Chapitre 20 : Coiffures spéciales et complications suspectes

ShiroiRyu
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Chapitre 20 : Coiffures spéciales et complications suspectes

« Bon… Alors… Généralement, quand on coiffe quelqu’un, il ne faut pas discuter avec lui ? Alors de quoi est-ce que tu veux parler ? »

« On ne peut même pas parler… de ce qui se passe actuellement. Tu es toujours avec moi donc tu es au courant de tout ce qui se passe autour de nous. » murmura Alan.

Elle commençait son travail de coiffure, ses ciseaux coupant tout ce qu’ils pouvaient tandis qu’il restait de marbre. Il ne préférait même pas parler… En fait, il restait toujours soucieux pour sa mère. Sa tête fût tirée en arrière, le faisant regarder le plafond alors que les lames du ciseau s’approchaient de son cou. Il voyait le visage de Mana si près de lui, son œil gauche rubis posé sur lui :

« Ne me force pas à t’entailler le cou pour que tu comprennes d’arrêter de penser à ta mère. »

« Je n’y arrive pas… On ne dit plus rien du tout… Et je n’ose pas poser une question. »

« Vas y poses là, je ne risque pas de te dévorer pour une telle chose. » prononça t-elle avant de recommencer son travail.

« Comment est-ce que tu es morte ? »

Elle s’arrêta subitement, lui murmurant que c’était un véritable manque de tact de parler d’une telle chose et aussi librement. Elle reprit son découpage de cheveux avant de dire d’une voix douce mais assez tremblante :

«  Il vaut mieux pour toi que tu ne le saches pas… Je peux simplement te dire que ce n’est pas une mort honorable… ou glorieuse… Loin de là même… Et ce n’est pas à cause de vieillesse… Bref… Voilà tout ce que je peux te dire… »

« Tu sais… Mourir honorablement ou avoir gloire… Je ne crois pas que ça soit possible pour tout le monde. De toute façon, qu’est-ce que cela rapporterait hein ? Tu es mort et qu’importe la façon que ça soit… Tu es mort… Voilà… »

Elle éclata subitement de rire, déposant les ciseaux sur la table alors qu’elle venait l’embrasser sur la joue, le faisant rougir subitement. C’était la première fois qu’elle se permettait une telle chose et autant dire que ça étonnait le jeune homme. Elle le regarda avant de dire :

« Oui la mort est la même pour tous… Tu vois ? Tu commences à comprendre… Tu te dis que les morts sont toutes les mêmes au final… Tu deviens une personne agréable au final. Tu commences à tout saisir… Oui… »

« Est-ce que tu veux bien terminer ma coiffure ? »

Elle hocha la tête, se remettant au travail tandis qu’ils parlaient maintenant de tout et de rien. Au moins, ils avaient un sujet de conversation bien qu’il était inutile. Une bonne heure s’écoula et elle avait finalement terminé son travail. Il se dirigea vers la salle de bains, se regardant dans le miroir. Ah oui… Il en avait perdu les trois quarts et ses cheveux blonds partaient un peu dans tout les sens. Mais… C’était du bon travail et elle s’était appliquée. Il revint à la cuisine, prenant la main de Mana avant de la faire s’installer sur la chaise à son tour. Il lui signala qu’il n’avait jamais coupé de cheveux auparavant :

« Tu te loupes, je te tue tout simplement. C’est aussi simple que ça. »

« J’aurais pu dire de même auparavant, non ? »

« Oh… Peut-être ? Ou non ? Car ça me semblerait difficile de pouvoir me tuer à nouveau, surtout de la part d’un humain. »

« Héhéhé ! Exactement ! Bon, je commence… Mais je crois que je vais avoir besoin du fer à friser de ma mère. Tu veux bien attendre ? »

Elle le regarda partir vers la salle de bain, évitant de montrer la surprise dans son regard. Il semblait aller bien mieux maintenant… C’était tant mieux. Ca ne servait à rien de le rendre trop triste… Rien du tout… Le but n’était pas de le faire souffrir mais de tout faire pour qu’il ne soit plus attaché au reste des personnes. Il revint quelques minutes plus tard avec l’objet dans ses mains alors qu’elle s’adressait à lui :

« Tu veux donc me faire des boucles ? »

« J’ai une petite idée en tête ! Je me dis que ça t’irait plutôt bien… Tu sais, les cheveux en longues tresses, je trouve vraiment ça très laid. Je n’ai jamais réellement aimé ça chez Zena mais je ne voulais pas le lui dire car elle était très belle… »

« Soit… Alors fait comme tu le désires, je ne vais pas t’en empêcher. »

« Est-ce que tu peux retirer ton bandeau ? Je te promets de ne pas regarder ton œil… »

« Tant que je le ferme, il n’y aura aucun problème de toute façon. »

Elle jeta d’un geste nonchalant son bandeau, Alan se demandant si le fait de cacher son œil droit était vraiment si important que ça. Il commença son travail, ne disant plus rien tout en découpant une grande partie de ses cheveux. Ils étaient incroyablement longs ! Il rigola légèrement, la jeune femme aux cheveux gris lui demandant pourquoi.

« Je me dis que je n’ai jamais touché à mes cheveux pendant des années… Mais toi, ça doit être plusieurs décennies voir siècles non ? Regardez-moi ces morceaux de cheveux. Je pourrais même m’en faire un manteau de fourrure ! »

« Arrête tes idioties et continue donc à me couper les cheveux. »

« Oui mameselle ! Je le fais tout de suite ! Bon, bon, bon… Jusqu’à la nuque… »

Jusqu’à la nuque ? Elle comprit tout de suite ce qu’il voulait dire alors qu’il recommençait son travail. Visiblement, il ne semblait plus s’en faire… Elle avait réussi pour quelques heures à lui faire oublier sa mère… Tant mieux… Cela serait un peu moins difficile lorsqu’elle disparaîtrait… Oui… C’était normal… Elle poussa un léger soupir mais se redressa subitement lorsqu’Alan s’écria :

« Ne bouge surtout pas ! Je ne veux pas te rater ! »

« Ok ok ! C’est bon ! J’ai compris ! Rahhhh ! Mais quel excité cet Alan ! »

Elle rigola, s’arrêtant subitement. Qu’est-ce qui lui prenait d’être aussi enjouée à cause du jeune homme ? Ce n’était pas normal… Elle gardait son œil droit fermé, se promettant de réfléchir à tout ça plus tard. Maintenant, elle était occupée à se faire coiffer par une personne qui n’avait jamais touché à un ciseau de sa vie.
Après une bonne heure de manipulation douteuse, il prit le fer à friser, lui disant de ne plus bouger car il allait s’occuper de ses cheveux gris. Elle aurait bien hoché la tête pour lui répondre mais visiblement, cela ne serait pas une bonne idée. Plusieurs minutes s’écoulèrent mais il termina enfin son travail, poussant un soulagement de joie. Maintenant… Il suffisait que Mana se regarde dans un miroir. Elle se leva avec une certaine appréhension, se dirigeant vers la salle de bains avant de pousser un petit cri. Il monta rapidement les marches de l’escalier avant de lui demander :

« Qu’est-ce qui se passe ?! J’ai complètement raté ?! ZUT ! Je suis désolé ! Mana… »

« Non… Non… Ce n’est pas du tout ça ! C’est même encore mieux ! C’est parfait ! Tu n’es pas si nul que ça ! Tu vois que lorsque tu prends ton temps, tu peux faire des choses remarquables ! Tu as très bien réussi ! J’aime beaucoup mes boucles ! Elles sont bien faites ! Il semblerait que tu regardais souvent ta mère les faire non ? »

« Oui… Oui… Mais c’est vrai que tu aimes bien ? »

« Est-ce que j’ai l’habitude de te mentir ou de te cacher la vérité ? »

Non… C’était vrai… C’était même tout le contraire. Mais la voir si heureuse… Si enjouée… C’était bizarre… A croire qu’il avait réussi quelque chose de vraiment bon. C’est vrai qu’avec ses boucles tressées et ondulées grises, elle semblait bien différente… Elle l’observa de son œil rouge, descendant avec lui pour remettre son bandeau sur son œil droit. Il observa sa tenue avant de lui dire :

« Pour tes bandelettes… Il faudrait aussi les changer… Je trouve qu’elles partent un peu dans tout les sens… Ca ne te convient pas je dirais… »

« Tu as peur que ça en dévoile un peu trop ? Qu’est-ce que tu proposes ? Je me dis qu’une camisole conviendrait aussi… Une camisole qui bloquerait mes jambes et mes bras… En quelque sorte des bandelettes vraiment très serrées… »

« Et tu marcherais comment ? Enfin… C’est à peu près ça… Mais où est-ce que l’on pourrait trouver une camisole ? Ce n’est pas si simple que ça… Et puis, généralement, ce sont pour les fous non ? Est-ce que tu penses être folle ? » lui demanda t-il calmement.

« Je ne l’ai pas assez souvent prouvé ? Je pensais pourtant que c’était le cas. Je suis folle à lier ! Je suis complètement folle de cette odeur qui émane de toi ! Tu es entouré par la mort et cela m’importe peu que tu sois le roi noir ! Je sais très bien c’est quoi ton rôle, c’est de gagner contre les pièces blanches mais j’en ai rien à faire ! C’est simplement que… »

Elle ne termina pas sa phrase alors que le père d’Alan rentrait dans la maison en claquant presque la porte. Le jeune homme aux cheveux blonds sursauta sur le coup tandis que le père s’arrêta en voyant les deux personnes. Qu’est-ce qui s’était passé ? Enfin, non, ce n’était pas le sujet ! Il avait une nouvelle importante.

« Ta mère va s’en sortir, Alan ! »

« Ah ? Ah bon ! Ah bon ?! Comment ça ?! Elle n’est plus en danger ?! »

« NON ! Il paraît que la première phase était presque obligatoire ! Les anticorps font maintenant leurs travaux mais elle a simplement une forte fièvre ! L’infection va être détruite le plus rapidement possible ! Elle est sauvée ! »

« SUPER ! MANA ! TU ENTENDS ?! » cria t-il à la femme ciblée.

« Bon, je repars voir ta mère mais je reviendrais dormir ce soir. »

« Laisse donc ma Lokhlass avec elle ! Ca lui fera de la compagnie ! »

Le père hocha la tête avant de partir aussi vite qu’il était venu. Alan se tourna vers Mana avant de lui sauter dans les bras. Il avait des larmes de joie au visage, Mana restant statufiée par ce qui venait de se produire. La mère n’était donc pas en danger ? C’était… tant mieux ? Ou non ? Comment cela se faisait-il ? Quelque chose devait se produire… Elle en était certaine… Ce n’était pas possible que le jeune homme soit heureux… Pas maintenant… Pas tout de suite… Non c’était complètement impossible. Mais… Alan était si content…

« Tant mieux pour toi alors… Si tu veux, on ira lui rendre visite… demain ? »

« OUI ! Tu viendras avec moi ? Et puis… On ira voler une camisole. »

« HAHAHA ! Oui, c’est vrai ! On ira la voler ! On fait quoi aujourd’hui ? »

« On pourrait d’abord nettoyer le bazar… Pour les soucis dans l’Est… »

« Les autres s’en occupent, tu ne seras plus gêné, tu n’as pas à t’en faire. »

« Si tu le dis… Enfin bon ! Tu viens m’aider ? »

« Et puis quoi encore ? Vas-y tout seul ! » lui annonça t-elle dans un petit rire.

Elle alla s’installer sur le canapé, le regardant faire le ménage tandis qu’elle observait la télévision. Hum… Ca lui rappelait une petite scène avec Zena… Pourquoi est-ce qu’elle pensait à cette adolescente ? C’était complètement différent ! Elle n’était pas Zena, loin de là ! Elle n’était pas un remplacement à cette dernière ! Il ne fallait pas rêver !

« Pfff ! Terminé ! Tu veux bien te pousser ? Ou alors, je vais m’asseoir sur toi ! »

Il pouvait toujours essayer… mais c’est ce qu’il fit, se plaçant sur le ventre de Mana qui le repoussa. Elle pesta légèrement avant de se pousser, Alan s’asseyant à côté d’elle en souriant. Voilà, ils étaient bien mieux comme ça. Maintenant que sa mère était hors de danger…

« Chérie, je sais que même si tu as ce masque respiratoire… Tu m’entends. J’ai prévenu Alan, nous t’attendrons. Rétablis toi vite, ce n’est qu’une mauvaise passade de toute façon. »

Lolny était assise sur une chaise, observant les deux parents de son dresseur. Il fallut attendre une bonne heure avant que le père ne s’en aille. Elle avait le regard complètement vide et absent, comme si elle n’était plus consciente… Pourtant, elle se leva lentement alors que la pièce ne laissait émettre qu’un bip sonore.
« Hum… Tu es en meilleure état… n’est-ce pas ? Mais maintenant, il est temps de disparaître. Ce n’est que pure vengeance, n’est-ce pas ? »

Voilà que derrière la Lokhlass apparaissait une jeune femme aux cheveux roses. Brinzan… Elle avait perdu tout sourire mais elle ne semblait pas être seule… Un petit rire résonna derrière elle, montrant Rélo qui murmurait :

« Tu vois, j’avais raison… Tu n’es pas une véritable pokémon psychique… Tu es pathétique car tu décides de venger ta fausse dresseuse ! »

« TA GUEULE TOI ! DEGAGE DE LA ! »

« Tu devrais plutôt me remercier ! Héhéhé ! Sans moi, tu n’aurais jamais su pour la mère du roi noir. Je te laisse, de toute façon, tu n’es plus utile ! »

Plus utile ?! Elle se retourna pour le regarder d’un air furieux mais il n’était déjà plus là. Enfin… Ce n’était pas le moment… de penser à ça… Mais l’heure de faire souffrir ! Elle plaça sa main sur la tête de la Lokhlass, celle-ci s’avançant vers le corps de la mère d’Alan… avant de le geler complètement ?! Les machines commencèrent à s’affoler avant qu’elles n’explosent en même temps que le corps de la mère. Brinzan éclata de rire avant de prononcer d’une voix douce et lente :

« Maintenant… Elimines-toi. »

Que la vengeance était douce et belle lorsqu’elle était bien accomplie ! Elle recula de plusieurs pas, se disant que la manipulation mentale allait rester encore quelques temps… Le temps que la femme aux cheveux bleus se suicide… Chose qui ne tarda pas puisqu’elle fut statufiée en glace sur place…

« Et voilà… Cela vous apprendra à tuer ma maîtresse… Je peux être très intelligente… Très gentille quand il faut… Mais il y a des limites ! »

Elle disparue complètement, s’étant téléportée pour laisser cette scène de carnage aux médecins qui arrivaient, alertés par les sons émis dans la salle de contrôle. Ils regardèrent la statue de la jeune femme aux cheveux bleus… Et les morceaux de glace éparpillés au sol… Des morceaux qui laissaient s’écouler un peu de sang. Comment… Pourquoi ? Qu’est-ce que cette femme avait fait ? Comment était-ce possible qu’une telle chose se soit produite ? Quelle était la raison d’un crime si affreux ?

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