Chapitre 2 : La vie de tous les jours

ShiroiRyu
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Chapitre 2 : La vie de tous les jours

« Pygmalia ! Il est l’heure de te lever ! Allez ! Il est déjà sept heures du matin ! » cria une voix à travers la porte, l’adolescente aux cheveux blancs grognant :

« C’est trop tôt, Héméraaaaaaa ! Je suis en repos là ! »

« Pas de repos pour toi ! Je te laisse cinq minutes et je veux te voir dans la douche ! »

« Même pas en rêve. » marmonna Pygmalia en fronçant les sourcils, se cachant la tête sous l’oreiller. Vraiment, Héméra était chiante … très chiante quand elle voulait. Elle ne lui avait pas demandé de s’occuper d’elle ! Elle pouvait très bien s’en passer hein ? Enfin … Elle aurait aimé penser ça mais ce n’était pas la vérité … Héméra … était son unique famille à ses yeux … La seule personne qui lui accordait un tout petit peu d’importance.

Elle se retrouva subitement en sous-vêtements sous la douche, celle-ci s’activant comme par magie alors qu’elle se mettait à hurler de surprise et de colère. Elle s’écria avec rage :

« HEMERAAAAAAAAAAAAAAAAA ! J’allais me lever ! Je te le promets ! »

« Des promesses à la Orion. Toujours dites, jamais tenues ! Tu ne m’auras pas comme ça, jeune fille. » répondit la Gardevoir par la pensée alors que Pygmalia se déshabillait, commençant à se nettoyer. Pfff … C’était vraiment fatiguant de ne pas être prise en confiance. Il fallait dire qu’elle méritait aussi une telle situation. La Gardevoir était gentille, beaucoup trop gentille avec elle et donc elle en profitait énormément.

Une demi-heure après, elle était sortie, correctement habillée car Héméra avait déjà préparé des vêtements pour elle. Les mêmes que ceux d’habitude, mais correctement pliés, repassés et … Ah … Bon … Elle s’installa à une table, commençant à manger tranquillement tandis qu’Héméra lui servait le petit-déjeuner. Elle avait laissé ses pokémons dans sa chambre pour qu’ils mangent tandis que seul un petit Mimigal était à côté d’elle, une gamelle posée devant lui. Il mangeait avec appétit, un peu comme l’adolescente.

« Pygmalia … Tu veux travailler avec moi aujourd’hui ? Avant que tu ne repartes ? »

« Je ne serai pas partie avant quelques jours … Au minimum une semaine … Et je viens de rentrer hier … Donc je ne pense pas que ça soit le bon moment pour … »

« Comme tu le désires, je ne vais pas te forcer. » répondit Héméra avant même qu’elle ne finisse de parler. L’adolescente reprit aussitôt, une biscotte à moitié enfoncée dans sa bouche avant qu’elle ne tombe de celle-ci :

« Je veux bien travailler avec toi, Héméra ! Je vais faire la caisse de la boutique ! »

« Merci beaucoup, Pygmalia. Cela est une aide très appréciable de ta part. »

La Gardevoir eut un léger rire, Pygmalia rougissant faiblement. Pfff … Elle s’était fait avoir en beauté par la pokémon ! Elle avait profité de sa faiblesse émotive pour lui faire dire cela. Pour toute réponse, Pygmalia tira la langue d’un air boudeur, une biscotte s’enfonçant dans sa bouche, les yeux dorés tournés vers elle. C’était chiant de se battre contre une pokémon psychique ! Elle perdait à chaque fois contre elle !

Deux heures plus tard, elle accueillait les clients et clientes de toutes espèces, humaine ou extraterrestre, les conseillant, les guidant, récupérant leurs articles avant de les faire passer en caisse. Elle avait toujours le sourire aux lèvres, prête à rendre service.

Quand la journée était terminée, le soleil allait déjà se coucher ou presque. Il fallait dire que les saisons n’étaient pas forcément les mêmes sur Daiban que sur Terra mais ça, elle ne pouvait pas le savoir. Elle n’avait jamais été sur Terra, planète d’origine de son père. Et encore moins sur la planète d’origine de sa mère. La cause ? Elle avait explosé. C’était aussi simple que cela. Pfff …

« Tu as bien travaillé, Pygmalia. As-tu envie de quelque chose ce soir pour dîner ? »

« Tout ce que tu fais est très bon, Héméra. » répondit l’adolescente, épuisée.

« Aucune trace de mensonge dans tes paroles. Je te remercie pour ce chaleureux compliment, Pygmalia. Pour la peine, je vais te faire ce que tu préfères. »

L’adolescente rigola légèrement, la remerciant d’un hochement de tête tandis que la Gardevoir la téléportait pour l’emmener dans sa chambre. Encore une fois … Lorsqu’elle était là, c’était souvent la même chose. Rien ne changeait … Rien du tout même. La Gardevoir se téléporta quelques minutes après, immobile et debout devant le lit.

« Pygmalia … Tu sais … Au sujet d’Orion et de Samus … Tes deux parents … »

« Je ne veux rien savoir, rien savoir à leur sujet, s’il te plaît, Héméra. »

« Comme tu le désires … Mais sache quand même que … »

Elle se tourna sur le côté, faisant semblant d’ignorer la Gardevoir qui s’arrêta de parler. Ca ne servait à rien de dialoguer avec elle à ce sujet … Rien du tout. La Gardevoir soupira avant de dire d’une voix lente :

« Le repas sera prêt dans environ une quinzaine de minutes. Est-ce que tu veux descendre, Pygmalia ? Ou préfères-tu manger seule ? »

« Je veux manger avec toi, Héméra. Pour éviter que tu ne sois seule. »

« Je ne suis jamais seule, Pygmalia. Loin de là … Je l’étais auparavant mais plus maintenant. Plus depuis des années … » répondit Héméra, ouvrant la porte comme le ferait une personne normale tandis que l’adolescente se relevait pour la suivre.

« C’est toujours aussi bon, Héméra. Tu es vraiment trop douée dans la cuisine. Tu devrais m’apprendre un jour car bon … Moi … Quand je tente de préparer quelque chose à mes pokémons ou à moi-même, ben … C’est vraiment difficile. »

« Bien entendu que je t’apprendrai. On commencera demain par les bases. Mais tu aurais dû me demander bien plus tôt. C’est un peu tardif … Enfin, tu n’as que quinze ans donc cela n’est pas si gênant que ça. Termine donc de manger, vas te laver et fais ce que tu veux pour le reste de la soirée. Je vais faire un dernier tour dans la boutique pour vérifier l’inventaire. »

D’accord … Elle finissait son assiette, signalant qu’elle allait faire la vaisselle. La Gardevoir comme l’adolescente savait qu’il manquait quelque chose d’important entre elles. Quelque chose qui avait besoin d’être présent … Mais … Cela était quelque chose de tabou pour Pygmalia. Elle refusait l’idée même que l’on en parle. Et pourtant … Il le fallait … Alors que l’adolescente allait se coucher, Héméra était apparue. Ironiquement, Pygmalia murmura :

« Tu vas me raconter une histoire ? Comme quand j’étais petite ? »

« Je pense que tu as passé l’âge de croire à ce genre de choses, n’est-ce pas ? »

« Quand tu parlais … d’eux … On pouvait se demander si c’était vrai … mais c’était toujours le cas en fait.  Mais bon … Non … En fait, non, je n’ai même pas envie d’en parler. »

« Pygmalia … Il faudra bien qu’on en reparle … Tu le sais aussi bien que moi. »

« Je m’en fiche … Tu me répètes à chaque fois la même chose quand je reviens … Et je te répondrai toujours de la même façon. »

« Bonne nuit alors, Pygmalia. » répondit la Gardevoir alors que les lumières s’éteignaient, plongeant la pièce dans l’obscurité. Héméra s’apprêtait à quitter la chambre avant que la voix de Pygmalia ne se fasse entendre :

« Héméra … Dis … Tu peux quand même rester un peu avec moi s’il te plaît ? »

Invisible dans le soir, Héméra fit un petit sourire. Elle s’en doutait … Elle était capable de lire dans le cœur de l’adolescente à la base. Sans un mot, elle revint auprès de Pygmalia, lui prenant sa main dans la sienne tandis que celle-ci fermait les yeux.

Il fallut moins d’un quart d’heure à l’adolescente pour que celle-ci s’endorme paisiblement, comme soulagée d’avoir eut une présence à côté d’elle. Héméra détourna le regard, marmonnant quelques paroles incongrues mais nullement à elle ou à l’adolescente.

Elle se téléporta, se dirigeant vers une autre chambre. Oh bien entendu, elle avait la sienne mais ce n’était pas celle où elle se trouvait. Non … C’était une chambre qui aurait pris la poussière pendant des semaines si elle ne s’en était pas occupée.

« Qu’est-ce que vous attendez, n’est-ce pas ? Je pensais pourtant que le message était bien passé … Mais visiblement, il faut quelque chose de dramatique pour que vous vous rameniez. » dit-elle dans la pièce vide, s’adressant à un cadre posé sur une table de chevet.

Elle devait rester calme en toutes circonstances mais il y avait des moments où elle était en colère … Vraiment en colère … Et il fallait dire que c’était rare qu’elle le soit depuis des années … Elle ne le montrait pas envers l’adolescente car elle ne méritait pas cela.

Elle se retenait de se mettre en colère contre eux … Ses deux personnes dans le cadre. C’était eux les responsables de cette situation. C’était eux qui avaient rendu Pygmalia de la sorte. Des fois, elle avait envie tout simplement de les briser. Elle n’aimait pas voir Pygmalia ainsi.

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