Chapitre 125 : Etape par étape

ShiroiRyu
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Chapitre 125 : Etape par étape

« Je peux rester seul encore une fois avec Swar ? S’il vous plaît ? »

Il avait dit cela alors qu’ils avaient recherché un nouvel endroit pour dormir. Comme ces ruines étaient bien plus nombreuses que prévu dans la montagne, il avait été facile de trouver une nouvelle maison abandonnée. Un peu plus spacieuse et avec trois chambres, chacun pouvait avoir la sienne. Et visiblement, vu comment Katérina le regardait, ça voulait tout dire au sujet d’une plausible couche à deux.

« Fais comme tu veux, ça m’intéresse pas, putain ! » s’écria-t-elle avec rage avant d’aller dans sa chambre, claquant la porte derrière elle. Heureusement que ces ruines étaient plus solides qu’on ne pouvait le penser.

« Merci beaucoup, Katérina. Loa ? Tu veux bien accéder à cette requête aussi ? »

« Comme tu désires, Kéran. De toute façon, tu as des choses à lui dire et ça me parait normal que vous soyez seuls pendant un instant. » dit Loa tout en lui souriant tendrement, le jeune homme la remerciant à son tour. Elle quitta la chambre, le laissant seul tandis qu’il fermait les yeux, se mettant assis sur le lit. Il murmura :

« Swar … Est-ce que tu peux te présenter à moi ? S’il te plaît ? »

Sans réticence, contrairement à auparavant, la femme en armure noire fit son apparition. Elle le regarda fixement, attendant qu’il reprenne la parole. Chose qui ne mit guère de temps à venir puisque le jeune homme se leva à son tour, demandant :

« Est-ce que tu peux retirer le haut de ton armure ? Bien entendu, j’espère que tu as quelque chose dessous. C’est juste quelque chose … que je dois faire. »

« Hum … » marmonna Swar, le regardant d’un air méfiant. Même s’il avait l’air confus et un peu gêné, il ne semblait pas avoir de mauvaises intentions. Elle se faisait surement des idées, oui … Elle retira l’armure recouvrant la partie supérieure de son corps, un haut en tissu noir venant camoufler ses formes. Et après ? Qu’est-ce qu’il …

… … … C’était pourquoi qu’il faisait cela ? Le jeune homme avait tout simplement décidé de l’enlacer, sans même lui demander si elle était d’accord. Bien que son corps était celui d’un être mort il y a longtemps, il n’en était pas pour autant moins physique … Même les spectres avaient une consistance physique.

« Je pensais que les gestes étaient plus éloquents que les parole. »

« Ça … C’est inexplicable de ta part, Kéran. Mais cela te correspond bien. Néanmoins, ces gestes d’affection ne sont pas à faire à moi mais à Katérina. »

« Ce n’est pas Katérina qui me protège depuis des années. Je voulais juste que tu comprennes parfaitement que je suis heureux que tu sois en moi pour me protéger. »

« Je ne fais que … ce que j’estimais être bon. Kéran … Tu es exactement comme ta mère. Tu ne juges pas les spectres et les créatures ténébreuses aussitôt quand tu les voies. »

« S’ils étaient vraiment mauvais de nature, ça se saurait. Maintenant, j’ai plus l’impression qu’ils sont là pour nous protéger. Du moins, qu’au départ, c’était ainsi … »

« Kéran … » chuchota la femme aux cheveux blancs, caressant le dos du crâne du jeune homme avec une certaine tendresse. « Si seulement les humains étaient aussi ouverts que toi et les Doctes, peut-être que tout ceci ne se serait pas passé. »

« Tout ceci ? De quoi est-ce que tu parles ? » demanda le jeune homme aux cheveux blancs bien que Swar ne lui donnait aucune réponse.

« Je ne peux rien te dire … Rien du tout, j’en suis désolée. Peut-être qu’un jour … »

« Ca ne fait rien. Je vais pas te déranger plus longtemps. Mais dis-moi, si je t’accepte complètement, est-ce que ça veut dire que je vais changer physiquement ? Comme Loa ? »

« Kéran ? Nous avons tous les deux des cheveux blancs et des yeux bleus. Où veux-tu donc changer, hum ? Tu es bête quelques fois mais bon … Peut-être qu’un jour, des changements s’opéreront, hum ? Au niveau de tes habits. »

« Si je peux avoir une aussi belle armure que toi, pourquoi pas ? Ou alors une arme, je ne sais pas du tout, je dois avouer. Par contre, si je peux éviter de me retrouver dans le même état que Katérina, ça serait une bonne chose. »

« Je croyais que tu voulais devenir comme elle pour mieux la comprendre ? Aurais-tu alors changé d’avis, Kéran, entre temps ? »

« Pas du tout ! D’ailleurs, je me sens plus rassuré et plus confiant. Je crois que … Enfin bon … Si tu peux fermer les yeux et te boucher les oreilles. »

« Je le ferais, Kéran. Va donc … Essaye de lui montrer ce que tu penses réellement d’elle. »

« Merci beaucoup. » murmura Kéran, la femme aux cheveux blancs disparaissant peu à peu, Kéran prenant une profonde respiration.


Il devait vraiment se rendre dans la chambre de Katérina. Du moins, celle où elle dormait. Avec lenteur, il se dirigea vers la chambre, toquant plusieurs fois. Il devait prendre sur lui car bon, comment dire … Il était peu rassuré.

« Katérina, est-ce que je peux rentrer ? S’il te plaît, J’aimerai te parler. »

« Pas envie … mais tu peux rentrer quand même. » murmura la jeune femme alors qu’il se demandait pourquoi est-ce qu’elle avait une voix saccadée. Il pénétra à l’intérieur, Katérina étant sous les couettes, le rouge aux joues. « Je peux savoir ce que tu me veux ? J’étais occupée si tu n’as pas l’air de l’avoir remarqué. »

Ah bon ? Qu’est-ce que ça veut dire ? Du moins, il n’avait pas compris sur le moment jusqu’à regarder les couettes. Oups … Ah … Euh … Il comprenait bien. Il passa une main derrière le crâne, plus confus qu’auparavant. Il ne devait pas reculer maintenant.

« Katérina, est-ce que … je peux dormir avec toi si ça ne te dérange pas ? »

La jeune femme aux cheveux blancs le regardait. Il se moquait d’elle ? Pourtant … Aucun souci ? Enfin, presque ou non. Elle ne savait pas vraiment …

« Tu sais parfaitement ce que je vais faire et tu veux quand même venir ? »

« … … … Oui, Katérina. » dit le jeune homme aux cheveux blancs alors qu’elle faisait un geste de la main pour l’inviter à venir.

Tant mieux. Il s’approcha du lit, regardant Katérina mais comment dire … Il ne savait pas. Il devait prendre sur lui et se sentir confiant. Il vint dans le lit après avoir retiré son pantalon, restant en sous-vêtement alors qu’elle le regardait à son tour.

« Je peux savoir à quoi tu joues, Kéran ? Je te préviens, je compte pas m’arrêter en plein milieu de mon affaire alors que tu es là. »

« Fais donc … Katérina … Fais donc … Ne t’inquiète pas. »

« J’ai pas à m’inquiéter ! Je fais ce que je veux encore, Kéran ! » déclara la jeune femme en lui tournant le dos. Pourtant, elle ne fit rien du tout. Du moins, le jeune homme n’entendait rien du tout. Il posa ses mains sur le ventre de Katérina, gardant son sourire. Même si elle ne faisait rien, il devait rester auprès d’elle.

Les minutes passèrent, les unes après les autres sans même que Katérine ne fasse quelque chose. Lui non plus d’ailleurs. Il avait fini par fermer les yeux, jusqu’à ce que des petites secousses le réveillent. Accompagnées par des gémissements, cela voulait tout dire ce que Katérina était en train de … se branler. C’était donc le moment.

« Hey ! Qu’est-ce que tu fous, Kéran ? T’as pas intérêt à faire de même alors que je suis là ! Ou alors, c’est clair hein ? C’est compris ? Range tes mains et … »

Elle s’arrêta dans ses paroles, Kéran ayant retiré les mains de Katérina pour poser la sienne à leur place. Elle s’immobilisa, figée sur place avant de souffler :

« Kéran, tu tiens pas la tienne là … Tu le sais ? »

« Je le sais parfaitement, Katérina. Si je dois t’accepter, c’est comme tu es … »

Il avait amorcé quelques mouvements de haut en bas alors qu’elle gémissait, poussant un petit râle de plaisir. C’était la première fois qu’on lui faisait ça. C’était complètement différent de sa propre main. Savoir que c’était quelqu’un d’autre … la rendait encore plus excitée qu’auparavant. Elle souffla, cherchant ses mots sans y arriver. Pourquoi est-ce qu’il faisait ça maintenant ? C’était juste quelque chose d’horrible !

« C’est un … C’est un pénis, Kéran. Je suis une femme … une femme avec ça ! »

« Et je dois t’accepter comme tu es … Voilà tout. Katérina, peut-être que j’ai été un peu trop vite sur le coup. Je pense que j’aurai dû commencer par là pour te montrer que je suis sérieux par rapport à toi. » murmura le jeune homme.

Sérieux ? Elle voyait bien qu’il l’était. Sinon … Il ne ferait pas ça. Il ne ferait pas ça du tout. Elle était confuse, bien plus que confuse même. Le jeune homme avait placé sa seconde main sous son menton, lui faisant tourner le visage pour qu’elle puisse voir le sien. Tendrement, il vint l’embrasser alors qu’elle écarquillait les yeux.
Elle le voyait … les yeux fermés. Il était complètement rouge aux joues, comme pour montrer qu’il ne savait pas du tout comment il avait réussi à faire ça. Elle ? Elle était là, continuant le baiser sans même chercher à s’arrêter. Instinctivement, elle sortit sa langue, venant caresser l’intérieur de la bouche de Kéran. Finalement, elle lui donna une petite tape sur la seconde main, le forçant à arrêter de la branler. Elle se retourna complètement, prenant son visage à deux mains pour continuer le baiser.
He … HEY ! C’était lui qui avait pris les devants mais c’était elle qui dirigeait maintenant. Il pensait qu’avec ça, il aurait pu … Enfin comment dire … Il avait senti que c’était le bon moment pour une telle chose mais maintenant, c’était lui qui perdait le contrôle de la situation. Il fut enjambé par la jeune femme, celle-ci se couchant à moitié sur lui alors qu’elle ne cherchait pas à retirer ses lèvres.
Lui ? Il avait encore un peu peur d’ouvrir les yeux et de voir le … colosse de la jeune femme mais il devait prendre son courage. Il devait le voir en face. Ne pas avoir peur. Respirant un bon coup par le nez, il ouvrit ses yeux, Katérina les regardant descendre peu à peu vers l’entrejambe de la jeune femme. Il le voyait … Il le voyait sorti de la culotte blanche de Katérina. Il le voyait sur sa quinzaine de centimètres fièrement tendu. Il voyait aussi les bourses qui pendaient au bout mais est-ce qu’elle était vraiment une femme ? Au-dessous ? Il reposa son regard sur celui de Katérina. Celle-ci stoppa finalement son baiser.

« T’as pas l’air vraiment convaincu de ce que tu vois … Ouais, faut dire que c’est surtout ce qui a été rajouté qu’est visible. Tiens … »

Le jeune femme aux cheveux blancs se redressa du corps de Kéran, posant sa main sur sa culotte, attendant que Kéran la regarde. Bien que son sexe masculin fût déjà à l’air libre, il y avait autre chose. Elle descendit sa culotte, la retirant complètement alors que Kéran sentait déjà l’excitation qui montait en lui.

Oui … Il avait une vision féérique et en même temps « cauchemardesque ». Enfin, non, ce n’était plus un cauchemar. Il avait déjà vu son propre sexe alors celui de Katérina, il devait s’y habituer. C’était plutôt celui qui était au-dessous des bourses de la jeune femme … qui l’enchantait. C’était vraiment spécial. Il n’était pas sûr d’en avoir déjà vu, après, il n’était pas pervers et donc, ce n’était pas ça qu’il recherchait. Peut-être qu’avec Sélia quand il était petit ? Et qu’ils se lavaient ensembles ? Ce qui remontait à très longtemps.

Puis soudainement, Katérina remit sa culotte, cachant complètement la vision de sa « particularité » alors qu’elle semblait bien moins excitée. En fait, elle semblait même tout le contraire. Complètement attristée, elle se retourna une nouvelle fois pour ne plus le voir. Qu’est-ce que ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? Pourtant, il …

« Kéran … Tout ça n’était qu’un jeu de ma part, depuis le début, tu le sais bien. »

« Pas après ce soir, ce n’est pas possible, Katérina. »

« Mieux vaut que tu oublies tout ça et … »

« Hors de question. J’ai … J’ai rien à perdre maintenant que j’ai eu le courage de te dire ce que je pensais de toi ! Si vraiment tu ne … si tu ne … ressentais pas la même chose, tu n’aurais pas continué … Tu n’aurais pas répondu à mon baiser ! »

« Tu n’as rien à perdre, je n’ai plus rien à donner, Kéran … »

Hein ? Comment ça ? Qu’est-ce qu’elle voulait dire par là ? Il posa ses mains au-dessous de sa poitrine, la serrant contre lui alors qu’elle tentait de les retirer. Il recommença jusqu’à ce qu’elle se laisse finalement faire, chuchotant et murmurant :

« Envahis-moi, mélancolique amertume.
Moi voulant un cœur léger comme une plume.

Pourtant, tout mon être souffre tant et pleure.
Moi qui un jour, je fus belle comme une fleur.

Mon être a été sali, mais aussi terni

Et maintes fois, j’ai voulu que ça soit fini.
Pourtant, je pensais que j’allais enfin m’ouvrir.

Mais maintenant, je préférais plutôt mourir.

Il existe une chose qu’on n’offre qu’une fois

Kéran, désolée, je l’ai perdue autrefois

Tu n’es nullement fautif dans cette histoire

Est-ce que tu m’en voudras ? Me détestera ?

Kéran, mais est-ce que tu me pardonneras ?

Tous tes mots sont pour moi purificatoires. »

Katérina … Il la regardait, semblant découvrir enfin à quel point elle souffrait à l’intérieur. Même s’il ne connaissait pas la raison … Même s’il ne pouvait pas donner de nom au mal qu’il l’habitait, il était là pour elle. Les dernières paroles de sa chanson, il allait y répondre.

« Katérina, je ne t’en veux pas. Je ne te déteste pas. Je n’ai pas à te pardonner car tu n’as rien à te reprocher. Si mes mots peuvent se coupler à mes actes pour soulager ta peine alors prends-les, prends tout ce qu’il te faut de chez moi. »

« Kéran, je … » commença à dire la jeune femme, sanglotant légèrement sans pour autant déverser des torrents de larme. Elle avait bien quelques larmes aux yeux mais discrètes. Ils étaient brillants, si brillants. Le jeune homme caressa la joue de Katérina, rapprochant ses lèvres des siennes. S’il pouvait la convaincre qu’il serait à ses côtés, qu’importe ce qu’elle était et ce qu’elle avait vécu, il le ferait.

Quelques temps plus tard, il la serrait dans ses bras, il la serrait de tout son corps. La tête au-dessus de la sienne, il formait comme un cocon protecteur autour d’elle, ne voulant plus la lâcher. Il était là pour elle, qu’importe s’il ne connaitrait jamais la vérité. Les rares moments de faiblesse de Katérina, il sera là. Il sera là pour elle, pour lui montrer qu’il tient à elle et qu’il ne l’abandonnera pas, qu’il ne l’abandonnera jamais.

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