Chapitre 12 : Traître

ShiroiRyu
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Chapitre 12 : Traître

La nuit était passée rapidement, très rapidement mais le jeune homme n’avait pas dormi. Il avait écouté d’une traite les paroles de Pygmalia … Il commençait à mieux la comprendre … à mieux la cerner … Mais ce n’était pas suffisant, loin de là même. Il avait besoin d’en savoir encore plus au sujet de l’adolescente … mais comment faire ? Ah … Lorsque le soleil se leva dans le Microcosme Pokémon, c’était à peine s’il avait réussi à dormir une ou deux heures. Quelques cernes aux yeux, il eut le droit à une remarque cinglante de la part de Pygmalia.

« Non mais c’est quoi cette tête de déterré ? Tu sais … La nuit, les gens normaux DORMENT. J’espère que tu n’as pas fait de conneries pendant que je dormais car sinon, tu risques de le regretter amèrement, c’est bien compris ? » dit-elle avec une légère véhémence.

« Je … Je n’ai rien fait ! Je n’ai rien fait de tout cela ! AHHHHH ! » dit-il en commençant à bâiller longuement devant Pygmalia. Celle-ci plaça son poing dans le ventre du jeune homme, le faisant pouffer sous la puissance du coup.

« NON MAIS PUREE ! Tu pourrais avoir un peu plus de décence ou quoi ?! Tu oses bâiller devant moi ?! Sans même mettre la main devant la bouche ? »

Le corps arqué en avant, il toussa plusieurs fois, cherchant sa respiration alors que le père et la mère du scientifique souriaient devant ce spectacle plus qu’amusant. L’adolescente prit son petit-déjeuner, Gélator allant se passer de l’eau sur le visage dans un petit ruisseau crée spécialement pour les pokémons. Comme ils étaient tous ensemble, les pokémons n’osaient pas les attaquer et c’était tant mieux car sinon, cela aurait crée plus de soucis que prévu.

« Bon … Pendant que vous vous réveillez correctement, je vais essayer de communiquer avec les autres pour avoir de leurs nouvelles. » vint dire le père en se levant, s’éloignant de son côté pour ne pas être dérangé pendant la conversation.

Hum ? Elle était gênante pour qu’il parte comme ça ou quoi ? Elle n’aimait pas vraiment ce genre de réflexions, attention … Enfin bon … Elle n’allait pas se prendre la tête avec ces histoires. Il valait mieux s’occuper de tout ça plus tard. Une quinzaine de minutes plus tard, le père de Gélator revint, l’air contrarié. Sa femme lui demanda :

« Que se passe t-il, mon amour ? Un souci avec les autres ? Ne me dit pas que tu n’as pas réussi à communiquer avec eux … quand même ? »

« Malheureusement, deux d’entre eux sont injoignables. J’ai aussi appris que cet imbécile d’Aranos Malkan a décidé de faire route seul. Heureusement que j’avais prévu le coup et que j’avais exprès demandé à un second scientifique de les accompagner. De l’autre côté, nous sommes encore loin d’avoir des nouvelles de notre côté. Normalement, l’un des groupes devrait se rapprocher de son point d’ici ce soir. A partir de là, nous aurons alors plus d’amples informations à ce sujet. »

« Et pour les pokémons … Est-ce que vous avez demandé si ils étaient énervés chez eux aussi ? » demanda l’adolescente aux yeux rubis.

« Hum ? Bonne question … mais oui … Et il semblerait que les pokémons soient tous au même statut … ce qui est étrange et plus que déplaisant à savoir d’ailleurs. »

Oui … Savoir que les pokémons étaient dans cet état n’était pas une bonne nouvelle. Mais ça … Ils ne pouvaient rien faire, n’est-ce pas ? Ils allaient passer une nouvelle journée à essayer de se rapprocher de la zone où se rendre. D’après ce qu’elle avait compris, ce n’était pas trop loin de la zone volcanique où Gélator l’avait emmené pendant la petite semaine bien tranquille. AH ! La semaine bien tranquille !

« Je n’ai pas prévenu Héméra … de mon retard ! » s’écria t-elle subitement alors qu’elle était sur le dos du Galopa. Sans s’arrêter pour autant, Gélator lui dit :

« Qui est cette Héméra … Ce n’est pas la Gardevoir que j’ai cru apercevoir quelques fois, Pygmalia ? Elle est assez spéciale non ? Voir même unique. »

« Ne t’approche même pas d’elle, pervers. Elle est amoureuse de mon père ! » dit l’adolescente tandis que le jeune homme semblait surpris. Il balbutia :

« Je ne pensais pas à une telle chose ! Je ne suis pas de ce genre ! J’aime les femmes réellement femmes … Pas les semblant de femmes ! »

« … … … Tu as intérêt à t’excuser si tu es en train de parler de moi … comme semblant de femme. » grogna l’adolescente, son enlacement devenant beaucoup plus violent.

« Je parlais de la Gardevoir ! De rien d’autre ! Arrête de t’imaginer des choses ! »

« … … … Héméra est très belle comme pokémon et comme femme ! C’est bien compris ?! »

Ca ne servait à rien de discuter avec elle. Autant se confronter à un mur, il y aurait alors plus de chance … Mais bon … Il valait mieux ne rien dire du tout. Il resta définitivement muet, supportant les nombreuses attaques de la jeune demoiselle alors qu’une nouvelle journée s’écoulait. Avant d’aller se coucher, alors que la nuit était déjà tombée depuis longtemps, le père de Gélator était reparti. Pourtant, après quelques minutes, il revint, mécontent et surtout encore plus inquiet qu’auparavant :

« Les groupes qui étaient proches des zones ne sont plus disponibles. La communication est impossible. Je commence à me faire sérieusement du souci. »

« Me dites pas que je suis tombé dans le scénario d’un film d’horreur complètement à la ramasse que l’on voit tous les soirs à l’écran juste pour faire crier les petites minettes hein ? » demanda l’adolescente sur un ton assez énervé.

« Malheureusement, ce n’est pas un film mais la réalité, jeune demoiselle. Je vous demanderai de bien vouloir vous calmer car l’énervement et la colère ne mènera à rien du tout. »

« Chér… Chéri … Allons-bon … Viens donc boire un peu, ça te soulagera. » murmura avec lenteur la mère de Gélator avant de servir à boire à son mari.

Tsss … C’était la première fois que le père lui parlait ainsi. Elle devait peut-être se calmer oui … Car la situation l’exigeait … mais ça ne lui plaisait pas le moins du monde. Ce qui se passait ici … était étrange. Peut-être que les trois scientifiques lui cachaient quelque chose ? Non … A voir la tête de Gélator, ce n’était pas possible. La nuit s’écoula paisiblement.

Heureusement pour elle, le père de Gélator signala que normalement, ils étaient arrivés dès le milieu d’après-midi. C’était une bonne nouvelle … Car personnellement, elle ne se sentait pas capable de tenir le coup sinon. Devant le soulagement qui passa sur le visage de l’adolescente, Gélator demanda d’une voix lente :

« Euh … Pygmalia … Désolé pour cette semaine … Normalement, ça aurait dû bien mieux se passer … Mais comme d’habitude, je loupe tout ce que je fais … »

« Roh … Tu veux quand même pas que je te dise « C’est pas grave, ce n’est pas de ta faute. Tu ne pouvais pas prévoir. » ? Même pas en rêve … Sauf le dernier point. Et puis, j’ai l’habitude que tu loupes tout … Jusqu’à ton existence même alors bon. »

« Ce n’est pas de ça dont je veux parler ! Euh … Après ton voyage, je n’ai pas envie qu’on se revoit qu’une fois tous les six mois … Alors bon … Euh … Si tu as envie de manger quelque part un de ces jours, je peux t’inviter ? »

« … … … T’essaierais quand même pas de me draguer par hasard hein ? »

« C’est bon … Oublie … Je n’ai rien dit du tout. » murmura t-il en terminant la conversation.


Ca ne servait à rien … Rien du tout. Pourquoi est-ce qu’il s’acharnait avec elle ? L’adolescente n’était pas bête. Elle savait parfaitement quand même … que … Bon … Alors pourquoi est-ce qu’elle le faisait souffrir autant ? C’était affreux et malsain de sa part ! Ce n’était pas dans ses habitudes normalement ! Il ne devait plus y penser.

Plusieurs heures s’écoulèrent, les quatre personnes continuant d’avancer en suivant le père de Gélator, le chef de troupe. Celui-ci s’était calmé depuis hier mais il avait eut les mêmes rides de sommeil que son fils la journée d’auparavant. Enfin, ils arrivèrent jusqu’à un bâtiment ressemblant à un complexe scientifique.

« Et bien … Pour des personnes qui veulent créer un monde naturel … C’est loupé. » murmura l’adolescente avec ironie tandis que la mère répondait :

« Et croire en une chimère ne nous mènera à rien. Le Microcosme Pokémon est comme un zoo géant … Et dans un zoo, il y a des personnes qui surveillent et s’occupent de retransmettre l’habitat naturel des animaux pour qu’ils puissent vivre comme si ils étaient en liberté. Jeune fille, je commence à me dire que mon fils s’est trompé lourdement à votre sujet. »

« MAMAN ! Ca ne se dit pas comme ça ! » cria aussitôt le jeune homme en rougissant.

« Bien entendu … C’est le fiston à sa maman qui n’est pas à remettre en cause… »

« Pygmalia ! Je ne sais pas ce qui s’est passé avec tes parents mais ce n’est pas de ma faute ou celle de mes parents ! Arrête de t’en prendre à nous à cause de tes parents ! » reprit Gélator avec un peu de peur mais aussi de colère.

« Bien sûr ! Tout est de ma faute ! C’est bon, je me barre ! » dit-elle en sautant du Galopa qui s’était arrêté devant le complexe scientifique. Elle en avait marre d’eux ! Elle allait les laisser seuls voilà tout ! Elle s’arrêta pourtant quand le père de Géliator dit :

« De toute façon … Nous sommes arrivés et il y a quelqu’un pour nous attendre. ARANOS ! Qu’est-ce que tu fais ici ?! »

Les Galopas furent rappelés dans leurs pokéballs tandis que le complexe scientifique avait laissé passer une personne qui devait avoir une quarantaine d’années. Les yeux veinés de sang, les cheveux hirsutes de couleur noir, l’homme les regardait avec un sourire aux lèvres.

« Tu vas me répondre ou quoi ? Je viens de te poser une question ! Attends-toi à ce que je te radie du projet Microcosme Pokémon ! »

Le père de Gélator s’était approché de lui, l’homme faisant quelques pas en reculant. Puis sans même qu’ils ne puissent réagir, une violente explosion se produisit dans le complexe scientifique derrière Aranos. Des morceaux de métal commencèrent à voler dans tous les sens, d’autres explosions se faisant entendre, voir et surtout sentir alors qu’elle fermait les yeux à moitié, aveuglée par tout cela. Elle ne vit pas les flammes et les débris qui emportaient peu à peu tout ce qui se trouvait autour du complexe scientifique, elle y compris.

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