- Épilogue : Toujours plus - 7 juillet 2021
- Chapitre 59 : Tous ensemble - 30 juin 2021
- Chapitre 58 : Maréchal - 16 juin 2021
Troisième partie : Une monarchie brisée
Chapitre 21 : Sortir du royaume
Malgré ce qui s’était passé, le problème avec les Chenitis, les Cheniselles et les nombreux enlèvements qui leur été liés, le royaume semblait aller beaucoup mieux depuis quelques semaines. Il fallait dire qu’avec les nombreuses arrestations, le peuple semblait souffler un peu et pour cause : avec tout ce qui s’était passé, c’était la moindre des choses !
Mais bon … Ca ne voulait pas dire que tout était arrangé ou que le calme était définitivement installé. Loin de là. Ah … Avec tout ce qui s’était passé, il n’avait pas une minute à perdre. Et puis bon, en même temps, il ne s’était pas occupé du cas Lisian. Ce n’est pas qu’il ignorait la jeune fille, loin de là même … C’était juste que … Elle n’avait pas l’air méchante malgré la race dont elle était issue. Après, il n’avait jamais jugé une personne suivant sa race, sinon, il aurait dit des choses plutôt mauvaises sur Olistar. Et là ? C’était tout le contraire. Olistar était un ami, un grand ami même. Il n’avait pas honte de le reconnaître même si … Il devait avouer que la différence d’âge le perturbait un peu. En même temps, il avait aussi le cas Férast. Sans le considérer comme un ami, il essayait de le rendre un peu plus social mais surtout indépendant. C’était loin d’être gagné. Et puis … Il y avait aussi Holikan. Oh, lui, c’était une bonne connaissance, pas forcément un ami. Mais il l’appréciait. Et la princesse Terria ? Et bien, par rapport à la princesse Terria.
« Je suis son chevalier, tout simplement. »
« Oh ? Encore en train de penser à la princesse Terria ? »
Hum ? Il était assis sur son lit, Olistar étant de même à côté de lui sur son propre lit. Aujourd’hui, c’était jour de repos car le roi avait signalé qu’il avait une annonce importante à faire et qu’il voulait que tous les soldats soient prêts à partir. A partir où ? Lui, le jeune Aspicot qu’il était, n’en savait rien du tout. Et Olistar était resté muet comme une tombe à ce sujet. D’ailleurs, il devait lui répondre et vite !
« Je pense toujours à la princesse Terria. Je suis son chevalier, Olistar. »
« Oh bien entendu ! Bon … Il semblerait que ça soit dans une trentaine de minutes. Allez, tu t’habilles ? Du moins, soit un peu plus présentable quand même. »
« J’ai l’impression d’être à la maison quand tu me parles comme ça, Olistar. » répondit le jeune garçon en soupirant. « Et pourtant, chez moi, il n’y a que des filles puisque je n’ai que des sœurs. Bon … Je vais essayer d’être mieux ! »
« Hahahaha ! Et si je dois continuer comme ça, je te préviens … Si tu n’es pas propre au visage, je m’occupe de ton cas et je passe le gant sur ton visage jusqu’à ce qu’il brille ! »
« HEY ! OLISTAR ! » s’écria le jeune garçon un peu gêné alors qu’il enfonçait dans la salle de bains. Bon sang ! Ca lui faisait penser à un grand frère trop protecteur !
Quelques minutes tard, il revint plus tard, le visage propre comme un sou neuf. Olistar passa un doigt sur la joue droite d’Earnos, rigolant car celui-ci se laissait faire. Malgré ses complaintes, il essayait quand même de paraître bien. Ah … Le jeune Aspicot avait bien changé depuis quelques années, n’est-ce pas ? Rien à voir avec leur première rencontre.
Maintenant, ils partaient tous les deux de la chambre, se dirigeant vers l’endroit où les soldats devaient se réunir mais où surtout le roi allait faire une annonce de la plus haute importance. Rapidement, il fut rejoint par Férast et Lisian, le quatuor attendant que le roi se présente. Il fallut une quinzaine de minutes pour qu’enfin, le monarque se présente devant tous et toutes. Après un salut militaire de la part de son armée, il prit la parole :
« Mes loyaux soldats, bien qu’aujourd’hui, notre royaume soit enfin en paix en son intérieur après cette année de troubles, cela ne veut guère dire que tout notre royaume est purifié de la gangrène qui a emmené à la mort de celle qui fut ma femme et votre reine. »
Où est-ce qu’il voulait en venir ? Car il ne contactait pas l’armée pour de telles choses. Il avait encore à dire, bien plus même. Il avait parlé d’une purification d’après ce qu’il avait compris. Mais de quelle purification parlait-il ? Car avec cet homme … Il fallait maintenant se méfier un peu de chacun de ses propos. Il tourna son visage vers Olistar, celui-ci hochant sa tête positivement pour lui dire qu’il allait bientôt entendre la raison qui avait poussé le roi à réunir son armée devant lui.
« La gangrène porte un nom … Le nom de la race qui a emmené la reine Seiry à la mort. Je veux parler des Scorplanes et des Scorvols ! Vivant dans les montagnes reculées de notre royaume, ce sont eux les responsables de ce cataclysme qui s’est abattu sur notre royaume et c’est pourquoi dès aujourd’hui, l’armée des insectes sera envoyée pour aller les anéantir ! Du moins, une partie de l’armée … Celle qui est devant mes yeux ! Les différentes troupes qui la composent vous permettront de subvenir à tous vos besoins, que cela soit logistique, militaire ou autre. Vous partirez dès ce soir et vous reviendrez vainqueurs. Longue vie au royaume des insectes ! » s’écria le roi avant d’être repris par ses fidèles sujets.
C’était donc ça ? Une nouvelle guerre ? Mais à l’extérieur du royaume ? Enfin, pas réellement … Le royaume des insectes était gigantesque mais beaucoup d’endroits ne rentraient pas dans la juridiction du palais royal. C’est pourquoi, on parlait d’extérieur au royaume des insectes. Ainsi … Lorsque cela concernait les Scorvols et les Scorplanes, il était nul doute qu’ils n’obéissaient pas aux mêmes règles qu’eux.
« Donc … C’était ça la grosse surprise du roi ? » murmura un soldat. « Une guerre ? Enfin bon, ça ne peut pas nous faire du mal. Le royaume n’est pas souvent sur le pied de guerre justement. A part faire nos rôles de gardes, il n’y a eu de gros affrontements depuis des années … Enfin, y a bien une décennie ou deux. »
« La guerre contre les Rapions et les Drascores ? Match nul. Ils étaient sur leur terrain et les troupes du roi n’ont jamais pu atteindre les Rapions et leur tribu principale. » répondit un second soldat, comme pour compléter le premier.
« Ah … Bon … Earnos, c’est pas tout ça mais je crois que je vais rentrer tout de suite dans notre chambre. » dit calmement Olistar comme soudainement las après qu’il ait appris cette nouvelle … bien que normalement, c’était déjà le cas depuis longtemps non ? Earnos le regarda partir, Lisian en profitant aussitôt le prendre par le bras.
« Earnos ? On va s’entraîner tous les deux ? C’est plutôt une bonne idée non ? »
« J’aurai plutôt voulu me reposer … Enfin, aller voir comment va Olistar, je le trouvais bizarre sur le coup. Ca serait la meille … »
« Non, non et non ! Tu dois venir t’entraîner ! Férast ! Toi, tu vas voir comment Olistar va ! »
« Je n’écoute que les paroles d’Earnos. » répondit sèchement le Pomdepik, la Cheniti fronçant le regard, comme si elle n’appréciait pas qu’il conteste ses paroles.
« S’il te plaît, Férast … Je serai plus rassuré pour Olistar. »
Même si il n’appréciait pas de donner des … ordres au Pomdepik, il était bien obligé de faire cela pour que celui-ci décide de bouger. Vraiment … Il devait trouver un moyen pour que Férast arrête d’être un assisté.
Enfin … Ca … Il fallait trouver la solution et c’était loin d’être facile même. Bon … Par contre, avec Lisian qui n’arrêtait pas de le coller, ce n’était pas forcément très rassurant. Est-ce qu’elle allait l’enlever ? En la regardant, toujours souriante et avec son sourire rieur, il avait vraiment du mal à y croire. Non … Elle n’était pas méchante.
« Alors … Euh … On va se battre tous les deux mais doucement d’accord ? »
« Dis … Pourquoi est-ce que vous enlevez des garçons ? »
Il avait posé aussitôt la question qui l’embarrassait depuis le début. Maintenant qu’ils étaient seuls, bien qu’entourés par d’autres personnes qui venaient s’entraîner elles aussi, il voulait mettre les choses au clair. Alors autant qu’ils en discutent tous les deux. Elle parut surprise avant de faire un grand sourire à Earnos :
« Et bien ! On ne les enlève pas ! On rend les garçons très heureux avec nous. Tu ne sais pas que vivre avec une Cheniselle, c’est être heureux pour le reste de sa vie ? »
« Euh … Je ne suis pas sûr qu’être séparé de sa famille, de ses enfants, de la femme qu’on aime, c’est être heureux si tu veux tout savoir. »
… … … Hum … … … Quand même pas. Les hommes qu’elle voyait avec les autres filles Chenitis et Cheniselles semblaient plus qu’heureux. Mais elle était aussi au courant que c’était grâce à diverses choses … pas uniquement l’amour que chaque Cheniselle portait à un homme en particulier. Elle reprit :
« Mais alors, tu veux dire que les Cheniselles n’ont pas le droit d’aimer une personne ? C’est méchant de ta part, Earnos, ça ! »
« Je … Je n’ai pas dit ça. J’ai juste dit … qu’il fallait leur laisser le choix, c’est tout. »
« Et si ce choix était mauvais, hein ? Hein ? Bon, on discute plus de ça ! »
Ca ne servait à rien d’en parler avec elle. Elle avait ses idées sur le sujet, lui avait les siennes, ils ne pouvaient pas être d’accord. De toute façon, il avait déjà bien d’autres problèmes en tête. Du genre, annoncer la terrible nouvelle à sa famille au sujet de son départ.