Chapitre 108 : Des soins bien spéciaux

ShiroiRyu
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Chapitre 108 : Des soins bien spéciaux

« Il vaut mieux que nous continuons à avancer, Loa. Mes blessures sont superficielles. »

« Mais qu’est-ce que je viens de te dire ? Non et non. Tu m’accompagnes et tu te tais, est-ce bien compris ? » dit la jeune femme aux cheveux verts, Kéran faisant un petit air ronchon. « Et pas besoin de faire cette tête, Kéran. Tu sais parfaitement que ça ne marche pas avec moi, n’est-ce pas ? Alors stop, s’il te plaît. Il faut soigner tes blessures. »

« J’en ai pas envie. Je peux me débrouiller seul. Ce n’est pas des blessures très graves. Ce n’est rien d’important, Loa ! C’est tout ! »

Il n’avait pas envie de retirer son haut, loin de là. Pas avec tout ce qu’il avait comme … cicatrices. Il fallait dire que les coups de fouet, il pouvait encore les sentir à distance. Brrr … Non … Il ne voulait pas y penser, pas du tout même. Pas du tout. Il repoussa faiblement Loa, cherchant à sourire avant de reprendre sur une voix plus douce :

« Désolé mais comme c’est assez personnel, si je veux me soigner, je préfère que ça soit par moi-même, Loa. Est-ce que tu comprends ce … »

« Je comprends parfaitement mais ça ne veut pas dire que je dois accepter pour autant. Est-ce à cause de … ton corps, Kéran ? »

« De ton corps ? Qu’est-ce qu’elle bara … » commença à dire Katérina avant de s’arrêter dans ses paroles. Kéran tourna son visage vers elle, la fixant quelques instants avant de reposer ses yeux sur Loa. Il fit un petit mouvement du doigt au niveau des lèvres pour lui dire de se taire à ce sujet. Il n’avait vraiment pas envie d’en parler, c’est tout.

Pourtant, maintenant, il sentait le regard accusateur de Katérina sur lui. S’il y avait bien une chose qu’elle détestait, c’est qu’il lui cache la vérité. Mais bon, voilà, il n’avait pas envie d’en parler, il en avait pas envie, c’est tout. Bon … Par contre, maintenant qu’ils en avaient fini avec Hansanio et le village, est-ce qu’ils ne pouvaient pas plutôt se rendre vers la montagne au lieu de se préoccuper de lui ?

« Katérina, Loa, nous accélérons le pas. J’aimerai qu’avant la tombée de la nuit, nous puissions être au bord de la montagne de fer. »

« Comme tu veux … Comme tu veux … bien que rien ne presse hein ? »

« Pas vraiment mais ça ne change rien au fait que j’aimerai que l’on n’avance plutôt que de rester sur place. On ne va pas se reposer. Surtout quand on voit l’immensité de cette montagne. Je sens qu’on va y passer quand même un sacré bout de temps dans le fond. »

« D’accord, d’accord. J’ai compris le message, Kéran. J’ai compris … Bon, par contre, pour ce soir … Si tu peux aller chasser plutôt. »

Les yeux de Loa se posèrent sur Katérina. Même si elle n’avait pas cité son nom, il était facile de savoir qu’elle la ciblait dans ses propos. Ce genre de rancunes était vraiment tenace, très tenace même. Mais après … Est-ce que bon … Non. Ce n’était pas facile à pardonner. Leur faire manger de l’humain ? Et puis quoi encore ? Cette fille était folle !

Finalement, lorsque la nuit tomba, le jeune homme aux cheveux blancs était parti, laissant Loa mettre les deux tentes. Les deux ? Car oui, Katérina avait décidé de ne rien faire. Rien du tout même. La jeune femme aux yeux dorés ne faisait que fixer Loa, sans même lui parler alors que Kéran mettait un certain temps.

« J’espère quand même qu’il n’est pas tombé sur des spectres … »

Loa avait pensé à voix haute alors que Katérina ne lui répondait pas. Elle ? Elle ne se faisait aucun souci pour Kéran. Après la petite démonstration du jeune homme, il fallait dire qu’il n’y avait vraiment pas de quoi s’en faire dans le fond.


Kéran revint finalement, portant un Lockpin sur ses épaules. Katérina trembla sur le moment, observant le cadavre de la créature alors qu’une petite voix lui chuchotait doucement :

« Oh … Tu vois ? Tu es punie … S’ils devinent ce qu’il en est réellement, tu … »

« Les Lockpins sont immangeables ! Il ne faut surtout pas goûter à leur viande ! » s’écria Katérina sur un ton légèrement apeuré.

« Mais qu’est-ce que tu racontes, Katérina ? Et tu prends enfin la parole ? Et tu sais, entre un Lockpin et de la viande d’humain, mon choix est fait. »

Kéran avait pris la parole, disant cela sur un ton légèrement irrité alors que Katérina semblait décontenancée. Non … Non ! Elle était risible ! Vraiment risible et pathétique ! Elle ne voulait pas manger de Lockpin ! Elle devait leur en … empêcher.
Pourtant, elle n’en fit rien. Kéran avait dépecé la créature avant de commencer à servir le repas. Bien qu’il lui en voulait, il n’avait quand même pas hésité à lui donner à manger. Elle le remercia d’une voix très faible avant de manger de son côté.

« Hum ? C’est bizarre quand même ce goût. » murmura Loa.

C’était le moment où ils allaient découvrir, elle en était sûre et certaine. Il suffisait de lire la surprise dans leurs regards pour être sûre qu’ils avaient compris. Ah … Quelle idiote, mais quelle idiote. Elle foutait tout en l’air. Elle le savait pertinemment ! Elle le savait parfaitement ! Elle le savait … Elle le savait …

« Je n’ai pas rajouté d’herbes ou autre, Loa. C’est peut-être pour ça ? C’est de la viande « naturelle » si tu préfères. Je pense que c’est ça qui est étrange. »

« Peut-être … Je ne sais pas. J’avais l’impression d’en avoir déjà goûté mais bon, ce n’est pas la première fois que je mange du Lockpin non plus. »

« Hahaha … Moi, c’était plutôt des Laporeilles. Les Lockpins sont quand même plus rares. Je dois t’avouer que je me sens un peu mal de manger de si jolies créatures. »

« Manger ou être mangé. Voilà tout. Il n’y a rien d’autre, Kéran. Moi aussi, ça m’attriste mais nous n’allons pas mourir de faim à cause de ça non ? C’est la chaîne alimentaire et le cycle de la vie, c’est monstrueux de dire ça mais … »

« Je suis d’accord, Loa, parfaitement d’accord même. Tu as déjà fini ? » demanda Kéran en voyant Katérina qui posait son assiette près d’eux avant de s’éloigner et de s’enfoncer dans les petits bois. Il fallait dire qu’ils avaient trouvé un coin plutôt tranquille, au milieu des arbres. Où est-ce qu’elle allait ?


Après le repas, Loa signala qu’elle allait se coucher, Kéran murmurant qu’il finissait de nettoyer ses couverts et de nourrir ses pokémons. De même, il attendait le retour de Katérina au cas où. Car elle était quand même partie depuis bientôt une heure. Finalement, il en eut assez d’être aussi patient et décida d’aller se coucher.

Pourtant, quelques temps après, alors qu’il était plongé à moitié dans son sommeil, il sentit quelqu’un qui venait dans la tente. Katérina ? Elle n’aurait quand même pas osé faire ça, n’est-ce pas ? Surtout pas après tout ce qui s’était passé.

« Lockpin. C’était du Lockpin. » murmura faiblement la voix de la jeune femme alors qu’il ouvrait en grand ses yeux. Du Lockpin ? Qu’est-ce qu’elle voulait dire par là ? Non … Ce n’était quand même pas ce qu’il pensait.

De la nourriture … Enfin … La viande de Katérina, ce n’était pas de l’humain ? Mais du Lockpin ? Il voulut se retourner mais il valait mieux ne rien dire et ne pas montrer qu’il était éveillé. Non … C’était mieux de rien faire. De la laisser parler. Qu’est-ce qu’elle était en train de faire ? Elle le forçait à se retirer du sac de couchage, Kéran fermant les yeux sans réagir. Qu’est-ce qu’elle …

« Ces blessures même mineures peuvent causer un léger problème. Il faut que je te soigne maintenant avant que ça ne s’aggrave. Je ne voudrai pas que ça soit le cas … »

Qu’est-ce qu’elle racontait cette pauvre fille ? Elle commençait à perdre la tête non ? Enfin non … Il retrouvait une Katérina qu’il aimerait tellement revoir plus souvent. Mais par contre, qu’est-ce qu’elle était en train de faire ?
« Je sais que tu ne dors pas, Kéran mais laisse-toi faire. Ne bouge pas et … »

Que … NON ! Il en était hors de question ! Il sentait les mains de Katérina qui plongeaient sous son haut. Des mains qu’il repoussa violemment, faisant tomber la jeune femme sur le côté. Celle-ci fut plus que surprise voire même un peu choquée.

« Mais qu’est-ce qui te prend ?! J’allais te soigner, bordel ! »

« Je … Je n’ai pas besoin de soins ! C’est compris ? J’en ai pas besoin, Katérina ! Désolé mais non … Je n’ai pas besoin que tu me soignes ! »

« Bordel … Toi … Tu me caches quelque chose. Je ne sais pas ce que c’est mais je ne vais pas tarder à savoir ce que c’est ! »
Sans crier gare, elle se jeta sur lui, Kéran et elle commençant à rouler sur la tente alors qu’il cherchait à se débattre. NON ! Il n’avait pas envie qu’elle voit ses cicatrices ! Non ! Il n’avait pas envie qu’elle sache à ce sujet ! Elle n’avait pas à se préoccuper de ça ! Pourtant, elle semblait y mettre pas mal de force puisqu’elle tentait de lui bloquer les bras et les pieds.

« Qu’est-ce qui y a de spécial sous ce t-shirt ? T’as un troisième téton ? De la poitrine ? Te fout pas de ma gueule ! »

« Me touche pas ! En quoi est-ce que ça te concerne d’abord ? Arrête ! Lâche-moi ! »

« Jamais, tu vas me dire ce qui se passe sinon tu te laisses soigner ! »

« Ni l’un, ni l’autre ! Est-ce bien compris ? » répondit le jeune homme aux cheveux argentés, repoussant Katérina sur le côté avant de dire : « Maintenant, si tu veux bien aller dormir tranquillement, tu peux le faire dans la tente. »

« Toi … Tu ne perds rien pour attendre, est-ce bien clair ? Je saurai ce qui se passe avec ton corps, ce que tu me caches ! Tu vas être forcé de me le dire ! »

Oui, oui. Un jour … Peut-être. Il se coucha sur le dos, son visage penché sur le côté pour observer Katérina. Celle-ci se couchait elle aussi dans la tente, montrant par-là que la hache de guerre était enterrée … mais elle n’était pas l’unique hache. Il y en avait tellement …

« Dors bien, Katérina. Ca me fait bizarre de te dire ça. »

« Après combien de temps ? A peine une ou deux journées. »

Il ne répondit pas, fermant les yeux tout en restant quand même méfiant. Oui … Il ne voulait pas qu’elle découvre les traces des nombreuses tortures qu’il avait subies. Cela allait être difficile à cacher mais il était sûr de pouvoir y arriver avec un peu d’effort.

Le lendemain matin, ce fut la tête recouverte par deux objets de forme sphérique et constitués de chair qu’il fut réveillé. Katérina s’était encore endormie contre lui … ou plutôt sur lui. Elle semblait même le tenir fortement contre elle d’après les mains posées sur ses hanches. Elle ne semblait pas vouloir quitter le jeune homme. A croire qu’elle avait attendu qu’ils fassent la paix pour faire une telle chose.

« Si seulement elle ne possédait pas cette chose … Je crois que … »

Il croyait que quoi ? Que tout simplement, il n’aurait pas hésité plus longtemps. En fait, là … La voir si proche de lui encore une fois, il en avait terriblement envie. Avec lenteur, il commença à caresser les hanches de Katérina, ses yeux rivés sur le décolleté offert par la tenue légère de la jeune femme aux cheveux argentés. Gloups … Il en avait vraiment envie oui … Il avait envie d’aller plus loin.

« Hmmmm … Attends un peu, Kéran … »

« De quoi ? » demanda-t-il, s’attendant à une réponse qui n’arriva pas.

Visiblement, elle était encore endormie d’après ce qu’il pouvait voir chez la jeune femme aux cheveux argentés. Rah ! Il commença à caresser le sommet du crâne de Katérina, l’embrassant faiblement sur le front. Il n’osait pas le faire plus bas, de peur de la réveiller mais surtout de trop … en profiter. Peut-être qu’un moment ? Peut-être ? Il ne savait pas … Il ne savait pas du tout comment faire exactement. Il n’avait jamais eu … de petite amie.

Et autant dire que s’il envisageait d’aller plus loin avec Katérina, il allait devoir supporter … cette bosse bien trop visible dans la culotte de la jeune femme. En fait, non, elle n’était pas visible spécialement. C’est juste que maintenant, il ne puisse s’empêcher de s’imaginer ce qu’il y avait à l’intérieur. Puis, quand même, Katérina lui avait « tout » montré.

« C’est vraiment compliqué tout ça … »

« Kéran, je sais ce qui se cache sous ton haut. » murmura la jeune femme, ses yeux dorés rivés vers lui. Hein ? Quoi ? Elle était réveillée ? Et elle venait de dire quoi là ?

« Qu’est-ce que tu … racontes encore ? Qu’est-ce qu’il y a sous mon haut ? »
Il avait demandé cela avec neutralité. Si elle ne mentait pas, elle le lui dirait. Par contre, après ce qu’il venait de dire, il savait qu’elle ne disait pas la vérité. La preuve fut qu’elle plaça ses mains sous son t-shirt, prête à le soulever.

« On va bien voir ça tous les deux de toute façon ! »

« AH NON ! Il en est hors de question, Katérina ! C’est comme si je cherchais à savoir ce qu’il y a sous cette tenue bleue que tu portes ! » hurla le jeune homme, recommençant à se mouvoir et à repousser les mains de Katérina. Il commença à rouler avec elle jusqu’à finir sur elle, ses mains posés sur ses bras pour les retenir. Il était à moitié avachi sur la jeune femme, la regardant longuement alors qu’elle ne bougeait plus.

« Qu’est-ce que tu attends ? Tu veux me décevoir encore une fois, Kéran ? Après ce qui vient de se passer ? Et pour le coup de la nourriture, je … »

« J’ai eu ma réponse hier mais arrête avec ce genre de blagues idiotes. Elles n’étaient pas drôles du tout, compris, Katérina ? »

« Ce n’était pas censé être une blague ! Tu crois vraiment que je ferai ça ? »

« Oui. » rétorqua le jeune homme sans cligner des yeux pour lui montrer tout le sérieux dont il faisait preuve. Oui, il le pensait réellement. Qu’elle le veuille ou non. Il avait pensé à ça. Pourtant, en regardant la jeune femme … Il savait aussi que ce n’était pas pour faire une blague qu’elle avait dit ça. Oui, elle était capable de faire des blagues stupides mais ce coup du Lockpin qui était devenu de la viande humaine.

« Qu’est-ce qu’il y a ? Pourquoi est-ce que tu me regardes comme ça, Kéran ? »

« Pour rien … Pour rien … Tu viens chasser avec moi pour ce matin ? Comme ça, je fais une petite surprise à Loa avant qu’elle ne se réveille. »

« Si elle est pas déjà réveillée à cause du bordel qu’on a fait. Et je fais pas ça pour elle. » répondit Katérina, attendant qu’il se pousse.
Chose qu’il fit après une trentaine de secondes, prenant la main de Katérina pour la remettre debout correctement. Il quitta la tente avec elle, remettant un peu de bois pour allumer à nouveau un feu avant de s’éloigner. Au moins, cette petite histoire s’était rapidement terminée.

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