- Épilogue : Toujours plus - 7 juillet 2021
- Chapitre 59 : Tous ensemble - 30 juin 2021
- Chapitre 58 : Maréchal - 16 juin 2021
Chapitre 150 : Toute vérité n’est pas bonne à dire
Pourtant, ils ne purent marcher que pendant quelques minutes avant que plusieurs ombres ne sortent des arbres présents autour d’eux. Des pokémons métalliques … Pourtant, Kéran et les deux femmes ne sortirent guère leurs armes ou leurs pouvoirs. Ils étaient de toute façon plus que fatigués … et … Ils n’étaient pas belliqueux.
« Nous avons … pu voir toute la scène … du combat contre Mékos. Mais aussi de ce Noctunoir avec ses projets insensés. Et nous … avons tenu parole … Nous nous présentons à toi, jeune homme nommé Kéran. Tu as quelque sorte droit de vie ou de mort … sur nous. »
« Oui … Que j’ai le droit ne me permet pas pour autant de décider ça … Enfin … Bon … Je serai très bref … Car je … Enfin … Est-ce vous êtes capables de vous reproduire ? »
Les pokémons métalliques possédés se regardèrent avec surprise, un peu étonnés. Il fallait dire qu’il postait une question saugrenue. Une Mysdibule possédée répondit :
« Certains d’entre nous possèdent des sexes différents mais d’autres pokémons, comme par exemple les Terhal, ne n’en possèdent pas. Néanmoins … »
« Nous pouvons quand même nous reproduire grâce aux Métamorph bien que le procédé soit assez … spécial. Il faut le voir … de ses propres yeux … ou même le vivre … » compléta un petit Terhal alors que Kéran hochait la tête faiblement.
« Alors … Je vais être bref … Repeuplez la montagne de fer avec des pokémons métalliques. Vous êtes immortels non ? Et même si ces … créatures n’ont plus réellement d’âme depuis le temps, vous pouvez toujours les utiliser pour se reproduire non ? A partir de là, veuillez ne plus posséder les nouveaux-nés pokémons métalliques. Laissez-les vivre dans la nature. Bref … Qu’ils se retrouvent dans l’écosystème comme ils n’auraient jamais dû le quitter. Je ne sais pas pourquoi vous avez tous … décider de les posséder en n’en laissant que très peu au-dehors de la montagne de fer mais il est temps de corriger le tir. D’accord ? »
« … … … C’est une grande entreprise que tu demandes mais … Si tu nous as permis de rester en vie, nous pouvons accepter cela et … »
« Lorsque les pokémons métalliques seront assez nombreux … bref, que l’éco-système n’aura plus besoin de vous … Est-ce que vous pourrez quitter ces corps ? Qu’ils reposent en paix … Normalement, vous avez des formes en tant que pokémons spectres et ténébreux non ? Utilisez-les … Je ne serai surement plus là quand ce moment arrivera mais au moins … »
« Nous acceptons. » coupa un Cizayox, surement l’un des deux qu’il avait cognés auparavant. S’ils … acceptaient ainsi, ça voulait dire que … Ah … « Je tiens à signaler une petite chose. Enfin non … Je pense que de toute façon, les mots sont inutiles. Nous allons t’écouter … et nous combattrons si cela est nécessaire pour que le Soleil ne quitte plus jamais cette montagne de fer. De même, nous envisagerons que les humains reviennent ici et nous les punirons s’ils s’avèrent aussi mauvais que Mékos. »
Soit … Ils avaient donc tout dit. Alors … Alors … Il était temps de se retirer. Quelques minutes plus tard, les pokémons métalliques et le trio se séparent. Tout était résolu de ce côté … et Kéran eut un petit sourire amère. C’était terminé … mais à un prix qu’il regrettait … qu’en partie. Certaines … personnes avaient été sacrifiées … Certaines … Ah … Mais cette fois-ci, ils n’avaient plus besoin de chercher trop longtemps pour se reposer.
Baignant dans le soleil, les trois personnes montèrent les tentes sans pour autant pénétrer à l’intérieur. Dumasch arrêta de posséder Katérina, la jeune femme se retrouvant adossée à un tronc alors que Kéran était à côté d’elle, assis en fermant les yeux. Loa ne disait rien du tout, rien de rien. Puis elle se leva avec lenteur, murmurant :
« Kéran … Je vais me promener. Ce havre de paix, je sais que nous allons le quitter dans quelques jours, le temps que nous nous en allons de la chaîne de montagnes. »
« D’accord … Tu peux te balader comme tu le désires. Normalement … Nous serons en sécurité. Enfin … Je crois … J’en suis sûr. »
« Surveilles-là … Kéran … Enfin … Garde-là auprès de toi, d’accord ? »
« Tu n’as même pas à me le dire … Si c’est une princesse comme l’a dit ce Noctunoir, je serai alors son chevalier. Enfin … Comme dans les contes … Je crois … Mais de toute façon … Même si elle ne l’était pas, je … »
« Ne dit pas cela à moi mais à elle, Kéran. Je vais vous laisser tranquilles. Je dois aussi … discuter avec Harno. » termina de dire la jeune femme aux cheveux verts, s’éloignant des deux jeunes gens qui étaient côte à côte. La tête de Katérina était posée sur l’épaule de Kéran, celui-ci étant toujours recouvert par son propre sang.
Puis lentement, les yeux de Katérina s’ouvrirent avec lenteur. Elle regarda Kéran à ses côtés, celui-ci ayant le regard dirigé vers l’avant, ne la remarquant pas. Elle ne bougea pas, attendant quelques instants avant de murmurer faiblement :
« Kéran … Tu étais … réveillé ? A ce moment … précis ? »
« C’était le cas. Pourquoi est-ce que tu me poses cette question, Katérina ? »
« Je … Je … Enfin … Je … Rien du tout. » bredouilla-t-elle. Il devait être déçu, terriblement déçu. Kéran était le genre de garçon idéaliste et donc … savoir qu’elle avait été salie et …
« J’espère que tu n’attends pas que je te plaigne hein ? Du moins, je ne le ferai pas car je sais parfaitement que ce n’est pas ce que tu veux. Pourquoi je devrais faire ça ? De toute façon, le plus important est que tu sois à mes côtés actuellement. Par contre, je ne peux pas vraiment me lever sans aide. Je comptais me laver … Il y a surement un ruisseau, Katérina … Est-ce que tu veux te promener ? Nous sommes en sécurité, ici. »
« Je … Je … D’accord, Kéran. »
Elle murmurait tout doucement cela alors que le jeune homme chercha à se relever. Elle vint le prendre par l’épaule, Kéran lui souriant tendrement. Elle commença à rougir, ne lui ayant même pas répondu par rapport à ses dernières paroles. Il avait … raison en un sens. Elle ne voulait pas qu’il la plaigne mais maintenant … Elle n’avait plus rien à lui offrir, ce genre de cadeaux que l’on n’offre qu’une seule fois dans son existence.
Un ruisseau … Et une petite cascade … Voilà ce que pouvait leur offrir la chaîne de montagnes alors que le jeune homme et la jeune femme avaient marché pendant une dizaine de minutes. Ah … Et maintenant ?
« Kéran ? Qu’est-ce que tu comptes faire ici ? Enfin … J’ai une idée si tu veux bien mais … »
« Hum ? Je ne sais pas … Je ne sais pas vraiment ce que je peux faire. Qu’est-ce que l’on peut faire dans un ruisseau ? » dit le jeune homme alors qu’elle se tournait vers lui.
Que … Hey … Il était quand même en train de … se déshabiller non ? Il ne semblait nullement gêné alors qu’il se présentait nu face à elle. Complètement nu … En fait, si … Il était gêné à cause des rougeurs sur ses joues. Mais il s’avança vers elle avec lenteur, posant ses mains sur ses épaules avant de dire :
« Katérina, il faut aussi le faire … On va aller se laver … Car avec tout le sang que j’ai sur le corps … et toi aussi … »
« Kéran, tu sais parfaitement que … »
« Je ne crois pas connaître une jeune femme timide, non ? » coupa Kéran en lui souriant. Elle se renfrogna légèrement, plaçant subitement sa main sur le sexe de Kéran avant de le masser et de le branler. Il arrêta de sourire, gémissant de bonheur tandis qu’il commençait à abaisser les vêtements de Katérina. Il chercha à donner une petite claque à la main de la jeune femme avant de dire d’une voix amusée :
« Pas touche, Katérina. Là … On va se laver, hein ? »
Elle ne savait pas … vraiment … C’est vrai … Elle appréhendait un peu le tout. Mais Kéran caressait ses bras tandis qu’elle aussi se dévoilait dans son plus simple appareil. Néanmoins, elle posa ses mains pour camoufler le sexe d’homme qu’elle possédait, Kéran lui en prenant une de force pour l’emmener jusque sous la cascade. Là-bas, l’eau s’écoula sous leurs deux corps nus, Katérina murmurant :
« Je suis … laide … Kéran … Mon corps … de l’intérieur … Tu … Tu sais que … »
« Je sais tout à ton sujet mais ça ne changera rien à mes yeux. Katérina … Je veux te le dire en face … Regarde-moi bien. »
Il prit son visage à deux mains, posées sur ses joues alors que des mèches de cheveux recouvraient une partie du visage de Katérina. Il continua de lui sourire, prenant une profonde respiration. Même … si tout ce qui s’était passé … ces dernières heures était ancré en lui … Mais il fallait le dire maintenant !
« Katérina … Je t’aime ! Voilà, c’est fait ! »
« .. … … Tu l’as dit … Tu l’as vraiment dit … Alors que je … Je suis … J’ai … »
« Que tu es une hermaphrodite ? Je le supporte parfaitement mais … Ce qui me dérange le plus actuellement, c’est … de savoir … enfin … si c’est … réciproque. »
Car les gestes étaient une chose mais les paroles en étaient d’autres. Ils avaient souvent fait dans la gestuelle mais rarement dans les paroles. Il voulait être sûr que … Il s’arrêta de penser alors qu’elle baissait la tête en rougissant :
« Moi aussi … Enfin … Si tu es prête à accepter tous mes défauts, Kéran. »
Hahaha ! Bien sûr qu’il était prêt à ça ! Bien sûr qu’il l’était ! Il l’embrassa longuement en lui caressant ses cheveux argentés trempés par l’eau de la cascade. Ils étaient toujours sous celle-ci, Kéran arrêtant le baiser avant de lui demander :
« Quand même … Je comprends pourquoi tu chantes aussi bien … Si tu es une véritable princesse … Mais tu as d’autres qualités ? »
« … … … Je sais danser aussi … mais comme dans les bals. »
Danser ? C’est vrai ? Il la regarda avec émerveillement, Katérina s’apprêtant à dire qu’elle ne le ferait pas alors qu’elle était nue. Néanmoins, le jeune homme la regardait avec tellement … Ah … Elle ne pouvait même pas mettre un mot à ce sentiment tellement il était indescriptible. Avec lenteur, elle quitta ses bras, sortant de sous la cascade. Elle amorça quelques mouvements dans l’eau, tendant sa main pour que Kéran vienne la prendre. Autant qu’il soit avec elle, non ? Il prit sa main, Katérina se collant à lui avant d’amorcer quelques mouvements, chantonnant doucement :
« Amère vérité, retour de mon passé.
Peu encline à vivre mais je suis attachée.
A cet homme qui me tient dans ses tendres bras.
Kéran, mon cœur, de bonheur, tu enivreras.
Permets-moi de m’exalter avec tout ton corps
Me délecter de tes douces lèvres encore.
Je veux que mes mains glissent le long de ta peau
Que toi et moi, nous soyons sous un même sceau. »
La danse avait quelque chose de féérique. Avec une délicatesse surprenante, Katérina dansait sans même toucher les pierres au fond du ruisseau qui risquerait de stopper ses mouvements. Elle emportait Kéran avec elle, recommençant son chant :
« Hermaphrodite imparfaite, ce que je suis
Mais dorénavant, qu’importe ce qui s’ensuis
Et maintenant je suis prête à m’accepter.
Pendant mon enfance, Kéran, je fus salie
Mon père tenta de me briser à tout prix.
Mais maintenant, je suis enfin prête à t’aimer. »
Et avec ses dernières paroles, la danse venait de se terminer. Elle était hermaphrodite ? Et alors ? Kéran l’acceptait comme elle était. Si lui … le pouvait … Elle aussi, n’est-ce pas ? Elle posa tendrement ses lèvres sur celles de Kéran, leurs mains se caressant le dos mutuellement avant qu’ils ne terminent de se laver.
Une trentaine de minutes plus tard, ils étaient à l’extérieur des tentes. Kéran avait pris une couverture de l’un des sacs pour la tendre et déposer une partie contre un tronc d’arbre. Adossé à celui-ci sans se faire mal à la tête, il avait Katérina qui dormait contre son torse, lui-même étant déjà plongé dans son sommeil.
Puis peu à peu, une aura noire se forma autour de Kéran. Puis peu à peu, une aura noire se forma autour de Katérina. Les deux auras noires bougeaient lentement, comme pour se mouvoir dans le vide avant que la voix de Swar ne murmure :
« Que comptes-tu faire dorénavant ? Le doute n’est plus permis … »
« Tu n’es pas ma principale ennemie … Elyséa. J’ai un ennemi bien plus grand … mais dès que j’en aurai terminé avec lui, tu seras ma prochaine cible … mais aussi tes deux compagnons. Je vous le ferai payer. »
« Et par rapport à Katérina … Ils dorment … Mais j’aimerai savoir pourquoi ce rajout ? »
« … … … Cela ne te concerne pas, que je sache. Je suis libre d’imposer à … »
« Tu étais un homme honorable … même dans la mort. Tu n’aurais jamais fait cela pour blesser délibérément une fille déjà meurtrie. » coupa sèchement la voix d’Elyséa.
« J’ai … réparé son corps … mais je ne connaissais pas le corps féminin. Je ne connaissais que le mien. Néanmoins, j’ai pu … réparer ce qui était brisé … mais j’ai rajouté par inadvertance … mon propre attribut. »
« Tu ne connaissais pas le corps féminin ? Et elle ? »
« Nous étions comme frère et sœur. Nous n’avons jamais … eu ce genre de choses. Je ne veux plus en parler, je ne veux pas en parler. » dit l’aura noire autour de Katérina.
« Bizarre … J’ai toujours pensé qu’elle voulait bien plus de ta part qu’une simple relation entre frère et sœur. Surtout que vous n’étiez pas de la même famille. »
« Je ne veux plus en discuter. Maintenant que tu as eu la réponse à ta question, laisse-moi tranquille, Elyséa. »
« Oh … Je suis plus que satisfaite de cette réponse. Au moins, ça montre que mon point de vue en ce qui te concerne restera le même. Ce qui est une bonne chose … Une très bonne chose même. Tu n’as pas changé … et en moins bien. Mais je ne pense pas les prévenir. Au moins, cela leur fera une surprise. »
« … … … Tsss … … … »
Les deux auras noires disparurent. Puis quelques instants plus tard, Katérina marmonnait quelques mots dans son sommeil. Tsss … Comme si lui … s’amusait à rajouter une telle chose délibérément. Tout cela avait été une erreur … et même s’il avait fauté, il lui avait permis de redevenir une jeune femme … Mais cela, elle n’avait pas besoin de le savoir. Du moins … C’est ainsi qu’il avait envisagé ce silence … avant que Katérina ne connaisse Kéran.