Chapitre 38 : Lui redonner le moral dans la capitale

ShiroiRyu
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Chapitre 38 : Lui redonner le moral dans la capitale

«  … … … … … »

Il ne disait plus rien du tout, observant la cité devant lui. Ils n’étaient pas encore totalement rentrés dans la capitale mais déjà ce qu’il voyait était plus qu’impressionnant. Des bâtiments faits de métal et de pierre, quatre pylônes positionnés en carré tout autour de la capitale bien qu’ils étaient quand même à l’intérieur mais vers les bords, et puis et puis …

« Tu restes ici ? Ou tu veux peut-être que l’on rentre à l’intérieur ? »

Clari lui avait demandé cela alors qu’il restait bouche bée et muet. Il … Il ne savait pas du tout au final … Rien du tout même … Et puis … Avec les derniers évènements … Ah ! Il devait éviter d’y penser mais le regard triste qu’il avait montrait clairement que ça restait gravé dans son esprit. Il prit une profonde respiration avant de dire :

« Nous pouvons y aller … Je suis désolé d’avoir la tête ailleurs. »

Manelena comme Clari ne lui répondirent pas. Il n’y avait pas de quoi être désolé. La jeune femme aux cheveux blonds lui prit la main, lui faisant un léger sourire comme pour lui dire de ne pas s’en faire. Aux portes de la capitale, ils furent arrêté par de nombreux sauriens humanoïdes, ces derniers ayant des armures grises sur leurs corps … Mais la première chose qu’il voyait sur leurs armures … était le fait qu’elles avaient de nombreuses sphères de différentes couleurs en elles.

« Royaume d’origine, armement sur vous, vos noms, prénoms et une simple vérification. »

… … Hein ? Il haussa un sourcil d’étonnement alors que Clari sortait son épée à deux mains, Tery se tournant vers Manelena. Qu’est-ce qu’elle utilisait comme arme ? Il la vit sortir une simple épée longue, celle-ci ayant néanmoins une topaze impériale au beau milieu de sa garde. Les gardes semblèrent étonnés, tout autant que Clari tandis que lui restait de marbre.

« Comment est-ce que vous avez eut une telle pierre ? »

« Un simple cadeau de ma famille, voilà tout. Je sais très bien que les topazes impériales sont très rares mais non, malheureusement, cette épée n’est pas à vendre. » répondit Manelena en récupérant son arme, venant la ranger tandis que Tery tendait ses deux griffes.

« Rien de bien spéciale pour elles. Ce sont des griffes basiques. »

« Désolé de ne pas être spécial … Je n’ai jamais voulu l’être. » répliqua le jeune homme aux cheveux bruns alors que les soldats haussaient un sourcil en lui redonnant ses armes.
« Vous pouvez passer … Vous avez l’air en règle bien que vous provenez de Shunter. Ce n’est pas comme si ce royaume était inquiétant à la base. »

Hum… Qu’est-ce qu’il en avait à faire ce royaume ? Ce qui l’intéressait était les trois médaillons … Et puis après … Après … Rien du tout … Rien de rien … Rien de rien de rien … du tout … Ah … Il retournerait surement auprès de l’armée de Shunter mais là… Ce n’était pas le moment de penser au futur mais à ce qui se passait actuellement.

« On va chercher un endroit où dormir ce soir. » murmura le jeune homme avant de se mettre en route, pénétrant à l’intérieur de la capitale.
Il ne semblait même pas se soucier de ce qu’il avait autour de lui. Il ne regardait pas les somptueuses ruelles faites de pierres ainsi que les nombreuses machines autour de lui. Rien de rien … Il avait plutôt envie de se reposer … sur un lit et de ne rien faire de la journée.

« Pardonnez-moi mais j’aimerai réserver une chambre … »

« Deux s’il vous plaît. » murmura une voix dans son dos, une voix qu’il reconnut comme celle de Clari. Il avait trouvé une auberge plus que potable, heureusement qu’ils étaient dans la capitale … Là, il n’y avait pas de problèmes.

« Hum … D’accord. » annonça l’aubergiste avant de signaler le prix pour deux chambres dont une à deux lits. Clari rétorqua aussitôt :

« Non. Deux chambres dont une à un lit de couple. »

Quoi ?! Il pensait qu’ils avaient arrêté de faire ceci. Il reprit aussitôt :

« Une chambre avec deux lits sera très bien oui. »

« Vous prenez une chambre avec un lit ? Ou une chambre avec deux lits ? Ah ! Foutus touristes ! Vous me fatiguez ! Pour la peine, ça sera une chambre avec trois lits ! » annonça l’aubergiste avant de récupérer l’argent et de donner une unique clé.

Mais c’était quoi ça ?! Et le respect du client dans cette affaire ? Ils n’eurent pas leur mot à dire, Manelena récupérant la clé en poussant un profond soupir. Ah … Non mais vraiment… Qu’est-ce qu’elle allait faire d’eux ? Elle se le demandait réellement en fin de compte.

Ils déposèrent leurs affaires dans la chambre, Tery ouvrant la fenêtre pour voir la vue du quatrième étage où ils allaient séjourner pour les prochains jours. C’était une belle vue … mais … Pfff … Depuis qu’il avait utilisé ses lignes noires et qu’il avait remarqué les vêtements déchirés au ventre de Clari … Il … Il … Voilà …

« Tery ! Prépare-toi ! On va se balader un peu ! »

« Je refuse … Je ne veux pas … Et nous nous sommes déjà baladés la dernière fois. Nous ne sommes pas dans un endroit pour s’amuser, Clari. » souffla t-il sans même se préoccuper plus longtemps de la jeune femme aux cheveux blonds, celle-ci faisant une petite mine dubitative.

« Tery ? Est-ce que tu veux bien te promener avec nous s’il te plaît ? » murmura Manelena en s’approchant de lui, le jeune homme rougissant légèrement.

« Je ne préfère pas … C’est juste une question … de sécurité … » bafouilla t-il alors que Manelena lui prit le bras droit, le tirant vers elle.

« Tu n’as pas besoin d’être inquiet pour ta sécurité ! Nous sommes là pour te protéger ! » annonça Manelena en lui souriant.

Ce n’était pas pour lui … mais pour elles … Ces lignes noires … Elles étaient beaucoup trop dangereuses … Beaucoup trop ! Il devait … Il devait en parler réellement avec quelqu’un, tout dire, tout savoir … Pourquoi ? S’il n’y avait pas un moyen de les retirer ?

Sans même qu’il ne puisse dire quelque chose, il fut tiré hors de la chambre, Clari étant derrière eux tandis que Manelena ressemblait quand même un peu à celle-ci … Parfois, au niveau du caractère. Ah … Par contre, ils ne se prenaient pas la main au contraire de lui et Clari mais … Bon … Ce n’était pas un problème non plus hein ? Ce n’était pas comme si … Il en avait besoin. Même si … Manelena connaissait bien plus de choses qu’il ne le croyait.

« … … … … … Je n’ai pas envie de sortir, vous le savez très bien. » marmonna t-il alors qu’il se retrouvait déjà dehors, sans même avoir le choix de décider.

« Ca ne fait rien, Tery. Je pense qu’une petite balade te fera justement le plus grand bien. » répondit Clari tandis que Manelena marchait à côté de lui, l’observant discrètement comme si elle avait quelque chose à lui dire sans y arriver.

« Manelena ? » demanda t-il alors qu’il se tournait vers elle, la jeune femme aux yeux rubis sursautant légèrement, surprise par Tery. Il reprit aussitôt : « Est-ce que je peux te demander quelque chose ? C’est très simple … Mais bon … »

« Hein ? Oui … Bien sûr. Tu le peux … Il n’y a aucun problème. » répondit-elle alors qu’il se rapprochait d’elle, lui demandant de baisser la tête pour lui murmurer quelque chose dans le creux de l’oreille. Rien que ce geste, il était rouge de gêne.

« J’ai honte d’être petit. » commença t-il à dire alors qu’elle haussait un sourcil, se demandant si c’était juste cela qu’il avait envie de dire. Pourtant, il continua : « Est-ce que l’on pourra … parler seul à seule ? S’il te plaît ? Et merci … de n’avoir rien dit au sujet de ma petite baisse de morale après le combat, je … T’es une chouette femme. »

Manelena rougit subitement, détournant la tête alors que Clari s’était arrêtée, les regardant d’un air suspicieux. Ce fut surtout la réaction de Manelena qui lui fit lever un sourcil d’appréhension. Qu’est-ce qu’il avait dit ? Pour que Manelena rougisse, cela devait être quelque chose de plutôt gênant non ? Pourtant, la jeune femme aux cheveux argentés s’approcha de Tery à son tour, lui murmurant dans le creux de l’oreille :

« Si tu veux, je t’apprendrai tout ce que je sais sur les lignes noires mais il te faut la motivation. Pleurer et se cacher de ce que l’on possède ne te feront pas avancer dans la vie. D’accord ? Alors, si tu veux … Ce soir, nous quitterons la chambre discrètement tout les deux, d’accord ? Si c’est oui, hoche la tête. »

En tête à tête ? Avec Manelena ? Ce fut à son tour d’avoir le rouge aux joues, le jeune homme hochant la tête plusieurs fois de suite avant de se faire tirer en avant par Clari.

« Hého ! Joli cœur ! Je croyais que tu n’avais pas le moral mais tu dragues ! »

« Mais … Mais non ! Ne raconte pas de bêtises ! Je ne suis pas comme ça, Clari ! Tu le sais très bien et je te le répète à chaque fois ! » s’écria t-il sur un ton gêné.

« Oui, oui … Bien sûr. Et qu’est-ce que la maréchale dirait si elle savait que celui qui l’idolâtre tente de s’attirer les faveurs de son envoyé ? »

« Mais arrête ! Elle va se faire des idées encore une fois, à cause de toi ! »

« Ne t’en fais plus à ce sujet, Tery. Je ne me fais aucune idée, je sais juste que Clari est du genre très possessive comme femme, c’est tout ce que je me dis. » dit la jeune femme aux cheveux d’argent en rigolant légèrement.

« Hein ? Que quoi ? Possessive ? Loin de là, même ! Tery peut aller avec n’importe quelle autre femme, ça ne me dérange pas ! »

« Oh ? Soit … Et bien, Tery ? Que dirais-tu de finir la promenade avec moi ? » annonça Manelena en tendant sa main vers lui, le jeune homme aux cheveux bruns baissant un peu la tête avant de se donner des petites claques sur les joues.

« Je suis un homme ou non ? Si une jolie femme me propose une telle chose, je dois accepter ! Allez ! Pour pas faire de jalouses, je ferai mieux de prendre les deux mains car de toute façon, ce n’est pas comme si cette situation allait déboucher sur quelque chose de plus profond ! »

« Tery … J’ai un petit conseil à te donner. » reprit Manelena alors qu’il tournait sa tête vers elle. « Evite tout simplement de parler à voix haute en la présence des deux femmes que tu tentes de draguer. C’est un petit conseil si tu ne veux pas que ça finisse mal. »

« Euh … Je retiendrai le message. » dis t-il avant de poser sa main sur celle de Manelena. Clari était rouge mais non pas de gêne cette fois-ci, elle semblait en train de bouillonner de l’intérieur avant de prendre une profonde respiration.

« Bon … Qu’est-ce que l’on attend alors ? Je vais laisser les deux tourtereaux s’amuser ensembles, non ? Je ne suis pas si diabolique que ça, Tery. »

Ah ? Il était loin d’être sûr à ce sujet, il devait se l’avouer. Il observa la jeune femme aux couettes blondes. Il n’était pas un gamin entouré de deux petites filles. C’est vrai … Il ne pouvait pas réellement se permettre de prendre les mains des deux femmes. Mais celle de Manelena était vraiment douce et chaleureuse. Il se demandait à quoi ressemblerait la femme sans cette armure qui recouvrait une partie de son corps …  Enfin … En y réfléchissant bien … Elen aussi devait être plutôt jolie sans toute cette armure. Juste avec des vêtements normaux non ? Quand on y réfléchissait bien … Lui … Il ne portait que du cuir et encore … Il ne pouvait pas porter de lourdes choses car il devait se déplacer avec agilité lorsqu’il utilisait ses deux griffes. Enfin bon …
Ce n’était pas le moment de penser à ça. Et même si … Il ne sentait pas réellement les doigts de Manelena puisqu’elle portait des petits gants noirs aux mains mais … C’était toujours assez bizarre. Il se rappelait de ces moments avec Elen. Est-ce que serrer la main d’une fille impliquait plus de choses qu’il ne le pensait ? Il appréciait énormément Clari malgré tout ce qu’il disait, il en était de même pour Elen. Manelena, c’était un peu spéciale mais elle n’était pas réticente à lui prendre la main donc bon … Enfin, c’était beaucoup trop rapide avec elle mais depuis qu’il avait rencontré Elen, il était moins … brusque par rapport aux femmes. Enfin ! Il n’allait pas se compliquer la vie avec tout ça !

La journée passa plutôt bien, le jeune homme se sentant beaucoup mieux qu’au départ. Il fallait dire qu’il tentait de faire sourire Manelena et Clari alors qu’ils se baladaient à travers les ruelles. Heureusement pour eux, il y avait quand même quelques quartiers marchands, plusieurs petits objets mécaniques étant vendus… Enfin, c’était des objets bizarres mais …

« C’est pas un poulet en métal ? » demanda t-il en désignant une sorte de petit objet de fer qui bougeait avec lenteur, un tube en métal sortant de son derrière pour cracher un peu de fumée.

« C’est le cas. Par contre, c’est un ancien modèle. Les nouveaux sont donnés avec des piles. »

Piles ? Qu’est-ce que c’était que cela ? Il voulut se renseigner et on lui expliqua que ce fut des petits objets qu’on insérait dans des objets de métal et capables de produire de l’électricité. C’était d’un mécanisme assez complexe et il ne pouvait pas l’expliquer concrètement. C’était pourquoi il valait mieux ne pas poser de questions à ce sujet …

Puis vint le moment où ils retournèrent dans l’auberge … Dans la fameuse chambre où ils allaient dormir tous les trois. Tout de suite, il se retourna, se dirigeant vers la sortie de la chambre avant d’annoncer d’une voix lente :

« Je vous laisse vous mettre en tenue de nuit. Je ne crois pas que je suis nécessaire. »

« Je tiens à te le confirmer, Tery. » dit Manelena en gardant son sourire.

« Ah … Moi, ce n’est pas comme si tu ne m’avais jamais vue comme ça, Tery, hein ? Je te rappelle que nous étions encore fiancés il y a quelques temps. »

« Oui mais non ! Et ne dit pas ça devant Manelena ! Elle va croire des choses après ! »

« Croire quoi … Tery ? » murmura la jeune femme au regard rubis.

« Non rien du tout ! Rien de rien ! Allez, je vous laisse ! » répondit-il avant de quitter la chambre subitement. Il vint se coller contre un mur, réfléchissant à tout ce qui s’était passé aujourd’hui. Heureusement … qu’elles étaient là … Même Manelena qui était présente depuis à peine quelques jours … était importante pour sa sanité.

« Sans ces deux filles, je pense que je pourrai devenir fou. »

C’était stupide … de vouloir utiliser ces lignes noires. Mais … Manelena semblait si douée contrairement à lui. Elle était forte, très forte … Par contre, il le reconnaissait. Ses deux yeux étaient vraiment sublimes. Il se surprit à rougir encore une fois. Elle était belle … Manelena. Il se demandait s’il n’était pas en train de tomber amoureux. Le coup de foudre à Mékalarma ? On aurait put croire à un mauvais conte pour les petites filles.

« De toute façon, il ne faut pas rêver … C’est pas pour moi tout ça. »

Il valait mieux ne pas penser à tout ça. Il attendit une dizaine de minutes avant de toquer à la porte, demandant s’il pouvait rentrer. Il entendit que oui, pénétrant dans la chambre à nouveau. Oh … C’était plutôt spécial … Manelena portait un short de tissu rouge et un haut de même couleur qui recouvrait sa poitrine, cela ressemblait à un top. On voyait son nombril … et c’était plutôt … Enfin … C’était assez remarquable … En parlant de remarquable, il apercevait bien que … Voilà … NON ! Ce n’était pas le moment de penser ainsi ! Clari quand à elle, portait une robe de chambre de couleur bleue. Ca lui allait plutôt bien même si on ne voyait plus ses pieds.

« Euh … Oui … Enfin bon … Moi … Je crois que je vais dormir comme ça. » murmura t-il devant le regard intrigué des deux jeunes femmes. Un regard qui se posa aussitôt sur la fenêtre, une petite lettre volante faisant son apparition.

« HEY ! C’est elle ! Ca faisait longtemps ! » reprit-il en s’écriant, se dirigeant vers la fenêtre pour l’ouvrir et prendre la lettre volante.

« Et bien … Manelena ? Tu peux maintenant te considérer comme inexistante à ses yeux. »

« Oh … Je vois … Je vois … Mais c’est donc une lettre de la jeune demoiselle qu’il a en photo ? Il a complètement changé depuis qu’il a vu cette lettre. »

« Et oui … Tu es invisible … comme moi dorénavant. » répondit Clari alors qu’elle s’asseyait sur son lit, Manelena faisant de même avec le sien.

Ah … Ah … Cette lettre … On voyait bien qu’elle était troublée … Ses phrases étaient difficiles à comprendre. Il était bien content que ce qu’il avait écrit avec Clari ait marché. La jeune femme aux yeux bleus l’avait remercié au sujet de ses compliments … Et puis …

« Elle m’a dit qu’elle m’enverrait d’autres images … lorsqu’elle aura le courage d’en refaire d’autres. Hum ? Hein ? Elle est partie vers le royaume de Claudiska ? Elle est donc vraiment proche, n’est-ce pas ? »

« Tu vois ? Il ne nous considère même pas comme présentes. Il se parle tout seul maintenant. Tu devrais le regarder, c’est plutôt drôle quand on y réfléchit bien. »

Manelena hocha la tête aux paroles de Clari, elle aussi semblant amusée par la situation. Le jeune homme était drôle en un sens. Très drôle même … Il s’était mis assis sur une chaise devant le petit bureau de la chambre, continuant de lire sa lettre.

« Et comment s’appelle cette demoiselle, Clari ? »

« Je ne peux pas te dire son vrai nom … Mais si tu veux utiliser tes lignes pour cela, tu le peux … Allez et oh puis zut ! Hein ! Elle s’appelle Elen mais ne le répète pas devant elle, on ne doit pas savoir qu’on a vu son visage ni son corps hein ? »

« CLARIIIIIIIIIIII ! LA FERME ! Je t’avais dit de ne pas balancer son prénom ! » hurla soudainement Tery en se retournant vers elle, assez furieux envers la jeune femme.

« Oh tais-toi, Tery ! T’es gonflant ! De toute façon, Manelena l’aurait forcément appris. T’es complètement dans les nuages quand tu commences à lire tes lettres ! Dis-le clairement que t’es à fond sur Elen et on t’en voudra pas ! »

« Même pas en rêve … Car ce n’est pas le cas. Arrête de te faire des illusions. Moi-même, je ne m’en fais pas à ce sujet. Je suis juste content d’avoir ces lettres. »

Hein ? Les deux femmes le regardèrent en haussant un sourcil. Il y avait une certaine … démotivation dans ses paroles. Le jeune homme était en fait un sacré pessimiste quand on y réfléchissait bien, n’est-ce pas ?

« Je vais aller lui écrire avant qu’il ne soit trop tard. »

« Tu as besoin de moi pour cela ? » demanda Clari alors qu’il hochait la tête d’un air négatif.

« Non non … Ne t’en fais pas, c’est tout bon. »
Il savait quoi écrire à Elen. C’était quand même honteux en un sens pour lui … Car il allait tout lui dire par rapport à ce qui s’était passé. Oui … C’était exactement cela … Hum … Il prit une profonde respiration tandis qu’il se mettait à écrire avec une certaine frénésie. Il allait tout lui raconter ! Lui dire à quel point il était anxieux à cause de ses lignes noires, le fait qu’une nouvelle femme soit venue pour les aider, qu’elle a des lignes noires et qu’au final, il trouvait cela terriblement banal. A force, il avait vu moins de personnes normales que de personnes spéciales … HAHAHA !

« Bonne nuit, Tery. »

« Bonne nuit les filles. » murmura le jeune homme aux cheveux bruns alors qu’ils étaient tous couchés dans chaque lit. Il avait terminé sa lettre mais ne l’avait pas encore envoyée. Il allait peut-être modifier quelques petites choses mais pour … AH ! Il entendit un peu de bruit, se tournant vers Manelena. Les yeux rubis de la jeune femme … Il pouvait les voir dans le noir. Elle se dirigea vers la porte, l’ouvrant avec lenteur sans émettre de son contrairement à sa levée, quittant la chambre. Il se leva à son tour, se déplaçant avec discrétion pour quitter la chambre à son tour.
Heureusement pour lui, il était possible de quitter l’auberge. Il n’allait pas chercher d’explications mais un dispositif de sécurité faisait qu’il était possible de quitter et rentrer dans l’auberge sans avoir besoin de fermer les portes. Ils avaient vraiment confiance hein ? Enfin bon … Euh … Il se retrouvait contre un mur de l’auberge, du côté d’une ruelle peu éclairée. Il voyait Manelena, les bras croisés autour de la poitrine, adossée contre un mur, dans sa tenue pour dormir. Elle n’avait pas froid ? Il se rapprocha d’elle, les deux yeux rouges se posant aussitôt sur lui :

« Tery … Tu es venu visiblement. »

« Euh … Je viens pour ce que vous savez, mademoiselle Manelena. »

« Allons bon, tu ne m’as pas appelé mademoiselle depuis que je suis arrivée. Tu ne va pas commencer maintenant parce que tu es gêné par la situation quand même hein ? »

« Enfin si … Enfin non … Et puis … Bon, surtout, tu n’as pas froid dans cette tenue ? »

« Je ne pense pas que ça soit le sujet de la conversation que tu voulais avoir, Tery. » répondit-elle en lui souriant, retirant ses deux bras croisés pour s’approcher de lui. Elle vint se positionner juste en face de lui, les deux personnes étant adossées contre un mur opposé par rapport à l’autre. « Parlons plutôt de ces lignes noires … Celles d’Alzar. »

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