Chapitre 1 : Une nouvelle vie

ShiroiRyu
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Chapitre 1 : Une nouvelle vie

« Encore une nouvelle affaire pour vous, maître Ric Aula. » murmure une voix féminine et douce alors que je lève la tête de mes nombreux papiers.

« Je croyais t’avoir déjà demandé de ne pas m’appeler maître. » rétorqué-je avant d’émettre un petit grognement significatif de mon mécontentement.

Il faut dire qu’avec le peu de place que j’ai autour de moi, j’ai l’impression d’étouffer. Je suis dans un bureau rempli de différents documents, livres, vêtements et autres affaires plus ou moins utiles. De même, il est difficile pour moi de me déplacer correctement dans tout ce fatras autour de ma personne. Enfin bon … Ce n’est pas le plus important pour moi.

« Mais je pense que c’est ainsi que je dois vous appeler, maître Ric Aula. »

« Je vais sérieusement me fâcher, Lania. Me suis-je bien fait comprendre ? »

Lania est une Gardevoir qui m’accompagne maintenant depuis plusieurs mois. Oui, ça fait plusieurs mois que je suis installé en Inglaterre depuis … ces événements. Je me suis coupé du monde dans lequel je vivais depuis des années pour commencer une nouvelle vie. Mais ça ne veut pas dire que j’ai abandonné ce que je faisais auparavant. J’ai ouvert ma propre agence de détective bien que je suis le seul à l’intérieur. Enfin, presque seul … Il faut dire que Lania est plus que spéciale.

Elle est issue d’une série d’expériences dont je n’ai guère vraiment les détails. Tout ce que je sais, c’est qu’elle est une sorte de mélange entre une femme et une Gardevoir. Ou plutôt, pour aller directement au but : elle a une poitrine généreuse et son corps n’est pas si différent de celui d’une humaine. Bref, d’autres soucis étaient présents quand je l’ai rencontrée la première fois mais ce n’est plus important dorénavant.
D’ailleurs, je me nomme maintenant Ric Aula pour une seule bonne raison : le changement d’identité. Je ne veux pas que l’on sache que je suis encore vivant même si je me doute que c’est déjà fait. Ah … Mais voilà, je ne suis plus Auré mais Aula. Le changement peut
paraître ridicule mais ce n’est rien du tout. Je vois Lania qui se penche vers moi, un dossier en main alors qu’elle me laisse voir son décolleté généreux.

« Lania, si c’est encore une tentative pour que je te retire tes menottes, je pensais avoir été clair à ce sujet : je refuse. »

« … … … Mais pourquoi cela ? Je ne pense pas vous faire de mal, maître Ric. » murmure la jolie créature aux yeux dorés et aux cheveux bleus bien que sa peau soit entièrement blanche.

« Je n’ai pas à te répondre à ce sujet, c’est aussi simple que ça. »

« S’il vous plaît, je veux vraiment être libre de mes chaînes. C’est monstrueux de votre part. Je ne compte pas en profiter. »

Et alors ? Je la regarde en fronçant les sourcils. Elle peut dire tout ce qu’elle désire, ça ne change rien à mon point de vue sur la question. Mais ce n’est pas la première fois qu’elle me demande une telle chose. Il faut dire qu’actuellement, elle ne peut faire que cela car elle est aussi faible qu’une humaine. Du moins, on peut dire ça comme ça. Et pour une seule et unique raison : les deux menottes roses qu’elle porte aux bras. Du moins, des menottes sans aucune chaîne entre elles. Mais elles sont terriblement efficaces puisqu’il s’agit tout simplement de retirer les pouvoirs de la Gardevoir mais aussi sa lubricité.

« Il en est hors de question. Dois-je te rappeler ce qui se passait la première fois ? »

« Je ne contrôle pas parfaitement les élans de mon corps, je suis désolée. Mais il s’avère que je pense réellement à vous et que je veux que vous soyez mon dresseur. »

« Ton dresseur égal ton amant. Et je n’ai pas envie de coucher avec une pokémon pour une raison aussi débile. Maintenant que tu m’as donné le dossier, tu peux retourner à ton travail. » répliqué-je avec un peu d’énervement.

Cela me fait un peu mal au cœur de la voir partir avec dépit et tristesse mais c’est ainsi que ça doit se passer et pas autrement. Je ne suis pas assez … dingue pour penser à une telle éventualité envers Lania. D’ailleurs, je me suis un peu renseigné sur cette Gardevoir et je lui ai demandé plusieurs renseignements à son sujet.
J’ai dû les payer de façon assez … spéciale puisqu’il s’agissait d’un payement en nature et encore une fois, rien que le fait d’y penser me dégoûte. Enfin non, pas complètement. Disons que ce n’était rien de bien horrible ou vulgaire, c’était juste un enlacement prolongé. Je ne lui en avait pas donné plus. Mais ce dont je m’en voulais, c’était bien d’avoir ressenti de l’affection et de la tendresse … comme si j’avais serré une femme dans mes bras alors que ce n’était qu’une pokémon. Voilà tout. Mais ce qui était fait était fait.

Et même si je trouve cela repoussant, je l’ai fait et je ne peux pas retourner en arrière. Mais maintenant, je sais des choses sur lesquelles je m’étais trompé. Tout d’abord, j’ai décidé d’écrire et de remplir des dossiers portant le nom des affaires que j’ai accomplies. La première concernant Lania porte le nom de « La perle Pokémon ». Mais voilà, Lania n’est pas la représentation d’une perle mais d’une pierre : La Lapis-Lazuli. Cela se voit au final dans ses cheveux et ses yeux. Une pierre bleue avec des parcelles dorées.

Enfin … Ce n’est pas le plus important et j’ai autre chose à faire. Car oui, j’ai décidé de me renseigner au sujet de cette organisation qui a créé Lania. Du moins, qui l’a rendue ainsi. Je sais que je me rapproche peu à peu de son nom et à partir de là, je sais aussi que cela me permettra alors de connaître toute la vérité à ce sujet, du moins, de partir sur de nouvelles bases … saines ou non.

Ah … Je commence à fatiguer et quand je vois les nombreux dossiers devant mes yeux, je suis déjà fatigué avant même d’avoir commencé. Je ferai mieux d’abandonner pour la journée. De toute façon, je suis occupé ce soir. Je me lève de mon fauteuil avant de me diriger hors de mon bureau. La seconde pièce est toute aussi grande et sert simplement de réception où la Gardevoir fait son office. Elle m’aperçoit, ses yeux dorés sur moi.

« Où est-ce que vous comptez aller, maître Ric Aula ? » demande-t-elle doucement.

« Comme d’habitude … Je vais voir mon informateur. »

« Voir votre informateur. Ce n’est pas le moment pour cela. »

« Hum ? Et en quoi ? Je suis libre d’aller le voir quand je le désire, Lania. N’oublie pas ta place, c’est compris ? » répondit-je avec une pointe d’agacement.

Même si elle est bien plus docile et calme qu’auparavant, il y a certains moments où elle réagit de la sorte et c’est plus qu’exaspérant. Je tente de me calmer alors qu’elle reprend :

« C’est un fléau … Qui vous dit que ce n’est pas du double jeu ? »

« Car je lui fais confiance, contrairement à toi. De même, je vais être sur le point d’obtenir le nom de l’organisation qui t’a créée. Tu devrais être plutôt satisfaite. »

« Satisfaite ? D’être enchaînée alors que je voudrai être libre … et vous garder contre moi. » murmure la Gardevoir avec un petit signe de dépit.

« Il faut vraiment que tu arrêtes avec ça, c’est problématique. Je me demande même si je ne devrais pas t’emmener voir un psychologue pour pokémons. »

« Et qu’il se pose des questions au sujet de mes seins ? Libre à vous. »

Tsss ! Qu’est-ce qu’elle peut m’énerver ! Qu’est-ce qu’elle peut me prendre la tête quand elle parle ainsi ! Je me positionne en face d’elle et elle m’offre alors une vue pigeonnante sur son décolleté. Mais ça ne marche pas, elle doit le savoir à force. Je frappe du poing sur le bureau à partir duquel elle travaille et reprend :

« Si tu ne veux faire aucune amélioration, libre à toi de partir, c’est compris ? Je te rappelle ce que j’ai perdu à cause de ta petite personne ? Hein ? »

« Je ne voulais pas… que ça se passe ainsi. »

« Oui, bien entendu, mais ça s’est passé comme ça ! Tout simplement parce que tu es venu dans mon monde ! Je suis bien gentil mais il ne faudrait pas me pousser à bout ! »

« Je n’ai jamais voulu ça ! C’est tout ! Tu dois me croire ! Je … Je veux juste … Je pense juste que tu es celui avec qui je dois me lier … »

Et voilà qu’elle recommence à faire la petite Gardevoir timide. Dommage que je ne sois pas attendri. La mort de mon meilleur ami, celle du seul souvenir de mon père, celle de celui que je considérais comme un père, il y a tellement de choses que je peux lui imputer.

« On en a assez discuté à ce sujet, c’est clair ? Maintenant, si tu veux bien me laisser tranquille, je vais m’en aller. »

« Ah ! Mais attends un peu … Tu seras là ce soir ? »

« Et en quoi est-ce que ça te concerne ? » demandé-je avec une pointe d’énervement.

Elle ne répond pas, ne faisant que baisser la tête. Tsss … Voilà pourquoi elle m’énerve des fois. J’ai pas envie de m’emporter contre elle mais on dirait qu’elle fait tout pour que ça soit le cas. Je passe ma main sur le sommet de son crâne avant de reprendre :

« Je verrais de toute façon. Tu peux aller dormir si je rentre trop tard. »

« Dans ton lit ? » demande-t-elle sans que je ne cherche à lui donner ma réponse.
De toute façon, qu’importe ce que je dis, elle ne se prive pas pour y aller si je rentre trop tard. Ca ne date pas d’aujourd’hui, ça ne s’arrêtera pas demain. Je quitte la pièce et donc le bureau dans lequel j’officie avant de marcher à pied dans les ruelles sombres de la ville de Landre, capitale de l’Inglaterre.

« Hey beau gosse, tu veux monter ? » me demande une voix féminine.

Encore l’une de ces femmes qui est prête à vendre son corps pour un peu d’argent … Argent qui partira de toute façon en grosse majorité chez ceux qui les dirigent. Néanmoins, je me retourne pour apercevoir une jeune femme aux cheveux bouclés de couleur brun. Elle est vraiment très peu vêtue, portant des bas de couleur noir, une mini-jupe vraiment très petite mais aussi un haut moulant et ouvert pour permettre d’apercevoir une partie de sa poitrine.

« Hélène. Comment vas-tu ? » demandé-je avec un sourire.

« Tu montes ou tu vas me regarder comme ça ? »

J’émets un petit rire avant de dire que oui. Elle m’emmène dans un immeuble, celui où elle officie d’habitude. Elle tourne la clé dans une serrure, m’invitant dans son appartement. Ou plutôt, l’endroit où … elle se vend. Je m’installe sur le lit alors qu’elle referme la porte derrière elle. Je tends mes bras pour que la jeune femme s’insinue à l’intérieur.

« Ah … Toujours aussi musclé … Et toujours aussi sale, n’est-ce pas ? »

« Disons que je transpire énormément dans ce bureau. Je me vois mal ouvrir la fenêtre et … »

« Ca ne fait rien. Tu veux prendre une douche ? Ca paraîtra plus crédible non ? » dit-elle en rigolant alors que j’acquiesce d’un hochement de tête avant de demander :

« Tu ne veux pas m’accompagner plutôt ? Ca sera encore plus crédible. »

« Arrête donc tes bêtises, Ric. Tu sais parfaitement que je refuse ça. »

« Et même si je cherchais à payer tes services ? Réellement, je veux dire … » murmuré-je avec lenteur alors qu’elle détournait son regard émeraude.

« Je refuserai encore une fois. Tu vaux mieux que ça … Vas te laver maintenant. »

« Oui, m’dame Hélène. » terminé-je de dire avant de m’enfoncer dans la douche.

« Et tu as intérêt à bien te frotter derrière les oreilles ! »

J’éclate de rire à l’écoute de ses dernières paroles tout en refermant la porte derrière moi. La jeune femme va m’attendre de toute façon. Nous sommes quand même bien plus qu’un simple client et une « vendeuse » de charme. Oui … C’est comme ça que je conçois ma relation.

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