Chapitre 46 : Plans de bataille

ShiroiRyu
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Quatrième axe : L’assaut de la surface

Chapitre 46 : Plans de bataille

« Nous ne pouvons pas rester là sans rien faire, les bras croisés. »

« Nous en avons déjà discuté, Manelena. Se lancer à l’assaut sans aucune préparation, c’est courir à une mort stupide. Nous devons attendre les données des différents éclaireurs envoyés de part et d’autres de Traslord. »

« Hum … Soit, mais plus nous attendons, plus on risque de les laisser s’échapper, tu t’en rends compte, n’est-ce pas ? Nous devons les retrouver. »

« Plus facile à dire qu’à faire. Nous n’avons plus aucune donnée sur ces derniers. » finit de dire Royan alors que la femme aux cheveux argentés grommelait légèrement.

« Ca ne change pas qu’on ne doit pas ignorer leur existence, loin de là. Sinon, autant abandonner toute idée à ce sujet hein ? »

« Bien entendu, je n’ai pas prétendu le contraire, Manelena. Simplement, je pense qu’il faut nous prenions le sujet plus sérieusement. »

Ils n’avaient pas tous les deux une discussion de sourds ? Car actuellement, elle en avait la forte impression tandis qu’elle préférait ne pas le signaler. Elle était songeuse. Elle réfléchissait tout simplement à ce qui se produisait en ce moment. Elle avait décidé de lier son armée à celle de Traslord. Pour sûr, cela ne plaisait guère aux autres nations, enfin, celle de Mékalarma, elle n’y accordait aucune importance vue que cette dernière était constamment en guerre avec les autres et surtout pour de bonnes raisons. Il fallait dire que perdre deux dirigeants à cause de meurtres bien sentis, ça ne faisait pas améliorer les relations avec Shunter. Bah … Elle n’avait aucun remord à cela. Les Mékalarmiens n’étaient pas des brutes sauvages, loin de là. Ils étaient pires … Ils étaient perfides et sournois. Leur intelligence n’avait d’égale que leur actes parmi les plus cruels qui existent.

« Patientons, Manelena. C’est l’unique chose que l’on peut faire en ce moment. »

« Ma patience a quelques limites et il vaut mieux éviter qu’elles ne soient franchies. »

« Je le sais parfaitement, ce n’est pas moi que tu vas impressionner avec cela. Je sais très bien que tu veuilles retrouver Tery autant que moi, je veux retrouver Elise mais … nous presser ne fera que nous causer du tort mais aussi autour de nous. »

« Tsss … Qu’est-ce que tu peux exactement savoir à ce sujet justement ? »

« Bien plus que je ne peux en donner l’impression, Manelena. Mais bon, les apparences sont trompeuses et tu le sais aussi bien que moi. »

Encore une fois, elle ne chercha pas à répondre. Pendant des années, elle avait été faite d’un métal inébranlable. Sa rencontre avec Tery avait montré ses faiblesses, au fur et à mesure. Maintenant, malgré toutes ses tentatives, elle ne pouvait pas redevenir celle qu’elle était auparavant. Mais dans le cas de Royan… Il en était parfaitement capable, visiblement.

Les éclaireurs étaient partis depuis une bonne semaine. Certains avaient été envoyé à une distance assez grande par rapport au reste mais … elle savait très bien que certains d’entre eux n’allaient pas revenir. Ce qui l’intéressait le plus, c’était ceux qui allaient revenir. Ceux qui allaient annoncer du mouvement du côté des démons et …

« Il nous faut aussi réfléchir à ce que nous devons dire à Claudiska et Honoros. »

« Pour le premier, c’est de ton domaine, Royan. C’est ta nation qui est en paix et en alliance depuis des siècles voire des millénaires avec eux. Pour le second, j’ai déjà signalé qu’ils allaient avoir un peu d’aide de mon côté. Je ne peux pas faire plus car ils doivent apprendre aussi à contrer ces démons par leurs propres méthodes. »

« Honoros est composé de clans fiers et puissants. Pour autant, certains sont prêts à tout pour devenir encore plus puissants. Qu’ils n’hésitent pas à tromper leur propre nation est détestable mais … nullement étonnant. »

« Cela ne nous regarde pas. Nous n’avons qu’à nous focaliser sur notre propre objectif. Nous n’avons pas à nous intéresser aux problèmes des autres. »

« Je le sais parfaitement. Nous ne faisons que répéter inlassablement ce que nous connaissons déjà. Bon … Au lieu de continuer à parler pour ne rien dire, Manelena, est-ce que tu voudrais bien te décider à m’entraîner ? Si cela ne t’embête pas trop ? »

« T’entraîner ? Moi ? Est-ce que tu as une simple idée de ce que tu me demandes ? Je risque de te briser les os si je ne fais pas attention. Tu n’es pas particulièrement fait pour le combat à l’arme blanche, je tiens à te le rappeler … et je ne suis pas du genre à retenir mes coups. »

« C’est exact mais cela ne m’inquiète pas, outre mesure. Je n’ai pas à craindre d’avoir quelques bleus. De même, cela fera une occupation plus ou moins saine. »

Occupation plus ou moins saine ? Plutôt qu’il veut trouver un moyen de faire passer le temps. Mais elle ne se rappelait pas vraiment que Royan soit capable de se battre au combat à l’épée ou autre. Peut-être est-ce parce qu’elle le considérait comme le simple prince de Traslord ?
Après, il était devenu le roi à cause des événements d’Omnosmos. Cela voulait dire ce que ça voulait dire. Le départ d’Elise l’avait radicalement changé, le ramenant sûrement à un état mental proche de ce qu’il était au début de sa rencontre avec Elen.
Rah … Elen. En y pensant, elle n’avait aucune nouvelle à son sujet depuis quelques jours … ou semaines. Heureusement, les provisions étaient nombreuses et elle avait aussi donner une bourse d’argent à la mère de Tery, par simple mesure de précaution s’il devait … lui arriver à quelque chose. Ah … Sincèrement …
Savoir qu’elle se préoccupait de personnes qui n’étaient vraiment pas de sa famille, cela ne lui donnait pas de l’urticaire, non. Elle … avait juste du mal à s’imaginer qu’elle s’intéressait au bien-être d’une femme qui la détestait voir la haïssait, tout cela à cause d’un seul homme. Quant à la mère de Tery, c’était tout simplement une personne remarquable.

« Manelena ? Alors ? On va s’entraîner ou non ? » demanda une nouvelle fois Royan.

« Il ne faudra pas venir pleurer toutes les larmes de ton corps lorsque tu tomberas en lambeaux. Prends donc ton arme, on va voir de quoi tu es fait. »

De toute façon, elle allait s’entraîner elle aussi en se donnant à fond. Que le jeune prince comprenne sa position. Pour l’heure, ce n’était pas encore le moment de réfléchir à tout ça. Bon, avec son épée électrique, il allait avoir quelques secousses et …hmm … Non, il valait mieux voir pour une épée factice.

« Mon but n’est pas de le tuer non plus. » se dit-elle à elle-même alors qu’elle l’attendait dans les jardins royaux, en lourde et épaisse armure noire.

« Je suis là, Manelena. Nous pouvons commencer quand tu le veux. »

« Hum ? Est-ce que c’est une plaisanterie, Royan ? Je ne me rappelle pas t’avoir déjà vu combattre avec une arme qui est sûrement plus lourde que toi. »

Elle exagérait un peu car il avait aussi pris une arme factice … sauf que la dite-arme était tout simplement un imposant et lourd marteau en bois. Un marteau qu’il tenait à deux mains. Hum … Il abusait un peu. Elle était sûre et certaine qu’il ne se battait pas ainsi auparavant.

« Si tu ne prends pas cet entraînement au sérieux, je vais me mettre en colère, Royan. »

« Je suis plus que sérieux, Manelena. Dans la famille, nous avons un marteau de guerre ancestral, transmis de génération en génération et … »

« Tu crois vraiment que tu peux apprendre la maîtrise d’une arme en quelques mois ? Et avec ton corps aussi frêle ? Je suis vexée … et énervée … et agacée. »

« Tu n’as pas à l’être, Manelena. Tu comprendras bien assez tôt que je s… »

Elle ne la laissa pas terminer. Ce n’était pas parce que les événements d’Omnosmos avaient été dévastateurs qu’il devait gâcher sa vie comme ça. Elle allait lui donner une sévère leçon pour qu’il comprenne que sa place n’était pas dans les rangs d’une armée.

Il arriva à parer le premier coup qu’elle avait donné. Oui, malgré ce qu’elle pensait, elle avait peut-être été un peu doux dans son geste. Oui, elle s’était sûrement ramollie au contact des autres mais ce n’était pas une raison pour être aussi pathétique.

« Tu penses vraiment qu’en ne faisant que te défendre, tu pourras survivre face aux démons ?! Ne te fout pas de moi, Royan ! »

« Je ne pensais pas cela, loin de là. Néanmoins, puisque tu veux que j’attaque, je ne vais pas m’en priver alors. J’espère que tu es prête car cela risque de faire quelques dégâts. »

Tss ! Et vaniteux en plus de cela ? Elle n’avait rien à craindre. Elle était prête à parer son coup, même s’il s’agissait d’un marteau aussi grand que ça. Il fallait pas seulement des muscles aux bras, il en fallait aussi aux jambes. Et aussi, il fallait savoir manier l’arme.

« Qu’est-ce que … » dit-elle alors que le marteau venait s’abattre sur la lame en bois.

Même si c’était une arme d’entraînement, elle s’attendait pas à un tel choc. Ses solerets de métal s’enfoncèrent dans le sol, sur quelques centimètres avant qu’elle n’émette un grognement de mécontentement.

« Est-ce que tu comprends maintenant, Manelena ? Je ne prétend pas avoir l’expérience que tu as acquise depuis si longtemps mais … il est hors de question de ne pas être au front. »

« Ne soit pas présomptueux, Royan ! Ce n’est pas avec un coup chanceux que tu peux prétendre pouvoir combattre ! »

Et la preuve en était qu’avec son soleret gauche, elle le frappa en plein dans le ventre, le jeune homme aux cheveux bleus reculant faiblement, ayant réussi à interposer son marteau entre lui et le soleret. Humpf !

« Les démons sont traîtres et n’hésiteront pas à utiliser de subterfuges pour arriver à leurs fins. Je suis préparé à la pire des éventualités. Je ne me laisserai pas avoir par leurs pièges. »

« Trop lent, tu es beaucoup trop lent ! Ton marteau est bien trop gros pour être utile ! Les démons pourront venir à dix autour de toi que tu n’auras même pas fait un … »

Encore une fois, elle ne termina pas sa phrase alors qu’il avait pris appui sur ses deux jambes, le haut de son corps faisant un mouvement avec le marteau en main. Il allait tenter de la frapper sur le côté hein ? Elle n’allait pas tomber dans un piège aussi grossier. Elle fit un bond en avant, arrivant à la hauteur de Royan.

« Tu manques de tout. Tu es incapable de réagir sur le bon moment. »

Elle n’était pas bête, elle avait remarqué le mouvement du marteau à deux mains qui avait changé de direction pour aller à la verticale. Son but était simple : atteindre le menton de la femme aux cheveux d’argent. Avec une telle arme, il ne fallait pas ignorer le fait qu’elle allait avoir quelques séquelles … si l’arme atteignait sa cible.
Elle fit un mouvement juste avant que le marteau ne rentre en contact avec son menton, son front venant percuter celui de Royan pour le faire tomber en arrière. Bien qu’il chavira, il resta bien ancré sur ses pieds pour ne pas tomber, renvoyant une attaque frontale en direction de Manelena.

« Je ne suis pas parfait, loin de là. Je manque de tout, peut-être, mais j’apprend vite ! On m’a retiré de force Elise, j’irai la récupérer de la même manière ! »

« Même si pour cela, tu dois l’affronter ? La tuer ? Tu n’es pas prêt à toutes les éventualités ! Tu as décidé du jour au lendemain de brandir ce foutu marteau à deux mains sans avoir jamais utilisé ce dernier auparavant ! »

« Ca ne changera rien à mes convictions, Manelena ! »

« NE TE FOUT PAS DE MOI ! SALE PETIT GAMIN ! TU ES A PEINE SORTI DE L’ADOLESCENCE QUE TU TE PRENDS POUR UN ADULTE ?! » hurla t-elle alors que les lignes noires apparaissaient sous son armure, invisibles aux yeux de Royan.

Mais il n’était pas stupide. Il avait ressenti la différence de puissance dans le coup. C’était avec la sensation … et l’envie de tuer. Manelena était bien plus que sérieuse à cette idée.

« J’ai perdu mon adolescence dès l’instant où mes deux frères sont morts, Manelena. Tu peux dire tout ce que tu veux mais la vérité est là … »

« Et ne me répond pas comme ça, compris ?! » répondit-elle avec rage, recommençant ses mouvements avec son arme en bois.


Malgré le fait qu’il s’agissait d’une arme factice, il subissait des coups très dangereux. En fait, il avait l’impression qu’il allait vomir … et elle arrivait même à le faire saigner et à l’entailler. C’était … juste une simple partie de la puissance réelle de Manelena hein ? Un coup de soleret et le voilà qui retrouvait le sol.

« Ces derniers mois, cela ne t’a jamais … dérangé que je prépare mon armée contre ces démons mais aujourd’hui, tu décides de me faire la morale ? POURQUOI MANELENA ? POURQUOI MAINTENANT ET PAS AUPARAVANT ?! »

« TU N’AS PAS A LE SAVOIR ! MORDS LA POUSSIERE ! »

Pour des personnes extérieures, voir deux membres de la royauté de deux royaumes différents se battre avec autant de hargne pouvait être inquiétants. Pour autant, pour ceux qui étaient proches de ces personnes, il n’y avait pas tant que ça à s’en faire.

« Tu peux rester couché. Cet entraînement est terminé. Ta place n’est pas sur un champ de bataille, Royan. Tu te condamnes toi-même. »

« Je suis maître de mes choix. Je n’ai pas … à laisser à d’autres le fait de s’… Manelena ? »

Il avait compris pourquoi elle avait subitement changé de comportement. Pour autant, ce n’était pas vraiment … Il eut à peine la possibilité de chercher à redresser le haut de son corps que l’épée en bois se planta juste à côté de lui.

« La ferme, Royan. C’est le bordel dans le monde actuel. Si tu disparais, il ne restera plus rien de la royauté de Traslord. »

« Je peux dire la même chose … de ton côté, Manelena. » chuchota le jeune homme aux cheveux bleus, finissant par se remettre debout malgré la sueur froide qui s’écoulait de son front. Il ne pouvait pas dire à voix haute ce qu’il pensait.

« Vue la gueule de ma famille, il vaut mieux pour moi qu’elle disparaisse à ma mort. »

« Et tu crois que cela me plairait de savoir que tu es morte sur le champ de bataille alors que de mon côté, je serais assis bien sagement sur montre trône ? Ca me plairait autant que toi de savoir que je suis mort en première ligne. »

« Tsss … Foutu gamin, fais comme tu veux, ça ne me regarde plus. »

« Nous devons faire les derniers préparatifs, Manelena … mais tu viens dîner ? »

Elle ne fit qu’un mouvement de la main pour lui répondre par l’affirmatif, finissant par s’éloigner. Les lignes d’Alzar n’étaient plus présentes sur son corps et elle avait disparaître son armure. Sans même se retourner vers Royan, elle s’éloigna des jardins royaux.

« Il y a d’autres façons … de dire ou montrer que tu ne veux pas que je me fasses mal. »

C’est vrai. Dans l’idéal, il ne voyait plus du tout Elen. Et que dire de Sérest et Séran ? Les deux étaient partis de leur côté après leur avoir fait un dernier cadeau, un pour lui de la part de Séran et un pour Manelena de la part de Sérest.

« A partir de là, on est plus que tous les deux. J’imagine que malgré les apparences, elle se fait du souci pour moi … même si elle ne veut pas le montrer. »

Ah … Il n’allait pas se moquer d’elle. C’était réciproque … surtout qu’ils avaient tous les deux le même but. Ils voulaient chacun pouvoir retrouver Tery et Elise. Oui … Même si pour cela, ils devaient finir enfermés dans une prison dorée. Cela serait son cas. Elise ne sortirait plus jamais du bâtiment, elle resterait enfermée et … elle serait vivante. Les gens ne seront pas au courant de son existence et c’était tant mieux.

« Ils n’ont pas besoin de savoir ce qu’elle est … et j’imagine que pour Tery, c’est pareil. »

Manelena n’allait pas le laisser vivre … du moins, pas en liberté. Elle avait sûrement la même idée que lui. Pour empêcher que cela ne parte n’importe où et n’importe comment, il ne fallait pas hésiter sur les moyens à utiliser.

« Je ne l’imaginais pas aussi possessive. Tery a vraiment … de la chance. »

Pas qu’il était jaloux, loin de là. Simplement, une femme comme Manelena était vraiment exceptionnelle et pas à prendre à la légère. Le fait qu’elle se sente aussi concernée par Tery montrait vraiment que le jeune homme … n’était pas aussi basique que ça.

« Difficile de penser le contraire lorsque l’on sait ce qu’il est réellement. »

Entre lui, sa mère et le reste, difficile d’ignorer à son sujet. Bon … Ce n’était pas tout ça mais il ne faisait pas bien chaud à rester dans le jardin. Oh pour sûr, à force de voyager dans le monde, il avait fini par s’habituer aux autres climats.

« Ah … Je crois que cet entraînement m’a fait plus de bien que je ne le pensais. »

Léger sourire aux lèvres avant de finalement retourner dans les couloirs du palais. Il allait éviter de se retrouver dans la salle du trône avec les quelques bleus qu’il avait. Peut-être qu’il valait mieux prévoir d’abord une session dans la salle de soins.

« Prince Ro… Euh roi Royan ? Qu’est-ce que cela veut dire ? »

« Tout simplement un entraînement un peu plus brutal que je le pensais. Ne vous en faites pas, je vais bien, malgré les apparences. »

« Oui, les apparences me signalent plutôt le contraire. Expliquez moi tout. »

Ah le soigneur royal. Il était là depuis une trentaine d’années. Un vieil homme qui soignait déjà ses frères et ses parents à l’époque où ils étaient encore en vie. C’était le genre de personnes qui ne s’intéressait guère à la politique et qui oeuvrait simplement suivant ce que son coeur lui disait.

« Vous devriez prendre ses paroles en considération, roi Royan. Si ces … démons frappent aussi fort que la reine de Shunter, vous serez très vite mis en danger. Vous êtes …. »

« Ne vous inquiétez pas, c’est bien parce que je connais la force de la reine de Shunter que je cherche à m’entraîner avec elle. Ainsi, dans de telles dispositions, je serais prêt le jour où ils seront à nos portes et … »

« Ce n’est pas plutôt l’inverse, roi Royan ? Vous allez vous rendre chez eux avec votre armée. Ce sont les bruits de couloir. »

« Vous êtes bien plus loquace que d’habitude. » corrigea Royan bien qu’il n’y avait aucune animosité dans ses propos.

« Pardonnez mon impudence, roi Royan, c’est juste que vous … êtes le dernier. »

« Je le sais bien et c’est une raison de plus pour que ces quelques bleus ne soient rien par rapport à l’effort que je vais commettre pour que notre royaume … et notre monde soient en paix. C’est aussi simple que cela. »

« Simple, je ne sais pas … mais est-ce que vous le serez vous-même ? Est-ce que vous serez en paix avec vous-même ? »

« Vous êtes soigneur royal, n’est-ce pas ? Nullement psychologue à vos heures perdues. »

« Je confirme vos propos … Mais cela est plus un conseil qu’autre chose. Je ne pourrais pas me permettre de vous forcer à cela. »

« Je m’en doutes. Vous avez de quoi atténuer la douleur ? Elle n’y a pas été de main-morte sur mon visage et je dois avouer que cela fait assez mal. »

« Bien entendu, bien entendu. Hmm, laissez-moi juste vérifier cela dans mes pommades. »

Il ne pouvait pas faire autrement de toute façon. Le jeune homme aux cheveux bleus hocha la tête, fermant les yeux. Tous lui disaient que c’était une mauvaise idée. Tous s’inquiétaient à son sujet … et pourtant, il allait quand même faire ce qu’il avait prévu.

« Depuis qu’ils sont arrivés dans votre vie, il y a de cela quelques années, vous avez tellement changé … pour le meilleur, prince Royan. »

« Le passé est le passé … mais je vois ce que vous voulez dire par là. »

Bon, les soins étaient faits, n’est-ce pas ? Il n’y avait donc aucune raison de rester plus longtemps dans la pièce. Le jeune roi aux cheveux bleus remercia le vieux soigneur. Il était l’heure d’aller dîner. L’entraînement … avait été très rude.

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