- Épilogue : Toujours plus - 7 juillet 2021
- Chapitre 59 : Tous ensemble - 30 juin 2021
- Chapitre 58 : Maréchal - 16 juin 2021
Sixième partie : Pour les pokémons
Chapitre 156 : Au quotidien
« Vous pourriez éviter de vous lever à des heures impossibles ? » alla demander Orié alors qu’Orion et Samus sortaient finalement de la chambre, le soleil étant presque à son zénith dans ce système solaire.
La jeune femme aux cheveux noirs se trouvait assise sur le canapé, celui-ci s’étant couché pour servir de lit. C’était ainsi qu’elle dormait depuis plusieurs jours. Elle évitait de rentrer à nouveau dans la chambre d’Orion et Samus. Ces derniers bâillèrent de concert alors que Samus murmurait d’une voix à moitié ensommeillée :
« Nous avons regardé les étoiles comme auparavant… Orion, ça va être bientôt cette semaine… C’est assez spécial comme semaine sur Daiban mais bon… »
« De quoi est-ce que tu parles Samus ? » demanda t-il d’une voix lente en l’enlaçant.
« Et bien… Tu verras bien… Mais non… Je vais te le dire… Une fois par année cosmique fédérale, pendant une semaine, il neige sur Daiban… C’est vraiment très rare… »
« Une… Une année cosmique ? » demanda t-il à nouveau avec inquiétude.
« Qu’est-ce qu’il y a… Tu sembles soucieux, Orion. » souffla t-elle, venant l’embrasser longuement en se retournant alors qu’Orié ignorait superbement cette marque d’affection de la part de la jeune femme aux cheveux blonds.
Il n’y avait jamais réellement pensé… Mais il était vrai… Les années du système solaire dans lequel se trouvait Terra n’étaient pas forcément les mêmes que pour le système solaire de Daiban… En fait… Peut-être que…
« Samus ? Tu as quel âge ? »
La question avait été aussi simple que ça alors qu’elle le regardait d’un air étonné. Pourquoi est-ce qu’il lui demandait ça ? Est-ce qu’il y avait un problème ? Elle resta immobile pendant plusieurs secondes comme pour réfléchir à la question avant de souffler :
« Hum… Je ne sais pas trop… Tu me donnes quel âge Orion ? Je te laisse décider pour moi. Ou alors est-ce que l’âge te pose un problème ? Tu as peur de quelque chose à ce sujet, Orion ? Hey ? Orion… Je te parle… »
« Je ne sais pas… Non… L’âge ne fait pas grand-chose… Enfin je crois… Tu sembles encore assez jeune n’est-ce pas ? Je ne veux pas t’insulter quand je te dis ça… Je veux juste… comment te dire… ça… Est-ce que tu crois… Que tu es bien plus âgée que moi ? »
« Et si c’est le cas ? Tu vas moins m’aimer ? Car j’aurai plus d’années que toi ? Mais qu’est-ce que tu peux m’énerver quand tu penses comme ça ! Est-ce que c’est si important pour toi ?! Ne commence pas à me dire que c’est à cause de ça que tu ne pourras plus m’aimer ! Si tu veux, on va se renseigner par rapport à ça pour savoir combien d’années cosmiques tu as et moi aussi ! Qu’est-ce que tu en penses ?! »
Il baissa la tête, honteux d’avoir pensé à ça… C’était Samus… et qu’importe l’âge qu’elle avait… Qu’importe combien d’années elle avait… Elle semblait si jeune et fraîche… Si belle… Si tendre… Non… Il ne devait pas penser à elle comme ça ! Il alla enfouir sa tête dans la poitrine de Samus, marmonnant quelques excuses alors qu’elle soupirait. Il se posait trop de questions… au sujet de sa relation avec elle… Pourquoi ne pas la vivre tout simplement ?
Orié poussa un profond soupir, s’enfonçant dans le canapé en évitant de les regarder alors que Samus serrait tendrement Orion contre elle, lui murmurant qu’elle allait chercher des informations pour savoir combien d’années ils avaient tout les deux… Pourquoi ne pas faire des tests même ? Elle lui fit un grand sourire, lui murmurant :
« Si tu veux tout savoir… On va même se rendre à l’hôpital… Orion… Qu’est-ce que tu en penses ? Et nous nous baserons sur les unités de calcul du temps de ta planète pour savoir quel âge tu as… Et quel âge j’ai… Qu’est-ce que tu en penses, Orion ? »
« Mais si ces résultats… montrent… que tu… Enfin… Samus… »
« Hum… Je ne m’inquiète pas trop. On a déjà vu pire pour nous empêcher de nous aimer, n’est-ce pas ? Tu me donnerais quel âge ? »
Il préférait ne pas répondre à la question… Surtout après ce qu’il pensait… Elle poussa un profond soupir, venant l’embrasser longuement en joignant leurs deux langues alors qu’Orion avait quelques larmes aux yeux. C’était si important pour lui ? Autant que ça ? Ils quittèrent ensembles l’immeuble, Orié signalant à Orion que l’entraînement d’aujourd’hui n’aura pas besoin d’être fait.
Dans un hôpital, ils firent chacun une prise de sang, le médecin signalant que les résultats arriveront d’ici trois heures. Ils se dirigèrent ensuite vers le centre-ville, main dans la main mais elle voyait parfaitement qu’Orion était troublé et tourmenté par tout ce qui se passait. Pourquoi… se prendre la tête avec ces petits soucis ?
« Orion… S’il te plaît… Que j’aie plusieurs années… ne changera rien… Ce n’est pas l’âge qui fait que l’on aime une personne… Même si je n’avais eut que quinze ans… Je pense que j’aurai put facilement tomber amoureuse de toi… Puisque tu aurais eut le même caractère que moi… Orion… »
« Sauf si cinq ans chez toi fait dix ans chez moi… Tu serais tombée amoureuse d’un gamin de dix ans ? Tu penses vraiment que… Samus… Je ne veux pas te vexer… »
« Pfff… Que tu es bête… Tu ne le vexes pas mais tu me fais simplement mal de penser ça… » souffla t-elle alors qu’ils se rendaient au parc.
Ils allèrent s’asseoir l’un à côté de l’autre, main dans la main alors qu’ils observaient les quelques enfants et les pokémons devant eux. Les pokémons étaient à la mode maintenant… Donc chacun avait sa petite créature de poche à sa portée. Orion reprit finalement la parole après plusieurs minutes de silence, soufflant lentement :
« Je ne veux pas… que l’on soit séparés une nouvelle fois… par quelque chose… d’impossible à contrer… Je t’aime énormément Samus… Vraiment… Et imagine que tu aies dix ans ou vingt ans de plus que moi ? Je ne le supporterais pas… Je ne veux pas te voir disparaître avant moi… Car tu es bien plus vieille que moi… »
« Orion ? Qui te dit que tu ne te compliques pas la vie ? Peut-être que le système d’années cosmiques est le même pour Terra que pour Daiban… Allez viens… Repose-toi ici. »
Elle tapota affectueusement ses jambes pour l’inviter à venir s’installer dessus, le jeune homme mettant sa tête sur celles-ci. Il se laissa caresser ses cheveux blancs, fermant ses yeux bleus alors qu’il se laissait emporter par le sommeil. Peut-être avaient-ils l’apparence d’un couple normal aux yeux des autres ? D’un couple vraiment amoureux pour faire ce genre de choses ? Elle ne savait pas… Mais elle était heureuse… d’être avec lui… Et l’âge… Elle ne s’était jamais posé la question…
« Et puis de toute façon… Je me fiche royalement de mon âge… Ce n’est pas le plus important à mes yeux… » souffla t-elle avant de baisser la tête, fermant les yeux à son tour.
C’était bizarre à quel point elle arrivait à trouver le sommeil dès qu’il était près d’elle. Ils s’endormirent au beau milieu du parc, des têtes se tournant vers eux alors qu’elle bougeait sa main d’un geste machinal comme si c’était un automatisme qu’elle avait récupéré au fil des semaines. Plusieurs heures passèrent et elle fut la première à se réveiller, venant embrasser le jeune homme sur la joue avant de lui souffler délicatement dans l’oreille :
« Orion… Réveille-toi… Il se fait tard… Nous devons aller à l’hôpital… »
« Samus… J’ai vraiment peur… Est-ce que l’on peut … attendre la nuit ? Avant d’aller dormir ? Quand on aura tout ça ? »
Elle hocha la tête d’un air positif : Bien sûr… Pourquoi pas ? Il se leva, la jeune femme faisant de même en prenant la main qu’il lui tendait. Elle croisa ses doigts avec les siens, un petit sourire aux lèvres alors qu’ils retournaient dans l’hôpital. A l’intérieur de celui-ci, le médecin demanda s’ils préféraient le dossier ou alors qu’il le dise de vive voix. Le jeune homme indiqua qu’ils prendraient plutôt le dossier.
Ils quittèrent finalement l’hôpital retournant à l’appartement tandis qu’ils essayaient de voir si Orié avait fait brûler la maison ou non. Quand ils pénétrèrent à l’intérieur, la jeune femme aux cheveux noirs restait couchée sur le canapé, n’ayant pas l’air d’avoir bouger de là depuis qu’ils étaient partis. Elle murmura avec lenteur :
« J’ai faim… Très faim… »
« Je vais préparer à manger, Orié. Ne t’en fais pas. Samus… Est-ce que tu veux bien le mettre dans la chambre ? Et promets-moi… de ne pas… »
« Je ne le ferais pas Orion… Je ne suis pas comme ça… Et souviens-toi : Qu’importe le résultat… Mes sentiments seront inchangés. »
Elle alla déposer un petit baiser sur les lèvres du jeune homme, allant dans la chambre avant de jeter le dossier sur le lit comme si de rien n’était. Voilà… Comme ça… Elle était sûre qu’elle n’y jetterait pas un œil… Ou alors… Peut-être qu’un peu… Savoir quel âge avait Orion ? Par rapport aux années cosmiques de Daiban ? Mais en y réfléchissant bien…
« Samus ? Tu peux venir dans la cuisine s’il te plaît ? J’ai besoin de toi ! »
Hein ? OUI OUI ! Elle arrivait tout de suite ! Elle quitta la chambre, se dirigeant vers la cuisine pour savoir de quoi avait besoin Orion… La réponse ne tarda pas : Il n’avait besoin de rien… Rien du tout…
« Tu préfères que je reste ici parce que tu penses que j’y jetterai un œil ? »
« Oui… Je suis désolé, Samus… C’est juste que je ne veux pas… Tu comprends ? »
« Je comprend que tu ne me fais pas confiance, Orion. »
« Pardonne-moi Samus… »
Ce n’était rien du tout pour elle. Elle fit un petit mouvement de la main avant de le regarder cuisiner, la tête d’Orié passant à travers le petit espace entre la porte et son ouverture, reniflant l’odeur de la nourriture. Orion annonça avec un sourire :
« Je crois que j’ai attrapé une prise, Samus… Et pas n’importe qui. »
« On pourrait presque penser à un animal attiré par la nourriture des humains.» alla t-elle dire en rigolant faiblement alors qu’Orié répliquait directement :
« Je préfère être un animal guidé par mes instincts que d’être un thon. »
« Et moi un thon au niveau de ma poitrine plutôt que d’être plate comme une limande puisque tu veux parler poisson, espèce de morue. »
« Purée… Les filles… Arrêtez de me parler de poissons alors que je cuisine de la viande. » murmura le jeune homme en poussant un profond soupir.
« Il faut dire que Samus a commencé, Orion. » répondit Orié sur un ton neutre.
« Car tu as du mal à comprendre le principe de l’humour, voilà tout… Pfiou… Il faudra t’apprendre ça pour te récompenser pour m’aider à m’entraîner. C’est prêt les filles. »
Les deux femmes s’installèrent à table, Orion se trouvant entre les deux alors qu’il commençait à servir les deux femmes. Voilà pour l’une, voilà pour l’autre… Et voilà pour lui ! Il s’installa à son tour finalement, souhaitant le bon appétit aux deux femmes. Allez… Il devait oublier tout ça… pour quelques heures. Ou quelques minutes puisqu’Orié demanda :
« Alors ? Et vos interrogations ? Comment dois-je appeler Samus ? La vieille ? Ou alors le vieux pour toi ? Vous avez réellement quel âge ? Quarante-cinq ans ? Vous êtes sûrs que vous vous appelez réellement Samus et Orion ? »
« Pourquoi est-ce que tu te moques des interrogations d’Orion ? Il a le droit de savoir si ça le perturbe tant que ça, d’accord ? » alla répondre Samus sur un ton un peu énervé.
« Car ce sont des questions complètement stupides qu’il se pose, voilà tout. Il n’a qu’à laisser place à ses sentiments. Si ces derniers vous disent de croire telle ou telle chose alors il faut leur faire confiance. Ce n’est pas un raisonnement scientifique ou autre qui doit vous obliger à guider vos pensées, d’accord ? Je n’ai plus faim. »
Elle se leva, ayant terminé de manger ou presque alors qu’Orion la regardait partir, la tête baissée. Lui aussi n’avait plus très faim… Mais il ne voulait pas vexer Samus. Il termina de manger, se forçant tandis que Samus le regardait. Le repas fini, la vaisselle faite, Orion alla dans la chambre, Samus disant à Orié qui observait le plafond, couchée sur le canapé :
« Nous allons dans la chambre. Bonne nuit, Orié. Dors bien. »
« Je vais essayer de mon côté, c’est plutôt à moi de vous le dire. »
Oui… Elle avait entièrement raison. Elle se dirigea vers la chambre, observant le jeune homme qui tenait déjà le dossier entre ses mains. Assis sur le lit, il attendait que la jeune femme fasse de même, Orion murmurant :
« Je vais commencer à lire… d’accord, Samus ? »
Elle hocha la tête pour dire que oui, Orion ouvrant le dossier avant d’en sortir une première feuille, la lisant à haute voix en s’intéressant principalement à ce qui les intéressait :
« Orion… Oui, c’est vrai, j’ai utilisé ce nom… Poids de soixante-deux kilogrammes, âgé de vingt années et trois-cent trente-deux jours cosmiques… »
« Donc ça me semble relativement bon par rapport à ta planète, n’est-ce pas ? »
« Oui… Enfin… Samus Aran… Maintenant… » annonça t-il alors qu’il prenait une seconde feuille, jetant la première au sol. Il continua à dire : « Soixante-quatorze kilogrammes, âgée de vingt années et trois-cent quarante-neuf jours cosmiques. Une année cosmique est égale à trois-cent soixante-cinq jours cosmiques… »
« Et bien tu vois ? Je suis plus âgée que toi de dix-sept j… »
Elle ne termina pas sa phrase alors qu’il s’était jeté sur elle, l’embrassant comme un fou alors qu’il avait jeté la seconde feuille au sol. Elle se laissa rapidement envahir par l’émotion alors que le jeune homme joignait sa langue avec elle, caressant ses hanches voir même le contour de ses seins. Et bien… Il semblait heureux, très heureux même… Même… Un peu… animal et excité non ? Elle le voyait pleurer mais elle savait que c’était des larmes de joie… Il s’en était tellement fait pour si peu… Pourquoi s’être posé la question sinon ?
Ils continuèrent de s’embrasser longuement, la jeune femme venant se joindre aux caresses, passant ses mains sur le corps d’Orion. Même si elle était sûre que cela n’irait pas plus loin, autant exprimer de la manière la plus sincère la joie qui venait de l’envahir elle aussi.
Sur les deux papiers tombés au sol, celui d’Orion laissait apparaître plusieurs chiffres en rouge, certains étant même entourés. Substance de phazon dans le sang, chiffre irrégulier et trop important dans ses veines, tout cela semblait affecter son corps. Tout en bas, une demande d’analyse plus approfondie avait été formulée, demande oubliée en ce moment.