Chapitre 15 : Face à face

ShiroiRyu
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Chapitre 15 : Face à face

« Qu’est-ce que la situation donne ? » demanda Earnos alors qu’il parlait à Olistar. Celle-ci était toujours à ses côtés alors qu’ils étaient à nouveau dans le château royal, comme le reste de l’armée des insectes. Le retour avait été fait à une vitesse prodigieuse.

« Bien que du côté des Ningales, cela semble être le calme plat, on ne peut pas en dire autant des Papinox. Ils sont complètement fous voir aliénés. »

« Et à part ça ? Quoi de nouveau ? » dit l’adolescent aux cheveux blonds, ne portant maintenant plus d’armure alors qu’Olistar lui tendait ses deux lances.

Ils allaient plutôt en discuter pendant une petite séance d’entraînement, n’est-ce pas ? Les coups tombèrent avec rapidité, Earnos sachant pertinemment qu’Olistar n’était pas sérieux, loin de là. La raison était simple : il arrivait à être au même niveau que la Drascore.

« Disons que ce n’est pas aussi normal que tu veuilles le prétendre, Earnos. Les Papinox sont des illuminés qui profèrent des paroles incompréhensibles pour obtenir la lumière mais sinon, ils ne sont pas si dangereux que ça. »

« Tu m’excuseras si je pense un peu le contraire ? » répondit Earnos alors qu’elle hochait la tête positivement. Bien sûr. Elle savait pertinemment à qui il pensait quand il venait de dire cela. Mais bon … Elle ne pouvait rien faire pour soulager sa peine malheureusement.

« Par contre, en même temps, on a appris que certains Papinox se faisaient plus remarquer que d’autres, ce qui n’est pas si normal que cela. »

D’autres Papinox ? Il haussa un sourcil, arrêtant de se battre. Elle en profita pour le mettre à terre après l’avoir désarmé avec facilité. Il resta couché, observant le ciel en silence. Comme ils étaient dans la cour du château, il le pouvait. D’autres Papinox, est-ce qu’il y avait une chance que … Non … Cela n’était pas possible.

« Je pense que tu n’as pas de détails et de noms à mettre sur ces fameux Papinox, hein ? » demanda-t-il finalement après quelques instants.

« Pas le moins du monde, pardonne-moi, Earnos. Oh … Quelqu’un est en train de me lancer un regard un peu furieux. » dit Olistar avant de rire.

« Tu ne vas pas me dire qu’Holikan va encore recommencer non ? Enfin, le connaissant, s’il a encore la haine des Drascores et s’il apprend qu’il s’est fait battre par une fille depuis des années, il risque de ne pas apprécier réellement. »

« Oh … Pour une fois, ce n’est pas lui qui pense ça de moi, loin de là même. Disons que j’ai exagéré un peu avec le terme haineux. »
Alors de qui est-ce qu’elle parlait ? Elle fit un bref mouvement de tête vers la gauche, l’adolescent évitant de regarder vers cette direction, ne faisant que tourner les yeux. AH ! La princesse Terria était là ? Et elle avait une mine plutôt boudeuse. Même si elle était en très bons termes avec Olistar, maintenant qu’Earnos savait qu’elle était une fille … Elle n’aimait pas vraiment la voir tourner autour. Il se gratta la joue, gêné avant de dire avec amusement :

« J’espère qu’elle ne se fait pas trop d’idées à ce sujet. »

« Oh … Il y a des chances que ça soit le cas. Ménage-la très bien, hein ? » dit la jeune femme en lui donnant un petit coup dans les hanches.

« Je ne sais pas trop … Enfin, je préfère ne pas trop y penser si tu veux bien. » souffla l’adolescent aux cheveux blonds, un peu gêné. La Drascore répliqua :

« Bien entendu, bien entendu. Arrête donc de te tracasser, j’ai dit que j’allais m’occuper de cette histoire et tu sais aussi bien que moi que j’aime tenir parole. »

« Oui mais non. Je préférai ne pas avoir d’aide de ta part, si possible, bien entendu. Comment dire … C’est assez gênant que quelqu’un s’occupe de ça. » bafouilla Earnos, baissant la tête d’un air plus que confus. La princesse Terria quitta sa place, s’approchant d’eux deux avant de dire d’une voix douce et délicate :

« Earnos ? Tu veux de l’aide pour te relever ? Olistar, quand même, pour ton retour, tu aurais pu y aller un peu plus doucement. »

« Oh, ne vous en faites pas princesse Terria, je ne suis pas en sucre. Je peux aussi me relever sans aucun problème. » annonça Earnos, se redressant pour bien lui montrer que ce n’était pas bien grave. Pourtant, il ne disait maintenant plus rien, un peu comme la princesse qui était devenue complètement muette. Olistar poussa un soupir avant de dire :

« Bon … Je dois m’en aller pour me préparer pour ce soir. Earnos, on se retrouve devant les portes du château à vingt heures, d’accord ? »
« Hein ? Oui, bien entendu mais … » dit l’adolescent, encore un peu étonné, ne sachant pas du tout de quoi elle parlait. Terria regarda Olistar qui partait, faisant un petit geste de la main à Earnos et à elle. Elle fit la même chose de son côté, attendant qu’Olistar ne soit plus là avant de dire d’une voix qui se voulait distante :

« Tiens, vous avez quelque chose de prévu avec Olistar ? »

« Il paraîtrait. » murmura Earnos, se grattant la joue avant de commencer à s’éloigner. Pourtant, Terria était encore à ses côtés, marchant à sa suite :

« Vous allez faire quoi de beau tous les deux ? Tu peux me le dire ? »

« Je ne peux pas le dire car je ne le sais même pas moi-même. » déclara Earnos, voulant éviter de continuer cette conversation entre eux deux.

« Tu te moques de moi, je suis sûre et certaine ! » dit la princesse Terria avec énervement.

« Pas du tout, par contre, si ça ne vous dérange pas, je dois partir. »

HEY … HEY ! Il allait encore la laisser en plan ! Maintenant qu’il n’avait plus son armure, il n’eut aucune difficulté à lui échapper, la laissant seule et décontenancée. Mais aussi un peu colérique pour une raison qui ne semblait concerner que les deux adolescents.

Alors … Pourquoi est-ce qu’elle lui avait dit devenir à vingt heures ? Il n’avait pas de retard, s’étant dirigé vers les portes du château. Tiens ? Olistar était déjà présente mais surtout … Elle tenait un bouquet de fleurs. Elle le remarqua, lui faisant un petit sourire mais qui semblait chaleureux … mais triste en même temps. Lui ? Il avait toujours ses deux lances attachées dans le dos, une simple mesure de sécurité.

« Pourquoi ces fleurs ? » demanda-t-il, la jeune femme lui soufflant :

« Je n’ai pas pu encore lui rendre visite. Cela serait stupide de ma part de l’ignorer. »

« … … … Tu n’es pas forcée, Olistar. » dit le Coconfort alors qu’elle hochait la tête négativement. C’était quand même important pour elle.
Les deux personnes quittèrent le château, se dirigeant vers le cimetière du village d’Earnos. Oh … La marche était quand même assez longue mais ils n’étaient pas épuisés l’un comme l’autre. Pourtant, ils étaient aussi silencieux l’un que l’autre.

Finalement, ils arrivèrent au cimetière, celui où logeait le corps de sa grande sœur, Cassina. Olistar avait décidé de se rendre là-bas pour lui donner ses adieux. C’est vrai qu’elle était partie avant qu’ils apprennent cela, n’est-ce pas ?

« Je me suis toujours tenue au courant de ce qui se passait à ton encontre, Earnos. Mais aussi par rapport à la princesse et au royaume. Je ne pouvais pas revenir auparavant … Je tiens à m’excuser d’avoir mis autant de temps. »

« Ce n’est pas de ta faute, Olistar. Ce n’est pas de ta faute. » murmura Earnos.

« Qu’est-ce que vous faites ici ? Laissez Cassina tranquille ! Laissez-là pour qu’elle revienne sous la forme d’une Munja ! Je lui ai encore rapporté des corps ! »

Les deux personnes se retournèrent pour apercevoir un jeune homme. Celui-ci tenait dans ses mains le corps d’une femme qui devait avoir une vingtaine d’années. Un corps sans vie, lacérés sur les bras, ensanglanté de partout. Aussitôt, Earnos sortit ses deux lances, sa poigne se faisant bien plus forte.

« Raor … Te voilà … Au final, tu ne t’es jamais réellement enfui hein ? Qu’est-ce … QU’EST-CE QUE TU FOUS ?! »

« J’apporte des corps à Cassina. Cassina reviendra à la vie sous la forme d’une Munja mais ça ne me dérange pas. Elle reviendra et elle me pardonnera. »

« Mais qu’est-ce que tu racontes ? Cassina … Cassina est morte de tes mains ! » hurla l’adolescent, Olistar cherchant à le calmer.

« Bien sûr. Bien sûr … Que je suis bête … Je n’aurai pas dû tuer ces personnes. Il vaut mieux tuer quelqu’un de sa famille pour être sûre qu’elle revienne. » annonça le Papinox, jetant le cadavre comme si de rien n’était. Earnos poussa Olistar en arrière, criant :

« Tu ne toucheras plus à une seule personne, Raor ! »

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