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Chapitre 11 : Une mort pour donner vie
C’était … sa tante … et aussi Héméra qui lui avait tout raconté. Depuis le début … Car elle n’était qu’une enfant lorsque cela était arrivé … Elle ne devait avoir que six ou sept ans lorsqu’elle obtint son premier pokémon mais il fallait remonter à plus loin … Bien plus loin dans le temps … Beaucoup plus loin même. Avant … même … Que les metroïdes et le phazon ne disparaissent ensembles … Avant qu’un pan de l’histoire de l’univers ne soit terminé.
Cela n’avait pas été visible … Du moins pas aussi descriptible qu’on aurait pu le croire … Car certaines lois naturelles empêchaient une telle chose. Mais nombreux avait été les gestes naturels entre elle et lui. Pourtant, cela avait tout d’une idylle impossible. Mais à côté, elle savait que même si quelque chose semblait impossible, il y avait une chance infime … que cela se réalise. Dire qu’au départ, il n’était qu’une petite créature serpentée qui était à peine aussi grande que lui. Mais c’était cela qui l’avait rendu tout de suite attachant.
Oh … Si il n’y avait eut que ça mais ce n’était pas le cas … Il y avait aussi son comportement plus que protecteur et attendrissant envers son dresseur. Il voulait toujours faire le maximum pour Orion et elle aussi … Mais lui … Cela avait quelque chose de spécial … à ses yeux … Le voir faire autant d’efforts, y arriver en se surpassant … Et quand il avait évolué la première fois … Elle l’avait trouvé tout simplement beau. Et le soir, quand ils dormaient hors des pokéballs, il la recouvrait tout le temps de son corps, l’enlaçant comme le faisait leur maître envers cette femme aux cheveux blonds nommée Samus.
Ils étaient tous les deux des pokémon … Mais non pas de la même espèce … ni même de la même catégorie … C’était impossible mais … Comme elle, Tatsu avait montré de nombreuses marques d’affection. Son museau contre son front, le fait qu’il la soulève et l’entoure lorsqu’il décidait de faire un petit voyage dans les airs. Il ne fallait pas oublier quelque chose … Quelque chose de très important … Elle comme lui … étaient les deux seuls pokémon d’Orion. C’était pour cela qu’ils s’étaient rapprochés.
Cela avait toujours été très discret, platonique et humble … Rien ne permettait de montrer qu’il y avait quelque chose entre eux deux. Comme si chacun savait que cela ne servait à rien d’aller plus loin … D’espérer quelque chose. Ils avaient évolué … Ils avaient leurs dernières formes … permettant alors à la Migalos de bien s’accrocher à son dos pour un voyage dans les airs. Mais ce n’était pas suffisant … Tout en l’étant … C’était assez ironique …
Puis vint le moment où tout chamboula … Tout s’était terminé violemment … Et elle s’était mise à haïr … à haïr réellement cette créature aux yeux dorés … Car elle lui avait retiré sa source de bonheur … Son protecteur … Son ange draconien … Et en même temps … Elle la comprenait … Elle comprenait cette créature humanoïde qui était un pokémon tout en ressemblant à une humaine … Car elle voyait dans ses yeux un amour interdit … inconcevable … C’était peut-être à partir de là qu’elle avait finalement réussi à abandonner sa haine pour celle qui avait mis fin à son idylle.
Elle avait laissé ses pensées sortir à l’air libre, permettant à la Gardevoir de la comprendre … En même temps, d’un autre côté, elle avait remarqué les facultés d’Orié à pouvoir lire dans le cœur des pokémons. Une femme capable de la comprendre … Au final … Elles étaient toutes ensembles … liées par la même idée … folle … Par cette notion d’interdit … Enfin … Elles … Elles avaient eut gain de cause mais de son côté … Elle ne pouvait que repenser à cet amour qu’elle avait perdu.
Enfin la paix était revenue dans l’univers … Et même si … Son dresseur n’arrêtait pas de dire que c’était elle qui avait sauvé l’univers, elle s’en fichait pas mal. Elle était contente … de le revoir … De le savoir en vie … C’était tout ce qui importait à ses yeux … C’était l’unique chose … Du moins jusqu’à ce jour …
Jusqu’au moment où son dresseur eut un enfant avec la femme qu’il aimait. Une petite créature humaine mais miniature. Pendant de ce temps, ils avaient arrêté de partir en vadrouille pour faire des missions dans tous les coins de l’univers. Elle, de son côté … ressentait cet instinct qu’elle ne pensait jamais avoir … Un instinct maternel. Puisqu’ils ne pouvaient pas partir en mission mais qu’il fallait au cas où une rentrée d’argent, son dresseur et sa femme avaient ouvert une boutique de couture … spécialisée dans la soie de Migalos. Elle était heureuse … de donner de sa soie … Et elle avait été à l’origine d’une tenue que l’enfant de son dresseur allait garder pendant des années … voir bien plus que cela … Elle ne l’apprendra jamais … à quel point cette tenue était importante pour la fille nommée Pygmalia.
Mais ce désir … d’enfanter … ne l’avait jamais abandonné … Plus maintenant … A jamais … C’était bête …. et stupide … de penser à vouloir un enfant … A son âge … Enfin, son âge … Elle n’était pas vieille … Mais de l’autre côté … Elle avait décidé de ne penser qu’à Tatsu, même au-delà de la mort. C’était peut-être cela … le vrai amour … Mais elle devait aussi tirer un trait sur son passé. Comme l’avait fait son dresseur avec une ancienne femme qui était morte avant même qu’elle ne soit né …
C’était plus facile à dire qu’à faire néanmoins, beaucoup plus facile … Et les années s’étaient écoulées … Deux puis trois … Trois années où la petite humaine arriva à marcher sur ses deux pattes arrière, à balbutier ses premiers mots, à venir serrer l’une de ses huit pattes contre elle en rigolant. Elle était si belle … cette petite humaine … Et si mignonne quand on la regardait avec cette petite bouille. Que ça soit elle ou les autres Mimigal et Migalos, elle était un peu la mascotte de la boutique … Et la Gardevoir s’occupait aussi de Pygmalia quand les parents n’étaient pas là.
Ah … Les parents … C’était la première fois qu’elle avait été déçue par ces derniers. Comment son dresseur et sa femme pouvaient laisser une jeune fille en bas âge se débrouiller toute seule ? Heureusement qu’elles étaient là, elle et Héméra pour surveiller la jeune fille car sinon, qui allait s’occuper d’elle ? En même temps, elle était devenue peu à peu la matriarche des Mimigal et Migalos travaillent la soie pour la boutique de couture qu’Héméra dirigeait pendant que son dresseur et sa femme n’étaient pas là.
Une matriarche … Cela voulait dire la cheffe d’une colonie … Et donc aussi avoir plusieurs mâles dont un mâle alpha avec qui elle devait s’accoupler … Elle n’aimait pas cette idée … Trahir Tatsu dans la mort … Mais à côté … Elle savait aussi qu’il aurait voulut son bonheur … et qu’elle soit heureuse … Mais après … Personne ne pouvait jamais le remplacer … Elle regardait tous les Migalos mâles d’un air élitiste … espérant voir en eux le souvenir de Tatsu.
Mais aucun … Aucun n’arrivait à sa cheville … Personne ne pouvait se targuer de ressembler ne serait-ce qu’un peu au dragon à la peau blanche comme la neige. Du moins … Pendant deux voir trois ans … C’en était ainsi … Jusqu’au jour où Pygmalia s’était perdue en pleine cité de Daiban. Tous et toutes avaient recherché la jeune fille sans réussir à la trouver. Héméra était partie pour une affaire plus qu’importante, lui faisant confiance pour surveiller la jeune fille âgée de six ans. Cela avait fait même fait la Une des journaux de Daiban avec comme gros titre : « Une invasion de Migalos dans la capitale ! »
Peu à peu, les Migalos avaient abandonné les recherches jusqu’à ce que l’un d’entre eux, bondissant d’immeuble en immeuble, utilisant sa toile pour se déplacer, arriva à la retrouver. Elle l’avait souvent vu … ce Migalos … et elle ne lui avait rien trouvé de spécial jusqu’à aujourd’hui. La petite fille était juchée sur le dos du Migalos, en pleurs alors qu’elle serrait le cou du pokémon pour ne pas tomber.
Peu à peu … Elle s’était rapprochée de ce Migalos, lui trouvant des qualités insoupçonnées … ou alors inconnues aux yeux des autres. Souvent, l’amour était aveugle et elle le reconnaissait parfaitement … Et surtout dans ce cas précis. A force de voir … des enfants … Elle avait décidé qu’elle en voulait aussi …
Il fallut attendre une bonne année pour qu’elle soit enfin prête à enfanter … ou du moins que son abdomen gonfle … Car après plusieurs essais infructueux, la dernière tentative avait été la bonne. D’abord apeurée à l’idée d’être stérile, son dresseur et sa femme avaient pris les mesures pour être sûr qu’il n’en était rien. Non … Ils étaient parfaitement aptes à procréer selon les vétérinaires pokémon.
Et elle avait décidé que son enfant serait le premier pokémon de Pygmalia … Car elle avait remarqué comme Héméra à son sujet … L’enfant était abandonné par ses parents ou presque … C’était à peine si ils étaient présent une semaine pendant deux mois. Si ils ne voulaient pas s’occuper d’elle, alors Héméra et elle … allaient les remplacer.
Pourtant, plus les journées se passaient, plus elle s’était sentie faible et vide … comme épuisée même … Elle ne tissait même plus, Héméra lui disant de se reposer car pour mettre bas, il fallait être le plus calme possible et ne pas être trop brusquée quotidiennement. Pourtant, rien ne changeait et elle continuait de s’affaisser, marchant difficilement au fur et à mesure que les nuits tombaient.
Cela commença par quelques tremblements … puis des vomissements … et enfin un effondrement … Son abdomen avait pris de plus en plus de volume et l’empêchait même de marcher. Son mâle s’était inquiété, claquant des mandibules et un constat avait été fait … Assez horrible en soi puisqu’il concernait l’enfant.
Celui-ci d’après les constats des vétérinaires pokémon, était en train de dévorer l’intérieur de sa propre mère pour se nourrir. S’ils continuaient de la laisser garder l’enfant dans son corps, sa survie était en péril. Néanmoins, retirer l’enfant avant même qu’il n’ait sa coquille, c’était le mener à une mort certaine et … elle avait fait son choix.
« Midélia est morte dès l’instant où l’œuf est sorti de son corps. Ce fut la dernière chose qu’elle vit avant de fermer ses yeux. D’après Héméra, il y avait du sang qui s’écoulait de partout et c’était déjà trop tard. Avant que Malgan ne sorte de son œuf, son père s’est donné la mort, le chagrin l’ayant emporté auprès de Midélia. Voilà … Vous êtes au courant. Malgan est le seul membre de cette famille. »
Elle avait terminé de parler de l’histoire de Midélia, respirant bruyamment pour ne pas pleurer. Ses mains arrêtèrent de caresser le Mimigal sur elle. Gélator, de son côté, avait écouté l’intégralité des paroles de Pygmalia … Autre chose … avait été annoncé.