Chapitre 17 : Une jeune fille bien suspecte

ShiroiRyu
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Chapitre 17 : Une jeune fille bien suspecte

« Lisian … Tu m’empêches de m’entraîner. » marmonna le garçon aux cheveux blonds, repoussant une nouvelle fois la Cheniti sans pour autant la brusquer.

« C’est toujours le grand amour visiblement. » annonça Olistar en arrivant, accompagné par Férast. Celui-ci ne dit rien, sortant simplement une lourde carapace qu’il mit devant lui avec ses deux mains. Elle était de couleur bleue et avait plusieurs morceaux qui en sortaient … Comme des écailles que l’on trouvait sur les pommes de pin.

« Ce n’est pas ça du tout, Olistar. Ce n’est pas drôle ! Elle en profite à chaque fois que j’ai le dos tourné pour faire ça ! » répliqua Earnos, un peu gêné tandis qu’il tentait de se mouvoir. Qu’elle le lâche un peu ! C’est tout ce qu’il demandait ! Finalement, il arriva à la repousser, la forçant à se retirer de ses bras.

« C’est déjà fini ? Zut alors … Bon et bien … On s’entraîne maintenant, Earnos ? » demanda Lisian, un grand sourire aux lèvres alors qu’Earnos se tournait vers Olistar :

« Je dois m’entraîner avec Olistar un peu. C’est dommage Lisian mais je ne peux pas toujours m’entraîner avec une seule et unique personne, n’est-ce pas Olistar ? »

« Oh moi … Tu sais, ça ne me dérange p… » commença à dire le garçon aux cheveux violets.

« N’est-ce pas, O-LIS-TAR ? » reprit Earnos en fronçant les sourcils. Pour seule réaction le Rapion éclata de rire avant d’annoncer dans un soubresaut :

« D’accord, d’accord … C’est bon, je viens, je viens. Désolé, Lisian mais visiblement, Earnos préfère que ça soit avec moi pour les prochaines heures. Tu peux toujours t’entraîner avec Férast en attendant, ne t’inquiète pas, il ne mord pas. »

« Oui … Oui … Bon … Tu te ramènes Férast ? J’ai envie de me défouler. »

Elle avait marmonné cela sans volonté, le Pomdepik ne faisant qu’hocher la tête avant de l’accompagner. Olistar les regarda s’éloigner avant de sourire, Earnos murmurant :

« Merci bien … Des fois, elle est assez étouffante. »

« C’est une Cheniti. Lorsqu’elle a quelqu’un en tête, il va être très difficile d’essayer d’en trouver un autre. Je te souhaite bonne chance, Earnos. »

« Tu peux arrêter de te moquer de moi ? Et puis, je ne sais même pas ce que fait une Cheniti ici … Et y en a aussi beaucoup d’autres, j’ai cru remarqué. »

« C’est vrai que c’est un peu surprenant. Attention ! J’arrive ! » s’écria subitement Olistar avant de foncer vers Earnos. L’enfant aux yeux rubis poussa un cri à son tour, s’écroulant en arrière lorsqu’il fut poussé par le Rapion. Celui-ci vint s’asseoir sur lui, plaçant une main sur la gorge d’Earnos. Il valait mieux pour lui qu’il fasse bien plus attention la prochaine fois.

« Ca ne comptait pas, Olistar ! Je n’étais prêt ! » dit Earnos, cherchant une excuse à sa défaite cuisante et plus que rapide par rapport à Olisatr.

« Bien entendu … Bien entendu … Tu devrais mieux te concentrer. »

Le Rapion se releva comme si de rien n’était, attendant qu’Earnos fasse de même. Il s’épousseta, un peu confus avant de récupérer sa foreuse. Depuis le temps … Il commençait sérieusement à être un peu plus fort ? Ou non ? Il n’avait pas vraiment de comparaisons. Il savait juste qu’il encaissait bien mieux les coups qu’auparavant. Peut-être qu’il aimait se prendre des coups ? Non ! Il n’était pas comme ça ! C’était juste … malade de penser ça.

« Pourquoi est-ce que Lisian me colle autant ? » demanda t-il avant de se jeter sur Olistar, sa foreuse en avant. Le Rapion l’esquiva avec facilité, disant :

« Peut-être que tu lui as tapé dans l’œil … Je ne suis pas spécialiste des relations entre les Chenitis et les membres du sexe féminin. »

« Mais quand même … A part moi, c’est à peine si vous existez pour elle. Tu n’as pas remarqué cela ? Elle vous ignore presque. C’est un peu insultant non ? »

« Il m’en faudrait bien plus que ça pour que je m’énerve, Earnos. » annonça Olistar, commençant à donner de nombreux coups plutôt faibles sur l’Aspicot bien qu’ils étaient de plus en plus rapides. Earnos recula plusieurs fois, répondant :

« Ce n’est pas une question de t’énerver ou non ! C’est juste que j’ai l’impression que je suis le seul qu’elle arrive à voir ou presque. C’est quand même bizarre ? »

« Tu n’as qu’à te renseigner sur les Chenitis si tu veux savoir pourquoi elle réagit comme ça ! Ce n’est pas plus compliqué que ça, Earnos ! »

Hein ? Quoi ? C’était plutôt une bonne idée ! Pourquoi est-ce qu’il n’y avait pas pensé plus tôt ? Hey ! Ça commençait à piquer ! Quand est-ce qu’Olistar allait arrêter de le frapper de la sorte ? Partout sur son corps ? Malgré les coups, il commença à avancer, Olistar frappant de plus en plus rapidement, un sourire aux lèvres.


« Oh ? Est-ce que je dois y aller plus fort maintenant ? J’ai l’impression que je ne te fais plus aucun effet. C’est plutôt perturbant. »

Perturbant ? Peut-être qu’il s’améliorait contrairement à ce qu’il croyait ? Enfin, la meilleure défense était l’attaque et pour l’instant, au niveau de l’attaque, il était nul, vraiment nul. Et ça, il n’y avait pas besoin d’être devin pour le remarquer. Néanmoins, il ne répondit pas à Olistar, le Rapion prenant son mutisme comme un acquiescement. Aussitôt, Olistar tendit ses deux mains sur les côtés avant de les abattre sous les aisselles d’Earnos. L’enfant aux cheveux blonds ouvrit la bouche, tentant de dire quelque chose.

« Désolé, Earnos … Ce n’est pas encore pour aujourd’hui, n’est-ce pas ? »

« Que … Que … Que … tu … tu as fait ? » balbutia-t-il avant de s’écrouler au sol, pris légèrement de spasmes sans que cela semble dangereux pour la santé.

« J’ai visé deux points vitaux … du moins pour les mouvements. Rien qui mette ta vie en danger. Tu ne pourras plus bouger pour une bonne dizaine de minutes. »

« Je peux … savoir pourquoi tu m’as fait ça ? » marmonna Earnos, couché sur le sol sans pouvoir bouger bien que son corps tremblait.

« Simplement car tu t’approchais trop de moi, voilà tout. Mais c’était impressionnant et dans le bon sens du terme, je ne m’attendais pas à ça. Il faut vraiment que je te prenne au sérieux maintenant hein ? Tu deviens bien plus costaud ! »

« Merci du compliment … Par contre, pour ton idée concernant Lisian … »

« Hum ? Qu’est-ce qu’il y a avec ? Tu n’es pas obligé d’y réfléchir sérieusement hein ? Elle n’a pas l’air méchante comme ça de toute façon. » répondit Olistar, s’asseyant à côté de lui.

« Mais elle est quand même bien spéciale non ? »

« Hum … Spécial ne serait pas le mot que j’utiliserai pour la définir. Disons que lorsqu’une Cheniti apprécie quelqu’un, elle le montre … de façon très ouverte. Tu comprendras quand tu seras plus grand ! » dit le Rapion tout en évitant de le regarder.

« Depuis quand est-ce que tu mets ça sur l’âge ? Je ne suis pas un enfant ! Enfin … Si … » chuchota Earnos, remarquant qu’il pouvait recommencer à bouger faiblement.

« Hum … Je ne sais pas … Par contre, j’espère que tu peux te mouvoir car Lisian est de retour … et elle traîne Férast avec elle. »

« Hein ? Que … Quoi ? HEY ! Olistar ! Je suis sûr que tu avais prévu ça ! Je ne peux pas me relever ! Si elle me voit comme ça, elle va … » s’écria Earnos avant d’être coupé par Lisian. Celle-ci jeta le corps de Férast à côté d’Olistar, le Pomdepik étant dans l’incapacité de parler ou de bouger lui aussi. Sauf que de son côté, cela semblait avoir été fait avec un peu plus de … violence dans le geste.

« Oh ! Qu’est-ce qui s’est passé ? Olistar, si tu lui as fait du mal, je te promets que tu risques de passer un sale quart d’heure ! »

« Oh ? C’est juste une paralysie temporaire … Il doit lui rester cinq bonnes minutes avant qu’elle ne disparaisse. Pendant ce temps, je vais emmener Férast se faire soigner. On devrait vraiment éviter que tu l’affrontes. La prochaine fois, ça sera contre moi. » annonça Olistar en soulevant le Pomdepik, ne semblant avoir aucun problème à cela.

« Je vais veiller sur lui pendant ce temps. » murmura la jeune fille aux cheveux bruns, rigolant avant de les voir partir. Elle se coucha à côté d’Earnos, semblant en avoir rien à faire de l’entraînement. « Quand même … Tu ne trouves pas qu’on est bien ? »

« Nous sommes au beau milieu d’un endroit où les gens s’entraînent … Je ne crois pas que c’est le meilleur endroit pour se reposer. Et pourquoi tu me suis ?

« Bien sûr, bien sûr. Mais bon, au moins, tous les deux, nous sommes là ! Et puis … J’adore les personnes qui ont autant de volonté, comme toi ! »

« Je ne suis … qu’un Aspicot normal. » marmonna-t-il, la jeune fille n’en ayant rien à faire.

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