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Chapitre 30 : Prêts à tout pour les rejoindre

ShiroiRyu
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Chapitre 30 : Prêts à tout pour les rejoindre

« Et maintenant, qu’est-ce que tu vas faire, Earnos ? »

« Je crois qu’il va falloir que je prévienne Herakié à ce sujet. Si tu n’arrêtes pas de me suivre, tu dois savoir de qui il s’agit, non ? »

« Cette jeune fille-Scarhino, n’est-ce pas ? Si je ne me trompe pas à son sujet. »

« C’est bien cela. C’est quand même effrayant ce dont tu es capable, il faudrait que je me méfies de toi. Mais toi, qu’est-ce que tu vas faire aussi ? » demanda Earnos en regardant Olistar, ne sachant guère quoi dire exactement.

« Je ne sais pas réellement, malheureusement. Sûrement envoyer une lettre aux membres de ma tribu pour leur tenir au courant de l’actualité. Je n’avais prévu tout ceci, je dois t’avouer. C’est une bonne surprise, mais ça en reste une. »

« Olistar ! J’ai à te parler ! » s’exclama une voix masculine, celle d’Holikan alors qu’Olistar poussait déjà un soupir, se tournant vers l’enfant-Yanma. « Sache que je continue de ne pas te faire confiance, est-ce bien clair à ce sujet ? Mais … merci pour l’indication ; »

« De rien. Le plus important, c’est que tu aies pris en compte ce que ‘ai dit, sans même chercher à savoir si je mentais ou non. Une secone d’hésitation et elle aurait put mourir. »

« Comment j’aurais put ignorer ta menace ? Surtout en me disant que tu allais t’en prendre à elle ! Je n’allais pas rester là, les bras croisés non plus ! »

« Oui, exactement, c’est bien là où je voulais en venir. Mes félicitations pour avoir pris la décision qui semble la plus sage. Tu ne le regrettes pas, n’est-ce pas ? »

« Je ne regretterais rien … mais ne penses pas que tout est fini. Je ne te fais toujours pas confiance et je considère toujours que tu es un ennemi. »

« Comme tu le veux, Holikan, comme tu le veux. Si tu veux bien nous laisser tranquilles, tu auras Earnos autant de temps que tu voudras plus tard. »

« Tsss, je vous jures. Enfin, bravo Earnos pour le travail accompli. »

L’enfant-Aspicot remercia Holikan d’un hochement de tête avant de retourner discuter avec Olistar. Bien entendu, les deux n’avaient pas fini de parler, loin de là. Et ils étaient encore bien loin de tout cela. Néanmoins, maintenant qu’ils étaient seuls, Earnos murmura :

« Tu pourras tout me dire sur cette nuit ? Comme je ne me rappelle qu’à moitié de tout ce qui s’est passé, j’ai l’impression d’avoir oublié des pans de l’histoire que je n’aurais pas dût ignorer. Et je t’avoue que ça ne me plaît pas du tout. »

« Tu as juste combattu comme il le fallait. Comme lorsque j’étais ton adversaire. Et c’était remarquable. Je suis sûr que tu deviendras un garçon-Coconfort bien assez tôt. Et à partir de là, je ne me ferais aucune illusion sur ton rôle en tant que chevalier de la princesse et de la reine. Tu n’as pas à t’inquiéter, Earnos. Vas donc prévenir Herakié ! »

Il allait le faire, il allait le faire ! Pas besoin de le pousser non plus hein ? Il quitta le château, se dirigeant vers l’école où normalement les élèves allaient sortir, les uns après les autres. Lorsqu’il vit la jeune fille aux cheveux bleux foncés qui courait droit vers lui, il s’apprêtait déjà à la réceptionner mais elle s’arrêta au dernier moment :

« Mais mais mais mais EARNOS ! C’est quoi toutes ces blessures ? HEY ! »

« De simples blessures, rien de bien énorme non plus, ne t’en fait pas pour ça. »

« Oh que si, je vais m’en faire, et plus qu’il n’en faut ! Qui qui t’a fait ça ? Racontes-mou tout depuis le début ! Vas y avoir un vrai massacre ! »

Toujours aussi impétueuse et forte, n’est-ce pas ? Il ne fallait pas la changer. Il eut un petit sourire avant de se mettre à marcher à ses côtés, commençant à lui raconter tout ce qui s’était passé dans cette nuit des plus éprouvantes.

« Autant de choses mais c’est super dangereux ! Tu aurais put être blessé, Earnos ! »

« Euh, sur ce point, c’est déjà trop tard pour tout te dire. Mais bon, maintenant tu sais tout, je vais aussi devenir un chevalier de la princesse. »

« AH ! Mais non ! Ca veut dire que je te verrais moins qu’auparavant ! Déjà que je te vois pas beaucoup maintenant et puis zut mais non ! Je vais demander à rejoindre l’armée moi aussi ! Je suis la plus fort aux épreuves des cours d’éducation physique ! NA ! »

« Je le sais bien mais ça ne change pas que ça reste très dangereux et que je n’ai pas forcément envie que tu risques ta vie comme moi. »

« Et tu crois que j’ai forcément envie que toi, tu risques ta vie pour nous ? Ou pour la princesse et la reine ? Non, non et non ! Si tu voulais pas que je le saches, fallait pas me le dire ! Maintenant, je sais parfaitement tout ça ! NA ! »

Il poussa un petit soupir amusé avant de chercher à la prendre dans ses bras. Malgré les apparences, il appréciait énormément la jeune fille aux cheveux bleus. Celle-ci était dotée d’une force de caractère aussi forte que sa force physique et ça, difficile de pouvoir le nier.

« AIE AIE AIE ! Tu me fais mal, Herakié ! Tu me fais assez mal ! »

« Ouuuuuups … Hihihi ! C’est de ta faute, tu as voulu que je te câline donc je le refais aussi hein ? C’est normal, tu ne crois pas ? »

« Oui oui, on va dire que c’est normal ou presque … sauf quand tu me fais mal. Je te rappelle que je suis blessé, mademoiselle Herakié. »

« C’est pas faux encore une fois, hahaha ! Mais ne t’en fait pas, ce n’est pas bien grave ! Je te protègerais ! Je vais de ce pas prévenir mon père ! Comme ça, je tente de voir si je peux faire les deux en même temps ! Devenir soldate mais aussi continuer à l’école ! »

« S’il le faut, je tenterais de donner un mot dans l’armée pour toi, d’accord ? »

« D’accord ! Je te fais confiance, Earnos ! Mais tu viens chez moi ? Pour parler aussi avec mon père ? Il sera super content de te parler ! »

Pourquoi pas ? Il n’avait pas grand-chose à faire pour le moment et puis bon, avoir une petite vie normale pour quelques heures ne lui poserait pas vraiment de problèmes. Il se laissa emporter par la jeune fille aux cheveux bleus, se disant qu’après tout ça, il irait voir Douély pour lui raconter aussi tout ce qui s’était passé.


De son côté, Olistar venait de confier une lettre à un Ninjask, celui-ci disparaissant de son champ de vision avec une vitesse qui lui était bien unique en soi. Mais bon, le problème allait être la réponse à cette lettre. Elle risquait de ne pas être très plaisante.
Et cela se confirma deux semaines plus tard, lorsque le calme était revenu dans le royaume des insectes. Il avait bien reçu cette lettre de Novon. Celui-ci était toujours hors de lui mais surtout, les dernières nouvelles que venait de donner Olistar étaient pire que tout.

« Comment ça, tu comptes rester là-bas ? Hors de question ! Cela fait déjà quelques années et tu n’as toujours pas remis le pied chez nous ! Est-ce que tu nous abandonnes, c’est ça ? Mais ne t’en fait pas, je vais venir personnellement ! Il faut que l’on ait une discussion, toi et moi, que tu comprennes à quel point tu es dans l’erreur ! »

Et voilà, une lettre comme il n’appréciait pas. Une lettre pleine de promesses mais surtout d’amertume de la part de Novon. Il ne fallait pas en douter ne serait-ce qu’un instant malheureusement. Ah … Vraiment, pourquoi avait-il fallut que cela se passe ainsi ?

Il retrouva Earnos, celui-ci avait aussi une mauvaise mine ou presque. Ils se regardèrent pendant quelques secondes, sans rien dire. Ils se placèrent côte à côte, faisant une bonne centaine de mètres avant qu’Earnos ne soupire en disant :

« Sincèrement, je ne sais pas si devenir un chevalier va être une bonne chose ou non. »

« Peut-être que oui ? Peut-être que non ? Je ne peux pas être à ta place sur ce point ou presque. Mais à côté, tu dois te douter que ça ne sera pas aisé, non ? »

« Pas vraiment ça le problème. C’est plus en rapport avec ce qui va se passer, si tu veux tout savoir. Je viens d’avoir une amie qui va vouloir rejoindre l’armée et donc, je lui ait dit que je la supporterais dans cette démarche mais voilà … »

« C’est quoi comme amie ? Petite amie ? Tu n’es pas un peu jeune pour ça ? »

« Disons qu’elle, elle a déjà des idées bien en tête pour tout ça. Elle envisage réellement que je devienne son petit ami dans le futur mais bon, je sais pas si elle est sérieuse ou non quand on parle de ça. Mais ce n’est pas le sujet. C’est une Scarhino et je t’avoue que je l’ai déjà vu se battre. Ça m’étonnerait pas qu’elle soit capable de mettre à mal tout le monde dans le royaume des insectes. Elle est vraiment très forte. »

« Les Scarhino ont toujours été très forts dans ce domaine, oui… mais si elle veut te rejoindre, laisses-la donc, non ? Surtout que tu seras là pour veiller sur elle aussi, s’il y a vraiment un problème. Même si ça sera difficile pour elle si elle vient aussi des quartiers. »

« Normalement, elle est à l’école donc elle a un niveau de vie assez acceptable pour ça. »

« Ce n’est pas assez mais cela aide beaucoup. Enfin, qui sait ce que l’avenir nous réserve maintenant, Earnos, n’est-ce pas ? Peut-être que toi et moi avons quelque chose de radieux que nous attends ? Qui sait ? »

« J’aimerais … surtout être sûr que tout se passe bien. Si ces hommes ont tenté de s’en prendre à la reine Seiry et à la princesse Terria une fois, cela veut dire qu’ils recommenceront. »

« Oui mais quand cela arrivera, tu seras bien plus fort et tu seras apte à les repousser, non ? »

« C’est ce pour quoi je vais travailler dorénavant. »

Même s’il n’était pas sûr de ce que l’avenir lui réservait de ce côté, il allait s’entraîner au maximum pour arriver à tout cela … et devenir alors un chevalier capable de protéger la royauté du monde des insectes, qu’importe les personnes qui se dresseront face à lui.

Chapitre 29 : Devenir chevalier

ShiroiRyu
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Chapitre 29 : Devenir chevalier

« Comment vas mon fils ? Est-ce que je peux le voir ? »

« Il se repose. L’enfant-Rapion qui l’accompagne est avec lui. »

L’enfant-Rapion ? La mère d’Earnos se dirigea presque aussitôt vers l’infirmerie tandis que le père était invité à venir parler avec le roi et la reine de tout ce qui s’était passé. Le reste de la famille ? Gentiment emmené pour aller déjeuner et leur faire penser à autre chose.
Dans la chambre, Earnos était couché dans un lit, quelques bandages étant faits par une femme-Apitrini qui le regardait doucement, les recouvrant légèrement de miel. Finalement, Olistar était toujours assis à côté, ne se souciant pas de ses blessures.

« Il est si jeune et si brave … les Apitrini m’ont expliqué ce qui s’était passé. »

« C’est vrai … mais … votre visage me dit quelque chose. Est-ce que vous ne seriez pas l’Apitrini qui s’est déjà occupée de lui pendant le tournoi ? »

« C’est exact ! C’est surprenant que vous remarquiez la différence. Généralement, pour beaucoup, nous sommes tous et toutes les mêmes. Alors, à force, on s’y habitue. Vous savez, je ne suis qu’une simple Apitrini et rien d’autre. »

« Ne dites pas cela. Les Apitrini sont très importants pour le royaume. Il ne faut pas que vous vous dévalorisiez. Mais, je veux bien que vous vous occupiez de mes blessures ensuite. »

« Ca sera fait ! Mais pour le moment, je veux vérifier et être sûre qu’il soit en parfaite condition. Oh. De la visite ? Vous êtes … la mère d’Earnos ? »

La femme-Coxyclaque n’avait guère réellement attendu après avoir toqué pour rentrer dans la pièce, se rapprochant de son fils couché dans le lit. Elle hocha la tête à la question de la femme-Apitrini, la remerciant avant de demander des nouvelles.

« Il va bien, rien de grave, juste quelques blessures, rien de plus. Vous savez, votre enfant est un vrai héros ! Sans lui, la reine Seiry ne serait plus vivante ! »

« Je le sais … mais il est encore si jeune. Il n’a pas à accomplir … cela. »

« Vous devriez néanmoins être fière de tout ce qu’il a accomplit. C’est un garçon remarquable, vous savez ? Vraiment remarquable ! »

« Je le sais … encore une fois. Mais ça ne change pas mes paroles. Je … Oh, vous êtes Olistar, n’est-ce pas ? L’enfant ambassadeur des Rapions ? La reine Seiry m’a prévenu à ce sujet par rapport à tout ce que vous avez fait pour Earnos. Merci pour tout, que cela soit pour l’école, pour accompagner Earnos ou veiller sur lui. »

« Ohla, ne dites pas forcément cela, vous savez, je n’ai rien fait de si spécial non plus. Je vais vous laisser avec votre fils. Je pense que vous voulez passer plus de temps avec lui. Mademoiselle Apitrini, si vous voulez bien m’accompagner ? Les bandages peuvent se faire ailleurs qu’à côté d’Earnos, n’est-ce pas ? » signala l’enfant-Rapion.

« Ce n’est pas faux même … si euh … j’aurais préféré rester à côté au cas où. »

Mais elle le concevait qu’il valait mieux laisser une mère auprès de son fils. La femme-Apitrini accompagna Olistar, s’occupant alors de lui. Quelques heures plus tard, ils étaient tous dans la salle du trône, Earnos bien conscient malgré ses bandages, étant de même pour Olistar. La princesse Terria trépignait auprès de sa mère, comme prête à aller auprès des deux autres enfants pour prendre de leurs nouvelles.

« Earnos et … Olistar, je vou remercies pour votre acte de bravoure cette nuit. Sans vous, la vie de ma femme aurait quitté son corps. Néanmoins, grâce à vos actions, elle est là, à mes côtés et mes paroles ne sauront jamais vous récompenser comme il se doit pour ce que vous avez réussi à accomplir. »

« Ce n’était rien, roi Tanator. » bredouilla l’enfant aux cheveux blonds. Il avait à peine chuchoté à Olistar quand il s’était réveillé, lui demandant ce qui s’était passé. Il ne se rappelait guère de tout et l’enfant-Rapion avait préféré ne rien dire.

« Oh que si, c’est tout le contraire, Earnos. Tu as fait bien plus que bon nombre de soldats dans le royaume des insectes. Et bien que cela ne se voit pas, je suis tes études depuis déjà quelques semaines. Ma femme comme ma fille me tiennent au courant et il s’avère que tu es un élève des plus studieux. Je pourrais t’offrir toute l’éducation nécessaire à celle des nobles de ce royaume mais je ne pense pas que cela soit assez. Tu as fait tellement plus. Mais ma femme m’a alors proposé autre chose. Earnos, si tes parents sont d’accord, tu peux devenir alors l’un des chevaliers de ce royaume, le plus haut statut militaire chez nous. »

« Hein que quoi ? Euh euh euh … »

Il paraissait des plus choqués, regardant les membres royaux puis sa propre famille et enfin Olistar. D’ailleurs, Olistar n’avait pas la même proposition ? Pourquoi ? Pourtant, lui aussi s’était démené pour protéger la reine non ? Sans lui, il n’aurait jamais su et …

« Le roi et la reine m’ont prévenu à l’avance, Earnos. » vint dire son père, Walane.

« Mais mais mais … Et le travail en tant que foreur ? Et les sous pour la maison ? »

« Si c’est l’argent dont tu t’inquiètes, sache que les chevaliers ont aussi une paye comme tous les autres soldats. Tu n’auras donc pas à t’inquiéter à ce sujet. Je sais que tu mets ta famille au-dessus de tout le reste, Earnos. Et c’est pour cela que je te propose ce rôle de chevalier. Tu deviendras l’un des chevaliers chargés de la protection de ma fille, la princesse Terria. Peut-être que dans quelques années, tu seras aussi chargé de la sécurité du royaume et de celle de ma femme. Mais … si tu veux y réfléchir, je comprendrais. Veux-tu en parler avec tes parents auparvant ? La réponse ne presse pas forcément. »

« Je veux bien attendre un petit peu … et en parler avec mon père, oui. »

Il ne savait plus vraiment où donner de la tête avec tout cela. Complètement perdu et déboussolé, l’enfant aux cheveux blonds resta de marbre alors qu’il écoutait tout ce qui se passait autour de lui. Pfiou, ce n’était pas tout ça mais … Il ne savait pas quoi dire ! IL ne savait pas quoi faire non plus ! Pas du tout ! Il était perdu !

« Mon fils, qu’est-ce que tu veux devenir ? »

« Papa, j’ai pas envie de quitter la maison et que vous pensez que je vais vous abandonner. J’ai pas du tout envie que vous pensiez ça. »

« Nous ne le pensons pas et ça ne sera jamais le cas. Et puis, tu auras tes permisions pour revenir nous voir, tu sais ? Tu n’as pas à t’inquiéter à ce sujet. »

« Mais qui va s’occuper des petites sœurs ? Et du reste ? Je ne peux pas vous laisser seuls non plus. Je ne sais pas trop … mais en même temps … »

« Tu as envie de les protéger, non ? Et tu as une promesse à accomplir. Qu’est-ce que tu en dis ? Peut-être dans quelques années, tu n’auras aucune difficulté à cela. Peut-être est-ce trop tôt pour toi ? Nous ne te retenons pas, saches-le. »

« Je veux devenir chevalier. Je veux protéger la reine Seiry et la princesse Terria. Je veux être auprès d’elles et du royaume des insectes mais … je ne veux pas qu’Olistar ne soit pas récompensé. Il a grandement aidé à cela ! Sans lui, je n’aurais pas … »

« Ce n’est pas à nous de décider, Earnos. Il faudrait voir avec le roi et la reine. Peut-être qu’il a déjà été récompensé sans que tu ne le saches ? »

« Peut-être que oui … C’est ça, peut-être. » marmonna l’enfant avant de dire qu’il acceptait l’offre du roi … mais qu’il voulait savoir ce qu’Olistar allait avoir comme récompense.

Il se présenta devant les monarques, posant un genou au sol en gémissant. Malgré les blessures, il devait quand même faire bonne impression. Le visage baissé, l’enfant aux cheveux blonds, Aspicot de son état prit la parole :

« J’accepte votre proposition, Roi Tanator. J’accepte de servir et protéger la reine Seiry, ainsi que la princesse Terria et bien sûr vous. »

« Je suis ravi de cette réponse. Ainsi, tu œuvreras aux côtés d’Holikan, que tu dois déjà connaître depuis quelques temps. Où est-il donc d’ailleurs ? »

« Il avait besoin de se reposer, papa. Disons que sans lui, cette nuit, je … »

« Je suis là, roi Tanato. Pardonnez-moi mon retard, l’infirmière-Apitrini ne voulait pas que je partes sans être sûre que je sois capable de tenir debout. De quoi se mêlait-elle ? »

Tous se tournèrent vers l’enfant aux cheveux verts. Celui-ci était dans un état encore plus déplorable qu’Earnos, couvert de bandages sur la majorité de son corps. Il avait même un cache-oeil au niveau de l’oeil gauche.

« Qu’est-ce qui s’est passé, Olistar ? Pourquoi il est dans cet état ? »

« Je ne sais pas du tout, ça m’étonne. Mais après … est-ce que … » commença à dire l’enfant-Rapion alors que le garçon aux cheveux verts passait à côté d’eux, sans même jeter un regard à Olistar. Tiens, ils se disputaient plus tous les deux ?

« Holikan ! Le chevalier personnel de ma fille bien-aimée ! J’ai appris aussi au sujet de ce qui s’est passé cette nuit ! Sans toi, elle aurait été morte ! Tu as toutes mes félicitations et ma considération ! Je savais depuis tout ce temps que tu étais celui qui aurait parfaitement sa place aux côtés de ma fille Terria. »

« Vos paroles sont trop d’honneur pour moi, roi Tanator. »

« Cet honneur n’est pas assez pour le jeune garçon qui a réussi à protéger ma fille au péril de sa vie. Holikan, je te présentes Earnos, que tu dois connaître. Dès aujourd’hui, il deviendra un chevalier comme toi. Je te charge de lui apprendre les bases de la chevalerie. Aie ! » s’exclama le roi, recevant un coup de coude de la part de sa femme. « Oui … J’y venais. Olistar, même si tu n’es pas de notre royaume, il fût décidé que tu puisses devenir un soldat dans ce dernier. Bien entendu, tu restes l’ambassadeur des Rapions et des Drascores mais devant tes faits et gestes, il est bon que beaucoup apprennent de toi malgré ton jeune âge. »

« J’accepte votre offre, roi Tanator, reine Seiry. »

L’enfant-Rapion s’inclina à son tour, respectueux tandis qu’Holikan émettait un grognement. Aujourd’hui fût le jour où deux jeunes enfants venaient de rejoindre l’armée et la chevalerie du royaume des insectes. Deux enfants dont les actes n’étaient pas encore connus de tous et de toutes mais qui n’allaient pas tarder à être sur le devant de la scène.

Chapitre 28 : Un étrange Aspicot

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Chapitre 28 : Un étrange Aspicot

« Qu’est-ce que … BORDEL ! IL EST MORT ! »

« Earnos ? Madame la reine, qu’est-ce qui vient de se passer ? »

« Je ne sais pas … Earnos ? Earnos ? » demanda la femme aux cheveux blonds alors que le rubis sur son front était maintenant bien apparant.

« Vais tous … vais tous … vais tous … TUER ! »

Le garçon aux cheveux blonds se jeta maintenant sur les deux insectes qui tentaient de s’en prendre à la reine, l’ayant déjà légèrement blessée aux bras. Ils arrivèrent au dernier moment à esquiver les attaques d’Earnos, celui-ci créant un trou dans le mur à cause de son dard.

« C’est quoi cette blague ?! On m’avait pas parlé d’un Aspicot comme ça ! »

« La reine cachait bien son jeu ! HEY ! Vous autres, arrêtez de vous amuser avec le Rapion ! Il faut absolument que l’on élimine la reine ! Focalisez-vous sur elle ! »

« Y TOUCHERAIT PAS ! COMPRIS ?! »

L’enfant avait hurlé en réponse aux ordres de celui qui semblait être le chef de bande. Qu’importe qu’il soit encore caché derrière sa cape, Earnos ne s’y intéressait pas. En fait, pouvait-il encore réellement réfléchir à tout cela ? Difficile à dire en vue de son état.

« Euh … on ne peut pas trop s’approcher de la reine. Le gamin est devant. »

« Et alors ? Vous avez peur de lui ou quoi ? Ca reste qu’un enfant ! Eliminez-le ! Utilisez tout ce que vous pouvez ! J’arrive pas à croire que vous soyez effrayés par un gamin !

L’enfant aux cheveux blonds regarda son bras droit devenu un dard tandis que celui de gauche était encore normal … pour quelques instants. Celui-ci se modifia complètement, prenant la forme d’un second dard. Il murmura, haletant et bavant :

« Venez. Vous attends, moi. Vous allez voir. Pas toucher à la reine.

« Reine Seiry, ne faudrait-il pas arrêter Earnos ? Je n’ai jamais vu une telle chose. On dirait qu’il possède déjà les pouvoirs d’un Dardargnan. »

« Impossible, je suis désolée mais c’est impossible. J’ai l’impression de voir les Apitrinis quand je suis en danger. On dirait exactement le même symptôme et … Les Apitrinis ! »

« Ils vont bientôt arriver ? Je croyais que ce n’était que des rumeurs à ce sujet. »
Pourtant, la vérité était bien là. L’enfant aux cheveux blonds menait une âpre bataille, Olistar s’étant dirigé vers les murs pour les détruire à coup de dard, pour que les renforts puissent arriver. Les quatre homme-insectes tentèrent principalement de se focaliser sur la reine, arrivant parfois à l’égratigner et à l’érafler mais sans la blesser fortement. L’enfant aux cheveux blonds était comme une défense impénétrable pour le moment.

« Ca sert à rien ! On y arrive pas ! ON Y ARRIVE PAS ! »

« Mais qu’est-ce qui m’a ramené une bande d’imbéciles pareil ?! Je vous jure ! Il faut tout faire soi-même ! Toi, sale gamin, on aura ta peau ! »

« Sauf que visiblement, c’est déjà trop tard pour vous. »

Olistar avait fait une remarque tout ce qu’il y avait de plus neutre alors que des bourdonnements résonnaient tout autour du magasin de fleurs. Rapidement, des hommes et des femmes vêtus de jaunes et noirs firent leurs apparitions par les trous causés par Olistar, se présentant dans la pièce. Leurs yeux complètement rouges, ils avaient une petite marque de même couleur sur le front, la reine Seiry murmurant :

« Les Apitrinis sont arrivés. A partir de là, tout est terminé. »

« Pas terminé ! C’est pas terminé ! Ils doivent payer pour ce qu’ils ont fait ! Doivent tous mourir pour leurs actes ! S’en prendre au royaume ! »

L’enfant aux cheveux blonds avait déjà frotté ses dards les uns contre les autres, prêt à se jeter dans la bataille pour continuer l’affrontement. Mais rapidement, la femme Apireine plaça ses bras autour du corps de l’enfant, le faisant se retourner avant de l’emmener dans ses bras. Les dards égratignèrent les hanches de la reine tandis qu’il continuait les mouvements, comme un automatisme, la reine chuchotant :

« C’est fini, Earnos. Calmes-toi. C’est bon, c’est terminé, Earnos. Tu en as assez fait. »

« ON DOIT ACCOMPLIR NOTRE MISSION ! »

« Interdiction de vous rapprocher de la Reine Apireine. »

Les Apitrinis parlèrent en choeur alors que déjà, ils empêchaient chaque homme de se mouvoir, bloquant leurs bras et leurs jambes, prêts à les éliminer. La reine Seiry se redressa, soulevant l’enfant aux cheveux blonds qui s’était subitement endormi dans ses bras.

« Vos actes prennent fin dès aujourd’hui. Malgré toute la bonté qui m’anime, il n’en sera jamais de même pour mon mari ou bon nombre de membres imminents de la noblesse et de l’armée. Je ne peux plus rien pour vous. »

« Et vous pensez vraiment que votre peuple n’est pas gangrené de l’intérieur, reine Seiry ? Vous croyez vraiment que vous pourrez continuer à vouloir œuvrer pour que chaque race d’insectes puisse vivre dans le royaume ? »

« Je sais parfaitement que certains n’acceptent pas qu’on les prive d’une partie de leurs privilèges, surtout pour des races extérieures mais cela est pour le bien de tous et non pas de quelques personnes. Apitrinis, emmenez-les. Moi-même, je vais vous accompagner. Olistar, tu es aussi la bienvenue. Si tu veux bien nous suivre. Il faut que l’on te soigne. Tu es blessé comme Earnos. Earnos… » murmura faiblement la reine Seiry, passant une main dans les cheveux blonds de l’enfant avant de le presser avec un peu plus de force contre elle. Olistar cligna des yeux en regardant ce tableau surréaliste.

« Je veux bien, reine Seiry. Mais vous êtes sûre de ne pas savoir ce qui se passe avec Earnos ? Je trouve cela vraiment très étrange et … »

« JE DOIS VOUS TUER REINE SEIRY ! » hurla l’un des hommes-insectes, ouvrant la bouche alors qu’un dard se présentait à l’intérieur, prêt à être projeté. Aussitôt, la bouche fût refermée par deux mains alors que deux autres serraient la tête, la faisant pivoter sur 180 degrés, tuant net l’homme. Les Apitrinis soulèvent le corps comme si de rien n’était tandis que les trois autres hommes-insectes étaient emmenés, la femme-Apireine se tournant vers l’enfant-Rapion avant d’hocher la tête négativement.

« Je ne sais rien à son sujet et c’est cela qui m’inquiète grandement, Olistar. Comme tu viens de le remarquer, les Apitrinis sont capables de ressentir le danger qui m’entoure et aussitôt de venir me défendre. Mais parfois, ils mettent du temps. J’ai eut cette impression que pour Earnos, ce n’était pas vraiment différent. »

« Mais … et pour la fleuriste ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi ? »

« Je pense que pour cela, il faudra que je t’explique le tout bien plus tard. Mais nous devrions rentrer dès à présent. Je suis inquiète pour ma fille à ce sujet. »

« Ne vous en faites pas, j’ai pris mes précautions sur ce point. Et s’il a accomplit ce que je lui ait demandé, elle devrait être alors en sécurité. Je ne laisserais pas la princesse Terria être en danger comme vous l’avez été maintenant, reine Seiry. » déclara Olistar, faible sourire aux lèvres devant l’incompréhension de la femme-Apireine, celle-ci se demandant ce qu’il avait préparé pour pouvoir parler de la sorte.

« Tant que ce n’est pas dangereux. Cela me fait penser. Allez prévenir la famille d’Earnos et demandez-leur de venir au château le plus vite possible. Ils séjourneront pour quelques jours si nécessaire là-bas, hop hop, dépêchez-vous. »

« Comme vous le désirez, reine Seiry. »

L’un des Apitrinis quitta le groupe tandis que d’autres arrivaient déjà pour accompagner la reine. Au final, ils étaient plus d’une cinquantaine en position autour d’elle et des trois hommes-insectes qui avaient essayé d’attenter à sa vie.

« Olistar, toi aussi, tu auras besoin de te reposer mais depuis quand savais-tu cela ? »

« Simplement par un jugement. Je surveillais Earnos et Terria mais ensuite vous … Vos paroles concernant Earnos restent gravées dans ma mémoire. Je n’arrive pas à savoir ce qui s’est passé entre vous et Earnos et … je me demande si … »

« Des fois, il vaut mieux ne pas trop en savoir, tu ne crois pas ? Regarde ce qui est arrivé aujourd’hui. Néanmoins, si cela peut te rassurer, saches que ce qui s’est passé entre Earnos et moi est l’une des plus belles choses qui se soient produites dans ma vie. »

« Avec de telles paroles, vous comprenez que j’ai beaucoup de mal à ne pas vouloir trop en savoir. Euh … Je ne sais plus ce que je dis. Enfin bref, qu’importe, tant mieux en un sens mais … s’il vous plaît, faites attention à lui. Il est très important, n’est-ce pas ? »

« A mes yeux ? Oui. Aux tiens ? Sûrement. Ceux de ma fille ? Enormément. De sa famille ? La question ne se pose pas. Oui, Earnos est unique, comme chaque personne du royaume. »

« Mais unique … aussi pour nous. Encore que pour moi, il reste un Aspicot comme les autres, vous savez, il en existe tant dans ce … quoi ? Pourquoi souriez-vous ? »

« Oh pour rien, pour rien, je n’ai aucune raison de sourire de la sorte, Olistar. »

Peut-être mais ça paraissait vraiment très bizarre. L’enfant aux cheveux blonds semblait maintenant comme apaisé de se sentir contre la reine, Olistar préférant ne pas répondre aux paroles de la femme-Apireine. Bien entendu qu’il n’avait pas réellement dit la vérité mais était-ce nécessaire de le lui faire remarquer ? Pas réellement.

« Olistar ? Est-ce que tu veux prendre Earnos dans tes bras ? »

« Pourquoi ferais-je cela ? Il semble bien dans vos bras, non ? »

« Car si des personnes me voient avec Earnos, elles vont se poser des questions. Et il se pourrait qu’il soit une de leurs cibles dans le futur, je ne voudrais pas cela. Et je ne pense pas que cela te déplaira d’avoir ton compagnon de route. C’est bien grâce à vous deux que je suis en vie. Pour te l’avouer, je m’étais préparée à mourir ce soir. »

Se préparer à mourir ? La reine Seiry ? Mais si cela était arrivé, dans quel état le royaume se serait-il trouvé ? Il ne voulait même pas penser à cela, il en était hors de question. Il récupéra l’enfant-Aspicot, le gardant contre lui en levant un peu les yeux au ciel. Il était assez léger, cela s’expliquant par le fait qu’il était plus jeune que le garçon-Rapion.

Chapitre 27 : Une reine à sauver

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Chapitre 27 : Une reine à sauver

« MAINTENANT ! J’Y VAIS ! »

« Earnos ! Non ! Il ne faut pas que tu te fasses repéré ! Attends un peu ! EARNOS ! »

Trop tard, le « mal » était fait. Le garçon-Aspicot s’était tout simplement jeté sur l’un des cinq hommes. Tous furent surpris de le voir mais encore plus la fleuriste.

« Earnos ? Mais que fais-tu ici ? C’est de la folie ! Tu ne devrais pas ! Earnos ! »

« NON ! Il en est hors de question ! Je ne me laisserai pas faire ! Je combattrais jusqu’au bout ! Madame Florensia ! Allez-vous mettre à l’abri ! Je vous protège ! »

« Mais non, c’est beaucoup trop dangereux, Earnos. Olistar ? Tu es ici aussi ? Qu’est-ce que tu fais donc ? S’il te plaît, arrêtes-le et emporte-le avec toi. »

« Je pensais que vous iriez caché votre rôle plus longtemps … mais comme quoi, vous estimez que la situation est trop importante et grave. Je ne vois pas de raison de m’enfuir alors. EARNOS ! Laisses-moi en aussi ! Je viens combattre ! »

Il ne savait pas si c’était à cause d’Earnos qu’il se comportait comme un imbécile. Néanmoins, cela semblait fonctionner parfaitement. Son dard se logea dans le dos d’un des hommes. Ils devaient avoir une quarantaine d’années chacun mais surtout, avec leurs capes, impossible de savoir de quelle sorte d’insectes ils étaient. A partir de là, plus difficile pour lui de les combattre. C’était bien dommage, il faisait son maximum.

« Des gamins ? Mais qu’est-ce qu’ils font là ? »

« Ne touchez pas à madame FLORENSIA ! Je vous l’interdis ! Je vais vous tuer ! »

« Un Aspicot, c’est quoi exactement ? Qu’est-ce qu’il fait là ? Dégages, avorton ! »

Un coup de pied et voilà que l’enfant était projeté contre un mur, lui coupant à moitié le souffle. Il hoqueta de douleur, ne semblant pas s’y être attendu alors que deux autres hommes, dont celui qui avait eut le dos percé par le dard d’Olistar se retournaient vers lui.

« Là par contre, c’est plus divertissant. L’ambassadeur des Rapions, on peut faire d’une pierre, deux coups. Il suffit juste de bien le tabasser, de laisser quelques traces comme quoi, ce sont eux les responsables et le tour est alors joué. »

« Ça me plaît bien … il faut juste qu’il soit en vie ? Il n’a pas nécessairement besoin de tous ses membres pour cela, non ? On est bien d’accord, toi et moi ? »

« J’aime bien quand on arrive à se comprendre, c’est alors beaucoup plus amusant. »

« Alors, on y va. Viens donc par là, vilain petit Rapion. Il est l’heure de te donner une petite leçon dont tu te rappelleras toute ta vie. Viens par ici, mon mignon. »

« Si vous pensez vraiment que je vais me laisser faire par des hommes comme vous. »

Surtout des pleutres qui allaient à cinq contre une simple femme ! Oh, il ne savait pas réellement ce que valait la force d’une femme-Apireine et surtout, elle continuait de jouer le jeu en cachant son identité mais pour tous, sauf Earnos, il s’agissait de la reine Seiry.

« Arrêtez-ça ! Earnos ! Olistar ! S’il vous plaît ! Partez ! Je vais me débrouiller seule ! Laissez-leur la vie sauve ! Ils n’ont pas à être dans tout ça ! »

« Oh que si, ils ont décidé de se mêler de choses qui ne les regardaient pas. A partir de là, il est alors tout à fait normal de les punir. »

Les hommes exultaient tandis qu’Earnos s’était redressé, de petits dards sortant de ses paumes pour tenter de se planter dans l’homme qui avait réussi à le repousser. Celui-ci fit un mouvement de sa cape, esquivant les dards avant de donner un violent coup de poing au jeune garçon qui resta allongé au sol. De nombreux coups de pieds suivirent alors que l’homme exultait, comme amusé :

« Alos, comme ça, ça veut jouer au héros malgré son jeune âge ? Tu pensais quoi ? Qu’en tant qu’adultes, on se laisserait faire ? Dans ce monde, il faut être sans pitié envers les innocents ! Qu’ils soient de simples enfants ou non ! COMPRIS ?! »

Un autre coup de pied et voilà que l’enfant roule au sol, crachant du sang. Olistar poussa un cri, tournant son visage vers lui, esquivant au dernier moment ce qui ressemblait à une faux d’Insecateur. Pas de temps pour se déconcentrer ! Et zut !

« Earnos ! EARNOS ! Relèves-toi ! Tu ne peux pas tomber maintenant ! »

« Tu ferais mieux de te concentrer sur toi car ton propre sort n’est pas des plus enviables ! Lui aura au moins une mort rapide contrairement à toi ! »

« Pour cela, il faudra déjà réussir à m’atteindre, vous ne m’avez pas encore touché, je tiens à vous le signaler ! Il vous faudra en faire bien plus ! »

« J’AI DIT ASSEZ ! » hurla la femme aux cheveux blonds, toutes les têtes se tournant vers elle. Ses yeux rubis fixèrent les cinq hommes avant qu’elle ne reprenne : « Je vous accompagne, vous pourrez faire ce que vous voulez de moi mais laissez-les vivants … sinon, je pense que vous ne vous en sortirez pas vivants. »

« Oh ? Des menaces ? Dans ces moments précis ? Vous pensez vraiment que c’est le bon instant pour proférer de telles choses ? Vous n’avez pas l’air de comprendre la situation dans laquelle vous êtes, n’est-ce pas ? Que nous mourrions ne nous pose aucun problème. Que vous soyez morte par contre, provoquera un cataclysme dans tout le royaume des insectes. »

« P… pourquoi ? » bafouilla l’enfant aux cheveux blonds de telle façon que cela était à peine audible. Pourquoi est-ce qu’ils s’en prenaient à elle ?


C’était juste madame Florensia. La plus gentille des fleuristes du royaume des insectes. Il n’avait jamais su de quelle race d’insectes elle était et il s’en fichait complètement. Mais là, des hommes voulaient la tuer ? Comme ça ? Sans même expliquer pourquoi exactement ? Il en était hors de question. Vraiment hors de question. Il allait la sauver !

« Je ne … faillirais pas ! JAMAIS ! HORS DE QUESTION ! »

« Bordel mais ce gamin est increvable ou quoi ? Je pensais que vous iriez le tuer plus rapidement ! Achevez-le au lieu de vous amuser avec ! »

« Me donne pas d’ordres, j’ai rien à recevoir de ta … quoi ?! »

Earnos s’était redressé, un dard quittant sa paume, venant taillader la joue d’un des hommes, l’ensanglantant légèrement. Les yeux rouges du garçon-Aspicot étaient encore plein de vie, signe qu’il ne comptait pas abandonner la bataille de si tôt.

« Ah … ah … ah … vous ne pourrez pas … m’enterrer comme ça ! JAMAIS ! »

« Cette fois-ci, tu l’auras voulu, sale gamin ! Je vais te briser entre mes mandibules ! »

La cape tomba au sol, laissant voir deux imposantes mandibules avec quelques pointes. Un homme-Scarhino. Déjà de base, il était imposant mais ses mandibules l’étaient toutes autant. Elles claquèrent l’une contre l’autre avant d’accrocher le garçon entre elles.

« Et cette fois-ci, je vais me faire un malin plaisir à te briser les os … et avant que ça soit ton cou qui ne fasse un petit mouvement de côté. »

« EARNOS ! NE TE LAISSES PAS FAIRE ! EARNOS ! Tu ne peux pas tomber maintenant ! Je ne voulais pas en arriver là mais … Earnos … »

« Olistar, ne lui dit rien, s’il te plaît ! Il n’est pas trop tard ! Je vais régler cela à … »

« En vous laissant mourir pour lui ? Il n’acceptera JAMAIS que vous mourriez pour lui ! Je ne sais pas ce qui s’est passé pour vous mais non ! EARNOS ! TU NE VEUX PAS PROTEGER MADAME FLORENSIA ?! ET LA REINE SEIRY ?! »

« Pour… Pourquoi tu parles de la reine, Olistar ? Maintenant ? »

« Car Florensia EST la reine Seiry ! Regarde son visage ! Tu ne le vois pas ? Regarde son front ! Tu verras son rubis apparaître ! »

« Quoi ? Ce gamin Aspicot a foncé pour sauver une femme qu’il ne savait même pas être la reine Seiry ? HAHAHA ! Attendez, j’ai une bonne idée. »

L’homme Scarhino était plus qu’enjoué par la scène et souleva Earnos, le rapprochant de la fleuriste qui était légèrement blessée. Celle-ci observa l’enfant avec effroi, remarquant déjà les nombreuses blessures sur son corps.

« Earnos … Earnos … Je, vraiment … Earnos, je ne … »

« Madame Florensia, est-ce que c’est vrai ? Vous … vous êtes la reine Seiry ? »

« Je suis désolée, je devais le cacher. Toutes les Apireines sont ainsi. Il y a toujours … je suis vraiment désolé, Earnos. Je ne veux pas … attends un peu … »

« Madame Florensia est la reine Seiry. » se répéta l’enfant à voix haute.
Les lèvres de l’Apireine étaient maintenant de couleur dorée alors qu’elle plaçait un doigt dessus. Le doigt vint se coller sur l’éraflure ensanglantée, la faisant disparaître comme si de rien n’était. Mais les yeux d’Earnos restaient fixés sur elle.

« Madame … Seiry. Reine Seiry … Reine Florensia. »

« Tu es perturbé, c’est normal. Tu n’es qu’un enfant, Earnos. Laissez-le en vie. Il ne mérite pas d’être mêlé à tout cela. Ce n’est qu’un garçon-Aspicot ! »

« Il paraîtrait que cet enfant est très important à vos yeux, reine Seiry. Mais ne vous en faites pas, vous irez le rejoindre bien assez tôt. Et … Où est-ce qu’il est ? »

L’enfant-Aspicot avait réussi à se libérer de la prince entre les mandibules de l’homme-Scarhino. Celui-ci tourna la tête à droite et à gauche, cherchant où se trouvait l’enfant qui avait totalement disparu de leur champ de vision.

« Earnos ? » murmura Olistar, tout aussi surpris que les autres de la disparition complète de l’enfant. Un regard à gauche, un regard à droite mais rien du tout. Soudainement, un dard de la taille d’un bras se logea dans le corps de l’homme-Scarhino, Earnos se trouvant devant lui, les yeux complètement rouges. Son bras était devenu dans sa globalité le dard qui avait mis fin à la vie de l’un des cinq hommes.

Chapitre 26 : Des rebelles dans la cité

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Chapitre 26 : Des rebelles dans la cité

« Earnos ? Est-ce que je peux te parler, s’il te plaît ? »

« Bien entendu, qu’est-ce qu’il y a encore ? J’ai l’impression que tu veux toujours me parler. Tu as quelque chose à te reprocher ou autre ? Tu as l’air d’avoir une meilleure forme que les autres fois, quelque chose de bien dans ta vie ? »

« Disons plutôt dans celle des autres si je peux me permettre l’expression. Je me disais, est-ce que tu serais là cette nuit ? Debout, je veux dire. »

Il remarquait l’air surpris de l’enfant aux cheveux blonds. Il était vrai que demander une telle chose était vraiment très saugrenu, surtout de la part d’Olistar. Avec suspicion, il murmura d’une voix lente en le fixant :

« Et pour quelle raison est-ce que tu veux savoir ça ? Généralement, la nuit, je préfère dormir plutôt que de rester debout si tu vois ce que je veux dire. »

« Je vois parfaitement ce que tu veux dire mais ce n’est pas de ça dont je veux parler exactement, loin de là. Mais bref, on peut se retrouver aux alentours de la nuit ? Euh … d’environ minuit plutôt. »

« Minuit ? Mais tu es fou ou quoi ? Ou alors, il vaut mieux que ça ait une très bonne raison. Qu’est-ce qui te prend de me demander une telle chose ? Je peux savoir ? Regardes-moi plutôt et dis moi la vérité, ça sera bien mieux. Alors, qu’est-ce qu’il y a ? »

« Juste … si tu veux venir ou non. Je m’en vais. »

Et voilà, il n’avait pas réussi à lui expliquer la raison première pour laquelle il voulait qu’il vienne avec lui. Néanmoins, délaissant complètement Earnos, il attendit à minuit pour voir s’il allait arriver. Minuit dix, il n’était toujours pas là.

« Bien entendu, pourquoi est-ce qu’il serait venu ? Je dois être bien plus suspicieux que je ne le pensais. Il faut dire que l’on ne me fera jamais confiance. »

Mais il ne s’en voulait pas. Il méritait une telle chose. Qi pouvait-il considérer comme un ami ici ? Personne, malheureusement. Il n’y avait personne et il ne pouvait pas se le reprocher. Quelle idiotie. Vraiment, un simple idiot. Mais bon … Depuis son arrivée au royaume, il y a de cela des années, il avait changé. Et les lettres de Novon étaient bien plus vindicatives qu’auparavant. Il haïssait toujours autant le royaume.

« Hey, Olistar, je suis là ! Désolé du retard mais … je pouvais pas partir comme ça aussi facilement. J’ai dût me montrer super discret. »

« Earnos ! » s’écria l’enfant avant d’abaisser rapidement sa voix.

Ne pas montrer sa joie inutilement. C’était bête mais … il était content de voir qu’Earnos était venu sans savoir pourtant ce qui allait se passer. Il invita l’enfant à grimper sur un toit avec lui, lui montrant comment faire mais Earnos croisa les bras, signalant qu’il n’était qu’un simple garçon-Aspicot et rien d’autre. Olistar lui murmura :

« Essaie donc d’utiliser tes dards, tu verras que c’est beaucoup plus aisé ensuite. »

« Mes dards ? Bon, d’accord mais racontes-moi plutôt ce qui se passe. »

« Tout simplement … que depuis quelques semaines déjà, je surveille les alentours du château et de chez toi pour une simple et bonne raison : il y a des personnes qui se promènent à des heures tardives avec des intentions des plus mauvaises. »

« Co … Comment ça ? Des personnes ? Pour faire quoi ? Tu sais que … j’ai que huit ans moi ! Enfin, je crois, enfin, je sais plus, moi. »

« Des personnes comme celles qui ont chercher à blesser la reine Seiry voire pire. »

La reine Seiry ? AH ! Aussitôt, les dards sortirent des paumes des mains d’Earnos avant qu’il ne grimpe sur le toit pour atterrir à côté d’Olustar. Celui-ci évita de sourire, disant doucement en regardant droit devant lui :

« Bref, je me charges de surveiller les alentours mais je ne sais pas … j’ai une mauvaise impression depuis quelques jours. Je n’arrive jamais à trouver et à suivre ces personnes. J’ai l’impression que ce soir, quelque chose dramatique va se produire. »

« Dramatique ? Tu n’exagères pas un peu ? Mais tu as donc besoin de moi ? Et qui te dit que je vais croire ce que tu vas dire hein ? »

« Car c’est ce que j’espère venant de toi, rien de plus. »

« Tsss, vraiment, me faire confiance pour ça, je vous jure. Bref, on peut y aller mais je te préviens, je ne suis pas aussi doué que toi pour tout ça. »

Qu’importe, rien que le fait qu’il l’accompagne était déjà très important à ses yeux. Il le remercia d’un hochement de tête positif, faisant un petit sourire avant de se remettre en route. Sauter de toit en toit, ce n’était pas trop difficile, n’est-ce pas ?
Earnos, contrairement à ses dires, n’avait aucun mal à l’accompagner. Pendant plus d’une heure, ils parcouraient la ville dans ses moindres recoins. D’ailleurs, c’était toujours surprenant de donner le terme de royaume alors qu’il s’agissait juste d’une immense ville avec ses nombreux quartiers et autres.

« Rien de rien, tu es sûr de ton coup, Olistar ? C’est étonnant non ? »

« Non, non, ça n’a rien d’étonnant. Ils ne cherchent pas forcément à se montrer ou autres. Ne t’en fait pas, je sais qu’ils vont un moment se louper et … »

« ALERTE ! ALERTE ! Des rebelles s’en prennent aux soldats du royaume ! »

Rebelles ? Soldats du royaume ? Les deux garçons se regardèrent pendant quelques secondes mais ce fut Olistar qui prit les devants, s’écriant avec vivacité :

« C’est sûrement trop tard ! Vite ! Earnos ! Il faut que tu m’accompagnes ! »

L’accompagner ? C’est vraiment étrange, surtout quand peu à peu, ils finissent par se rendre à un endroit qu’il ne connaît que trop bien. La boutique de fleurs de madame Florensia. Aussitôt, le garçon aux cheveux blonds s’arrêta avant de dire :

« Qu’est-ce … Pourquoi tu m’emmènes ici ? Ne me dit pas que tu me suivais ! »

« Non, ce n’est pas toi que je suivais, Earnos. Ni la princesse Terria, surtout que vous avez fait la paix ,toi et elle, n’est-ce pas ? »

« Limite tout le royaume est au courant depuis le temps mais bon, je ne suis pas là pour me poser des questions à ce sujet. Pourquoi ? Pourquoi ici ? »

« Car madame Florensia est en danger. Ces personnes voudront sûrement la tuer. »

« La tuer ? HEIN ? Mais pourquoi ? C’est juste une vendeuse de fleurs ! Rien de plus ! » s’écria l’enfant avant qu’Olistar ne lui mette la main sur la bouche.

« Est-ce que tu veux la sauver, oui ou non ? Tu n’as pas le temps d’y réfléchir, Earnos. »

« Je veux la sauver ! C’est madame Florensia, la plus gentille des femmes qui existent dans ce monde. Même madame Douély n’est pas comme ça. »

Oh ? Madame Douély ? Cette Munja ? Il était vrai qu’il n’avait plus vraiment chercher à en savoir plus à son sujet, ah … vraiment … Bon, ce n’était pas le plus important, loin de là. Ils restèrent tous les deux bien cachés, Olistar reprenant :

« Ne dit rien du tout, d’accord ? Ne parle pas, ne fait rien. »

« Pourquoi cela ? Qu’est-ce que ça veut dire exactement ? Je peux savoir ? »

« Tu vas vite comprendre. Mais prépares-toi aussi à agir en conséquence. » reprit rapidement l’enfant aux cheveux violets, son dard déjà sorti. Tout n’était qu’une question de patience, patience qui fût récompensée par l’arrivée de cinq êtres encapuchonnés qui défoncèrent les vitres de la boutique de fleurs avant de pénétrer à l’intérieur.
Rapidement, les lumières furent allumées à l’intérieur, que cela soit au rez-de-chaussée ou alors à l’étage supérieur. Et voilà, un geste de la main d’Olistar et ils étaient tous les deux partis pour rentrer dans le bâtiment.

« Alors, Earnos, s’il te plaît, il va falloir que l’on fasse très attention. Ils sont bien plus nombreux que nous et donc bien plus dangereux. Je te rappelle : ils vont tenter de nous tuer. En fait, ils n’hésiteront pas s’ils nous voient. Il faut que l’on soit discret. »

« D’accord, d’accord, j’ai compris, Olistar. Tu sais, je ne suis pas fou non plus ! C’est comme une partie de cache-cache que l’on doit absolument gagner. »

Ils allaient dire ça comme ça, il valait mieux pour ne pas trop embêter Earnos avec toute cette histoire. Ah, vraiment, des fois, la simplicité de l’enfant-Aspicot arrivait à le surprendre mais dans une telle situation, elle n’était pas mauvaise, loin de là.

Pas à pas, ils pénétraient dans la boutique de fleurs. Des cris se faisaient entendre autour d’eux, que des voix masculines qui parlaient entre elles. Mais toutes cherchaient une seule et même personne : La fleuriste. Earnos paraissait désabusé et inquiet, regardant longuement Olistar comme pour tenter de trouver une solution.

« Discrétion, ne parle pas. C’est tout ce que je peux te dire, Earnos. »

Il avait bien compris le message la première fois. Il n’avait pas besoin de le répéter une seconde fois. Ah … Ah … Pfiou, ils se rapprochaient, non ? Surtout que les voix aussi. Zut ! Se cacher derrière les fleurs entreposées !

« Aucune trace ? Mais où est-ce qu’elle est passée, bon sang ?! »

« Je ne sais pas, moi, il ne faut pas me le dire hein ? Comme si j’étais devin ou un truc du genre ! Pas de ma faute si elle a complètement disparu de notre champ de vision ! »

« Les autres sont déjà à l’étage et il est impossible de s’échapper. On a bloqué toutes les issues, comme ça, c’est facilement réglé. Ce n’est qu’une question de minutes. »

« Et il ne faut pas hésiter à l’éliminer. Si on se loupe, ils nous feront la peau. »

« HEY ! LES GARS ! On a finit par la bloquer dans un coin ! » hurla une troisième voix, Earnos sortant juste la tête de sa cachette pour voir deux êtres encapuchonnés partir vers la droite. Il était temps de les suivre ! Et vite !

Accompagné par Olistar, ils se rapprochaient à pas de loup de l’endroit où les hommes avaient réussi à piéger madame Florensia. Celle-ci était adossée à un mur, n’ayant néanmoins guère peur, tenant deux faux dans ses mains.

« Ne vous approchez pas de moi ! »

« On fait quoi d’abord ? On en profite ? C’est quand même une occasion unique non ? »

En profiter ? De quoi est-ce qu’ils parlaient ? Earnos regarda Olistar, attendant le moment où ils allaient intervenir tous les deux. Car ils allaient intervenir, n’est-ce pas, hein hein ? Pourquoi est-ce qu’Olistar ne réagissait pas ?

Chapitre 25 : Faire la paix

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Chapitre 25 : Faire la paix

« Qu’est-ce qui se passe ici ? Elle est un peu folle ! »

Il ne pouvait pas l’arrête mais la fille allait sûrement reconnaître la mère bien assez tôt. Qu’est-ce qui lui prenait d’agir de la sorte ? Elle ne comprenait pas tous les risques et … AH ! Earnos l’avait remarquée, bien entendu mais …

« Ca va être sanglant, il ne va pas se laisser faire et … »

C’était tout le contraire ? Grâce à la présence de la fleuriste, Earnos avait sa colère qui s’atténuait de minute en minute, au point de disparaître presque complètement. Il voyait cela en écarquillant les yeux. Réellement ? Il suffisait de cela et c’était bon ?

« Je sais ce que je vais faire, ça sera bien mieux. »

Même s’il n’était pas une fouine, il ne pouvait pas rester là sans rien faire. Avec la vélocité qui était propre à lui, il se déplaça dans la rue, finissant par arriver de l’autre côté avant de finalement s’adosser à une ruelle dont l’une des murs de la boutique était lié. Deux coups de dard et voilà, il avait le droit à un petit trou qui lui permettait d’écouter brièvement tout ce qui se faisait entendre à l’intérieur de la boutique.

« Je te jure vraiment, tu as intérêt à partir le plus vite possible. »

« Je ne partirais pas, tu n’as pas entendu ce qu’a dit madame Florensia ? »

« Que tu dois m’aider mais ça, je m’en fiche et tu le sais bien hein ? »

« Je le sais parfaitement mais qu’importe ce que tu diras, moi je resterais ! Car je veux que l’on fasse tout pour que l’on soit en paix, toi et moi ! »

« Mais moi, je ne veux pas car tu ne travailles pas pour cela ! Je m’en fiche, je m’en fiche, je m’en fiche et je … pourquoi tu me regardes comme ça ? »

« Car je te trouve terriblement triste, Earnos. C’est quoi ce qui cloche entre toi et moi ? Est-ce que je peux le savoir ou non ? S’il te plaît ! »

Rien du tout. Il ne les voie pas mais d’après les bruits de pas, Earnos s’était éloigné de Terria et ne voulait plus s’intéresser à son cas. Ah … Earnos était un peu désespérant. Il avait envie de les voir. Peut-être qu’il pouvait ? Pas avec ce trou ridicule mais bon …

Il revint près de l’entrée de la ruelle. D’ailleurs, il n’y avait souvent personne dans les environs ou c’était lui ? Bref, un rapide coup d’oeil et voilà qu’il voyait les deux enfants qui embellissaient les plantes sous le regard de Florensia. C’était donc le nom du personnage que la reine Seiry avait décidé de jouer ?

« On ne pourrait pas voir la correspondance, c’est … si surprenant. »

Mais bon, il devait vite se remettre à se cacher mais quand même … pourquoi ? Pourquoi est-ce qu’il appréciait de voir les deux enfants qui se chamaillaient doucement entre eux ?

« Bon ben puisque c’est comme ça, je te dérangerai pas plus longtemps ! NA ! »

« Ben bon débarras ! Et fais-toi mal, c’est tout ce que je désire ! »

« C’est horrible ce que tu dis, Earnos ! Je ne te veux pas de mal, moi ! Snif ! » s’écria la fille Apireine en sanglotant un peu par rapport à tout ça.

« Princesse Terria, voudriez vous bien vous occuper des fleurs qui sont en hauteur ? Voilà un escabeau pour cela, faites y très attention, d’accord ? »

« Comme vous voulez, madame Florensia ! Je le fais ! » dit la jeune fille, retrouvant presque aussitôt son sourire avant de prendre l’escabeau pour grimper dessus.

« Oh ? Qu’est-ce que … » se murmura rapidement Olistar en voyant le regard plus qu’inquiet du garçon-Aspicot en direction de Terria. Celle-ci n’eut aucun mal à s’occuper des fleurs, malgré le regard d’Earnos mais celui-ci était déjà prêt à réagir.

« Voilà madame Florensia, j’ai fini, je desc…. HIIIIIIIIIIII ! »

Empiété dans sa propre robe jaune, la jeune fille poussa un cri, s’apprêtant à tomber de l’escabeau juste au moment où Earnos avait plongé sous elle, la réceptionnant avant de percuter une armoire. Un pot de fleur lui tomba sur le crâne, se brisant en morceaux tandis qu’il était à moitié sonnée. Presque aussitôt, Florensia était déjà à leur hauteur, Terria secouant légèrement Earnos tout en pleurant à grosses larmes.

« EARNOS ! EARNOS ! Snif, mouiiiiiiiiin ! Earnos ! Réponds-moi ! S’il te plaît ! »

« Je … Je vais bien … princesse … et vous ? Pas de blessures ? Vous allez bien ? »

Elle parut choquée, il arrivait à le voir sur son visage. Comme si quelque chose venait de s’ouvrir dans sa tête. Puis subitement, sans crier gare, elle se jeta dans ses bras, venant l’étreindre longuement, le gardant contre elle.

« Te mets plus … en danger pour moi, Earnos. S’il te plaît. »

« Je ne me mettrais jamais en danger pour vous, princesse Terria. Je suis juste arrivé au bon moment, ce n’était pas voulu de ma part et … »

« Si, tu t’es mis exactement en danger comme y a très longtemps. J’ai faillit me faire très mal … mais tu m’as réceptionné alors qu’on était vraiment que des enfants, toi et moi. Je l’oublierais plus jamais, Earnos. Plus jamais, je te le promets. »

« Et zut, au final, tu as réussi à t’en rappeler, ça veut dire, n’est-ce pas ? »

« Oui mais … attends un peu. C’est pas aussi fort que celui de ma mère mais bon … »

Elle redressa son visage, rouge aux joues alors que de loin, il pouvait voir les lèvres de la princesse Terria qui prenaient une couleur dorée. Avec lenteur, elle les déposa sur le crâne d’Earnos, là où le pot s’était brisé. Le garçon poussa un cri de surprise.

« Mais qu’est-ce que tu fais ? Je peux savoir ? »

« Du miel d’Apireine ? Tu sais déjà en produire, princesse Terria ? »

« Du miel ? Produire ? De quoi vous parlez ? C’est juste un bisou magique. » répondit la jeune enfant aux cheveux blonds, surprise par les dires de la fleuriste. Earnos passa une main sur son front, remarquant l’absence de sang avant de voir le liquide doré entre ses doigts.

« Oh, tu ne sais pas encore ce que tu viens de produire, n’est-ce pas ? Il s’agit d’un miel très rare, que seules les Apireines peuvent produire. Enfin, oui et non, les Apitrinis aussi en sont capables mais pas de la même qualité. »

« Mais euh … AH ! C’est vrai, Earnos ! Je t’ai mis du miel sur le front ! Dé … Désolée. »

« Pas grave, princesse Terria, vous n’avez pas à vous en faire, il n’y a pas mort de garçon-Aspicot avec ça. Mais c’est étrange, je n’ai plus du tout mal. » murmura l’enfant avant de se remettre debout, faisant quelques mouvements. Aucune douleur ou autre ! C’était étrange mais ce n’était pas une mauvaise chose à ses yeux ! Hahaha !

« Si vous allez mieux, attendez que je ramasse un peu la terre qui est tombée et nous pourrons reprendre. Bien que je pense que vous avez besoin de parler tous les deux non ? » déclara la fleuriste dans un petit sourire amusé en leur direction. Le garçon-Aspicot haussa les épaules sans comprendre tandis que la princesse Terria baissait la tête en rougissant.

« Je crois que tout est bon, enfin, je crois … euh … Earnos, on fait alors la paix, ça veut dire ? On se boude plus du tout ? »

« Non, on ne se boude plus, si c’est ça qui t’inquiète. On n’a pas le temps pour ça, on doit aider madame Florensia et oui, on fait la paix. »

« Vrai de vrai ? Tu me pardonnes tout ? Tout tout tout ? »

Une nouvelle fois, elle se jeta dans ses bras mais maintenant, il avait put la réceptionner. Hey hey hey ! C’était pas très royal ce genre de réactions non ? Il leva les yeux en l’air, comme amusé par tout cela, poussant un petit soupir attendri. Bien entendu, bien entendu.

« Attention, princesse, vous me serrez un peu trop fort. »

« On ne serre jamais trop fort quelqu’un. Et je suis super contente ! Et puis, après tout ce temps où tu voulais même pas me parler, je veux rester comme ça pendant des heures s’il le faut ! Et tu as pas le droit de me contredire, je suis la princesse du royaume ! »

« J’ai l’impression que vous avez besoin d’une pause, tous les deux. »

Florensia eut un petit soupir attendri tandis qu’Earnos regardait le plafond, passant une main dans les cheveux blonds de la princesse Terria. Vraiment, des fois, c’était à se poser des questions à ce sujet mais bon … tant mieux en un sens.

« Princesse Terria, il faudra quand même me lâcher, je tiens à vous prévenir. »

« Si je veux et seulement si je veux, sinon, rien à faire, na ! Mais bon, d’accord. »

Elle s’extirpa de ses bras tandis qu’il la remerciait. Hors du magasin de fleurs, Olistar n’avait pas laissé passer cela. C’était une bonne nouvelle, une très bonne nouvelle, impossible de le nier. Savoir que les deux enfants se pardonnaient, mais surtout qu’Earnos avait ENFIN décidé de passer l’éponge sur tout cela, c’était tant mieux.

Et surtout, il avait compris au final qu’Earnos avait toujours tout fait pour veiller sur elle, malgré ses dires et ses actes. Malgré les apparences, il n’avait pas hésité un seul instant à venir la protéger et la mettre en sécurité. Il n’avait plus rien à faire tant que les enfants étaient là. Pour le cas de la reine Seiry, il verrait plus tard. De toute façon, ses journées allaient passer à étudier la fleuriste.
« Ah … C’était une très bonne journée en fin de compte. » se dit-il en poussant un léger soupir amusé. Une très bonne journée qu’il ne pouvait ignorer. Il s’éloigna, les mains dans les poches, un petit sourire aux lèvres qu’il n’arrivait pas à efffacer
Une bonne journée, c’était une très bonne journée, le genre qu’il ne pouvait ignorer. Mais maintenant, si ce qu’il pensait de la fleuriste se confirmait, il allait devoir … faire attention. Il n’avait pourtant pas vu si elle avait des blessures. Encore que pour cela, elle avait put se soigner entre temps, non ? Donc pour le moment, il allait patienter.

Chapitre 24 : L’un de ses grands secrets

ShiroiRyu
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Chapitre 24 : L’un de ses grands secrets

« Maintenant … Tu vas comprendre la définition du mot douleur. »

Avec vélocité, il s’était rapproché du Yanma, n’hésitant pas un seul instant alors à chercher à planter son dard dans l’épaule du garçon-Yanma. Celui-ci para le coup avec sa griffe, faisant de même ensuite avec son pied.

« Rien que ça ? C’est tout ce que tu as à me montrer ? »

« Je vais te le faire payer … JE VAIS TE LE … »

« ASSEZ ! JE NE SUIS PAS D’HUMEUR POUR CES PLAISANTERIES ! »

Il avait peut-être prévu le coup de dard mais point celui du poing de la part du Rapion. Le poing s’enfonça dans le visage d’Holikan, le renvoyant au sol avant que le dard ne se loge dans son dos sans trop le traverser. Le garçon-Rapion posa un pied sur lui, ses bras croisés avant de dire d’une voix qui se voulait neutre :

« Maintenant, tu vas réfléchir exactement à ce qui s’est passé. Comment est-ce qu’un simple garçon-Rapion comme moi serait capable de mettre la reine Seiry en danger ? Avec quelle force ? Qui essayerait d’écouter les paroles d’un ambassadeur aussi jeune que moi ? Je n’ai même pas dix ans ou presque ! A cause de tes bêtises, tu t’en prends aux mauvaises personnes et pire, tu mets celle de la princesse Terria en danger. »

« Princesse … Terria ? Elle … Elle est aussi en danger ? Qu’est-ce que ça … veut dire ? »

« Dors et ne viens plus me déranger. Et ne t’avise plus de vouloir me tuer sans avoir une raison légitime pour cela, je serais VRAIMENT moins sympathique. J’en ait assez de ces enfantillages de ta part, est-ce bien compris ? »

« Je te le ferais payer … je te le ferais payer. »

« Dors, maintenant, tu n’auras plus le choix. » dit Olistar en enfonçant plus profondément son dard en Holikan, celui-ci étant parcouru de soubresauts avant de ne plus bouger. Bien entendu, il ne l’avais pas tué, il n’était pas ainsi.

Il quitta cet endroit, poussant un soupir. Il avait maintenant le besoin urgent de prévenir Earnos. Pourquoi cela ? Car l’enfant était anormalement lié à la reine Seiry. Il n’en savait toujours pas la raison exacte mais il ne pouvait pas se permettre d’ignorer ce point. Avec vivacité, alors qu’ils étaient en pleine après-midi, l’enfant aux cheveux violets quitta le château. De plus, Earnos n’était pas à l’école aujourd’hui.

« Surement en train de faire son travail de foreur. »

C’était logique. Il travaillait pour nourrir sa famille bien que lui-même trouvait cela étrange. Comment est-ce qu’un simple foreur pouvait être ami avec le roi ? Mais bon, il y avait tellement de choses à prendre en compte qu’il était alors impossible de chercher à les ignorer. En se dirigeant vers l’endroit où normalement l’équipe qui embauchait Earnos se trouvait, il eut la malheureuse surprise de ne pas le voir Il ne travaillait pas ?

« Où est-ce qu’il est passé ? Je ne comprends pas. »

Peut-être qu’il était chez lui ? Pourquoi pas ? L’enfant-Rapion commence à se déplacer encore une fois, finissant par arriver devant d’étranges boutiques. Hum, bien entendu mais … hein ? Cette fleuriste ? Qu’est-ce qu ça veut dire ?


Aussitôt ,il se met à se cacher pour mieux étudier cette fleuriste. Elle n’habitait pas si loin que ça de chez Earnos mais c’était la première fois qu’il la voyait. Elle avait vraiment quelque chose d’étrange, quelque chose qu’il n’arrivait pas totalement à définir. Sans explication, sans raison malheureusement mais … il y avait une chose bizarre.

« Je n’arrive pas à saisir tout ça … mais pourquoi ? »

Cette fleuriste ! Elle cachait quelque chose ! Il continua de l’observer pendant plusieurs heures, jusqu’à ce qu’il soit assez tard pour qu’elle ferme boutique. Néanmoins, elle ne quitta pas le bâtiment par devant mais par une porte à l’arrière. Zut ! Il allait la perdre de vue à cette allure ! Il ne pouvait pas se le permettre !

Il sauta de toit en toit mais malheureusement, rien de tout ça. Elle n’était plus dans son champ de vision. Elle n’était plus du tout dans le coin. Comment est-ce qu’elle avait fait pour réussir une telle chose ? Même lui aurait eut beaucoup de mal.

Il préféra retourner au château. Cette fleuriste, elle habitait près d’Earnos, ce qui voulait dire qu’indirectement, elle était liée à lui mais par quoi ? Pour les prochains jours, il renouvela l’expérience, ignorant presque les questions d’Earnos sur le fait qu’il ne soit pas concentré en classe. N’avait-il pas remarqué qu’il avait beaucoup mieux à faire ?

Les mouvements de la fleuriste, ses actions, il avait l’impression de les avoir déjà vus quelque part mais où ? Ce fut lorsqu’elle poussa un soupir en passant une main sur son front qu’il comprit. Pendant un bref instant, le front s’était mis à briller, non pas par la sueur.

« Reine Seiry ? Mais qu’est-ce qu’elle fait là ? »

Maintenant, il en était sûr et convaincu. C’était la reine Seiry ! Mais pourquoi est-ce qu’elle se cachait ici ? Pourquoi est-ce qu’elle travaillait seule ? Il n’y avait aucun Apitrini mais surtout, une fleuriste ? Qu’est-ce que … Ce n’était pas normal.

Retournant dans le château, il se cacha dans sa chambre avec plusieurs livres en main. Histoire du royaume, histoire du royaume. Malheureusement, la majorité des livres n’en parlait qu’à peine ou brièvement. Comment pouvait-il connaître l’histoire du royaume et surtout les raisons qui poussaient une Apireine à faire un travail de simple citoyen.

« Il ne me reste plus qu’une seule solution alors … mais impossible, je ne peux pas aller demander cela à la reine Seiry. Si tel était le cas, cela risquerait de devenir quelque chose de très dangereux. Enfin, surement, peut-être … »

Il était perturbé. Depuis cette annonce, il était perturbé. Depuis qu’elle lui avait dit cela, il n’avait plus toute sa tête. Et surtout, comme Holikan était devenu sage pour quelques jours, il n’allait pas vraiment s’en plaindre, hein ?

« Olistar ? Olistar ? Est-ce que je peux te parler, dis, dis ? »

La voix de la princesse ? Il se redressa dans son lit, ouvrant la porte avant qu’une petite ombre aux cheveux blonds s’enfonce dans la chambre en refermant la porte presque aussitôt. Qu’est-ce que la princesse venait faire ici ?

« Pfiou, j’ai réussi enfin à te trouver un peu ! Tant mieux alors, hihihi ! Je n’étais pas sûre mais bon, c’est tant mieux, vraiment tant mieux, oui ! »

« Qu’est-ce que je peux faire pour vous, princesse Terria ? Je me demande si ce n’est pas la première fois que vous venez me voir personnellement dans ma chambre. Vous savez que vous n’êtes pas autorisée à cela, n’est-ce pas ? »

« Pas grave, hihihi ! Pas grave du tout, même ! Je voulais juste te dire quelque chose mais je ne sais plus exactement quoi. AH SI ! Euh … Ca concerne Earnos ! »

« Oh ? Vous avez finalement fait la paix, vous et lui ? C’est une bonne chose, non ? »

« Naaaaaaaaan ! J’ai trouvé bien mieux pour savoir quoi faire ! Je vais me cacher et le suivre discrètement quand il partira des cours ! »

« Je ne sais pas si c’est une bonne idée. Vous avez, Earnos est très intelligent, il saura parfaitement si vous le suivez ou non, vous voyez de quoi je veux parler ? »

« Je vois, je vois mais comme ça, je le bloque dans un coin où je suis sûre qu’il ne pourra pas s’échapper et zou, il pourra toujours me parler ! Hahaha ! »

« C’est assez … dangereux mais ça vous correspond bien. Faites attention à vous. »

« Et interdiction de me suivre pour tenter de me protéger, d’accord ? »

Il leva les yeux en l’air. Oui, bien entendu. Si cela permet de faire plaisir à la princesse Terria, il allait éviter ça aussi, bien sûr. Vraiment, cet enfant était parfois très problématique. Néanmoins, ce n’était pas à lui de s’en plaindre . Et comme la reine elle-même avait ses propres secrets, il n’avait pas son mot à dire.

« Quand même, je me demande toujours pourquoi maman a fait ça. »

« Encore avec cette idée, princesse Terria ? Cela fait déjà plusieurs semaines non ? Vous devriez plutôt passer à autre chose, je dirais. »

« Je ne peux pas ! Olistar, imagine comme si ta maman aimait un autre enfant que toi. Tu le prendrais comment hein ? Tu resterais là sans rien faire, sans rien du tout ? »

« Etant orphelin, la question ne se pose pas, princesse Terria. Je suis libre de toute interaction de la sorte avec des personnes adultes, voilà tout. »

« Hein ? Que … Euh … Je suis désolée, je savais pas du tout, Olistar. J’ai … l’impression de faire que des bêtises. Enfin de les dire. Je suis bête. »

Encore une fois, un petit mouvement de la main pour dire qu’elle n’avait pas à s’en faire et qu’il ne lui en voulait guère à ce sujet. Mais voilà, maintenant qu’elle avait évoqué ce sujet, la princesse ne savait plus du tout où se mettre.

« Euh … Je crois que je vais y aller, Olistar ! Bonne soirée ! »

« Bonne soirée à vous aussi et ne vous inquiétez pas, j’ai déjà oublié. »

Ah ! Elle se retourna pour voir s’il était sérieux ou non. Le visage de l’enfant aux cheveux violets resta impassible tandis qu’elle avait le sourire aux lèvres. Visiblement oui ! Alors, elle n’avait pas à s’en faire le moins du monde ! Elle en était maintenant totalement convaincue ! Hahaha ! Tant mieux, oui ! C’était tant mieux !

Le lendemain après-midi, il était à nouveau en position. Il en était convaincu. Cette fleuriste était la reine Seiry. S’il se présentait comme ça, juste pour faire croire qu’il allait acheter des fleurs, peut-être que cela passerait ? Non, même si elle n’allait pas le dire directement,il était convaincu qu’elle verrait qu’il tente de confirmer ses paroles. Mais voilà, il fallait qu’il se jette à l’eau. Il s’apprêtait à pénétrer dans la boutique tout en sortant de sa cachette mais il s’arrêta aussitôt, voyant Earnos qui pénétrait à l’intérieur. Hein ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? Il faisait même la bise à cette femme. Il semblait la connaître depuis longtemps. Mais l’autre surprise ne tarda pas à se présenter sous la forme de Terria qui pénétra à son tour dans la boutique. Elle avait vraiment mis son plan en action ?!

Chapitre 23 : Le responsable de tout cela

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Chapitre 23 : Le responsable de tout cela

« Hum … Olistar ? Je peux te parler ? Juste cinq minutes, pas plus. »

L’enfant aux cheveux blonds s’était rapproché de lui, regardant le garçon-Rapion qui était adossé à une colonne. Aussitôt, le regard d’Olistar vint fuir, n’osant pas le fixer au grand étonnement d’Earnos qui finissait par arriver à sa hauteur.

« Tout le royaume est au courant … pour ce qui s’est passé avec la reine Seiry. Si j’avais su, je n’aurais pas hésité à venir et … mais enfin … »

« Oui, je suis aussi au courant mais bon, ce qui est fait est fait. »

« Et elle, enfin, elle va comment ? Elle ? » demanda Earnos alors qu’Olistar haussait un sourcil. Le fait qu’il répète ce « elle » montrait bien qu’il n’évoquait pas la reine mais la princesse. Tiens donc, si tel était le cas, bon ben … hahaha.

« Elle va mal, du moins, elle a toujours mal car sa mère a été blessée mais sinon, pour la reine, elle prend cela avec le sourire, comme à son habitude. Elle ne blâme personne. »

« Qu’est-ce qui te fait dire que je parlais de la princesse Terria ? Je parlais de la reine Seiry, pas de sa fille ! Ne commence pas à t’imaginer n’importe quoi ! »

« Oh, mais je ne m’imagine rien du tout, loin de là. Je ne suis pas ainsi, tu te trompes lourdement, Earnos. Ce n’est guère mon genre que de réagir de la sorte. »

« Bien entendu, ne te moque pas de moi, enfin bref, j’ai eut tout ce que je voulais, je te laisse tranquille pour le moment. »

L’enfant aux cheveux blonds s’était décidé à partir mais s’immobilisa après quelques mètres, finissant par se retourner en direction d’Olistar. Comme pour chercher ses mots, il vint finalement demander avec une extrême lenteur :

« Sinon, t’as pas l’air bien … dans ton assiette, toi. Tu vas bien ? »

« J’ai connu des jours meilleurs, on va dire. Pas de quoi s’en préoccuper. »

Il poussa un petit soupir avant de chercher à sourire, n’y arrivant guère. Comme ce n’était pas du tout son habitude, le sourire fut des plus forcés, Earnos pouffant un peu.

« Non, ça te colle guère, évite alors. »

« Au moins, ça te fait autant sourire que moi. Et oui, ce n’est pas mon genre. Je préfère éviter à l’avenir. Mais maintenant, tu peux t’en aller, comme tu peux le remarquer, je n’ai aucun souci, contrairement aux apparences, loin de là. »

« Bien entendu, bien entendu. Fais juste gaffe à Holikan par contre, je sais qu’il te cherche partout. Il doit aussi faire de même de mon côté, comme il doit s’attendre à ce que je vienne te parler. Mais je ne crois pas que ça soit son cas. Bref, il vaut mieux pour toi que tu joues la carte de la sécurité et que tu te montres discret, Olistar. »

« Si tu t’inquiètes du fait qu’il cherche à m’attaquer, je peux alors te confirmer que tu n’as guère à t’en faire à ce sujet. Il ne m’effraie pas. »

« Je ne suis pas sûr que tu gagneras contre lui dans cet état d’esprit. Tu as l’air complètement ailleurs et je parie qu’en tant que Rapion, tu te dois de garder une part de secret, tout ça. »

« Hein ? Que je sois un Rapion ne change pas à ce que je suis réellement. » dit simplement l’enfant aux cheveux violets. Pourquoi est-ce qu’il s’était imaginé une telle chose ?

« Ah bon ? Pourtant, tu es toujours isolé, dans ton coin, on ne sait jamais ce que tu fais, ce que tu penses, ce que tu es réellement. Alors bon … »

« Qu’est-ce que tu racontes donc ? Je ne suis pas ainsi. Je suis comme les autres. » déclare l’enfant-Rapion, quittant sa colonne pour se tenir face à Earnos. Bien entendu, il était plus grand que lui car plus âgé mais ça ne changeait rien à la situation.

« Non, tu es totalement différent, et tu fais tout pour sauvegarder cette différence. La preuve, à part moi ou la princesse Terria, à qui est-ce que tu parles ? Et Holikan ne compte pas vraiment, si je peux me permettre hein ? »

« Je parle à d’autres personnes, bien entendu. De plus, je ne vois pas en quoi cela te regarde ce qui se passe de mon côté. Bref, là, tu as totalement raison, il vaut mieux que l’on arrête. »

« Tu cultives cette différence, voilà tout. Mais oui, fais juste gaffe. »

« Arrête de te préoccuper de moi alors que tu me hais encore pour cette foreuse. »

« Tsss, tu veux aussi que je cultive ma haine à ton égard ? Désolé mais avec tout ce qui se passe, j’ai mieux à faire que de me disputer pour cela. Je ne te pardonnerai pas mais ut n’es pas le premier responsable à ce sujet. »

« Et combien de temps comptes-tu ne pas pardonner à la princesse, Earnos ? » questionna le Rapion tandis que l’enfant-Aspicot pouffait de déception, murmurant :

« Autant qu’il le faudra. Ce n’est pas aussi simple que ça. C’est plus … compliqué qu’une simple promesse. Si Terria est incapable de régler ça par elle-même, elle n’aura rien … »

« Oh, mais je viens de comprendre finalement. Tu veux la faire grandir, malgré ta déception. Ah, plus je te parle, plus je te découvre, Earnos. »

Et qu’est-ce qui lui prend de dire ça ? Tsss ! Il raconte n’importe quoi pour ne pas changer ! Ca ne le concerne pas ! Pas du tout même ! Mais bon, ce n’est pas suffisant. L’enfant aux cheveux blonds finit par s’éloigner définitivement, laissant complètement seul Olistar qui s’était mis alors à regarder le sol pendant de longues secondes.

« Qu’est-ce qu’il peut en savoir ? Je ne suis pas … si différent que ça. »

Mais la vérité était là. Il se savait différent, il se sentait différent, il était différent, qu’importe ce qu’il voulait prétendre, qu’importe ce qu’il voulait faire croire. Il le savait, il s’en voulait.

Mais il ne faisait rien pour changer. Il poussa un petit soupir. Alors, il devait se cacher du vilain Holikan ? Et il n’était pas en forme pour réussir à le battre ? Il ne fallait pas croire cela. Mais Earnos avait remarqué que quelque chose clochait.

« Le souci, Earnos, c’est que tu es celui responsable de mon état. Qu’est-ce que tu es ? »

La reine Seiry le portait dans son coeur. Pour avoir une place de choix dans ce dernier, même alors que la reine adorait tous ses sujets, c’est qu’il y avait une chose unique qui les reliait. Était-ce possible que … non. Il se faisait des idées.

« Si tel était le cas, deux familles seraient brisées. Le roi ne pourrait tolérer cela. »

Alors ce n’était pas cela. Mais quoi ? Etait-ce plus profond que ça ? Plus qu’une simple affection. Pourquoi est-ce qu’il ne pouvait pas trouver ? Ne pas connaître la vérité ? Il s’apprêtait à partir mais une voix le héla :

« OLISTAR ! Ne bouge plus ! Je te l’ordonne ! »

« Holikan. » murmura Olistar, évitant de soupirer avant de se retourner vers l’enfant Yanma. Celui-ci avait le visage des mauvais jours, le visage de quelqu’un qui était prêt à commettre une bêtise malgré son jeune âge. Si jeune et pourtant déjà si adulte, tout en gardant un comportement immature sur certains points.

« Il vaut mieux pour toi que tu m’accompagnes dans un endroit isolé … et ne t’avise pas de refuser car sinon, ça pourrait très mal se finir. »

« Soit, soit, devant de telles paroles, je me vois contraint alors de te suivre. »

« Bien, tant mieux pour toi, on causera moins de troubles. »

Et visiblement, le garçon-Yanma avait une idée déplaisante en tête. Il n’était pas stupide, il avait remarqué qu’Holikan avait son arme à la ceinture. Une sorte de griffe … humpf. C’était ça la particularité des soldats du royaume des insectes. Avoir une arme … mais aussi son propre corps pour attaquer. Encore que certaines personnes avaient les mêmes objets bien que cela soit illégal. Finalement, ils marchèrent pendant cinq minutes jusqu’à arriver dans un coin des plus reculés du château.

« Charmante décoration, est-ce une visite d’une aile inconnue ? »

« Ne raconte pas n’importe quoi. Je ne supporte plus tes manigances et tu le sais. Ce que tu as fait ces derniers jours ne passera pas inaperçu ! »

« Et qu’ai-je donc fait qui mérite autant de haine à mon égard ? Nous sommes arrivés ? »

Tiens donc, une salle d’entraînement. Avec des toiles de Mimigal un peu partout, des mannequins tâchés de sang et tout le reste, ça semblait très appréciable. Surtout que pour rentrer dans cette pièce, Holikan avait donné un coup de pied dans la porte en bois vétuste.

« Nous sommes arrivés. Ça sera ta dernière demeure, Olistar. Je vais mettre un terme. »

« Tu es vraiment très prévisible, est-ce que tu t’en rends compte ? Tu n’as même pas chercher à cacher tes sentiments de meurtre à mon égard. Je ne trouve même pas cela désolant … juste vraiment dommage venant de ta part. »

Il avait aussitôt fait un saut en avant, esquivant la griffe qui avait tenté de l’attaquer en traître dans son dos avant de se retourner. Il reprit en soupirant :

« Tu en es jusqu’à perdre ton honneur en cherchant à me frapper dans le dos. Non pas comme un chevalier le ferait, Holikan. »

« NE JUGE JAMAIS MA VALEUR ! COMPRIS ?! »

« Pourtant, je le ferais et je recommencerais autant de fois que cela nécessaire puisque tu ne veux pas comprendre l’absurdité de tes actions. »

Sauf que de telles absurdités étaient très dangereuses. Malgré les dires d’Earnos, il devait rester plus que concentré sur Holikan. Celui-ci avait pour but de l’éliminer en le tuant. S’il ne se trompait pas, il n’y avait qu’une seule raison à cela ;

« Tu me crois responsable de l’attaque sur la reine Seiry ? »

« IL N’Y A QUE TOI QUI SOIT AUSSI PROCHE POUR METTRE AU COURANT CEUX QUI S’EN SONT PRIS A ELLE ! »

« Ta haine t »aveugle. Je vais devoir t’infliger une violente correction. Et cette fois-ci … je ne suis que d’humeur peu joyeuse. Je ne retiendrais aucun de mes coups. »

Le sol trembla au moment le dard frappa ce dernier, Olistar fixant Holikan de ses yeux violets. S’il voulait subir une punition, il allait bientôt l’obtenir.

Chapitre 22 : Agression préméditée

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Chapitre 22 : Agression préméditée

« Qu’est-ce que tu fais aussi tard dans la nuit, dehors ? »

« Je ne fais que me promener, ne vous inquiétz donc guère à ce sujet. »

Voilà qu’il s’adressait aux gardes du palais, toujours aussi suspicieux dès qu’il avait fait un mouvement hors de sa chambre en pleine soirée. Il s’éloigna d’eux, finissant par attendre qu’ils ne soient plus visibles avant de grimper au sommet d’une colonne. Rapidement, avec vivacité, il venait sautiller de colonne en colonne.

« Il vaut mieux faire une petite balade de temps en temps. »

Surtout pour oublier ce qu’il avait appris cette nuit. Il n’avait pas réussi à trouver le sommeil. Tout cela le perturbait tellement. Il prit une profonde respiration, finissant alors par quitter le château, un bref regard derrière lui. Voilà, il était maintenant dans les ruelles.

« Voyons voir ce qu vaut la vie dans le royaume pendant la nuit. »

Ce n’était pas la première fois qu’il s’amusait à faire cela mais d’ailleurs, il n’éprouvait aucun plaisir. C’était simplement qu’il préférait pouvoir se promener, pour penser à autre chose. Pourquoi est-ce que la reine avait dit cela ? Qu’Earnos était comme son propre fils ?

« Pourquoi ? Pourquoi ? On ne prononce pas ces paroles à la légère ! Pas de la part d’une reine ! Je sais qu’il est spécial ! Mais à ce point ? Pourquoi dire ça ? POURQUOI ? »

Pourquoi est-ce qu’il fallait ça maintenant ? Tout se passait correctement mais il avait l’impression que tout … venait de chavirer. Ce n’était pas un simple secret sans aucune importance. Si la princesse Terria apprenait cela, qu’est-ce qui se passerait ? Et le roi ? Et tout le reste ? Alors ? Comment faire exactement ? Comment ?

« Non, ce n’est pas bon, je n’arrive pas à me concentrer. »

Se concentrer à quoi ? Il ne sait pas lui-même. Tout ce qu’il sait, c’est qu’il finit par atterrir au sommet d’un toit. Ce fameux toit qui lui permettait d’avoir une meilleure vue d’ensemble sur tout le royaume … non, c’était légèrement exagéré.

« Tiens, qu’est-ce qui se passe par là ? »

Difficile d’ignorer quand tout un petit groupe de cinq personnes se déplacent avec vélocité pour être sûres de ne pas être vues. Malheureusement pour elles, il faudra bien faire plus pour espérer lui échapper. Le garçon aux cheveux violets, il se déplaçait avec la même vitesse mais encore plus discrètement. C’est aussi simple que ça ?

« Qu’est-ce qu’ils manigancent ceux là ? »

Ce n’était pas vraiment une bonne chose. S’ils avaient besoin de se cacher, c’est qu’ils allaient accomplir un acte qui n’était pas toléré. Hein ? Où est-ce qu’ils sont ? Il a réussi à les perdre de vue ? C’est étrange ! Il était sûr et certain d’avoir réussi à les poursuivre, pourquoi est-ce que ce n’était pas le cas ? Comment était-ce possible ?

« Il vaut mieux que je rentre, ce n’est pas ma journée. »

Rapidement, il retourna au château, finissant par arriver dans sa chambre sans encombre. Avec tout ce qui s’était produit, il sombra ENFIN dans le sommeil, celui-ci restant perturbé à cause de la présence d’Earnos. Spécial … comme un fils.


Le lendemain matin, il remarqua que la reine Seiry n’était plus là. Comment ? Pourquoi ? Qu’est-ce qui s’était passé ? Lorsqu’il interrogea la princesse, celle-ci haussa les épaules, ne comprenant pas du tout de son côté. Elle arriva rapidement dans la salle du trône, questionnant alors son père :

« Papa ! Papa ! Maman, où qu’elle est s’il te plaît ? Je ne la vois plus ! »

« Nous n’avons pas voulu te prévenir, Terria, mais ta mère est partie en expédition pour rejoindre le clan des Rapions et des Drascores. Bien que je ne tolère guère cela et que j’ai voulu refuser depuis longtemps, elle ne m’a pas écouté. »

Le roi poussa un soupir, visiblement désabusé par cette nouvelle. Il tenait fermement à sa femme et ne voulait pas qu’elle soit en danger. Ce n’était pas la première fois qu’il exprimait son refus envers la reine mais généralement, elle ne l’écoutait pas.

« Mais est-ce qu’elle accompagnée, roi Tanator ? »

« Bien entendu ! Comment est-ce qu’il pourrait en être autrement ? Je ne vais pas laisser ma femme aller seule dans un tel endroit ! Surtout pour rencontrer des gens de ton espèce. »

Le Rapion accusa le coup. Là encore, ce n’était pas récent, le fait que le roi Tanator détestait cordialement les espèces d’insectes qui vivaient hors du royaume. Mais bon, il ne devait pas en tenir compte car la reine était un ange.

« Bref, des gardes protègent ta mère, ma fille. Tu n’as pas à t’inquiéter. »

« Alors fais pareil, papa, d’accord ? » s’exclama la princesse aux cheveux couleur d’or, le roi souriant tendrement envers la jeune fille, tendant ses bras. Elle sauta dans ces derniers, rigolant doucement tandis qu’Olistar observait cela.


Le roi Tanator n’était pas un homme mauvais ou cruel. Malgré son animosité apparente envers les races « dissidentes » comme il les appelait, il n’avait rien d’un tyran. L’amour qu’il exprimait envers sa femme et sa fille était des plus sincères. De même, ses amis pouvaient compter sur son aide si cela s’avérait nécessaire. Néanmoins, c’était un roi-Yanmega, l’un des insectes les plus puissants dans le royaume. Et tant que tel, il avait fait alors la guerre dans le passé, ce qui expliquait son caractère envers certaines races.

« ROI TANATOR ! ROI TANATOR ! »

Un soldat arrive à toute allure dans la pièce, haletant et visiblement choqué. Le roi déposa sa fille sur le sol, se levant de son trône avant de s’exclamer :

« Que se passe t-il ? Qu’est-ce qui vous prend de rentrer dans la salle du trône de la sorte ? »

« La … LA REINE SEIRY ! Elle est en danger ! Elle a été attaquée ! »

« QUOI ?! Qu’est-ce que vous venez de dire ? Que tous les soldats du château se mettent en route ! Quant à vous, comment avez vous osé l’abandonner ?! »

Le roi avait perdu presque aussitôt son sourire alors qu’il venait d’apprendre une terrible nouvelle. La princesse elle-même était comme choquée, Olistar se présentant à ses côtés avant de murmurer d’une voix calme :

« Ne vous en faites pas, princesse, si le soldat est là, c’est que votre mère, la reine Seiry, n’est pas réellement en danger. Mais nous devrions suivre le roi. »

« Ou … Oui ! Mais si c’est vraiment ? Enfin, si elle est vraiment … »

« Mais non, ne vous faites donc pas de soucis à ce sujet. » vint dire encore une fois Olistar bien qu’il n’était guère lui-même rassuré par tout cela, loin de là.

« Si tu le dis, Olistar mais … il faut alors se dépêcher avant que mon père ne nous autorise plus à l’accompagner. Je veux voir maman et vite ! »

Il était vrai. Elle avait totalement raison. S’ils ne se dépêchaient pas, il était sûr et certain que le roi refuserait qu’ils viennent avec lui. Mais une chose dont il était incertain, c’était bien entendu de l’état de la reine. Il avait voulut éviter d’apeurer la princesse mais si la reine avait été attaquée … Non ! Il valait mieux ne pas réfléchir de la sorte !

« Allons, allons, il n’y a pas tant que cela à s’en faire. »

« NON ! Tu as été blessée ! Regarde donc dans quel état est-ce que tu te trouves ! »

« Mon amour, ne vous souciez donc guère de ces rares blessures. Je vous rappelle que j’avais quelques Apitrinis à mes côtés. Et vous savez comment ils sont. Je n’étais pas en danger, malgré tout ce que vous pensiez. Bien entendu, je ne pensais pas me faire attaquer mais cela n’est pas de la faute de l’un d’entre nous. »

« Où sont les coupables ? Avez-vous gardé quelques prisonniers ? L’interrogatoire que je leurs promets vas les marquer à vie et … »

« Allons, que vous ai-je dit ? J’étais accompagnée par quelques Apitrinis. »

La reine Seiry continuait de rassurer son mari, quelques éraflures au visage et sur le corps alors que les Apitrinis à côté d’elle restaient sur leurs gardes. C’était la première fois que la jeune fille les voyait ainsi, pensant toujours qu’ils n’étaient que de simples domestiques.

« Ils font un peu peur quand même. Oh … Euh … Maman ? »

« Oh ? Que fais-tu donc ici, Terria ? Je ne pensais pas que ton père t’aurait autorisée à venir me voir mais ne t’en fait pas, maman va bien. »

« Oui mais … si c’était pas le cas, snif ? C’est qui les vilains qui ont fait ça ? »

« Ils ne sont plus là, tu n’as pas à t’inquiéter, Terria. Olistar ? Est-ce que tu peux t’en occuper s’il te plaît ? Cela serait vraiment très sympathique de part, je dois le reconnaître. »

« Je vais le faire tout de suite, reine Seiry. Princesse Terria, si vous voulez bien m’accompagner, il faut que votre mère se repose. »

« Mais je ne veux pas ! Maman va avoir besoin de moi ! Maman, dis à Olistar que … »

« S’il te plaît, Terria, écoutes donc Olistar. » soupira la reine avant de disparaître aux côtés des Apitrinis et du roi, tous l’emmenant ailleurs pour obtenir quelques soins.
Olistar commença à tapoter doucement le dos de la jeune fille aux cheveux blonds, celle-ci s’étant mise à sangloter. Bien entendu que ce n’était pas plaisant, bien entendu que cette nouvelle … n’était pas rassurante. Mais surtout, lui-même était en train de raccorder tout dans son cerveau. Les personnes d’hier ? Est-ce qu’elles étaient responsables de cet attentat ? Si tel était le cas, c’était alors de sa faute.

« Cela ne se reproduira plus, je vous le promets, Terria. »

« Hein ? Euh … De quoi, Olistar ? Snif … Tu me promets que ma maman ne sera plus en danger, c’est bien ça ? Mais et euh … »

« Pas uniquement elle mais vous aussi. »

Et pour cela, ses soirées allaient être bien courtes dorénavant. Il n’allait pas pouvoir souffler un instant mais il était hors de question de rester là, les bras croisés sans rien faire.

Chapitre 21 : Une simple confirmation

ShiroiRyu
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Troisième partie : Atteindre l’attentat

Chapitre 21 : Une simple confirmation

« Reine Seiry, est-ce que je peux vous demander quelque chose ? »

« Bien entendu, Olistar mais de quoi s’agit-il ? N’hésite donc guère. Tu n’as pas à être effrayé. » murmura la reine Seiry, observant le garçon aux cheveux violets avec douceur.

« Cela peut attendre ce soir, ce n’est pas pressant. Je vous remercie néanmoins. »

« Ce n’est donc pas si important contrairement à ce que je pensais ? Soit, soit. »

Elle eut un petit sourire aux lèvres tandis qu’il s’inclinant doucement, la regardant avant de quitter le couloir où elle se trouvait. Le pire était les nombreux regards de la part des soldats présents. Bien entendu, ils continuaient de le haïr.

« Et cela malgré le nombre d’années que je suis ici. »

Humpf. Ce n’était pas si important pour lui. Loin de là … Oh ? Tiens, Earnos venait de finir les cours, n’est-ce pas ? D’ailleurs, lui-même avait réussi à terminer avant l’heure, c’était bien pour cela qu’il était parti plus tôt que prévu.

« Bonjour, Earnos. Comment vont les cours, tu peux me le dire ? »

« Bien, pourquoi cela aurait été différent, Olistar ? »

« Tout simplement pour savoir. Tu as donc fini les cours, qu’est-ce que tu comptes faire ? »

« Simplement rentrer chez moi, rien de plus, rien de moins. » murmura Earnos, haussant les épaules comme pour bien montrer qu’à l’heure actuelle, il en avait strictement rien à faire de tout ce qui se passait autour de lui. Il reprit : « Et toi ? Qu’est-ce que tu fais de tes journées ? A part tenter de me surveiller sans que je te remarque, sauf que ça ne marche plus ? »

« Oh, ça marche toujours aussi bien sauf que je ne le signale pas, Earnos. Pour te répondre, je dirais tout simplement rien : à part étudierm les poisons pour voir si je peux les produire avec ma queue de Rapion, rien de plus, rien de moins. Mais c’est étrange que tu me poses la question. Est-ce que tu t’intéresserait à ce que ce que je fais maintenant ? Non pas que ça soit un problème, loin de moi, c’est même assez plaisant de savoir cela. »

« Ne va pas t’imaginer des choses, ça vaut mieux pour tout le monde. Tu risquerais de croire que j’ai un intérêt pour toi. Heureusement que ce fichu tournoi est terminé depuis quelques semaines, on m’a déjà oublié, c’est tant mieux en un sens »

«  Tu sais que la reine Seiry est venue elle-même te voir dans la chambre ? Je pense que tu es déjà au courant à ce sujet, n’est-ce pas ? Alors, qu’est-ce que cela te fait ? »

« Qu’est-ce que cela doit me faire exactement ? La reine Seiry est la reine Seiry. Je ne suis pas là pour savoir ça … et encore, c’est juste elle, rien de plus. Enfin, je la protégerai, comme tous les insectes du royaume le feront s’ils en étaient capables. »

« C’est à peu près cela … Enfin bref, je vais te laisser tranquille. »

« Tiens, c’est toi qui part en premier cette fois ? Un petit problème ? »

« Non, simplement une future discussion avec la reine Seiry, rien de plus. » déclara Olistar, remarquant que les yeux d’Earnos venaient de se plisser. Celui-ci demandant aussitôt :

« Et pour quelle raison est-ce que tu as besoin de lui en parler ? Je trouve cela très étrange hein ? Mais bon … le mieux est d’éviter de trop le dire à voix haute, compris ? »

« De peur que certains m’agressent à cause de cela, n’est-ce pas ? Ca ne serait pas la première fois mais il vaut mieux pour eux que cela ne se fasse pas savoir. Ils auraient de gros soucis. »

« Oui oui, on le sait parfaitement. Tu es le petit protégé de la reine Seiry et celui qui te touche aura de gros soucis à l’avenir hein ? Je ne suis pas stupide, je connais les règles, tout ça. »

« Oh, tu connais si bien que ça les règles ? Alors pourquoi est-ce que tu dis une telle chose ? Car si tel était le cas, tu devrais pourtant te dire qu’il y a une personne encore plus protégée par la reine Seiry et je ne parle pas de la princesse Terria. »

« Alors de qui est-ce que tu parles ? Je ne vois pas … »

« Tu n’en as donc strictement aucune idée ? J’avoue que je trouve cela un peu triste, Earnos. Mais bon, je ne vais pas faire ce travail à ta place. »

Voilà qu’il repartait de son côté, ignorant les paroles de l’enfant aux cheveux blonds qui demandait bien plus d’explications qu’il n’aurait jamais ! Celui-ci émit un grognement, montrant bien par là qu’il n’appréciait guère ce qui se passait.

« Je vous jure, ça ouvre la bouche puis ensuite, ça décide de la fermer, on doit faire comment dans ces cas précis ? Et puis, qui donc est-ce que la reine protégerait encore plus qu’Olistar ? C’est le petit Rapion trop important. »

Stupide, c’était particulièrement stupide car il n’en avait aucune idée. Il retourna chez lui alors qu’Olistar restait adossé à un mur, croisant les bras. Il n’y avait qu’une personne mais il voulait en être sûr. Le soir arriva bien assez tôt et finalement, il remarqua la reine Seiry qui avait décidé de faire comme à son habitude une dernière balade dans le jardin.

« Ponctuel, je vois donc, Olistar. Alors, qu’est-ce donc cette question qui te taraude ? »

« Si cela ne vous dérange pas, j’aimerai pouvoir vous la poser en privé, sans que quelqu’un ne cherche à en savoir plus à ce sujet. Une simple mesure de précaution. »

« Oh. Soit … Gardes, veuillez me laisser seule avec ce jeune Rapion pour une dizaine de minutes, je pense que cela sera suffisant, non ? »

« Ca le sera, reine Seiry. Je ne vous retiendrais guère longtemps, je vous le promets. »

« Je te fais confiance, Olistar. Vous pouvez donc partir, vous avez le droit à une pause. »

Bien qu’ils n’apprécient guère cette idée, ils acquiescèrent d’un mouvement de tête. Olistar fit quelques pas en avant, la reine marchant doucement derrière lui, profitant de la vue idyllique autour de lui avant de signaler calmement :

« Alors donc, que veux-tu savoir de moi, Olistar ? »

« Qu’est-ce que vous êtes réellement pour Earnos, madame la reine. J’ai gardé cela pour moi pendant des semaines mais j’ai put voir vos nombreux regards en direction d’Earnos. La princesse Terria elle-même vous a remarquée un jour dans la chambre où Earnos se faisait soigner pendant le tournoi. Vous lui avait fait des gestes qu’une reine ne ferait pas à l’un de ces nombreux sujets. J’aimerais savoir la vérité. »

« Ne dois-je pas aimer mes sujets les uns comme les autres ? »

« Bien sûr que si, vous êtes la reine du royaume des insectes. Mais il y a une différence. Pourquoi Earnos et pas une autre personne ? Pourquoi lui ? »

« Oh … tout simplement car il est spécial. Si tu me poses ces questions, c’est que tu dois savoir alors que je connais ses parents depuis longtemps, non ? Quand il était à peine capable de tenir debout, il m’a fait la promesse de nous protéger, moi et ma fille. Et malgré leurs déboires, je sais qu’il le fait encore aujourd’hui. »

« Des personnes qui promettent de servir et protéger la famille royale, cela existe depuis bien longtemps. C’est qu’il y a autre chose mais quoi ? Dites-le, je vous prie. »

« Il est unique. Cet enfant est unique. J’ai le sentiment que le royaume des insectes dépendra de lui dans quelques années. Tu peux appeler cela une intuition. »

« Est-ce que vous l’appréciez à sa juste valeur ? Ou simplement par rapport à ce que vous avez dit exactement, madame la reine ? »

« Et toi ? Que penses-tu réellement d’Earnos, Olistar ? J’ai put remarquer que tu étais souvent à ses côtés depuis son arrivée dans le château. »

« Je le trouve … très intéressant, dirais-je. »

« Oh ? Tiens donc. Intéressant à quel point ? » demanda la reine avant de se pencher vers le jeune Rapion, son visage à sa hauteur comme pour lui dessus.

« Intéressant de part son caractère, ses actions, ses paroles. »

« Je vois, je vois. Qu’il est bon d’être jeune et plein de vie. Je regrette encore mes tendres années qui sont maintenant derrière moi, aaaaah. »

« Ne vous inquiétz donc pas, reine Seiry. Vous resterez toujours la souveraine de ce royaume. Et un jour, votre fille Terria prendra votre succession. »

« C’est exact, Olistar. Mais pour répondre à ta question concernant Earnos, je peux alors te l’avouer puisque tu me le demandes tant : « Je le considère comme mon fils. » »

« Re… Reine Seiry ? »

Pour la première fois, il montra une véritable surprise aux paroles de la reine. Celle-ci gardait toujours son sourire aux lèvres, imperturbable malgré ce qu’elle venait de déclarer. Il n’avait pas rêvé. Elle venait de prononcer quelque chose que jamais une reine ne devait dire.

« Je le considère comme la chair de ma chair, le sang de mon sang et plus encore … »

« Je n’aurais jamais dût poser une telle question, madame la reine Seiry. Je me retire. »

Et aussitôt, il avait baissé la tête, se rendant alors dans sa chambre pour s’y enfermer. Couché sur le lit, il haletait, son coeur battant la chamade. Pour la première fois, il avait l’impression qu’il avait découvert un secret qu’il n’aurait jamais dut découvrir.

« Dommage, j’aimais beaucoup cette petite discussion. Je pensais qu’Olistar aurait voulut en savoir plus à ce sujet. Dommage … »

La femme-Apireine releva sa manche droite, laissant paraître une longue cicatrice dessus. De sa main gauche, elle passa doucement un doigt dessus, chuchotant :

« Earnos … Tu es vraiment unique, oui. »