Chapitre 18 : Comme une bête sauvage

ShiroiRyu
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Chapitre 18 : Comme une bête sauvage

« Viens par là ! ET VITE ! »

Le cri d’Earnos résonnait dans l’arène alors qu’il courait vers Olistar. Le garçon aux cheveux violets fit quelques pas sur le côté, esquivant les différentes attaques d’Earnos. Encore une fois, il semblait presque incontrôlable alors qu’Olistar lui disait :

« Ce n’est pas bon. Il vaut mieux pour toi que tu te calmes, Earnos. »

« Je tiendrais bon pour ma famille ! Je tiendrais bon ! On ne peut pas me faire reculer ! ON NE PEUT PAS ! JE NE FAILLIRAIS PAS ! »

Qu’est-ce qu’il racontait ? Est-ce que la défaite avec la destruction de sa foreuse l’avait marqué au point de réagir ainsi ? Hum, c’était tout aussi dérangeant pour lui que pour le garçon-Aspicot. Il vint lui donner un coup de pied en pleine face, le faisant tomber sur le côté avant de soupirer longuement :

« Reste couché, il vaut mieux, Earnos. Tu ne peux pas lutter et ce que tu fais te causera plus de destruction personnelle qu’autre chose. »

Le garçon-Aspicot ne se relevait pas cette fois-ci mais il se méfiait. Il n’allait pas se retourner et lui montrer son dos. C’était beaucoup trop dangereux. Il attendait que l’on le nomme vainqueur et ensuite, il pourra alors se diriger hors de l’arène. Earnos … était terrifiant mais il n’avait aucune explication pour expliquer un tel comportement.

« RAAAAAAAAAAAAH ! »

Un cri et voilà qu’Earnos s’était redressé pour se projeter directement sur Olistar, le percutant de tout son corps en enfonçant le dard dans sa paume droite dans le corps de son adversaire. Celui-ci toussota, ayant la tête qui tourne avant de murmurer :

« Empoisonner, tu as vraiment réussir cela, Earnos ? »

« Pas fini … j’ai pas fini ! J’ai pas fini ! Je vais encore continuer ! » s’écria l’enfant-Aspicot, enfonçant maintenant son second dard en Olistar. Là, ça devenait problématique s’il décidait de se le prendre. Il s’apprêtait à s’échapper mais Earnos le retenait contre lui, finissant par planter sa main gauche en Olistar. Dans les tribunes, la princesse avait arrêté de soutenir Earnos, regardant sa mère avec inquiétude, demandant d’une voix faible :

« Maman … je crois qu’il va pas bien du tout. Il faudrait … aller le soigner … et arrêter. »

« Terria, il faut que tu apprennes une chose : dans ce monde, on n’obtient rien sans rien. Regarde donc Earnos, tu ne vois à quel point il se donne dans ce combat pour prendre le dessus sur son adversaire ? Si cela devient vraiment grave nous l’arrêterons, d’accord ? »

« D’accord mais je n’aime pas du tout le regard d’Earnos. Il me fait un peu peur quand même. J’espère que ce n’est rien de grave … mais pourquoi est-ce qu’il parle comme ça ? »

« Moi-même, je n’en sais trop rien. Walane n’était ainsi, n’est-ce pas ? » demanda la reine.

« Pas vraiment même s’il faut avouer que tu étais une sacrée teigne à l’époque, n’est-ce pas ? »

« Est-ce que tu insinues que je ne le suis plus, fais attention, Tanator ! Je ne suis peut-être plus qu’un simple foreur mais j’ai encore de la hargne ! »

« Ooooh, fais moi peur, Walane, je suis terrorisé. » s’exclama le roi tout en rigolant, une lueur de défi dans le regard que chaque « mâle » ne se prenne un coup sur le crâne de la part de leurs femmes respectives, celles-ci disant :

« Tu arrêtes ça tout de suite, Tanator. Depuis quand le roi se comporte comme un chiffonnier ? Il ne manque plus que tu proposes à Walane de faire un combat après ce tournoi entre vous deux. Je vous jure, vingt ans ont passé mais vous êtes toujours des enfants. »

« La même pour toi, Walane. Je te rappelles qu’après-demain, tu reprends le travail. Je te vois mal expliquer à ton chef : « Oui mais ces blessures, c’est le roi qui me les as faites ! »

« Un combat ? Même pour s’échauffer, je … »

Le roi s’arrêta dans ses propos, observant le regard froncé de sa femme en sa direction. Oups ! Il valait mieux ne pas continuer sur cette voie s’il ne voulait pas avoir de problèmes, pas du tout, oui. Mieux vaut mettre cette idée de côté pour le moment. Walane n’en menait pas large non plus et les deux hommes se focalisèrent à nouveau sur le combat.

« Tu deviens insistant et tu sais que les filles n’aiment pas les garçons qui insistent ? »

Rien à faire, n’est-ce pas ? Le regard vide d’Earnos était toujours là alors qu’Olistar prit une profonde respiration. Il poussa un râle avant que son dard ne se loge dans le dos de l’enfant aux cheveux blonds. Mais contrairement à auparavant, il fût soulevé au-dessus du sol jusqu’à ce que son visage ne se trouve face à celui d’Olistar sans que les pieds ne touchent la terre ferme. Olistar lui murmura avec lenteur :

« Normalement, ce poison devrait inhiber tes sens. Tu vas t’endormir profondément et sombrer le sommeil. Lorsque tu tu réveilleras, tu n’auras que peu de souvenirs de ce qui s’est passé. Tu es définitivement étrange … et c’est ce qui te rend intéressant, Earnos. Au revoir … ou plutôt bonne nuit, je pense que tu l’as bien mérité. »

Et d’un geste nonchalant, le dard projeta l’enfant aux cheveux blonds contre un mur de l’arène, Earnos ne se relevant plus cette fois. Peu de temps après, la victoire d’Olistar fût déclarée mais il empêcha les insectes soigneurs de le soulever.

« Je vais m’en occuper personnellement. Merci quand même. »

Il fit un petit geste pour leur dire de partir alors qu’il paraissait confus par l’action qu’il venait de commettre. Utiliser autant de force pour un enfant-Aspicot, ce n’était pas dans ses habitudes. Il regarda les spectateurs avant de s’enfoncer dans les couloirs en direction des vestiaires. Là-bas, il déposa Earnos sur un banc alors qu’une femme-Apitrini arrivait aussitôt, tenant un pot de miel entre ses mains.

« Visiblement, il n’a pas gagné. Je pensais qu’il y arriverait. »

« Contre un autre adversaire, cela aurait été possible, il aurait eut toutes ses chances mais je ne pouvais pas me permettre de perdre. Seule ma volonté fût supérieure à la sienne. »

« Vous êtes le jeune garçon-Rapion non ? L’ambassadeur, si je ne me trompes pas. Est-ce qu’il s’est vraiment battu de toutes ses forces ? »

« C’est le cas, il a montré une ardeur au combat que même les plus grands chevaliers insectes jalouseraient dans une guerre. Il … est vraiment spécial. »

« Oh ? Vous êtes blessé vous aussi ? Voulez-vous que je vous soigne ? Cela ne sera pas difficile et ne fait guère mal, je vous le promets. »

« Non non, je veux bien de quoi me soigner mais je préfère me le faire moi-même. »

Comme il le désirait. La femme-Apitrini commença à mettre un peu de miel sur les plaies d’Earnos, le regardant pendant quelques secondes avant de sourire. Les blessures disparurent sous le miel, celui-ci se mettant à fondre pour se dissiper complètement. Lorsqu’elle eut finie, elle tendit le pot en direction d’Olistar.

« Quand vous aurez terminé, vous pourrez le ramener à l’infirmerie, d’accord ? »

« Comme vous le désirez, cela ne sera guère long. Est-ce que vous avez aussi de quoi soigner le poison ? On ne dirait pas mais Earnos a été un sacré adversaire, même de ce côté. Il faudra peut-être envisager de le guérir de ce côté là aussi. »

« Je note cela, merci bien. »

La femme-Apitrini délaissa maintenant le garçon-Rapion, celui-ci quittant les vestiaires pour se promener dans les couloirs. Le mieux était de trouver une pièce discrète pour appliquer cet onguent au miel sur ses plaies.

« Hmm ? Où est donc Terria ? Je ne la vois plus. »

La reine Seiry regarda à droite et à gauche, sa fille ayant totalement disparue de son champ de vision. Aussitôt, le roi Tanator se releva, prêt à envoyer quelques gardes à sa recherche mais la femme-Apireine le calma aussitôt, posant sa main sur son bras :

« Allons, allons, ne t’en fait donc pas. J’imagine qu’elle a été féliciter Earnos. Après tout, bien qu’il ait perdu, elle n’a pas hésité à crier son nom pendant le combat. »

« Ce n’est pas faux. Il ne reste plus qu’à espérer que ça soit bien le cas. Si elle ne revient pas d’ici le prochain match de cet enfant-Rapion, je commencerai à m’inquiéter à son sujet. Bien qu’elle se soit calmée sur ses petites fugues, je continue de rester méfiant par rapport à tout ça . Même s’il faut que jeunesse se vive. »

« Le jour où tu arrêteras de te faire de l’inquiétude pour ta fille et moi-même, je pense qu’elle pourra alors voler de ses propres ailes. »

« Pas avant sa majorité, tu peux en être sûre et certaine à ce sujet. »

La reine Seiry poussa un profond soupir alors que Walane rigolait, disant que pour le cas d’Earnos, il avait aussi parfois quelques problèmes bien qu’il ne précisait pas qu’il s’agissait de la Munja. Ailleurs, la jeune princesse aux cheveux blonds s’était mise à fouiner dans les couloirs, saluant les gardes qui restaient stupéfaits de la voir se promener ainsi.

« Où est donc Earnos ? Où est-il donc donc donc ? »

Elle se répétait cela sur un ton un peu amusé. Pourquoi cela ? Car elle avait dans l’idée rester à ses côtés et de veiller sur lui jusqu’à ce qu’il se réveille. Lorsqu’il la verrait, il n’aurait alors pas la force de crier et de lui en vouloir ! Et zou ! Il ne serait plus en colère ! Son plan était ingénieux sans être méchant ! Ah tiens … Une porte était ouverte. C’était celle d’un placard, non ? Et il y avait quelqu’un à l’intérieur ? Où était-elle d’ailleurs ? Elle ouvrit la porte faiblement, disant d’une voix faible :

« Il y a … quelqu’un ? Youhou … »

Une main se posa sur sa bouche, la porte se refermant aussitôt. Un dard se plaça au niveau de sa gorge, comme pour l’intimer de ne plus parler avant qu’une voix ne dise :

« Mais … princesse Terria ? Qu’est-ce que vous faites ici ? »

Le dard comme la mains se retirèrent alors que la jeune fille aux cheveux blonds pouvait voir qu’il s’agissait d’Olistar. Mais qu’est-ce qui lui avait pris de se comporter de la sorte ? Elle remarqua le pot de miel à côté d’Olistar mais aussi …

« Olistar mais tu es … »

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