Chapitre 198 : La bonne décision

ShiroiRyu
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Chapitre 198 : La bonne décision

« Robe de mariée ? Je … Enfin … J’ai fait ça ? »

Il avait du mal encore à le croire mais c’est bien ce qu’il avait proposé ? Il était peut-être trop audacieux alors que dans le fond, il n’avait jamais eu cette idée en tête. Quel idiot ! Mais quel idiot ! Il s’en voulait encore plus maintenant ! RAAAAAAAAAAH !

« Maintenant, Kéran, je te laisse te débrouiller seul. A toi de choisir les bons mots. »

Les bons mots ? Pour quelle raison ? Pour Katérina ? Car elle allait surement lui poser des questions comme pourquoi ? Comment ? Quand ? Est-ce qu’il était trop con ? Cela allait être surement même la première question de la jeune femme, il en était certain.

Elle revient, tenant la robe dans ses mains avant de demander à Kéran de se tourner vers elle. Elle vint s’agenouiller en face de lui, la robe sur ses genoux. Pendant plusieurs secondes, elle resta complètement muette avant de demander d’une voix faible :

« Kéran … Cette robe … Est-ce que c’est une blague ? C’est parce que j’ai l’habitude de traîner à moitié à poil, c’est bien ça ? »

« Hein ? Bien sûr que non ! Ce n’est pas une blague ! C’est vraiment une robe que je veux que tu portes ! Pourquoi est-ce que tu crois que c’en est une ? »

« Mais c’est … Mais c’est … Enfin ! Tu sais bien ce que c’est comme robe ! Bordel ! Pourquoi est-ce que tu as acheté une telle robe ?! »

« Est-ce qu’elle … ne te convient pas ? Elle … n’est pas pour toi ? Enfin pas à ta taille ? Je n’ai pas vérifié donc je suis vraiment désolé, si c’est le cas … »

« Non, non ! Je suis sûre qu’elle m’ira parfaitement ! Putain, c’est pas ça le problème ! T’as pas l’air de comprendre ?! »

« Et qu’est-ce donc le problème, alors ? Je veux savoir … Explique-moi. »

« JE VAIS TE LE DIRE ! C’est une robe de mariée ! Tu m’offres une robe de mariée ! Ça veut donc dire que toi, tu veux rester avec moi toute la vie, c’est ça hein ? »

« C’est un peu l’idée que j’avais auparavant … Enfin, avant les derniers problèmes. »

Il mentait un peu, n’ayant pas pensé à cela, du moins, pas avant d’acheter la robe. Mais il était vrai qu’il voulait rester avec elle. Avec elle pour le restant de son existence. Enfin … C’était cela qu’il avait prévu au départ. Mais maintenant … Comment dire … Enfin …

« Les derniers problèmes ? Tu ne veux … plus de moi ? »

Que quoi ? Elle parlait d’une voix faible, très faible, presque intimidée mais vraiment gênée. Mais non ! Il la voulait toujours ! Il la désirait toujours ! Vraiment ! VRAIMENT ! C’était tout ce qu’il voulait ! Et rien de plus, oui ! Rien de plus ! RAAAAAAAAAAH ! Il devait s’expliquer dès maintenant !

« Bien sûr que je te veux toujours ! Je te désire comme auparavant ! »

« Est-ce que tu es vraiment sûr que … Enfin … Je sais très bien que je suis loin d’être parfaite. J’ai une bite, je parle comme une fermière malfamée, je fais que balancer des jurons, j’insulte à tout va, je ne fais que causer des problèmes, je suis très jalouse et … »

« Si je te dis que je t’accepte comme tu es, ce n’est pas pour mentir après hein ? »

« … … … Je te crois, bien entendu. Enfin … Je … BON BORDEL ! RAMENE TA GUEULE ! J’ai quelque chose à te dire ! »

Quelque chose à lui dire ? Il s’approcha d’elle, la jeune femme le prenant par le col avant de l’embrasser goulument. Sans aucune pudeur, elle joignait sa langue à la sienne, déposant la robe de telle façon qu’elle ne soit pas salie.

« Bon ! Maintenant que tu es là et que tu as fait ça, faudrait peut-être que l’on envisage de dormir tous les deux, qu’est-ce que tu en penses ? »

« Avec toi ? Je suis invité à cela ? »

« Bien entendu, espèce d’idiot ! Avec qui d’autre tu voudrais que j’aille dormir ? TSSS ! Vraiment, je te jure ! Aller ! Ramène-toi ! La robe, j’irai la porter demain, je pense ! »

« Comme tu veux, comme tu veux, elle est à toi. »

Il aurait quand même aimé la voir la porter maintenant, voir à quoi elle ressemble mais bon … Peut-être que ce n’était pas encore le moment pour cela ? Il ne savait pas trop. Enfin qu’importe ! Ce soir, il allait dormir avec elle !


Lorsqu’ils se dirigèrent vers la tente où ils allaient dormir, Katérina remit la robe dans le plastique autour, regardant à l’intérieur de la tente avant de s’étirer longuement, présentant bien sa poitrine recouverte par le peu de vêtement à Kéran. Celui-ci ne fit rien pour autant, Katérina posant un doigt sur ses lèvres.

« Bon … Pour ce soir, par contre, on fait rien du tout, faut pas abuser. »

« Je ne pensais pas à faire quelque chose, je te le promets, Katérina. C’est pas du tout le cas, d’accord ? » dit-il alors qu’elle hochait la tête positivement.

« Si on se comprend, ça va aller bien mieux. Ne t’en fait pas, dès demain, je la mettrais cette robe ! On va voir ce que je donne dedans et … »

« Allons dormir, d’accord ? Ça sera bien mieux. Et je compte bien dormir contre toi. »

Oh ça … Difficile de lui refuser ! Mais bon, ils avaient été d’accord, hein ? Ils n’allaient rien faire tous les deux ! Loin de là même ! Elle se coucha à l’intérieur de la tente, invitant Kéran à venir vers elle, chose qu’il fit. Il ne tarda pas à s’endormir bien que cette fois-ci, c’était son propre rêve qu’il faisait et pas celui d’Elyséa. Mais cela ne le dérangeait pas le moins du monde … Pas ce soir, non … Pas du tout même.

« BON ! Ramène ton cul ici, Hodan ! »

Elle était maintenant dans son rêve et elle ne comptait pas l’abandonner de sitôt ! Bon ! Où est-ce qu’il était Hodan ? L’homme aux cheveux blonds se présenta à elle, dans ses habits gris, noirs et rouges, comme à son habitude. Sans une once d’hésitation, elle se déshabilla, se mettant complètement nue devant lui.

« Allez hop, défroque toi et plus vite que ça ! J’ai pas que ça à foutre de mon côté ! »

« Katérina … Même si je n’ai guère parlé pendant cet instant, je tiens à te dire que Kéran t’as demandé en mariage. Bien que de mon côté, je n’ai jamais vécu cela, je sais à quel point cela est important entre deux personnes. »

« Et alors ? C’est justement pour ça que tu vas m’être utile ! Faut qu’on se baise tous les deux ! J’ai besoin de me remettre en forme ! Demain, ça va être le grand jour ! Je vais m’occuper de lui, héhéhé ! »

« Et … tu penses sincèrement que coucher avec une autre personne te permettre de t’améliorer à ce sujet ? Je n’arrive pas à saisir la logique dans tout cela. » murmura calmement Hodan, croisant les bras au niveau du torse.

« Oh punaise, tu ne vas pas me faire la morale, hein ? Ca ne marche pas comme avec moi ! Je te rappelle que ce que l’on fait, c’est pour nous aider tous les deux. Même si toi, de ton côté, visiblement, t’apprends très vite et tu sembles plutôt doué. En plus, t’es bien équipé. »

« Je ne sais pas si … je dois accepter de tels commentaires, même élogieux, de la part d’une femme qui va se marier. Cela est plutôt déstabilisant. »

« Oh arrête de faire ta prude, t’es plutôt doué et c’est vraiment parce que je fais pas confiance à Kéran avec ce qui s’est passé avec Elyséa. »

« Après ce qui s’est passé ? Le fait qu’Elyséa ne soit plus en lui ? Et tu continues de croire qu’ils ont eu des rapports sexuels ensembles ? »

« J’en suis sûre et certaine ! On ne trompe pas l’instinct féminin ! Et je le verrai bien demain, lorsque lui et moi, nous coucherons ensembles ! Mais ça ne fait rien … Je vais lui pardonner car moi-même, je fais cela avec toi. » déclara-t-elle en émettant un petit rire amusé.

« Est-ce que je suis seulement un objet de vengeance pour toi ? »

« Roh … Tu vas pas faire dans le sentimental non plus hein ? » dit-elle tout en s’approchant de lui, caressant sa joue avec douceur. « Tu peux trouver cinquante raisons différentes à ce que je fais cela avec toi mais sache aussi que c’est parce que tu ressembles à un humain et que dans le fond, faudrait quand même que je te remercie de m’avoir sauvée non ? Et avec aussi … mon père … Enfin bon … S’il ne m’a pas trop cherché, je pense que c’était grâce à toi. Après, si tu ne veux pas, moi, je comprendrai mais on se rend service tous les deux en prenant du bon temps, je vois pas pourquoi on devrait alors s’arrêter non ? »

« D’accord … Mais ne te fatiguons pas trop pour demain. » termina de dire Hodan.

Dans la tente, le jeune homme était endormi, serrant Katérina dans ses bras. Il ne remarquait pas la bosse qui déformait la culotte blanche de la jeune femme, signe de l’excitation interne qu’elle avait en ce moment même. Dans la tente, une fumée noire se forma devant Kéran, prenant la forme d’Elyséa. Elle posa ses yeux sur Katérina puis sur l’entrejambe de celle-ci.

Pour la première fois depuis longtemps, depuis très longtemps même, elle n’avait pas ressenti une telle haine. Une telle rage … Quelque chose lui faisait mal, atrocement mal … Une main posée sur son cœur caché par l’armure noire qu’elle portait, elle serra avec force cette dernière, l’armure noire se fissurant.

« Tu dépasses un peu les limites imposées … Katérina … Des limites qu’il ne faudrait pas franchir. » murmura faiblement la femme aux cheveux blancs.


Une aura noire se forma autour d’elle, mauvaise, malsaine, colérique, mélange de plusieurs sentiments néfastes. Avec lenteur, elle s’approcha de Katérina, passant une main dans ses cheveux gris, les soulevant pour laisser paraître son oreille.

« Ce n’est pas cela qui va te déranger … n’est-ce pas ? Toi qui semble ne pas comprendre la situation. Toi qui en profite beaucoup trop … Je ne comprends pas ce qui se passe … Je ne comprends pas vraiment ce que cela veut dire … »

Elle ne savait pas exactement ce que cela voulait dire … Pourquoi est-ce que voir Katérina prendre du plaisir alors que Kéran était à côté … Ce n’était pas à cause de Kéran, loin de là … mais la scène de jalousie de la part de Katérina … Elle savait pertinemment que la jeune femme était plutôt spéciale au niveau du caractère, que les séquelles des viols consécutifs de la part de son père avait fini par briser certaines règles que les femmes obéissaient naturellement. On ne couchait pas délibérément avec d’autres personnes car on voulait se venger d’autres, pas parce que l’on s’imaginait des choses, pas pour donner une récompense, non pas pour apprendre. Non … C’était complètement ridicule !

« Ma pauvre petite … Tu peux me menacer autant que tu veux … Tu ne sais pas à quel point je peux être terrifiante … Encore plus lorsque tu dors … Lorsque tu es sans défenses. Tu es peut-être possédée ? Ce n’est pas bien grave. Dans les rêves, je suis celle qui domine. Je pourrai facilement briser ton esprit alors retiens bien cela … »

Oui … Que le message passe soit bien clair. Avec lenteur, elle approcha ses lèvres de l’oreille gauche de Katérina, chuchotant d’une voix glaciale :

« Fais-le souffrir … d’une manière ou d’une autre … Fais-le souffrir … en brisant son cœur et je briserai ton âme. Le moindre instant où tu penseras avoir du répit … Le moindre instant où ton corps tentera de se reposer, je m’insinuerai en toi, j’irai te briser, morceau par morceau. Et qu’importe si Hodan est auprès de toi, vous ne serez pas trop de deux … Dans le monde des rêves, c’est moi qui dirige. Combien de temps arriverais-tu à tenir sans dormir ? Bonne question, n’est-ce pas ? Tu n’as pas envie de cela … Alors, un conseil : arrête cela. »

Finalement, elle arrêta de parler dans l’oreille de Katérina, celle-ci se mettant à trembler, comme grelottant de froid. Non … Elle n’allait même pas prendre la peine d’aller dans son rêve car elle savait ce qu’elle faisait. Non … Elle n’avait pas que cela à faire, loin de là. Maintenant … C’était au tour de Kéran. Elle n’allait pas s’immiscer dans son rêve, comme promis. Elle allait juste …

« Je ne comprends pas vraiment … Je ne sais pas … exactement … ce qui s’est passé. Mais quand je vois ce qu’elle fait, cela me fait mal à la poitrine. J’ai l’impression d’avoir déjà vécu cela, je ne comprends pas, tout est trouble. »

Mais elle savait une chose, une chose très importante : si Katérina continuait dans cela, elle allait souffrir. Horriblement souffrir même. Avec douceur, la femme aux yeux bleus vint coller ses lèvres contre la joue de Kéran, celui-ci marmonnant dans ses rêves.

« Hmmm … Elyséa … Ca chatouille mais … Restons comme ça … plus longtemps. J’aime bien … quand tu es à mes côtés. »

Il parlait beaucoup pour un simple rêve, n’est-ce pas ? Un simple rêve … Cela faisait très longtemps qu’il n’avait pas dû en faire un. Un rêve où lui seul imaginait les choses se trouvant à l’intérieur. Un rêve où elle ne s’immisçait pas, n’imposant pas sa présence. Imposer sa présence … Cette pensée la faisait souffrir, terriblement souffrir même. Sans aucune explication, sans aucune raison apparente. Tout son corps disparu peu à peu alors qu’en même temps, elle caressait la joue du jeune homme.

« Bonne nuit, Kéran. Je veillerai sur toi. »

C’est ce qu’elle faisait de mieux … du moins, qu’elle espérait. Car elle n’était peut-être pas très douée ? Elle ne savait pas … Elle ne savait plus maintenant.

« Aller ! Debout la marmotte ! FERME LES YEUX ! »

Hein quoi ? Le jeune homme avait entendu la voix de Katérina en même temps qu’il recevait un baiser sonore de sa part. Elle lui avait caché les yeux, l’invitant à se lever, chose qu’il fit. Ils quittèrent la tente tous les deux, la jeune femme lui disant de garder les yeux fermés alors qu’il sentait qu’elle se plaçait devant lui.

« Tu peux maintenant, Kéran ! »

Il s’exécuta, se demandant ce qui motivait autant la jeune femme aux cheveux argentés avant de comprendre. Elle la portait … Elle portait la robe blanche ! Les épaules nues, un bandage sur le bras gauche et au cou, elle était resplendissante. Mais il n’y avait pas que cela, elle avait aussi un collier de perles ainsi que deux magnifiques gants blancs qui lui allaient jusqu’aux coudes. La robe était ouverte légèrement sur la poitrine, laissant paraître un léger décolleté tandis qu’elle semblait fendue sur le côté. D’ailleurs, sur le côté droit de la robe, quelques petites roses blanches factices étaient visibles, allant parfaitement avec la fleur qu’elle portait habituellement dans ses cheveux. Si on rajoutait aussi le collant blanc sur sa jambe droite, sachant que celle de gauche était bandée comme son bras … Elle était magnifique. Le blanc, l’incarnation de la pureté.

« Alors ? Comment est-ce que je suis ? » demanda-t-elle en tournant sur elle-même.

« Parfaite. » murmura faiblement le jeune homme aux cheveux blancs. Elle était vraiment parfaite … Finalement, il la voyait dans une autre tenue pour la première fois.

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