre un mur tout en fermant les yeux. Cela faisait plus de trois années … Trois longues années et elle n’arrivait pas à l’oublier … Elle n’arrivait pas à se le dire … A s’imaginer qu’il n’était plus là … Son grand frère … Lui qui avait décidé de leur retirer le phazon dans leur corps … pour leur permettre de vivre.
« Pourquoi nous avoir fait ça hein ?! Pourquoi ?! »
Samus ne lui avait donné aucune explication ! A Orié non plus ! Elles savaient juste qu’il était mort peu de temps après avoir ingéré leurs phazons. C’était tout … ce qu’elles savaient … C’était l’unique chose … Il n’y avait rien d’autre.
Elle serrait ses poings. Elle était devenue une simple femme humaine. Dialga était venu de rares fois pour tenter de lui parler mais qu’est-ce que cela allait changer hein ? A quoi est-ce que tout cela aurait servit ?! A quoi ?!
« Qu’on ne me balance pas que je dois vivre alors que lui est mort pour moi. »
Elle ne pouvait pas … Ce n’était pas possible … Elle avait toujours joué le jeu … Même après qu’ils aient fait … l’amour. Elle n’avait jamais pensé que ses sentiments étaient réels … A cause du phazon qui perturbait leurs comportements …
Et là … Et là … Elle savait qu’elle ne pouvait pas combler ce vide affectif … qu’elle ne pouvait pas tomber amoureuse d’une autre personne si … Elle ne voyait pas Théodore … Si elle ne le revoyait pas en face d’elle … Si elle ne pouvait pas lui dire à quel point elle l’aimait pour tout ce qu’il avait fait pour elle. Elle voulait tant qu’il revienne … Elle voulait tant qu’il soit là … Elle voulait tant le revoir …
Elle se recroquevilla contre un mur, sanglotant légèrement alors qu’elle continuait de verser quelques larmes. C’était toujours pareil … C’était toujours quand elle pensait à lui qu’elle était ainsi … Elle était devenue un mannequin car c’était le seul métier où elle était sûre de réussir … Le seul qui pouvait lui convenir … Elle était belle, divinement belle … Il le lui avait souvent dit … Il lui avait dit qu’elle pouvait aussi se servir de sa tête et de son charisme pour obtenir un soutien si elle rentrait dans la politique … Elle était une forte tête mais … ce n’était pas pour ça qu’elle voulait faire de la politique.
« Moi … Je veux juste que tu reviennes … C’était affreux … de partir sans prévenir … »
Plus qu’affreux même … Plus qu’affreux … Elle avait séché ses larmes, ce n’était pas le moment de pleurer. Ce n’était pas ce qu’il aurait voulu. Toujours se tenir droite et fière … Elle posa une main sur son cœur, se redressant dans la ruelle avant de quitter celle-ci. Elle s’immobilisa aussitôt. Le temps … Le temps s’était arrêté autour d’elle. Plus un seul mouvement, plus rien du tout …
« Didi … Tu es encore venu … Pourquoi ? »
« Car à chaque fois que tu pleures, j’apparaîtrai devant toi … Voilà tout. » annonça une voix, s’adressant en elle par télépathie alors qu’un imposant colosse bleu apparaissant devant elle. Les yeux noirs et rouges de Dialga l’observaient avec un peu d’affection :
« Je t’ai … déjà dit que je ne voulais pas que tu arrêtes le temps … Et tu n’es plus mon pokémon … Tu l’étais simplement car tu avais besoin de moi … »
« Et alors ? Comme tout est fini, je dois donc abandonner la relation qui unissait l’humaine au pokémon ? C’est bien cela ? Est-ce que tu veux que j’oublie tout ? »
« Est-ce que l’on … peut arrêter de se battre ? S’il te plaît … Je ne suis pas d’humeur, Didi … »
Pour toute réponse, il inclina sa tête devant elle, l’invitant à monter dessus. Hein ? Qu’est-ce qu’ils allaient faire ? Elle grimpa sur le sommet de son crâne, le pokémon se redressant aussitôt avant de s’envoler au loin. Quelques secondes plus tard, le temps reprenait son cours normal, les personnes ne remarquant même pas que pendant quelques instants, toutes leurs vies s’étaient stoppées.
« Où m’emmènes-tu, Didi ? Tu sais que j’ai une séance de photographies demain. »
« Oublies cette séance de photographies. Enfin … Non … Tu n’auras pas à t’inquiéter à ce sujet. Tu seras là-bas à l’heure, je peux te le promettre. »
« Tu ne dois pas utiliser tes pouvoirs pour des intérêts personnels. »
« Ceci était à l’époque, depuis, je peux avoir quelques … exceptions comme pour toi. »
« Mais où est-ce que tu veux m’emmener ? Je ne veux pas aller dans un passé ou un futur … différent … Je veux rester ici … »
« Alors nous allons nous promener et vagabonder. » répondit Dialga sans émotions.
Elle … ne comprenait pas les agissements du pokémon. Est-ce qu’il voulait lui redonner le sourire ? Elle n’était qu’une poussière dans l’univers … mais il se préoccupait d’elle au lieu du temps … Il s’inquiétait plus à son sujet qu’elle-même ne le faisait … Elle se calfeutra contre le cou du pokémon, murmurant :
« Merci … Didi … On va où tu veux aller … »
« Soit … Comme tu le désires, Oria. »
« Au passage … Comment va Orié ? Elle est toujours dans son élevage pokémons ? Et puis … Comment est-ce que sa relation évolue ? Je suis heureuse pour elle … Elle a réussi à avancer dans la vie … Je suis tellement … heureuse pour elle. »
« Elle va très bien … Sa relation aussi. Ils vont tous les deux très bien ensembles. Tu n’as pas à t’en faire. Je pense même que l’on va aller leur rendre une petite visite. »
Hein ? Quoi ? Elle se retrouva plongée dans une faille avant même qu’elle ne puisse parler.
Sur une autre planète, bien différente de celle où les cités pullulaient les unes à côté des autres, une sorte de ranch géant était visible, entouré et remplit de verdure. Plusieurs bâtiments étaient visibles, une personne sortant de l’un d’entre eux.
Munie d’un short en jean noir ainsi qu’un top de même couleur, une femme aux deux tresses noires s’était mise à courir en direction d’un autre bâtiment. Elle pénétrait à l’intérieur, en ressortant une vingtaine de minutes plus tard avant de refaire de même et ainsi de suite pendant plusieurs heures. Elle vagabondait de bâtiment en bâtiment avant de plonger dans un autre. Puis subitement, elle en ressortit sur le dos d’un Galopa, un grand sourire aux lèvres.
« Allez ! Plus vite ! Plus vite ! Encore plus vite ! »
« GALOOOOOOOOOO ! » s’écria le pokémon équidé alors qu’il accélérait à une vitesse prodigieuse. Néanmoins, la jeune femme ne semblait avoir aucun souci à être sur lui, ayant l’air d’avoir fait cela depuis des années. Subitement, le Galopa s’immobilisa, la jeune femme passant par au-dessus de lui avant d’atterrir avec grâce sur le sol.
« Ekina ! Qu’est-ce que je t’ai déjà dit ?! Tu ne dois pas faire cela ! Imagine si j’étais ton dresseur, tu penses sincèrement qu’il s’en serait sorti aussi bien que moi ?! »
Elle s’était tournée vers le Galopa, celui-ci semblant l’observer avec un air de défi. Pendant une bonne minute, ils se fixèrent longuement, comme un air de défi avant que le pokémon ne baisse les yeux, s’approchant d’elle en hennissant faiblement. La jeune femme lui caressa le museau avec délicatesse, murmurant :
« Allez … Ne pleure pas … C’est un réflexe … Et si tu es dans ma ferme, c’est pour justement le voir disparaître, d’accord ? »
« Galo … Galopa … Galo… »
« Allez … Tu me ramènes ? Et on y va au pas de marche hein ? Comme ça, pas de mauvaises surprises. » répondit la jeune femme aux cheveux noirs avant que la langue du Galopa ne vienne lui lécher le visage. Elle poussa un petit cri de surprise avant de rire, grimpant sur le cheval à la crinière de feu avant de sourire.
« Hop hop hop ! Ohlé ! Bien … Bien … Allez … Tu m’emmènes dans ton box maintenant? »
Le pokémon hennis une nouvelle fois, se dirigeant vers le bâtiment dont il était sorti. Voilà … C’était parfait ! Il était calmé et épuisé, il n’allait plus être un problème pour les prochaines heures ! Maintenant … Elle devait s’occuper des trois Leveinards qui avaient des petits problèmes d’œuf … Rien que le fait d’y penser …
« Je sens que je vais avoir la nausée … Mais bon ! C’est comme ça et pas autrement ! »
Elle se parlait toute seule, éclatant de rire en caressant son ventre nu. Oui, elle allait devoir prendre quelques médicaments avec son repas de ce soir. Ah … Et ensuite, après les Leveinards, il y avait surement les autres pokémons. Wow … Elle allait en avoir pour toute la journée ! Mais c’était ça qui était passionnant chaque jour ! C’était ça qui était vraiment distrayant dans ce métier ! Il y avait toujours une nouvelle chose !
Et voilà … Encore une semaine qui s’était déroulée parfaitement. Juchée sur le Galopa, elle venait de faire tout un tour de piste à une vitesse prodigieuse avant de s’arrêter devant un couple de créatures humanoïdes. Celles-ci avaient des écailles et des palmes sur le corps et à la place des mains mais elle n’accordait aucune importance à cela. Elle descendit du cheval de feu, s’approchant du couple en tenant le harnais.
« Voilà ! Votre Galopa est prêt à vous écouter, n’est-ce pas Ekina ? »
« Galopaaaaaaaaaa ! » s’écria le pokémon avant de se frotter à elle une dernière fois.
« Vous êtes vraiment prodigieuse ! Je ne regrette pas d’être venu ! Mais comment avez-vous fait ? Ce Galopa était incontrôlable, encore plus car je suis d’un peuple issu de l’eau. »
« J’ai seulement noué le contact avec lui. Mais il ne fera plus de bêtises hein ? Ekina ? »
« Galopa ! Galo galopa ! Galo galo galopa lopa ! »
« Vous voyez ? Il est tout à fait prêt à vous écouter maintenant. » répondit la jeune femme aux cheveux noirs alors que les personnes sortaient déjà de quoi la payer.
« Combien nous devons-nous ? Vous n’avez pas parlé du prix mais nous sommes sûrs qu’avec une telle qualité de travail, cela risque de … »
« Et bien, je crois que … Si je prend la monnaie galactique, ça doit revenir à … »
Elle commença à réfléchir, pensant au prix avant de dire le donner. Le couple la regarda avec un air éberlué avant de demander si elle ne s’était pas trompée. Elle signala dans un sourire que ce n’était pas le cas alors qu’ils lui offraient même un bonus :
« Mais … Vous êtes toute seule à vous occuper de cet endroit ? Vous n’avez pas peur de vous faire attaquer par les dissidents pirates ou d’autres personnes ? »
« Je n’ai pas à m’inquiéter. Les pokémons de cette planète sont là pour me protéger. Toute cette planète est faite pour accueillir les pokémons. Quand ils ont besoin d’aide, ils viennent vers moi et je m’occupe d’eux. »
« Mais quand même … Comment est-ce qu’une telle planète … a pu se créer ainsi. »
« J’ai un ange gardien qui veille sur moi. » répondit-elle en rigolant, le couple ne semblant pas comprendre de quoi elle parlait. Elle gardait son sourire aux lèvres, saluant le couple et le Galopa avant d’observer l’argent qu’elle venait de récolter.
Elle n’avait pas du tout à avoir peur de tout cela … Car elle n’était pas seule … Pas du tout même … Héhéhé … Elle observa le vaisseau qui s’éloignait au loin, disparaissant dans les cieux. Oui … C’était une planète un peu en retrait dans un système solaire différent des grandes planètes capitales de la fédération galactique mais on ne venait pas l’attaquer et pour cause … Car elle n’était pas seule. Un vaisseau vint atterrir à cinq cents mètres environ alors que ses deux yeux bleus s’ouvraient en grand. Il était finalement arrivé ! Elle s’était mise à courir avec entrain, une personne sortant du vaisseau avant de se faire enlacer au cou par Orié, celle-ci poussant un cri de joie.
« Slifor ! Tu es enfin de retour ?! Je t’attendais ! »
« Je vois cela … Théodora. Comment vas-tu ? J’espère que tu me pardonneras mon retard. Quelques rebelles ont décidé d’attaquer mon vaisseau pendant que je me dirigeais vers ta planète. Enfin, je ne vais pas t’embê … »
Il resta muet alors qu’elle embrassait ses lèvres ainsi que sa joue écailleuse. La taille et le fait qu’il soit un homme-lézard ne semblaient pas déranger la jeune femme, celle-ci venant prendre sa main pour l’emmener dans la maison, l’endroit où elle vivait.
« Orié … Tu n’as jamais pensé un instant à essayer de vivre ailleurs ? Tu dois vraiment te sentir seule ici … Surtout que je ne suis pas … vraiment très présent … »
« La présence n’a rien à voir là-dedans ! Après que Patapouf soit arrivé dans ma vie, j’ai su tout de suite que je voulais devenir une éleveuse de pokémons ! Je ne sais pas pourquoi mais j’ai comme une connexion avec les pokémons ! »
« J’ai cru voir cela, j’ai été étonné mais c’est un don merveilleux que tu possèdes. C’est pourquoi je trouve cela dommage que tu ne le montres pas à plus de personnes. Et je t’avoue que … Je suis un peu inquiet de te savoir ici … toute seule. »
« Mais je ne suis pas toute seule, Slifor ! Je suis entourée par des pokémons ! Toujours par des pokémons ! Il ne pourra rien m’arriver de mal ! »
« Oui mais, je ne suis quand même pas convain … »
Elle vint le faire taire une nouvelle fois en l’embrassant, retirant sa veste et les nombreuses médailles qu’ils avaient sur le corps. Oui … Slifor était maintenant un commandant de flotte de la fédération galactique … mais aussi un manieur de pokémons draconiens. C’était peut-être pour cela qu’ils étaient aussi proches, elle et lui ? Elle n’avait eut aucune … explication à tout cela. En fait, il avait été là pour la réconforter lors de la disparition de son grand frère. Présent tellement de fois car il avait remarqué qu’elle était la plus fragile des trois femmes … Qu’elle n’était encore en partie qu’une enfant …
Ca n’arrivait que dans les contes de fées … Dans les histoires à l’eau-de-rose … mais elle s’était rapprochée de lui à tel point qu’elle ne ressentait plus de l’amitié pour celui qu’elle considéré comme le meilleur ami de son grand frère et depuis plus de deux ans, ils étaient maintenant ensembles, en couple. La nouvelle en avait surpris bon nombre mais Samus et Oria avaient accepté cela avec un grand sourire.
« Chacun a le droit d’être heureux dans l’univers. »
Cela avait été les paroles de Samus lorsqu’elle avait déclaré ses fiançailles avec Slifor. Et puis … Elle ne voyait plus réellement la femme aux cheveux blonds. Celle-ci avait disparu de la circulation de trois ans ou presque … Dire qu’elle n’avait jamais réellement vu la jeune femme en face à face … A part sa sœur et les soldats de la fédération … Non … En y réfléchissant bien … Elle avait communiqué avec Samus … mais c’était tout.
« Tu dois déjà t’en aller ? C’est vraiment trop peu … »
« Un jour, j’aurai quelques semaines de repos, je te le promets. » annonça Slifor alors qu’elle faisait une petite mine boudeuse, remettant correctement ses habits et ceux de l’ancien pirate de l’espace. Elle annonça d’une voix lente :
« Mais non … Ce n’est pas possible … Tu es un commandant de flotte … Et après les évènements de Phaaze, tu as été reconnu à ta juste valeur. »
« Pardonne-moi de n’avoir pas autant de temps que j’aimerai en avoir, Théodora. »
« Quand tu m’appelles comme ça, c’est que tu as l’impression d’avoir commis une faute très grave or ce n’est pas le cas. Arrête de penser à tout ça. »
Il hocha la tête d’un air positif, la jeune femme venant l’embrasser une dernière fois avant de le laisser partir pour une nouvelle mission. Cela n’avait duré qu’une soirée et elle n’allait pas le revoir avant un bon mois mais … C’était ainsi qu’elle voyait sa vie. Voilà … Ce n’était plus qu’une lumière dans l’horizon infini.
« Bon … Je vais me remettre au travail … Les pokémons ne peuvent pas se passer de moi ! Ils ont besoin de mes soins, ça ne va pas se faire tout seul de toute façon. » se dit-elle à elle-même en émettant un petit rire amusé alors qu’une voix arrivait dans sa tête :
« Et aurais-tu un peu de temps pour t’occuper de moi ? »
« Pa … Pa … PATAPOUF ! » hurla t-elle en se retournant subitement, le pokémon divin inclinant aussitôt sa tête pour se faire enlacer par Orié.
« Je viens faire ma visite habituelle … J’ai remarqué le départ de Slifor et je peux t’annoncer qu’il n’a aucun problème. »
« Tant mieux alors … Je ne suis jamais rassurée de le voir partir … Mais comment tu vas toi ? Ce n’est pas trop fatiguant ce que tu fais ? »
« Disons que cela peut aller … La mission que moi-même et mes frères nous nous sommes confiés est bien plus importante que la fatigue qui peut nous atteindre. »
« Mais tu ne veux vraiment pas me dire ce que c’est que cette mission ? Enfin … Je n’ai pas à te forcer c’est peut-être personnel. »
« Je suis désolé de ne pas pouvoir t’en parler plus que cela. » répondit le pokémon alors qu’elle retirait le cou de ce dernier d’entre ses bras.
« Ce n’est pas grave du tout ! Tu viens ? Je vais te préparer quelque chose à manger. Depuis que tu m’as … offert cette planète, je peux faire ce qui me plaît vraiment ! C’est déjà un merveilleux cadeau … que je ne mérite pas … Enfin à mes yeux … »
« Je ne me répèterai pas à ce sujet. La déesse Arceus a été heureuse d’accepter une telle chose, je ne vois pas pourquoi tu ne devrais pas prendre le cadeau que l’on t’a offert. »
Elle ne répondit plus rien du tout, hochant la tête d’un air positif. Ils n’allaient pas se battre pour une raison des plus futiles. Pendant plusieurs heures, Palkia la regardait travailler comme une démente alors qu’il restait couché à la demande la jeune femme.
Et lorsqu’elle eut le temps de souffler, elle vint s’adosser au corps de Palkia, observant le ciel azuré. Un magnifique ciel avec quelques rares nuages blancs. Mais … Elle apprécia ce ciel … Elle appréciait tout ce qui se passait dans sa vie.
« Palkia … Je n’ai plus vraiment la notion du temps … Ca fait combien de temps que mon grand frère est mort ? »
« Environ trois ans … Le temps passe très rapidement. »
« Il n’y a aucune chance que mon grand frère revienne … Aucune … » murmura la jeune femme aux couettes noires en soupirant. « J’aurai tellement … voulu le voir pour lui dire au sujet de Slifor et moi … Je suis sûr qu’il aurait été très heureux pour moi. »
« J’en suis sûr et certain, Orié. Je peux te le certifier … »
« Et comment tu fais pour en être aussi sûr, Patapouf ? » demanda t-elle en l’appelant une nouvelle fois par le petit surnom affectueux qu’elle lui avait donné.
« Car pourquoi ne le serait-il pas ? Après tout ce qu’il a fait pour toi … Cela me semblerait illogique qu’il ne soit pas heureux pour toi si tu l’es … »
Il marquait un bon point. Elle se calfeutra plus contre le pokémon, celui-ci se modifiant pour prendre sa forme de serpent divin. Il s’enroula autour de la femme aux cheveux noirs, celle-ci fermant ses deux yeux alors qu’il murmurait :
« Reposes-toi pendant quelques heures. Je reste auprès de toi … et je vais veiller sur toi. »
« Merci, Patapouf … Merci … Mais sinon … Mon grand frère me manque … »
« Tu n’es pas la seule à qui il manque … Il manque à l’essence même de l’univers. »
« L’essence même de l’univers ? » souffla t-elle sans réellement comprendre.
« L’essence même de l’univers … Son existence a marqué tous les esprits … Même les plus grands et les plus lointains … Même les puissants et les plus divins … »
« … … … Il manque aussi à la déesse Arceus ? »
« Tu as très bien compris mes paroles … Je ne peux pas le dire explicitement. »
Ca ne faisait rien … Elle était juste contente … Que son frère reste dans la mémoire d’autrui. C’était ce qui lui importait le plus … Elle ne voulait pas que l’on oublie le sacrifice de son grand frère … C’était tout … C’était l’unique chose qu’elle voulait … Le reste lui importait tellement peu … Même si on ne criait pas ses louanges … Juste que l’on se souvienne qu’il a existé … Alors savoir qu’Arceus elle-même … Ah … Elle s’endormit contre Palkia.
« … … … L’univers tout entier … »
Une femme était assise dans l’herbe, une sorte de temple ravagé par le temps se trouvant non-loin d’elle. Elle était dans un terrain en ruines ? Non … C’était son monde. Celui qu’elle avait décidé de créer de ses propres mains.
Elle tendit sa main droite vers l’avant, comme pour toucher le vide, un doigt pointé vers l’horizon. Elle s’était mise à dessiner dans l’air, ses longs cheveux blancs tombant derrière son dos. Ah … Les minutes s’écoulaient inlassablement alors qu’elle murmurait à nouveau :
« Si tu m’avais prévenue … au lieu de faire une telle chose dans mon dos, j’aurai pu … faire quelque chose mais maintenant, c’est trop tard, Théodore Astrum. »
Trop tard et elle le regrettait. Elle se leva avec lenteur de l’herbe, tapotant la jupe blanche qu’elle portait. C’était ainsi qu’elle était quotidiennement. Son expérience auprès des humains lui avait donné envie d’en revivre d’autres.
Elle … Elle était dans l’incompréhension complète depuis plus de trois années. Trois longues années où elle s’était réveillée de ce qui semblait avoir été un horrible cauchemar. Un cauchemar où son sang et sa chair s’étaient rebellés pour l’avaler et récupérer ses pouvoirs. Mais tout ne s’était pas passé comme prévus et en fin de compte, elle avait été sauvée …
« J’ai été sauvée … par toi, Théodore. Mais même sauver la déesse universelle ne me permet pas de te ramener à la vie. Cela est bien trop compliqué … »
Elle ne pouvait même pas le remercier pour ce qu’il avait fait. Elle n’aurait pas pu le sauver … auparavant de toute façon … Enfin … Cela avait été si compliqué contrairement aux apparences. Bien plus horrible que l’on ne le croyait.
« Mais grâce à toi … Ah … La pureté du phazon … et des metroïdes … Même avant de mourir, tu t’es préoccupé de ma personne alors que j’étais celle qui en avait le moins besoin. »
Oui … Une chair pure et du sang pur qui revenaient dans son corps … Et voilà qu’elle n’avait eut aucun mal à mettre un terme définitivement à tout ceci. Plus aucune trace de phazon, plus aucune trace des metroïdes. Tout était revenu en elle…
« C’est pour cela que c’est problématique … Théodore … Grâce à toi, il n’y avait aucune chance que je sois infectée … Grâce à toi, je suis finalement entière à nouveau … ou presque … Il reste du phazon … dans l’atmosphère avoisinant l’endroit où tu es mort … Mais il est tellement dilué … Je ne sais pas pourquoi il reste dans ces alentours. »
Elle n’avait aucune explication. Elle était la déesse universelle mais elle n’avait pas la réponse à tout ce qu’elle voulait … Elle ne pouvait pas répondre à tout ce qu’elle désirait. Elle avait commis une bêtise, n’est-ce pas ?
« Les souvenirs sont une chose que je ne peux pas créer … De véritables souvenirs … Je pourrais recréer un Théodore Astrum, ça ne sera jamais le même … Il sera toujours faux … Or je ne pourrais pas accepter une telle existence dans l’univers. »
Pourquoi continuait-elle de se parler toute seule ? Car elle n’avait peut-être personne avec qui discuter ? C’était sûrement cela même. Pourtant, le sol s’était mis à trembler, une créature quadrupède avançant vers elle, ses yeux orangés posés sur elle.
« Heatran … Celui qui a commis le pire des affronts envers ma personne. »
« Et je ne regretterai jamais ce que j’ai fait, déesse Arceus, je suis au regret de l’annoncer. »
« Tu regrettes et tu ne regrettes pas dans une même phrase. Qu’importe … Signales-moi donc quand tu voudras retourner sur Terra, ils sont déjà tous partis d’ailleurs. »
« Vous seriez bien seule si je partais à mon tour, j’ai donc décidé que je préférai rester auprès de vous pendant quelques années. Et puis … Je veux être aux premières loges quand il reviendra. » annonça la tortue de métal et de lave.
« Quand … il reviendra ? » demanda t-elle avec un peu de suspicion.
« Théodore … Je suis sûr qu’il reviendra, il n’y a aucun doute à ce sujet. »
« Et qu’est-ce qui te permet de l’affirmer avec tant de conviction ? » dit-elle une seconde fois avec interrogation tandis qu’Heatran reprenait :
« L’intuition d’une créature étant présente depuis des millions d’années sur Terra. Théodore ne laissera jamais sa femme être malheureuse trop longtemps. Je ne sais pas comment, je ne sais pas quand … Mais je sais qu’il reviendra. »
« J’aimerai en être aussi convaincue que toi … Et tu sais parfaitement que je n’ai pas à ramener un être à la vie. » répondit-elle avec lenteur.
« Qui a dit qu’il avait besoin de vous ? Théodore est plus fort que n’importe qui. Je le sais parfaitement depuis le jour où il m’a capturé dans sa pokéball. Cet humain a été la création parfaite … Celle qui sublime tout ce que vous aviez crée dans le passé. »
« Mais je n’étais même pas au courant … De cette création avant quelques temps … Tout cela n’était qu’une question de hasard. Être universel n’est pas aussi démentiel que les personnes puissent le croire. Cela veut simplement dire que j’ai des pouvoirs dépassant l’imagination. »
« Et alors ? N’est-ce pas aussi le cas de Théodore ? Avant de mourir, il a réussi à combattre le futur et surtout à dépasser votre statut, déesse Arceus. »
« Ce que … Théodore a fait est quelque chose pour laquelle il mérite de rester mort mais de l’autre côté … Ce qu’il a fait été un geste d’un sacrifice … unique. Il avait des pouvoirs égalant les miens mais il a décidé de sauver ses sœurs, sa pokémon, ses amis et tout l’univers avant d’abandonner sa puissance. »
« C’est pour cela que je suis sûr qu’il reviendra. »
« Et comment cela ? Je ne ferais rien ! Rien du tout pour lui ! Je ne le ferais pas revenir car cela serait faux ! Complètement faux ! Il n’a plus mes pouvoirs ! Il n’est plus rien du tout ! » s’écria t-elle subitement, semblant s’énerver alors que la tortue de métal et de lave restait parfaitement stoïque comme pour montrer que cela ne l’affectait guère plus que cela.
Elle s’arrêta subitement dans son énervement, passant une main sur son front, cachant subitement ses deux yeux comme si elle était prise de tremblements. Etait-elle en train de pleurer ? Des larmes quittaient ses yeux alors qu’elle bafouillait :
« Quelle sorte de déesse universelle je suis ?! Quelle sorte de déesse se laisserait sauver par l’une de ses créations ?! Quelle sorte de déesse refuserait de ramener à la vie celui qui lui a permis de vivre ?! Celui qui a réussi à sauvegarder tout ce qu’elle avait crée depuis des milliards d’années ?! »
« Calmez-vous déesse Arceus, cela ne sert à rien de vous emporter… »
« J’aimerai bien ne pas m’emporter … J’aimerai tellement … Je pourrai continuer à jouer mon rôle d’être immortel et insensible mais ce n’est pas le cas … Ce n’est plus le cas. »
« Il fallait bien que cela arrive un jour … Que quelqu’un perce la carapace qui vous entourait. Le fait d’être au-dessus de tous les autres et de vous isoler … J’ai l’impression d’entendre le discours de Théodore à ce sujet. Il ne mentait jamais … Il signalait que ceux se trouvant au-dessus des autres souffraient … et faisaient souffrir … C’est pour cela qu’il vivait. »
« Heatran … Est-ce que tu crois que modifier le futur était une bonne chose de sa part ? » demanda t-elle subitement alors que la tortue s’immobilisait.
« Modifier le futur ? Sauver ses deux sœurs ? Je ne crois pas que cela était l’un des futurs prévus par Dialga … Aujourd’hui, d’après ce que j’ai cru comprendre par Dialga, nous nous dirigeons vers un futur qu’il ne pas prévoir. L’incidence des actions de Théodore a tellement été puissante, atteignant une puissance divine, que tout cela devra attendre des siècles voir des millénaires avant que Dialga ne soit capable à nouveau de revoir le futur. »
« C’est normal … C’est parfaitement normal. Et je ne peux même pas me présenter devant Samus … Je n’aurai rien à lui dire. »
« Elle s’est isolée de l’univers et de la fédération depuis la mort de Théodore. » annonça Heatran alors qu’Arceus hochait la tête.
« Elle fait toujours quelques missions pour la fédération mais ne vit plus réellement. Elle est retournée à ce qu’elle était et je ne peux pas lui en vouloir. »
Elle ne pouvait pas en vouloir à la jeune femme de retrouver son comportement d’antan … Celui d’une chasseuse de primes froide et sans émotions. La mort de Théodore avait été un choc … Un choc bien plus grand que n’importe quel autre.
« Que dois-je faire maintenant, Heatran ? Que dois-je faire pour me faire pardonner ? »
« Et bien, depuis la disparition du phazon et des metroïdes, l’univers se porte bien mieux … mais a régressé à un tel point que cela en devient effarant. »
« Envisager une nouvelle énergie ? » demanda t-elle sur un ton neutre.
Heatran ne lui répondit pas alors qu’elle s’était mise à faire les cent pas. C’est vrai … Depuis que le phazon avait disparu, que cela soit les pirates ou alors l’univers, l’énergie utilisée par les phazons s’était réduite à peau de chagrin. Peut-être allait-elle pouvoir se racheter ? Que c’était stupide de penser qu’elle devait se faire pardonner, n’est-ce pas ?
« Hum … Au passage, quelque chose m’intrigue depuis le début … »
« Quoi donc, déesse Arceus ? » questionna le pokémon légendaire alors qu’elle se tournait vers lui. Là encore, elle était en pleine interrogation.
« Dialga, Palkia et Giratina m’ont dit qu’ils étaient sur une mission très importante. »
« Oui … Je vois que je ne suis pas le seul à me poser une question à ce sujet. »
« Hum … Tu n’as donc aucune idée de ce qu’ils manigancent … J’espère qu’ils ne vont pas commettre de bêtises … Cela ne me plairait guère réellement. J’ai déjà la sensation d’avoir crée bien trop de problèmes après que Théodore en ait résolus. »
« Vous ne devriez pas penser ainsi, vous vous faites du mal inutilement. »
C’est exact … Elle le savait parfaitement mais maintenant … Dire qu’elle avait attendu tout ce temps pour se remettre en action ? Il était l’heure de recommencer tout cela. Mais est-ce qu’elle allait y arriver ? La dernière fois qu’elle …
« Déesse Arceus, il y a encore un problème, n’est-ce pas ? »
« Je ne devrais pas penser ainsi … Mais après ce que j’ai fait pour l’univers … Lorsque j’ai décidé de me mêler de cela … Tu te rappelles parfaitement comment ça s’est terminé. »
« L’univers a été sauvé par Théodore Astrum, c’est exact. » répliqua t-il aussitôt, l’empêchant par là d’essayer de le contester.
… … … Il ne voulait pas qu’elle pense à ce qui s’était passé hein ? Avec les Chozos et les Draniens … Leur offrir une puissance infinie … Cela avait été une trop grosse bêtise. Ce qu’elle devait faire, c’est donner un pouvoir égal pour tous … Une énergie que tous et toutes seront capables d’utiliser.
« Je pense que je vais réfléchir … à tout ce qui s’est passé. »
« C’est la meilleure solution. Prenez votre temps, déesse Arceus. » répondit la tortue de métal et de lave avant de s’éloigner.
Elle partait pour quelle raison ? Elle ne voulait plus parler avec elle ? Enfin, elle n’allait pas empêcher la tortue de s’éloigner. Elle n’avait pas à la forcer. Elle vint se rasseoir sur l’herbe, replongeant son regard en direction du ciel.
Réfléchir à sa façon d’aider l’univers. Après les dégâts infligés par Dark Samus et Mother Brain, elle devait trouver un moyen … Mais lequel ? Elle n’avait aucune idée en tête à l’heure actuelle … Hum … Aucune idée … Ce n’était pas si simple d’imaginer cela.
Et voilà … Elle était retournée à sa position initiale. Peut-être que Théodore aurait trouvé une solution … ah non … Elle en était certaine, il en aurait trouvé une dans les plus brefs délais. Théodore était capable de rendre l’impossible possible.
Combien de temps s’était-il écoulé depuis le moment où elle s’était assise ? Des heures ou des jours ? Elle n’avait pas cherché à le savoir. Elle se redressa finalement, semblant résolue. Elle murmura pour elle-même :
« Je suis résolue … Je sais ce que je dois faire maintenant. »
Elle disparut de la surface de la planète où elle se reposait. Elle se retrouva en face d’Heatran, la tortue s’étant couchée dans l’herbe, les yeux clos. Sans même chercher à les ouvrir, elle souffla :
« Vous vous en allez donc … déesse Arceus ? »
« Je sais ce que je dois faire. Je vais me faire passer pour une humaine. »
« Hum ? Quelle drôle d’idée que voilà … Et qu’est-ce que cela va vous apporté ? »
« … … … Personnellement, rien du tout. Mais je sais ce que cela va apporter à l’univers tout entier. Si je suis celle qui permettra à l’univers de découvrir de nouvelles sciences, je pourrais plus facilement gérer tout cela. »
Les yeux orange d’Heatran s’ouvrirent avec lenteur, observant la jeune femme aux cheveux blancs. Hum … Hum… Soit … Si c’en était ainsi …
« Vous semblez réellement résolue à accomplir cela. »
« Je l’accomplirai … Et qu’importe combien de temps cela prendra. »
« Je ne peux que vous souhaiter bonne chance, déesse Arceus. Vous avez toute ma confiance à ce sujet. » reprit Heatran en refermant ses yeux.
« Est-ce que tu voudras bien surveiller mon antre pendant mon séjour ? Ou alors, tu peux m’accompagner si tu le désires … »
« Hum … L’accompagnement de la déesse universelle dans ses folles aventures ? Laissez-moi y réfléchir. » murmura la tortue avant de se redresser subitement, s’étirant longuement.
« Alors ? Quelle est ta réponse ? » demanda la jeune femme aux cheveux blancs.
« Si tu n’es qu’une humaine, tu auras alors besoin de protection. »
Elle prenait cela alors pour un oui. Elle fit apparaître une sphère orange et grise dans ses mains, un rayon rouge en sortant pour percuter Heatran. La gigantesque tortue de lave et de métal disparut dans la sphère, la jeune femme l’observant pendant quelques instants. Pouvait-on parler de nouvelle vie lorsque l’on était la déesse universelle ? Elle ne le savait pas réellement en fin de compte mais … Elle allait le découvrir par elle-même.
« Je vous déclare mari et femme. Vous pouvez embrasser la mariée. »
L’homme s’était approché de la femme mais celle-ci avait relevé son voile, prenant l’homme par la cravate avant de le tirer vers elle pour l’embrasser longuement. Des applaudissements sonores se firent entendre dans le bâtiment alors que l’homme aux cheveux noirs semblait abasourdi par le baiser, la femme aux cheveux rouges retirant ses lèvres.
« Et ben alors ! T’as pas l’air heureux, Siegfried, fais gaffe, je risque de très mal le prendre ! »
« Je … Je … C’est l’émotion … Je ne sais pas quoi dire … du tout … »
« Mouais ! Tu pourrais dire que tu vas m’aimer et me chérir toute la vie aussi hein ? Je ne sais pas, paraitrait que c’est marqué dans notre contrat de mariage ! J’ai fait enregistrer les paroles du prêtre au cas où un jour, tu aurais l’idée saugrenue de vouloir me quitter. »
« Je … Je ne suis pas du tout comme ça, Rosy ! »
« Y a intérêt, Siegfried, y a intérêt ! Bon, allez ! C’est l’heure de sortir et de se rendre au banquet, tu ne peux pas savoir comme j’ai la dalle ! Et cette robe, purée … Elle me serre le ventre, j’ai l’impression d’étouffer dedans. »
« C’est peut-être parce que tu n’as pas arrêté de manger ces … »
« Continue et je te promets que je t’enfonce le gâteau de mariage à un endroit dont tu n’aurais jamais cru être capable d’avoir une telle place. »
« … … … Je crois que je vais m’abstenir de tenter de savoir où c’est. »
Il tremblait un peu mais il était quand même heureux, il avait épousé une femme forte et pas n’importe laquelle. La femme aux cheveux rouges semblait quand même légèrement rougissante malgré ses paroles. Elle aussi était émue par ce mariage.
« Quand même … Si mon père et ma mère savaient qu’un jour, je me marierai … »
« Je suis sûr qu’ils n’y auraient pas cru le moins du monde ! » répondit le jeune homme aux cheveux noirs en essayant de rigoler, Rosy le frappant en plein dans les côtes.
« Hey ! Te moques pas ! Je suis une femme fragile ! »
Une femme fragile ? Où ça ? Ouille, ouille, ouille … Il était plié à moitié, la Leuphorie se présentant aussitôt pour voir le corps de Siegfried. Voilà … Pauvre petit Siegfried … Il avait mal … Enormément mal mais elle était là pour panser ses blessures. Pourtant, il avait quand même un grand sourire aux lèvres.
« Au moins … Je ne suis pas sûr d’avoir fait d’erreur. »
Il avait dit cela alors qu’une touffe de poils couleur crème fonçait vers Rosy, sanglotant et pleurant d’émotion. Erf ! Elle paraissait étonnée de voir son Colossinge dans cet état mais … bon … Elle comprenait ce qu’il ressentait. Elle lui tapota affectueusement le crâne.
Ailleurs, dans la planète-capitale Daiban, une convention semblait se dérouler. Plusieurs dizaine de races différentes étaient présentes et devant elles se trouvaient plusieurs hommes. Tous avaient des habits de laborantin mais surtout tous étaient connus pour leurs travaux sur … les pokémons et leurs sciences.
« Et c’est ainsi que les nombreuses espèces de pokémons ont une capacité que nous nommons évolution. Pour certaines de vos espèces, il existe le même statut mais Terra est la seule planète où la majorité des créatures vivant dessus subit une … évolution. »
« Il nous faut vous prévenir qu’à l’heure actuelle, cela ne fait environ que quatre à cinq ans que de nombreux pokémons ont été emmenés sur différentes planètes pour voir comment ils s’acclimatent dessus. Bientôt, des résultats arriveront chez nous et nous pourrons vous donner bien plus d’information à ce sujet. »
« Néanmoins, n’oubliez pas que les pokémons sont des créatures très intelligentes, bien plus que la majorité des espèces dans l’univers. Faites très attention à elles, occupez-vous d’elles correctement et vous serez récompensés. »
« Les pokémons sont capables d’actes prodigieux. Il n’est pas rare sur notre planète que des dresseurs et leurs pokémons aient commis des actes prodigieux, ayant protégé et sauvé de nombreux cataclysmes la civilisation qui se trouve en face de vous à l’heure actuelle. »
Des applaudissements nourris se firent entendre dans toute l’assemblée, les quatre professeurs pokémon s’inclinant respectueusement devant la foule alors qu’ils se dirigeaient vers la sortie. Le professeur Chen signala aux autres :
« Les pokémons seront respectés dans l’univers. Depuis la connexion de la planète Terra à la fédération galactique, les progrès scientifiques sont tout simplement stupéfiants. »
« Quand nous y pensons … Savez-vous la raison qui fait que Terra a été découverte par la fédération galactique ? Je ne m’étais jamais posé la question mais j’ai appris la réponse il n’y a que peu de temps. » annonça le professeur Sorbier.
« Hum … Non … Mais alors … Qu’est-ce qui est à l’origine ? » demanda le professeur Orme alors que le professeur Séko reprenait aussitôt :
« J’avoue être aussi assez intéressé par votre réponse, professeur Sorbier. »
« Et bien … Réfléchissez donc un peu. D’après cette histoire, qui est la première personne provenant de l’espace qui a atterrit sur Terra ces dernières années. Je ne parle pas de Personia, plus connue chez nous par le nom de Bartholomé Astrum. Je veux parler de Samus Aran … Mais là-bas, sur Terra, elle a rencontré un homme qui a été dans le fond celui à l’origine de toute notre évolution ces cinq dernières années. Je veux bien entendu parler d’Orion Astrum, fils de Bartholomé Astrum. »
Les docteurs se regardaient. C’était exact … C’était bien le jeune homme qui avait été le prémice à toute cette histoire. A toute cette évolution envers Terra … Et envers les pokémons … Pour tout ce qu’il avait fait … Le résultat était tout simplement horrible : La majorité des personnes n’allait jamais savoir ce que le jeune homme avait crée.
« Equipe pokémons à votre service, mon colonel ! »
« Rompez les rangs, soldats ! C’est donc vous l’unité d’élite que j’ai en face de moi ? »
« C’est bien le cas, mon colonel ! Nous sommes l’équipe spécialisée dans les pokémons ! » reprit d’une voix forte un homme à la forte apparence, un Kabutops à ses côtés.
« Hum … Il paraîtrait que vous êtes les meilleurs, n’est-ce pas ? »
« Je ne tiens pas à nous vanter mais le taux de réussite de nos missions avoisine les 100%, mon colonel ! » répondit une nouvelle fois l’homme alors que grade murmurait :
« Quel est votre nom, commandant ? »
« Je m’appelle Rock, mon colonel ! Prêt à servir la fédération galactique à chaque instant ! »
« Soit … Je vois que je n’ai pas affaire à des soldats de pacotille. Tant mieux alors … Pour l’heure, vous pouvez aller prendre vos quartiers, je vous confierai votre mission dans la journée. Vous pouvez vous retirer. »
« Merci mon colonel ! » répondit l’homme en faisant un salut militaire, rapidement suivit par son pokémon mais aussi la troupe derrière lui.
Oui … Il y avait toute une troupe avec lui … Une troupe constituée de plusieurs hommes et femmes … L’une avait les cheveux bleus, l’autre avait un Pharamp avec lui … Il y avait là toute la bande qui avait été entrainée il y a de cela des années par Orion, Phoebe et Siegfried. Lorsque le colonel fut parti, Rock se tourna vers eux, croisant les bras :
« Bon les gars ! On fait honneur à l’Exelus hein ?! »
« OUI ! Y a pas à s’inquiéter ! On lui fera honneur jusqu’au bout ! »
« Et n’oubliez pas pour qui on se bat ! »
« ROAN STATO ! » hurla la troupe en levant une main en l’air.
« Et grâce à qui, nous sommes ici ?! Grâce à qui nous sommes tous vivants ?! »
« ORION ASTRUM ! » s’écria le groupe une nouvelle fois avec frénésie.
« Bien ! Alors … Suivez-moi … Et on va arrêter de gueuler sinon, on va avoir des emmerdes. »
« D’ACCORD ROCK ! » s’égosilla le groupe alors qu’il éclatait de rire.
Oui … Ils étaient tous remontés à bloc depuis ces dernières années. Ils étaient devenus des dresseurs exceptionnels mais aussi une troupe d’exception. Les missions que l’on leur confiait étaient toujours réussies. Et tout cela avait été grâce au souvenir d’un homme qui avait été leur mentor … et d’un autre homme qui avait été là jusqu’au bout pour leur montrer la volonté de se battre. Donc … Ils ne pouvaient pas se permettre de l’oublier.
« Ah … Cela prend vraiment beaucoup de temps … » murmura une jeune femme aux cheveux blonds alors qu’elle portait un manteau noir, allant de pair avec le reste de sa tenue de même couleur. Elle avait un casque de spéléologie sur le crâne et une pioche à la main alors que des pokémons se trouvaient derrière elle.
« Beaucoup trop de temps même … Bon … Viens par là s’il te plaît. »
Elle avait demandé à son Carchacrok de se ramener près d’elle alors que le pokémon avançait tout en l’écoutant. Elle récupéra son sac, prenant une sorte de tournevis avant de le planter dans la pierre. Un petit coup de marteau, un second et elle recula aussitôt, le pokémon la recouvrant de ses ailes.
« Bien … Merci beaucoup, c’est parfait. »
Elle semblait réellement heureuse de ce qu’elle avait trouvé, prenant une plaque de pierre représentant Arceus sous sa forme originelle ainsi que Dialga, Palkia et Giratina.
« Parfait … J’ai ce que je voulais sur cette planète, nous pouvons nous en aller. »
« CARCHAAAAAAAAA ! » s’écria le pokémon alors qu’elle lui tapotait le museau, rangeant la plaque dans son sac ainsi que le reste de ses affaires. Elle se dirigea vers la sortie de la grotte qu’elle avait visitée, un vaisseau semblant l’attendre. Elle grimpa à l’intérieur, le vaisseau s’envolant aussitôt avant de quitter l’atmosphère. Assise sur son fauteuil, la jeune femme aux cheveux blonds poussa un profond soupir :
« C’est amusant et distrayant … mais ça n’a pas la même saveur … »
Cela n’avait jamais été aussi bon et délicieux depuis cet instant. Elle était une grande femme … Et elle avait déjà perdu la bataille depuis longtemps. Ce n’était pas pour cela qu’elle … pouvait oublier cet instant.
« Si seulement … Tu avais eut le courage de me dire tes véritables raisons … Tu ne serais pas parti … comme ça … Sur une dispute. »
Elle passa une main dans sa mèche blonde cachant son œil droit, retirant les rubans noirs dans ses cheveux. C’était cela … pour cela qu’elle s’en voulait.
« … … … Me forcer à te donner une claque … Me dire que tu ne voulais pas de moi … Alors que tu nous protégeais tous depuis le début … J’ai eut du mal à extirper ses mots de la part d’Héméra … Mais j’y suis arrivée. »
Elle avait réussi savoir ce qui s’était passé … A savoir toute la vérité … Et c’était pour cela qu’elle était partie … en exploration dans l’univers. Elle savait qu’il voulait qu’elle fasse une telle chose. Explorer les ruines des pokémons divins dans l’univers. Trouver des marques de la présence d’Arceus et des trois dieux-dragons ailleurs que sur Terra.
… … … Il allait lui manquer … Et la meilleure chose qu’elle pouvait faire pour lui était de se rappeler leurs combats … Et leurs souvenirs communs. Sa petite déclaration amoureuse qui n’avait servie à rien. Elle vint sourire à elle-même. Quelle idiote, elle était.
« Les données que je possède me permet de signaler que nous serons sur la prochaine mission dans environ deux à trois jours. »
« Vous en êtes sûre ? Enfin, le transfert sera automatiquement fait quand la mission sera accomplie. Mais où se trouve t-elle ? »
« Elle est justement en train d’accomplir la mission que vous nous avez confiée. » annonça une créature humanoïde aux cheveux d’argent.
« Hum … Soit … Veuillez nous recontacter quand vous aurez accomplit la mission. J’aimerai pouvoir lui parler au sujet de quelques informations de la plus haute importance. »
« Je lui transmettrai le message. Merci de votre compréhension et au revoir. » répondit la Gardevoir alors qu’elle coupait la communication entre elle et l’ordinateur.
… … … … … Hum … Où se trouvait-elle ? Ce n’était pas forcément très difficile à savoir. Dans un vaisseau qu’elle connaissait parfaitement depuis le temps. Oh … En parlant du temps, celui-ci s’était très bien écoulé au final. Mais bon … Elle ne devait pas y penser plus que cela, ce n’était jamais une bonne chose de faire tout ceci. On ne se faisait que du mal quand on repensait aux évènements précédents et niveau sentiments et émotions, elle s’y connaissait parfaitement. Elle tapota un peu sur le clavier de l’ordinateur, ses yeux dorés regardant l’écran qui se trouvait en face d’elle.
« Encore une personne de la fédération galactique, n’est pas Héméra ? » annonça une voix cybernétique correspondant très facilement à celle de Noxis. L’intelligence artificielle n’officiait plus réellement pour ce genre de travail, ne se contentant que simplement de faire décoller ou atterrir le vaisseau. Héméra hocha la tête d’un air positif sans lui répondre pour autant. Elle ne parlait que très peu depuis cet évènement.
C’était ainsi … Car elle connaissait la vérité … Puisqu’elle était restée avec Samus … Elle connaissait la vérité car elle avait pu l’entendre. Ah … Cette vérité des plus déplaisantes à entendre quand on y réfléchissait bien. Une vérité assez horrible et répugnante … Car elle faisait mal … Vraiment trop mal pour être ignorée … ou mise de côté.
C’était ce moment … Samus allait bientôt terminer sa mission. Entre temps, elle allait simplement faire ce qu’elle faisait d’habitude. Elle s’était mise à genoux, en position de prière, ses deux yeux dorés fermés. Une prière … Une prière où elle mettait tous ses sentiments et ses émotions. Une prière télépathique où elle envoyait un message mental en direction d’une personne disparue.
Une prière qu’elle faisait chaque jour en espérant qu’elle atteigne son destinataire. Non, ce n’était pas Arceus qu’elle voulait atteindre, non, ce n’était pas un dieu … C’était simplement son dresseur … Celui qu’elle voulait revoir un jour. Celui dont elle voulait avoir la tête sur ses genoux à nouveau. Sa tête dans laquelle elle passerait ses deux mains.
Ses yeux se rouvrirent alors qu’elle se redressait. C’était fini … Ca n’avait duré que quelques minutes où elle avait psalmodiait quelques mots. Il était temps … D’aller rechercher Samus. La jeune femme allait sûrement terminer sa mission d’une minute à l’autre, accompagnée de ses fidèles pokémons. C’était pour cela … qu’elle était restée avec la chasseuse de primes.
« Pourquoi ne voulez-vous pas comprendre que tout ce que vous faites est inutile ? Même après la mort de Mother Brain, il reste certains d’entre vous qui tentent de continuer leurs trafics d’armes et leurs assauts. Vous savez parfaitement que ce que vous faites sera voué à l’échec alors pourquoi ? »
« MERDE ! LA CHASSEUSE ! ON SE TIRE D’ICI ! »
« Pourquoi ne voulez-vous pas comprendre ? Je vous conseille de vous arrêter ou sinon, je tire. » répondit un humanoïde dans son armure dorée.
… … … … Elle devait s’y attendre … Les pirates lui tiraient dessus tout en tentant de s’enfuir. Sans même chercher à esquiver les tirs, elle pointa son canon vers l’un d’entre eux, visant directement dans la tête pour le tuer.
Et pourtant … Elle ne poursuivait pas les autres pirates, ces derniers poussant des hurlements alors que des flammes apparaissaient devant elles. Un grognement puis un aboiement et voilà que l’un des pirates calcinés se faisait tirer par Siria.
De l’autre côté, plusieurs pirates furent envoyés dans les airs, à moitié recouvert de toile tandis qu’une araignée à la peau noire se présentait à son tour devant Samus. Elle claqua des mandibules comme pour signaler qu’elle avait accomplit sa mission, la jeune femme reprenant d’une voix calme :
« Bien … C’est parfait même … Vous en avez gardé la majorité en vie … »
« MIGALOS ! MIGA MIGA ! MIGALOS ! » s’écria la pokémon alors que derrière la jeune femme en armure dorée apparaissait Héméra, celle-ci restant parfaitement de marbre.
« Je vois que vous en avez terminé ? Samus ? La fédération galactique aimerait te parler quand tu reviendras dans le vaisseau. Tu veux que l’on te laisse seule pendant quelques minutes ? » demanda la Gardevoir alors que le casque de la jeune femme disparaissait, laissant apparaître sa longue chevelure blonde sans queue-de-cheval.
« Ca sera bien … agréable, oui … Merci de ces paroles, Héméra. Midélia ? Siria ? Vous rentrez avec elle. » répondit la jeune femme, les deux pokémons acquiesçant d’un hochement de tête.
… … … … … Elles ne pouvaient faire que cela de toute façon. Les deux créatures s’éloignèrent et furent téléportées avec Héméra, la jeune femme restant seule au milieu des cadavres. Elle avait trouvé des ruines non-loin … C’était ici que les pirates tentaient de se cacher avant qu’elle ne les repère. C’était un magnifique endroit d’après ce qu’elle avait crut voir … Un endroit où elle allait pouvoir observer le ciel pour quelques instants.
Elle posa une main sur son cœur, avançant à travers les couloirs faits de pierre tandis qu’elle regardait à gauche et à droite. L’univers était devenu bien paisible ou presque … depuis ces dernières années. Bien plus paisible … Et c’était donc une très bonne chose … Cela lui permettait de souffler … Mais d’un autre côté, elle avait besoin d’évacuer tout ce qu’elle avait au fond de son cœur. Oh que oui … Elle vint s’asseoir contre l’une des ruines, regardant devant elle sans rien dire. Elle … ne pensait à rien … Elle ne réfléchissait à rien … Elle voulait … juste être seule pendant quelques instants … avant de reprendre sa vie quotidienne.
« Hum ? Tiens donc … Tu te présentes à moi puisque tu sais que tu vas pouvoir vivre tranquillement, petit papillon ? » murmura t-elle subitement, un sourire aux lèvres alors qu’elle levait sa main gauche, sortant index pour que l’insecte ailé vienne s’installer dessus.
Elle l’observa longuement, l’insecte battant de ses ailes avec frénésie tandis qu’elle se demandait ce qu’elle allait pouvoir faire aujourd’hui. Hum … Peut-être … aller le voir … Il fallait juste espérer que Giratina soit présent. Pour cela, ça allait être bien plus difficile qu’on ne le pensait. Avoir le dieu-dragon près de moi, ce n’était pas forcément possible et facile … mais elle allait quand même essayer en fin de compte.
« Tu veux t’en aller ? Je ne pense pas que les pirates reviendront de si tôt sur cette planète. Vous n’aurez aucun problème pour les prochaines années à venir. Enfin, j’estime que pour toi, cela ne te concerne pas vraiment, n’est-ce pas ? »
Le petit papillon recommença à battre des ailes avec frénésie avant de s’en envoler. Elle l’observa s’éloigner au fil des secondes avant de se redresser. Ca ne servait à rien de remettre son casque. Elle allait prendre un peu l’air avant de se diriger vers son vaisseau spatial. Elle regarda à gauche et à droite. Ces ruines … Cela pourrait intéresser Cynthia mais il y avait un gros problème dans tout cela. Elle ne s’était plus présentée depuis des années à quiconque … Personne ou presque n’avait réussi à la voir … Et nul ne l’avait revue sans son armure. Mais cela … ne les concernait pas car elle ne désirait pas cela.
Oui … Elle ne voulait pas se présenter aux autres … Ce n’était plus dans son intérêt. Elle se dirigea vers le vaisseau, marchant d’un pas lent vers celui avant de pénétrer à l’intérieur. Héméra et les deux pokémons l’attendaient déjà, un peu soucieux de savoir si elle allait bien. C’est vrai … Elles étaient toutes inquiètes pour elle.
« Les filles ? Vous n’avez pas à vous en faire … Héméra, ont-elles déjà mangé ? » demanda la jeune femme aux cheveux blonds alors qu’Héméra reprenait aussitôt d’une voix calme :
« Nous allons très bien mais il faut avouer que nous restons inquiètes à ton sujet, Samus. Est-ce que tu n’as pas envie d’en parler ? J’essaie quand même, tu le sais très bien. Je n’ai vraiment pas envie de te laisser te mor … »
« Héméra ? Tu es capable de lire dans mes sentiments et mes émotions, n’est-ce pas ? Alors … Essaies de les lire et tu verras que je ne suis pas triste le moins du monde. » annonça Samus alors qu’Héméra tressaillait légèrement.
… … Elle allait lire donc … Comme elle le désirait … Elle s’immobilisa, ses deux yeux dorés devenant roses alors qu’elle lisait parfaitement le cœur de la jeune femme aux cheveux blonds. Non … Elle ne ressentait ni tristesse, ni amertume … Aucune colère mais aucune joie … En fait, elle ne ressentait rien du tout. C’était cela le gros problème … La jeune femme aux cheveux blonds … Le seul sentiment qu’elle lisait en elle, c’était de la solitude … Une profonde solitude qui ne laissait place à aucun autre sentiment. Samus se tourna vers Héméra, prenant la parole d’une voix douce mais qui sonnait faux :
« Maintenant que tu as lu dans mon cœur, peut-être comprendras-tu que je ne me sens pas mal ou autre ? Si tel est le cas, allez-vous reposer dans ma chambre pendant que je vais voir ce que la fédération galactique me veuille. Et vous n’avez pas à discuter de tout cela. »
Soit … Comme elle le désirait. Les trois pokémons quittèrent la pièce, le vide étant maintenant complet alors que le vaisseau décollait dans l’espace. Voilà une nouvelle mission réussie pour la jeune femme … Encore une … Elle n’avait jamais échoué à cela depuis trois années. Mais … Ce n’était pas pour cela … qu’elle continuait. C’était pour autre chose.
« Noxis ? Tu peux me remettre l’enregistrement s’il te plaît ? Merci bien. » murmura t-elle lentement alors que l’intelligence artificielle faisait apparaître un petit plateau devant la jeune femme aux cheveux blonds. De la mélancolie fut percevable dans ses yeux alors qu’une voix masculine résonnait dans la pièce. Une voix masculine qu’elle ne voulait jamais oublier. Devant elle … Elle voyait tout simplement le jeune homme aux cheveux blancs … Un enregistrement de ces derniers instants. Un enregistrement de ces derniers moments …
« … … … … Orion … … … … » souffla t-elle, approchant sa main du jeune homme en format holographique réduit. Sa main traversa l’hologramme, le brouillant légèrement alors qu’elle retirait sa main. Il n’était plus là malheureusement … Il fallait se faire une raison. Il fallait y penser sérieusement … Il fallait l’accepter.
« Trois années … C’est terriblement long … Mais je resterai fidèle … Car tu es le seul homme que j’ai pu aimer dans toute mon existence. Je ne pourrai pas revenir à ce que j’étais … lorsque tu étais avec moi. Je ne pourrai pas revivre une vie normale sans toi, Orion. Je sais que ce n’est pas ce que tu voudrais … Tu voudrais que je sois heureuse … Mais ce n’est plus possible, Orion. Ca ne l’est plus … Je suis vraiment désolée … »
« Samus ? Je ressens la présence de Giratina dans ta chambre. Il est en train de passer sa tête à travers ton miroir. Héméra comme les deux autres pokémons ont l’air chamboulé. »
« Je vais y aller tout de suite. De toute façon, je devais le voir. Merci bien, Noxis. » répondit la jeune femme avant de se lever, l’intelligence artificielle reprenant :
« Comme tu le désires. Fais attention à toi, je ne sais guère où tu vas à chaque fois qu’il apparaît et tu ne veux prendre aucun pokémon mais … bref … Tu es libre de tes actions. »
Tant mieux … C’est quand même ce qu’elle désirait, n’est-ce pas ? Être libre de ses actions … Mais bon … Ce n’était pas là le problème … Pas du tout même. Elle pénétra dans la chambre, apercevant la tête de Giratina alors qu’Héméra, Siria et Midélia étaient couchées sur le lit, un peu inquiétées par le dieu-dragon. Celui-ci posa son regard noir et rouge sur la jeune femme. Elle prit aussitôt la parole en première :
« Te voilà donc, Giratina. Cela faisait quelques semaines que j’attendais ton retour. »
« J’en suis désolé, Samus … Il faut dire que je suis occupé personnellement. »
« Ta fameuse mission dont tu ne veux rien me dire, n’est-ce pas ? Enfin qu’importe, je ne suis pas là pour te parler … En quelque sorte si … Tu sais pourquoi je suis là … Et pourquoi tu es là plutôt … n’est-ce pas ? » demanda t-elle alors que Giratina reprenait :
« Nous pouvons y aller quand tu le désires, Samus. »
« SAMUS ! Je veux venir avec toi cette fois ! » s’écria subitement Héméra avec colère.
… … … La jeune femme tourna son visage vers la Gardevoir, celle-ci s’étant mise à trembler. Ce regard … inquisiteur … Celui qu’elle avait lorsqu’elle était contrariée … Autant dire que c’était bien rare depuis ces dernières années.
« … … … Hum … Soit … Vous pouvez venir. De toute façon, je pense qu’il faudra que j’invite Oria, Orié et Cynthia aussi un jour … Enfin, les personnes qui étaient proches de lui. Je suis sûre qu’il aurait aimé … avoir le plus de monde au final. Je devrais arrêter de ne le garder que pour moi … Oui … Ce n’est pas une bonne chose. »
« Hein ? De qui ? Il ? Lui ? Tu parles … de … » commença Héméra alors que Samus fit un petit geste de la main pour lui dire de se taire :
« Tu verras quand nous y serons. Giratina, je suis prête à te suivre. » répondit la jeune femme alors que le dieu-dragon retirait sa tête, laissant passer Samus puis les trois pokémons.
Voilà … Elles étaient toutes maintenant dans la dimension de Giratina. Un monde où tout n’était que plateaux, bâtiments partant dans toutes les directions et autres … Enfin, à la base, cela aurait dû être ainsi … Mais là … Elles étaient arrivées dans un drôle d’endroit.
Un endroit plutôt … surprenant si on y réfléchissait bien puisque c’était tout simplement un gigantesque champ de fleurs … Un énorme champ de fleurs sur un unique plateau … Elles étaient sortis d’un miroir d’environ cinq à dix mètres de hauteur … Comme si il avait été placé exprès à cet endroit. Tout autour d’eux … Il n’y avait que de l’herbe … Que de l’herbe à perte de vue avec des fleurs. Ah … C’était magnifique …
« C’est Giratina qui a fait cet endroit ? » demanda Héméra alors que Samus murmurait :
« C’est lui … C’est seulement lui … Et c’est pour cela que nous restons ici. »
« MIGALOS ! MIGA MIGA MIGALOS ! »
La pokémon araignée s’était mise à crier avec frénésie alors qu’Héméra et Siria tournaient son visage vers l’endroit qu’elle désignait. Une statue gigantesque représentant le jeune homme aux cheveux blancs trônait au beau milieu du champ de fleurs.
« Cela risque de faire une très longue marche mais … »
« Migalos ! Miga miga miga ! Migalos miga migalos ! »
La pokémon n’avait même pas attendu que Samus termine sa phrase pour se mettre à se déplacer frénétiquement en direction de la statue. Siria aboya, allant à sa poursuite alors qu’Héméra observait la statue avec des yeux brillants :
« C’est … C’est vraiment … magnifique … C’est prodigieux … Mais pourquoi … ne l’avoir jamais dit, Samus ? Pourquoi ? Pourquoi ici ? »
« … … … Car c’est mon jardin secret mais … Vous êtes aussi proches d’Orion que moi et en vue de comment Midélia a réagit, je pense que j’ai fait le meilleur choix. Tu devrais y aller, Héméra … Tu peux aussi nous téléporter. »
« Samus … Pendant ce temps, je retourne à ma mission. »
« Comme tu le désires, Giratina. » chuchota la jeune femme avant que la créature ne disparaisse à nouveau. De toute façon, elles allaient y rester pendant quelques heures.
La Gardevoir téléporta la jeune femme et elle-même auprès de Midélia et Siria. Les deux pokémons s’arrêtèrent, se faisant téléporter avec elles alors qu’elles arrivaient toutes à la statue représentant Orion. Qu’elle était belle … Elle était vraiment superbe …
« Qui a fait cela ? » demanda Héméra avec lenteur.
« Giratina … Et moi-même … Enfin, je l’ai aidé du mieux que je le pouvais … C’est sensé représenter l’être que j’aime le plus dans l’univers. Je passe dès que je le peux ici … pour penser à mes moments écoulés avec Orion. »
« Samus ? » murmura la Gardevoir alors que l’armure de la jeune femme aux cheveux blonds brillait avant de disparaître.
Elle était dans sa tenue moulante bleue, un anneau argenté sur l’annulaire gauche. Un anneau si beau à ses yeux. Elle ouvrit légèrement sa tenue, laissant apparaître un léger décolleté mais surtout … une chaîne dorée … avec un anneau ressemblant à celui qu’elle avait à l’annulaire gauche. Un magnifique anneau …
« Je le garde … jusqu’au jour où tu reviendras, Orion. »
… … Quelle belle femme. Elle le savait … Elle savait que Samus était une femme magnifique mais même elle, même Siria et Midélia n’avaient vu que très rarement la jeune femme sans son armure depuis ces trois dernières années. Alors … revoir la jeune femme …
« Samus ? Tu veux que je te dise quelque chose ? » demanda la Gardevoir avec lenteur alors que la jeune femme se tournait vers elle d’un air légèrement surpris.
« Quoi donc ? » répondit Samus tandis que celle-ci posait son regard saphir sur elle.
« Nous pourrions peut-être prier pour le retour de Théodore, non ? »
« Prier pour son retour … C’est complètement ridicule … Héméra, tu le sais bien ? »
« Ca l’est mais … Je veux continuer à espérer son retour … Et je ne veux pas l’oublier … »
« C’est inutile … Et je ne voudrais y croire aussi, Héméra … Mais je n’ai pas la volonté pour. J’en suis vraiment désolée mais je pense que ça sera sans moi. »
« Comme tu le désires, Samus. » répondit la Gardevoir avant de s’agenouiller devant la statue, se mettant en position de prière comme dans le vaisseau.
C’était ridicule … Alors pourquoi est-ce que Siria se couchait à quatre pattes, la tête sur le sol tandis que Midélia claquait des dents … dans un rythme régulier. C’était inutile … Elle ne l’oublierait jamais. Mais bon … Elle s’agenouilla à son tour. Elle allait … prier elle aussi.
FIN
Dans l’espace, trois créatures gigantesques serpentées tournoyaient autour de nombreuses pierres. Un endroit dans lequel le destin de l’univers s’était joué. Les trois pokémons tournoyaient à travers les gravats cosmiques, celui à la peau bleutée prenant la parole :
« Cela est quand même très symbolique si nous y réfléchissons plus profondément. »
« Hum ? Comment cela, Dialga ? » demanda Palkia en s’arrêtant de tourner.
« Et bien … Depuis combien de millénaires voir millions d’années n’avons-nous pas travaillé de concert sur un seul objectif ? » répondit le dieu-dragon bleu.
« Hum … Cela est vrai … Nous n’avons jamais été aussi soudés que pour cette action. »
« Cet évènement dont nous ne sommes même pas acteurs en fin de compte. » annonça Giratina après les paroles de Palkia, celui-ci se remettant à tournoyer dans l’espace.
« Mais nous ne pouvons que patienter en attendant que ce moment arrive … Nous sommes au final comme ces femmes et ces hommes … Nous sommes bien faibles … »
« Et dire que tu as perdu la capacité de connaître le futur. » répondit Giratina après les paroles de Dialga, celui-ci s’arrêtant à son tour, ses yeux noirs et rouges posés sur ceux de son frère. Il reprit la parole à son tour, semblant un peu en colère :
« Que veux-tu que je te dise ? Je ne m’attendais pas à ce que cet évènement chamboule complètement les différents futurs. Il me faudra des siècles et des millénaires avant d’avoir la possibilité de relire tout ceci. A l’heure actuelle, il n’y a qu’un seul futur, celui que nous vivons en ce moment même. »
« Hahaha … Ce futur … Dire que c’est lui au final qui en est à l’origine … Mais qu’espérons-nous en fin de compte ? Pensez-vous réellement qu’il y a une chance ? »
« Je ne le sais guère mais tout ce que je peux signaler … C’est qu’il faudrait éviter que cela ne soit guère trop long … Car ses cellules continuent de vieillir … Et il en est de même pour ceux de Samus. Je préférai que s’il y a une chance qu’il revienne, que cela soit bientôt. Déjà trois années se sont écoulées, je ne peux désirer que plus de temps passe. »
« Mais nous ne pouvons rien y faire. Nous ne sommes pas capables d’intervenir … avant qu’il n’arrive … S’il reviendra. » répondit Dialga après l’intervention de ses deux frères.
Si il reviendra … Si il reviendra … C’était l’unique chose qui était ancrée dans leurs têtes. Il n’y avait qu’une infime chance qu’il revienne … Une infime possibilité qu’il soit à nouveau présent … Mais ils devaient y croire.
« Mes frères … Continuons à patienter … Rappelez-vous que si vous fatiguez, vous pouvez aller vous reposer … Il en est de même pour moi. »
« J’ai parlé avec Oria il y a quelques jours. Elle était en pleurs car elle ne pouvait pas parler une dernière fois avec Théodore. Malgré ses apparences, elle est fragile. »
« De mon côté, Orié continue de m’affubler de son mon petit nom … Et je vous interdis de rire. » annonça Palkia alors que les trois dieux-dragons s’étaient stoppés. « Qu’importe … Orié vit très bien malgré la mort de Théodore. Elle aimerait juste lui parler et lui dire au sujet de sa relation avec Slifor. Je vous avoue avoir été surpris de mon côté. »
« Il faut dire que cela n’était pas réellement prévu. Aucun de tes futurs ne prévoyait une telle possibilité de couple, Dialga. Quand à moi … Ce n’est guère joyeux. J’ai l’impression d’avoir affaire à une statue de glace. Samus a été carrément bouleversée par la mort de Théodore. Et malgré le fait qu’Arceus lui ait permis de garder son armure malgré la perte de la partie phazienne et metroïde en elle … Elle ne va guère bien. »
« Pourquoi l’aurait-elle été ? Pourquoi ? » demanda Dialga après les dernières paroles de Giratina, les pokémons recommençant à tournoyer, ne faisant que cela depuis trois années.
« Qui pourrait réellement oublier ce que cet homme a fait. Il nous a sauvés d’une mort certaine. Nous lui sommes redevables et nous devons rembourser nos dettes un jour. »
« Un jour que j’espère très proche, Palkia, Dialga. Je ne peux exprimer de la lassitude mais je veux que tout ceci s’arrête … Nullement pour moi, je ne peux avoir de sentiments à son égard. » annonça Giratina avant de se remettre à se mouvoir.
« N’avez-vous pas l’impression que l’atmosphère est différente subitement. » murmura Palkia en tournant sa tête à gauche et à droite.
« Il est vrai que … AH ! Regardez mes frères ! Regardez ! »
Dialga avait pris la parole alors que de minuscules particules, invisibles à l’œil nu semblaient se mouvoir à travers les pierres. Giratina s’écria aussitôt :
« Attention ! Préparez-vous ! Nous n’aurons à peine que quelques dixièmes de seconde ! Dialga, c’est à partir de toi que tout va commencer ! »
« Merci de me mettre la pression, Giratina ! Je te retiendrais là-dessus pour les prochains millénaires, tu es prévenu ! » hurla Dialga tandis que les particules se réunissaient entre elles au beau milieu de l’espace.
Peu à peu, une forme humaine semblait apparaître à partir des particules et dès l’instant où toutes les particules s’étaient réunis, tout fut stoppé… complètement stoppé … Plus rien ne semblait vivre ou respirer alors que Dialga était en sueur :
« Vous pouvez le faire maintenant ! Arrêter le temps dans une partie de l’univers, je ne l’ai plus fait des milliers d’années ! »
« Tu perds la main, Dialga ! Palkia, c’est à ton tour ! Créer un espace viable pour lui dès maintenant ! Il faut qu’il puisse respirer dès l’instant où il ouvrira la bouche ! »
« C’est comme si c’était des fait ! » répondit Palkia alors qu’il reprenait sa forme habituelle, dirigeant ses deux mains en direction des pierres qui ornaient l’espace dans ce lieu. Des pierres issues de Phaaze … Au moment où ils avaient tous attaqué le jeune homme … Toutes les pierres se réunirent juste au-dessous de la forme crée par les particules.
Voilà qu’une minuscule planète faite entièrement de pierre se constituait alors qu’un corps humain stationnait au-dessus à quelques centimètres. Un corps entièrement nu et aux longs cheveux blancs. Celui-ci ressemblait trait pour trait … à Orion ?!
« Dites … Au lieu de l’observer comme cela … Si tu as fini Palkia, est-ce que tu peux continuer, Giratina ? Ca serait une bonne chose … Car je ne peux pas tout faire … »
« Je n’ai pas terminé, Dialga, sois patient. » répondit Palkia tandis que de la végétation apparaissait maintenant sur la minuscule planète crée. Elle devait faire à peine cinq à dix kilomètres de diamètre tandis qu’un minuscule lac apparaissait à son tour.
Enfin, ce fut au tour de quelques arbres, rochers et autres choses bien nécessaires pour un petit monde bien parfait. Enfin, après plusieurs minutes, le jeune homme vint atterrir sur le sol, Giratina se tournant vers Dialga et Palkia :
« C’est à mon tour … Mais cela risque d’être très difficile … Utiliser le principe du trou noir et du trou blanc mais en utilisant aussi le lac issu de la planète pour que tout fonce dans le lac en sachant que c’est cette planète … »
« Fais de ton mieux, je t’épaulerai pour le transfert. Dialga, continue … »
« Je vais faire de mon mieux aussi … Ce n’est pas aussi simple que ça. » répondit le dieu-dragon du temps alors que Giratina commençait déjà avaler toute la minuscule planète et le jeune homme dans le lac, celui-ci s’étant mis à briller fortement.
Puis plus rien … Le vide était à nouveau apparut dans l’immensité galactique alors que Giratina, Palkia et Dialga semblaient exténués. Soudainement, une jeune femme aux cheveux blancs se présenta devant eux, semblant plutôt étonnée et un peu colérique :
« Que venez-vous de faire ?! Le temps, l’espace et les dimensions ont été arrêtées pendant une quinzaine de minutes ! J’ai eut du mal à vous retrouver ! »
« … … … Les problèmes arrivent, frérots. » répondit Giratina alors que Dialga semblait trop épuisé pour pouvoir répondre. De l’autre côté, Palkia semblait bien épuisé.
« Allez-vous m’expliquer ce que vous venez de faire ou dois-je lire vos pensées ?! »
« Nous allons vous répondre … Déesse Arceus … Nous allons vous expliquer tout. »
« … … … Et qu’est-ce qui vous a épuisé autant ?! Qu’avez-vous fait ?! Je ne pensais pas que vous étiez aussi irresponsables ! Ce n’est quand même pas à cause … »
« De notre mission ? C’est le cas … Déesse Arceus. »
Giratina avait pris la parole une nouvelle fois, servant visiblement de porte-parole par rapport à ses deux frères. La jeune femme aux cheveux blancs sembla se calmer peu à peu tandis qu’elle attendait une réponse de la part de Giratina. Celui-ci reprit la parole :
« Peut-être vaudrait-il mieux que je vous emmène là où nous avons faits … tout ceci. »
Hum ? Qu’est-ce que cela voulait dire ? Elle observa Giratina, celui-ci se concentrant avant de laisser la possibilité à Arceus et à ses deux frères de le rejoindre dans sa dimension. Cela ne tarda pas et Arceus poussa un cri de surprise en apercevant le jeune homme :
« Mais … Comment est-ce possible ? Comment cela se fait-il ? Comment avez-vous fait ? »
« Nous n’avons rien fait de spécial … C’est de lui-même qu’il est revenu. »
Hum ? Elle s’était agenouillée près du jeune homme, ne semblant guère gênée par sa nudité. Néanmoins, elle avait fait apparaître une toge sur son corps, masquant une partie de celui-ci alors qu’elle prenait le jeune homme sur ses genoux.
« Expliquez-moi tout depuis le début … Même si le temps s’est arrêté pendant quelques instants, il me faut retourner sur Daiban pour mes nombreuses expériences. »
« … Nous avons tout simplement réfléchit à ce qui s’était passé avec la créature nommée Ridley il y a de cela quelques années. Vous savez … La commandante des pirates de l’espace. Celle-ci a été phazonnée et a disparu pendant quelques temps avant de revenir. »
« Les personnes se sont imaginées que cela était du clonage, oui. »
« Et bien … Ce n’était pas le cas. Ridley est revenue grâce au phazon et dans un corps purement organique. »
« Hum … Je ne m’étais pas intéressée à cette histoire. Mais comment cela est-ce possible ? Je ne crois pas avoir été mise au courant à ce sujet. »
« Car nous ne l’étions pas pour autant. Néanmoins, après des recherches, nous avons trouvé ce cas isolé et il n’y avait qu’une explication à ce sujet. La volonté de vivre. Ridley, malgré son corps se désagrégeant avait une telle volonté de vivre que son corps s’est reconstitué grâce au pouvoir du phazon. Il en est de même avec Théodore bien qu’il a fallut plusieurs années pour cela. Nous avons attendu toutes ces années que son corps se reforme là où il avait disparu pour que nous puissions le mettre en sécurité. »
« Le mettre en sécurité … puisqu’il ne pouvait pas respirer dans l’espace. Je vois … »
« Nous en voulez vous toujours, déesse Arceus ? » demanda avec lenteur Giratina alors que la jeune femme passait sa main dans les cheveux blancs d’Orion.
« Vous en avez de la chance … C’était un acte irréfléchi et vraiment immature de votre part. Je pensais beaucoup mieux de votre part et j’avoue être déçue du comportement que vous avez eut à mon égard. »
Des paroles très dures … Mais c’était bien normal … Elle avait totalement raison d’être en colère. La jeune femme observa à Orion, un petit sourire aux lèvres.
« La prochaine fois qu’une telle chose se produit … même si je ne pense pas que ça sera le cas… Cela sera de me prévenir… … … … … » dit-elle avant de pousser un profond soupir soulagé, semblant réellement heureuse de savoir que le jeune homme allait bien.
« … … … … … … … … … … »
Ses yeux s’ouvraient faiblement, laissant entrevoir ses deux yeux pupilles bleues alors qu’il gesticulait avec lenteur sur les jambes d’Arceus. Celle-ci avait réagit aussitôt, surprise et étonnée de voir de la réaction de la part d’Orion.
« Il commence à se réveiller ! C’était donc bien vrai ! »
« Ne soyez donc pas aussi surprise que cela, déesse Arceus … Vous allez l’effrayer. »
Hein ? C’était lui … Ou alors … Il avait eut un message mental qu’il reconnaissait … Enfin … reconnaissait … C’était de qui … Il n’arrivait pas à mettre un nom. Il avait mal au crâne … Vraiment très mal au crâne …Il tenta de se lever mais Arceus reprenait :
« Restes couché, Théodore … Tu es encore bien fatigué … »
« Déesse … Arceus … Que s’est-il … passé ? Où est-ce que je suis ? Giratina … C’est toi qui a parlé ? Et pourquoi est-ce qu’il y a … tout le monde … »
« Chaque chose en son temps, Théodore. » répondit le dieu-dragon des dimensions alors que la jeune femme le forçait à ne pas se lever. Ah … Elle ne voulait pas qu’il bouge … Et il était si exténué … Il allait l’écouter.
« J’ai besoin que l’on m’explique tout … s’il vous plaît. Je crois que … j’en ai bien besoin. »
Chaque chose en son temps … Chaque chose en son temps … Elle le soulageait de sa faim et de ses autres nécessités en passant simplement une main sur son ventre. Ils allaient parler … Dialga prit la parole, s’adressant à la déesse universelle :
« Déesse Arceus, n’avez-vous pas quelque chose d’important à faire ? »
« Hum ? De quoi est-ce que tu parles ? Je ne vois pas où est le souci … Les humanoïdes n’ont pas besoin de moi à l’heure actuelle. Je suis la seule au courant de mes projets. »
« Pourtant, ils ont besoin de vous contrairement à ce que vous … »
« J’ai pourtant été claire, non, Dialga ? Si vous disparaissez dès maintenant, je pense que je peux vous pardonner pour vos actions irréfléchies. »
« … … … Nous allons vous laisser, déesse Arceus. Devons-nous les prévenir ? » demanda Giratina après Dialga qui avait préféré se taire plutôt que de risquer la colère divine.
« Evitez cela … Il faut que cela soit aussi surprenant pour ces personnes que pour moi-même. Maintenant, vous pouvez partir, merci bien. »
« Au revoir … Giratina, Dialga, Palkia. » murmura le jeune homme aux cheveux blancs.
Les trois dieux-dragons disparurent peu à peu, laissant seuls Arceus et Orion. La jeune femme ne disait plus rien, le jeune homme refermant ses deux yeux pour se laisser caresser les cheveux. Il nageait en pleine incompréhension et attendait qu’Arceus prenne la parole.
« Allez-vous … me dire ce qui se passe, s’il vous plaît ? »
« Tu es revenu à la vie après trois longues années, Théodore … C’est tout ce que tu as à savoir … Tu n’as pas besoin d’en connaître plus. Continues de te reposer. »
« Trois années ?! Mais comment est-ce possible ?! Et qui … Qui m’a ramené à la vie ? Ca ne peut pas être vous … Vous n’auriez jamais osé ramener quelqu’un à la vie … »
« Ce n’est pas moi mais toi-même … Tu es revenu à la vie par tes propres moyens. »
« C’est complètement absurde … Complètement fou … Comment est-ce que j’aurai pu … »
« Ridley … Ridley était aussi revenue à la vie après la disparition du phazon. Tout cela n’était qu’une question de volonté de vivre. Elle avait une telle volonté que son corps est revenu de lui-même et complètement organique. »
« … … Il y a juste un problème si cela est la raison … de ma résurrection. »
Hein ? Quoi donc ? Elle attendit qu’il continue mais aucune réponse ne sortait de la bouche du jeune homme aux cheveux blancs. Hum … Pourquoi est-ce qu’il ne parlait plus ?
« Cela ne va pas, Théodore ? Quel est ce problème dont tu parles ? »
« … … Je n’avais pas la volonté de vivre … Je m’étais résigné à mourir donc ce que vous dites ne concorde pas du tout avec moi. »
… C’est vrai. Elle était sûre que c’était grâce à sa volonté que Ridley avait réussi à revenir à la vie. Il n’y avait aucun doute. Et aussi grâce aux cellules de son corps à la base. Ridley avait été une espèce des plus spéciales … Alors que lui n’était qu’un humain.
Elle n’avait aucune explication à cela en fin de compte. Mais qu’importe, ce n’était pas une raison pour se dire qu’il fallait abandonner la joie qui devait l’envahir. Le jeune homme était revenu, il devait être plus qu’heureux non ? Non …
« Trois années ? C’est … vrai ? Samus a donc vingt-cinq ans … Et moi aussi … Si mon corps a continué à vieillir … bien que je ne sois pas sûr de cela … Et Héméra ? Et Oria ? Et Orié ? Je ne peux pas me présenter à elles … Je ne peux pas faire « Coucou ! C’est moi ! Je suis revenu ! Je ne sais pas comment mais c’est moi ! »
« Tu n’as pas à utiliser ce genre de réactions lorsque tu les reverras … »
« Mais je ne sais pas du tout comment je suis revenu ! Je ne peux pas dire que je suis revenu alors que je ne suis pas comment ! C’est complètement stupide et non réaliste ! »
« Et pourquoi serais-tu obligé de le savoir ? »
… … … Car il n’aimait pas être imparfait … dans ses connaissances. Maintenant qu’il n’avait plus de phazon, la seule chose qui lui restait était son cerveau. Et il n’aimait pas … ne pas savoir … car il avait l’impression qu’il lui manquait une partie de lui-même.
« Si ce n’est pas le phazon qui m’a sauvé … ni ma volonté … Quoi alors ? »
« Merci pour notre purification. » murmura t-il subitement alors qu’elle haussait un sourcil :
« Qu’est-ce que tu viens de dire, Théodore ? Je n’ai pas réellement compris. »
« Rien … Rien du tout … Enfin je crois … Peut-être que … Le phazon et les metroïdes … »
Hein ? De quoi ? De quoi est-ce qu’il parlait encore ? Le jeune homme aux cheveux blancs s’était finalement redressé, observant sa toge avant de reprendre :
« … Dark Samus … A la toute fin … Je l’ai purifiée … J’ai aussi purifié les metroïdes dans mon corps … et le phazon … Ainsi, ils sont partis, lavés de toutes les atrocités qu’ils avaient commis. C’était cela que je voulais … J’ai fusionné tout le phazon et les metroïdes dans mon corps. A partir de là, avec la purification du phazon que j’avais déjà en moi grâce à vous, déesse Arceus, j’ai réussi à purifier tout cela. »
« Mais je ne vois pas où cela t’a permis de revenir. » répondit la jeune femme aux cheveux blancs avec un peu de suspicion dans la voix.
« Votre sang et votre chair … Même si vous ne vouliez pas le faire … Ils m’ont ramené à la vie … pour me remercier. Comme un dernier affront à ce que vous étiez, ils ont décidé de ne pas écouter vos règles universelles sur la vie et la mort. Je pense que c’est cela … Même si ils ne savaient pas combien de temps cela allait prendre, ils se sont réunis pour me ramener à la vie … Je devrais les remercier … mais je ne peux pas. »
« Je suis vraiment une mauvaise déesse. » murmura Arceus avec lenteur alors que le jeune homme reprenait aussitôt en balbutiant :
« Mais non ! Ce n’est pas le cas ! Ne dites pas du tout cela ! »
« Au final … Je suis satisfaite que tu es revenu … Mais ce n’est pas grâce à moi, ce n’est pas grâce à un coup du hasard mais simplement parce que mon sang et ma chair ne m’écoutent pas. Comment est-ce que je devrais le prendre ? »
« … … … Pas mal … En tout cas. » répondit le jeune homme aux cheveux blancs.
« Tout ce que j’ai accompli ou non-accompli a été voué à l’échec. »
« Déesse Arceus … Vous n’allez quand même pas vous mettre à pleurer sur votre sort hein ? Je ne veux pas de ça de votre part ! Vous avez fait des choses merveilleuses ! » répondit le jeune homme avec entrain tandis qu’elle le regardait à nouveau :
« Et quoi donc alors ? Qu’est-ce que j’ai fait de bien ? Et je ne m’apitoie pas ! Je ne suis pas comme ça ! C’est bien compris ?! »
« … Ne vous emportez pas, déesse Arceus. Vous savez … Vous vous comportez bien plus … réellement je trouve depuis que vous êtes venue sur Daiban. »
Elle ne lui répondit pas, le jeune homme faisant un grand sourire avant de s’approcher d’elle. Qu’est-ce qu’il allait faire ? Il lui tapota doucement le sommet du crâne, disant :
« Vous avez créé l’univers, des civilisations entières, de nombreux systèmes solaires. Vous avez crée la vie à partir du néant et bien que cela était souvent maladroit en fin de compte, vous avez toujours essayé de rendre service à un maximum de personnes mais à l’échelle universelle ! Ce n’est pas la même chose ! »
« … … … A quoi est-ce que cela te sert de me mentir ainsi ? » demanda la jeune femme aux cheveux blancs tandis qu’il continuait de lui sourire.
« Je ne me mens pas … J’estime que vous avez fait énormément de choses pour tout l’univers et pour moi, vous êtes vraiment … Hum … Si je disais parfaite, je mentirai. Donc je vais dire quelqu’un vraiment d’exceptionnel. »
« Ecoutez-le donc … Cela fait à peine quelques heures qu’il revient d’un sommeil de plusieurs années et il complimente déjà la première femme qu’il rencontre. »
« Hey ! C’est parce que cette femme n’est pas n’importe quelle femme aussi ! Par contre, j’ai cru comprendre que tu étais sur … Euh … Vous étiez sur Daiban ? »
« C’est exact … Je me fais passer pour une humanoïde de ton espèce pour trouver une nouvelle énergie après la disparition du phazon et des metroïdes. »
« Et oui ! Plus de claquage de doigts, hein ? Que je ne vois pas une nouvelle chose apparaître comme ça sans explications ! J’ai sauvé l’univers une fois mais pas deux ! »
« Je peux te le promettre, Théodore. » murmura la jeune femme avant de claquer néanmoins des doigts, une nouvelle tenue se formant devant le jeune homme. HEY ! Costard cravate ?! Il tourna sur lui-même pour s’observer, Arceus reprenant :
« Il fallait bien une tenue un peu meilleure que celle habituelle pour tes retrouvailles avec Samus, n’est-ce pas ? Qu’en penses-tu ? »
« Et bien, je suis très chic, je porte bien la cravate même si ça fait un peu trop pompeux à mon goût. Mais bon … Ne ternissons pas l’effort, merci pour tout, déesse Arceus. »
« C’est à moi de te remercier pour tout ce que tu as fait, Théodore depuis le début. » répondit-elle en émettant un grand sourire, le jeune homme rougissant violemment :
« C’est la première fois que … je vous vois comme ça. »
« Peut-être est-ce à cause de mes quelques jours ou semaines passés à côté d’un couple d’humains ? J’espère que tu viendras me voir quelques fois sur Daiban quand tu auras le temps, n’est-ce pas ? » demanda t-elle alors qu’il inclinait la tête d’un air positif. Pour sûr ! Il allait revoir tout ce monde cher à son cœur ! Mais en premier … Il avait quelqu’un à voir.
« Ah … A nouveau seule. » murmura la jeune femme aux cheveux blonds avec lenteur.
Oh … Ce n’était pas qu’Héméra, Siria et Midélia ne voulaient pas venir, c’est que des fois, elle voulait simplement rester seule devant la statue du jeune homme. Cette magnifique statue le représentant. Puisqu’elle avait invité les trois pokémons la dernière fois, la prochaine fois, elle allait inviter Orié et Oria aussi … Peut-être Cynthia aussi … Il y avait tellement de personnes qui aimerait être à cet endroit … Même une unique fois.
« Comme pour te rendre un hommage, Orion. »
Elle avait fait disparaître son armure, se rapprochant de la statue avant de s’adosser contre elle. Recroquevillée sur elle-même, elle fermait les yeux, croisant les bras et les jambes.
« Et bien, j’avoue être plutôt classe sur cette statue. Ca me rappelle celle que j’ai pu voir dans le futur avec Dialga. » murmura une voix qui la fit sursauter subitement.
« Qu’est-ce que … Qu’est-ce que … »
Elle avait sûrement rêvé … Elle fabulait … Elle s’imaginait des choses complètement folles. Elle se donna une petite claque sur la joue, se disant à elle-même :
«Je dois rêver … Je m’imagine des choses … Orion ne peut pas revenir … Mais sa voix semblait si réelle … Qu’est-ce que ça voulait dire … »
Elle avait bien entendu sa voix comme si elle était proche. Si … Si … S’il se cachait … Elle allait le trouver ! Elle passa rapidement de l’autre côté de la statue mais rien … Rien du tout … Elle rêvait … Pauvre folle qu’elle était.
Elle retourna s’asseoir, ses yeux à moitié clos. Elle ne se ferait pas avoir cette fois. Si … Si … Même si c’était complètement dingue ! Elle … Elle n’allait pas …
« Et bien … La belle au bois dormant … Visiblement, on ne dort pas assez ces dernières années. C’est bizarre ou alors, c’est la présence d’un mâle à tes côtés qui te manque ? »
« ASSEZ ! JE NE SAIS PAS QUI VOUS ÊTES MAIS JE VOUS INTERDIS DE VOUS MOQUER DE MOI ! PRESENTEZ-VOUS ! »
Elle avait hurlé ces paroles alors qu’elle regardait à gauche et à droite. La voix … Elle provenait d’un rocher … Elle en était sûre ! Elle remit son armure, sautant subitement dans les airs avant d’atterrir derrière le rocher dont elle avait entendu la voix.
« … … … Vous voulez faire une partie de cache-cache ? Je ne suis largement pas d’humeur à ce genre de choses. Je ne sais pas comment vous êtes arrivés ici mais vous allez vite en repartir. » dit-elle à voix haute alors que la voix reprenait :
« Et est-ce que vous voulez bien me suivre, jeune damoiselle ? Enfin toute jeune … Je ne suis pas sûr de tout ça. Vingt-cinq ans, ça commence à peser au compteur. C’est déjà un quart de siècle ! Bon sang … Vous avez des pattes d’oie ? »
« Arr… Arrêtez de jouer avec mes nerfs … s’il vous plaît. »
Elle s’était mise à trembler. Cette voix … C’était celle d’Orion … Et cet humour aussi … C’était exactement lui mais … Elle ne le voyait pas ! Etait-ce un pokémon ?! Comment est-ce que cette personne avait réussi à rentrer dans la dimension.
« Bon, j’arrête de jouer tout court … J’aurai bien aimé des réunions larmoyantes, toute en tendresse, tout ça … Mais bon, c’est pas mon genre. »
Du bruit … Elle avait déjà remarqué des traces de pas dans l’herbe. La personne se déplaçait avec agilité … Et à cause des nombreuses pierres dans l’herbe, c’était quand même difficile de savoir parfaitement où la personne se trouvait.
« Je suis là, Samus. » murmura la même voix habituelle alors qu’elle se retournait vers la statue. Comment … Comment est-ce qu’il avait fait pour arriver là-bas. « Tu ne me savais pas ventriloque ? Bon, j’exagère un peu quand même … »
« Co … Co … Comment … Comment c’est possible. »
Elle n’arrivait pas à croire ce qu’elle avait en face d’elle. Elle avait retiré son casque, se frottant les yeux en apercevant le jeune homme juste au pied de la statue. Ah … Il avait un drôle de costume … de costard … Et il avait un grand sourire aux lèvres. Devant l’étonnement de la femme, il baissa la tête en rougissant, bafouillant un peu :
« Bon, j’avoue … J’ai rien contre les réunions larmoyantes … Moi aussi, j’ai des émotions. »
« Orion … Orion … »
Elle marchait avec lenteur vers lui, le reste de son armure disparaissant peu à peu alors qu’elle ne savait pas comment réagir. Le jeune homme était immobile, la tête toujours baissée. Il murmurait d’une voix troublée :
« Bon, par contre … Si tu peux accélérer le mouvement, c’est pas que c’est gênant mais ça l’est quand même … Je sais pas où me mettre moi … »
« Ce n’est pas un mirage ? Ce n’est pas une illusion ? » demanda t-elle, accélérant un peu le pas alors qu’il hochait la tête d’un air négatif.
« Je crois pas … Attends que je me pince. AIE ! Non, c’est pas le cas, je suis bien de chair et de sang, 100% pur organique. Pas une once de phazon ou de metroïde en moi. »
« … … … … … »
« Je dirai que tu as donné ta langue à ce chapardeur de Miaouss mais bon … Si tu pouvais un peu améliorer la cadence, j’ai des crampes au main, moi. » répéta t-il en ayant tendu ses deux mains pour l’accueillir.
*SBAM* Il fut envoyé contre le mur, poussant un cri de douleur alors qu’elle posait ses yeux bleus dans le sien. Elle le tenait par le col, le soulevant légèrement au-dessus du sol pour que son visage soit à la hauteur du sien.
« Tu es … vraiment Orion ? »
« Ouais je sais, j’aurai pas dû partir pendant trois ans, j’aurais dû prévenir, envoyer une lettre mais je n’ai pas pu. Ils n’avaient pas l’eau courante, ni l’électricité, je te parle pas de la poste ou alors du réseau pour appeler. J’avais pas de moyens de co … »
« Tais-toi un peu bon sang ! Ce n’est pas trop te demander ?! »
« D’accord, je me la ferme, je ne l’ouvre plus, Samus. »
… … … Elle fronçait les sourcils alors qu’il s’était plongé dans son mutisme. Une minute … Où elle le fixait longuement … Deux minutes où elle serrait maintenant les dents. Puis au bout de cinq minutes, elle hurla de toutes ses forces :
« MAIS PARLE BON SANG ! Je n’ai pas entendu réellement ta voix depuis trois années et toi, tu trouves le moyen de ne pas l’ouvrir ?! »
« Tu m’as dit de me taire … Par contre, je crois que j’ai de la cire qui coule des oreilles. Ta voix est devenue bien plus puissante depuis le temps … »
« C’est parce que tu me mets sur les nerfs ! Bon sang … Je ne te vois pas depuis trois ans … Je pensais que tu étais mort et toi … Tu apparais devant cette statue comme si de rien n’était. Je suis sensée réagir comment hein ?! »
« Hum … Je ne sais pas vraiment … Tu as une idée de réponse ? »
Le jeune homme aux cheveux blancs lui faisait un grand sourire, la faisant légèrement grincer avant qu’elle ne pose ses lèvres contre les siennes. Chacun goûta à l’autre pendant plusieurs secondes avant qu’elle ne joigne sa langue avec la sienne. Elle le gardait contre la statue, le jeune homme passant ses mains dans son dos pour la serrer contre lui.
« T’as pris du poids au niveau de tes fes… »
Elle l’empêchait de parler, le coupant net dans ses mensonges alors qu’elle continuait le baiser pendant de longues secondes, des secondes devenant des minutes. Il voulut passer une main sur sa joue mais s’arrêta en sentant quelque chose au tour du cou de la jeune femme. Le baiser fut stoppé alors qu’il demandait :
« Qu’est-ce que c’est, Samus ? Ton collier … »
« Ah … Ce n’est pas un collier, c’est beaucoup mieux et il est normal que je te le rende. »
« Hum ? Mais qu’est-ce que c’est alors ? » demanda t-il avec lenteur alors qu’elle lui faisait un petit sourire, ouvrant un peu sa tenue bleue moulante.
Ah ! Cet anneau ! Elle retira le collier puis la chaîne, laissant l’anneau seul avant de lui prendre sa main gauche. Elle rentra l’annulaire gauche à travers l’objet d’argent aux lignes d’or alors qu’il souriait faiblement. Bien entendu … C’était normal … Ce geste signifiait tellement de choses pour eux deux … Il baisa sa main avec tendresse.
« Et bien … Dois-je nous considérer à nouveau comme mari et femme ? » demanda t-il en rigolant légèrement rien qu’à cette idée.
« Je ne vois pas ce qu’il y a de très drôle là-dedans, Orion. Au passage … La prochaine fois que tu fais une telle chose absurde … »
« Hein ? Comment ça ? Quelle chose absurde ? De quoi est-ce que tu parles ? »
« UN TEL ACTE ! C’était du cinéma tout ça ! Non mais sincèrement, recommence ça une nouvelle fois et je te le promets que je te le ferai regretter à tout jamais ! »
« C’est noté dans ma petite tête … Samus … »
« Et puis … C’est quoi ce discours à la toute fin ? Juste avant de mourir hein ? »
« … … … Comment tu es au courant à ce sujet ? Noxis ?! Elle a tout répété ? »
« … Pire … Elle a tout enregistré. » répondit la jeune femme avant de placer ses deux mains autour de son cou, le regardant tendrement maintenant alors qu’il bafouillait :
« … … Purée ! Je déteste être filmé ! Je déteste ! Je déteste ! »
« Très … touchant, Orion. Vraiment très touchant … Ca n’a fait que renforcer … le fait que je te chérisse aussi. » répondit la jeune femme avant de l’embrasser une nouvelle fois longuement. Ah … ah … Ah … Qu’il aimait vraiment ça.
Il se laissait faire, continuant le baiser avec un profond désir ancré en soi. Il n’avait pas été présent pendant trois ans mais il sentait que tout son corps réclamait la même chose. Il fut couché sur l’herbe, la jeune femme à quatre pattes au-dessus de lui.
« Orion … Est-ce que tu penses que je suis perverse ? » murmura t-elle avec douceur.
« Oh purée ! T’es la pire nymp… »
Il s’arrêta aussitôt, voyant les yeux bleus de la jeune femme. Il passa une main dans ses cheveux blonds, l’embrassant une nouvelle fois tandis qu’il soufflait :
« Non. Tu n’es pas perverse, tu es juste très amoureuse. Et je le suis aussi, Samus. »
Il commença à la déshabiller alors qu’elle faisait de même, baissant ses deux mains le long de son corps alors qu’elle fit subitement disparaître sa tenue bleue.
« Wo … Wow … Et bien … J’avais oublié ce petit pouvoir … »
« Orion … Tu te rappelles … La première fois que l’on est venus ici … Dans le futur … Tu avais dit quelque chose … Aujourd’hui, pour nos retrouvailles … Nous allons le faire. »
Il était tout à fait d’accord avec cela. Il se laissa mettre à nu, caressant le corps de sa femme avec ardeur avant qu’ils ne s’unissent comme autrefois, retrouvant leurs sensations d’antan.
Ah … Ah … Ah … Il prit une profonde respiration avant de se mettre à respirer bruyamment … Mon dieu … Il était exténué … Et Samus l’était tout autant d’après la respiration qu’elle avait elle aussi … Ils étaient nus, côte à côte alors qu’elle avait sa tête posée sur son torse, le jeune homme ayant sa main sur son dos.
« Samus … Soit c’était parce que je n’avais rien fait depuis tout ce temps … Soit c’est parce que c’était tout simplement …divin. »
« Ca doit être le … second … Orion … Je me sens exactement pareil. »
« Ou alors, c’est parce que nous l’avons fait en plein air, que le vent a fait frissonné tout ce qu’il fallait faire frissonner, tout ça. »
« … … Je préfère pencher sur le précédent. » murmura t-elle en émettant un petit soupir de bonheur en se collant bien plus contre lui. « J’ai un peu froid … Orion. »
« Tu peux te loger dans mes bras. Cette fois-ci, je te le promets sincèrement et complètement, tout ce que tu veux … Mais je ne partirai pas. »
« Il faut que je trouve un moyen de faire un pacte de sang ou quelque chose du genre … Peut-être qu’en te menottant à mon bras, je serai sûre de cela ? »
« Tu ne serais pas un peu folle ? Enfin, à part de moi. » répondit-il alors qu’elle rigolait avec tendresse, le mettant sur le dos avant de monter sur lui.
« Ohla ! Gente damoiselle, laissez-donc reposer votre preux monseigneur ! »
« Je ne pensais pas le refaire … tout de suite. Mais je voulais savoir … Comment est-ce que tu t’en es sorti ? Je ne sais toujours pas … »
« Dark Samus … C’est grâce à Dark Samus. »
Elle frissonna aussitôt, relevant la tête pour le regarder avec un peu d’étonnement. Dark … Dark Samus ?! Comment ça ?! Comment c’était possible ?!
« Je préfère que tu me racontes tout depuis le début … »
« Je ne suis pas certain … Samus … C’est juste une supposition. » répondit-il alors qu’elle tremblait un peu de tout son corps.
« On ferait mieux de se rhabiller avant. » annonça t-il une nouvelle fois alors qu’elle hochait la tête … Dommage, il n’y avait pas de quoi se laver mais bon.
« Nous prendrons une douche pour ton retour, Orion. »
Encore une bonne chose de prévue ! Ca allait vraiment très bon comme retour, il était sûr de l’apprécier. Mais bon … Ce n’était pas le plus important et il allait tout lui dire depuis le début … Enfin, ses hypothèses, tout cela … Il espérait juste qu’elle ne se mette pas en colère car ce n’était vraiment pas ce qu’il voulait avec elle.
« … … C’est carrément aberrant, Orion. »
« Ca l’est … Moi-même, j’ai du mal à y croire mais bon … »
« Mais dans un sens, ce que tu dis est logique puisque Ridley était bien revenue grâce au phazon, j’avais fait quelques recherches là-dessus. »
« Oui enfin bon … Comme je te l’ai dit, ce ne sont que des suppositions. »
« Orion ? Tu sais quoi … Je crois que dans le fond, on ne saura jamais la vérité. Cela m’étonne quand même que Dark Samus ait fait ça … mais bon … »
« Est-ce que tu as envie de rentrer, Samus ? Il faudrait peut-être que j’aille me présenter aux autres … Je ne pense pas qu’elles voudraient que tu m’aies toute seule. »
« Il y a de fortes chances que dès l’instant où tu te présentes, elles te sautent dessus. Enfin, Orié, un peu moins qu’auparavant depuis que … »
« Depuis que quoi ? Qu’est-ce qu’il y a avec Orié ? AH ! Ca me fait penser ! Avec tout le temps passé avec toi, je n’ai même pas demandé comment allaient les autres ?! Et ça veut dire quoi au sujet d’Orié ? Tu me fais un peu peur … »
« Je ne peux rien te dire à son sujet … Ce n’est pas à moi mais à elle de le faire. Nous irons la voir en première si tu le préfères. »
« … … Tu me fais VRAIMENT peur ! Au moins, je sais qu’elle est vivante … »
« Oh ça ! TOUT le monde est vivant, tu n’as pas à t’inquiéter à ce sujet. Quand à Oria, elle fait dans le mannequinat et elle a même donné une sacrée interview. » répondit la jeune femme aux cheveux blonds en souriant à cette idée.
« Elle doit sûrement parler de moi … Mannequin, Oria ? En maillot … »
« Ne pense même pas à cela, je te préviens, Orion. Elle en serait capable. »
« Oui … Enfin bon … Midélia ! Et Héméra ! Comment vont-elles ?! »
« Pour cela … Je te conseille tout simplement de me suivre. » annonça Samus alors qu’elle se remettait à marcher dans l’herbe, s’éloignant de la statue qui au final, n’avait plus besoin d’exister depuis qu’il était revenu.
« Je pense que tu as pris … Héméra et Midélia avec toi, je ne te vois pas les abandonner de toute façon. Et Héméra est très proche de toi à la base. »
« C’est toujours le cas … Mais je pense qu’elles seront heureuses de te revoir. »
Et lui donc ! Midélia … C’était grâce à elle qu’il avait réussi à louper son attaque … Sans cela … Non … Ce n’était plus le moment d’y penser. Ils allaient tous vivre heureux et paisiblement … Enfin … Tous … Chacun de leur côté maintenant.
*SBAM * Il fut envoyé contre un mur, marmonnant quelque chose comme si c’était sa tournée avant de remarquer … qu’il était immobilisé ?! Un cocon de toile s’était formé tout autour de lui alors qu’il écarquillait les yeux. Il n’avait que sa tête qui sortait du cocon alors qu’un coup de patte de Midélia le fit tomber sur le côté.
« MIGALOS ! MIGALOS ! MIGA MIGA ! »
« Euh … Ouais … Tu utilises la méthode Samus Astrum, là. »
« Migalos ! Migalos ! Miga miga migalos ! Migalos ! Migalos ! »
Les mandibules de la petite créature claquaient contre son oreille alors qu’elle frottait une partie de son face contre sa joue. Elle était … Elle était vraiment heureuse hein ? Dans le fond … Depuis trois années, elle s’était considérée comme celle qui l’avait tué …
Et là … Et là … Là … Elle déchira le cocon de ses mandibules, sautant contre son ventre alors qu’elle restait contre lui. Il lui tapota tendrement le crâne avec une grande affection alors qu’il soupirait. Il lui chuchota dans ce qui lui servait d’oreille :
« Merci Midélia … Pour ce que tu as fait à ce moment-là. Sans toi … Je ne me serais pas arrêté. C’est toi qui as réussi à tout changer. »
« Migalos … Migalos … Migalos … Migalos mimi … migalos. » marmonna la pokémon, le jeune homme restant ainsi pendant quelques minutes avant de se lever.
Héméra … La Gardevoir n’avait rien dit du tout … Noxis non plus d’ailleurs … Hum … Il la regardait longuement, les yeux dorés d’Héméra fixés sur lui. Il poussa subitement un profond soupir, haussant les épaules avant de dire :
« Ben zut alors … Je pensais que lorsque le dresseur d’une Gardevoir revenait depuis plusieurs années, la pokémon Etreinte porterait tellement bien son nom. J’ai visiblement dû très mal comprendre ce genre de ch … »
*Pouf* La Gardevoir venait de s’emmitoufler dans ses bras, ne disant rien du tout. Il entendait juste des sanglots de sa part, ses deux mains le serrant avec force alors qu’il remerciait la nature d’avoir donné quelques formes à la Gardevoir. Sinon, il se serait retrouvé avec la corne d’Héméra plantée en plein dans son torse.
« Et bien … En voilà une Gardevoir bien entreprenante. »
« Snif … Promets-moi juste de ne plus partir … Et surtout de ne plus faire ça … Quand j’ai lu … Quand j’ai lu tes pensées … Je … Je me suis sentie tellement … tellement … mal ! »
« Tu n’avais pas à l’être … Et je ne devrais pas dire cela … Mais heureusement que j’ai fait cela car si tu avais réussi à prévenir Samus de ce que je comptais faire, tout aurait été voué à l’échec. Ah … Merci aussi pour tout. »
« Bisoux. » murmura t-elle subitement en tendant sa joue droite, le jeune homme venant l’embrasser délicatement puisque c’était tout ce qu’elle désirait.
… … … … Et bien, ils étaient tous assis sur une chaise assez éloignée du défilé. Deux à trois jours s’étaient écoulés et bien entendu, il avait voulut que tout cela se garde sous le sceau du secret pour Oria. Il avait pu entendre et lire l’interview de sa petite sœur et il avait voulu lui faire une surprise. Or là … C’était lui qui était surpris.
Elle était magnifique sa petite sœur ! Enfin petite pas au véritable sens ! Car ce n’était pas une enfant qu’il voyait au loin, là, en train de se montrer ! C’était bien différent ! Bien plus que ça ! Il murmura même à Samus :
« Hey … Si c’était pas ma sœur, tu me laisserais fantasmer sur elle une ou deux fois ? »
« Même si c’était la plus belle femme dans l’univers, je ne te laisserai pas fantasmer dessus. »
« Pas possible ça … Je l’ai déjà épousé cette femme. »
Joliment rattrapé. Elle ne lui répondit pas, serrant sa main. Ils allaient attendre la fin du défilé avant d’aller voir Oria. Ah … Il était pressé de la revoir mais …
« Samus ? Héméra ? Je ne m’attendais pas à vous voir. Vous avez eut du mal à passer ? »
La jeune femme aux cheveux tressés de noir se relevait de son fauteuil alors qu’elle embrassait la Gardevoir et Samus sur la joue. Elle semblait relativement heureuse de les revoir, en fait, bien plus que cela mais elle ne le montrait pas. Elle était plus surprise qu’autre chose. Samus ne s’était jamais présentée auparavant …
« Qu’est-ce qui t’emmène ici ? Tu n’es jamais venue alors bon … »
« Hey, mademoiselle, vous voulez bien poser en maillot de bain pour moi ? » murmura une voix de l’autre côté de la porte, la jeune femme écarquillant les yeux.
Elle se dirigea aussitôt vers la porte, une ombre passant à travers celle-ci. Une ombre qu’elle reconnut aussitôt. Elle s’était jetée sur le jeune homme, l’embrassant longuement alors que Samus toussotait violemment. Lorsqu’Oria retira ses lèvres, Samus murmura :
« Pour ce coup … Pour les retrouvailles … Et à cause de l’émotion produite, je suis d’accord mais que ça ne se reproduise plus, c’est bien clair ? »
« Tu ne pouvais pas me laisser seule hein, grand frère ? »
Il hocha la tête d’un air positif alors qu’elle le serrait contre sa poitrine. Elle lui chuchota que pour le coup du maillot de bain, c’était sans aucun problème. Il vint rougir, lui donnant une petite claque derrière le crâne en murmurant d’arrêter de proférer des bêtises.
« Je crois que … je suis enfin soulagée … » murmura t-elle.
Soulagée ? Ce n’était pas vraiment le mot qu’il aurait utilisé mais bon … Il lui demanda de lui raconter ce qui s’était passé pendant les trois dernières années, la jeune femme commençant à tout lui dire. Elle n’allait pas le lâcher pour les prochaines heures voir journées ! OH QUE NON MÊME !
… … … Voilà pourquoi il n’avait pas vraiment voulu se présenter au public. Tout simplement parce que la nouvelle était arrivée avant même qu’il ne puisse se rendre chez Orié … Ah … La jeune femme aux couettes noires l’attendait avec un grand sourire. Il s’approcha d’elle, Orié passant ses bras autour de son cou alors qu’il disait :
« Et bien … Elle est devenue terriblement ravissante la demoiselle ! »
« Je n’y ait … pas cru quand … On m’a dit que tu étais revenu à la vie. Tu veux tout me raconter pendant que je t’emmène à la maison ? Slifor n’est pas là mais je pense qu’il va arriver dans l’après-midi. Je l’ai prévenu. »
« Euh … Ouais mais bon … J’ai rien contre ça … Je suis même très content au sujet de Slifor, c’est juste que je ne m’attendais pas à ce que tu parles de lui. »
« Ah ? Tu n’es pas au courant ? Samus ? Tu ne l’as pas prévenu ? » demanda Orié alors que la jeune femme aux cheveux blonds hochait la tête d’un air négatif.
« Heu … Vous me faites peur les filles. C’est quoi alors ? Arrêtez le suspense ! »
« Et bien … Tu le sauras quand Slifor reviendra ! » répondit la jeune femme avec un grand sourire aux lèvres avant de lui prendre la main, courant avec lui. Bon sang … Il y en avait des pokémons tout autour d’eux ! Il avait l’impression que toute la planète était seulement pour la jeune femme … C’est vrai que vue depuis l’espace, elle n’avait pas semblait être très grande.
« Orié ? Je suis rentré dès que j’ai au sujet d’Orion. Où est-il ? J’ai vu le vaisseau de Samus. Et puis, je … »
« AH ! Te voilà enfin ! » s’écria Orié avec joie avant de se lever, fonçant dans les bras de l’homme-lézard avant de l’embrasser. Le jeune homme aux cheveux blancs cracha ce qu’il était en train de boire, ne sachant pas du tout comment réagir avant bafouiller :
« Qu’est-ce … Qu’est-ce que ?! WOW ! HEY ! Qu’est-ce que ça veut dire ?! »
« Et bien, Slifor et moi, nous sommes ensembles grand frère. Quand tu n’étais plus là, il m’a réconforté et … »
« Ouais, même plus que ça je dirai d’après ce que je vois. Oh … Faut que je m’asseye. Ah … C’est déjà fait … Wow … Besoin d’un verre d’eau. »
« Grand frère … Tu n’es pas content ? » murmura la jeune femme aux tresses noires, Samus et Héméra lançant un regard assez violent en direction du jeune homme.
« Bien sûr que si ! Je suis très heureux ! Mais bon, j’ai le droit d’être surpris, on me raconte jamais rien à moi … Depuis quand ? Et puis attends, un peu, je suis sensé le faire quand le grand frère protecteur qui est sensé casser la gueule au petit ami si il décide de plaquer ma petite sœur ou de lui faire de la peine ? Bon maintenant que j’ai plus mes pouvoirs, Slifor me brise en deux mais voilà quoi … » marmonna t-il en faisant une moue boudeuse, Samus lui tapotant le crâne. C’est vrai quoi … Il allait de surprise en surprise après trois ans d’absence complète. Il n’était plus vraiment à jour … Il lui restait encore des personnes à visiter.
« WOW ! C’était pas une blague ! Quand ils ont montré une vidéo, je me demandais si c’était du trucage ou non ! OH BORDEL VIENS PAR LA TOI ! »
« ARGLLLLLLLLLL ! Tu m’étrangles, Rosy ! Tu m’étrangles ! Peut plus … respi … rer … »
Il avait sa tête coincée sous l’épaule de la jeune femme aux cheveux rouges alors que tous et toutes l’entouraient. Rosy, Rock, Siegfried, ils étaient tous là. Il avait réussi à les retrouver, prétextant une mission que Samus Astrum devait avoir là-bas.
« Ca ne marche pas tout le temps mais bon … » répondit-il, ignorant peu à peu la prise de Rosy autour de sa tête, baillant légèrement.
« Alors comme ça, tu es finalement revenu hein ? Paraitrait que t’as joué au héros. »
« Pas vraiment Rock. Pour ma femme et mon entourage, j’avais plutôt l’air d’un véritable zéro. Enfin bon … C’est pas de ma faute si ça ne plaisait pas à tout le monde. Ah … Bordel … Ca me fatigue … Tu devrais me lâcher, Rosy. »
« Même pas en rêve ! Si tu refais des conneries, je m’en voudrai moi ! Par contre, Samus ? Vous venez réellement avec nous pour la prochaine mission ? »
« Tu sais très bien qu’ils n’ont plus besoin de nous. » annonça une femme qu’il reconnut comme Lise. Elle aussi avait l’air d’avoir pris de … pas de la volonté … Ni de l’ampleur … AH ! Voilà ! De la confiance en soi !
« On a toujours besoin d’eux ! Samus et Orion ont aussi des pokémons avec eux ! »
« C’est vrai … Mais je ne crois pas pouvoir faire le poids dorénavant face à vous tous. » répondit le jeune homme aux cheveux blancs, fermant les yeux à moitié.
… … … Elle voyait bien qu’il y avait quelque chose de bizarre avec Orion. Elle fronça les sourcils, s’approchant de Rosy avant de lui dire calmement :
« Rosy … Tu devrais vraiment relâche, Orion. »
« Tu préfères l’avoir pour toi toute seule, Samus ? T’en fais pas, je ne vais pas te le prendre ! De toute façon, moi et Siegfried, on a fait le grand saut depuis quelques temps déjà ! » répondit la jeune femme aux cheveux rouges alors qu’Orion murmurait :
« Non mais … mais … Ah … Tu me fais la prise … du somm… »
BOUM ! Il était tombé comme une loque sur le sol, Rosy poussant un petit cri de surprise avant de le soulever. OH BORDEL ! Elle allait encore se faire enguirlander par ses supérieurs, même si au fil des années, ils étaient devenus plus rares à cause de ses montées en grade. Dommage pour les pauvres personnes qu’elle affectionnait.
Néanmoins, c’était cela qui faisait la puissance de leur équipe. Ils étaient soudés, encore plus depuis les évènements qu’ils avaient tous vécus ensembles. Et en souvenir du commandant Roan Stato … Ils allaient devenir une légende de la fédération galactique.
Impossible de lui mettre la main dessus ! Mais bon, Orion avait tellement voulu la revoir … Il avait dit que cela ressemblerait à un pèlerinage, une sorte de voyage lui permettant d’expier les fautes qu’il avait commis à cause de son absence de trois ans.
« Samus ? J’ai reçu ton message, cela m’étonne que tu me contactes mais bon … J’étais partie vers une nouvelle exploration. De quoi as-tu besoin ? »
« Je pensais que tu voulais peut-être venir me voir ? Tu suis l’actualité ? »
« Nullement, je me plonge dans mes recherches pour trouver de nouvelles ruines. »
« Alors tant mieux … Retrouvons-nous sur Daiban, j’ai une surprise à te montrer. »
Hum ? Elle ne lui avait donné que des horaires et un endroit où se rejoindre. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Elle ne comprenait pas mais bon … Cela semblait important. Quelques heures plus tard, son vaisseau l’avait emmené à Daiban et elle se retrouvait … devant un restaurant ? C’était quoi cette idée saugrenue ? A l’accueil, elle donna son nom, signalant que l’autre personne n’était pas encore arrivée mais qu’une table était bien réservée.
Bizarre … C’était vraiment bizarre … Et un peu inquiétant en même temps, elle devait l’avouer, elle était assez intéressée. Elle s’installa à la table, attendant patiemment que Samus vienne. Inviter dans un restaurant, c’était assez saugrenu. Enfin, surtout entre deux … femm… Elle s’arrêta de penser aussitôt, son cerveau se bloquant sur l’image de l’homme qui avançait à sa table. Théodore … Théodore Astrum … Théodore …
Elle voulut se lever mais le jeune homme posa un doigt sur ses lèvres, lui disant par là de se taire, chose qu’elle exécuta. Elle était rouge, une bouffée de chaleur semblant l’envahir. Elle avait l’impression de rêver … de s’être endormie et de rêver … Un rêve merveilleux dont elle ne voulait plus se réveiller.
« Théodore … C’est bien toi ? Si c’est vraiment le cas alors … »
« Ta chambre personnelle est en fait en noir et blanc, j’ai même prétexté que quelqu’un avait volé les couleurs. Tu as aussi un penchant certain pour le chocolat. »
« … C’est bien toi … C’est vraiment toi … Je voulais … m’excuser de la claque que … »
« N’y pensons plus d’accord ? Je suis ton prince charmant pour la soirée. Enfin, c’est ce que Samus m’a dit. Je lui ai signalé que je te devais bien ça. Et puis surtout, elle a dit qu’après tout ça, je ne serai qu’à elle donc elle voulait me prêter un peu. »
« Au moins … Elle est partageuse. » murmura Cynthia en émettant un petit sourire, le jeune homme venant commander en demandant la carte.
Tout allait pour le mieux … Elle allait pouvoir repenser à lui … Se sentir soulagée … Se sentir l’âme en paix. Et lui ? Il commençait à se dire que tout arrivait à une fin … Il avait bientôt terminé son voyage … Son voyage où lui-même sentait qu’il avait accomplit tout ce qu’il désirait. Ah … Il ne restait plus qu’une personne ? Enfin … Qu’une unique personne où il allait repasser un peu de temps avec elle.
« Arcia ? » demanda le jeune homme aux cheveux blancs alors qu’une femme aux cheveux de même couleur se tournait vers lui. Une femme qui lui fit un grand sourire en s’approchant de lui. Il déposa deux baisers sur sa joue, la femme disant :
« Je prends une rapide pause, je ne serai guère très longue. »
Elle invita le jeune homme à la suivre, mais dès l’instant où ils quittèrent la pièce où elle semblait travailler, le décor changea subitement pour ramener celui habituel … pour eux. La tenue de la jeune femme avait changé aussitôt pour avoir celle d’une robe blanche … Celle avec laquelle elle se présentait à chaque fois.
« Je t’ai trouvé vraiment très … entreprenant, Théodore. »
« Hein ? Que que quoi ? Où ça ? Comment ça ? »
« Et bien … M’embrasser sur la joue, ce n’est pas dans tes habitudes. »
« … Je n’aurai pas dû … J’en suis désolé, c’est surtout que sur le coup … Comme vous étiez déjà bien installée, je pensais faire comme avec une humaine normale. Pardon. »
« Une humaine … normale … Cela semble sonner plutôt bien. Je prends ceci, Théodore. Alors … Sinon, comment s’est passé ton pèlerinage ? »
« Bien … Je crois en avoir terminé avec celui-ci. Il ne restait plus que vous et les trois dieux-dragons. Enfin … Je pense qu’eux, ils viendront de temps en temps. Cela m’a étonné à chaque fois … Je ne pensais pas au sujet de ma sœur … »
« Lorsque tu es mort, elle a souvent pleuré et Slifor était là pour s’occuper d’elle. C’est lui qui lui a donné cette idée de s’occuper des pokémons. Il le regrette un peu car elle fait énormément de travail comme tu as pu le voir. »
« J’ai vu, j’ai vu … Mais bon … Est-ce que vous pensez que je vais pouvoir me reposer ? J’avoue que maintenant … Je ne sais plus quoi faire. »
Il ne savait plus quoi faire ? Drôle de paroles de la part du jeune homme aux cheveux blancs. Elle se mit assise sur l’herbe, tapotant ses deux genoux alors qu’il posait sa tête dessus. Il était un peu rouge aux joues mais … Il se sentait toujours aussi bien.
« Alors … Qu’est-ce que tu disais ? Tu ne sais plus quoi faire ? »
« C’est la fin d’un chemin … J’ai sauvé l’univers et maintenant ?
« Tu peux tenter de vivre normalement … C’est là le problème des héros. Lorsqu’il n’y a plus rien qui leur permet de montrer leurs héroïsmes … Ils sont perdus, déboussolés … désemparés … C’est là la tristesse de ceux qui sont des grands de cet univers. »
« … … … … … Est-ce que je peux vivre normalement ? » demanda t-il.
« Je peux t’y aider … Il y a des chances que c’est ce qu’attends Samus depuis le début. »
… … … … … Vivre dans la normalité … Il ferma les yeux pendant de longues secondes, prenant une respiration très puissante. Ah … Sincèrement … Vraiment … Non … Il ne savait pas du tout … Loin de là même.
« … … Je ne sais pas du tout … Je suis vraiment désolé … »
« Désolé pour qui ? Tu parles d’être désolé pour quelle personne ? Envers qui ? Envers moi ? Tu n’as pas à être désolé … Mais penses à ce que tu veux faire comme avenir … Est-ce que tu as vraiment envie de continuer à te battre inlassablement ? Je peux t’offrir la même armure que Samus car je sais très bien que tu n’as pas envie d’être un boulet … Enfin, ça sera la même armure que la précédente hein ? Mais égalant celle de Samus… »
« … … … … … Je ne sais pas. »
Il disait cela sur le même ton qu’auparavant. Il espérait que la déesse Arceus répondrait à ses questions. Maintenant qu’il avait montré à tous et à toutes qu’il allait bien … Il ne savait plus quoi faire … Il fut relevé, Arceus le serrant dans ses bras avant de poser un doigt sur son front. Il commença légèrement à bailler, bafouillant :
« Qu’est-ce … Qu’est-ce que vous … »
« Peut-être as-tu besoin de faire le vide dans ton esprit ? Bonne nuit, Théodore. »
« Hein ? Mais … Mais … Je … Comment … Déesse … Arce … »
Il n’avait pas terminé sa phrase qu’il s’endormit complètement dans ses bras. La jeune femme lui caressa la joue d’un air tendre tandis qu’elle murmurait :
« Peut-être qu’après … Tu auras fait ton choix … Je l’espère tant. »
Elle l’espérait tellement car elle voulait qu’il soit soulagé. Voilà … Elle était peut-être … stupide dans le fond ? Quand même … En y réfléchissant bien, elle appréciait les moments où Théodore était près d’elle. Car elle avait l’impression qu’avoir cet humain à côté d’elle, c’était lui permettre de découvrir son humanité.
« … … Je me suis attachée aux humains … Peut-être à toi aussi. Il est de mon devoir de te permettre de vivre plus heureux »
Qu’il soit soulagé … Car elle veillait sur lui. Elle caressa ses cheveux blancs, embrassant subitement sur le front le jeune homme avant d’émettre un sourire. Un sourire qui semblait tellement en dire. Cet humain … C’était l’une de ses créations … C’était une création qu’elle voulait étudier jusqu’à la fin de son existence mais …
« Ce n’est pas possible car je ne le ferai pas. Cela serait me mêler de ta vie privée. Je ne peux que t’aider à trouver ce que tu veux devenir … »
Elle ferma les yeux à son tour, se couchant sur l’herbe alors que le jeune homme retrouvait sa tête collée contre son ventre. Un petit moment de repos … pour elle aussi ? Elle ne savait pas si elle le méritait mais … Pourquoi pas ? C’était aussi une partie du pèlerinage de Théodore.
Une partie qui allait s’achever quelques heures plus tard. Des heures qui avaient duré quelques minutes réellement … dans l’univers. Hum … Elle s’était relevée finalement, s’étirant longuement comme si elle avait fait une agréable sieste alors que le jeune homme était déjà réveillé. Hein ? Comment … est-ce qu’elle avait fait pour ne pas le remarquer ?
« Théodore ? Tu n’as pas réussi à dormir ? »
« Si … Si … Mais bon, comme cela a été fait par provocation, au bout d’un moment, le sommeil s’estompe et je me réveille automatiquement. Par contre, vous êtes vraiment très mignonne quand vous dormez. C’est quelque chose qui a l’air tellement exceptionnelle et rare que je suis attristé de ne pas avoir eut de tableau pour pouvoir vous peindre. »
« … … … Vil flatteur. Néanmoins, j’espère que tu as réussi à mettre de l’ordre à tes idées pendant que tu dormais. C’était le but premier. »
« Je pensais que c’était pour profiter un peu de ma présence, déesse Ar… »
« Ne serais-tu pas un peu trop vaniteux et prétentieux, Théodore Astrum ? » demanda t-elle alors qu’il rougissait violemment. Il parlait un peu trop … normalement à la jeune femme. Mais celle-ci fit un grand sourire tandis qu’il murmurait :
« Pardon … J’aurai dû me calmer un peu par contre. Je crois que j’ai … exagéré. De l’autre côté, j’ai mis un peu d’ordre à mes idées. Je pense que je vais aller vivre avec Samus dans ses aventures … Enfin aventures … Reprendre mon statut de chasseur de primes avec elle. En fait, je ne sais pas … Je ne veux pas dire que je me compliquais trop la vie mais … Celle que j’avais avant … Avec Samus … »
« Oui ? Qu’est-ce qu’il y a avec elle, Théodore ? »
« Et bien … La vie que j’avais avec elle … Elle était plus que plaisante. Je veux dire, je n’avais rien qui m’ennuyait réellement. Maintenant que je n’ai plus le phazon, que mes sœurs ont leurs vies et qu’il n’y a plus de problèmes avec Mother Brain ou Dark Samus, je peux peut-être espérer couleur des jours normaux et heureux avec Samus ? Tout en essayant de lui redonner … un enfant. » dit-il, semblant s’être arrêté à ces paroles.
… … … … … Un enfant. Ah tiens … Ca pouvait être un bon projet. Un très bon projet même. Et puis, ils allaient le faire un peu partout, cela lui donnerait des envies bien salaces. Peut-être sur la plage, dans un maillot de bain … Puis elle avait aussi son short et son top bleu … ah … Et il y avait aussi sa tenue moulante … Elle lui avait bien parlé de faire quelque chose …
« Théodore … Je te rappelle que je suis capable de lire dans tes pensées tes idées lubriques. »
« … … … Si vous pouviez arrêter, déesse Arceus ? »
Il avait dit cela avec gêne. Oui, ce qu’il avait simplement à faire en fin de compte, c’était la même vie qu’avant … Mais sans le phazon …Et puis, la déesse lui avait dit qu’il pouvait ravoir son armure alors oui. C’était décidé : revivre sa vie d’antan avec Samus ! Vivre au jour le jour et … Si elle était enceinte, alors ils élèveraient leur enfant à deux et cela sans aucun problème. Voir même plusieurs enfants ? Oh … Hum … Un d’abord !
… … … … … Cela faisait maintenant plusieurs mois … Au moins un bon semestre … Le temps s’était écoulé lentement … ou rapidement … Cela dépendait du point de vue que l’on prenait. Il vivait maintenant avec Samus … Seuls … Ou presque. Héméra était toujours présente mais il la considérait comme une pokémon, rien de plus. Oh … Il ne cachait pas qu’elle faisait tourné des têtes mais la Gardevoir ne s’en préoccupait pas.
« Samus ? J’ai fini de pirater leurs ordinateurs. J’ai de quoi nous emmener vers deux ou trois camps de pirates de l’espace. Tu veux que je transmette cela à la fédération ? »
« Hum … Ce n’est pas forcément une bonne idée, je dirai. On va aller s’en occuper, ça nous fera plus de travail comme ça. »
« … Tu sais bien que je ne suis que peu motivé à cela, Samus. »
« Roh … Ne t’en fait pas, monsieur le grognon, ce n’est pas encore un problème. »
… … … Il n’était vraiment que peu convaincu par les paroles de la jeune femme en armure dorée. Celle-ci s’approchait de lui, faisant disparaître son casque pour présenter son visage et sa chevelure blonde à queue-de-cheval. Lui ? Il avait son armure blanche, un maul dans ses deux mains alors qu’il déposait l’arme sur le sol.
« Et bien … Fatigué mon grand ? C’est sûr que ce n’est pas pareil hein ? »
« … … A qui le dis-tu. Je m’épuise comme un dingue … Mais bon, plus le temps passe, moins je m’épuise. Et puis, si vraiment, on a des gros soucis, je n’hésiterai pas à utiliser mon arc. »
Mais en attendant, ce n’était pas le moment de penser à tout cela ! L’homme aux cheveux blancs embrassa sa femme, présentant une disquette de sa main droite alors qu’autour d’eux, l’herbe était ensanglantée à cause des cadavres de pirates de l’espace.
Oui … Ils avaient encore essayé de fomenter quelque chose mais ils avaient été arrêtés par le couple comme à leur habitude. Ah … Cette fameuse paix galactique n’était qu’une chimère mais elle tendait à se rapprocher. Une Gardevoir se téléporta subitement devant eux, accompagnée d’une Migalos et d’une Demolosse.
« Samus ? Théodore ? La mission est terminée. Le radar a été désactivé d’après la fédération galactique. Bravo à vous deux. »
« Bah … Ce n’était rien de bien surprenant non plus hein ? » répondit le jeune homme aux cheveux blancs, haussant les épaules dans un petit sourire.
« Nous pouvons rentrer, Héméra. Merci de nous avoir prévenus. Tu nous téléportes ? »
« Bien sûr, Samus. Je vais le faire tout de suite. »
Aussitôt dit, aussitôt fait. Les deux personnes et les trois pokémons disparurent complètement, apparaissant au pied du vaisseau spatial. Pénétrant à l’intérieur, Samus fit disparaître complètement son armure, Orion faisant de même de son côté, souriant à la jeune femme en l’observant longuement. Il signala d’un hochement de tête de le suivre dans la chambre.
Elle-même avait murmuré à Héméra de s’occuper du reste alors que la Gardevoir faisait une petite mine boudeuse. Le jeune homme était déjà couché sur le lit, tapotant doucement celui-ci comme pour lui dire de venir le rejoindre. Elle sauta subitement sur lui, le jeune homme poussant un cri de surprise avant de la réceptionner :
« Ohla ! Doucement, doucement, gente damoiselle. »
« J’en avais envie, c’est tout, Orion. »
« Oui mais … Bon … Enfin … Fais attention à elle. » répondit-il en caressant le ventre de la jeune femme, celui-ci ayant pris une légère ampleur depuis ces derniers mois.
« Elle … Elle … C’est vrai, tu as voulut que l’on aille voir déjà le sexe de notre enfant. »
Elle avait bien appuyé sur les derniers mots, le jeune homme passant ses deux mains sur ses hanches, déposant un baiser sur son ventre protégé par le tissu moulant bleu.
« Et alors ? Comment tu vas la nommer ? Tu y as déjà réfléchit ? »
« Ohla … Ils nous restent encore quelques mois avant, n’est-ce pas ? Par contre, je te préviens, bientôt, on va arrêter notre mercenariat hein ? Il faut que l’enfant puisse vivre tranquillement et paisiblement, avec son père et sa mère. »
« Ou alors, nous pouvons le confier à Héméra qui sera sa nourrice. »
Il fit une petite mine effarée. Ah ! Il n’avait rien contre l’idée qu’Héméra soit la nourrice mais … Mais … Mais … Hum … Il fut embrassé par la jeune femme, celle-ci lui soufflant qu’elle rigolait. Il était hors de question de laisser leur enfant à quelqu’un d’autre. Même si ils n’allaient rien faire pendant deux ou trois ans, cela valait mieux pour l’environnement du futur troisième membre de la famille.
Une famille … Cela avait été l’une des réponses à sa question. Il avait décidé de fonder une famille avec Samus. Qu’importe le métier qu’il allait faire, qu’importe ce qui allait se passer dans l’univers, sa première priorité allait être son amour avec cette chasseuse de primes qu’il avait rencontrée sur Terra.
Le reste pouvait bien attendre, il avait tout son temps … Il n’était qu’au début de son existence. Et de celle de Samus … Il embrassa à nouveau le ventre de la jeune femme, celle-ci se triturant légèrement sur le lit avant de faire disparaître sa combinaison bleue moulante. Elle commença à le déshabiller à son tour, l’invitant à des caresses plus intimes, chose qu’il acceptait parfaitement et de son plein gré.
« Je suis heureux comme je suis maintenant, Samus. »
« Contente de l’apprendre, Orion. »
Ils plongèrent dans le lit, remontant la couverture sur eux. Il n’avait plus peur de souffrir, il n’avait plus peur de faire souffrir, non … Il était heureux et rendait heureux en retour. Pourquoi chercher aux confins de l’univers alors qu’il avait le sien juste dans ses bras ?