Chapitre 143 : Naturel

«  Cela est impressionnant, très impressionnant. »

« Je ne veux pas de vos remarques, Sulfura. Je ne suis pas là pour ça. »

« Je le conçois. Tu cherches à obtenir mes pouvoirs et … tu vas les avoir. Néanmoins, une faiblesse flagrante est visible dans ton caractère et tes ambitions. L’épée de l’élu est là pour protéger le monde, non pas une seule personne. Si tu es égoïste, cette épée te brûlera la chair, deviendra lourde et tu ne pourras plus l’utiliser. »

« Ne racontez pas n’importe quoi ! Je n’ai eu aucun problème avec mon arme ! Et je ne fais pas ça par égoïsme ! C’est le monde qui se ligue contre moi ! »

« Se liguer contre toi ? … … … Esprit de l’épée. Est-ce que tu entends les paroles de l’actuel élu de la déesse ? Qu’est-ce que tu en penses ? »

« Je ne suis pas faite pour les jugements personnels, esprit du feu, Sulfura. »

« Pourtant, de ce que je semble comprendre, tu sembles plus enclin à l’être. »

« Que voulez-vous insinuer par-là, esprit du feu ? »

« Je n’insinue guère quelque chose. Je ne fais que constater. » dit calmement Sulfura alors que Link commençait à perdre patience, présentant son épée à l’oiseau légendaire.

« Assez parlé, maintenant, il faut agir. J’ai besoin de votre force. Quant à mes pokémons, félicitations. Je ne pensais pas que vous iriez évoluer … et pareil pour l’aide de Motisma. Je ne sais pas où tu as trouvé cela mais ça a été sacrément utile. »

« Hahaha ! Logique et normal, je suis bien plus utile que toi qui a tourné ses pouces pendant tout le combat hein ? Qu’est-ce que tu crois ? »

« Rien du tout. Je ne crois en rien du tout. Je vais maintenant partir … dès que Sulfura sera rentré dans l’épée. Enfin, nous aura confié ses pouvoirs. »

Il voulait juste quitter cet endroit. Il rappela ses pokémon sans chercher à dialoguer avec eux, les ayant déjà félicités auparavant. Pourquoi devrait-il se répéter ? Il était un peu … agaçant, il le savait, surtout à cause de la disparition de Midona mais qu’est-ce qu’il pouvait y faire hein ? Ce n’était pas de sa faute ! Il voulait la sauver et …

Sans même qu’il puisse dire quelque chose, il sentit son épée qui se réchauffa subitement, Sulfura étant en train de confier ses pouvoirs à Fay. Quelques secondes plus tard, il poussa un cri, étant obligé de relâcher la lame au sol. Ca brûle ! C’était quoi cette blague ?!

« Je l’avais bien signalé. Quand tu iras récupérer les pouvoirs du dernier esprit, celui de la foudre, si tu n’es pas prêt à devenir l’élu de la déesse dans ton cœur, tu trépasseras. Maintenant, tu peux partir en quête d’Elekthor. »

« Et je dois récupérer comment Fay, maintenant ? » demanda Link sans que Sulfura ne veuille lui répondre. Il vint prendre la lame, remarquant que celle-ci ne lui créait pas de problèmes maintenant. Il la rangea, attendant que Fay prenne la parole … chose qui n’arriva pas. « Fay ? Tu es consciente ? Fay ? Tu peux me répondre ? »

« Pourquoi appelles-tu l’épée de l’élu de la sorte ? L’esprit porte ce nom mais ne reste qu’un esprit et rien d’autre. Est-ce que … »

« Maître Link, je vais bien. Je suis légèrement fatiguée. Il semblerait que l’épée de légende ait du mal à accepter mes pouvoirs après tout ce temps. Il y a encore tant à faire, tellement à faire … alors que nous sommes proches du but, maître Link. »

« Essaies voir de te reposer si …c’est possible pour une épée. Je ne sais pas vraiment, je dois l’avouer. J’espère que ça l’est dans le fond. »

« Je vais tenter de faire ce que vous désirez, maître Link. Merci de vous préoccuper de ma santé alors que je ne suis que l’esprit de l’épée. »

« Tu es plus qu’un simple esprit … n’écoute pas les paroles de Sulfura. »

Celui-ci observa Link alors que le petit corps de Fay fit son apparition devant l’hylien. Sans un mot, Link vint s’agenouiller devant elle pour tendre ses bras. Il souleva la petite fille humanoïde, descendant avec elle du volcan, accompagné par le Motisma. Sulfura reprit sa place, sans un mot, silencieux et tranquille. Il regardait l’hylien quitter le volcan. Etrange, très étrange ce qui était en train de se produire devant ses yeux. Etait-ce … normal ?

« L… Link … Link. »

« Elle est encore consciente ? Après tout ce que vous lui avez fait ? »

« Elle est tenace, très tenace. Et impossible de s’approcher d’elle si elle est trop faible, elle nous tue sur place ! On est obligés de demander aux gros costauds de s’y rendre ! »

La twili était attachée contre un mur, menottée aux jambes et aux bras alors que son visage portait un étrange masque noir sur le visage, l’empêchant de voir et de communiquer. Bien qu’elle n’avait rien pour l’empêcher de faire apparaître ses mains de son dos, celles-ci étaient pourtant non-présentes, comme si elle … était maintenant incapable d’en produire.

« Qu’est-ce que nous devons faire d’elle, ô grand Ganondorf ? »

« Laissez-là donc dans l’état où elle se trouve. Il semblerait que d’après les projets de cette épée, elle semble bientôt prête. »

« Comme vous le désirez, maître. » déclare un petit être humanoïde, ayant un visage porcin, muni d’une armure de cuir, d’un casque à pointe bleu, d’une épée et d’un bouclier en bois. Ganondorf s’éloigna de Midona, la laissant seule dans son cachot.

Elle perd … patience … elle perd … connaissance. Elle perd … tout … elle ne voit … plus rien. C’est le vide … autour d’elle, le vide. Elle peut parler … mais ne plus entendre. Elle est juste … immobile … incapable de se mouvoir ou autre. Elle … est … isolée.