Archives de catégorie : Tome 3 : Sa vie pour elle

Chapitre 4 : Ne jamais mettre de côté

ShiroiRyu
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Chapitre 4 : Ne jamais mettre de côté

« Ton idée est loin d’être mauvaise… »

Exelie parlait à Mylidie bien qu’elle ne savait pas où elle était. Néanmoins, elle ferma ses yeux orange, comme si elle réfléchissait à quelque chose. Elle rouvrit ses yeux, faisant un saut en arrière alors qu’un trou se formait à l’endroit où elle se trouvait auparavant ? Rapidement, le serpent de lave autour de son bras alla pénétrer le trou, un cri se faisant attendre. C’était la voix de Danya qui venait de résonner dans la place.

« Danya… Je sais très bien ce que tu comptais faire. Il en est de même pour toi, Mylidie. »

Soudainement, un halo de magma alla entourer Exelie avant qu’un nuage de fumée blanche apparaisse à nouveau, le jet d’eau ne venant pas de l’atteindre malheureusement. La fumée disparue peu à peu alors que Mylidie et Danya se présentaient devant elle, la jeune femme reprenant la parole :

« Vous pourriez parler toutes les deux. Vos camarades ont bien comprises que ça ne servait à rien de m’affronter maintenant. Mylidie : Est-ce que tu pourrais m’expliquer en quoi consiste cette promesse si cela ne te dérange pas ? »

« Tu n’es pas mon ennemie ? Cela pourrait te paraître ridicule. »

« L’existence est ridicule… lorsqu’elle est éternelle. Tu peux me raconter. »

« J’ai fais une promesse… comme quoi je serais membre de l’Horoscopie et que je deviendrais la générale la plus puissante là-bas. J’ai fais cette promesse à un jeune garçon qui n’est plus là… C’est même pour ça que nous sommes toutes présentes ici. Ce jeune garçon était, il paraît, un descendant de la lignée des Olirakion. »

Exelie haussa un sourcil : Connaître le nom de la lignée royale était déjà surprenant en soi. La Tétrarchie avait sûrement du les mettre au courant mais pourquoi ? Et l’enfant dont elle parlait… Etait-ce le jeune enfant qu’elle avait vu ?

« Il est bizarre que vous connaissiez le nom de la lignée mais ça ne changera rien. Pour cette promesse, il va falloir que tu la respectes et pour cela… Il faudra me battre. »

Elle frappa dans le sol, créant un violent tremblement de terre, les six femmes tentant de contrôler leurs mouvements pour ne pas tomber avant que Mylidie ne se mette à sauter. Elle ne pouvait pas utiliser la glace : Celle-ci allait fondre et était de toute façon inutile contre cette femme. Alors qu’est-ce qu’elle devait utiliser ?

« Essaye quand même, Mylidie ! Envoie lui tout ce que tu peux ! »

« Danya ? Je… te fais confiance si c’est ainsi. »

C’était bizarre de savoir que Danya était de son côté après la mort d’Erol. Mais bon… Elle ne devait pas se poser de questions. Elle fit apparaître un courant d’eau ressemblant au serpent de lave qu’avait utilisé Exelie avant bien qu’il était deux fois plus grand. Rapidement, elle envoya le serpent en direction de la jeune femme aux cheveux bruns alors que celle-ci observait la technique de son adversaire.
Il y avait quelque chose qui clochait : Danya ne bougeait pas d’un poil et avait annoncé pourtant qu’elle allait l’aider. Tandis que le serpent constitué d’eau se dirigeait vers elle, elle fit apparaître rapidement un halo de lave autour de son corps comme auparavant pour le contrer. Soudainement, l’halo de lave disparu complètement pour apparaître autour de Danya, Exelie murmurant avec surprise :

« Tu es folle, Danya. Il te faut réussir à absorber les flammes pour ne pas souffrir par ces coulées de lave qui t’entourent. »

« Néanmoins, tu ne peux pas te protéger puisque ton halo disparaît toujours pour venir m’entourer. C’est vraiment dommage. »

« Ce n’est pas pour ça que je n’ai rien pour éviter l’attaque. »

Exelie pointa son bras droit vers le serpent d’eau qui venait vers elle, un flot de métal allant se former autour du bras. Quelques instants plus tard, un bouclier se trouvait à la place de sa main droite, le serpent venant le percuter de plein fouet, la faisant tomber en arrière. Avec une très faible difficulté, elle se releva, observant Mylidie d’un air inquisiteur.

Cette jeune femme… était surprenante, c’était le cas de le dire. Bien que son attaque avait été réduite à cause de son bouclier, elle avait réussi à être repoussée pour tomber au sol. Et cela n’était encore qu’une partie de sa force, elle en était sûre… et certaine. Elle allait devoir se méfier d’elle. Quand à Danya, elle avait résistée tant bien que mal aux jets de lave, mais une partie de sa tenue avait brûlée, laissant apparaître quelques trous dans celle-ci. Pour les quatre autres femmes, elles restaient ensembles, parlant entre elles.

« Nous devons réagir… Mais générale Winy, Mylidie n’était-elle pas sensée partir après son échec contre la générale du Poisson ? »

« C’était ce qui était prévu mais vous remarquerez aussi bien que moi qu’elle est plus forte… Bien plus forte que nous… Et elle est capable d’utiliser l’eau contrairement à nous. Je me demande même… si… Ca ne serait pas possible. »

« De quoi, grande sœur ? Tu sembles songeuse. »

« Non, non… Rien… Je réfléchissais à quelque chose. »

Et si… Mylidie était plus forte qu’elle ? Ce n’était pas impossible car même si elle avait perdu contre Testaline, cela ne voulait pas dire qu’elle était plus faible que les autres générales. En fait… Etrangement, le combat avait été privé car c’était la première fois que quelqu’un tentait de combattre la générale en chef. Mais là… Ce n’était pas le moment de réfléchir à tout ça ! Elle se tourna vers les trois autres femmes, s’adressant à elles en regardant longuement Sizé.

La jeune femme aux longs cheveux bleus hocha plusieurs fois la tête, acceptant la proposition de Winy alors que les deux autres femmes lui demandaient ce qu’elles devaient faire. C’était simple pour elles… Couvrir leurs arrières. Danya et Mylidie allaient avoir du renfort ! Elles allaient montrer à Exelie qu’il ne fallait pas les oublier !

« Devons nous continuer ce combat ou voyez vous qu’il est inutile ? »

« Danya… Est-ce que tu peux reculer ? »

« Mylidie, espèce de gamine, ne me met pas sur la touche parce que je suis un peu blessée. »

« Je… ne pensais pas à ça. Simplement… Je vais utiliser une nouvelle technique et je ne sais pas ce que ça donnera comme effet. Je préfère que tu sois à l’abri… Erol… n’aimerait pas que tu sois blessée ou défigurée… Même si… Il t’aimerait quand même. »

Elle savait de quoi elle parlait : Elle qui était si laide dans le passé, elle qu’Erol avait embrassée malgré ses boutons, elle qui avait tant besoin de l’adolescent. Devant le ton attristé de l’adolescente, Danya poussa un léger soupir, se retournant pour s’éloigner. Elle remarqua que les quatre femmes du domaine des Gémeaux semblaient avoir une idée en tête.

Il fallait attendre le bon moment pour attaquer ! Mais quand ? C’était ça le petit problème qu’elles avaient. Peut-être quand Mylidie en aurait terminé avec ce qu’elle comptait faire ? Oui, c’était une bonne idée. Il suffisait maintenant d’attendre que Mylidie finisse son attaque et elles pourraient accomplir ce qu’elles voulaient.


En y réfléchissant, Exelie n’avait jamais réellement attaquée depuis le début du combat. Qu’est-ce qu’elle manigançait ? Etait-ce l’une de ses techniques ? Elle ne pouvait pas le savoir ! Bon, de toute façon, l’heure n’était pas à la réflexion ! Elle fit apparaître un magnifique dragon entièrement constitué d’eau, Exelie s’adressant à elle :

« Comment tu es capable… de faire une telle chose ? »

« Je ne le sais pas moi-même… mais mes convictions me poussent à devenir toujours plus forte non pas pour protéger ou sauver les autres… mais pour lui. »

« C’est beau d’avoir un tel idéal mais… Ce que tu accomplis est voué au déclin. »

Deux flots de lave se réunirent aux mains d’Exelie, formant deux têtes ressemblant à celles d’une hydre, des jets de flamme en sortant alors qu’elle regardait avec amusement la réaction de Mylidie. Les deux personnes se ressemblaient presque… même dans leurs techniques. C’était quelque chose d’assez étonnant… et bizarre.

« Vois-tu… Je crois qu’au final, toutes mes questions trouvent peu à peu leurs réponses. Je pensais que tout était terminé… »

« Où veux-tu en venir ? Si cela ne te dérange pas de me le révéler. »

« Oh… Non… Non… Tu trouveras ce que tu cherches derrière ce volcan mais avant… IL FAUDRA REUSSIR A ME BATTRE ! »

Elle s’écria de toutes ses forces, contrastant avec la tranquille femme qu’elle avait été depuis son apparition. Les deux têtes d’hydre se dirigèrent à toute allure vers Mylidie alors que celle-ci lançait sa création aqueuse en direction d’Exelie en restant parfaitement calme. Elle devait réussir à l’atteindre cette fois et surtout réussir à la battre !

La première tête de l’hydre alla frapper le dragon sur le flanc gauche, la créature aqueuse perdant une partie de son corps en même temps que la tête de l’hydre se mettait à disparaître. De sa patte droite, le dragon alla frapper la seconde tête de l’hydre, celle-ci devenant de la fumée blanche comme cela devait de passer. Il ne restait plus que la tête du dragon constitué d’eau et au regard acéré, Exelie ayant un petit sourire :

« Bien… Très bien… C’était normal… A quoi aurais-je du m’attendre de toute façon ? »

Le dragon aqueux vint la percuter de plein fouet mais cette fois-ci, la jeune femme aux cheveux bruns ne tomba pas en arrière. Elle cracha simplement du sang sans pourtant souffrir grandement. Pourtant… Pourtant le coup avait été d’une puissance et d’une violence rare. Mylidie n’arrivait pas à le croire.
Comment c’était possible ? C’était la technique dont elle était la plus fière ! Celle… avec laquelle elle avait réussie à … Ce n’était pas réel. Ca ne pouvait pas être vrai ! Elle était donc vraiment aussi faible que ça ? Elle devait encore s’entraîner ! Devenir encore plus forte ! Ce n’était pas comme ça qu’Erol allait être… Erol allait être…

« Qu’est-ce que… »

Exelie arrêta de sourire, le sol se mettant à trembler subitement alors que des racines entouraient Mylidie et Danya pour les faire maintenir debout. Des pans entiers de roche tombèrent dans la lave, de nombreuses fissures apparaissant alors que les yeux orange d’Exelie se posaient sur Winy et Sizé. Les deux femmes levaient en synchronisation leurs pieds droits avant de frapper le sol. C’étaient donc elles ? Ces quatre femmes qu’elle avait complètement ignorées ? Tsss… Quelle idiote ! Elle s’écroula au sol, de nombreux morceaux de pierre venant entailler son corps de toutes parts, Winy prenant la parole d’une voix calme et délicate, ses yeux verts montrant tout le sérieux qu’elle possédait :

« La prochaine fois, évitez donc de nous considérer comme inutiles. Il y a toujours un moyen d’être efficace, qu’importe la méthode utilisée. »

« Ha… Hahaha… Mais quelle imbécile ! J’ai beau avoir passée tellement de temps à combattre des personnes qui voulaient traverser le volcan que je crois que je me surestimais beaucoup trop ! Les personnes liées aux plantes ne sont pas si faibles ! »

Elle se redressa, observant ses nombreuses plaies sans y prêter plus attention alors que les tremblements s’arrêtaient finalement. Bon… Maintenant, elle était sûre de son choix. Surtout que Winy avait très bien montré ce dont elle était capable, de plus… Ses yeux orange se posèrent sur Mylidie avant qu’elle ne dise :

« Vous pouvez passer. Je ne vous retiendrais pas. Faites juste preuve de calme et de sérieux lorsque vous pénétrez dans le royaume de Drakoni. De même, soyez respectueuses envers le Roi et sa fille. Enfin… Mylidie… Ne sois pas triste et soit plutôt fière. Venez, je vais vous guider vers la sortie maintenant. »

Ne pas être triste ? Être fière ? De quoi est-ce qu’elle parlait ? Dommage qu’elle ne puisse pas retirer son masque, elle aurait bien montré son visage pour dévoiler sa surprise. Il y avait vraiment quelque chose là-bas… qui la concernait ? Le groupe se mit enfin à suivre Exelie jusqu’à la sortie du volcan et arriver au royaume de Drakoni.

Epilogue : Une nouvelle ère commence

ShiroiRyu
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Epilogue : Une nouvelle ère commence

La lame de la guillotine vint s’abattre sur un bras, la lame éclatant en morceaux alors que le jeune homme ne pouvait pas voir ce qui se passait. La seule chose qu’il remarquait était les débris de métal qui tombaient devant lui. Qu’est-ce qui … s’était passé ?

« Ca ne leur suffit pas de continuer leurs bêtises ? » murmura une voix féminine alors que les morceaux de bois qui retenaient sa tête et ses bras furent tout simplement détruits.


Il redressa le haut de son corps, se tournant pour apercevoir qui venait de prendre la parole. Douély ? C’était la Munja ? Et elle n’avait aucune blessure au bras ? La guillotine s’était tout simplement brisée sur celui-ci et …

« EARNOS ! » cria une voix avant qu’il ne se retrouve projeté au sol, l’Apireine n’ayant pas hésité un instant à se jeter sur lui. Elle le recouvrait de baisers, l’empêchant même de respirer alors qu’elle l’embrassait sans cesse sur chaque parcelle de son visage. Qu’importe si cela était en public, elle ne se gênait pas un seul instant à se montrer en spectacle, continuant de baiser Earnos, dévorant ses lèvres tout en recouvrant son visage de ses larmes.

Il aurait bien aimé lui dire de se calmer mais une telle fureur dans les baisers de Terria montrait parfaitement que la jeune femme avait cru la dernière heure d’Earnos arriver. Et pourtant, ce n’était pas le cas. Il se laissa embrasser alors qu’il caressait le dos de l’Apireine. Lui aussi était heureux d’être en vie, encore en vie.

« Qu’est-ce que … Stoppez cette Munja et … »

« Pas bouger. » ordonna la Munja, son ombre s’agrandissant tout autour d’elle, immobilisant complètement les soldats en les paralysant sur place.
Qu’est-ce que ça voulait dire ? Pourquoi … Pourquoi est-ce qu’elle était là ? Le jeune homme ne comprenait pas, Terria arrêtant finalement ses baisers avant de dire :

« Douély … Je … Tu es trop fatiguée. Tu n’aurais pas dût venir ici … Enfin, je devrais dire ça mais sans toi, Earnos serait … Earnos serait … »

Elle colla à nouveau ses lèvres sur celles du Dardargnan alors que la Munja poussait un profond soupir, ce n’était pas du tout ce qu’elle voulait, loin de là même. Mais en même temps, elle avait réussi son objectif. Elle avait sauvé Earnos mais ce n’était pas terminé. Elle tourna son visage vers les citoyens, posant son regard sur eux, un regard des plus dédaigneux.

« Et vous, vous n’êtes jamais satisfaits sauf si votre monarque n’est pas heureuse ? Je vais vous le dire : Terria a tué son père, le roi. Que cela vous plaise ou non, ce n’est pas un problème. Elle a décidé de le tuer pour empêcher l’homme qu’elle aime de mourir. Cet homme a décidé alors de se faire passer comme le meurtrier du roi tout simplement pour éviter que vous ne jugiez votre future reine comme une criminelle. De même, je crois qu’il est de mon devoir de vous … »

« Pourquoi écouterions-nous une Munja ? Qui nous dit que tu ne nous manipules pas ? » s’écria un citoyen, d’autres clameurs se faisant peu à peu entendre autour de la scène. La Munja eut un petit sourire mauvais, reprenant la parole :

« Et vous pensiez que j’étais venu sans raison ? De toute façon, c’en est bientôt fini de moi … Et il vaut mieux alors que je me présente sous ma véritable apparence. »

Sa véritable apparence ? Terria arrêta d’embrasser Earnos, regardant Douély avec appréhension. C’était la première fois qu’elle parlait d’une telle chose. Enfin, non, elle savait de quoi elle parlait mais c’était la première fois … MAIS NON ! Si elle faisait cela, ça voulait dire que … Le corps de la Munja s’était mis à se craqueler avant que Terria ne crie :

« STOP ! Douély ! Ne fait pas ça ! Tu n’as pas besoin de le faire ! »

« Ah … Terria … Sincèrement, je n’en ai plus pour très longtemps. T’avoir ramenée à la vie était épuisant, très épuisant. Puis, je ne m’appelle pas Douély, tu sais ? Je portais aussi un nom auparavant : Oraura. » déclara la Munja alors que son corps tombait en morceaux ou plutôt … comme si elle venait de muer ? Sous ce corps s’en trouvait un autre, celui d’une femme aux cheveux blonds mais assez court. Des yeux rouges aussi beaux que le rubis qu’elle portait sur son front. Sa tenue ? Une longue robe jaune et noire, fait sous forme de rayures.

« Oraura … Ce nom me dit quelque chose. » murmura le jeune homme, encore un peu abasourdi par la nouvelle qu’il venait d’entendre. Puis soudainement, il cria : « MAIS TU ES LA PREMIERE APIREINE ! »

« Oh ? Pas de vouvoiement, Earnos ? » souffla la femme aux cheveux blonds, un sourire aux lèvres alors qu’il rougissait violemment, bredouillant :

« Oui … C’est vrai, je suis désolé, je … »

« Je rigole, Earnos. Par contre, le comportement de ces personnes me donnent envie de bien moins rire. » reprit la première monarque du royaume, posant son regard sur les citoyens. Toujours d’un air dédaigneux, elle vint dire : « Que je sache entre nous, depuis des siècles voire même des millénaires, vous avez pris l’habitude de vous servir des Apireines comme souffre-douleurs, n’est-ce pas ? Toutes ces femmes qui n’ont jamais réellement pu être heureuses, d’une manière ou d’une autre, car elles mouraient trop jeunes, que cela soit d’un attentat, soit d’une maladie ou alors de je-ne-sais-quoi. Cette fichue malédiction qui a été créé dès l’instant où j’ai osé mentir et inculper un peuple d’un acte qu’il n’a pas commis. Et cela a continué de génération en génération. Qu’importe la méthode utilisée, qu’importe l’acte commis, les Apireines n’ont jamais pu être heureuses. Cela était sûrement pour me punir de ce que j’ai fait auparavant. Eprouver des sentiments envers une personne que l’on aime, sans que quiconque n’ait à nous juger. Vous tous, vous jugez encore Earnos sur des suppositions. Comment êtes-vous sûrs qu’il est responsable de la mort de ces personnes chères à votre cœur ? Hum ? Vous n’avez aucune méthode pour cela. Earnos n’a jamais tué quelqu’un, non, il n’est pas un assassin et ne l’a jamais été. Si vous interrogiez les anciens rebelles parmi vous, s’ils ont un tant soit peu de courage, ils pourraient vous avouer qu’Earnos ne faisait qu’assommer ou blesser les soldats, sans jamais porter le coup de grâce. Encore une fois, vous osez essayer de remettre la faute sur d’autres personnes sans même chercher à connaître la vérité. Oh … Mais les citoyens ne sont pas les seuls à être en faut, loin de là même. Les soldats, eux aussi, trop prompts à condamner. Même si Earnos avait été le tueur du roi, sachant que la princesse était encore en vie, vous l’auriez tué ? C’est le cas. Vous n’osez pas reconnaître que le roi était fou depuis des années, depuis la mort de la reine Seiry. Comme Earnos était prêt à se suicider après avoir tué le roi, car la princesse Terria était morte selon lui. Je vais m’en aller mais auparavant … »

Elle se tourna vers Earnos et Terria, les deux personnes la regardant avec appréhension. Qu’est-ce qu’elle avait à dire ? Qu’est-ce qu’elle allait dire ? Elle leur fit un sourire mais bien plus tendre, leur disant avec douceur :

« Vous avez toutes mes félicitations pour vous deux. Ainsi que ma bénédiction bien entendu. Si par malheur, il semblerait que d’autres personnes tentent de vous empêcher d’être heureux, je me ferai un plaisir personnel de régler leurs comptes. Ils m’ont empêché d’être heureux en voulant me forcer à épouser une personne que je n’aimais pas, ce n’est pas pour que cela se reproduise. Vous avez compris, peuple du royaume des insectes ? »

Personne n’osait contredire la première Apireine du royaume. Loin de là même. Tous se sentaient obligés d’accepter ses paroles bien que tous étaient en accord avec ces dernières. La femme aux cheveux blonds fit apparaître ses ailes, s’éloignant sans un mot. Quelques kilomètres plus loin, elle vint se cacher dans une ruelle, plaçant sa main sur son cœur.

« Je me sens mieux … tellement mieux … Alors que je vais … »

« Douély ? » murmura une voix au-dessus de la première Apireine. Celle-ci leva la tête, apercevant Earnos et Terria qui tenaient leurs deux enfants. Ils se déposèrent à côté d’elle, Oraura faisant un petit sourire triste avant de dire :

« Je m’appelle Oraura, non Douély. »

« Je préfère t’appeler par le nom que je t’ai toujours connue. » répondit Earnos alors que la première Apireine ricanait faiblement. Comme il désirait … Elle n’allait pas le forcer. Ah ! Au final … Elle avait quand même fini par craquer, n’est-ce pas ?

« Vous me rappelez tant … ce que j’ai été avec l’insecte que j’aimais. C’est peut-être pour ça que j’étais si attachée à toi, Earnos. Sûrement … Un mignon petit Aspicot qui est devenu un beau Dardargnan qui aime son Apireine de tout son cœur. Ah … Peut-être que j’ai attendu ce moment depuis des millénaires ? Je ne sais pas … Attendre le moment où j’aurai finalement expier mes fautes ? Où je reverrai une Apireine aimer un Dardargnan ? » murmura la femme aux courts cheveux blonds, son corps disparaissant peu à peu, son bras gauche n’existant déjà plus dans ce monde. Earnos fut effrayé, demandant des explications car il ne comprenait pas. Terria calma aussitôt le jeune homme, lui soufflant ce que lui avait dit Douély auparavant. La première Apireine vint se mettre à genoux, oubliant toute la dignité liée à son rang avant de tendre les bras.

« Est-ce que je peux ? Je peux les bénir ? Les protéger pour montrer que la malédiction des Apireines n’existera plus dorénavant ? Que ce royaume … va enfin voir le jour ? » demanda Douély en regardant les deux enfants. Ces derniers vinrent dans les bras de celle qui s’étaient occupés d’eux plus d’une année, la femme aux cheveux blonds sanglotant quelques instants tout en souriant. Elle était apaisée après tout ce temps.
Elle était finalement apaisée, regardant une dernière fois le jeune couple et leurs enfants avant que tout son être ne disparaisse. Après tout ce temps, elle avait réussi à avoir son âme en paix, laissant cette génération être dirigée par le plus beau couple royal à ses yeux.

Chapitre 69 : Crime et châtiment

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Chapitre 69 : Crime et châtiment

« Terria … Tu … Tu es vivante. » murmura le Yanmega, Terria hochant tout simplement la tête sans pour autant s’approcher de lui. C’était même plutôt le contraire. Elle se dirigea vers Earnos, le prenant dans ses bras tout en regardant son père.

« Je suis vivante mais non pas grâce à vous. Maintenant que je suis là et que j’ai Earnos dans mes bras, il est hors de question que je le laisse. »

« Tu as été … jusqu’à tuer ton propre père pour lui ? Il est vraiment … si important, Terria ? Il a décidé de se battre jusqu’au bout … pour que je le reconnaisse. » murmura le roi, crachant de plus en plus de sang.

« Earnos est l’être le plus important à mes yeux, père ! Tu devrais le savoir ! Mais tu as quand même osé dire que c’était de sa faute ! Tu es impardonnable ! »

Les mots semblèrent toucher le vieil homme en plein cœur, sa jambe qui le retenait encore à moitié debout semblant faiblir de seconde en seconde. Pourtant, la jeune femme reprit tendrement et avec douceur :

« Du moins, ça devrait être le cas … Mais je ne peux pas. Tu es mon père et même si … Je t’ai blessé mortellement comme tu l’as fait … Je veux que tu comprennes … que j’aime Earnos de tout mon cœur, que tu le désires ou non. »

« Je comprends … Je comprends depuis le début mais … J’avais peur qu’il ne soit pas assez fort. Pas assez fort, je voulais éviter qu’il t’arrive … la même chose que ta mère. Ah ! Seiry ! Seiry … Je n’ai pas été assez fort pour elle … Je … Si seulement, j’avais été présent, je … Je … Ah … Earnos, tu me jures de la … D’être toujours à ses côtés hein ? Tu as gagné. »

« Je ne considère pas cela comme une victoire … Mais est-ce que vous avez besoin de celle-ci pour me donner l’autorisation d’être votre gendre ? » demanda le jeune homme.

« Bonne réponse. » souffla le roi dans un dernier sourire, ses yeux rubis se posant sur le visage de sa fille avant qu’il ne les ferme, s’écroulant au sol pour ne plus bouger.

Il était mort ? Son père était mort ? Elle avait du mal à le croire, n’arrivant même plus à pleurer. Elle avait déjà tout déversé lorsqu’elle avait porté le coup fatal. Là ? Ce qu’elle avait envie surtout, c’était de serrer Earnos dans ses bras, chose qu’elle fit avec douceur à cause de ses blessures. C’était terminé … réellement terminé. Elle le garda contre elle, lui murmurant à quel point elle l’aimait alors qu’il répondait la même chose. Il ne savait pas comment elle était revenue à la vie, il savait qu’elle était morte mais le plus important était là. Elle était vivante, en chair et en os, devant lui. Il ne voulait plus la lâcher.

« Qu’est-ce que … Le roi a été tué ? Qui a tué le roi ? QUI ? » cria une voix, des soldats Yanmegas arrivant les uns après les autres. Le couple se redressa, les soldats semblant plus qu’étonnés de voir Terria. « QUI A TUE LE ROI ? PRINCESSE TERRIA ? VOUS ÊTES VIVANTE ? Eloignez-moi de cet homme ! Il est le meurtrier du roi ! »

« Mais non, ce n’est pas … » commença à dire la jeune femme aux cheveux blonds, Earnos l’arrêtant. Si les gens apprenaient que c’était elle, alors, le royaume était vraiment perdu.

« Je l’ai tué, oui. C’est vrai. J’ai fait mon devoir. »

« TON DEVOIR ? PRINCESSE ! PROTEGEZ-LA ! »

Qu’est-ce que … Elle n’eut pas le temps de réagir que déjà tous les Yanmega se jetaient sur Earnos, Terria essayant de s’agripper à lui. Le jeune homme se retrouva couché au sol, la princesse étant emmenée de force, choquée par la violence des soldats alors que ces derniers pensaient que cela était à cause de la mort de son père. Quelques heures plus tard, il se trouvait dans un cachot gardé par quatre soldats Yanmega, l’une d’entre eux disant :

« La princesse continue de déclarer qu’elle a tué son père. Pourquoi continue-t-elle de dire une telle chose ? Tu devrais le savoir non ? »

« Car elle vient à peine de reprendre conscience de ce qui se passe dans le royaume. Je suis le meurtrier du roi, je l’ai tué après un combat éreintant. Ces blessures que vous avez vues sur mon corps sont celles causées par le roi. »

« Pourquoi déclares-t-elle le contraire ? Pourquoi dit-elle qu’elle l’a tué ? »

« Je ne sais pas et je ne veux pas le savoir. Normalement, elle est morte à mes yeux. J’ai fait ce que j’avais à faire : tuer le roi. Pourquoi aurai-je loupé mon coup après plus deux ans, non ? » dit le jeune homme aux cheveux blonds.

« Laissez-moi seule. » dit une voix soudainement dans le dos du soldat qui s’adressait à lui.

Aussitôt, les quatre soldats firent le salut militaire alors que l’Apireine se présentait à eux … mais nullement seule ?C’était qui ? Les deux enfants qui lui tenaient la main, marchant faiblement. Earnos cligna des yeux, aussi surpris que les soldats qui s’éloignaient.

« Qui … Qui est-ce ? Je … Terria ? »

« Est-ce que tu veux vraiment nous abandonner, Earnos ? Même si les gens savent que je suis coupable, ils ne me tueront pas. Mais toi … Ils n’hésiteront pas un instant. C’est cela que tu veux ? » murmura faiblement la jeune femme aux cheveux blonds, la tête baissée.

« Terria, est-ce que ce sont tes … enfin mes … »

« Saularos et Louna. Ce sont nos enfants, oui. Tu veux donc qu’ils vivent sans leur père ? Les enfants, regardez votre père. C’est lui … C’est lui qui a permis au royaume de tenir le coup. »

Les deux enfants observaient le jeune homme aux cheveux blonds, celui-ci se mettant à genoux, se rapprochant des barreaux de sa cage. C’était ses enfants ? Les siens ? Ceux de Terria et les siens ? Ils étaient nés ? Mais comment ? Pourquoi ? Il n’avait toujours pas eu de réponse et en même temps … Il …

« Terria, je … S’il y avait vraiment une autre solution … Mais ce n’est pas possible. Les gens ne voudraient plus d’une Apireine qui a été jusqu’à assassiné son propre père pour avoir le trône. Terria, c’est la meilleure chose à faire pour nous deux. Je … Je suis désolé … Je suis vraiment désolé. » bredouilla le jeune homme, Terria s’en allant sans un mot avec ses enfants. Elle ne voulait pas qu’il soit désolé, elle voulait qu’il soit en vie.

L’heure de la mort ne tarda guère. Il devait servir d’exemple. Emmené devant une foule de citoyens en colère, il fut traîné par les soldats jusqu’à la guillotine. C’était là-bas … Il allait perdre la tête, n’est-ce pas ? Il ne voyait pas Olistar, il ne voyait que les autres, que sa famille. Ils étaient tous présents, tous présents pour cet évènement.
Il voyait ses sœurs et sa mère en train de pleurer, cette dernière dans les bras de son père. Ah … Son père qui avait toujours les bandages. Il revoyait Herakié, Férast et les autres. Ils semblaient bien aller. Tant mieux pour eux alors. Il était content … vraiment content. Tellement heureux … Non, il ne l’était pas. Il était en train de pleurer, non pas car il avait peur, loin de là, mais tout simplement car il s’était retiré la petite parcelle de bonheur qu’il avait pu avoir en retrouvant Terria.

« TUEZ-LE ! Qu’il meure ! Mon mari est mort par sa faute et celle de ces foutus rebelles ! »

« Après avoir tenté de tuer la fille, il a réussi à tuer le roi ! Qu’il meure ! »

« ID… IDIOTS ! » hurla une voix plus forte que les autres. Elle avait décidé d’être prête à tout pour le sauver. Sans même crier gare, l’Apireine arriva du ciel pour atterrir à côté d’Earnos. Les soldats n’osèrent guère la bloquer alors qu’elle venait enlacer Earnos. « Je préfère encore mourir avec lui ! Maintenant que vous avez une nouvelle Apireine, vous n’avez plus besoin de moi ! Je préfère être avec l’homme que j’aime ! »

Les citoyens se regardèrent, incrédules et incapables de parler à ce moment précis. L’un des soldats fit un geste, d’autres venant extirper Terria pour libérer Earnos de son étreinte. La sentence devait être appliquée, qu’importe ce qui se passait. La jeune femme, en pleurs, tentait de se libérer des soldats sans y arriver. Qu’on la laisse ! Qu’on la laisse ! Elle voulait mourir avec lui ! Elle préférait encore ça plutôt que de laisser partir seul !

La tête posée ainsi que ses bras, il fut immobilisé définitivement, étant incapable de bouger le haut de son corps. Le couperet se retrouvait au-dessus de sa tête, prêt à faire son office alors que Terria continuait d’hurler :

« IMBECILES ! Vous êtes tous des imbéciles ! Je ne dirigerai pas un royaume qui me retire l’homme que j’aime ! JAMAIS ! JE PREFERE ENCORE ME DONNER LA MORT ! »

« Terria … Arrête s’il te plaît … Ils ont besoin d’un coupable, je suis celui qu’il faut. » déclara Earnos avec calme et sérénité.

« ET TOI, ARRÊTE DE TE FAIRE PASSER POUR UN MARTYR ! Ta mort ne fera gagner rien du tout ! RIEN DU TOUT ! »

« … … … Tu as sûrement raison … C’est un acte vain … mais nécessaire. »

C’était peut-être pour ça qu’il pleurait grandement ? Car il ne voulait pas mourir ? Car il savait que tout ça pouvait être évité … si les gens acceptaient ? Non … Peut-être pas … Il ne savait pas. Il ferma les yeux, prêt à subir la sentence. Il ne devait pas … avoir de regrets, pas du tout même. Le couperet tomba, appliquant le jugement du peuple.

Chapitre 68 : La mort dans l’âme

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Chapitre 68 : La mort dans l’âme

« Alors ? Tu faiblis déjà ? Je pensais que tu étais un monstre d’endurance. »

« Si ce combat me permet de venger la mort de Terria mais aussi d’être accepté comme son mari, je ne compte pas abandonner maintenant ! »

Il devait vérifier par rapport à la pluie et tendre l’oreille. Le vieil homme était déjà disparu de la circulation alors qu’Earnos regardait tout autour de lui. Des traces de pas, il voyait des petits pas très rapides dans les flaques.
Soudainement, il vint abattre sa furie sur la droite, donnant de puissants coups de lance dans le vide ou du moins, ce n’était qu’une impression puisque le roi poussa un cri de douleur, reculant sur quelques mètres en arrière, des petits trous parcourant son corps. Malgré son âge avancé, il ne semblait pas être fatigué, loin de là. Il était surement plus résistant que son père, il y avait même de fortes chances que ça soit le cas !

« Comment as-tu su … Ah … Je vois. » murmura le roi en regardant le sol avant de faire un sourire au jeune homme, un sourire mauvais.
Il avait déjà compris ? En quelques instants ? En une seule attaque ? Si son père était expérimenté, le roi l’était encore plus ! C’était un combat presque perdu d’avance, n’est-ce pas ? Mais non, il ne devait pas avoir peur ! Il ne devait pas croire qu’il allait perdre ! Il pouvait gagner ! IL POUVAIT GAGNER ! Le roi disparut à nouveau de sa vision mais voilà qu’il n’y avait plus aucune trace dans l’eau ? Où ? Dans les airs ? Le jeune homme leva la tête en direction du ciel, aveuglé à moitié par la pluie.

« Ne jamais détourner son regard du combat ! PREMIERE LECON ! »

Deux profondes entailles se firent voir sur le torse du jeune homme, puis d’autres et ainsi de suite. Des griffes ! Les griffes du roi venaient de blesser gravement le Dardargnan qui se retint de crier, faisant plusieurs pas en arrière, une main sur ses plaies ensanglantées. Le roi réapparut devant lui, soufflant entre ses dents :

« Plus le temps passe, plus tu souffriras. Il vaudrait mieux pour toi que tu te laisses tuer. »

Se laisser tuer ? Et puis quoi encore ! Il allait finir par le trouver et comprendre ce qu’il venait de faire ! Le roi disparut de sa vision comme auparavant. Mais cette fois-ci, il tournait sur lui-même pour essayer de le repérer. Il n’attaquait pas en hauteur, il n’attaquait pas au sol … Mi-hauteur ? Juste à quelques centimètres au-dessus du sol pour qu’il ne voit pas ses traces dans la pluie ? TSSS ! Ingénieux et plus que difficile à contrer !

Mais ce n’était pas suffisant pour l’arrêter ! Il avait le moyen de le contrer ! Et d’une manière toute aussi ingénieuse que la sienne ! Il suffisait de voir où la pluie s’arrêtait ! Oui ! Il ne pouvait pas passer entre les gouttes ! Et même s’il continuait de voleter au-dessus du sol sans s’arrêter, il avait bien un chemin à suivre ! D’ailleurs, il commençait à le remarquer, voyant les endroits que le roi passait, ce dernier n’osant pas attaquer. AH ! Il avait peur ? C’était trop tard maintenant ! Il n’hésitait pas ! D’ailleurs il allait lui montrer qu’il l’avait repéré ! Mais dès le moment où il fit les pas pour courir à ses côtés et donc le combattre, de nombreuses pierres vinrent le frapper en pleine face, du sang paraissant le long de son visage.

« Un Yanmega est capable d’utiliser des pouvoirs issus des générations antiques, montrant par là notre présence et notre puissance dans le royaume depuis des siècles. Seuls les Armaldos sont capables de faire pareil. Les Caratrocs peuvent toujours essayer d’apprendre cela et d’y arriver mais c’est très rare. Tout cela pour te dire qu’en tant qu’insecte, tu vas finir écrabouillé sous les rochers ! Tu ne peux pas me combattre ! Tu es bien trop faible ! »

AH OUI ? Il allait le lui dire en quelle langue qu’il ne comptait pas abandonner hein ? IL EN ETAIT HORS DE QUESTION ! Il n’hésiterait pas à utiliser tout ce qu’il fallait pour réussir à abattre le roi ! Il était proche de la victoire ! Ce n’était qu’une question de minutes !

Earnos … Earnos était en train de perdre ! Elle le voyait ! Earnos ne pouvait rien faire contre son père ! Son père était un ancien général, celui du précédent roi ! Il avait été l’un des insectes les plus puissants à son époque alors même maintenant … Elle devait réagir ! Mais non ! Elle ne pouvait pas ! Elle devait attendre le moment, le bon moment ! Là, aucun des deux ne la voyait, il fallait dire qu’elle se cachait derrière l’une des tours. Les rebelles et les soldats étaient encore occupés à se battre entre eux, personne ne viendrait les arrêter.

Le battre ! Le battre ! Il ne s’était pas pris de coups pour l’instant mais ça n’allait pas tarder ! Le Yanmega s’était immobilisé, le regardant pendant quelques secondes. Il allait faire quoi ? L’attaquer ? A cette distance ? Il verrait parfaitement cette attaque et pourrait ensuite l’esquiver avec facilité !

« Sais-tu quels sont les pires insectes existants ? Ceux qui sont avantagés à combattre les autres insectes malgré leurs conditions. Ceux qui sont capables de produire des flammes, d’écraser les insectes ou alors considérés comme des prédateurs volants grâce à leurs capacités. Tu vois où je vais en venir ? Non … Sûrement pas … »

Mais il allait lui faire une démonstration de ce qu’il disait ! Il croisa ses deux griffes, traçant une croix dans les airs qui fusa à toute allure vers le Dardargnan. De l’air ? C’était de l’air compressé pour former comme une lame ? Le jeune homme mit ses deux mains en avant pour protéger son corps mais les plaies furent encore plus profondes, rendant presque inopérantes ses deux mains alors qu’il haletait. Il était fatigué, vraiment fatigué.

Mais bon, il était largement capable de tenir debout ! IL ALLAIT FAIRE LA MÊME CHOSE ! Cette lame d’air … Il allait la renvoyer ! Le Yanmega était immobile, reprenant son souffle après une telle attaque, lui aussi était exténué. Pourtant, malgré son âge avancé, il tenait bon face au jeune homme.

« Alors ? C’est tout ce que tu avais ? De belles paroles et … Qu’est-ce que tu comptes faire ? » demanda le roi, remarquant la posture bizarre d’Earnos.

« Si cette attaque est aussi violente … pour moi, qu’est-ce que ça sera pour un corps aussi vieux que le vôtre, hein ? Je me le demande ! »

« Tu penses vraiment que tu peux apprendre une technique rien qu’en la voyant la première fois ? Cette lame d’air demande une précision et une concentration exemplaires ! Il faut des mois pour y arriver correctement ! »

« Je n’ai que quelques secondes pour y arriver donc bon … » ironisa Earnos.

De la concentration et de la précision ? Le roi ne semblait guère apeuré par Earnos, croisant les bras alors que le jeune homme faisait de même avec ses lances. Il avait vu ce que le roi avait fait. Il n’avait alors qu’à l’imiter. Il suffisait juste de faire des mouvements pour balayer le vent devant lui et le projeter sur son adversaire. Aucune imprécision, aucune imperfection, le tout était juste de ne pas faire de geste inutile.

« Que … » commença à dire le roi, décroisant les bras avant de courir vers Earnos. Ce n’était pas possible ! Il le sentait ! Il sentait qu’il était en train de réussir ! Il devait alors l’arrêter avant qu’il ne soit trop tard !

Pourtant, le jeune homme lança son attaque en croix, comme celle du roi, la lame d’air venant frapper en plein torse le roi. Mais cela n’arrêta pas le monarque qui, malgré la croix de sang sur son torse, arriva à la hauteur d’Earnos, le projetant sur le sol, une main sur le cou, l’étranglant peu à peu.

« Impressionnant … Vraiment impressionnant ! Apprendre une technique en regardant les autres. Tu n’es peut-être pas aussi faible que tu ne le montres ? Mais ça ne change rien. Il est trop tard maintenant ! BIEN TROP TARD ! »

« J’ai toujours tout fait pour être à la hauteur de Terria ! TOUJOURS ! ARGL ! Je suis prêt à tout pour être digne d’elle, même aux pires sacrifices ! Même aux pires actes ! »

De bien belles paroles qui méritaient son estime … mais ce n’était pas suffisant. S’il ne pouvait pas le battre, cela était inutile. Tout cela était plus qu’inutile même. Le roi leva sa main droite redevenue griffe alors que l’autre maintenait le Dardargnan était au sol, immobilisé et rendu incapable de tout acte.

La griffe alla s’abattre, du sang venant recouvrir le visage, lui rappelant une scène qu’il avait connue. Ce sang … Ce n’était pas le sien mais celui du roi. Le roi qui avait de la surprise dans le regard, une griffe traversant son torse.

« Désolée … Père … Mais cette fois-ci, vous auriez dépassé les bornes. Je ne peux pas vous laisser tuer l’homme que j’aime … Et je suis prête à tout pour ça. »

Cette voix ? Cette voix ?! Les deux personnes se tournèrent vers la jeune femme aux cheveux blonds qui avait retiré sa griffe du corps de son propre père. C’était un rêve ? Une illusion ? Non … Les illusions ne traversaient pas les corps ! Ce n’était pas le cas ! C’était donc …

« TERRIA ! » hurlèrent les deux hommes en même temps, le roi posant un genou au sol, sa griffe droite redevenant une main qui se posa sur le trou béant dans son torse. Il cracha du sang, hoquetant sur le coup alors que la princesse avait les larmes aux yeux :

« Désolée père … Vraiment désolée … mais je … Je ne pouvais pas vous laisser le tuer. Pendant deux longues années, j’ai souffert par l’acte que vous avez commis, Earnos aussi. Mais je ne vous en veux pas, je sais que vous pensiez qu’à mon bonheur. Mais mon bonheur est auprès d’Earnos. Je ne peux pas … vous laisser me le retirer. Pardon. »

Elle continuait de pleurer, regardant sa griffe ensanglantée par son père. Elle avait commis un parricide et un meurtre royal. Elle avait été jusqu’à commettre le même acte que son père.

Chapitre 67 : Perte de vitesse

ShiroiRyu
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Chapitre 67 : Perte de vitesse

« Puisque c’est vous qui l’annoncez, je pense que je peux vous faire confiance. HAHAHA … Faire confiance au roi, celui qui n’assume pas ses actes ! »

Il voulait l’énerver. Un vieil homme comme lui ne devait pas tenir la cadence ! Du moins, c’est ce qu’il pensait mais il se rappelait son combat avec son père. Résultat ? Il avait quand même perdu hein ? Il devait alors se méfier de cet homme … S’il avait réussi à tous les battre, c’est qu’il avait encore de la ressource.

« Tout ça est arrivé par ta faute. A force de la côtoyer, elle s’est entichée d’un simple Dardargnan comme toi ! Le royaume a besoin d’un roi fort, pas d’une amourette d’adolescente ! Elle devait épouser le plus puissant insecte du royaume ! »

« Même si celui-ci la rendait malheureuse ? Qu’il était juste attiré par le pouvoir ? Il est facile de se tromper lourdement dans ce genre de situations ! Vous n’avez réfléchit qu’à votre place sans même réellement lui demander son avis ! Vous n’avez pas pensé un instant à ce qu’elle ressentait ! Il est hors de question … AH ! Pourquoi on s’emporte ? Maintenant, elle est morte, elle est tout simplement morte ! Je n’ai plus de regrets sauf un : le fait que vous soyez en vie ! Mais ça va être vite réglé ! »

Il était prêt à tout pour emporter l’homme dans la tombe ! Prêt à tout ! Même à perdre ses membres, même à perdre sa vie ! Dommage qu’il n’était pas comme Férast sinon, il ne se serait pas gêné pour se faire exploser sur son adversaire et l’emporter dans la tombe ! Le combat commença finalement lorsque le roi se leva de son fauteuil, faisant apparaître ses griffes à la place de ses mains.

Aussitôt, il disparut de la vue d’Earnos, le jeune homme se retournant pour parer l’attaque avec ses deux lances. Quoi ? Il allait drôlement vite ! Ce n’était pas possible qu’un vieil homme se déplace aussi rapidement que ça ! Devant l’air étonné d’Earnos, le roi fit un sourire mauvais, murmurant doucement :

« Qui pensais-tu affronter ? Tu dois savoir que ton père était très rapide pour un Dardargnan n’est-ce pas ? Même si la vitesse n’est pas le point fort de votre race, c’est le nôtre. Hahaha … Imagine donc ce qui se passe si tu t’entraînes à améliorer ta vitesse alors qu’elle est déjà prodigieuse et que tu es prédisposé à être l’insecte le plus rapide existant ? »

Comment ça ? Qu’est-ce qu’il voulait dire par là ? Il obtint sa réponse rapidement puisque dès l’instant où il avait paré une nouvelle attaque, le roi avait disparu une nouvelle fois pour se retrouver dans son dos. Et ainsi de suite, il tournait sur lui-même, parant les attaques du mieux qu’il le pouvait alors qu’il commençait à avoir le tournis.

« Généralement, les personnes les plus expérimentées arrivent à tenir deux minutes avant de mourir. Généralement, il vaut mieux pour elles que ça ne dure jamais très longtemps car sinon, elles risqueraient de le regretter amèrement. »

« Les insectes les plus rapides sont les Ninjasks. D’autres insectes sont aussi plus rapides que les Yanmegas comme les Insecateurs. Cette vitesse est très bonne mais non pas excellente ! Vous ne m’aurez pas de la sorte ! »

« HAHAHA ! Oui, crois donc ce que tu veux ! Tu comprendras ton erreur très bientôt. »

Ah oui ? Il n’avait pas peur pour autant ! Mais en même temps, il ne touchait toujours pas le vieil homme qui tournait autour de lui sans s’arrêter ! Les premières blessures commencèrent à paraître sur ses bras, les entailles se faisant voir peu à peu.

Tsss ! Saleté ! Il ne pouvait pas l’arrêter de la sorte ! Comment faire alors ? AH ! Il savait ! Il fit apparaître des dards tout autour de lui, formant une sorte de barrière pointue. Comme ça, il allait le calmer aussitôt ce vieillard ! Le roi … Le roi … C’était bizarre de ne pas perdre la tête alors que le meurtrier de sa bien-aimée était à quelques centimètres de lui.

« Je tiens à rappeler ce que vous m’avez dit ! Si je vous tue, cela revient à dire que je suis assez fort pour épouser Terria, même dans la mort ! »

« Tu as le temps de te préoccuper de ce genre de choses au lieu de te battre ? Sombre idiot qui chercher la mort ! Tu ferais mieux de faire attention à toi ! »

Deux longues entailles vinrent se tracer dans le dos du jeune homme, celui-ci poussant un cri de douleur, ne se retournant pas pour autant. AIE ! BORDEL ! Même sa barrière ne marchait pas ? Alors, comment est-ce qu’il pouvait faire ?

« Tu ne veux pas te donner à ton maximum, c’est ça ? ALORS DISPARAIS ! Tu ne mérites pas ma fille, Earnos ! Tu ne la mérites pas et pour cela, elle en est morte ! Elle a voulu sauver un faible comme toi et voilà le résultat ! »

Le jeune homme eut un petit tic nerveux, l’une de ses lances pour devenir un poing qui avait pris une couleur violette. Avec rage, il frappa en face de lui, le poing atteignant la face du roi pour le projeter contre un mur. Il hurla :

« NE VOUS AVISEZ SURTOUT PLUS DE PARLER D’ELLE ! »

« La vérité est là ! Ma fille a préféré se sacrifier pour sauver un homme qui était incapable de la protéger ! Si elle n’était pas morte maintenant mais que je vous aurai laissé vous aimer, quel aurait été le résultat ? Les rebelles auraient pu facilement la tuer ensuite ! Tu es trop faible ! BEAUCOUP TROP FAIBLE ! Reconnais-le ! »

« Je sais parfaitement que je suis faible ! JE LE SAIS PARFAITEMENT ! Mais ça ne change rien au fait que je ferai tout pour la protéger et l’aimer ! Même si je ne suis pas particulièrement fort, mon corps est capable d’endurer mille souffrances pour elle ! »

« Tu as bien vu le résultat, n’est-ce pas ? » dit le vieil homme en se relevant, gémissant un peu. Ce coup … Il avait eu de la chance qu’il ne soit pas empoisonné par ce dernier mais il valait mieux faire attention pour plus tard. « Le résultat est là ! Tu as été incapable de la protéger maintenant ! Tu n’en seras pas capable plus tard ! Il est trop tard de toute façon ! Elle en est morte ! Morte par ta faute ! Morte par tes bêtises ! PAR VOS BÊTISES ! »

« Morte par votre folie ! Morte car vous n’avez pas voulu et accepté que l’on s’aime … mais il y a une bonne chose … à tout ça … Hahaha … Y a une bonne chose. Le chef des rebelles est mort, la rébellion est morte de mes mains et surtout de celles d’Olistar. Et là … Le roi va aussi disparaître. Peut-être que le royaume est perdu sans une future Apireine mais qu’importe ! IL DEVRA SE DEBROUILLER SEUL ! »

Seul dans ce monde absurde et cruel ! Seul dans ce monde qui lui avait retiré la femme qu’il aimait ! Il tournoya sur lui-même, projetant des dards tout autour de lui pour être sûr de toucher le Yanmega. Ce dernier allait bien finir par s’épuiser, n’est-ce pas ?

« Cela fait plus de deux minutes … Il est temps d’en terminer. Tu as peut-être une bonne endurance et quelques blessures ne te font guère d’effet mais maintenant … Je vais tuer celui qui a osé me retirer ma fille ! »

Ah oui ? Et il croyait qu’il allait rester là sans réagir ? Il avait eu cette pensée mais ce n’était pas ce qui allait se passer hein ? Pourtant, ce fut le cas, le roi étant maintenant impossible à trouver. Il ne le voyait pas ! IL NE LE VOYAIT PLUS !

« Je vais te dire quelque chose qui risque de te surprendre : plus le combat durera longtemps, plus tu souffriras mille morts. JE VAIS TE LE MONTRER ! »

« Ah oui ? C’est tout ce que j’attends ! Même si vous étiez un monarque, votre règne est terminé ! » répondit le jeune homme avec affront.
Ce fut la dernière chose qu’il proféra avant de se retrouver projeté par la fenêtre, atterrissant sur l’un des toits de la bâtisse. AH ! Qu’est-ce que ça voulait dire ? Il n’avait rien vu venir ! Cette puissance était tout simplement horrible ! Ce n’était pas normal qu’un tel homme en possède ! Surtout à cet âge ! Il se redressa, remarquant les deux tours et le chemin de pierre qui permettait de passer de l’une à l’autre en leur milieu. Il se leva, s’envolant pour mettre le maximum de distance entre lui et le roi.

« Où est-ce que tu comptes aller ? T’enfuir ? Plus maintenant. »

« Je ne compte pas m’enfuir ! Je veux juste avoir assez d’espace pour être sûr que tu ne t’enfuis pas ! » hurla le jeune homme avant que le Yanmega n’éclate de rire, se retrouvant déjà en face de lui. Il le prit par le coup, le projetant sur le mur où voulait se rendre Earnos avant d’atterrir à quelques mètres de lui, les bras croisés.

« Plus le temps passe, plus ma vitesse augmente. Bientôt, je ne serai même plus perceptible à tes yeux et ton ouïe. »

Il y avait de fortes chances qu’il dise vrai. Il le savait parfaitement. Il se releva, gémissant de douleur alors qu’une pluie commençait à s’abattre sur le terrain. De la pluie ? En ce moment même ? Ce n’était pas ça ! Ce n’était pas bon ! Il devait en terminer avec cet homme avant que le combat ne dure trop longtemps mais il ne pouvait pas l’atteindre !

« Que … Earnos ? Papa ? » dit la jeune femme aux cheveux blonds alors qu’elle avait remarqué l’explosion … mais aussi les deux personnes qui s’étaient dirigées vers les tours.

EARNOS ! ELLE LE VOYAIT ! Elle commença à battre des ailes, prête à se rendre à l’endroit de l’affrontement avant de s’immobiliser dans les airs, à faible hauteur. Non … Ce n’était pas le moment d’apparaître. Elle devait se montrer discrète et continuer de voir la suite des évènements, comme l’aurait voulu Douély.

Chapitre 66 : Un monarque sur un trône de sang

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Chapitre 66 : Un monarque sur un trône de sang

« Olistar, accroche-toi à moi, d’accord ? »

Comme il désirait. Elle passa avec faiblesse ses deux bras autour de son cou alors qu’il pénétrait dans chaque pièce de la bâtisse. Un endroit où elle pourrait se reposer ? Il avait déjà essayé de la prendre avec une extrême précaution pour ne pas la blesser plus qu’elle ne l’était mais ce n’était pas suffisant, loin de là, il le savait parfaitement !

« Trouve-moi juste une zone sombre … Ca ira parfaitement à partir de là. Je vais me montrer discrète, je te le promets. » murmura la jeune femme.

« Je vais t’emmener dans l’une des tours, elles sont sûrement inoccupées … Après mon passage, bien entendu. Enfin … Je ne sais pas ! Je ne sais pas du tout où je dois t’emmener ! »

« Alors ne m’emmène nulle part, c’est aussi simple que ça ! »

Mais non ! Ce n’était pas aussi simple que ça ! C’était même tout le contraire ! Pfff ! Vraiment ! Qu’est-ce qu’il pouvait faire ? Il devait lui trouver un endroit bien sympathique ! AH ! Il pénétra dans une pièce qui semblait désespérément vide, juste un lit basique, un bureau, quelques livres. Une chambre pour une seule personne. Il déposa doucement la jeune femme sur le lit, mettant la couverture sur elle.

« Hahaha … Tu sais, je n’ai pas besoin d’être bordée non plus. Ferme la porte et laisse-moi me reposer. Tu as un combat à faire, n’est-ce pas ? »

« Oui mais je reviendrai te chercher. Essaie de te montrer discrète. Je fermerai derrière moi et je pense même à l’éventualité de détruire la porte et une partie du mur pour que personne ne vienne mais c’est exagéré et … »

« Je ne pense pas que tu en serais capable de toute façon. Ferme juste à clé, ça sera suffisant. Si je veux sortir car je me sens mieux, je n’aurai qu’à exploser la porte. » dit-elle tout en rigolant, amusée par ses propres paroles.

Humpf … D’accord, il lui faisait confiance. Il l’embrassa sur le front comme elle le faisait d’habitude, quittant la chambre en prenant la clé avec lui. Il la referma avec celle-ci, poussant un profond soupir. Il n’osait pas lui dire qu’il avait l’impression que c’était la dernière fois qu’il la voyait. Bon …
Il ne devait pas se faire repérer ou alors plutôt l’inverse. Il devait se faire repérer, ainsi, elle serait en sécurité définitivement. Oui, c’était la meilleure idée qui soit. Mais en même temps, il devait trouver l’endroit où était le roi ! Il avait le sentiment que celui-ci devait se trouver dans l’une des deux tours ou alors près de l’une d’entre elles.

« De toute façon, il me suffit de voir où sont partis les rebelles … s’ils n’ont pas tous perdus connaissance. J’espère ne pas avoir trop de monde dans les parages. »

Mais en même temps, s’il devait faire ça pour éviter qu’Olistar ait des ennuis, c’était la meilleure chose à faire. Mais ce n’était pas aussi simple ! Avec ses petites blessures, le jeune homme commença à parcourir l’intérieur de la bâtisse pour trouver le roi.

Où devait-elle se rendre ? Elle était près de la bâtisse dont avait parlé Douély. Elle était proche. Et bizarrement, elle reniflait l’air, poussant un petit cri de joie. Même à cette distance, même si elle ne l’avait plus vu depuis des années, elle savait une chose.

« Earnos est là ! Earnos se trouve ici ! SUPER ! Je dois le trouver maintenant ! » s’écria la jeune femme aux cheveux blonds avec joie.

Mais ce n’était pas suffisant de le sentir ! Elle avait un excellent odorat car cela allait lui être utile pour la cuisine dans quelques temps … Mais elle voulait retrouver Earnos maintenant ! Elle pénétra dans la bâtisse à son tour, remarquant les corps autour d’elle.

« Des combats … Je suis dans un endroit parcouru par les combats. Je ne devrai pas être heureuse, loin de là mais … mais … Earnos est si proche. »

Elle était juste folle à lier de penser que c’était une bonne chose que de voir ces corps ! Mais à côté, Earnos n’était plus si loin d’elle ! Hum ! Quand elle allait le retrouver, l’embrassade allait durer une heure ! Oh non, même plus ! Elle allait tout faire pour ne plus le lâcher.

Mais pour ça, il fallait d’abord le trouver et ça n’allait pas être une partie de plaisir, elle le sentait ! Mais bon … Elle était motivée, très motivée ! Elle passa dans les différents couloirs, remarquant les soldats et les rebelles qui se combattaient. D’ailleurs, certains s’arrêtèrent de se combattre, la regardant.

« Je dois rêver … Princesse Terria ? Mais vous êtes morte ? »

OUPS ! Elle ne devait pas se montrer à eux en premier ! Elle devait donner l’impression d’être un mirage ! Un reflet de leurs imaginations ! Elle s’éloigna à toute allure, disparaissant tel un fantôme alors que tous écarquillaient les yeux.

« J’ai vu un spectre ! J’ai vu le spectre de la princesse ! Il va emporter le roi avec lui ! »

Les rares rebelles encore conscients malgré la mort de leur chef ne savaient plus quoi faire. Plus aucun ne voulait combattre, surtout après cette apparition. Comme une révélation, la jeune femme aux cheveux blonds semblait avoir apaisé le cœur des insectes.

« Pfiou ! J’ai eu chaud ! » murmura l’Apireine, posant une main sur son cœur.

Elle se tenait adossée à un mur, observant les alentours. Peut-être qu’il valait mieux pour elle qu’elle prenne la voie des airs ? C’était moins discret mais en même temps, son but était surtout de retrouver Earnos. En même temps … Ce n’était pas vraiment ce que voulait la jeune femme aux cheveux bruns. Douély voulait d’ailleurs quoi exactement ?

« Elle ne m’a pas vraiment tout expliqué … Pfff … Je dois faire un choix mais lequel ? Ce n’est pas aussi simple qu’elle ne le croit en même temps ! »

Mais bon, il valait mieux pour elle qu’elle accélère le rythme et qu’elle trouve Earnos ! Elle n’avait pas envie de voir son père ! Pas après la folie qui l’animait. Elle aurait bien aimé essayer de le calmer mais elle savait que c’était particulièrement inutile.

« Où est-il ? Je sens son odeur ! Je sens qu’il est proche ! »

Il n’avait pas un odorat développé mais c’était comme ça. Tous les pores de sa peau l’alertaient sur le fait qu’il était proche du roi ! Très proche même ! Il en était sûr et certain ! Puis, il y avait aussi une autre odeur. Une odeur … de sang ?
« Ah … Mais ça pue le sang justement ! Y a quoi ? »

Ce n’était pas normal une telle odeur ! PAS DU TOUT ! Il se dirigea vers l’origine de celle-ci, remarquant les flaques de sang mais aussi les cadavres tout autour d’une porte … Comme si quelqu’un les avait projetés là-bas ou alors … Non … Ils avaient fuis.

« Rentre donc … Earnos. Ton odeur détestable se fait sentir à des kilomètres à la ronde. » murmura une voix de l’autre côté de la porte bien que celle-ci était ouverte depuis le début. Il se retint de vomir, ayant des nausées alors que le sang venait de là, l’odeur si forte et violente qui piquait les narines provenait de là !

Il pénétra dans la pièce, regardant à gauche et à droite avant de voir des dizaines de corps entassés les uns sur les autres. Que cela soit des soldats ou des rebelles, il n’y avait aucune différence. C’était une chambre … Une chambre assez belle si on ne considérait pas les tâches de sang un peu partout, les meubles brisés …

« Que regardes-tu ? L’endroit où je vais te tuer ? »

La voix, il la reconnaissait parfaitement sauf qu’il n’avait pas l’habitude qu’elle soit aussi calme. Non, ce n’était pas normal même. Il fallait dire qu’il remarquait enfin le vieil homme assis sur un fauteuil de cuir. Un fauteuil recouvert par le sang des nombreux hommes que l’homme avait tué avec une telle facilité. Il suffisait de voir ses vêtements.

« Roi Théor, hahaha … Enfin, je mets la main sur vous. »

« Je ne pouvais pas mieux dire ! » s’écria l’homme avant de se lever brusquement, montrant par là toute sa stature. Mais contrairement à auparavant, le Dardargnan n’éprouvait aucune crainte par rapport au Yanmega. « Je vais pouvoir venger ma fille. »

« Je vais pouvoir venger celle que j’aimais. »

Il avait corrigé les paroles du roi, celui-ci ayant une petite veine qui lui apparut sur le cou, signe de son exaspération. Pourtant, il gardait son calme olympien avant de reprendre :

« Comment est-ce que tu penses pouvoir me tuer alors que j’ai mis à terre et tué tous ses hommes sans même être fatigué ? »

« Vous serez surpris de l’endurance d’un jeune homme comme moi ! Si j’arrive à vous tuer, je peux considérer que je suis assez fort pour épouser votre fille ? Même si vous l’avez tuée ? Au moins, vous le reconnaîtrez avant de mourir ! »

« HAHAHAHA ! Impertinence … De l’impertinence à ce moment précis ! Toi … qui m’a retiré ma fille, tu voudrais que je te considère comme mon gendre ? Ça sera bien la dernière chose que je prendrai en compte si je devais mourir de ta main ! »

Chapitre 65 : La fin de la rébellion

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Chapitre 65 : La fin de la rébellion

« EARNOS ! Comment … Ah ! Fais attention au poison ! »

« C’est un peu tard pour le prévenir, sombre idiote. Il est déjà paralysé … Il ne peut qu’à peine réagir à mes attaques. Maintenant, je ne vais pas me priver d’utiliser tous mes pouvoirs contre lui. J’espère que tu apprécies le psychisme. »

Le psychisme ? Qu’est-ce qu’il voulait dire par là ? Il eut la réponse plus que rapidement, son corps se retrouvant soulevé par une puissance inconnue avant qu’il ne soit projeté contre un mur avec violence. MAL ! Ca faisait terriblement mal ça ! Il tenta de battre de ses ailes mais n’y arrivait pas. Ca ne servait à rien. Ce poison était trop efficace ! Sa paralysie allait clairement l’embêter. Mais pour le moment, il pouvait encore bouger le reste de son corps.

« Ne t’en fait pas pour moi, Olistar. Je peux me débrouiller ! »

« Je ne suis pas vraiment rassurée … S’il continue de t’empoisonner, je … AH ! » s’écria la jeune femme, esquivant l’attaque d’un rebelle manipulé.

« Ne t’en fait pas pour moi, Olistar ! Je vais me débrouiller ! » répéta le jeune homme alors qu’il renvoyait de nombreux dards en direction de l’Aéromite.
Inutile. Ne comprenait-il donc pas que cela ne servait à rien de vouloir l’affronter sur ce point ? C’était tout simplement touchant de naïveté. L’homme ne chercha même pas à esquiver, parant avec son bras, le sang s’écoulant de celui-ci sans que ça ne l’affecte.

« Douély … Pourquoi est-ce que je dois me rendre à cette bâtisse ? Est-ce que là-bas … »

« Se trouve le destin du royaume, c’est le cas. Là-bas, un combat sanglant vient de commencer entre les rebelles et le roi. Le roi Théor est même paré pour accueillir Earnos qui est toujours prêt à se battre et à vouloir sa mort. »

« Ca ne répond pas à ma question ! Qu’est-ce que tu veux que je fasse là-bas ? Tu ne vas quand même pas me demander de regarder mon père et l’homme que j’aime s’entre tuer ! »

« Qui a dit que tu devais être spectatrice ? Je te demande plutôt d’être actrice … Mais sache que c’est ta dernière chance. Maintenant, laisse-moi tranquille … Je vais me reposer. »

« Mais attends un petit peu quand même ! Ca ne … Oh et puis zut ! Je verrai ce que je dois faire là-bas ! Mais il ne faut pas qu’ils me voient non ? »

« Qu’ils te voient ou non, cela importe peu. Fais l’entrée que tu désires pour l’action que tu penses être la meilleure. Tu es maintenant libre de tes choix. »

« Est-ce que tu peux quand même t’occuper de mes enfants ? Enfin ceux d’Earnos et les miens ? J’ai envie qu’ils voient leur père le plus rapidement possible. »

La femme aux cheveux bruns fit un petit geste de la main avec nonchalance, signalant par là qu’elle n’avait aucun problème à faire cela. Terria la remercia, quittant finalement la demeure où elle se trouvait enfermée depuis des années. Il était temps de retrouver Earnos !


Ah … Ah … C’était plus compliqué qu’il ne le pensait. Le chef des rebelles portait bien son nom. Malgré son apparence chétive et son habitude à se cacher derrière les autres, il était ingénieux, très ingénieux même, il fallait le reconnaître.

« Maintenant, commençons à te faire perdre peu à peu tes sens. Qu’est-ce que tu penses ? »

Aussitôt dit, aussitôt fait, l’homme jeta une fiole juste aux pieds d’Earnos qui n’avait pas pu l’esquiver, son corps ne lui ayant répondu que trop tard. Il commença à tousser, sa vue se brouillant peu à peu alors que l’homme reprenait la parole :

« Hum ? Il y a des chances que tu n’entendes qu’à moitié ce que je dise, c’est triste, n’est-ce pas ? Ton ouïe, ta vue, ton odorat, le toucher … Hahaha ! Le goût, on n’y accorde aucune importance, n’est-ce pas ? Le reste par contre … »

Il semblait lui dire quelque chose mais il ne pouvait pas l’entendre. Il perdait ses cinq sens ? Cela voulait dire aussi qu’en même temps, il ne saurait plus s’il tentait de l’empoisonner de plus en plus. Pourtant, il allait continuer de se battre. Il allait continuer !

« EARNOS ! TIENS BON ! J’en ai bientôt fini ! » hurla une voix bien qu’il ne l’entendait que très faiblement. Olistar, n’est-ce pas ? Il voyait aussi les lèvres d’Arkanar qui répondait :

« Si c’est le manque de rebelles qui te gêne, je crois que je peux inciter d’autres à venir te tuer au lieu de combattre les soldats. De toute façon, les Yanmegas ne sont pas un problème. HAHAHA ! La bâtisse est déjà à nous et le roi s’est surement caché ! »

Aussitôt qu’il avait pris la parole, alors qu’il ne restait plus que deux rebelles pour combattre Olistar, d’autres vinrent derrière elle, la jeune femme aux cheveux violets les évitant. Elle était exténuée mais semblait encore bien capable de se battre. Ce qui était le contraire d’Earnos qui était là, immobile, les bras pendant vers le sol.

« Comme quoi … Ce n’était que de belles paroles visiblement. »

L’Aéromite s’avança vers lui d’un pas prudent, ses yeux bleus devenant roses, signe qu’il allait utiliser ses pouvoirs psychiques. Aussitôt qu’il fut à portée, le jeune homme fit un geste de la lance, venant entailler profondément le visage de l’Aéromite qui le repoussa contre un mur avec rage, hurlant de toutes ses forces :

« N’abîme plus jamais mon visage, saleté ! »

Son dos lui faisait atrocement … Ah non ? Son dos ne lui faisait plus aucun effet. Est-ce que son corps ne lui répondait plus ? Peut-être … Il ne savait pas … Tout ce qu’il savait, c’est qu’il n’était plus en état de combattre à cause de tous ces poisons qui étaient dans son corps. Pourtant, il se redressait, comme si de rien n’était.

« Ah … Ah … Je peux encore … me battre. » murmura le jeune homme.

« J’en attendais pas moins de celui que l’on considère comme le barrage du royaume. A toi seul, tu pourrais bloquer des milliers d’insectes. Enfin, ce ne sont que des rumeurs exagérées, n’est-ce pas ? Je vais te briser en morceaux ! »

« Tu n’en feras rien. Je pensais que tu avais dépassé les bornes auparavant … »

Une voix se trouvait dans le dos d’Arkanar avant qu’un dard deux fois plus gros que les autres ne viennent se loger en plein dans son cœur, traversant sa poitrine. Olistar se trouvait là, sa queue semblant avoir doublé de volume. Elle haletait et était recouverte d’entailles, plusieurs lames venant se loger dans son dos en même temps qu’elle venait d’accomplir son acte, les différents rebelles s’immobilisant.

« Ah … Ah … Ah … Ca ne fait pas du bien … J’ai l’impression … Pfiou … »

Elle extirpa son dard du dos de l’homme aux cheveux violets, s’approchant d’Earnos en souriant, du sang aux lèvres. Même s’il ne la voyait que faiblement, même s’il ne pouvait qu’à peine bouger, il vint la prendre dans ses bras, les rebelles s’écroulant au sol, inanimés, en même temps que le cadavre de leur chef.

« Olistar ? Il s’est passé quoi ? Je ressens à peine mon corps. »

« Il s’est passé qu’Arkanar est mort, mon grand … Il est mort pour avoir osé te mettre dans cet état. Il a eu la fin qu’il méritait, celle d’un coup dans le dos. »

« Mais mais mais … Ces blessures, je sens des blessures dans le dos ! TON DOS ! Tu es blessée, Olistar ! Tu es blessée ! AH ! Attends, il faut te … »

« Laisse-moi tout simplement me reposer, d’accord ? Pendant ce temps, viens par-là, Earnos … Il faut que je fasse quelque chose pour toi … »

Quoi ? Qu’est-ce qu’elle allait faire ? Il ne voulait pas ! Elle était en danger ! Il devait la sauver et … Hein ? Encore une fois, elle posa ses lèvres sur les siennes, c’est du moins ce qu’il croyait. Elle l’embrassait doucement sur la joue, son dard se plantant légèrement dans le dos du jeune homme qui semblait retrouver peu à peu la vue et le reste de ses sens.

« Ca … Ca va mieux ? Beaucoup mieux même. »

« Normal, cet imbécile d’Arkanar … J’observai chacun de ses mouvements depuis le début. Je sais donc les poisons qu’il faut pour contrer les siens et … Hey ! Que fais-tu ? »

« Je t’emporte avec moi, Olistar ! » répondit le jeune homme, la soulevant alors qu’il se sentait en parfait état malgré quelques blessures.

« Mais lâche-moi et va combattre le roi au lieu ! Normalement, tu devrais pouvoir le … »

« Et ne pas remercier la femme qui m’a sauvé encore une fois ? Hors de question que je te laisse ici, dans cet état. Je vais te trouver un endroit où tu seras à l’abri et tu te reposes. Dès que j’en ai terminé avec le roi, je reviens te chercher, d’accord ? »

« Humpf … D’accord, je veux bien t’écouter. » marmonna la jeune femme, s’avouant vaincu par les paroles d’Earnos qui se voulait rassurant.


Le chef des rebelles était mort … Il ne restait maintenant plus que le roi.

Chapitre 64 : Empoisonné de partout

ShiroiRyu
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Chapitre 64 : Empoisonné de partout

« Vous pensez vraiment réussir à me battre ? Je vais vous montrer que vous en êtes incapables ! TUEZ-LES ! TUEZ-LES TOUS LES DEUX ! »
L’Aéromite venait d’ordonner aux rebelles encore vivants de s’en prendre à eux tandis que le jeune homme et la jeune femme étaient dos à dos. C’était grâce à elle qu’il se sentait mieux, c’était grâce à elle qu’il allait si bien !

« Ça sera ma façon de te remercier, Olistar ! Laisse-moi m’occuper de tout ça ! »

« Hum ? Hors de question, Earnos. Tu sais pourquoi ? Car tu as autre chose à accomplir. Je vais m’occuper des rebelles, toi, tu te charges d’Arkanar. Je parie que tu en as envie depuis bien longtemps, n’est-ce pas ? C’est l’heure de la vengeance ! »

« Je croyais que tu ne voulais pas que je me venge ? Tu as décidé de changer d’avis ? » demanda le jeune homme aux cheveux blonds alors qu’elle émettait un petit rire tendre.

« Disons que ce personnage m’exaspère au plus haut point et après ce qu’il t’a fait, je crois que la mort est la seule solution à son problème. »

« Son problème ? Tu veux parler de son existence dans ce monde ? Je suis tout à fait d’accord avec toi. Bon, je te fais confiance mais ne sois pas trop blessée, d’accord ? » demanda Earnos une nouvelle fois alors qu’elle éclatait de rire. Elle lui tapota doucement le dos avant de répondre d’une voix tendre et amusée :

« Bien entendu ! Pour qui est-ce que tu me prends, Earnos ? Ne t’en fait donc pas ! Je n’aurai aucun problème à régler leurs comptes. Ce ne sont que des pantins de toute façon ! »

« Ce n’est pas pour ça que tu ne dois pas faire attention à toi, d’accord ? »

« D’accord, arrête de te préoccuper trop de moi, roh … Que tu es fatiguant, Earnos. » déclara la jeune femme tout en rigolant. Quand même, si chacun se préoccupait autant de l’autre, autant alors aller tout de suite au combat, non ?

Le jeune homme s’élança vers l’Aéromite, celui-ci étant entouré par les rebelles. Pourtant, la Drascore passa devant le Dardargnan, donnant un violent coup de dard sur le côté, balayant par ce geste les différents rebelles devant l’Aéromite.

« Et voilà le travail ! Il est à toi maintenant, Earnos ! »

« Petits impertinents. Vous pensez vraiment pouvoir me battre ? Comme si un simple Dardargnan en était capable ! Vous vous êtes trompés dans vos rôles ! Tu viens de l’emmener à sa perte, Olistar ! Je vais me faire un plaisir de le tuer à petit feu ! » s’écria l’Aéromite, exaltant de joie à cette idée d’emporter le Dardargnan dans la tombe.

« Oh, tu ferais mieux de faire attention à ce que tu dis, tu risquerais d’être très surpris ! »

Olistar lui avait répondu, semblant peu inquiète pour Earnos. Maintenant qu’il allait beaucoup mieux, pourquoi se faire du souci, n’est-ce pas ? Le jeune homme pouvait se débrouiller seul, elle le savait capable ! Elle le sentait capable !

Mais après ? Est-ce que cela allait suffire ? Car entre ce qu’elle pensait et la réalité, ça pouvait être deux choses différentes. Mais bon, elle lui faisait confiance, elle n’avait pas de souci à se faire ! C’était ça ! Elle souleva un rebelle en plantant le dard dans son dos, l’envoyant sur deux autres qui se relevaient.

A côté, Earnos avait déjà ses deux lances à la place de ses mains, encore tâchées du sang de l’Aéromite. Depuis qu’il avait visé ses hanches, il savait qu’il pouvait l’atteindre. OH ! D’ailleurs, l’Aéromite n’était surement pas le genre de personnes qui avait l’habitude d’être blessées ! Il pouvait peut-être envisager la victoire de ce côté. En jouant sur la psychologie du personnage ? Pourtant, l’Aéromite semblait calme, soupirant avant de dire :

« Cessons donc ce combat … Je vais te montrer que tout ce que tu fais est inutile. »

« Ah bon ? Et comment ça ? Tu vas encore essayer de me manipuler avec tes parfums ? »

« Oh non … Peu de chances que je recommence cela … Mais ces blessures me font atrocement mal, n’est-ce pas ? Regarde comment je règle le souci. »

Comment il réglait le souci ? Il le vit sortit un petit flacon qu’il l’ouvrit en faisant sauter le bouchon. Aussitôt, une petite poudre dorée vint l’entourer, l’Aéromite poussant un soupir de plaisir entremêlé d’un soupir de soulagement.

« Et voilà … Dorénavant, la douleur n’existe plus à mes yeux, ni à mon corps. »

« Ah ? Donc, je peux te frapper autant que je le veux, tu ne ressentiras plus rien ? Tant mieux, ça va me permettre de ne pas me ménager ! »

Oh que oui ! Il allait en profiter et pas qu’un peu ! L’homme n’allait pas comprendre ce qui allait lui arriver ! Cette douleur qui allait l’animer, même s’il allait lui faire croire que ce n’était pas le cas, il allait quand même bien la ressentir ! AH ! Le jeune homme aux cheveux blonds fit apparaître des dards tout autour de lui, les envoyant en direction de l’Aéromite.

Celui-ci présenta son bras pour parer les dards, les pointes s’enfonçant dans sa peau sans que pour autant l’homme aux cheveux violets ne pousse un cri. Et maintenant ? Qu’est-ce qu’il comptait faire ? Il sortit plusieurs fioles, souriant de toutes ses dents.

« Si tu es capable de résister à ma manipulation, penses-tu que ça soit le cas par rapport à mes plus puissants poisons ? Tu vas voir ce qui t’attends … Tu risques de le regretter ! »

« Ah bon ? Tu ne sais pas encore que je peux résister à différents poisons ? »

« Nous verrons cela … Commençons par le plus intéressant : la paralysie ! »

Et il pensait qu’il allait le laisser faire ? Le Dardargnan s’envola dans la pièce dans laquelle ils se trouvaient, tournant autour de l’Aéromite pour l’empêcher de le viser avec l’une de ces fichues fioles ! Il n’allait pas se laisser toucher ! Du côté d’Olistar, celle-ci avait quand même un peu de mal avec les rebelles, ces derniers étant bien nombreux mais surtout comme dopés … Leurs puissances étaient bien plus grandes que ceux de base. Pourtant, elle en avait déjà emmené deux à la mort.

« Oh ? Tu comptes t’enfuir encore longtemps ? »

« Autant de temps qu’il le faudra. Pourquoi ? Tu n’arrives pas à me suivre ? » ironisa le jeune homme avant de s’arrêter. Des ailes ? Dans le dos de l’Aéromite ? Il était capable de voler lui aussi ! ZUT ! Il l’avait presque oublié ! Il fallait dire que les Aéromites, il en avait vu que très peu durant toute sa vie alors le voir comme ça … Ah … Ah … ZUT !

Le jeune homme aux cheveux blonds fut perturbé par tout cela, l’Aéromite en profitant pour voler à sa hauteur, une fiole s’éclatant sur la face du Dardargnan. Quelques entailles au visage à cause des éclats, ce n’était pas le plus important mais surtout le plus problématique.

« AH ! Foutu parfum ! Qu’est-ce que … »

« Te voilà donc maintenant non plus maître de tes mouvements. Peu à peu, ce parfum va pénétrer dans ton système nerveux, le coupant et t’empêchant alors de faire ne serait-ce que le moindre mouvement. Mais bon, cela va prendre un peu de temps. Que je vais aimer te voir souffrir peu à peu. Ah … Un véritable plaisir. »

Il fut obligé de redescendre, n’arrivant plus à battre de ses ailes pour le maintenir en vol. Saleté ! L’Aéromite revint poser pied sur la terre lui aussi, le regardant d’un air dédaigneux. Il pensait avoir gagné la partie tout de suite ? Il se trompait lourdement !

« Terria ? » murmura Douély, assise sur le fauteuil.

« Oui ? Que se passe t-il, Douély ? Tu es souffrante ? » demanda la jeune femme aux cheveux blonds, occupée avec ses deux enfants, les mettant debout alors qu’elle est elle-même assise par terre, un grand sourire aux lèvres.

« Ne dit pas n’importe quoi. Prépare-toi … C’est le moment. »

« Le moment ? Qu’est-ce que tu veux dire par là ? »

« Ne fait pas l’innocente. Tu vas pouvoir sortir d’ici. En fait, tu vas même devoir te dépêcher de te rendre à l’endroit que je vais te dire. A partir de là, tu seras simplement maîtresse de ton destin … et de celui du royaume. »

« Je vais sortir ? Vraiment ? » demanda la jeune femme aux cheveux blonds, encore plus surprise qu’auparavant. Après tout ce temps, elle pouvait sortir ?
« Si je te le dis, ce n’est pas un mensonge, non ? Alors, prépares-toi … Et fais attention à toi, d’accord ? Je vais te mettre en garde sur plusieurs choses. »

Bien entendu ! Elle ne délaissa pas ses enfants pour autant, venant les déposer sur le canapé à côté du fauteuil dans lequel Douély se trouvait. SORTIR ! Enfin ! Après tout ce temps, elle allait pouvoir retrouver Earnos ! Néanmoins, si Douély lui permettait cela, ça voulait dire que quelque chose de grave s’était passé. Mais … Elle allait régler ce problème.

Chapitre 63 : Trahison

ShiroiRyu
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Chapitre 63 : Trahison

« C’est quoi ce bâtiment ? Il est tout simplement gigantesque ! »

Il disait cela en voyant l’imposante bâtisse. Des fenêtres, plusieurs étages mais aussi un toit qui permettait aux deux tours de se rejoindre. C’était vraiment un endroit imposant même si cela ne l’était pas autant que le château du roi. C’était donc là … que Théor se trouvait ?

Ah … Le roi se trouvait là ! Le roi se trouvait là ! Il se trouvait à sa portée ! Ce n’était pas un rêve ! Ce n’était pas une chimère ! Déjà, alors qu’ils se rapprochaient, de nombreuses ombres apparurent dans le ciel, des cris se faisant entendre :

« Les rebelles sont là ! A L’ASSAUT ! TUEZ-LES TOUS ! Protégez le roi à tout prix ! »

« Earnos ? Fais le ménage comme les autres. » dit l’Aéromite avec autorité, Earnos agissant aussitôt. Il n’allait pas laisser des soldats se mettre en travers de sa route ! PAS ALORS QU’IL ETAIT AUSSI PRES DU BUT !

« DISPARAISSEZ DE MON PASSAGE ! JE DOIS TUER LE ROI ! »

Qu’on ne l’en empêche pas ! Il était animé d’une fureur bien présente ! Il devait juste tuer le roi ! De toutes ses forces, il repoussa les Yanmegas, utilisant différentes méthodes pour y arriver, que ça soit l’inconscience, les blessures non-mortelles ou autres ! Il aurait le dessus ! Il allait réussir à atteindre le roi ! Le roi était proche ! Quelques minutes plus tard, la première vague de soldats était tombée, leur permettant alors d’avancer et surtout de pénétrer dans la bâtisse. A partir de là, tout se jouait !

« Quel est le chemin que nous devons prendre ? » demanda un rebelle, Arkanar se trouvant derrière eux, accompagné par Earnos. L’homme aux lunettes devant ses yeux bleus dit :

« Hum … Partez vers les deux tours. Il y a des chances que le roi se trouve dans l’une d’entre elles. De même, que certains d’entre vous entourent la zone pour être sûr qu’il ne s’échappe pas cette fois. Il ne faut surtout pas qu’il nous file entre les doigts ! »

« D’accord, chef ! VENEZ AVEC MOI ! » hurlèrent les rebelles, l’un d’entre eux semblant diriger la petite troupe sous la tutelle d’Arkanar.

En arrière, l’homme restait toujours en arrière. Il ne voulait pas participer à la bataille ? Bizarre, vraiment bizarre même. Arkanar se tourna vers lui, disant d’une voix calme :

« Si tu veux bien me suivre, je préfère qu’une petite troupe m’accompagne, dont toi. »

« Bien entendu, aucun souci à cela. » déclara le jeune homme aux cheveux blonds, trouvant quand même cela bizarre une telle demande de la part d’Arkanar.

« Alors, au lieu de parler, accompagnez-moi. »

Comme il le désirait, il n’allait pas essayer le contraire. Le jeune homme suivit l’Aéromite tandis que d’autres rebelles étaient autour de lui. Ils étaient quoi ? Une dizaine ? C’était suffisant pour pénétrer dans la bâtisse et voir son intérieur.

Drôle d’endroit … Enfin, ce n’était pas vide, loin de là. Les combats étaient bien présents, du moins, c’est ce qu’il pouvait entendre car il ne voyait rien. Rien ? Oui … L’Aéromite semblait parfaitement connaître la zone, comme s’il s’y était déjà rendu.

« Comment cela se fait-il que tu saches où nous devons nous rendre ? Les soldats ne sont même pas présents dans la zone où nous nous trouvons. »

« Tu sais que tu parles beaucoup, Earnos ? Mais ça ne sera plus un problème très bientôt. »

Hein ? Comment ça ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? Il se tourna vers l’Aéromite, le regardant avec étonnement alors que celui-ci éclatait de rire. Dès qu’il s’arrêta, les rebelles s’arrêtèrent. Il vint dire dans un grand sourire :

« Earnos, tu ne comprends pas ? Je vais pourtant t’expliquer clairement la situation. Dès que le roi est mort, je vais te tuer. A partir de là, je serai le seul qui régnera sur le royaume. Avec le nombre croissant de rebelles sous ma manipulation dont toi actuellement, ça sera un jeu d’enfant de récupérer peu à peu le pouvoir. »

Hein ? Quoi ? Il se doutait bien que l’Aéromite avait un plan aussi tordu dans le crâne. Il s’était même préparé à cela mais quand même, le lui dire en face !

« Et tu sais le plus drôle ? C’est que tu ne peux qu’acquiescer à mes propos. Tu es incapable de me contredire ! Car tu es manipulé, comme les autres ! Tu as été une forte tête, il faut le reconnaître mais peu à peu, à chaque fois que tu me rendais visite, mes parfums venaient tout simplement te perturber. Tu parlais d’une migraine, n’est-ce pas ? »

Oui ? Et alors ? Qu’est-ce qu’il … AH ! Il comprenait ! C’était le parfum ! C’était le parfum qui lui avait fait cet effet ! LE SALOPARD ! Il allait le tuer ! NON ! Il ne fallait pas … Pas du tout, l’homme croyait encore qu’il était manipulé. Mais comment était-ce possible qu’il ne le soit plus ? Ce n’était pas normal, non ?

« Cette migraine était le fruit de mon travail. Oh … Il est dommage que tu ne sois pas assez fort. J’aurai aimé que tu tues ton père mais bon … On ne peut pas tout avoir, n’est-ce pas ? Mais qu’importe, tant que tu sers de sacrifice, c’est le plus important. Non mais … Comme si un ancien chevalier avait réellement sa place parmi les rebelles ? Quelqu’un qui a fricoté avec la monarchie d’aussi près ! Je ne suis pas stupide pour lui faire confiance ! Tsss … Dire que j’aurai bien aimé m’occuper personnellement de cette princesse mais tout ça a arrangé ce que je voulais. »

Le jeune homme serait les poings. Il ne devait pas perdre le contrôle, pas maintenant. Surtout pas alors que l’homme avouait tout ça ! AH … AH … Il avait une nouvelle envie de meurtre mais cette fois-ci, elle était bien réelle ! BIEN REELLE !

« En plus, elle était plutôt jolie comme fille. Qu’importe l’âge, je me disais que j’aurai bien aimé la manipuler. Hahaha ! Je ne sais pas si mes parfums auraient réussi à la dompter mais qu’est-ce que cela aurait donné ? Une reine domptée ! Une reine qui se soumettrait à tous mes caprices ! HAHAHAHA ! »

« CREVE ! » hurla le Dardargnan, incapable de se contrôler plus longtemps.

Ses deux lances vinrent se planter dans l’Aéromite ou presque. Aussitôt, deux rebelles étaient venus le protéger, les lances se logeant en eux, les traversant avec facilité et venant juste entailler sans grande profondeur le corps de l’Aéromite.

« Qu’est-ce que ça veut dire ? Ma manipulation devrait être parfaite ! »

« Je ne sais pas comment … Je ne sais pas pourquoi mais ce n’est pas le cas ! Alors, c’est à cause de toi si j’ai failli tuer mon père ? Comment est-ce que tu oses salir le nom de la princesse Terria ! JE VAIS TE CREVER ! »

« HAHAHAHA ! Peut-être une petite erreur de ma part mais tu n’as pas l’impression de te tromper lourdement ? Je suis entouré par de nombreuses personnes. Tu as eu de la chance sur ces deux-là … Et n’oublies pas les autres rebelles ailleurs. Tu ne pourras pas … continuer comme ça ! Tu vas mourir sans même comprendre ce qui t’arrive ! »

« OH QUE SI ! J’ai parfaitement compris ce qui se passe ! Tu vas voir … Je … Je ne te permettrai pas de salir la mémoire de Terria plus longtemps ! »

« Bien entendu, bien entendu … Et que comptes-tu faire hum ? Avec quelle armée ? »

« Il n’a pas besoin d’une armée. Il m’a, c’est suffisant. » déclara une voix féminine avant qu’un dard ne vienne se loger dans trois rebelles alignés, se retirant quelques instants plus tard. Olistar fit son apparition, Arkanar la regardant.

« Qu’est-ce que ça veut dire ? Tu as osé me tendre un piège, Earnos ? »

« Pas le moins du monde. Je ne savais même pas qu’elle était là. Mais visiblement, je … »

« Oh, pour ton parfum pour manipuler les gens, c’est bien, très bien … C’est aussi très efficace mais il serait bien plus utile s’il était impossible de le contrer. A qui est-ce que tu pensais affaire hein ? Je suis une Drascore, je suis spécialisée dans les poisons. Earnos aussi avait déjà un corps habitué à ces derniers bien qu’il n’était pas assez fort. Par contre… »

La jeune femme aux cheveux violets craqua les os de ses doigts, prenant appui sur le sol. Sa queue frappa ce dernier, créant quelques fissures avant qu’elle ne reprenne :

« Toi, n’espère même pas sortir de ce combat vivant. Oser t’en prendre à Earnos, c’est vraiment la dernière chose que tu auras fait de ta pitoyable existence de manipulateur. »

« Olis … Olistar, laisse-moi m’en occuper ! Sinon, comment est-ce que tu as fait pour l’empêcher de me manipuler ? C’était lui la raison de mon mal de crâne ! »

« Hum ? Et le baiser ? Tu pensais qu’il était pour quelle raison ? Je t’ai tout simplement administré le même poison à partir duquel son parfum est basé. Après, ton corps a créé tout ce qu’il fallait pour le contrer. Je te l’ai administré de cette façon pour que tu ne te poses pas de questions et surtout ne fasse pas tout tomber à l’eau. Tu viens m’aider à le tuer ? »

OH QUE OUI ! Maintenant, il n’allait pas s’en priver ! Ils étaient peut-être que deux mais c’était largement suffisant pour cet Aéromite ! Il était temps d’abattre le chef des rebelles !

Chapitre 62 : Un baiser pour le protéger

ShiroiRyu
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Chapitre 62 : Un baiser pour le protéger

« J’ai mal au crâne, Olistar. J’ai vraiment mal au crâne. »

Il avait dit cela alors qu’il se retrouvait dans sa chambre, les bras croisés, assis sur son lit. Il cherchait à se concentrer pour ne pas perdre de vue son objectif. Il allait trouver le roi dans la soirée, dans la journée, dans les jours qui viennent ! Il allait réussir à tuer le roi ! Ah … Ah … Mais il avait encore terriblement mal au crâne.

« Hum … Cette migraine … Je vais trouver un moyen de te la soigner. Ne t’en fait pas, c’est ce que je prépare depuis tout ce temps, de toute façon. Earnos, patiente-ici et ne bouge pas, d’accord ? Est-ce bien clair ? Je ne veux surtout pas que tu bouges. »

« D’accord, d’accord, le message est bien passé. Je note ta proposition. »

« Ce n’est pas une proposition mais un ordre, Earnos. Saisis la différence et la nuance. » coupa la jeune femme aux cheveux violets avant de quitter la chambre.

Elle était un peu rouge aux joues, semblant se préparer. Qu’est-ce qu’elle allait faire pour sa migraine ? Ca faisait des mois qu’elle était comme ça. Elle ne pouvait pas la soigner du jour au lendemain comme ça ! Non ! C’était tout simplement impossible ! Il ne fallait pas se faire d’illusions à ce sujet ! Ailleurs, Olistar était en train d’observer un miroir.

« Hum … Earnos est … Tsss … Si je lui mets la main dessus, il le regrettera amèrement. »

OH QUE OUI ! Elle n’était pas souvent en colère, non, elle ne l’était pas souvent mais il y avait certaines limites à ne pas dépasser. Et lui, Arkanar, il en avait franchi plusieurs en osant s’en prendre à Earnos. De même, on pouvait lui mettre sur le dos de nombreuses morts dont celle de la reine Seiry. Quelle plaie … Quelle plaie ! Elle allait tout faire pour se débarrasser de lui avant qu’il ne soit trop tard ! Mais pour ça, il fallait d’abord préparer le terrain. Ah … Ce n’était pas un mauvais moment à passer, loin de là. Mais disons simplement qu’elle n’était pas habituée à ce qu’elle allait faire.

« Je me demande comment elle va me soigner de cette migraine. Ah … Ah … »

C’est vrai qu’il souffrait terriblement mais il ne pouvait rien faire contre ça. Loin de là même ! Il était sans défense face à cette migraine présente depuis trop longtemps. Sans défense et incapable de la combattre. Il avait mal … terriblement mal.

Si mal … Où était donc Olistar ? Il ne savait pas … mais elle lui avait demandé de l’attendre. Il allait l’attendre, mais couché sur le lit, la tête dans le coussin. Il n’arrivait pas à rester concentré ou éveillé. Il n’y arrivait pas du tout. C’était trop difficile, beaucoup trop pour lui ? Il se marmonna à lui-même, ans ses pensées :

« Besoin de me reposer … Ah … Ah … Olistar, où tu es ? Olistar … Je … Terria, je … Attends-moi s’il te plaît. S’il te plait. »

Qu’elle l’attende, il allait arriver bientôt. Très bientôt. Qu’importe les paroles d’Olistar, il ne pouvait pas s’en empêcher. Il ne pouvait pas penser à autre chose, loin de là même. Il voulait juste … rejoindre Terria, au loin, ailleurs, dans un autre monde. Elle n’était pas devenue une Munja, il le sentait. Elle était morte sans chercher à revenir.

« Earnos ? Earnos ? Réveille-toi. Earnos. » murmura une douce voix féminine, une main le secouant légèrement pour qu’il puisse s’éveiller.


Olistar ? Il reconnaissait sa voix, ouvrant les yeux pour la regarder. La Drascore le regardait, un sourire aux lèvres mais rougissante légèrement sans qu’il ne sache pourquoi. Aie, aie, aie, la migraine. Elle était à nouveau là. Elle était à nouveau présente. Et cette idée de tuer le roi et ses soldats aussi. Le roi … Il devait le tuer à tout prix ! Ne pas laisser la possibilité à d’autre de le faire ! Il devait le tuer avant qu’il ne soit trop tard !

« Earnos ? Tu as encore ta migraine, n’est-ce pas ? » déclara la jeune femme aux cheveux violets, Earnos hochant la tête positivement.

« Soit … Bon … Je vais donc être obligée de faire ça. »

« Faire qu … » demanda le jeune homme avant d’être interrompu, Olistar collant ses lèvres contre celles du Dardargnan. Elle lui tenait fermement le dos du crâne de ses deux mains, prolongeant son baiser pendant plusieurs secondes alors qu’il déglutissait, avalant sa salive mélangée à celle de la Drascore. Il la repoussa, rouge de gêne alors qu’il bredouillait :

« Non mais Olistar ? Qu’est-ce que ça veut dire ? Je … Je suis fidèle ! »

« Moi aussi, ne t’en fait donc pas à ce sujet. Je suis tout ce qu’il y a de plus fidèle. »

« Alors pourquoi ? Pourquoi est-ce que tu as fait ça, Olistar ? »

« Tu n’as pas mis beaucoup du tien dans ce baiser mais je dois reconnaître que ce n’est pas vraiment déplaisant. Hum … Dans une autre vie, je suis sûre que j’aurai été très heureuse avec toi, Earnos. Mais j’ai déjà mon bonheur ailleurs. »

« Ça n’explique pas ce que tu as fait ! Tu as Holikan, je te rappelle ! Et ce n’est pas parce que tu es en manque que tu dois aller voir ailleurs ! Je suis dé… »

« Je ne suis pas en manque ! » coupa-t-elle avant de lui donner une baffe assez forte mais qui n’avait rien à voir avec celle de la précédente fois. « Tu comprendras bien assez tôt ! »

« Mais qu’est-ce que j’ai à comprendre ? Tu me réveilles et puis tu … »

« Je vais te laisser tranquille. Par contre, tu pourras le répéter à Holikan si tu veux … mais après que tu aies compris pourquoi j’ai fait cela, d’accord ? » dit la jeune femme aux cheveux violets, un peu rouge elle aussi aux joues.

« J’aurai encore préféré savoir pourquoi … mais bon, visiblement, tu ne veux pas en parler. »

« Pas vraiment … Si tu savais, tu risquerais de tout faire louper. Bonne chance, Earnos. J’espère que ta migraine sera soignée. »

Oui bien sûr mais bon, quand même ? HEY ! Elle partait ? Elle ne voulait pas rester un peu ? Mais le baiser d’Olistar lui rappelait à quel point ceux de Terria lui manquaient terriblement.

Terriblement … Terriblement. Et les paroles d’Olistar. Dans une autre vie ? Surement. Il n’aurait pas trouvé cela déplaisant … d’aimer celle qu’il considérait comme sa grande sœur. Mais il avait maintenant un amour éternel envers la princesse morte … Et il ne pouvait pas l’abandonner comme ça ! Et il savait qu’Olistar avait fait ce baiser pour une raison précise.

« Hein ? D’ailleurs, en pensant à cette raison … »

Il remarquait que la mal de crâne était toujours présent mais semblait s’être atténué. De même, son cœur était soulagé … à moitié. Il se sentait mieux … Il se sentait plus serein et calme. Un peu en paix avec lui-même. Il voulait toujours tuer le roi mais … cette folie qui le rongeait, il se sentait plus calme. Bien plus calme.

C’était bizarre d’être aussi calme. Il n’avait jamais été ainsi pendant des mois et maintenant … Un simple baiser guérisseur ? Non, quand même pas, c’était ridicule. Mais en même temps, ce qu’Olistar avait fait, il avait l’impression que c’était bien plus que ça. Peut-être qu’il se trompait lourdement ? Ah oui, peut-être … Il y avait des chances que ça soit le cas. Mais bon … Il ne pouvait pas nier que cela lui avait fait un bien fou, pas le baiser en lui-même mais … en son être intérieur. Il devait la remercier au lieu.

Mais bon, après cette dispute, enfin cette mini-dispute entre eux deux, il valait mieux voir ça après la mort du roi. Hein ? Tiens ? Il pensait à l’après-mort du roi ? Il pensait donc vivre encore ? Hahaha … Vraiment, s’il suffisait d’un baiser pour lui permettre de retrouver l’esprit, il le saurait … Mais le pire est que tout cela semblait marcher parfaitement. Comme quoi, il suffisait d’un rien pour le rendre plus stable.

« Vous êtes tous prêts ? » demanda Arkanar alors que les rebelles s’écriaient :

« OUI ! Nous devons tuer le roi ! »
« Je le suis depuis des années. » murmura le jeune homme aux cheveux blonds, Arkanar tournant son visage vers lui, disant dans un sourire :

« Ne t’en fait pas … Ça sera bientôt terminé … Oh oui, bientôt. »

« C’est tout ce que je désire, la mort du roi. Nous pouvons y aller quand tu le veux. »

« Oh, ne sois donc pas si pressé. Normalement, la garde qui entoure la bâtisse dans laquelle se trouve le roi est surtout constitué de Yanmegas, sa race d’insectes. Comme quoi, sa confiance n’a jamais été très grande. »

« Tant pis pour lui, la confiance d’un fou ne m’intéresse pas. » marmonna Earnos, Arkanar haussant un sourcil avant de répondre :

« Comptes-tu parler après chacune de mes phrases ? Enfin bon … Suivez-moi donc. »

Ah ! C’était finalement le moment ! Et cette fois-ci, il ne devait pas hésiter à utiliser toutes ses capacités pour abattre le roi ! Son père, il s’était retenu, il avait eu cette migraine mais là … On parlait du roi. DU ROI ! Le roi ! Celui qu’il voulait tuer depuis plus de deux ans ! AH ! Il se sentait bien mieux maintenant ! Il allait réussir à abattre le monarque !