Chapitre 21 : Le retour de l’idiote

ShiroiRyu
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Chapitre 21 : Le retour de l’idiote

« Mais laisse-moi aller le voir, Touko ! Il est … Il est … Il va partir ! » s’écria Bel alors que Touko la retenait par les bras.

« Mais non, espèce d’idiote ! Il ne va pas partir de la ville ! Il a besoin du second badge ! Il va juste se rendre au musée pokémon. Donc, laisse-le tranquille et réfléchit à comment éviter de le mettre en colère ! C’est pas si dur que ça non ? »

Pas si dur que ça ? Ne pas le mettre en colère ? On parlait du même Téo ? Car à chaque fois qu’elle le voyait, c’était très simple. Il se mettait tout le temps en colère ! C’était impossible autrement, de toute façon ! Enfin … Elle arrêta de s’exciter, Touko retirant ses mains de ses bras tandis qu’elle commençait à se les frotter.

« Euh … Tu n’étais pas obligée de me traiter d’idiote non plus hein hein ? Je ne suis pas plus bête que les autres ! De toute façon, je vais trouver la solution pour que Téo ne soit pas pas heureux de me voir. Comme ça, on pourra à nouveau être ensembles ! »

« Tu es vraiment irrécupérable comme fille, tu le sais, Bel ? » murmura Cheren avec calme. La seule réponse de l’adolescente fut un grand rire tonitruant.

« C’est pas vraiment grave ! De toute façon, comme ça, ça me permet de parcourir le monde avec mes amis ! » s’écria Bel avec joie.

« Mais Bel, nous ne sommes pas tes amis ? » demanda calmement Touya. Le garçon était du genre à ne prendre la parole que peu souvent, bien le contraire d’elle.

« Ben si, Touya ! Tu es bête hein ? Tu es mon ami comme Touko, Cheren et Téo ! »

« Bel ? Tu penses vraiment que Téo te considère comme ton amie ? Tu ne lui as pas déjà posé la question à ce sujet ? » reprit Touya, l’adolescente commençant à se triturer les doigts d’un air gêné. Puis soudainement, elle s’exclama :

« Je lui demanderai une nouvelle fois et encore une fois, et encore une fois ! Jusqu’à ce qu’il comprenne que je veux être réellement son amie ! Il sera bien obligé d’accepter non ? Comme je suis persévérante, il ne pourra qu’accepter ! YOUPI ! C’est une très bonne idée ! »
Elle venait de sauter de joie dans les airs. Touko comme les autres poussèrent de profonds soupirs désespérés. L’adolescente au shorty jean vient dire calmement :

« Bon … Débrouille-toi comme tu veux … Mais je te préviens que nous allons te suivre au cas où. De même, interdiction de lui dire que quelqu’un t’a prévenu qu’il était ici. »

« Hein ? Mais pourquoi ? Je ne peux pas te remercier Touko ? Mais merci beaucoup ! » répondit Bel avant d’enlacer son amie avec tendresse.

Touko posa une main sur son front, marmonnant quelques mots impossibles à comprendre alors que Bel retirait ses bras d’autour de la taille de son amie. Elle signala qu’elle a une très bonne idée en tête et qu’elle a envie de la mettre en application dès maintenant ! Elle s’éloigna, guillerette alors que les trois autres adolescents la suivaient à quelques mètres de distance. Une simple mesure de précaution au cas où.

« J’aimerai combattre la championne de l’arène, Aloé, s’il vous plaît. »

Il s’était présenté dans le musée, s’adressant à un homme qui devait avoir une quarantaine d’années et muni de lunettes. Celui-ci le regarda pendant quelques secondes avant de sourire. Il lui dit avec amusement :

« Oh ! Bien ! Tu veux affronter Mama. Comme tu le désires. De nos jours, elle n’est pas trop occupée donc je ne pense pas qu’elle te fera passer l’un de ces tests. »

L’un de ces tests ? Bah … De toute façon … Il n’avait pas de temps à perdre donc c’était une bonne chose. L’homme s’éloigna pendant quelques minutes, revenant avec une femme à la forte ossature, de couleur de peau noire. Voilà donc … Aloé … Surnommée Mama. Pourtant, avant qu’il ne prenne la parole pour lui demander un combat d’arène, un cri strident arriva à ses oreilles derrière lui :

« Téoooooooooooo ! Téooooooooooo ! »

Il se retourna, juste à temps pour voir Bel qui courrait vers lui, les deux mains en avant. Hors de question de se faire avoir. Qu’est-ce qu’elle faisait là ? Touko n’avait pas tenu parole ?! Cette petite g … Bel arriva à sa hauteur, se jetant tout simplement sur lui. Mais il fit un pas de côté, s’apprêtant à voir l’adolescente s’écraser la tête la première. Pourtant, elle s’agrippa à son bras gauche, lui permettant de se réceptionner plus que bien avant d’enlacer l’adolescent pendant plusieurs secondes. Il marmonna :

« Qu’est-ce que tu fais ici ? Je pensais avoir été clair. »

« Et bien ! Tu as voulu t’enfuir mais tu n’as pas pu y arriver, Téo ! Tu oublies qu’en fait, on peut facilement deviner où tu vas puisque tu cherches aussi à avoir les badges, hihi ! Dis, dis, je t’ai manqué un peu quand même hein, hein ? »

« Pas le moins du monde. Tu le dis très bien : je me suis enfui, c’est pour une bonne raison non ? » annonça-t-il clairement alors qu’il se reprochait d’avoir menti en partie à ce sujet. L’entendre lui crier dans les oreilles, même si ce n’était pas un manque, ça avait son petit effet. Il repoussa l’adolescente qui continuait de l’enlacer.

« C’est un peu méchant de ta part mais bon … De toute façon, je sais que ce n’est pas vrai ! Dis, dis, c’est vrai ce que tu as dit à mon sujet au professeur Araragi ? »

« Hum quoi ? De quoi est-ce que tu parles ? » dit-il en espérant qu’elle ait oublié.

« Et bien ! Que tu ne m’en veux pas du tout et que tu parlais que de moi ! Tu sais, c’est un peu gênant … Mais si c’est toi, ça ne me dérange pas vraiment. » murmura-t-elle en rougissant faiblement, venant passer ses mains autour de son cou. Elle se tenait que sur un pied, tout son poids pesant sur le corps de Téo.

« Cette femme ne peut décidément pas se taire. Avec moi, elle se comporte à peu près bien mais à côté, c’est une vraie pipelette ! Tsss ! »

Qu’elle le lâche ! Il n’avait pas que ça à faire ! Il repoussa Bel une nouvelle fois. Ce n’était pas fait pour lui plaire ce genre de choses ! Touko n’avait rien dit du tout mais le professeur un peu trop à son goût ! Il se retourna vers Aloé, celle-ci ayant un sourire aux lèvres, comme visiblement son mari d’après ce qu’il comprenait et surtout voyait à leurs doigts.

« Bon … Dès que tu n’es plus occupé, nous pouvons commencer quand tu le désires. »

« Commençons dès maintenant. Bel, lâche-moi un peu ! T’es fatigante ! »

« D’accord, Téo ! Comme tu veux ! » répondit-elle en faisant quelques pas en arrière, ses deux mains jointes dans son dos. Elle souriait toujours mais … Il y avait quelque chose de bizarre dans ce qu’elle venait de faire. Il ne savait pas quoi … mais c’était un peu perturbant en y réfléchissant bien.  « Mais ce n’est pas pour ça que je ne vais pas t’encourager ! »

« Fais comme tu veux de ce côté, c’est pas mon problème. »

« Accompagne-moi donc. Ce match se déroulera en deux contre deux. » annonça Aloé, l’invitant à prendre un passage secret qui se trouvait sous le musée. Elle se prenait pour quoi ? Vraiment … Les deux premiers champions étaient de sacrés personnages … Est-ce que les six autres étaient pareils ? Il espérait qu’il y en aurait des plus … « normaux ».

Voilà le terrain … Et il semblait ne pas y avoir de spectateurs. Tant mieux … Enfin, c’est ce qu’il pensait. Car il entendait les cris de Bel qui l’encourageait mais aussi ceux des visiteurs du musée qui arrivaient les uns après les autres. Bon … Se concentrer … C’était le plus simple à faire. Il savait quel pokémon il allait prendre.
Il attendit que le mari d’Aloé fasse l’arbitre, expliquant les règles habituelles avant de faire apparaître sa première pokémon. Vélicia claque ses lianes sur le sol, prête à se battre alors qu’Aloé faisait apparaître un Miradar. La créature aux yeux plus qu’étranges avait sa queue qui tendait vers les airs. L’arbitre s’écria :

« Miradar contre Vipélierre. Que le premier combat commence ! »

« Vélicia ! Attaque directement avec tes fouets ! » dit Téo, Bel hurlant :

« Vas-y de toutes tes forces, Téo ! Tu peux réussir à la battre facilement ! »

« Miradar ? Esquive-moi donc cela … avec facilité. » murmura calmement Aloé alors que les yeux de son pokémon commencèrent à observer les alentours. Gauche, droite, en hauteur, au sol, ils arrivaient à détecter toutes les lianes qui se dirigeaient vers lui.
Avec agilité, il esquiva les différentes attaques de la Vipélierre, celle-ci restant sereine. Lorssque le Miradar arrêta de bouger, des lianes sortirent du sol, le ligotant pour l’empêcher de se mouvoir. PARFAIT ! Ca venait de marcher sa petite stratégie ! Par contre, il avait du mal à rester concentré avec Bel qui lui hurlait dessus. Purée, il avait une sacrée groupie !

« Miradar ? Terminons-en s’il te plaît. Hypnose. » murmura Aloé, les yeux de son suricate devenant complètement roses. Vélicia tenta de fermer ses yeux et de s’éloigner pour éviter l’hypnose mais ce fut impossible. Ses yeux furent clos mais pas pour les raisons qu’elle désirait. Son petit corps se souleva au grès de ses respirations, signe qu’elle dormait paisiblement. Aloé pointa la main vers Vicélia avant de dire :

« Termine-en dès maintenant. Plantes tes crocs dans ton corps et essaye donc de la mâchouiller un peu ! Dommage Vipélierre, tu as été une brave adversaire ! »

Quoi ? NON ! Il n’allait pas encore perdre une fois ! Il cria à Vicélia de réagir mais sa pokémon ne pouvait pas l’écouter. Le pokémon d’Aloé planta ses dents dans le corps de son adversaire, Vicélia s’écroulant au sol sans même gémir de douleur. Elle était passée du sommeil à l’inconscience. Il rappela sa pokémon alors qu’il serrait les dents.

« Hors de question de perdre … Hors de question ! Pas lors du second combat en arène ! »

Il valait bien mieux que ça ! Mais laquelle prendre ? Sa Vipélierre était la plus forte de ses pokémons et elle n’avait rien pu faire contre son adversaire ! Alors ? Qu’est-ce qu’il devait faire ? Abandonner ? NON ! ET NON ! Ce n’était même pas à y penser ! Ah … Bon … Peut-être que … Peut-être que …

« ALLER ! TU PEUX LE FAIRE, TEO ! Fais la même chose qu’elle ! » hurla Bel, l’empêchant de se concentrer correctement. Il se tourna vers elle, criant :

« MAIS LA FERME ! LAISSE-MOI ME DEBROUILLER SEUL ! »

Pour toute réponse après sa phrase, elle vint lui sourire, faisant un geste de la main pour montrer qu’elle était bien là. Il se donna une claque sur le front, brandissant une pokéball avant de la jeter au sol.

« Chlorobule ! Chloro ? » dit la petite créature verte en faisant son apparition.

« Miradar, ne perdons pas de temps. Montrons-lui comment peut-on gagner un combat sans même avoir besoin de la puissance. Onde folie. »

Encore une fois, les yeux du pokémon d’Aloé changèrent de couleur alors qu’une onde vint frapper la Chlorobule. Téo était déjà désemparé : perdre … sans même avoir pu réagir ? Ses yeux se posèrent sur Bel avant qu’il ne cherche à contrôler sa rage. Hors de question ! Il ne perdrait pas contre elle ! Il en était hors de question ! HORS DE QUESTION !

« Sélesti ! Dévore toute son énergie jusqu’à ce qu’il ne puisse plus bouger ! »

La Chlorobule s’exécuta alors qu’il paraissait étonné par le nom qu’il venait de lui donner. Cela avait été dit … si vite … comme un automatisme. La Chlorobule commença à briller, une aura verte l’entourant et grandissant jusqu’à entourer le Miradar. Celui-ci tenta de se mouvoir mais se retrouva rapidement mis à genoux. Il ouvrit la bouche, prêt à attaquer mais s’écroula au sol, inconscient. Des murmures résonnèrent dans l’arène.

« Oh … En un seul coup ? Cette Chlorobule est loin d’être normale. Reviens dans ta pokéball, Miradar. Visiblement … Cela ne sera pas aussi simple que ça. Lorsque la technique ne marche pas … Il suffit alors de compter sur la puissance. Pon … »

« OUIIIIIIIIIIIIIIIIII ! BRAVO TEO ! C’ETAIT SUPER ! »

Aloé s’arrêta dans ses paroles. Mais cette adolescente blonde était exaltée ou quoi ? Pourtant, la championne ne souriait plus. Ce n’était pas le moment de penser à cela. Avec nonchalance, elle fit apparaître un Ponchien.

« Attaque-la tout de suite de front. Bélier mon Ponchien. »

Le canidé à la fourrure bleue courut à toute allure vers la Chlorobule, la percutant violemment pour l’envoyer contre un mur. He … HEY ! Il n’avait même pas le droit à quelques secondes de réflexion ! Il se tourna vers Sélesti, la pokémon se redressant avec difficulté. Le coup avait été des plus violents … Elle tenait à peine debout.

« Ne fait … Ne fait pas d’efforts si tu n’en es pas capable … Sélesti … »

Et c’était ainsi qu’elle comptait le remercier ? Aloé ordonna une nouvelle fois à son Ponchien de foncer vers la Chlorobule pour en terminer définitivement avec celle-ci. Mais alors qu’il était à mi-chemin pour conclure le combat, la Chlorobule trembla sur elle-même, envoyant une fine poudre en direction du Ponchien. Celui-ci s’écroula subitement au sol, glissant sur quelques centimètres avant de se mettre à ronfler ?

« Sélesti … Applique la même méthode que son Miradar. Mais à ta façon. » souffla l’adolescent, prenant une profonde respiration.

« Chloro … Chlorobule … bule … »

La petite créature venait de lui répondre, tremblant un peu avant que des petites graines ne viennent se loger dans la fourrure du chien. Des lianes commencèrent à ligoter le Ponchien mais surtout à le vampiriser. Il se réveilla aussitôt sous la douleur alors que la Chlorobule était en train de se soigner. Aloé croisa les bras, hochant la tête négativement. C’était fini …

« Sélesti … Termine ce combat. Fais comme avec son Miradar. »

La même aura verte se déploya autour de la Chlorobule, le Ponchien se retrouvant à genoux, vidé peu à peu de ses forces. Finalement, il s’écroula au sol, inconscient comme le Miradar. Le mari d’Aloé leva la main en direction de Téo, criant :

« Ponchien est inconscient ! Chlorobule remporte ce combat ! Téo remporte le match ! »

« OUIIIIIIIIIIIIIIIIIII ! BRAVO TEOOOOOOOOOO ! » hurla la voix de Bel.

Mais elle était folle ou quoi ? Elle s’était rapprochée du bord des gradins, tendant les bras, folle de joie à l’idée de savoir qu’il venait d’acquérir le second badge. Le problème ? C’est qu’elle se penchait un peu trop ! Mais purée ! Il courut à toute allure, aussi vite qu’il le pouvait alors qu’il la voyait déjà passer par-dessus bord.

« HIIIIIIIIII ! Je tombeeeeee ! » s’écria-t-elle avant de se faire rattraper sur Téo.
Celui-ci l’avait récupéré dans ses bras, s’écroulant au sol, ses deux mains sous le dos de l’adolescente. Quelle idiote ! Mais quelle idiote ! Et lui n’était pas mieux ! Il y avait à peine cinq mètres de hauteur ! Et il s’était alarmé pour rien !

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