Chapitre 120 : Être proche d’un monstre

ShiroiRyu
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Chapitre 120 : Être proche d’un monstre

« M’énerve, ça m’énerve plus que tous ces conneries ! Ça m’énerve ! »

La jeune femme aux cheveux argentés semblait en colère, une chose incompréhensible pour Kéran qui ne comprenait pas son souci. Il fallait dire que Loa comme Katérina l’avaient réveillé mais entre-temps, il ne s’était rien passé et dit. Bizarre, franchement bizarre. Mais bon, ni l’une, ni l’autre ne voulait lui en parler. Il y avait juste Loa qui lui souriait, regardant l’épée puis le jeune homme. Swar avait fait quelque chose de spécial ? Enfin, la dernière chose dont il se rappelait, c’est qu’il avait quand même pris position sur les genoux de métal de Swar. Ce n’était pas n’importe quoi non plus. Est-ce que Katérina serait … non ? Quand même pas. La jeune femme ne pouvait pas l’être, ce n’était pas dans son caractère.

« Je pense surement à des imbécilités là. Comme si elle pouvait être jalouse. » murmura le jeune homme, Katérina sursautant aussitôt, lançant un regard rageur vers lui. Il n’était quand même pas en train de parler d’elle hein ? Car si c’était le cas, ça allait chier ! ET SALEMENT MÊME ! Alors qu’il la ferme ! ALORS QU’IL LA BOUCLE !

« Kéran, je te déconseille de continuer au cas où. Il semblerait que quelqu’un t’en veuille beaucoup même s’il y a peu de chances que tu comprennes pourquoi. »

« Et ça ne vous gêne pas que je ne comprenne pas ? » dit le jeune homme se tournant vers Loa qui lui avait adressé la parole. « J’aimerai quand même au cas où, que l’on me dise ce qui se passe. Swar a fait quelque chose de bizarre ? »

« Hum … Auparavant, est-ce que tu sais ce qui s’est passé ou non ? » demanda Loa.

« Je me suis reposé sur les jambes de Swar car je me sentais subitement mal. Je voulais discuter avec elle pour en apprendre plus sur ce monde. A part le fait que les dragons ont failli disparaître et que deux personnes sont nées en même temps qu’elle ou dans les environs, elle ne m’a rien dit de plus et ensuite … C’est quoi ce regard ? »

Il disait cela en voyant les yeux dorés qui fixaient Kéran. Katérina s’approcha de lui, commençant à le prendre par le col avant de le soulever à moitié. Elle faisait quoi là ? Elle voulait vraiment lui faire du mal ou quoi ? Il bredouilla :

« Oui ? Katérina, est-ce que je peux faire quelque chose pour toi ? »

« Si t’as tellement envie de fricoter avec les autres, t’as qu’à le dire. Surtout avec une spectre qui n’a pas de réelle apparence physique. Tsss … »

« Je ne fais pas ça ! Tu le sais parfaitement alors pourquoi est-ce que tu continues à dire ça hein ? Tu sais parfaitement que ce n’est pas mon genre ! »

« La ferme, cloporte ! Je crois uniquement ce que je vois et ça n’avait pas l’air de te dégoûter d’être avec une pokémon ténébreuse hein ? C’est bien ce que je disais, tu fricotes avec ! »

« Mais arrête de raconter n’importe quoi, tu es fatigante ! » s’écria le jeune homme, repoussant la main de Katérina pour qu’elle le lâche. Il le pensait différemment ! Et surtout … Surtout, il y avait quelque chose de déplaisant dans les paroles de Katérina. « Les spectres ne sont pas tous mauvais. Il en est de même pour les pokémons ténébreux, Katérina. »

« Ouais, ouais, bien sûr, tu diras ça à ma bite offerte généreusement par Dumasch. Je suis sûre que c’était parce qu’il était sympa. »

« Tu sais parfaitement que ce n’est pas de ça dont je veux parler ! De toute façon, pour avoir une discussion avec toi, il faut se lever de bonne heure ! »

Lui aussi semblait se mettre en colère, en voulant à Katérina de se comporter comme une enfant alors qu’il n’avait rien du tout à se reprocher. La jeune femme détourna la tête avec colère, Kéran n’y prêtant plus attention avant de reprendre :

« Loa, nous ne devrions plus être très loin des ruines non ? Enfin, d’un autre monceau de ruines, je pense. Est-ce que tu peux me dire ce que tu as appris de bien dans les livres d’hier ? Si tu as réussi à les lire, bien entendu. »

« Rien de bien important si tu veux tout savoir. Du moins, ces livres sont vraiment très compliqués et ça parlait … de mécanique et d’objets en métal qui ensemble, formaient des machines impressionnantes et complexes. Je t’avoue que je n’ai pas tout compris. »

« Alors, pourquoi est-ce que tu as lu ça ? » demanda le jeune homme alors qu’elle rigolait, déclarant qu’elle trouvait cela drôle en soi. Drôle ? Elle avait justement de drôle de façon de s’amuser visiblement. Il haussa les épaules, se mettant à marcher aux côtés de Loa, regardant si Katérina allait lui faire la tête encore longtemps. Ce n’était pas son problème.

Ailleurs, une jeune femme aux cheveux bleus était assise sur une chaise. Elle était là, la tête baissée alors qu’elle se trouvait dans sa chambre. Elle semblait avoir du mal à se contrôler, plusieurs coups se faisant entendre à la porte.

« Sélia ? C’est Elian. Est-ce que je peux rentrer ? Nous devons parler tous les deux. »

« Faites comme vous le voulez, chef. » déclara la jeune femme aux cheveux bleus, ne bougeant pas d’un pli alors que la porte s’ouvrait, laissant place à Elian.

« Que tu m’appelles Chef montre bien que tu ne vas pas très bien et que tu n’es pas dans ton état normal, Sélia. On m’a expliqué ce qui s’est passé. »

« Alors, je n’ai rien à vous expliquer, n’est-ce pas ? Alors, que me voulez-vous ? »

« Pourquoi me parles-tu ainsi ? Je ne te demanderai pas plus d’explications, je veux juste que tu me confirmes que Ranor est ton père. »

« C’est le cas …Et qu’est-ce que cela change ? »

« Pas grand-chose. Néanmoins, est-ce que tu comptais me mettre au courant un jour ou non ? » questionna une nouvelle fois l’homme.

« Mon père est mort à mes yeux. Je veux sa tête. Je n’ai pas besoin de parler de ma famille si je considère qu’elle n’existe plus à mes yeux. »

« Soit … Je voulais juste mettre les choses au clair. J’ai eu ma réponse. Je vais donc te laisser … mais il va falloir que tu te reposes mentalement et que tu ne laisses plus tes sentiments prendre le dessus. Cela peut influencer et en mal l’issue d’un combat. »

« Je ne l’oublierai pas. Ne vous en faites pas. Est-ce que je peux rester seule et tranquille ? »

« Aucun problème, je vais te laisser seule si tu as besoin de te reposer. » déclara le chef de la Sainte Alliance avant de quitter la pièce.

Lorsqu’il ne fut plus là, elle ferma la porte à clé, regardant autour d’elle. Assez, elle en avait assez. Pourquoi est-ce qu’il avait fallu qu’elle voie son père maintenant ? Elle était énervée, plus qu’énervée mais elle se contrôlait maintenant. Sur le moment, après toutes ces années, elle avait réagi impulsivement.

« Tu devrais écouter les paroles de cet homme, Sélia. »

« Ne t’avise pas de prendre la parole lorsque je ne t’en donne pas l’autorisation. Est-ce bien compris ? Je ne veux surtout plus rien à voir avec toi ! »

« Pourtant, nous devrions travailler en coopération, que tu le désires ou non. »

La voix dans la dague … Elle ne l’appréciait pas ! Qu’importe ce qu’elle disait ! Qu’importe ce qu’elle proposait ! Elle ne voulait pas … Ah … Ah … Elle devait garder son calme. Cette rage en elle, ce n’était pas envers la dague, pas du tout même.

« Ne me parle plus, est-ce bien compris ? Je n’ai plus envie de bavarder avec toi. »

« Après tout ce temps passé ensemble, je ne t’ai même pas donné mon nom, n’est-ce pas ? Si je te donnais mon véritable prénom, peut-être qu’alors tu me ferais un peu plus confiance. »

« Véritable prénom ? Qu’est-ce que tu veux dire par là ? » dit la jeune femme, un peu étonnée par les propos de l’arme possédée.

« Que pensais-tu réellement ? Que les spectres donnaient leurs véritables noms aux personnes qu’ils possèdent ? Cela serait stupide, particulièrement stupide. »

« Et pourquoi ça ? Où donc ? Je n’arrive pas à voir le souci de mon côté. »

« Si ces spectres étaient des personnes importantes du passé, peut-être alors que les personnes qui sont près de ces spectres les verront sous un autre jour ? Mais bon, je peux te donner mon nom, hahaha. Je m’appelle Hyathéna, enchantée de te rencontrer. »

« Enchantée, oui, oui … On va dire moi de même. Je m’appelle Sélia. » répondit la jeune femme avec une pointe d’ironie dans la voix.

Hum ? Donc, elle s’appelle Hyathéna ? Et malgré ce qu’elle venait de dire, elle allait quand même chercher son nom au cas où. Elle semblait avoir dit la vérité au sujet de ce dernier. Donc, peut-être que cette fameuse importance était visible quelque part ? Dans un livre ? Elle allait quand même devoir se renseigner au cas où.

« La mère de Kéran … La mère de Kéran. »

Elle marmonnait cela dans sa barbe, s’étant éloignée un peu des deux autres personnes. Ce que Loa avait dit … Cela commençait à la tracasser mais en même temps …

« Tu devrais plutôt être heureuse, n’est-ce pas ? Héhéhé … Si Swar est bien sa mère, cela voudrait dire que tu as la voie libre. »

« La voie libre pour ? Qu’est-ce que tu racontes n’importe quoi encore toi ? Hein ? Arrête de dire n’importe quoi ! Y a pas de voie libre ou autre ! J’en ai vraiment rien à battre de ce con ! Alors, tu te la fermes et … »

« Ah bon ? Pourtant, n’était-ce pas de la jalousie que j’ai cru voir lorsque Swar avait Kéran sur ses genoux, n’est-ce pas ? »

Elle ne répondit pas, ne faisant que serrer les dents tout en regardant l’épée contenant Swar autour de la hanche de Kéran. Cette épée … Cette créature qui avait une forme humaine. Elle la haïssait encore plus maintenant ! Comme si les spectres et les créatures ténébreuses étaient capables de se lier d’amitié avec les humains ! C’était juste une vaste blague !

« Loa va se faire posséder définitivement un jour ! C’est juste une question de temps ! »

« Encore à te voiler la face, pauvre fille … Tu n’es donc pas capable de voir la vérité, n’est-ce pas ? Tu es trop imbue de ta personne pour ça. »

« Et c’est Dumasch qui me fait la remarque ! Tu te foutrais pas un peu de ma gueule par hasard ? De toute façon, j’en ai rien à battre de ce que tu dis, comme ça, c’est clair. »

« Fais donc ta mauvaise tête, c’est comme ça que je l’apprécie, héhéhé. Quand tu es incapable de croire que tu te trompes. »

« Ta … gueule. C’est compréhensible ça ? »

Oh, très compréhensible même. Elle ne voulait pas croire que les spectres et les créatures ténébreuses pouvaient être bons, très bons même. Difficile donc de rester calme et posée, n’est-ce pas ? Mais lui-même n’avait pas envie de rire après ce qui s’était passé. Cette Swar … Cette femme était spéciale, très spéciale même.

« Loa … Puisque Katérina n’est pas là, est-ce que tu ne veux pas me dire plutôt … ce qui s’est passé ? Car elle me fait la tête depuis que je suis réveillé. Ce n’est pas à cause de Swar quand même hein ? Je ne sais pas … Je préfère te demander. »

« C’est bien à cause d’elle mais aussi de mes suppositions. Mais je pense que Swar est la seule qui pourrait te donner une réponse convaincante … si elle le désire. »

« Swar ? » questionna le jeune homme, attendant que l’épée lui réponde. Néanmoins, aucune réponse n’arriva de la part de l’arme. Kéran donna des petits coups de doigt dessus : « Swar ? Tu es là ? Tu pourrais me répondre s’il te plaît. Ou alors, toi aussi, tu me fais la tête pour une raison inconnue ? Pfff … Vraiment, les femmes. »

Swar lui faisait la gueule, Katérina lui faisait la gueule, il n’y avait que Loa qui ne lui faisait pas la tête et encore, il ne savait même pas la raison pour laquelle elle ne voulait pas lui donner plus d’explications à ce sujet. Bizarre, c’était vraiment bizarre.

Est-ce que Swar avait fait quelque chose ? Ou alors n’avait pas fait quelque chose justement ? Pourquoi est-ce que personne ne voulait lui parler ? A part Loa ? C’était assez éreintant et fatiguant à la longue. Il fit une petite moue dubitative avant d’accélérer le pas.

« Puisque personne ne veut m’expliquer ce qui se passe exactement, je préfère encore aller de l’avant et me débrouiller seul. Je prends de l’avance donc. »

« Hey, mais attends un petit peu quand même, Kéran. Ne fait pas ta mauvaise tête ! » s’écria Loa, partant à sa poursuite alors que le jeune homme s’était mis à courir. Vraiment … Swar l’avait quand même menacée à moitié de parler de ça à Kéran donc c’était pour ça qu’elle se taisait mais bon … Ca ne lui plaisait que moyennement de faire ça.

« Tu devrais courir derrière eux sinon, tu risques de les perdre de vue. »

« Boucle-là, toi, c’est compris ? Foutue épée de mes couilles, elle me fera chier jusqu’au bout. » déclara Katérina, néanmoins prête à suivre Kéran.

Purée … Pourquoi fallait-il que ça se passe toujours comme ça ? C’était pas possible d’avoir un truc plus calme et tranquille hein ? Et cette foutue épée ! C’était vraiment la mère de Kéran ? Pourquoi est-ce qu’elle serait devenue ainsi ? C’était un piège, elle le savait !

« Hum … Ils ne sont plus très loin. »

Dans la maison en piteuse état dans laquelle le trio avait dormi, la créature au pelage blanc parcourait les escaliers, reniflant brièvement après sa déclaration. Ils étaient proches, très proches même bien que ce n’était pas forcément une bonne chose.

« Ils s’attendent peut-être à ma visite. Si ces fichues créatures mécaniques … »

Non, ça ne servait à rien de s’emporter contre elles. Elles avaient fait leur travail même s’il aurait été préférable que Mékos fasse son boulot correctement. Ramasser des morceaux d’acier, les uns après les autres, sans même se poser de questions.

« Ils doivent bien lui servir à quelque chose. Déjà qu’il ne faisait qu’envoyer d’autres spectres lors des réunions, ce n’est pas normal. »

Il magouillait quelque chose et même s’ils étaient ennemis à la base car lui était une créature ténébreuse, il appréciait le fait de pouvoir se rendre dans la montagne de fer sans se faire agresser par d’autres créatures métalliques.

« Humpf … Accélérons le mouvement pour mettre la main sur cet homme. »

Et ensuite, le tuer, tout simplement. Cet homme qui avait réussi à battre son clone. Ce n’était pas rien … et c’était pour ça qu’il ne pouvait pas le laisser vivre plus longtemps. Ce genre de personne devait disparaître le plus vite possible avant de devenir trop puissante.

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