Chapitre 10 : Le candidat de la Vanité

ShiroiRyu
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Chapitre 10 : Le candidat de la Vanité

« Zut zut zut ! Et zut ! » grogna Zéran en tournant sur lui-même comme une bête sauvage.

Comment réussir à rester tranquille et sage dans une telle situation ? Il n’en savait trop rien alors qu’il faisait les cent pas. Le jour J était venu. Il ne fallait plus qu’attendre que son père le convoque comme les candidats pour l’expédition. Mais il n’allait pas être le seul pour la candidature de la Vanité. Il y avait du monde, beaucoup trop de monde.

« Je suis désolé, messire Zéran de la Vanité mais … »

« Tu n’as pas à t’excuser. Je suis au courant. Tu peux y aller, on se retrouve plus tard. »

« En tant que deux candidats, n’est-ce pas ? » dit Klork dans un grand sourire qui était presque charmeur, Zéran détournant la tête, plus gêné qu’il ne l’aurait pensé.

« Ouais, ouais, on va dire ça comme ça ! Fais plutôt attention à toi et s’il te plaît, ne dragues pas mes servantes. Elles sont toujours en pâmoison devant toi. »

« Je ne suis pas ainsi et je ne le serais jamais. Ne vous inquiétez pas à leur sujet. Il ne leur arrivera rien de mal, je peux vous le promettre. Si vous voulez bien me pardonner … »

Klork s’était incliné dans son armure rouge avant de tout simplement prendre un autre chemin que le jeune homme aux cheveux blonds. Celui-ci vint se masser le front, prenant de profondes respirations. Se calmer, il devait juste se calmer mais comment faire ? Il n’y arrivait pas du tout ! Il n’y arrivait pas ! Kosmor n’était pas là, ayant été appelé par leur père, comme pour éviter qu’il n’ait du soutien jusqu’à la toute fin.

« Pendant un mois, je l’ai presque ignoré. Je n’ai jamais chercher à prendre le contact avec lui. Je n’ai jamais chercher à … il doit m’en vouloir. Je n’ai aucune chance »

Il s’en voulait. Il était nul. Il allait tout simplement gâcher ce que Klork lui avait offert Il n’allait pas y arriver, c’était fichu. Toute cette confiance accumulée en un mois commençait déjà à se fissurer, preuve qu’il n’était peut-être pas fait pour être choisi, comme il le pensait. Il ne voulait pas … Il n’avait pas envie d’échouer, pas maintenant.

« Je vais pas … Je vais pas … Ah … Ah … Ah … »

Agléa n’était pas revenue ces derniers jours sauf pour la nominature du candidat de la Vanité. Elle lui avait fait un petit sourire mais un peu boudeur sans qu’il ne sache pourquoi elle réagissait de la sorte. Il n’avait rien fait de mal, n’est-ce pas ?

« Les autres sont tous là, comme la dernière fois. Ils attendant simplement que mon père déclare que la prochaine expédition va commencer. »

Ils étaient tous là, comme la dernière fois, comme il y avait un bon mois. Ils avaient ramené leurs soldats, leurs employés et il y avait une telle foule. Il avait finit par se retrouver dans sa chambre avec Klork. Celui-ci avait été un peu surpris mais n’avait rien dit. Mais maintenant, Klork lui-même n’était plus là et il était complètement seul, sans pouvoir faire quelque chose contre ça. Il était tout simplement seul … sans aucun échappatoire malheureusement.

« Quand est-ce qu’ils vont venir me chercher ? Quand ? »

Il s’était mis assis sur son lit, tremblant légèrement en tapant du pied sur le sol. Il était Zéran de la Vanité, fils de l’actuel monarque du royaume des félémons. Trembler comme ça, ce n’était pas l’image qu’il devait montrer de lui. Il devait être rassurant … rassurant et fort. Il devait montrer à quel point il n’avait pas peur de tout ça. Il devait montrer à quel point tout cela ne l’affectait pas et …

« Maître Zéran ? » demanda une voix féminine avant de frapper contre la porte de sa chambre. Sursautant sur le coup, il se tourna vers celle-ci, la voix reprenant : « Votre père, le roi, désire que vous veniez dans la salle du trône et cela le plus rapidement possible. »

« Dites-lui que cela va me prendre quelques minutes mais que je serais là. Ah non ! Attendez, je vais arriver tout de suite, ne vous inquiétez pas, je suis là. »

Il s’était relevé et s’était aussitôt dirigé vers sa porte, l’ouvrant pour faire face à sa cousine aux cheveux bleus, Zyréna. Le fait qu’elle l’appelle maître d’une voix un peu différente l’avait empêché de remarquer qu’il s’agissait d’elle. Elle le regarda doucement avant de commencer à lui remettre correctement son col, disant :

« Sois calme, Zéran. Ce n’est pas grand-chose. Tu es en sueur et cela se voit … Hum … Attends un petit peu. Voilà … Ça sera mieux. »

Après avoir terminé de le remettre correctement en terme vestimentaire, elle avait fait un petit mouvement de la main, faisant paraître une légère bruine sur son visage, rafraîchissant le jeune homme cornu qui poussa un soupir de soulagement.

« Ce n’est pas mieux comme ça ? Tu es en train de te liquéfier sur place. Comment est-ce que tu veux être présentable face à ton père et devant les candidats ? »

« Tu crois que je devrais y aller avec le sourire alors que je ne sais pas si … je vais être choisi ? Non, je n’y arriverai pas. Je ne sais pas ce qui m’attends. Je n’y arriverais pas. »

« Ce n’est pas en refusant d’avancer que tu pourras alors réaliser ce que tu désires. Vas-y normalement et s’il le faut, regardes tout simplement Klork. Tu seras rassuré par sa présence, non ? N’est-ce pas pour ce jour-là que vous avez été ensemble tous le temps ? »

« J’aimerai franchement que les servantes arrêtent d’espionner nos entraînements. Je sais bien que toutes semblent le désirer mais quand même … »

« Ah … Tu as parfois la tête dure. Parfois, tu es un imbécile mais tu es Zéran. Si seulement tu avais décidé d’agir comme ça beaucoup plus tôt, tu ne serais pas passé par tout ça en si peu de temps ! Allez, zou ! Vas-y maintenant ! »

« Oui, oui ! Je vais y aller, rah ! Je vous jure, pourquoi est-ce que l’on m’oblige à me presser ? Ce n’est pas comme si … Enfin bon, je dois te dire merci, c’est ça ? »

« Et moi, je dois te répondre : y a pas de quoi ! Allez, tu vas montrer ce que tu as dans le ventre ! » s’exclama Zyréna en lui tapant doucement dans le dos pour le rassurer.

Si c’était aussi simple … mais ça l’était ! Sa cousine venait juste de le réconforter, bon, à sa façon mais elle venait de le faire. Il était largement capable d’arriver à ce qu’il désirait faire. Avec lenteur, il se dirigeait maintenant dans le couloir qui menait à l’endroit où son père l’attendait. En voyant les gardes devant la double porte menant à la salle du trône, il prit une profonde respiration avant de les regarder. Un petit hochement de tête positif et les gardes ouvrirent la double porte.
Anxiété, malaise, appréhension, effroi, il ressentait tout ça en même temps mais … il devait prendre sur lui-même. Il devait continuer à avancer et regarder tout simplement droit devant lui. Il ne devait pas hésiter … Il ne devait pas avoir peur. Il ne devait rien craindre. Un bref regard à côté de son père et il voyait Kosmor qui était debout. Il ne lisait rien sur son visage. Il n’était pas au courant de la décision de son père.

« C’est étrange … Il a l’air un peu différent. »

« C’est bien lui, le fils aîné de la famille royale de la Vanité ? Il ne ressemble pas aux rumeurs. Il est assez chétif, non ? » dit une seconde voix après la première. Bien entendu, des murmures, les uns après les autres. Pourquoi en serait-il autrement ? Il cligna des yeux avant d’entendre une voix s’exclamer :

« Arrêtez de détourner le regard, messire Zéran de la Vanité ! Restez face à votre père ! Faites-lui front, c’est tout ! »

« Klork ! Un peu de tenue, je te prie ! » répondit une autre voix avec un peu d’agacement dans le ton alors que Zéran cherchait d’où provenait la voix.
Néanmoins, pas difficile de savoir à qui elle appartenait. Le mieux, c’était de faire ce qu’elle venait de dire. Rester face à son père. Celui-ci était bien là, assis sur son trône … mais ce n’était pas un problème. Ce n’était pas un problème.

« Zéran … Te voilà enfin. » murmura son père bien que sa voix résonna dans la salle du trône. Même en parlant aussi faiblement, tous pouvaient l’entendre. Le jeune homme aux cheveux blonds vint déglutir avant de se tenir droit comme un i face à son père. C’était mieux … que de poser un genou au sol. « Est-ce ainsi que tu comptes attendre la nomination du candidat de la Vanité, Zéran ? »

« C’est exact, père. Aujourd’hui, ce n’est pas en tant que votre fils que je me présentes à vous et bien que je vous dois tout le respect qui vous incombe, je ne veux pas me rabaisser. »

Cette phrase n’avait aucun sens. Pour autant, il avait réussi à la prononcer sans trembler dans sa voix. Finalement, malgré tout ce qu’il avait voulu faire, son regard se détourna brièvement. Il y avait bien quelques cousins … et cousines. Non pas les servantes et majordomes, non, non, plutôt ceux qui provenaient de branches très proches de celle principale de la Vanité. Le genre de cousins dont on se passerait volontiers.

« Soit … Commençons alors. Vous êtes tous réunis aujourd’hui dans le but de vous préparer à l’expédition future qui débutera d’ici quelques jours. Un long mois s’est écoulé, très long pour certains tandis que pour d’autres, cela n’a duré qu’un instant. Pendant ce laps de temps, certains se sont rencontrés, d’autres ont continué de se préparer en solitaire. »

Est-ce qu’il était en train de parler de lui ? Ou alors aussi des autres candidats ? Son père ne le regardait pas. Il s’était levé, impérial, royal, semblant jeter un regard sur l’assemblée pour y imposer toute sa stature, tout en continuant son discours :

« L’expédition a pour but de récupérer le coeur du monarque félémon. Je ne précises pas mon coeur car comme vous le savez tous, c’est ce dernier qui fait de vous ou non le ou la future monarque du royaume des félémons. Depuis des temps immémoriaux, ce coeur est la source de la puissance du roi ou de la reine qui dirige ce peuple. En tant que tel, il vous faut alors comprendre l’importance de la récupération de ce coeur. »

Quelques murmures à nouveau mais cela ne concernait plus le jeune homme aux cheveux blonds mais les propos du roi des félémons. Après quelques secondes, le silence était revenu, le monarque ayant attendu ce dernier pour reprendre :

« Le coeur du monarque félémon recèle une incroyable puissance mais a un coût : il n’est pas permanent. Après plusieurs décennies voire parfois un siècle, il s’avère que le coeur décide de quitter le corps de l’actuel monarque pour retourner au sein même de nos ennemis mortels. Je n’aurai guère besoin de vous donner leurs noms et pourtant, il me le faut. Ces ennemis sont les célestiens, ces être à moitié oiseaux, capables du pire mais rarement du meilleur. Nul ne sait quelle raison pousse le coeur du monarque félémon à retourner là-bas mais les faits sont là : ce dernier semble se recharger dans le royaume des célestiens et il nous faut absolument le récupérer. J’ai fait mon temps … et il est de mon devoir de lancer la nouvelle génération. »

De bien sages paroles alors que nul n’osait maintenant lever un peu la voix pour parler avec son voisin. Cette histoire, tous l’avaient déjà entendue ou lue. Pour autant, l’entendre de la voix du roi-même avait un petit quelque chose qui la rendait encore plus particulière.

« Nous sommes en guerre depuis des millénaires. Alors qu’eux-même se renient avec leurs différentes castes, nous-mêmes avons forgé ce royaume merveilleux. Nous sommes sept familles mais nous ne sommes qu’une seule race : celle des félémons. Le devoir de nos sept jeunes envoyés est de retrouver le coeur du monarque félémon mais aussi de trouver parmi eux celui ou celle qui me succédera. Chaque famille est dotée d’une qualité qui la rend unique par rapport aux autres. C’est cette qualité qui est nécessaire pour permettre au groupe d’arriver jusqu’au bout de son objectif. C’est cette qualité qui est nécessaire chez chacun et chacune. Ne reculez jamais, jeunes gens, la tâche sera rude, qui sait, il vous faudra peut-être des mois voire des années pour l’accomplir. Vous allez faire de nombreuses rencontres, vous retrouver face aux célestiens, voyager à travers les villages des humains, mais tout cela vous forgera l’expérience nécessaire pour vous permettre de survivre. Moi-même, j’ai fait partie d’un groupe comme le vôtre il y a de cela plusieurs décennies auparavant. »


Ne pas bouger. Il ne devait pas bouger et regarder son père, encore et toujours. Celui-ci ne semblait pas avoir terminer de parler. Il fallait dire qu’aujourd’hui était le jour où tout allait débuter pour sept félémons. Il ne savait pas … Il ne savait pas quoi dire ou faire. Il était juste là, immobile, retenant sa respiration.

« J’ai rencontré des félémons merveilleux, tous avaient un certain charme, de l’ambition, tous désiraient atteindre un même but commun : retrouver le coeur du monarque félémon et devenir le prochain. Bien entendu, nous en avons perdu en route. Que cela soit par les bêtes sauvages, les célestiens … ou autre. »

Autre. Rien que ce mot pouvait lui faire glacer le sang. Autre … Il n’y avait qu’une seule description qui convenait à ce terme : celui de la trahison. Les félémons, chaque famille désirait que le monarque soit issue de leur branche. Il n’y avait rien d’anormal, c’était dans le propre du félémon que de chercher le pouvoir.
Il ne savait pas exactement comment son père avait obtenu le pouvoir mais au final, c’était lui qui était revenu comme seul survivant parmi les sept envoyés. C’était l’unique être à avoir obtenu le droit de porter ce titre. Il était vrai qu’il avait évoqué le fait qu’il faille plusieurs décennies voire bien un siècle pour que le coeur s’en aille. En même temps, la longévité d’un félémon était généralement d’un siècle et demi voire plus. Lorsqu’ils atteignaient l’âge adulte, aux environ de dix-huit ans, âge qu’ils partageaient avec la race humaine, leurs corps vieillissaient beaucoup plus lentement. C’est pourquoi son père, malgré qu’il se rapprochait maintenant du siècle en terme d’années, n’avait qu’à peine quelques poils blancs parmi sa chevelure blonde, que cela soit au niveau de sa barbe ou sa moustache.

« Aujourd’hui, une nouvelle page de l’histoire du royaume des félémons se tourne. Une nouvelle page va s’écrire et vous en serez les auteurs. Que les six candidats des familles autres que celle de la Vanité se présentent devant moi. »

Des bruits de pas et il osa finalement tourner le regard. Il reconnaissait Agléa, il reconnaissait Klork. Il y en avait quatre autres, deux femmes et deux hommes. L’un semblait même bien plus petit que lui. Maigre consolation à l’heure actuelle.

« Vous êtes les représentants de vos familles, les symboles, non, les joyaux de celles-ci ! En tant que tel, il est de votre devoir de briller de mille lueurs pour que votre éclat resplendisse et envahisse votre famille. Sachez que peut-être que vous allez mourir lors de cette expédition mais que chacun de vos actes sera reconnu à sa juste valeur. Nous n’oublierons jamais les sacrifices qui seront les vôtres. Présentez-vous, un par un. Cupidité. »

« Réxéros est mon nom et je suis heureux de servir la cause des félémons. » dit un homme aux cheveux noirs plaqués sur son crâne, une mèche cachant l’un de ses yeux verts. Sa tenue était impeccable comme sa coiffure. Pour Zéran, il était plus petit que lui.

« Avidité. Présentez-vous à votre tour, je vous prie. »

« Mon nom est Vélisa. Je suis enchantée à l’idée de pouvoir être la pierre qui servira à maintenir la cause des félémons. » vint répondre à la suite une jeune femme aux cheveux bleu saphir, ses yeux bruns se fermant lorsqu’elle vint s’agenouiller. Elle aussi était visiblement plus petite que Zéran, tant mieux !

« Rage, dévoilez votre nom maintenant. » continua le roi après les propos de Vélisa.

« Klork est le nom que mes parents m’ont donné lorsque je suis né. Je jures de le porter avec fierté et de l’emmener avec moi dans ma tombe pour honorer le royaume des félémons. » vint dire d’une voix forte et puissante le jeune homme aux cheveux verts, son unique œil doré se posant sur Zéran, lui faisant un petit sourire que le membre de la Vanité lui rendit.

« Débauche, exprimez-vous à cet instant. »

« Je m’appelle Agléa et je suis enchantée à l’idée de mettre tout mon corps et toute mon âme au service du royaume des félémons. » dit d’une voix enjouée la femme à la chevelure auburn, quelques toussotements se faisant entendre quand plusieurs personnes la regardaient. Elle n’était pas vraiment … obligée de s’incliner, hein ?

« Bien … Gloutonnerie ! Il est temps pour vous de paraître. » continua le roi des félémons, ne semblant guère intéressé par les charmes physiques d’Agléa.

« Cator. Je représenterais ma famille dans cette expédition que je mènerais de part mes connaissances. Avec moi, le royaume des félémons est en sécurité. » répondit un jeune homme qui devait bien avoir sa taille à Zéran … mais aussi au moins vingt ou trente kilogrammes de plus que lui. Sa chevelure brune est presque inexistante mais étrangement, il avait des yeux vairons : celui de gauche est rouge, l’autre est bleu.

« Oisiveté. Veuillez vous réveiller dès maintenant. Vous êtes dans la salle du trône. »

« Hein ? Que … Oh … Silesti. Je promets que … le royaume des … félémons sera … entre de bonnes mains. Aaaah … » dit une femme à peine plus petite que Zéran, sa chevelure noire cachant en partie ses yeux bruns alors qu’elle dormait sur place. Et bien … C’était pas avec elle qu’ils allaient sauver le royaume. D’autre toussotements s’étaient fait entendre.

« Maintenant, il ne reste plus qu’un candidat qui doit se présenter. Comme cela l’a toujours été, celui-ci n’est présenté qu’à la fin puisqu’il s’agit du candidat issu de la famille du monarque actuel des félémons »

… … … C’était le moment ou jamais, n’est-ce pas ? Le jeune homme aux cheveux blonds avait décidé de reculer pour laisser place aux candidats légitimes. Lui-même, il ne devait que patienter. Il n’avait pas été voir son père pendant un mois, il ne l’avait jamais fait auparavant. Il ne haïssait pas son père, loin de là mais … il avait eut l’impression d’abandonner tout ce pour quoi il se battait depuis des années et en même temps, il …

« Zéran de la Vanité. Veuillez vous révéler. »

Ne le regrettait pas. Il avait passé plutôt un bon moment avec Klork et il était vraiment dommage que … Hein ? Qu’est-ce qu’il venait d’entendre ? Il n’était pas sûr que cela soit correct. Est-ce que son père venait de l’appeler ? Ses yeux rubis se posèrent sur les six candidats devant lui, tous étaient retournés pour le regarder. Euh … Euh … Euh … Hein ? Comment ça ? Comment était-ce possible ? Son père aussi l’observait. Ça voulait dire qu’il devait avancer ? Avec lenteur, il arriva à la hauteur des six autres candidats, regardant brièvement Klork et Agléa. Les deux personnes avaient le sourire aux lèvres.

« Je promet à chaque membre de l’expédition, chaque félémon du royaume et aux sept familles qui les dirigent la réussite de notre mission. Je me nomme Zéran. »

Est-ce que cela convenait ? Il n’en avait aucune idée. Il ne bougea pas de son emplacement, restant parfaitement stoïque comme pour être sûr qu’il avait bien fait. Il espérait que …

« Bien … Demain sera la présentation au public des sept envoyés. Pour aujourd’hui, nous allons tout simplement fêter la préparation du groupe chargé de l’expédition. Que chacune et chacune profite de la soirée, le palais est assez grand pour recevoir tout le monde. »


Mais pour l’heure, Zéran allait surtout respirer un grand coup et assurer ce qu’il venait d’entendre. Il n’avait pas rêvé, n’est-ce pas ? Il avait été … choisi ? Mais pourquoi ? Comment ? Enfin … Il avait tout simplement …

« Zééééééééééraaaaaaaaaaaaan ! Mes félicitations ! » hurla une voix enjouée et féminine avant qu’il ne se fasse percuter par une créature à la chevelure auburn, l’amortissement s’étant fait grâce au doux mais généreux volume qui composait la poitrine de la jeune femme.

« Euh … On va se calmer, mademoiselle Agléa. Vous êtes bien gentille mais on est en public et je ne veux pas que les gens se fassent des idées. »

« Cela voudrait dire qu’en privé, ça ne vous dérangerait pas ? » demanda t-elle d’une petite voix joueuse, Zéran sentant une main se poser sur son épaule gauche.

« Je te l’avais dit, Zéran. Enfin, je vous l’avais dit. »

« Klork. Tu imagines ? Je ne comprends pas vraiment ce qui se passe dans la tête de mon père mais … je crois que je ne devrais pas poser de questions, c’est ça ? »

« C’est exact. Je pense que pour aujourd’hui, il vaut mieux aller fêter cela tranquillement. Un petit entraînement vous intéresse t-il ? »

« Est-ce que tu plaisantes, Klork ? » demanda Zéran pour être sûr de bien comprendre ce que venait de proposer le jeune homme aux cheveux verts.

« Bien entendu, il ne pouvait en être autrement, n’est-ce pas ? »

« Tu sais qu’avec toi, je préfère franchement me méfier ? Mademoiselle Agléa, est-ce que vous pouvez vraiment me relâcher ? Les gens vont finir par se poser des questions. »

« Et pourquoi est-ce que ce félémon ne pourrait pas aussi retirer sa main ? » demanda Agléa en faisant une mine boudeuse, regardant Klork qui arrête son contact sur l’épaule de Zéran tout en poussant un léger soupir.

« Maintenant que c’est fait, vous pouvez le relâcher comme il le désire, non ? »

« Hum … Simplement s’il en a envie, mais à côté, je veux qu’il me promettre d’avoir une danse avec moi ! »

Quelle danse ? Quelle promesse ? Ce n’était qu’un repas, non ? Ce n’était pas un bal ou autre ! Elle était en train de s’imaginer mille chose mais oui, il lui fit une promesse pour qu’elle puisse enfin le lâcher. Pfiou, ce n’était pas trop tôt ! Et maintenant ? Et bien … Il allait peut-être se reposer dans les jardins royaux.
Ce n’était pas tout ça … Mais Kosmor était venu lui aussi pour le féliciter et lui dire bravo alors qu’il avait fermé les yeux, assis sur le banc. Il était triste qu’il doive partir mais ce n’était pas grave. Zéran passa une main sur la chevelure de son petit frère, finissant par fermer les yeux. Quelques minutes plus tard, il était déjà endormi sur le banc, ayant besoin de soulager son corps de tout ce stress accumulé. Il était … le candidat de la Vanité.

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