Chapitre 208 : Mission suicidaire

ShiroiRyu
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Chapitre 208 : Mission suicidaire

« Elian, j’aimerai vous parler si cela est possible. »

« Ah ! Te voilà, Sélia. Comment est-ce que tu vas aujourd’hui ? Un peu mieux que ces derniers jours, j’espère. »

« Disons justement que j’ai connu des jours bien meilleurs … Enfin bon, j’aimerai … »

« Attends, attends, attends. Il vaut mieux que je parle en premier. »

Hum … Comme prévu, elle s’en doutait. Il ne lui laisserait pas le temps de prendre la parole. Néanmoins, elle hocha la tête positivement, attendant qu’il continue ce qu’il avait à dire. Il valait mieux jouer le jeu et ne rien dire ou faire.

« J’ai une mission pour toi. Néanmoins, le souci, c’est qu’elle est assez dangereuse. Et je ne suis pas sûr que cela te plaise réellement. Cela concerne un groupe de Doctes qui vient de recruter quelques membres de l’Enceinte aux Esclaves. »

« L’Enceinte aux Esclaves ? N’ont-ils pas déjà assez souffert par ma faute ? Je ne pense pas que ça soit une bonne idée de continuer à les agresser. »

« Malheureusement, nous ne pouvons pas prendre le risque de les laisser revenir sur le devant de la scène. Même si cela me dérange, il faudrait envisager l’élimination des membres des Doctes et de l’Enceinte aux Esclaves. Est-ce que tu t’en sens capable ? »

« Je le pense, oui … Donnez-moi les coordonnés et j’irai tout de suite. »

« Et ta question ? Tu en avais une, non ? »

« Elle n’est plus très importante maintenant. Je me mets de suite en mission. »

Elle avait la preuve qu’elle voulait. Il ne lui faisait pas confiance, loin de là. On n’envoyait pas son meilleur soldat combattre seul un bon nombre de membres des Doctes et de l’Enceinte comme ça. Généralement, on l’accompagnait.

« Tout ce que tu disais semble se confirmer, Sélia. »

Elle hocha la tête positivement alors qu’elle quittait déjà le bâtiment de la Sainte Alliance. Oui … C’était exactement ça. Et puis … Bon … Elle avait déjà tant tué … pour des raisons vraiment futiles. Même si elle se trompait, qu’est-ce que cela changeait ? Qu’il meure, ça ne causerait pas de troubles pour elle.

« Allons-y, ne perdons pas trop de temps. Je sais où il faut me rendre, il n’y a rien besoin de plus. » marmonna la femme aux cheveux bleus.

Elle ne voulait pas faire attendre les membres des Doctes et de l’Enceinte aux Esclaves. De toute façon, plus vite elle en terminait, mieux c’était. Hyathéna semblait néanmoins songeuse, elle le sentait en elle. Qu’est-ce qui se passait ? Elle avait du remord pour ce qu’elle allait faire ? Elle lui posa la question, Hyathéna murmurant :

« Nous n’avons pas besoin de faire cela que je sache … »

« Qui a dit que je comptais le faire ? Je n’ai pas que ça à foutre, c’est compris ? »

« C’est compris … C’est compris … Alors, qu’est-ce que tu comptes faire exactement ? Je ne vois pas où tu veux en venir, je dois te l’avouer. »

« Il n’y aurait pas un dragon non-loin de cet endroit ? Je crois avoir ressenti sa présence quand il m’a donné la localisation de la mission. »

Un endroit ? Ressentir sa présence ? Elle était capable maintenant de les ressentir ? Qu’est-ce que … cela voulait dire ? Elle avait déjà tant progressé ? Tant que ça ? Ce n’était pas normal ! Loin de là même ! C’était même plutôt … effrayant en soi.

« Tu peux me répondre ? Je déteste que l’on m’ignore de la sorte, Hyathéna. »

« Hein ? Oui, oui … Il y a bien un dragon là-bas … mais encore une fois, ce n’est pas un véritable dragon, juste un pokémon qui est issu de cette race sans y appartenir. »

« Qu’importe, je m’en contrefous de ça… Je veux juste savoir si ce que je pensais était bon ou non. Bref, on va s’y rendre, on l’élimine et ensuite, on va retourner dans la Sainte Alliance. »

C’était une bonne tactique … Enfin, elle croyait. Elle n’en était pas aussi sûre que ça mais elle avait confiance en Sélia. De toute façon, maintenant, elles ne pouvaient plus réellement être séparées après tout ce qui s’était passée entre elles.

« Ce pokémon n’est plus forcément très dangereux pour toi. »

« Ah bon ? Je m’y attendais de toute façon. Plus vite je vais le trouver, mieux c’est. Est-ce que tu sais à quoi il ressemble ? De quelle espèce il est ? »

« Je ne m’en rappelle plus malheureusement. Ma mémoire est encore assez confuse après tous ce temps. Pardon … Mais tu ne devrais avoir aucun mal. »

« Je m’en doutais aussi … Comme si on pouvait me faire du mal d’ailleurs … AH ! »

« Mais si nous arrivons à le battre et à le … dévorer … Je pense que tu seras fin prêtre contre lui. Normalement, tu aurais toutes tes chances. »

« Tu penses que le pokémon en Elian est bien trop fort pour moi actuellement ? Tu sembles bien le connaître, est-ce que tu as une idée de qui c’est ? »

« Pas d’idée réellement … Juste des suppositions. Et ce ne sont pas forcément des bonnes. »

« Humpf ! J’aurai dû m’en douter. Bon … Si on a le temps de parler, on a aussi le temps de se mettre en route. » rétorqua la jeune femme aux cheveux bleus. Elle en avait assez de discuter actuellement. Elle avait besoin de passer à autre chose et vite. Elle commença à marcher rapidement, regardant à gauche et à droite avant de quitter la ville. Maintenant, il fallait se diriger vers l’endroit … où se trouvait ce pokémon.

« Kéran ? Est-ce que tu dors ? »

Il ne lui répondit pas. Ce n’était pas la voix de Katérina mais d’Elyséa. Il se trouvait dans son rêve, le sien, à lui. Enfin, son absence de rêve. Maintenant qu’il avait Elyséa en lui, il avait pleinement conscience de ce qu’il pouvait rêver ou non. Et là … Il ne rêvait de rien du tout. Rien de rien … Juste le vide le plus complet, le plus total.

« Kéran … Laisse-moi avoir accès à ton rêve … s’il te plaît. »

« Je ne veux pas, Elyséa. Tu voulais être tranquille, je te laisse l’être. Mais attention, je ne boude pas par rapport à toi. Je veux juste être tranquille moi aussi. »

« Ce n’est pas bon, Kéran. Laisse-moi … sinon, je vais devoir me forcer à utiliser mes pouvoirs, d’accord ? Tu ne voudrais pas cela hein ? »

« Je ne peux pas avoir un peu d’intimité ? C’est trop demander ? »

« Pas avec moi … Je pensais que tu me faisais confiance et inversement. Mais bon, visiblement, ça ne semble pas être le cas en ce qui te concerne. »

« Elyséa, je ne pense pas que tu puisses m’aider. Je ne vais pas te demander de coucher avec moi juste pour que je devienne meilleur dans mes rapports sexuels hein ? Ca ne se fait pas, ça ne se dit pas ! Ca ne se propose même pas ! »

« Et si j’avais accepté ? Est-ce que tu aurais quand même voulu ? »

Hein ? Il redressa la tête, la tournant en direction du vide autour de lui. Qu’est-ce qu’elle venait de dire là ? Si elle aurait accepté ? Non et non ! NON ! ET NON !

« Je ne peux pas ! Déjà car je trouve ça blessant envers toi, tu n’es pas un objet sexuel pour m’entraîner. Et puis … J’aime Katérina … Je ne veux pas la blesser. J’ai quand même plus de sentiments pour toi que ça. »

« Idiot … »

Ce fut le seul mot de la part d’Elyséa. Mais après que ce mot continua de se faire entendre, il remarquait des fissures blanches sur le décor noir autour de lui. Puis subitement, son décor explosa, laissant paraître du blanc tout autour de lui … et Elyséa qui se retrouvait dans son dos, ses bras autour de son cou.

« Je n’aurai jamais accepté moi aussi, Kéran. Je voulais juste voir ce que tu en pensais. Tu es resté le même … qu’importe les journées qui s’écoulent. Rien ni personne ne t’a changé … C’est tant mieux en soi. »

« Je n’ai pas changé ? Et je voulais être seul … mais je ne peux pas dans le fond. Je n’y arrive pas … Et je pensais avoir changé … en bien mais peut-être que je suis resté aussi néophyte qu’au début, c’est tout. Je ne me suis pas amélioré. »

« Certaines personnes n’arrivent pas à reconnaître la valeur des autres. »

De qui est-ce qu’elle parlait ? Il savait qu’il était faible, terriblement faible. La preuve ! Il n’arrivait pas à la repousser alors qu’il avait dit qu’il voulait être seul. Qu’est-ce qu’il était stupide, terriblement stupide et faible.

« Je n’oserai jamais te demander une telle chose hein ? » dit-il à nouveau comme pour rassurer Elyséa que ses intentions étaient pures.

« Je le sais parfaitement. Ne t’inquiète donc pas à mon sujet. Je te rappelle que je peux lire dans tes pensées quand tu es réveillé. »

« Oui mais … Je ne sais pas … Je préfère prévenir encore une fois au cas où. Je préfère … Au cas où … C’est mieux que de ne rien dire. »

Il valait mieux justement qu’il ne dise rien du tout. Avec lenteur, elle le tira un peu plus en arrière, le serrant contre elle. Voilà, c’était mieux, bien mieux maintenant. Beaucoup mieux même. Surtout qu’elle ne portait pas son armure.

« Elyséa … Je voulais m’excuser si j’ai paru méchant auparavant … Quand j’ai refusé que tu viennes ici. Ce n’était pas … »

« Ne t’en fait pas, même si j’ai décidé que je voulais être seule, tu as bien remarqué que je ne pouvais pas rester dans mon coin bien longtemps. Je me préoccupe de toi et inversement … Nous tenons à l’autre, tout simplement. »

« Tu as quand même décidé de faire une moue pendant toute la journée ou presque. »

Hmmm … Il ne comprenait pas la situation hein ? Elle lui tira faiblement la joue, lui chuchotant de se taire. Elle avait ses soucis, il avait les siens … mais ce n’était pas pour ça qu’ils ne pouvaient pas se réconforter tous les deux.

Elle forma comme un cocon protecteur autour de lui, ses jambes venant croiser les siennes alors qu’elle avait sa poitrine collée contre son dos. Le jeune homme toussa légèrement, gêné avant de bredouiller à Elyséa :

« Euh … Elyséa, je ne peux plus vraiment bouger dans cette position, tu le sais ? »

« Je le sais parfaitement … mais est-ce que c’est un souci ? Tu dors actuellement … Ce n’est pas comme si le fait de te mouvoir avait une certaine importance. »

« C’est vrai … C’est vrai … Enfin bon … Peut-être que tu me serres un peu trop quand même ? Enfin, pas que ça ne me dérange non plus ? »

« Alors chut, Kéran. Tu peux me laisser apaiser tes souffrances. »

Il n’y avait pas cinquante solutions à cela pour lui faire oublier sa déconfiture par rapport à ce qui s’était passé avec Katérina. Elle n’avait que … cette chaleur dans les rêves à lui offrir. Peut-être qu’un jour, dehors, elle irait reprendre une forme physique, même temporaire, pour le réconforter … mais il ne valait mieux pas. Elle se sentait un peu trop faible actuellement. A force de se préoccuper de lui … elle ne faisait plus attention à elle, c’était ainsi.

« Se déplacer en pleine nuit, je ne sais pas si c’est vraiment une bonne idée. »

« Tout le monde dort, on pourra alors ignorer ma présence, c’est aussi simple que cela. »

Simple et ingénieux, elle le savait … mais ce n’était pas forcément une bonne idée. Surtout qu’avec ses nouveaux pouvoirs, Sélia se déplaçait rapidement, très rapidement même. Deux à trois fois plus rapidement qu’un humain normalement constitué.

« Nous sommes proches de l’endroit où le pokémon se trouve. »

« Je suis prête … mais je ne sais pas … Je me sens tellement confiante. J’ai l’impression qu’il ne me fera rien de mal. Que je n’ai pas à m’inquiéter à son sujet. »

« Hmm … Fais attention au cas où. Tu sais parfaitement où l’abus de confiance peut mener. »

Elle le savait, oui. Elle n’était pas stupide. Mais ce pokémon … Il se trouvait dans une forêt … encore. Il n’y avait donc aucun pokémon qui habitait dans une grotte ou une montagne ? Elle avait l’impression que c’était trop demandé.

« Je commence à en avoir assez de me balader dans les forêts. La végétation m’exaspère plus que tout. Où est-ce que ce pokémon se trouve ? »

« Je ressens sa présence … Toi aussi, tu devrais normalement non ? Si tu as réussi une première fois, cela ne devrait pas être difficile d’y arriver une seconde fois. »

Pourtant, c’était le cas … Elle n’y arrivait pas. Peut-être que cela avait été sur le moment mais bon … Ce n’était pas le plus important. Sortant son épée, elle fit craquer son cou. Même si elle ne savait pas où il était exactement, elle ressentait sa présence. Oui … Il était proche, très proche même. Elle le sentait.

« Attention, Sélia ! Il est derrière toi ! »

« Bien sûr que je le sais ! » cria Sélia, faisant une roulade en avant alors qu’une lame passa au-dessus d’elle, tranchant l’arbre qui était à ses côtés.

Ce n’était pas une lame … mais une feuille ? Elle put voir le pokémon qui tentait de l’attaquer. Un Jungko ? Qui était deux fois plus grand que la moyenne. Et elle avait remarqué une cicatrice à son œil gauche. Il était borgne ?

« Qu’importe ce qu’il est ! Il ne m’aura pas comme ça ! »

Mais … Où est-ce qu’il se trouvait ? Il venait de disparaître de son champ de vision ! Il avait déjà réussi à se camoufler ? Elle se remit correctement debout, prenant une profonde respiration. Il était là, elle le sentait. Elle le savait.

Il était visiblement adepte du camouflage … Cela pouvait rendre le combat bien plus difficile que prévu. Un combat où on ne voyait pas l’adversaire était quand même bien plus dangereux qu’on ne le croyait. Oh que oui … Mais ce n’était pas pour autant qu’elle allait abandonner. Non … Ce combat pouvait être vite résolu si elle le désirait.

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