Chapitre 18 : Une attirance dangereuse

ShiroiRyu
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Chapitre 18 : Une attirance dangereuse

Il avait préféré attendre quelques jours avant de chercher des renseignements. Il fallait dire qu’après avoir demandé cela à Olistar, il ne voulait pas que cela paraisse trop … surprenant. Bon … Maintenant … Il était parti vers la bibliothèque mais un constat s’était imposé. Il ne savait pas lire … Pas le moins du monde même. Devant les nombreux livres aux merveilleuses couvertures, il s’était tout simplement retrouvé bouche bée.

« Et bien mon enfant ? Oh … Mais tu es l’un de ces jeunes soldats, n’est-ce pas ? Que puis-je donc pour toi ? » murmura une voix alors qu’il s’était immobilisé devant des étagères remplies de livres. La bibliothèque royale était remplie et tout le monde pouvait s’y rendre.

Il se retourna pour apercevoir une femme aux cheveux rubis. Elle avait deux tresses noires et jaunes tandis qu’elle portait une belle robe rouge. Elle avait deux yeux bleus. Elle le regarda avec un petit sourire, reprenant la parole :

« C’est la première fois que tu viens ici, n’est-ce pas ? Je ne crois pas te connaître. »

« Non … Non … C’est la première fois que je viens ici. » répéta-t-il alors qu’elle gardait son sourire, observant l’étagère où il avait posé son regard.

« Pourquoi cherches-tu un livre sur aromathérapie ? Et sur la phytothérapie ? »

« … …. … Comment ça ? C’est quoi ? » demanda-t-il, penchant la tête sur le côté, comme intrigué par les paroles de la Migalos. Celle-ci haussa un sourcil avant de rigoler.

« Je me disais bien que tu étais trop jeune pour lire de tels ouvrages. Tu t’es sûrement trompé d’endroit, n’est-ce pas ? Que recherches-tu ? »

« Euh … En fait … Je ne sais pas vraiment lire. » marmonna Earnos, baissant un peu la tête en rougissant. Il fallait dire qu’il était gêné d’annoncer une telle chose. Il passait sûrement pour le dernier des idiots … mais en tant qu’Aspicot qui avait travaillé depuis des années … dans les mines et les tunnels, il était tout simplement analphabète.
La femme eut l’air désolé avant de s’accroupir devant lui. Elle posa ses mains sur l’épaule du jeune garçon, reprenant son sourire qu’elle portait si bien, selon les pensées d’Earnos. Une Migalos ? C’était rare quand même d’en voir une … même si depuis quelques temps, les races d’insectes apparaissaient de plus en plus.

« Et bien ? Il n’est jamais trop tard pour apprendre, n’est-ce pas ? Tant que tu es motivé, n’importe qui peut apprendre à lire … Mais pour aujourd’hui, dis-moi simplement ce que tu recherches et je te guiderai. Alors ? Que recherches-tu … Hum ? Ton nom ? »

« Je m’appelle Earnos, madame. » dit-il poliment en s’inclinant comme il le ferait face à une noble. Elle poussa un petit soupir tendre tandis qu’il reprenait : « Je cherche des informations sur les Chenitis, madame. J’aimerai savoir un peu ce qu’elles sont. »

« Oh ? Des Chenitis ? Et des Cheniselles ? Se pourrait-il que … » commença à murmurer la Migalos avant de s’arrêter. Elle l’observa quelques instants. Derrière son analphabétisme, il était vrai qu’il pouvait sûrement attirer une Cheniti. C’était problématique.

« Et bien … En fait, on m’a dit que je devais me renseigner un peu sur elles … Il y a une fille, elle s’appelle Lisian et elle n’arrête pas … de me coller. C’est une Cheniti … Et Olistar, le Rapion, m’a dit que c’est normal et que les Chenitis font souvent cela. »

« C’est normal … Oui et non. Si tu veux un petit conseil, il vaudrait mieux que tu ne dormes pas où tu dors d’habitude. C’est une mesure de sécurité. »

Hein ? Comment cela ? Il voulut obtenir plus de réponses mais la femme poussa un profond soupir tout en se redressant. Elle murmura une nouvelle fois :

« Ecoute sincèrement mon conseil. Peut-être est-ce que tu peux voir avec d’autres personnes ? Tu as des amis non ? Pour quelques jours, c’est la meilleure solution. »

« Oui mais mais mais … Pourquoi ? Pourquoi faire ça ? Il y a un problème avec ça ? »

« Un gros problème même … Oh … Cela veut dire que tu as un certain intérêt. Il est rare que les Chenitis se plaisent avec des Aspicots mais cela arrive. Je suis désolée de ne pas pouvoir t’en dire plus à ce sujet.  Ecoute mes propos et met-toi à l’abri. »

D’accord … Mais il ne se sentait plus vraiment en confiance, il devait se l’avouer. Ahem … Il regarda autour de lui, attendant de voir si elle lui donnerait des informations ou non. Mais la Migalos semblait l’air désolée pour lui sans chercher à lui expliquer la raison d’une telle … réaction. Il tenta de prendre la parole mais elle hocha la tête négativement pour lui intimer de ne pas poser de questions à ce sujet. Il quitta la bibliothèque, un peu déboussolé.

Vagabondant dans les couloirs, il se demandait quel était le problème avec tout cela. Il n’allait pas pouvoir avancer … Du moins comprendre … Mais on ne l’aidait pas. Sans faire exprès, il percuta un soldat qui discutait avec son ami. Un petit cri de douleur, il bredouilla quelques excuses avant de regarder les deux soldats. Ces derniers semblaient un peu confus de renverser un enfant mais Earnos demanda :

« Pardonnez-moi mais … Est-ce que vous pourriez me parler des Chenitis s’il vous plaît ? »

« Hein ? Qu’est-ce … Pourquoi est-ce que tu poses une question comme ça, petit ? » demanda le soldat qui l’avait bousculé, l’aidant à se relever.

« C’est juste pour savoir … » murmura Earnos faiblement.

« Et bien … C’est une bénédiction ou une malédiction si tu te fais attraper par l’une d’entre elles ! Ah ! Ces Cheniselles sont vraiment si belles ! » répondit le second soldat avec joie alors qu’ils s’éloignaient sans même plus s’intéresser à Earnos. Il semblait avoir lancé un sujet de conversation des plus intéressants … pour eux.

« Ca ne m’aide pas beaucoup. » marmonna l’enfant aux cheveux blonds, époussetant sa tenue pour retirer le peu de saleté dessus.
Qu’est-ce qu’il pouvait faire pour obtenir une réponse ? Peut-être aller vers la personne qui lui avait conseillé de trouver des informations ? De toute façon, s’il devait aller dormir ailleurs, selon les conseils de la bibliothécaire, il n’avait pas cinquante mille amis.

« Hein ? Que quoi ? Qu’est-ce que tu viens de me demander, Earnos ? Tu peux répéter ? »

« Je n’ai que toi … en qui j’ai vraiment confiance. C’est bête mais on m’a dit de dormir ailleurs … même si je ne sais toujours pas pourquoi. »

Il semblait assez confus et embêté de demander une telle chose à cette personne. Mais au fil des mois, il devait quand même reconnaître qu’il l’appréciait. D’ailleurs, celle-ci répondit :

« Mais tu n’as pas d’autres amis ? Ah ! Férast ! Férast serait une bonne idée non ? »

« J’ai dit une personne de confiance. Et tu sais très bien que Férast … n’est pas vraiment très éveillé, sans vouloir me moquer de lui. Pourquoi est-ce que tu ne veux pas ? » demanda le jeune garçon aux yeux rouges et aux cheveux blonds.

« Ohla … Ce n’est pas ce que je ne veux pas, loin de là … Mais disons que … Bon ! Tu peux attendre une dizaine de minutes s’il te plaît ? »

« Comme tu le désires, c’est ta chambre. Pendant ce temps, je vais chercher mes affaires. »

« Bien bien … Fais comme tu veux en attendant. Je me dépêche. Quand même … »

Quand même quoi ? Il voulut savoir ce qu’il voulait dire par là. Néanmoins, aujourd’hui, il semblerait que ça ne soit pas le jour où il aurait des réponses à ses questions. Il poussa un soupir avant de retourner dans sa chambre. C’était peut-être la première fois … qu’il allait dormir avec quelqu’un d’autre. C’était vraiment la première fois ! Enfin, ça ressemblait à dormir chez un ami ! Il termina de remplir son petit sac, n’ayant toute façon pas grand-chose à emporter puisqu’il ne se trouvait pas loin de l’endroit où aller.

« Je suis de retour. Tu as fini de ton côté ? » demanda-t-il en toquant plusieurs fois.

« Une petite minute si possible, Earnos. Quand même … Comment est-ce que tu as pu me choisir comme ami, hein ? Je te pose cette question ! »

« Ce n’est pas de ma faute … Tu es toujours avec moi pour m’entraîner. »

« Oui mais bon … » annonça la voix derrière la porte, celle-ci s’ouvrant pour laisser paraître le Rapion aux cheveux violets. « Y a ami … et ami hein ? Tu peux rentrer. »

« Si tu préfères que j’utilise un autre mot … Tu es une connaissance proche. »

« Hum ! Bon … Il y a des petits soucis comme le fait de te trouver un endroit où dormir, n’est-ce pas ? A la base, ce n’est pas une chambre pour deux personnes … et bien que ça soit plus grand car c’est une chambre d’ambassadeur, il n’y a qu’un lit. Il va falloir que l’on aille déplacer un matelas. Par contre, il y a des règles à respecter. Tu es dans l’armée et comme tu me donnes ta confiance, je te donne la mienne. Tu ne dois jamais essayer regarder dans mes placards ou effets personnels, c’est compris ? »

C’était compris … Et il respectait la demande d’Olistar. Il hocha la tête pour dire qu’il était d’accord. Peut-être que ça n’allait pas être si mal que ça d’avoir un compagnon de chambre.

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