Chapitre 1 : Déception

ShiroiRyu
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Chapitre 1 : Déception

« D’ici un mois, les choix seront arrêtés pour les candidats de chaque famille. Cela laisse à chacune d’entre elles la possibilité de faire les dernières modifications avant qu’il ne soit trop tard. Comprends-tu ce que cela veut dire ? »

Voix impériale. Assis sur un trône tout de noir en tissu, un imposant homme s’adressait à une personne en face de lui. Un genou au sol, celle-ci avait la tête baissée en direction de ce dernier, ne la relevant pas. Sa chevelure blonde, un peu hirsute, laissait paraître des cornes en spirale alors qu’une voix calme et masculine sortit de ses lèvres, répondant :

« C’est exact, père. Néanmoins, je pense que la majorité d’entre elles ont déjà pris leurs décisions depuis bien longtemps, si je peux me permettre cette remarque. »

« Tu le peux et tu n’as guère tort, certains ne sont pas indécis, contrairement à nous, Zéran. »

« V… Vous voulez dire que … » dit le jeune homme, bredouillant en gardant la tête toujours baissée. « Vous ne savez toujours pas qui vous désirez pour représenter notre famille ? »

« C’est exact. » répondit nonchalamment l’homme assis sur son trône. Une chevelure aussi blonde que celle de la personne en face de lui, ses yeux argentés semblaient comme lire dans le coeur de la personne à ses pieds. Lui aussi avait le même genre de cornes.

« Mais mais mais … Vous savez parfaitement que je suis plus que prêt pour ça ! »

« Insinuerais-tu que tu es donc capable de devenir le candidat de la famille de la Vanité ? »

« C’est exact, vous pouvez me faire confiance, je serais à la hauteur de cette tâche. »

« Je ne suis guère convaincu par tes propos. Tu manques beaucoup trop d’estime personnelle et de confiance en toi pour accéder à une telle responsabilité. »

« Mais je viens de vous… » commença à déclarer le jeune homme, ayant finit par relever la tête pour laisser paraître ses yeux rubis sur l’être assis sur son trône. « Pourquoi est-ce que vous n’accédez pas à ma requête ? »

« Car il s’agit d’une tâche des plus importantes, que je ne peux pas confier à n’importe qui, même s’il s’agit de mon propre fils, Zéran. »

« Je ne suis pas n’importe qui. J’ai les compétences nécessaires pour accomplir cette quête et il s’agit d’une affaire familiale et … »

« SILENCE ! Par ces paroles, tu viens de te discréditer ! Tu sais parfaitement qu’il s’agit là de la sauvegarde du royaume des félémons ! »

« Je … Je … Je suis vraiment désolé, père. » bredouilla le félémon aux cheveux blonds.

« Tu peux l’être. Si tu as fini de m’importuner, tu peux quitter cette salle. J’ai des affaires bien plus importantes à régler. Le groupe des sept candidats sera formé d’ici un mois. A toi de faire tes preuves mais tu pars avec un sérieux désavantage. »

Le jeune homme s’apprêtait à ouvrir sa bouche mais le regard froid provenant de son père lui coupa tout usage de la parole. Déglutissant, comme pris en défaut, il évita le regard des nombreux soldats présents dans la salle du trône, quittant celle-ci d’un pas rapide.

« Un mois … J’ai qu’un mois … »

C’était l’unique phrase que le jeune homme se répétait en boucle dans la tête alors qu’il espérait trouver une solution pour réussir à se faire valoir. Malheureusement, d’après les paroles de son père, il était très mal parti. Il avait vingt ans ! Il était en âge de participer à sa destinée ! Oui, il pouvait utiliser le terme de destinée pour une telle mission.

Un tel événement n’arrivait que très rarement, cela se comptait en décennies voire peut-être siècles ! Les livres d’histoire en parlaient sans cesse et c’était pour cela qu’il avait lu tout ces fichus bouquins pendant des années ! Pour se préparer à ce jour tant attendu ! Et là ? Son père venait de lui déclarer qu’il y avait de fortes chances qu’il ne soit pas choisi.

« C’est injuste, beaucoup trop injuste ! Moi, plus que les autres, je mérite d’y être ! »

Il ne voulait pas décevoir sa famille. Il ne voulait pas que tout cela s’arrête maintenant alors … pourquoi ? Pourquoi est-ce que son propre père se mettait en travers de son chemin ? C’était tout simplement incompréhensible de sa part ! Il n’avait pas à faire ça !

« Je … Je … Ah … Ça sert à rien. Il ne changera pas d’avis. »

« Grand frère, ça ne va pas ? Tu as l’air pas joyeux du tout. »

Oh ? Il s’arrêta dans sa marche, se tournant vers la petite voix enfantine qui venait de s’adresser à lui. A quelques mètres devant lui se tenait un enfant qui devait peut-être avoir une dizaine d’années au grand maximum. L’enfant avait une chevelure blanche plutôt courte, une simple mèche de cheveux noirs venant contraster en son milieu par rapport au reste. Ses petits yeux dorés le regardaient avec inquiétude, attendant une réponse de l’intéressé :

« Oh ? C’est toi, Kosmor ? Qu’est-ce que tu fais de beau ? »

« Je me suis entraîné à l’épée ! On m’a dit que j’étais trop jeune pour ça, comme d’habitude mais ils ont pas aimé quand ils étaient à terre, hahaha ! »

Un petit sourire se dessina sur les lèvres de Zéran. Son petit frère, dire que contrairement à lui, semblait naturellement doué pour tout ce qui était combat. Tapotant doucement le crâne de Kosmor, faisant attention à ses petites cornes en spirale, il lui dit :

« Mes félicitations. En même temps, tu as parmi l’un voire le meilleur professeur pour ça, n’est-ce pas ? C’est normal et logique que tu sois aussi fort. Bravo. »

« Je le suis pas encore autant que toi, grand frère mais un jour, oui ! Mais sinon, tu as changé la conversation ! Pourquoi est-ce que tu semblais triste ? » demanda son petit frère. Humpf … Visiblement, il avait donc décidé de vraiment tenter de lui sortir les vers du nez.

« Disons que j’ai eut une discussion assez vive avec père et que ça s’est mal passé. »

« C’est par rapport à quoi ? Tu peux me le dire ou pas ? »

« Je peux te le dire, bien entendu mais … Je ne sais pas si c’est une bonne chose dans le fond. C’est pas contre toi hein ? Tu t’en doutes, petit frère. »

Voilà que ce dernier lui fit une petite moue boudeuse, signe qu’il n’appréciait pas que son grand frère le laisse de côté. Celui-ci répondit par une mine amusée, continuant de tapoter son crâne tout en reprenant :

« C’est juste quelque chose que j’avais prévu depuis très longtemps et que père ne veut pas que je fasses. Je suis prêt … mais il ne veut pas le comprendre ! Je suis plus que prêt ! »

« Mais tu es prêt à quoi, grand frère ? Tu m’as pas dit c’était quoi exactement. »

« Hein ? Ah … Euh … Je suis juste prêt à devenir un candidat, voilà tout. »

« Un candidat ? C’est quoi un candidat ? » demanda Kosmor qui, visiblement, avait besoin de plus d’informations que ne le pensait son grand frère. Celui-ci se gratta la joue, un peu embêté, ne sachant pas trop quoi répondre exactement.

« Tu es peut-être trop jeune pour ça mais disons que si je suis choisi comme candidat, je risque de devoir partir longtemps, très longtemps. Mais quand je reviendrais, ça sera moi le roi des félémons ! Je prendrais la place de père ! »

« Wooooow … HEIN ?! PARTIR ?! Mais longtemps ?! Mais mais mais ! Nan ! J’ai pas envie que tu partes, moi ! Grand frère ! C’est pas drôle comme blague ! »

« Ce n’est pas une blague, petit frère. C’est pour ça que je fais toutes ces choses de bon matin, comme m’entraîner, courir, lire, c’est pour cette unique raison. »

« Mais … Mais … Maiiiiiiiiiiiiis ! Je ne veux pas moi ! J’ai pas envie que tu t’en ailles ! »

« Tu n’es pas le seul, visiblement. Père ne semble guère motivé à me laisser cette chance mais je devrais te remercier, Kosmor. Je crois que je vais aller retourner dans ma chambre pour trouver un moyen de réussir à le convaincre. J’ai un mois … un seul mois. Ça va aller si vite, il faut vraiment que j’ai une solution d’ici là. » murmura le jeune homme aux cheveux blonds, songeur, commençant à nouveau à avancer sans même regarder son petit frère.

« Dis … Est-ce que tu veux t’amuser avec moi, grand frère ? »

« Hum ? Kosmor, je viens de te dire que … enfin … »

« On m’a dit que j’avais le droit à une heure de repos avant de recommencer à m’entraîner mais à la magie. Tu veux bien, dis, dis ? »

Entraînement vraiment horrible, n’est-ce pas ? Malgré qu’il n’avait que dix ans, l’enfant devait faire autant d’exercices et cela qu’importe son jeune âge. Ah … Il était aussi passé par là mais il ne se rappelait pas que ce fût aussi long et difficile dans ses souvenirs. Non, ce n’était pas le cas. Bon, ce n’était pas grave. Devant son regard doré, il pliait.

« Bon, si tu as une unique heure, la mienne peut attendre alors. Ne t’en fait pas, nous allons nous amuser tous les deux, je te le promets. Suis-moi, petit frère. A quoi est-ce que tu veux jouer ? Tu veux bien me le dire ? »

« Pfff ! Je sais pas du tout ! Moi j’ai dit qu’on allait faire, c’est toi qui décide alors ! » s’exclama Kosmor, maintenant bien plus heureux qu’il y a quelques secondes. Ah … Un vil manipulateur dans le futur, il en était sûr et certain. Mais pour l’heure, ils allaient se contenter d’un moment fraternel.

Le temps passa bien rapidement, peut-être plus que prévu aux yeux du jeune garçon. Car dès l’instant où Zéran signala qu’il devait retourner à ses occupations, Kosmor l’implorait de rester mais cette fois-ci, le jeune homme tenait bon :

« Hors de question. Tu as aussi des devoirs à faire, Kosmor. Je me disais bien que ça me paraissait étrange mais en fait, tu n’as pas envie d’aller en cours, n’est-ce pas ? Tu es du genre à préférer les activités physiques. Petit malin ! Hop, vas-y vite sinon, je ne jouerai plus avec toi la prochaine fois, compris ? »

« Maiiiiiiiiiiis ! Grand frèreeee ! C’est méchant de ta part ! Très méchant même ! Je boude et pas qu’un peu, na ! Je boude vraiment ! »

Pour toute réponse, Zéran tira la langue. Oui, ce n’était pas très élégant de sa part mais qu’importe, il savait que ça marchait puisque Kosmor lui rendit le geste. Ah … Même s’il ne voulait pas l’avouer, cette heure lui avait permis de retrouver le calme dont il avait besoin.

Maintenant qu’il était seul, dans sa chambre, il songea à tout ce qu’il devait faire. Couché sur son lit, des papiers devant lui, il marmonnait pour lui-même quelques paroles dont il était le seul à pouvoir comprendre le sens. Est-ce que c’était une épreuve physique qu’il devait accomplir ? Morale ? Politique ?

Il n’avait aucune idée de ce que son père désirait pour qu’il puisse le choisir comme candidat de la famille de la Vanité. Sa famille était la plus puissante parmi les sept majeures des félémons. Il était de son devoir de se comporter en tant que tel ! Mais comment faire pour que ça se termine à peu près correctement ? Autant dire qu’il n’avait pas trente-six mille solutions malheureusement. Il devait trouver … le moyen d’être bien vu.

« Ah … Je n’ai aucune idée en tête. A me demander si je devrais pas poser la question à Kosmor. Jamais je n’aurai cru qu’il serait déjà aussi loin malgré son jeune âge. »

C’en était presque rageant et il avait même une petite pointe de jalousie envers son petit frère. Ses progrès étaient tels qu’il n’y avait que peu de doute que si lui n’arrivait pas à devenir le successeur de la famille malgré qu’il soit choisi, Kosmor était encore parfaitement placé pour le remplacer. Ah … Son adorable petit frère.

« Normalement, nous devrions nous battre mais … j’y arrive pas. »

Souvent, il entendait de nombreuses nouvelles par rapport aux conflits entres frères et sœurs au sein d’une même branche de la famille de la Vanité. Celle-ci était connue pour ses querelles incessantes internes et qui pouvaient mener à quelques malheureux accidents.

Oui, accident était le terme qu’il fallait utilisé quand une personne décédait de façon assez horrible et mystérieuse. Dans ce royaume, c’était monnaie courante et rares étaient les êtres qui pouvaient se sentir relativement en sécurité. Sécurité toute relative, oui …

« Ah … Enfin bon, ce n’est pas comme si j’avais vraiment à m’inquiéter de ça. »

Il faisait justement partie de ces personnes. En étant le fils du monarque actuel du royaume des félémons, il était pourtant une cible de choix. Mais en conséquence, les visiteurs étaient très rares et lui-même ne pouvait pas sortir sans plusieurs approbations, chose qui n’arrivait guère réellement. De toute façon, il n’avait aucune raison de sortir. Seule sa propre famille comptait dans ces moments précis.

Et même quand ce n’était pas dans ces moments. Elle était l’unique chose qui lui importait dans ce monde plus que futile. Pourquoi devait-il s’inquiéter des autres félémons ? La famille de la Vanité était celle au sommet de la hiérarchie, il n’y avait pas besoin de s’intéresser à cela pour que ça lui convienne.

« Devenir plus fort, encore plus fort, oui … ah … »

Il devait se rentrer ça dans le crâne, pour être au niveau que son père désirait. Du moins, si c’était ce que son père désirait qu’il devienne, chose dont il n’était pas certain. Mais bon, maintenant qu’il avait discuté un peu avec son petit frère, tout allait devenir bien mieux, il en était sûr et certain. Tout allait s’arranger.

« Je vais le faire aussi pour lui, que je devienne au moins un grand frère dont il serait fier. Je ne peux pas le laisser avoir tous les honneurs non plus ! »

Non pas qu’il était jaloux de son petit frère, enfin, un peu quand même, vu toutes les qualités qu’il avait. Il était même certain que son petit frère allait faire chavirer bon nombre de coeurs quand il deviendra adolescent voire adulte. Il devra aussi se méfier des personnes qui tenteront de le séduire pour profiter de son niveau social.

« Enfin bon, ce n’est pas à moi de gérer tout ça et on a encore le temps. Ce n’est qu’un enfant pour le moment, rien de plus, rien de moins, hahaha. »

Alors, ce n’était pas le bon moment pour ça. Reprenant les divers papiers sur son bureau, il s’était mis à les lire avec intérêt. De nombreuses notes sur ce qui allait se passer dans un mois. La chance d’une vie, que tout le monde désirait mais que la majorité n’allait jamais pouvoir ne serait-ce que caresser l’idée. Et oui, la vie était injuste mais c’était ainsi.

Dans ce monde, il y avait les puissants et les faibles. En tant que futur héritier de la famille de la Vanité, se trouvant au sommet de celle-ci en son sein même, il ne devait laisser paraître aucun défaut. Le fait que son père lui refuse la possibilité de participer, c’était un désaveu des plus complets … et cela devant les soldats qui devaient bien rire de la situation.

« Ah … Père, vous m’avez infligé la pire des hontes qu’il soit possible à mes yeux. Pour cela, il me faut absolument me racheter et pour cela … il faut absolument que je sois choisi. Je dois … vraiment le devenir. Devenir le candidat de la Vanité. »

Maintenant qu’il se faisait tard, on vint toquer à sa porte, une servante lui déclarant qu’il était l’heure du dîner et qu’il devait donc venir à table pour rejoindre le reste de sa famille. Bon et bien, d’autres responsabilités lui incombaient visiblement et il était donc hors de question de les ignorer. Il allait devoir se concentrer sur celles-ci et pas autrement.

« Ah … J’arrive tout de suite. Je serais présent d’ici quelques minutes. »

Dire qu’il devait se retrouver face à son père. Bien qu’il ne lui en voulait pas indirectement, sachant parfaitement que si son père ne voulait pas de lui en tant que candidat, c’était pour une bonne raison, le fait de dîner avec ce dernier n’était guère plaisant à imaginer. Mais bon, il était son fils, il lui devait le respect et il le respectait sans aucun problème. Il considérait son père comme un excellent monarque bien qu’il désirait énormément de ses enfants.

« Je ne peux pas lui en tenir rigueur, un échec causerait beaucoup trop de déshonneur. »

Le déshonneur, il n’avait que ce mot à la bouche mais c’était bel et bien le terme le plus important à retenir en tant que membre de la famille de la Vanité. Ah … Il n’avait pas envie d’y réfléchir plus longtemps mais cette pensée le taraudait beaucoup trop. Pourtant, il n’était pas le genre de jeune homme à s’enfoncer délibérément dans une complexité inutile mais à l’heure actuelle, dans cette situation, depuis cette scène dans la salle du trône, tout se remémorait à une vitesse folle dans sa tête.

« Père, je suis arrivé, comme vous le désiriez. »

« Bien, Zéran. Tu peux t’asseoir. Ton frère Kosmor est déjà là bien qu’il préférait attendre que tu sois arrivé pour commencer à manger. »

« Tu n’étais pas obligé, Kosmor, tu sais. Surtout si tu as faim après ton entraînement. Enfin, je tiens à m’excuser de mon retard. » continua de dire Zéran en hochant la tête.

« Nous allons considérer que ce n’est pas bien grave même s’il faut éviter que cela se reproduise, d’accord ? J’imagine que ta déception était grande cette après-midi, n’est-ce pas ? »

« Tout de suite les pieds dans le plat, père. C’est juste une brève infortune qui me touche mais je n’en tiens guère compte si cela peut vous rassurer. »

« Il te reste un bon mois pour trouver les raisons qui m’ont poussé à ne pas te nommer candidat tout de suite et ainsi à changer pour que mon avis diffère à ce moment précis. D’ailleurs, en parlant de candidat, je vais bientôt rencontrer ceux qui proviennent des autres familles Il semblerait que leur décision soit arrêtée depuis bien longtemps. »

« Ces familles prétendent pouvoir égaler la nôtre, père, mais c’est bien pour la famille de la Vanité que je veux devenir notre candidat ! »

« Et ce n’est pas en pensant en solitaire que tu pourras devenir le futur monarque de notre royaume. Le royaume ne tourne pas qu’autour d’un seul homme mais de toute une nation. »

« Je le sais parfaitement, père … mais la famille de la Vanité … »

« Est peut-être celle qui a régné depuis des générations ancestrales mais qu’importe. »

« Qu’importe ? Comment ça, qu’importe ? »

« Car ce royaume ne s’est pas fondé qu’avec seulement la puissance de notre famille mais aussi celle des six autres. Sans elles, nous n’aurions jamais gagné contre les célestiens. »

Grrr. Un petit grognement arriva aux lèvres de Zéran. Les célestiens. Ces êtres ailés étaient l’abomination venue du ciel. Les ennemis mortels des félémons et cela depuis des temps immémoriaux. Une guerre continue et perpétuelle entre leurs deux races, toujours présente actuellement. Et il n’y avait rien pour empêcher tout ça, loin de là.

« Mais il vous faut quand même reconnaître que notre famille est la plus grande ! »

« Zéran. Combien de fois devrais-je te le répéter ? Ce n’est pas ainsi que ça se passe, loin de là. Ce n’est pas en nous considérant supérieurs aux autres familles que nous nous en sortirons. La famille de la Vanité, n’est-ce pas celle de cette dernière mal-placée. Nous sommes forts, nous sommes puissants, nous sommes sans égaux et au sommet des félémons mais ça ne veut pas dire que nous devons ignorer nos concitoyens. »

Son père … Il savait parfaitement qu’il avait raison sur toute la ligne mais non. La famille de la Vanité méritait ce nom et ce titre. Bien sûr, il n’était pas possible de diriger un royaume aussi grand qu’avec sa propre famille … mais considérer les autres familles comme toutes aussi importantes ? C’était tout simplement impossible à concevoir. Il ne pouvait pas s’y plier et cela, qu’importe ce que son père pensait.

« Tu as un mois pour changer ce mode de pensée. Un long mois pour commencer à modifier tout ce qui faisait ta personnalité. »

« Je ne pourrais pas être quelqu’un de différent simplement pour devenir un candidat, père. »

« Dites, est-ce que vous vous disputez, grand frère ? Père ? Ce n’est pas bon les disputes. Ça fait refroidir le repas. Vous devriez manger avant qu’il ne soit trop froid hein hein ? Vous n’êtes pas d’accord tous les deux, dites ? » coupa le garçon à la mèche noire.

« Bien entendu que nous le sommes, je suis désolé, Kosmor. Père, je garderai vos paroles sagement ancrées dans ma mémoire. Nous devrions écouter Kosmor. »

« C’est exact. Mangeons donc, Kosmor, avant que ça ne soit trop froid pour que cela soit digeste. Nous avons eut chacun une rude journée. » termina de dire le seigneur des lieux mais aussi du royaume des félémons, Zéran baissant la tête dans son assiette après ses paroles.

Un mois. Il se répétait inlassablement cette date limite. Un mois … Et même si maintenant le repas était devenu bien triste et silencieux, il jeta un bref regard à son petit frère qui tentait de lui sourire comme pour le remercier de bien l’avoir écouté. Ah … Son petit frère adoré, bien entendu, qu’est-ce qu’il ne ferait pas pour lui, n’est-ce pas ?

Peut-être qu’il valait mieux en apprendre un peu plus sur les autres familles des félémons ? Bien entendu, il connaissait leurs noms et aussi leurs localisations mais peut-être qu’un rappel ne lui ferait pas de mal. Et une autre pensée lui avait traversé l’esprit : A quoi est-ce que les candidats des différente familles pouvaient ressembler ? Il en avait aucune idée.

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