Chapitre 25 : Les lignes d’un dieu

ShiroiRyu
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Chapitre 25 : Les lignes d’un dieu

« Bon… C’est décidé. Prenez cet œil ! Lars, tu veux bien le lui donner ? »

« Vous nous le payerez… » murmura Lars avec un peu de rage.

Il ne pouvait pas contredire les ordres de son lieutenant et il savait très bien que ce qu’il faisait était normal et correct. Cela montrait à quel point certains nobles étaient pourris jusqu’à la moelle et ils avaient un parfait exemple devant leurs yeux. Lars s’approcha de l’un des nobles qui tendait les mains, un autre à ses côtés.

« Merci beaucoup pour votre bon boulot ! Voilà votre récompense ! »

Le noble à côté de celui qui avait récupéré l’œil du glumarx alla frapper Lars, le faisant tomber au sol avec un grand rire. Tout de suite, les deux frères de l’homme sortirent leurs armes mais Erol et Olin les arrêtèrent. Non, ils ne devaient rien faire. Ils ne pouvaient rien faire ! Pendant quelques instants, ils les observèrent partir tandis que Lars se relevait.

« Et voilà… Revenus au point de départ. » marmonna Tery.

« Retour au bercail. Ca va être notre fête… » ironisa l’archère.

« On s’expliquera avec la maréchale Nali ! Elle pourra… » tenta de reprendre Tery.

« Lieutenant, sauf votre respect, je veux pas vous faire de la peine mais la maréchale Nali est sûrement une noble comme eux. En plus, qui ira nous croire ? Nous ne sommes que des paysans et eux… sont riches. Il vaut mieux oublier toute cette histoire. » reprit Lars.

« Des personnes sont quand même mortes alors qu’eux n’ont pas levé le petit doigt ! »

« C’est injuste… très injuste… mais c’est comme ça. » termina de dire Lars.

Il poussa un soupir dépité. Avec l’Ombre, ça ne serait jamais arrivé. Ca ne serait jamais arrivé ! Elle aurait sûrement pu les remettre à leurs places mais lui… était bien trop faible pour ça. Contrairement aux autres, il ne savait pas utiliser complètement sa magie. Pfff… Comme lieutenant, il était pathétique. Olin lui tapa une fois dans le dos, émettant un petit sourire bien qu’il n’était pas sincère.

« Faut pas s’en faire ! On en verra d’autres, lieutenant Tery ! On rentre tous et on fait notre rapport. Ca sera mieux que de rester ici, je crois. »

« Oui… Tu as tout à fait raison. Bon… Et bien… On se met en route ? »

« On vous suis, lieutenant ! » répondit une nouvelle fois Olin.

Voilà… La troupe se remit en route. Ils marchèrent pendant de longues minutes, quelques blessures sur leurs corps. Sur leur chemin, ils croisèrent plusieurs autres groupes, certains s’étant réduits de moitié voir de trois quarts, ne formant plus que des duos ou des trios. Néanmoins un constat s’imposait : rares étaient les nobles à s’être réellement battus dans cette histoire. Ils arrivèrent devant la porte Sud de Midès, la femme à l’armure de plaques noire se trouvant devant celle-ci. Elle était accompagnée des soldats qui gardaient habituellement la porte. Ah… Il était temps qu’il prenne la parole et donne son rapport. Il se présenta ainsi que le reste de sa troupe devant elle, attendant qu’elle lui donne l’autorisation de pouvoir s’adresser à elle. Elle fit un petit geste de la main et il put enfin parler :

« Nous sommes revenus de la chasse au glumarx. Comme nous avons remarqué qu’un groupe l’avait déjà trouvé et tué… Nous sommes donc de retour. »

« Une simple question : connaissiez-vous à quoi ressemblait un glumarx ? Autre question : Qu’est-ce qui vous fait croire qu’un groupe aie réussi à tuer le glumarx ? »

« Et bien… je… L’œil qu’ils avaient en main, ce n’était pas celui d’un Glumarx ? »

« Peut-être que oui… Peut-être que non… Bon… Vous pouvez rentrer en ville. »

Pfiou ! Sauvé ! Il demanda aux membres de son groupe de bien vouloir le suivre, faisant un petit geste de la main alors qu’ils rentraient dans Midès. Retour dans leurs baraques pour un repos bien mérité ! Enfin… Mérité contrairement à d’autres. Il salua ses quelques compagnons, disant à Olin qu’il le verrait après pour parler un peu. Enfin bon… Maintenant, il était tranquille et il allait pouvoir dormir quelques heures.


Ses heures furent très courtes puisque moins de trois quarts d’heure plus tard, tout le monde fut forcé de sortir, Tery comme les autres. Visiblement, tous étaient revenus de la mission qui avait été la leur. Mais bon… Il ne pouvait y avoir qu’un seul gagnant et c’était ce fameux groupe de nobles. Bizarrement, aucune tache de sang ou de bataille n’était visible mais personne n’en fit la remarque. Il valait mieux ne rien dire pour ne pas avoir de problèmes.

« Contrairement à vous, certains sont capables de grandes choses. Contrairement à la majorité des personnes situées devant moi, certains peuvent espérer de devenir des soldats dans la vie ce qui n’est pas visiblement le cas de tout le monde. Puisque le glumarx a été anéanti par ce groupe, celui-ci recevra une prime pour l’accomplissement de sa mission. Le reste ? Vous n’aurez que votre salaire habituel. Que tous les lieutenants et sous-lieutenants se présentent devant moi pour donner le nom des personnes mortes au combat. »

Le nom ? Il ne les connaissait pas ! Il se tourna vers Olin, lui murmurant en douce s’il connaissait le nom des trois personnes qui étaient mortes. Celui-ci sur le même ton lui indiqua les informations dont il avait besoin. Il poussa un léger soupir, remerciant l’homme avant de se mettre en rang avec les autres lieutenants. Lorsqu’il arriva devant la maréchale Nali, il répéta les trois noms alors que celle-ci prit la parole d’une voix discrète :

« Dès que tout cela sera terminé, tu sortiras dans la nuit aux environs de minuit. Je t’expliquerais ce que tu as besoin de savoir au sujet de ces lignes. »

« Mais je… Je n’ai pas… » commença à balbutier Tery.

« Tu as terminé ? Alors qu’attends-tu pour te retirer ? D’autres attendent leurs tours ! Exécution, Tery Vanian ! Et plus vite que ça ! »

D’accord, d’accord ! Il ne dirait plus rien ! Il se demandait quand même si elle se doutait que ce n’était pas ce fameux groupe de nobles qui avait réussi à tuer le glumarx. Peut-être que oui ? Sinon… Pourquoi aurait-elle décidé de quand même lui dire tout au sujet de ses lignes noires sur son corps ? Enfin… Il allait connaître la vérité. Il se retira de la file, se dirigeant vers son groupe en leur expliquant que tout était bon. Il annonça :

« Maintenant… Je crois qu’on peut retourner dans nos chambres. »

« Comme vous le voulez, lieutenant Tery ! J’espère que la paye va arriver bientôt. »

La paye ? Ah ! C’est vrai… En un mois, il n’y avait pas réellement pensé mais ils étaient payés. C’était la première fois qu’il travaillait si on ne considérait pas sa chasse aux gnomolds avec l’Ombre. Le reste du groupe s’éloigna, saluant Olin et Tery alors qu’il prenait la parole en regardant l’autre homme :

« C’est vrai… Je me demande combien on va avoir. Tu penses acheter quoi ? »

« Ah non ! Je n’achète pas pour moi ! C’est pour ma maman et mon papa. »

Sa maman ? Son papa ? Sa façon de s’exprimer était assez spéciale mais il semblait réellement tenir à sa famille. Ah… Cet argent n’était pas pour lui. C’est vrai qu’en y réfléchissant, certains n’avaient pas forcément le choix.

« Et vous, lieutenant ? Vous allez en faire quoi ? »

« J’avais la même idée que toi. Je vais l’envoyer à ma mère… » murmura Tery avec calme.

« Vous aussi, votre père a été blessé et il ne peut plus travailler ? » demanda Olin.

« Non non… Mon père est mort. » conclut le jeune homme aux yeux verts.

« Oups ! Pardon, lieutenant Tery, je ne voulais pas… »

Il fit un petit geste évasif de la main pour dire que ce n’était pas bien grave. Olin… était vraiment quelqu’un de bien. Quelqu’un de bien mieux que lui. Mais maintenant… C’est vrai que cet argent lui était inutile. Il allait devoir écrire à sa mère aussi. Ecrire à sa mère… qui devait être morte d’inquiétude après tout ce temps. Ca faisait combien de temps justement ? Un trimestre ? Voir plus ? Il ne savait pas… Mais il était déjà parti depuis si longtemps à ses propres yeux. Olin venait de lui rappeler tout ça. Il demanda :

« Olin… Lorsque tu écriras ta lettre, tu voudras bien m’aider ? Je n’ai… pas vraiment l’habitude d’écrire et je ne saurais pas trop quoi dire à ma mère. »

« Ca serait un grand honneur, lieutenant ! » répondit aussitôt Olin.

« Hahaha. Non, pas besoin que ça soit un honneur. Bon, je rentre et dès qu’on aura notre paye, on écrira nos lettres ensembles. »

Olin inclina la tête pour dire que oui alors que Tery s’éloignait en sifflotant. Cette journée était mauvaise sur de nombreux points mais sur d’autres, c’était assez bon de savoir qu’il avait peut-être gagné la confiance d’un soldat. Lui ? Lieutenant ? A chaque fois, il n’y croyait pas. Il devait éviter… que d’autres personnes meurent dans son groupe. Ca devenait vital.

« Tu es enfin là ? Il est environ minuit dix… Tu as dix minutes de retard. »

Il s’était un peu trop assoupi cette fois-ci et il était inexcusable. Surtout qu’il venait pour une bonne raison ! Il murmura quelques excuses, espérant que la maréchale Nali les accepterait. Elle fit un petit geste de la main pour lui dire que c’était bon avant de prendre la parole :

« Bon… Que veux-tu savoir au sujet de ces lignes noires ? »

« D’où elles viennent ! Ce qu’elles font ! Et pourquoi… Il ne faut pas en parler. »

« Tu vas tout simplement te calmer, tout d’abord. Ensuite… Pourquoi ne faut-il pas en parler ? Rien ne t’en empêche mais tu ne tiens donc pas à la vie. Pour leur provenance, elles viennent de toi tout simplement. Mais si tu veux que je sois plus précise, elles sont issues de l’un des deux dieux ayant régi ce monde en des temps ancestraux. »

« L’un des deux dieux ? Depuis quand… » dit-il avant de s’arrêter, la maréchale répliquant :

« Cela se voit que tu n’as pas eu une éducation très développée sinon tu serais au courant de quoi je parle. Les lignes noires sont issues du dieu maléfique Alzar tandis que les lignes blanches sont issues de la déesse sainte Zélisia. »

Déesse sainte ? Dieu maléfique ? Il nageait en pleine guerre des religions ? Enfin non… Si l’Ombre avait des lignes blanches, alors elle avait un pouvoir issu… de Zélisia ? Mais lui alors ? Ca voulait dire que ses pouvoirs étaient…

« J’ai les pouvoirs d’un dieu ! Mais… Ces lignes… » tenta de dire Tery.

« Elles sont très rares mais tu n’es pas unique dans ce monde. Evite même de penser ça car d’autres portent ces lignes. Des femmes et des hommes que tu ne connais pas les possèdent depuis bon nombre d’années, de décennies voir de siècles. »

« Mais… Est-ce que ces lignes noires sont maléfiques ? Dangereuses ? »

« Je te laisse deviner la réponse par toi-même. » conclut la femme en armure noire.

Il contenait un pouvoir effrayant dans ses mains, dans son corps… Un pouvoir que nul ne devait trouver car il était bien trop inquiétant. Mais quand même… De là à vouloir le tuer. Il devait encore savoir ! Il devait connaître la vérité !

« Est-ce que… Ceux possédant des lignes blanches doivent obligatoirement tuer ceux possédant des lignes noires ? Et inversement ? » osa-t-il poser comme question.

« Tu me demandes donc si il est normal ou non que des pouvoirs issus des ténèbres affrontent ceux issus de la lumière ? Est-ce une blague ? »

« Non ! Non ! Juste que… Disons… Voilà… J’ai connu une personne qui avait ces lignes… blanches et au fur et à mesure… J’ai faillit me faire planter une flèche dans la tête et donc… Disons que ça s’est très mal terminé. »

« Et qu’attendais-tu pour me signaler que tu étais peut-être un dangereux fugitif ? »

« Je ne suis pas un fugitif ! La seule chose de mauvais que j’ai… Ce sont ces lignes. »

Il venait d’être blessé par les paroles de la maréchale Nali. D’abord, il n’était pas le seul à posséder ces lignes noires donc ça le réconfortait. Ensuite, il en était certain : lui et l’Ombre ne pourraient plus jamais se côtoyer à cause de leurs pouvoirs… et de ces deux dieux. La maréchale Nali l’observa quelques instants avant de soupirer :

« Et je n’en ai pas terminé avec toi. Je vais bientôt partir d’ici dans un ou deux jours. Toi et ton groupe, vous recevrez une prime issue de ma propre bourse pour la mort du glumarx. »

« Co… Comment ? Mais nous n’avons… » tenta de dire Tery.

« Ne te moques pas de moi. J’ai bien plus d’expérience dans le fait de déceler les mensonges que n’importe qui dans le royaume de Shunter. Tu ne peux pas m’avoir avec des paroles aussi grossières. De plus, le fait que le soi-disant groupe ayant réussi à éliminer le glumarx soit sorti indemne de ce combat était plus qu’étrange. Surtout pour une première fois… »

Ah… Il était content… Vraiment content d’apprendre ça. La maréchale Nali savait pertinemment qu’ils avaient tué le glumarx ! Ca lui mettait un peu de baume au cœur d’apprendre ça même si… Au final, tout n’était pas arrangé. Il restait quand même le problème de la gloire que l’autre groupe allait retirer et puis… La maréchale Nali ne semblait pas en avoir terminé avec l’histoire des lignes.

« Maintenant que tu es au courant de tout, je vais te donner un dernier conseil : évite au maximum d’utiliser cette magie sauf si tu as envie de te laisser dévorer par ces lignes noires. Alors que les lignes blanches peuvent aider leur porteur à se soigner très rapidement ou à faire diverses choses plus ou moins utiles, les lignes noires engendrent la destruction de leur porteur au fur et à mesure qu’elles sont utilisées. Si tu n’as pas envie de sombrer dans la folie, écoute ces paroles… et passe une bonne nuit. »

Une bonne nuit ? AH ! Elle était ironique, hein ? Il la regarda partir sans dire un traître mot. C’était… vraiment moche de lui dire ça maintenant. Il se sentait mal… Qu’est-ce qu’il allait devoir faire alors ? Rien… Il n’allait rien faire du tout. C’était de sa faute : il avait voulu la vérité au sujet de ses lignes noires, il l’avait eue.


La nuit se passa très bien… du moins… Il aurait aimé penser ça mais il savait pertinemment que ce n’était pas le cas. Comment aurait-il pu bien dormir ? En y réfléchissant, il se rappelait n’avoir aucun souvenir entre le moment où il avait vu l’Ombre se faire blesser et renvoyer contre un mur et celui… où il se retrouvait devant le cadavre du scorpion cyclope.

Ah… Ah… Il ne devait pas y penser, pas maintenant. Réveillé à l’aurore au petit matin, il se dirigea vers la cantine où tout le monde pouvait prendre de quoi se nourrir. Cherchant du regard si Olin était déjà réveillé, il le vit en train de manger, quelques feuilles et enveloppes posées à côté de lui sur la table. Il fit un petit geste de la main pour le saluer, se dirigeant vers lui avant de s’asseoir en face. Il lui demanda calmement :

« Bonjour, Olin. Tu as bien dormi ? Tu as déjà commencé à écrire ? »

« Non, pas encore ! Mais je crois que nos salaires arrivent aujourd’hui alors je prends un peu d’avance. Oups ! Bonjour lieutenant Tery, j’ai oublié de vous le dire. Pardon. »

Bah ! Ce n’était qu’une formalité, il n’allait pas vouloir le trucider pour ça non plus hein ? Ils déjeunèrent ensemble, parlant de tout et de rien. Comme il lui avait raconté hier, il donnait la majeure partie de son salaire à ses parents pour leur permettre de vivre. Être un soldat en ces temps très durs était un métier qui rapportait mais qui était néanmoins dangereux. C’est pour ça qu’il avait décidé de le devenir. Il lui racontait aussi qu’il n’était pas forcément très intelligent ou très éclairé et donc qu’il ne pouvait pas prétendre à un métier trop pointilleux. C’est vrai… que certains n’avaient pas toujours cette chance de choisir. Lui aussi… en quelque sorte. En y réfléchissant, il se demandait ce qu’il serait devenu s’il était resté avec l’Ombre.

Le petit-déjeuner se termina tranquillement et ils avaient leur journée pour se reposer après les scènes d’hier. Avec les nombreux morts qui étaient tombés au combat lors de la chasse au glumarx, il valait mieux qu’ils évitent de trop en faire et il trouvait que ce n’était pas de refus. Ce ne fut pas la maréchale Nali qui leur donna leur bourse contenant leur salaire mais l’un des quelques gardes qui l’accompagnaientt habituellement. Olin fut le premier surpris de voir qu’il y avait plus de pièces que d’habitude mais il lui expliqua que c’était une petite prime pour ce qu’ils avaient accompli hier. Enfin bon… Normalement, ils ne devaient pas être au courant que la maréchale avait compris le stratagème du groupe pourri jusqu’à la moelle.

« On se met à écrire maintenant ? Je peux te prendre un morceau de papier ? »

« Aucun problème, lieutenant ! Maman va être sacrément contente d’apprendre que j’ai eu une prime pour mon premier mois ici ! » s’écria Olin après lui.

« C’est ton premier mois aussi ? Ah et bien, on n’est pas si différents l’un de l’autre ! »

Il rigola un petit instant, Olin l’accompagnant dans son rire avant que les deux personnes ne se mettent à écrire. Lui, il ne savait pas vraiment quoi dire… Du genre : « Coucou Maman, tu n’as pas à t’en faire, je me suis enrôlé dans l’armée de Midès, j’ai failli mourir plusieurs fois, j’ai rencontré une personne très louche portant un masque blanc. » Hum… Ce n’était pas forcément très conseillé d’inquiéter sa mère comme ça.

Cela lui prit une bonne heure, Olin lui donnant quelques conseils alors qu’il cherchait ses mots. Il la prévenait simplement qu’il allait bien et qu’il était désolé d’être parti sans prévenir. Il lui indiqua qu’il était en sécurité dans l’armée de Midès et qu’il avait déjà trouvé des personnes appréciables ou presque pour l’épauler. Il lui parlait aussi de ses mésaventures de ses débuts, peut-être qu’il mentait assez souvent mais lorsqu’il s’agissait de sa mère, il préférait lui raconter la vérité. Il fallait dire que le mensonge horripilait sa mère et que ses fesses s’en rappelaient que trop souvent. Question de sécurité. Il lui signala aussi qu’il lui donnait une partie de son salaire pour lui permettre de mieux vivre et qu’il tentera de venir le plus rapidement possible dès qu’il aurait une permission.

La lettre partit avec celle d’Olin et il se demandait s’il allait avoir rapidement une réponse ou non. Dire que la maréchale Nali allait combattre ailleurs… Mais combattre pour quelle raison ? C’est sûr qu’une personne hautement qualifiée comme elle devait voyager beaucoup mais il se demandait si il y avait des personnes aussi… prestigieuses qu’elle et aussi puissante. Enfin bon… Il ne devait pas se poser de questions.

Moins d’une semaine plus tard, Olin lui signala qu’il avait reçu une lettre de la part de ses parents. Il lui demanda s’il en était de même pour lui, le jeune homme aux cheveux bruns n’ayant pas été cherché son courrier. Il lui demanda d’attendre quelques minutes, le temps de se rendre dans le bâtiment principal pour les envois et les réceptions. Dix minutes après, il avait lui aussi une lettre, expliquant à Olin qu’il préférait la lire seul.

Bon… Qu’est-ce qu’elle lui disait de beau ? Il s’était enfermé dans sa chambre, ouvrant la lettre avant de la parcourir. Bon… Sa mère avait une belle écriture, très différente de la sienne. C’était bizarre en un sens mais comme il n’avait jamais été à l’école … ou à peine le minimum nécessaire. Il commença à la lire, haussant un sourcil dès les premiers mots :

« Je sais que tu vas bien, j’étais déjà au courant de ta présence dans Midès. Merci beaucoup pour l’argent que tu m’as envoyé mais tu es vraiment sûr que tout va bien ? Je n’aimerais pas perdre mon fils trop jeune alors que j’ai déjà perdu mon mari. Je ne savais pas que tu t’étais déjà fait des amis là-bas ? Tu te comportes correctement ? C’est vrai que tu es un adulte maintenant mais je n’arrive toujours pas à croire que toi, tu ais rejoint l’armée de Midès. Ton père serait fier de toi, j’en suis sûre.

Tu dois te demander sûrement comment je savais pour Midès et ton enrôlement dans l’armée ? Et bien, je dois t’avouer que je ne m’attendais pas à recevoir de tes nouvelles et j’étais morte d’inquiétude mais il y a quelques jours avant que je ne reçois ta lettre, une personne est venue. Elle avait une longue cape brune et portait un masque blanc au visage. Elle avait demandé aux gardes à me voir. Elle m’a longuement parlé de toi, de tes progrès, de tes ambitions. Je ne savais même pas que tu avais décidé d’utiliser la magie et les armes. Je suis heureuse pour toi. Par contre, cette personne m’a demandé quelque chose de bizarre : elle m’a dit de te prévenir de ne jamais te mettre à la recherche des médaillons. Je ne sais pas de quoi elle parlait mais ça semblait assez important. Bon, je n’ai pas l’habitude d’écrire mais j’espère que tu m’enverras plus souvent de tes nouvelles. »

Même pas un bisou ? Pfff… Enfin, il aurait du s’en douter. Dans la famille, dès qu’il s’agissait de montrer des gestes de tendresse, tout le monde était aux abonnés absents. Mais maintenant… Quelque chose l’intriguait… L’Ombre ? L’Ombre avait parlé à sa mère ? Et les médaillons… Est-ce que cela voulait dire qu’il allait la revoir un jour ? Ah ! Il devait arrêter de se poser des questions. Maintenant… Il devait se débrouiller pour s’améliorer. Un jour peut-être, il allait retrouver l’Ombre mais en attendant qu’il arrive, il allait devoir s’entraîner… encore plus qu’auparavant. Le glumarx lui avait montré qu’il était loin d’être doué. Une main posée sur un livre représentant un colosse de pierre, il eut un petit sourire. Oui… Il était temps d’accentuer ses efforts !

« Roi Theor, je suis de retour. Comme écrit dans la missive envoyée à sa Majesté, j’ai trouvé un porteur. Il n’est encore qu’au début de son apprentissage mais je suis sûre qu’il pourra nous être très utile dans l’avenir. D’ici un ou deux mois, nous pourrons l’envoyer récupérer les médaillons ancrés dans notre royaume. Ou alors… ailleurs. »

La femme à l’armure de plaque noire avait un genou au sol, une main posée sur le cœur alors qu’elle parlait à un homme assis sur un trône à l’armature dorée. Celui-ci avait de longs cheveux blancs, une barbe très longue de même couleur bien que ses deux yeux dorés semblaient être encore très vifs. Il portait une longue bure noire qui contrastait avec son état de roi. Il ressemblait au final… plus à un prêtre.

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