Chapitre 15 : Une lettre pour le définir

ShiroiRyu
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Chapitre 15 : Une lettre pour le définir

« Fais-moi un petit sourire Bel. Aller ! »

« Touko … S’il te plaît, c’est très gentil mais … j’ai pas envie de rire. » murmura l’adolescente aux cheveux blonds, baissant la tête, un peu confuse.

« Je n’arrêterai pas dans tant que je n’aurai pas un sourire. C’est tout. Elle est où la petite Bel toujours souriante et pétillante de vie hein ? J’aimerai bien le savoir, moi ! »

Elle était toujours là, c’était simplement … qu’elle avait des petites préoccupations. Elle n’avait pas l’habitude d’être aussi … triste … Du moins pas autant que ça. C’était bête comme … réflexions. Elle se frotta le bras, détournant le regard pour observer le décor. Touko, Touya et Cheren ne voulaient pas quitter les chemins tracés dans la terre pour guider les dresseurs et autres personnes qui voulaient se rendre vers la prochaine ville.
Or … Elle savait parfaitement que Téo se trouvait non-pas sur ce chemin. Car c’était si prévisible de sa part. Elle commençait à bien connaître l’adolescent malgré le peu de temps qui s’était écoulé. Elle voulait le revoir … Elle voulait VRAIMENT le revoir … Mais pourquoi lui ne voulait pas ? Est-ce qu’elle avait été méchante avec lui ? Il y a peu de chance. Elle n’était jamais méchante depuis le début.

« … Bel ? Qu’est-ce qu’il a de si bien par rapport à nous hein ? »

« Hein ? Tu parles de qui ? » questionna Bel après l’interrogation de Touko.

« Ne fait pas l’innocente ! Tu sais parfaitement de qui je parle, n’est-ce pas ? » reprit la fille à la casquette blanche et rouge. Bel murmura :

« C’était la première fois … que je me faisais un ami sans que vous soyez à côté de moi. Les autres … C’est juste parce que vous étiez avec moi. »

« Bel, je n’aime pas te faire du mal mais, tu sais, je ne crois pas que Téo te … »

« Je pense que vous pourriez occulter cette conversation pour plus tard. Nous avons sûrement un problème. » annonça Cheren en coupant Touko. Il désigna du regard une personne qui venait de s’interposer au beau milieu du chemin.

« C’est qui ce type ? » reprit néanmoins Touko.

Elle ne semblait guère impressionnée par la personne en face d’eux. Malgré les apparences, elle devait avoir leur âge ou alors un an de plus. Des cheveux verts plutôt … longs mais non pas rectilignes, plutôt hirsutes en même temps. L’adolescent les avait jusqu’au milieu du dos. Il portait une casquette noire et blanche tandis qu’il avait une veste de couleur blanche et un jean de couleur brune. Il releva sa casquette, observant les quatre personnes avant de dire :

« Ne voudriez-vous pas libérer vos pokémons ? »

« Hum ? Hein ? Qu’est-ce qu’il raconte ? » demanda Touya en s’adressant à ses compagnons, un peu surpris de la question que cette personne venait de poser.

Des yeux verts … mais d’une étrange pureté. C’est ce qu’elle voyait en premier chez l’adolescent en face d’eux. Celui-ci avait un petit sourire, loin d’être machiavélique, plutôt tendre et délicat. D’ailleurs, il reprit la parole :

« Je m’appelle N. Je suis sur cette route pour aider les jeunes dresseurs à suivre le chemin de la liberté. La liberté de leurs pokémons. »

« Désolée, nous ne sommes pas intéressés. » reprit Touko, invitant tout le monde à continuer leur chemin sans même s’intéresser plus longtemps à N.

« Je suis moi-même désolé de ne pas pouvoir vous laisser passer. » annonça l’adolescent aux cheveux verts, faisant barrage de ses deux mains. Dans celles-ci, il avait deux pokéballs. « Je dois vous faire comprendre que vous ne pouvez garder vos pokémons dans ces affreuses sphères rouges et blanches. Les pokémons sont nos amis, non nos esclaves. Ainsi capturés, ils ne peuvent être réellement libres de leurs choix. »

« Et c’est un type qui a deux pokéballs dans ses mains qui va me faire la morale ? Non mais je crois rêver. » répliqua aussitôt Touko, semblant bien être la meneuse du quatuor.

« Ces pokémons sont mes amis … Ils ont décidé de m’accompagner de leur plein gré. Je n’ai jamais cherché à les affaiblir et à les blesser pour les capturer. Ne comprenez-vous pas toute la souffrance qui émane de vos pokémons ? »

« Nos pokémons n’ont pas l’air de se plaindre de leurs traitements. » annonça Cheren avec calme et bien plus de tact que Touko.

« Ils ne peuvent pas se plaindre. Vous les muselez ! Comment peuvent-ils s’exprimer dans ces pokéballs ? Je suis là pour les sauver. »

« L’idée est bonne … Mais par contre, le principe, t’es plutôt à la ramasse mon grand. » répondit sèchement Touko, sortant une pokéball.

« Touko, je vais t’aider contre lui. Il a deux pokéballs alors autant que l’on se batte tous les deux ensembles, ça ne te dérange pas ? »

Si ça la dérangeait ? Elle était toujours partante pour se faire aider. Puisque Touya venait de proposer de lui donner un coup de main, ce n’était pas de refus. Sans hésitation, elle envoya sa pokéball devant elle alors que Touya faisait de même. Aussitôt, un Vipélierre et un Gruikui firent leurs apparitions. Le second cracha quelques flammes à partir de son museau, prêt à se battre. N observa les deux pokémons pendant quelques instants avant de murmurer :

« Ils ne savent pas ce qu’est la liberté. Ils ont été manipulés dès leurs naissances. »

« Et ? Où est le problème qu’ils soient en contact avec des humains depuis qu’ils ont nés ? J’ai l’impression que tu te prends un peu trop au sérieux ! »

« Me prendre au sérieux ? Mais je suis sérieux. Plus que sérieux même. J’œuvre pour un monde de paix où les pokémons seraient les égaux des humains … Où les pokéballs n’existeraient plus … Mais vous ne voulez pas comprendre. Je vais vous montrer alors … ce qu’est une relation de confiance entre les pokémons et les humains. Montrez-vous donc. »

N envoya ses deux pokéballs au sol, un Ponchien et un Mascaïman faisant leurs apparitions à leurs tours devant lui. Aussitôt, les deux petites créatures s’approchèrent de N, quémandant quelques caresses. Il s’accroupit devant eux, passant ses mains sur leurs crânes avant de murmurer d’une voix douce :

« Mes deux chers amis … Ne cherchez pas à blesser ces deux pokémons. Je veux que vous soyez gentils avec eux. Qu’ils puissent comprendre la vérité. »

« Mascaï ! Mascaï ! » répondit aussitôt le crocodile de couleur sable.


Le chien ne fit qu’un petit aboiement pour confirmer les dires de son ami avant de se positionner en face du Gruikui de Touya. Le Mascaïman fit de même avec le Vipélierre de Touko. Bel et Cheren ? Ils restaient tout simplement en arrière.
Elle … Elle n’avait pas vraiment envie de regarder ce combat. Cet adolescent … était bizarre mais elle ne le voyait pas comme quelqu’un de méchant. Oh … Elle était quand même d’accord avec lui sur de nombreux points mais après … Elle ne se sentait pas plus concernée que ça dans l’histoire. Pourquoi ? Car elle savait que son Moustillon l’aimait beaucoup et son Venipatte aussi. Elle n’avait jamais rien fait de mal pour chacun enfin … Sauf peut-être son Venipatte qu’elle avait dû blesser pour le capturer.

« Apparaît Venipatte. » dit-elle tout doucement en sortant une pokéball, faisant apparaître la petite chenille de couleur rouge devant elle. Elle vint s’accroupir, commençant à caresser doucement la créature avant de reprendre la parole : « Dis ? Est-ce que j’ai été méchante avec toi ? Enfin … Pas trop … Enfin, je ne sais pas. »

« Tu parles à ton pokémon ? Tu crois vraiment que c’est le moment ? » demanda Cheren, gardant ses yeux fixés sur le début du combat entre N et Touko accompagnée de Touya.

« Je voulais juste savoir … s’il m’aimait bien. Tu crois que ton Moustillon t’aime bien ? »

« Comment est-ce que tu sais que je possède un Moustillon ? »

« C’est facile non ? Si Touko a un Vipélierre et Touya un Gruikui, il ne reste plus que toi pour prendre un Moustillon. » dit l’adolescente aux cheveux blonds avec un petit sourire.

« C’est logique … C’est simplement le fait que ça soit toi … qui dit cela … qui est un peu problématique, il faut le reconnaître. »

« Ah ? Et pourquoi ça ? » demanda-t-elle en penchant la tête sur le côté. Elle n’avait pas remarqué que son Venipatte restait parfaitement immobile, semblant bien apprécié les caresses qu’elle lui prodiguait.

« Pour rien du tout … Je vais observer le combat. C’est bien plus intéressant. » termina de dire Cheren sur un ton sec bien que nullement méchant.

« D’accord … Je … Je reste ici … »

Peut-être qu’elle … Non … Bien que Cheren était parti, elle ne pouvait pas. Ça ne se faisait pas et elle n’était pas comme ça. Ah … Bon … Son Venipatte continuait d’apprécier les caresses qu’elle donnait inlassablement. Elle avait eu la petite idée de partir pendant qu’ils étaient tous occupés mais … Elle n’était pas comme ça.

« Je ne suis pas une méchante fille, n’est-ce pas, Venipatte ? »

« Ven … Ven. » répondit tout simplement le pokémon ressemblant à un mille-pattes de couleur rouge. Celui-ci ne semblait que peu concerné par toute cette histoire.

Si elle n’était pas une méchante fille, alors pourquoi est-ce qu’elle se sentait mal dans toute cette histoire ? Pourquoi est-ce qu’elle avait l’impression d’avoir tout raté ? Peut-être que … Dans le fond, c’était tout simplement vrai. Elle n’était pas faite pour être dresseuse. Non … Elle voulait quand même voir Téo avant qu’elle ne prenne ce genre de décisions. Elle n’avait pas envie … de faire une bêtise.
Le combat contre N se déroulait plutôt bien. Enfin … D’après ce qu’elle pouvait voir au loin. Le Gruikui et le Vipélierre avaient des avantages assez conséquents par rapport aux pokémons de N : ils savaient plus que bien se battre. Cela se voyait dans l’expérience de leurs attaques. C’était sûrement avec eux qu’ils avaient réussi à avoir le premier badge. Elle en était sûre et certaine à ce sujet.

Mais voilà … Le Ponchien et le Mascaïman étaient loin d’être faibles. En fait … Non, ils étaient sûrement bien plus faibles que leurs adversaires mais ils continuaient de combattre. Peut-être tout simplement parce qu’ils voulaient mériter ce dont ils étaient capables ? Malgré leurs faiblesses ? C’était sûrement ça … Elle aussi … Elle devait montrer à Téo et aux autres ce dont elle était capable. Elle était forte … elle aussi …

Des flammes et des lianes frappèrent les deux pokémons de N. Néanmoins, l’une des lianes fut coincée entre les crocs du Mascaïman, celui-ci tirant de toutes ses forces pour ramener le Vipélierre à sa hauteur. Néanmoins, le Gruikui cracha des flammes sur la liane, la brûlant, ce qui eut pour effet de faire tomber le Mascaïman en arrière, n’ayant plus rien à tirer. Sa tête percuta un rocher, le sonnant tandis que le Ponchien tentait de continuer le combat avec bravoure. Pourtant, N le souleva, le prenant dans ses bras.

« Vous en avez assez fait … tous les deux. Je ne vais pas vous pousser à vos limites les plus extrêmes simplement pour acquérir la victoire sur des êtres barbares qui ne comprennent que la force. » murmura N en rappelant son Mascaïman.

« Tu nous agresses et après, tu prétends le contraire ? Je crois que je vais m’en occuper personnellement de ce type. » commença à s’égosiller Touko.

« Non ! Non ! Touko ! Ne fait pas ça ! »

Touya retint l’adolescente en passant ses deux mains autour de son ventre. N poussa un profond soupir, rappelant son second pokémon avant de retirer sa casquette. Il passa une main dans ses cheveux verts, reprenant la parole :

« Pour l’heure … Vous ne comprenez pas encore … Mais nous nous reverrons … et je vous montrerai un jour qu’on peut vivre en harmonie sans toutes ces machines pour contrôler les pokémons. Mais je dois m’en aller maintenant … J’ai autre chose à faire. »

Touko se calma peu à peu, rappelant son pokémon tandis que Toiya faisait de même de son côté. L’adolescent aux cheveux verts était maintenant parti au loin alors que Bel continuait de caresser son pokémon. Finalement, Touko revint vers elle, lui disant :

« Désolée, y avait un petit souci à régler mais maintenant c’est tout bon. »

« Je me suis occupée de mon Venipatte. Désolée … Je ne voulais pas participer à ça. Ce … N a l’air gentil quand même non ? Tu ne crois pas ? »

« On peut être gentil et stupide en même temps. Ca existe … J’en sais quelque chose. » murmura Touko en rigolant un peu.

« C’est pas drôle ! Pas drôle du tout ! Tu te moques de moi, Touko ! »

ROH ! Elle n’oserait pas ! Enfin, pas trop … Mais bon … Elle ne lui voulait pas de mal … Elle tapota doucement le crâne de Bel qui poussa une petite plainte. La fille aux cheveux blonds rappela son pokémon, se relevant avant de dire :

« Je vais vous accompagner jusqu’à Maillard pour avoir le second badge. »

« Oh ? Pourquoi est-ce que tu dis ça ? Tu comptais t’échapper toute seule avant ce combat ? T’es une petite cachottière en fin de compte ! »

Elle eut un faible sourire, sans pour autant être plus qu’heureuse. Elle voulait arriver au plus vite à la prochaine ville. Là-bas, elle demanderait alors si le champion de l’arène avait déjà affronté un adolescent portant le nom de Téo. Si ce n’était pas le cas … Alors, elle l’attendrait ! Et pendant des jours si c’était possible ! Un petit murmure se fit entendre à côté d’elle, Touko chuchotant à Touya :

« Tu vois … C’est pour ce genre de flammes dans ses yeux que je me dis qu’elle est spéciale, ma petite Bel. Tu ne trouves pas ? »

« Souvent … Cela risque d’emmener de nombreux ennuis. » rétorqua Cheren en remettant correctement ses lunettes.

« Hein ? De quoi est-ce que vous parlez ? » demanda Bel en s’adressant à ses compagnons.

« Oh ! De rien, de rien ! Mais tu sembles avoir une idée en tête, n’est-ce pas ? »

« Oui ! Je suis sûre qu’elle marchera ! Mais il faut vite que l’on se dépêche ! » s’écria avec joie la jeune demoiselle aux cheveux blonds.

« Se dépêcher ? Oh … Pour avoir le second badge ? Je commence à voir où tu veux en venir, Bel. Ah … Impossible de te changer ! » répondit finalement Touko avant de se mettre à suivre l’adolescente qui courait vers l’avant. Cheren et Touya étaient derrière elles, marchant tranquillement sans même se poser de questions. Elles étaient plus énergétiques qu’eux.

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